Maladie d'Alzeihmer Flashcards
Définition de la démence
La démence est un syndrome défini par la présence simultanée des deux critères suivants :
- altération durable d’une ou plusieurs fonctions cognitives (ou fonctions intellectuelles : mémoire, attention, langage, gnosies, praxies, raisonnement, jugement, etc.)
et/ou comportementales (personnalité, affects, régulation des conduites sociales, etc.);
- les troubles ci-dessus sont suffisamment sévères pour entraîner, indépendamment des autres atteintes (de la motricité, par exemple), une altération de l’autonomie dans la vie quotidienne
Ce qui n’est pas une démence
- les affections de début brusque à leur phase aiguë (un accident vasculaire, un syndrome de Korsakoff, une méningo-encéphalite herpétique, etc.);
- l’état confusionnel : début brusque, atteinte globale des fonctions cognitives, troubles de vigilance; physiopathologie différente.
Il existe une gradation de la sévérité de la démence en fonction de
son retentissement dans la vie quotidienne (légère, modérée et sévère).
Les causes des démences sont dominées par
les maladies neurodégénératives (70 à 90 % des démences) et surtout par la maladie d’Alzheimer (plus de 70 % des démences neurodégénératives).
Les démences dégénératives sont des démences dont la cause n’est pas directement reliée à un mécanisme
carentiel, métabolique, vasculaire, inflammatoire, tumoral, infectieux, toxique ou traumatique.
La neurodégénérescence est un processus pathologique conduisant à
la perte lente mais inexorable des cellules nerveuses. Les causes sont multiples (la plupart du temps, il s’agit de protéinopathies). Il ne faut pas confondre la neurodégénerescence avec le vieillissement normal.
La première étape du diagnostic des démences repose sur le principe
d’un regroupement des signes et symptômes en syndrome puis sur une interprétation topographique du syndrome, qui conditionne souvent le diagnostic étiologique. Il est donc indispensable d’avoir au minimum une représentation schématique des grandes fondions cérébrales et de disposer de quelques outils cliniques de base permettant de tester ces grandes fondions
La personne âgée peut présenter des troubles cognitifs légers non pathologiques
il s’agit de difficultés n’entravant pas l’autonomie et touchant ce que l’on appelle les fondions exécutives (cf. annexe 18.1 ). Il s’agit principalement d’un léger trouble de la flexibilité de la pensée. Les tests psychométriques prennent en compte de l’âge et les résultats rendus au clinicien sont «corrigés” pour l’âge. La faible intensité de ces troubles ainsi que le profil qualitatif les distinguent des troubles cognitifs pathologiques associés aux maladies neurologiques.
La maladie d’Alzheimer étant de loin la cause la plus fréquente
des démences du sujet âgé (mais aussi la plus fréquente de toutes les démences), elle constituera dans ce chapitre le modèle de description du syndrome démentiel.
La maladie d’Alzheimer est un enjeu majeur de santé publique’ car:
- elle touche environ un million de personnes en France; c’est la première cause de démence;
- sa prévalence est en augmentation régulière. Elle touche 2 à 4 % de la population après 65 ans et atteint 1 5 % à 80 ans;
- sa morbidité est majeure (perte d’autonomie pour le patient/souffrance pour les aidants);
- son coût socio-économique est massif (soins chroniques très coûteux au domicile ou en institution).
La cause de la maladie d’Alzheimer n’est pas
identifiée mais la cascade biologique conduisant à la mort progressive des neurones est de mieux en mieux connue
• Les facteurs de risque ne sont pas identifiés dans leur ensemble :
- certains sont génétiques (par exemple, le portage de l’homozygotie pour l’allèle e4 de l’apolipoprotéine E);
- certains sont environnementaux ou liés au mode de vie (par exemple, les facteurs de risque cérébrovasculaire et le faible niveau d’éducation).
• Trois grandes anomalies biologiques’ caractérisent l’affection
- l’accumulation anormale de protéines ~-amyloïdes en amas extracellulaires (« plaque amyloïde » ou «plaque sénile»). Celles-ci sont surtout présentes dans les cortex cérébraux associatifs (cortex préfrontaux, pariétaux et temporaux) et épargnent relativement le cortex visuel primaire (lobes occipitaux) et le cortex moteur (frontale ascendante);
- l’accumulation anormale dans les prolongements neuronaux de protéines TAU anormalement hyperphosphorylées formant les dégénérescences neurofibrillaires (DNF); ces DNF sont trouvées en grande quantité dans les régions temporales internes (hippocampes en particulier),
- la perte des neurones dont les prolongements ont préalablement été le siège des DNF. Cette perte cellulaire, lorsqu’elle est massive, conduit à l’atrophie des régions affectées.
Conditions générales du diagnostic
- Il ne s’agit plus d’un diagnostic par défaut (ou d’élimination).
- Aujourd’hui, le diagnostic repose certes sur la présence d’arguments négatifs mais aussi et surtout d’arguments positifs.
- Le diagnostic du vivant du patient est un diagnostic de probabilité. Le diagnostic de certitude repose sur la neuropathologie (post-mortem).
- La probabilité de porter un bon diagnostic repose sur le faisceau d’arguments associant les signes positifs et négatifs. P lus la concordance des arguments est importante plus la probabilité du diagnostic est élevée.
• Le diagnostic repose sur cinq types d’arguments’ :
- arguments positifs cliniques: le profil des troubles cognitifs;
- arguments de neuro-imagerie positifs (atrophie hippocampique) et négatifs (pas d’autres lésions);
- arguments positifs d’imagerie métabolique (hypométabolisme et/ou hypoperfusion des cortex associatifs);
- arguments positifs par détection des biomarqueurs de ta pathologie Alzheimer (profit caractéristique des taux intrathécaux des protéines TAU, TAU phosphorylée et bêtaamyloïde 42 [cf. infra]);
- arguments négatifs par la pratique d’un bilan biologique plasmatique, servant à éliminer des diagnostics différentiels, en particulier de démences dites curables