La postmodernité Flashcards
définition postmodernité
volonté d’en finir avec les invariants de la rationalité, c’est-à-dire les critères d’universalité, de rationalité et surtout d’une certaine conception de l’histoire et du savoir orienté par la notion de même de progrès
=> remise en cause généralisée de ce qui fournissait le pivot de nos sociétés
3 Enjeux pour pb
- postmod = négation pure et simples de la modernité ?
- mode intellectuelle ou rupture épistémologique ?
- remise en cause de l’Etat lui-même ou juste nouvelle conception nouvelle de régulation pouvoir/administrés ?
légitime l’idée de l’État et celle de liberté comme étape ultime de l’histoire qui n’est autre que la lente et souvent pénible émergence de la conscience que les hommes ont d’eux-mêmes
Hegel, Phénomènologie de l’Esprit
la rationnalité est ce qui rend possible et nécessaire le progrès de l’espèce humaine vers plus de perfection
Kant, Qu’est-ce que les lumières
quand a été inventé le mot individualisme et à quel escient ?
Emmanuel Fureix, La modernité désenchantée
« Précisément, ce mot d’« individualisme », d’une grande ambiguïté, a été inventé dans les années 1820, en ce premier XIXème Siècle où la langue française multiplie les substantifs en -isme au sein du lexique politique, économique et philosophique (…) Il est en particulier attesté dans le journal saint-simonien Le Producteur en 1826 et désigne une « conception de l’homme individuel », une « souveraineté individuelle », pensée d’emblée comme une « exagération », une résistance à la légitime « organisation sociale. »
le positivisme fait de la foi dans le progrès humain une véritable religion
Comte, Le Catéchisme positiviste, préface p. 1 : « Les serviteurs théoriques et les serviteurs pratiques de l’Humanité viennent prendre dignement la direction générale des affaires terrestres, pour construire enfin la vraie providence morale, intellectuelle et matérielle ».
citation sur la fin de l’histoire au 20e s
Victor Hugo, Les misérables :
Enjolras : « Citoyens, le dix-neuvième siècle est grand, mais le vingtième siècle sera heureux. Alors plus rien de semblable à la vieille histoire (…) On pourrait presque dire : il n’y aura plus d’événements. On sera heureux. Le genre humain accomplira sa loi comme le globe terrestre accomplit la sienne ; l’harmonie se rétablira entre l’âme et l’astre ».
tableau représentant l’ange de l’histoire
Paul Klee, Angelus novus, 1920
commenté par Walter Benjamin : Il a le visage tourné vers le passé. Où paraît devant nous une suite d’événements, il ne voit qu’une seule et unique catastrophe, qui ne cesse d’amonceler ruines sur ruines et les jette à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler les vaincus. Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si forte que l’ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse incessamment vers l’avenir auquel il tourne le dos, cependant que jusqu’au ciel devant lui s’accumulent les ruines. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès ».
pour lui, les abominations nazies ont brisé le sens de l’histoire et ont ouvert la porte de la postmodernité
Jean-François Lyotard, La condition post-moderne, 1988 : « Auschwitz est le crime qui ouvre la postmodernité ».
le structuralisme constitue l’une des manifestations de la postmodernité qui survient après la SGM
François Dosse, Histoire du structuralisme, 1991 : relate la diversité des disciplines touchées par ce nouveau courant structuraliste
L’évidence de la scientificité (ou de l’universalité) d’un système, même mathématique, est remise en cause
Le Mathématicien Kurt Gödel dans son théorème de 1931 démontre que « tout système formalisé comportant de l’arithmétique comporte nécessairement des énoncés indécidables (ni démontrables ni réfutables) et que la non-contradiction du système constitue une proposition non démontrable dans le système => certaines hypothèses sont des “métarécits”
Richard Rorty, Objectivisme, Relativisme et Vérité, 1991 : anti-anti-ethnocentrisme
La postmodernité ne comble pas le vide et arrive à une sorte de néant
Gilles Lipovetsky, L’ère du vide, 1983 : « Société postmoderne signifie (…) désenchantement et monotonie du nouveau (…) plus aucune idéologie politique n’est capable d’enflammer les foules (…) c’est désormais le vide qui nous régit, un vide pourtant sans tragique ni apocalypse ».
==> c’est pour ça qu’entrent en jeu des groupes, “néotribus” investissant des espaces spécifiques et s’accordant entre eux
//Goran Therborn, The ideology of Power and the Power of Ideologies, 1980 : « Une identité nationale ou ethnique comporte également une dimension temporelle cruciale. Affirmer une identité ethnique revient à échanger le présent et le futur contre le passé, à penser et à dire que le passé est plus important que le présent. Tout ce qui touche à l’ethnique ou au national est hérité du passé. Qui étaient vos parents est plus important que ce que vous faites, vous pensez ou allez devenir. Par conséquent, moins le présent a de valeur, plus importants sont le passé et l’ethnicité, toutes choses étant égales par ailleurs. »
Jacques Chevalier, L’Etat postmoderne, 2006
- Postmodernité de l’Etat = développement de la figure de l’Etat régulateur face à la mondialisation, l’économie de marché, la fragmentation des structures et la recherche d’une plus grande proximité avec les citoyens. Le périmètre évolue pour permettre l’innovation, au prix d’une perte de son âme historique.
- Post modernité du droit = création d’une “société de droit” avec la prolifération des textes, l’explosion des contentieux, la multiplication des sources de droit et des droits positifs conférés aux individus.
- Post modernité de la vie politique = crise de la citoyenneté en raison des pb de représentation, l’abstentionnisme, vote protestataire, ainsi que la fragmentation de la communauté politique.
qu’a voulu faire la modernité et pourquoi est-ce difficile de la dépasser ?
Gilbert Hottois, De la Renaissance à la Postmodernité : une histoire de la philosophie moderne et contemporaine, 2001 : « La valorisation du différend et la critique de l’universalité ne vont cependant pas sans susciter des problèmes très difficiles et actuels. Comment se satisfaire de la juxtaposition, sans communication ni régulation commune, des individus ou des collectivités avec leur forme de vie, leur jeu de langage, leur identité culturelle propres, en espérant que tout se passera bien ? Le différend n’est pas seulement source de diversité, il génère aussi les inégalités et les conflits. La modernité a voulu dépasser – grâce à l’invention de l’espace public universel et des droits de l’homme et avec l’aide des sciences et des techniques – la diversité des identités culturelles et des histoires particulières des individus et des peuples. La modernité a appelé tous les individus et tous les peuples à rallier progressivement une identité universelle – celle de la Raison et de la Liberté –, fin dernière de l’humanité. »
citation suggérant que chaque époque connait sa post-modernité
Umberto Eco, Au nom de la rose, 1980 :« Je ne crois pas que le postmoderne puisse être chronologiquement circonscrit : c’est une catégorie spirituelle, ou mieux un Kunstwollen, - une façon d’opérer (littéralement désir d’art) - on pourrait dire qu’un postmoderne s’attache à chaque époque (…) »