Dyslipidémie Flashcards
Dyslipidémie : clinique hypercholestérolémie ?
- Dépôt lipidique banal (valeur sémiologique < 60 ans): arc cornéen (différent du gérontoxon non pathologique lié à l’âge), xanthélasma
Xanthome (plus rare) :
- Tendineux : extenseurs des doigts, tendons d’Achille
- Cutané : xanthome plan, xanthome tubéreux (formes homozygotes)
Complication : athérome (insuffisance coronaire, AOMI, AVC)
Dyslipidémie : clinique hypertriglycéridémie ?
= Syndrome hyper-chylomicronémique (exceptionnel) :
- Hépatomégalie stéatosique, splénomégalie, douleurs abdominales
- Xanthomatose éruptive : éruption punctiforme blanc-jaunâtre indolore du tronc et membres
- Lipémie rétinienne : lactescence des vaisseaux
- Complication : pancréatite aiguë (risque si TG > 10 g/L)
Dyslipidémie : bilan lipidique ?
- Bilan de base (dépistage) : cholestérolémie totale + triglycéridémie
- Exploration d’une anomalie lipidique (EAL) : cholestérolémie totale + triglycéridémie + HDLc + LDLc
=> Calcul du LDL : - Dosage direct : surtout si TG > 3,4 g/L (calcul impossible)
- Formule de Friedewald: LDL = CT – HDL – TG/5 (g/L) utilisable si TG < 3,4 g/L ou LDL = CT – HDL – TG/2,2 (mmol/L) si TG < 5 mmol/L
Modalités
- Après 12h de jeun, sous régime habituel, en dehors d’une affection aiguë/grossesse
Dosage
- Normes : LDLc < 1,6 g/L, HDLc > 0,4 g/L, TG < 1,5 g/L
- Hypercholestérolémie prédominante : rapport CT/TG > 2,5
- Hypertriglycéridémie prédominante : rapport TG/CT > 2,5
Aspect
- Clair ou limpide : hypercholestérolémie
- Opalescent ou lactescent : hypertriglycéridémie ou hyperlipidémie mixte
- Test de crémage si opalescent/lactescent (aspect > 12h à 4°C) : surnageant crémeux et sous-nageant clair (anomalie des chylomicrons) ou trouble (chylomicrons et VLDL) ou absence de surnageant crémeux (anomalie des VLDL)
Autres examens
- Electrophorèse des lipoprotéines (lipidogramme) : répartition sanguine en VLDL, LDL et HDL (chylomicrons et IDL normalement absents à jeun)
- Dosage des apoprotéines : A-1 et B surtout, ou A-2, B-48, C-2, C-3 et E
Indication
- Enquête familial devant une dyslipidémie chez un apparenté
- Pathologie ou médicament induisant une dyslipidémie 2ndr
- FdRCV ou événement cardio-vasculaire
- Contrôle à 50 ans chez l’homme ou 60 ans chez la femme
=> Dépistage non recommandé chez le sujet > 80 ans en prévention primaire
Contrôle
- Dyslipidémie sans indication de traitement : à 3 ans (ou 1/an chez le diabétique)
- Bilan normal (hors événement intercurrent ou modification du régime) : à 5 ans
Dyslipidémie secondaire : bilan minimal de dépistage ?
Bilan minimal de dépistage : TSH, glycémie, créatininémie, bilan hépatique, protéinurie (BU) => selon le contexte clinique
Dyslipidémie secondaire : hypercholestérolémie ?
- Hypothyroïdie : augmentation LDLc et HDLc
- Cholestase
- Anorexie mentale dans certains cas
Dyslipidémie secondaire : hyperlipidémie mixte ?
- Syndrome néphrotique
- Grossesse (accentuée au 3ème trimestre)
Dyslipidémie secondaire : hypertriglycéridémie ?
- Insuffisance rénale chronique évoluée (DFG < 45 ml/min)
- Alcoolisme (avec conservation paradoxale du HDLc)
- Obésité ± syndrome métabolique
- Diabète : carence insulinique ou insulino-résistance => augmentation VLDL et chylomicrons
- Hypercorticisme avec chute HDLc
Dyslipidémie secondaire : iatrogène ?
- Ciclosporine : hypercholestérolémie prépondérante
- Corticoïdes : hyperlipidémie mixte avec HDL conservé
- Œstrogène oral (contraception oestroprogestative) : hypertriglycéridémie avec HDL conservé
- Rétinoïdes (essentiellement sur terrain prédisposé)
- Interféron α
- Antirétroviraux : hypertriglycéridémie majeure (sur terrain prédisposé)
- Neuroleptique : hypertriglycéridémie prépondérante
- Diurétique thiazidique : hypetriglycéridémie mixte
- β-bloquant non cardio-sélectif sans activité sympathomimétique : hypertriglycéridémie
- Inhibiteur de mTOR : hyperlipidémie mixte
Dyslipidémie primaire : les différents types ?
