Laïcité Flashcards
Définition laïcité
vient de Laicus – qui vient de peuple, ce qui est commun (au sens de laos) et s’avère distinct de ce qui relève du Klerikos (clerc), c’est-à-dire de ce qui est relatif aux institutions proprement religieuses
=> La Laïcité distingue ainsi entre ce qui relève du civil et ce qui relève du religieux.
La laïcité n’est pas le refus de la connaissance de la figure du divin dans l’espace public, son ignorance radicale, mais plutôt la réponse donnée à l’existence du phénomène social qu’est la religion.
2 citations d’origine théologique qui demandent d’autonomiser la vie religieuse par rapport à la vie séculière
Evangile de St-Marc, reprenant la parole de Jésus : :
« Rendez à César ce qui appartient à César ; et à Dieu ce qui appartient à Dieu »
Marsile de Padoue (théologien), Le défenseur de la paix, 1324 : « La loi évangélique (…) n’a pas été donnée pour régler les litiges de la vie civile, pour accompagner la fin que désirent les hommes et de façon licite dans la vie de ce monde »
autonomie n’est pas séparation mais coexistence, avec l’idée que les affaires humaines doivent refléter l’harmonie divine
Saint-Augustin, Cité de Dieu : les sociétés humaines, nécessairement imparfaites, doivent puiser leur source dans le modèle de la cité de Dieu
texte clarifiant les relations entre la papauté et la royauté
Concordat de Bologne de 1438 : les évêques investis canoniquement jurent fidélité au roi de France (à l’époque François 1er)
Qu’est ce que le Joséphisme?
doctrine politique défendue par l’Emprereur d’Autriche Joseph II (1741-1790) dans le Saint-Empire Romain
L’Eglise doit se subordonner à l’Etat, qui le remplace désormais dans ses missions charitables, économiques et éducatives
les relations entre le protestantisme et le pouvoir politique offrent une alternative au débat des relations entre papauté et pouvoir politique
Martin Luther, De l’autorité temporelle et des limites de l’obéissance qu’on lui doit, 1523 : « Nous devons maintenant partager les enfants d’Adam et tous les hommes en deux catégories : les premiers qui appartiennent au Royaume de Dieu et les autres qui appartiennent au royaume du monde. »
fin des guerres de religion
Edit de Nantes 1598 par Henri IV, révoqué en 1682
la liberté par rapport à la religion est affirmé par les Lumières
Kant, Critique de la raison pure : “Dieu est une idée régulatrice et non constitutive” => même si l’idée de Dieu reste de l’ordre de la foi (pas moyen de le prouver empiriquement), elle permet aux hommes d’agir moralement
Kant, Qu’est ce que les Lumières? : les lumières sont la sortie de l’homme de la minorité pour entrer dans celle de la reponsabilité (sapere aude)
La RF constitue un arrachement progressif et temporaire du catholicisme
DDHC pas anti-religieux ou anticatholique : “sous les hospices de l’être suprême”
Mais art 3 : le principe de souveraineté réside dans la Nation
Art 10 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». => caractère secondaire de la religion par rapport à l’ordre public
Décret de 1789 : nationalisation des biens de l’Eglise
Décret de 1790 : promulgue la Constitution civile du clergé annonçant l’émergence d’une « religion de la Révolution »
promotion de la raison comme rempart contre la superstition implique de laïciser les esprits via l’Education
Condorcet, Cinq mémoires sur l’instruction publique, 1791
la RF se termine par le Concordat, moyen d’accéder à la paix civile pour Napoléon
Jacques-Louis David, Couronnement de Napoléon
Jean-Etienne Portalis (orateur du gouv Concordat), Discours relatif à l’organisation des cultes : “Aucune société ne saurait se passer de religion. Les lois n’arrêtent que le bras ; la religion règle le coeur”
Art 1 Concordat reconnait le catholicisme comme la religion de la grande majorité des français
la loi de 1905 marque le divorce entre l’Eglise et l’Etat
Article 1er : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public »
Article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. »
la laïcité n’est pas une invention française
Treize années avant la DDHC et son fameux article 10, la Déclaration des droits de Virginie posait en son article 16, la liberté religieuse, hors de toute idée de culte officiel ou la religion d’État : « (…) par conséquent, tous les hommes ont un droit égal au libre exercice de la religion, selon les exigences de leur conscience ».
Premier amendement à la Constitution américaine de 1787 dispose que : « Congress shall make no law respecting an establishment of religion, or prohibiting the free exercise thereof (…) »
3 courants de la laïcité
Courant exclusiviste : place l’État en surplomb de toutes les autres religions et sans relation privilégiée avec aucune d’elles
=> envisage la politique par des individus “abstraits” de toute dépendance confessionnelle, tendus vers le partage de la raison universelle
Courant juridictionnaliste : remet en cause l’idée d’un État doté de « savoir absolu »
=> démarche proche du Concordat, présente au Danemark, au UK ou en Grèce
Démarche inclusiviste : l’État se veut neutre de toute intervention sur l’espace religieux, afin de laisser libre cours au pluralisme de la société civile
=> la norme permet ici de mettre en oeuvre des systèmes de coopération entre la sphère politique et religieuse
=> partenariat de coopération souple (Allemagne, Belgique)
différence sécularisation et laïcisation
laicisation : mouvement propre de l’Etat qui se dégage, par un acte de scission, de sa dépendance à l’égard du religieux
sécularisation : soustraire à l’influence du religieux certaines fonctions civiles pour les mettre sous la souveraineté de l’Etat