Liberté Flashcards
Définitions liberté
Définition négative : état d’une personne ou d’un peuple qui ne subit ni contrainte, ni soumissions, ni servitudes exercées par une autre personne
Définition positive : autonomie et spontanéité d’une personne douée de raison => possibilité de pouvoir agir selon sa propre volonté
critique le caractère incantatoire donc creux du mot liberté ; concept qui n’a de valeur réelle que celle qu’on veut bien lui donner ; il y a un lyrisme dans la liberté
Paul VALERY, Regards sur le monde actuel, 1931 :
la liberté est « un des détestables mots qui ont plus de valeur que de sens ; qui chantent plus qu’ils ne parlent […] ; qui ont fait tous les métiers […] ; aussi propres aux analyses illusoires et aux subtilités infinies qu’aux fins de phrase qui déchaînent le tonnerre. »
On n’en a pas fini avec la compréhension de ce qu’on voulu faire les constituants de 1789 avec la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (c’est une tâche infinie)
Marcel GAUCHET, La Révolution des droits de l’Homme, 1989 :
“la prodigieuse et terrible expérience initiale où il a fallu un instant regarder en face l’abîme créateur que cachent les simples mots de liberté (et d’égalité)”
la liberté antique – et plus particulièrement athénienne - se fonde sur la règle de l’isonomie - def + 3 exemples
L’« isonomie » correspond à l’égalité de tous les citoyens, qui se voient reconnaître le pouvoir de participer à l’élaboration de la loi qui régit la cité : la liberté est ainsi jouissance d’un droit, en théorie distinct de l’aisance matérielle, d’être authentiquement citoyen et d’accéder à la magistrature.
SOLON et la Constitution d’Athènes de 592 av. J-C : tous les citoyens peuvent participer aux délibérations publiques, tandis que la prise de corps des citoyens insolvables est interdite.
PERICLES et l’instauration de la rétribution pour l’exercice des fonctions publiques en 451 av. J.-C.
THUCYDIDE, La Guerre du Péloponnèse, livre II, 35 : « Notre constitution a pour nom démocratie, parce qu’elle intéresse non un petit nombre d’individus, mais la majorité. En ce qui concerne les lois, tous, dans les différends entre les particuliers, jouissent de droits égaux. »
il y a une précarité fondamentale de la liberté politique, qui demeure sujette aux fluctuations des mandatures
PLATON, La République, Livre VIII :
la liberté artistique est une revendication de la modernité, les règles de composition poétique héritées d’Aristote ne permettent plus au génie créateur de s’exprimer
Victor HUGO, Cromwell : « […] les règles de l’unité de temps, de lieu […] Ce sont là pourtant les pauvres chicanes que depuis deux siècles la médiocrité, l’envie, la routine font au génie. C’est ainsi qu’on a borné l’essor de nos plus grands poètes. »
l’individu est celui qui a une conscience qui permet en tant que telle d’interroger le Créateur ; l’individualité est une notion judéo-chrétienne
SAINT AUGUSTIN, Les Confessions, Livre I, chapitre I, « Grandeur de Dieu »
la liberté, source de toute individualité, s’exprime par la volonté,
René Descartes, Traité des passions de l’âme
la liberté est « la puissance de faire ou de ne pas faire ou de s’empêcher de faire, selon ce que nous voulons. » ; elle permet d’éviter la guerre de tous contre tous
John LOCKE, Essai sur l’entendement humain, 1689
devise de la révolution française
“la liberté ou la mort”
la liberté politique est le prolongement nécessaire de celle du sujet, i.e. de l’individu pensant et agissant
KANT, Qu’est-ce que les Lumières ? :
« Sapere aude. »
être libre, c’est donc être soi-même à l’origine de la règle, de la loi de la cité
la liberté politique s’enracine dans une vision de la nature humaine, c’est pourquoi on distingue les droits naturels des droits politiques
Jean-Jacques ROUSSEAU, Du Contrat social, 1762 :
« Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme. »
la liberté implique l’Etat à la fois comme son oeuvre et son garant
HEGEL, Principes de la philosophie du droit
l’idée du droit (et de l’Etat), c’est justement de permettre
- à la liberté de se faire histoire en se déployant dans l’univers des structures, des lois et des relations
- répondre à la fois aux exigences de volontés qui aspirent à la liberté individuelle et au fonctionnement de la collectivité
au tournant du 19e, les individus sont davantage intéressés par la sphère privée que par la sphère publique
Benjamin CONSTANT, De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, 1819
la liberté des anciens = partage du pouvoir social entre tous les citoyens d’une même patrie
la liberté des modernes = garanties accordées par les institutions pour permettre les jouissances privées
le danger de la liberté individuelle est le repli de l’individu dans la sphère privée, qui oublie la gestion de la collectivité et la délègue à d’autres
Alexis de TOCQUEVILLE, De la démocratie en Amérique, , 1840 : l’Etat prend la forme d’un concon confortable et fait disparaître toute velléité de changement et donc toute forme de projet politique
la liberté politique est protection de l’individu (et du sentiment de celle-ci), contre toute forme d’arbitraire de la société à son encontre => elle se définit donc en termes de pouvoirs dont il faut aménager les équilibres
Montesquieu, de l’Esprit des lois :
« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir»
la liberté est surtout le sentiment de confiance qui résulte de la protection des lois
La construction de l’Etat de droit repose sur l’affirmation des libertés individuelles, suite à la conjonction de l’action du juge et du législateur
La figure du juge qui devient progressivement, à partir de l’arrêt du TC Blanco de 1873, le garant de la protection du citoyen face à la puissance publique et celui qui va mettre en exergue les principes généraux du droit, comme l’arrêt d’assemblée Aramu du CE du 26 octobre 1945.
3 oppositions philosophiques entre liberté / égalité
- Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique : met en garde contre l’égalitarisme qui peut restreindre les libertés individuelles. Il perçoit l’égalité comme un idéal puissant mais parfois destructeur, capable de freiner les dynamiques économiques et sociales.
- Robert Nozick, Etat, anarchie, utopie, 1974 : les individus sont propriétaires de leurs talents et méritent les fruits de leurs efforts. Toute tentative de redistribution massive au nom de l’égalité constitue une atteinte à la liberté individuelle.
- Rousseau, Du contrat social, 1762 : l’égalité est un préalable à liberté. La société civile, source d’inégalités, doit être remplacée par une société politique où chaque citoyen se conforme à la volonté générale, garante de l’exercice des droits.