Maladie d'Alzeihmer Flashcards

1
Q

Définition de la démence

A

La démence est un syndrome défini par la présence simultanée des deux critères suivants :
- altération durable d’une ou plusieurs fonctions cognitives (ou fonctions intellectuelles : mémoire, attention, langage, gnosies, praxies, raisonnement, jugement, etc.)
et/ou comportementales (personnalité, affects, régulation des conduites sociales, etc.);
- les troubles ci-dessus sont suffisamment sévères pour entraîner, indépendamment des autres atteintes (de la motricité, par exemple), une altération de l’autonomie dans la vie quotidienne

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2
Q

Ce qui n’est pas une démence

A
  • les affections de début brusque à leur phase aiguë (un accident vasculaire, un syndrome de Korsakoff, une méningo-encéphalite herpétique, etc.);
  • l’état confusionnel : début brusque, atteinte globale des fonctions cognitives, troubles de vigilance; physiopathologie différente.
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3
Q

Il existe une gradation de la sévérité de la démence en fonction de

A

son retentissement dans la vie quotidienne (légère, modérée et sévère).

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4
Q

Les causes des démences sont dominées par

A

les maladies neurodégénératives (70 à 90 % des démences) et surtout par la maladie d’Alzheimer (plus de 70 % des démences neurodégénératives).

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5
Q

Les démences dégénératives sont des démences dont la cause n’est pas directement reliée à un mécanisme

A

carentiel, métabolique, vasculaire, inflammatoire, tumoral, infectieux, toxique ou traumatique.

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6
Q

La neurodégénérescence est un processus pathologique conduisant à

A

la perte lente mais inexorable des cellules nerveuses. Les causes sont multiples (la plupart du temps, il s’agit de protéinopathies). Il ne faut pas confondre la neurodégénerescence avec le vieillissement normal.

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7
Q

La première étape du diagnostic des démences repose sur le principe

A

d’un regroupement des signes et symptômes en syndrome puis sur une interprétation topographique du syndrome, qui conditionne souvent le diagnostic étiologique. Il est donc indispensable d’avoir au minimum une représentation schématique des grandes fondions cérébrales et de disposer de quelques outils cliniques de base permettant de tester ces grandes fondions

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8
Q

La personne âgée peut présenter des troubles cognitifs légers non pathologiques

A

il s’agit de difficultés n’entravant pas l’autonomie et touchant ce que l’on appelle les fondions exécutives (cf. annexe 18.1 ). Il s’agit principalement d’un léger trouble de la flexibilité de la pensée. Les tests psychométriques prennent en compte de l’âge et les résultats rendus au clinicien sont «corrigés” pour l’âge. La faible intensité de ces troubles ainsi que le profil qualitatif les distinguent des troubles cognitifs pathologiques associés aux maladies neurologiques.

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9
Q

La maladie d’Alzheimer étant de loin la cause la plus fréquente

A

des démences du sujet âgé (mais aussi la plus fréquente de toutes les démences), elle constituera dans ce chapitre le modèle de description du syndrome démentiel.

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10
Q

La maladie d’Alzheimer est un enjeu majeur de santé publique’ car:

A
  • elle touche environ un million de personnes en France; c’est la première cause de démence;
  • sa prévalence est en augmentation régulière. Elle touche 2 à 4 % de la population après 65 ans et atteint 1 5 % à 80 ans;
  • sa morbidité est majeure (perte d’autonomie pour le patient/souffrance pour les aidants);
  • son coût socio-économique est massif (soins chroniques très coûteux au domicile ou en institution).
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11
Q

La cause de la maladie d’Alzheimer n’est pas

A

identifiée mais la cascade biologique conduisant à la mort progressive des neurones est de mieux en mieux connue

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12
Q

• Les facteurs de risque ne sont pas identifiés dans leur ensemble :

A
  • certains sont génétiques (par exemple, le portage de l’homozygotie pour l’allèle e4 de l’apolipoprotéine E);
  • certains sont environnementaux ou liés au mode de vie (par exemple, les facteurs de risque cérébrovasculaire et le faible niveau d’éducation).
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13
Q

• Trois grandes anomalies biologiques’ caractérisent l’affection

A
  • l’accumulation anormale de protéines ~-amyloïdes en amas extracellulaires (« plaque amyloïde » ou «plaque sénile»). Celles-ci sont surtout présentes dans les cortex cérébraux associatifs (cortex préfrontaux, pariétaux et temporaux) et épargnent relativement le cortex visuel primaire (lobes occipitaux) et le cortex moteur (frontale ascendante);
  • l’accumulation anormale dans les prolongements neuronaux de protéines TAU anormalement hyperphosphorylées formant les dégénérescences neurofibrillaires (DNF); ces DNF sont trouvées en grande quantité dans les régions temporales internes (hippocampes en particulier),
  • la perte des neurones dont les prolongements ont préalablement été le siège des DNF. Cette perte cellulaire, lorsqu’elle est massive, conduit à l’atrophie des régions affectées.
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14
Q