=> Le type de dyslipidémie peut changer chez un même individu selon l’anomalie génétique, l’alimentation, l’activité…
Type 1
- Hypertriglycéridémie exogène
- Augmentation des chylomicrons
- TG augmenté
- Déficit en LPL (exceptionnel)
Type 2a
- Hypercholestérolémie pure
- Augmentation du LDL
- CT augmenté
- Monogénique (hétéro- ou homozygote)
- Polygénique commune
Type 2b
- Hyperlipidémie mixte (type 2a + type 4)
- Augmentation LDL et/ou VLDL
- CT et TG augmenté
- Hyperlipidémie combinée familiale
Type 3
- Hyperlipidémie mixte
- Augmentation IDL
- CT et TG augmentés ++
- Dysbétalipoprotéinémie
Type 4
- Hypertriglycéridémie endogène
- Augmentation VLDL
- TG augmenté
- Forme glucido-alcoolo-pléthoro-dépendante
- Forme familiale
Type 5
- Hypertriglycéridémie mixte
- Augmentation Chylomicron et VLDL
- TG augmenté ++
- Décompensation de type 4 ou de type 1
Dyslipidémie primaire : hypercholestérolémie familiale monogénique ?
= Type 2a
- Mutation du gène du récepteur LDL (80%)
= Transmission autosomique dominante
Forme hétérozygote
- LDLc entre 2 et 4 g/L
- Xanthome tendineux dans 30% des cas
- Complication cardiovasculaire précoce : 40-50 ans chez l’homme, 50-60 ans chez la femme
Forme homozygote (rare)
- LDLc entre 6 et 10 g/L
- Dépôts lipidiques dès l’enfance : xanthomatose
cutanéo-tendineuse
- Complication cardiovasculaire très précoce (< 10
ans), décès à 20 ans en l’absence de traitement
- RA athéromateux supra-valvulaire fréquent +++
- Autres formes monogéniques
=> Présentation ≈ mutation hétérozygote du récepteur LDL
- Mutation du gène de l’apolipoprotéine B (5-10%)
- Mutation gain de fonction du gène PCSK9 (< 5%)
Dyslipidémie primaire : hypercholestérolémie polygénique ?
= Type 2a
- Absence d’hérédité familiale mendélienne
- Fréquence élevée d’hypercholestérolémie modérée
- Favorisé/aggravé par des erreurs de régime (riche en cholestérol et graisses saturées)
- Complications cardiovasculaires tardives
Dyslipidémie primaire : dysbéta-lipoprotéinémie ?
= Type 3
= Phénotype E2/E2 de l’apolipoprotéine E (apoE) : transmission récessive, rare
- Accumulation d’IDL (intermediate density lipoprotein) de type 3 : élévation harmonieuse du cholestérol (3 à 5 g/L) et des triglycérides (4 à 8 g/L), apoB diminué
- Dépendante étroitement des mesures diététiques
- Dépôts (peu fréquent, pathognomonique) : xanthomes des plis palmaires et tubéreux
- Décompensation possible en type V (hyperchylomicronémie transitoire)
- Complication cardiovasculaire dès 50 ans, fréquence accrue d’AOMI
Dyslipidémie primaire : hypertriglycéridémie familiale ?
= Type 4
= Accumulation de VLDL endogène : génétique (transmission autosomique dominante) et/ou forme glucido-alcoolo-pléthoro-dépendante
- Risque de décompensation en syndrome hyper-chylomicronémique (type 5)
- Caractère athérogène discuté
Dyslipidémie primaire : hyperchylomicronémie ?
Type 1
= Hyperchylomicronémie exclusive (exceptionnelle) : déficit en LPL (enzyme responsable de la dégradation des chylomicrons et VLDL), transmission autosomique récessive
- Triglycéridémie > 20 g/L, selon les graisses alimentaires
Type 5
= Accumulation de chylomicron et VLDL (mixte) : transmission récessive
- Décompensation transitoire d’une prédisposition génétique partielle compensée (hypertriglycéridémie modérée à l’état de base)
- Caractère athérogène inconstant, moins intense que les hypercholestérolémies
Dyslipidémie : règles hygiéno-diététiques ?
=> Efficacité importante sur les triglycérides (chute 20 à 50%), plus faible sur le LDLc (chute 10 à 15%)
- Apport quotidien en graisses alimentaires < 35% de l’apport calorique total
- Réduire les acides gras saturés (< 8-10%) et maintenir les acides gras trans le plus bas possible
- Privilégier l’apport des graisses mono-insaturées (15%)
- Encourager la consommation d’acides gras n-3 à longues chaînes (poissons gras, noix, aliments enrichis)
- Limiter la dose quotidienne de cholestérol à < 300 mg/jour (abats, jaune d’œuf, œuf de poisson, beurre…)
- Aliments enrichis en phytostérols (margarine, yaourt…) : chute cholestérol sans effet prouvé sur le risque CV
Hyper-triglycéridémie modérée
- Réduction du surpoids avec apports caloriques équilibrés, modérément hypocalorique (-20%)
- Majoration de l’activité physique
- Test d’éviction de l’alcool et des sucres simples pendant 5-7 jours : suspension de la consommation d’alcool et réduction des apports glucidiques à < 45% des apports caloriques totaux, en particulier des sucres simples (fructose et mono-saccharide)
Hyperchylomicronémie
- Suspendre toute intoxication alcoolique
- PEC par une équipe spécialisée recommandée
- Régime hypocalorique : < 20 g de grasse par jour
- Possibilité : compléter l’apport calorique par des TG à chaînes moyennes (huiles TCM)
- En situation de décompensation (TG > 30 g/L) => urgence nutritionnelle : diète hydrique transitoire jusqu’à normalisation ou stabilisation de la triglycéridémie