Conditions générales du diagnostic

A
  • Il ne s’agit plus d’un diagnostic par défaut (ou d’élimination).
  • Aujourd’hui, le diagnostic repose certes sur la présence d’arguments négatifs mais aussi et surtout d’arguments positifs.
  • Le diagnostic du vivant du patient est un diagnostic de probabilité. Le diagnostic de certitude repose sur la neuropathologie (post-mortem).
  • La probabilité de porter un bon diagnostic repose sur le faisceau d’arguments associant les signes positifs et négatifs. P lus la concordance des arguments est importante plus la probabilité du diagnostic est élevée.
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15
Q

• Le diagnostic repose sur cinq types d’arguments’ :

A
  • arguments positifs cliniques: le profil des troubles cognitifs;
  • arguments de neuro-imagerie positifs (atrophie hippocampique) et négatifs (pas d’autres lésions);
  • arguments positifs d’imagerie métabolique (hypométabolisme et/ou hypoperfusion des cortex associatifs);
  • arguments positifs par détection des biomarqueurs de ta pathologie Alzheimer (profit caractéristique des taux intrathécaux des protéines TAU, TAU phosphorylée et bêtaamyloïde 42 [cf. infra]);
  • arguments négatifs par la pratique d’un bilan biologique plasmatique, servant à éliminer des diagnostics différentiels, en particulier de démences dites curables
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16
Q

Dans l’immense majorité des cas, l’association examen clinique (incluant le bilan précis des fonctions cognitives) + imagerie cérébrale par IRM + bilan biologique suffit à

A

à obtenir un diagnostic de haute probabilité

17
Q

Il faut distinguer trois phases évolutives :

A
  • la phase prédémentielle ou prodromale; c’est le début de la phase symptomatique;
  • la phase d’état ou de démence (légère à sévère);
  • la phase de démence très sévère
18
Q

Phase « prédémentielle » ou « prodromale » : anomalie principale

A

A cette phase de la maladie, les patients sont autonomes pour la plupart des gestes de la vie quotidienne.
• L’anomalie principale est un trouble de la consolidation en mémoire épisodique :
- il est le reflet clinique de l’atteinte sévère des régions temporales internes (hippocampes et cortex adjacents) (cf. annexe 18.1);
- la plainte mnésique est, de loin, le symptôme conduisant à évoquer le diagnostic. Il s’agit d’un oubli à mesure (par exemple, le patient fait répéter plusieurs fois la même chose) témoignant de l’incapacité à former un souvenir durable à partir d’un événement vécu. li n’est pas rare que le patient minimise la plainte(« anosognosie ») alors que l’entourage s’en inquiète.
stade

19
Q

Phase « prédémentielle » ou « prodromale » : test des 5 mots

A

A l’épreuve des cinq mots (cf. annexe 18.2), les patients présentant un trouble de la consolidation en mémoire épisodique ne sont pas capables de donner les cinq mots après un délai de quelques minutes. Surtout, ils ne sont pas aidés par les indices de catégorie. Cela suggère qu’ils n’ont pas enregistré les mots.

20
Q

Phase « prédémentielle » ou « prodromale » : évaluation de la mémoire par un neuropsychologue

A

L’évaluation de la mémoire par un neuropsychologue complète le bilan, en confirmant par un test de mémoire (le plus utilisé est le «rappel libre/rappel indicé à 16 items”) le trouble de la consolidation en montrant un effondrement des capacités à rappeler des informations (par exemple, des mots à mémoriser), non significativement amélioré par les indices de catégorie. La répétition des phrases de rappel n’améliore pas la restitution. Les patients introduisent dans la liste des mots à rappeler des mots n’en faisant pas partie («intrusions»)

21
Q

Phase « prédémentielle » ou « prodromale » : diagnostics différentiels

A

Ce profil de troubles de la mémoire s’oppose aux troubles «pseudo-amnésiques» secondaires aux troubles de l’attention ou des fonctions exécutives, qui altèrent la qualité de l’enregistrement ou du rappel en mémoire (mais pas la consolidation). Dans ce cas, les sujets ont des difficultés à restituer spontanément une liste de mots (par exemple, les cinq mots) mais sont significativement aidés par les indices. On observe en particulier ce profil, dans les situations fonctionnelles suivantes : dépression, troubles du sommeil, anxiété, prise excessive de psychotropes.

22
Q

Phase démentielle

A
  • L’autonomie est significativement altérée pour les gestes de la vie quotidienne (courses, toilette/habillage, repas, gestions des biens, etc.).
  • Outre les troubles de la mémoire, il existe une atteinte plus ou moins sévère des fonctions instrumentales (syndrome dit « aphaso-apraxo-agnosique »)et des fonctions exécutives.
  • Ces nouvelles atteintes cognitives reflètent l’extension des lésions aux régions corticales associatives (cortex préfrontal, pariétal et temporal externe).
23
Q

Phase très avancée = démence sévère

A
  • La perte de l’autonomie est totale. Souvent, les patients sont en institution. Cette phase précède la fin de vie et survient en moyenne 7 à 8 ans après la détection des premiers symptômes de la maladie.
  • Outre les troubles touchant l’ensemble des fonctions cognitives (et pouvant aller jusqu’à la non-reconnaissance des proches), il peut exister des troubles du comportement (agitation ou apathie, hallucinations, déambulation, troubles du sommeil et de l’appétit, troubles du contrôle des sphincters) et d’autres signes neurologiques (épilepsie, myoclonies, troubles de la marche et de la posture avec chutes, syndromes pyramidal et extrapyramidal).
  • Le décès survient par une complication générale due à l’état grabataire (surinfection bronchique, suite d’une chute avec alitement prolongé ou par mort subite
24
Q

La pratique d’une IRM cérébrale est indispensable au

A

au diagnostic de maladie d’Alzheimer.

25
Q

Objectifs de l’IRM

A

Les objectifs sont de montrer l’atrophie cérébrale, en particulier des hippocampes, et d’éliminer une cause non dégénérative. Il s’agit :
• de détecter des lésions vasculaires ischémiques et hémorragiques (séquences utiles T2/FLAIR et T2 en écho de gradient, respectivement);
• d’évaluer visuellement l’atrophie des hippocampes (séquence utile : T1 coronal avec un plan de coupes perpendiculaire au grand axe de l’hippocampe) (fig. 18.2). Toutefois, c’est une mesure subjective qui dépend de l’expérience du clinicien.

26
Q

Arguments positifs d’imagerie métabolique

A

La scintigraphie de perfusion peut mettre en évidence une hypoperfusion des régions corticales associatives et temporales internes. La tomographie par émission de positrons peut mettre en évidence un hypométabolisme de ces mêmes régions.

27
Q

Arguments positifs par détection des biomarqueurs de la pathologie Alzheimer

A
  • Dosage dans le liquide cérébrospinal des taux de la protéine p-amyloïde (Ap-42) et de la protéine TAU hyperphosphorylée (TAU-p).
  • Le profil typique est une baisse massive d’AP-42 et une augmentation de TAU-p.
28
Q

Arguments négatifs par la pratique d’un bilan biologique plasmatique

A
  • Le bilan minimal comprend NFS-plaquettes, VS, ionogramme plasmatique, calcémie, TSHus et glycémie à jeun.
  • Selon le contexte, ajouter: 812-folates, sérologie syphilitique et VIH.

Dans le but de rechercher une comorbidité associée, la HAS recommande de pratiquer aussi une albuminémie et une créatininémie avec calcul de la clairance selon la formule de Cockroft et Gault. (HAS. Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : diagnostic et prise en charge. Décembre 2011 ).

29
Q

En pratique clinique, devant une plainte mnésique, le diagnostic se fait par

A

l’évaluation neuropsychologique, une IRM cérébrale et le bilan biologique plasmatique. La PL et la scintigraphie sont réservées aux formes de diagnostic difficile

30
Q

Diagnostics différentiels

A
  1. Confusion mentale
  2. Causes fonctionnelles de troubles des fonctions cognitives : dépression, troubles du sommeil
  3. Causes secondaires et potentiellement curable : L’hypothyroïdie, la carence en B 12 et folates, la syphilis, l’évolution d’une infection par le VIH, certaines tumeurs cérébrales (méningiomes frontaux), L’hydrocéphalie à pression «normale», L’hématome sous-durai chronique, Les lésions vasculaires par atteintes des petites artères (HTA, diabète)
    Si le syndrome démentiel évolue rapidement dans un délai inférieur à un an, envisager les encéphalopathies subaiguës : maladie de Creutzfeld-Jacob, encéphalite autoimmune (y compris syndrome paranéoplasique)
  4. Autres démences dégénératives : DLFT, maladie à corps de Lewy diffus