Adenome Hypophysaire Flashcards
Adénome hypophysaire : définition ?
= Micro-adénome < 10 mm ou macro-adénome > 10 mm : généralement antéhypophysaire, bénin, sécrétant ou non
Adénome hypophysaire : syndrome tumoral ?
Céphalées
- Classiquement frontales ou rétro-orbitaires, localisées, isolées ou associées à une HTIC
Troubles visuels
- Gêne visuelle, impression de voile devant les yeux, difficulté à fixer un point, sensation de manque d’un mot à la lecture => acuité visuelle longtemps conservée
- Champ visuel : quadranopsie temporale supérieure, puis hémianopsie bitemporale
=> Parfois atypique : scotome, hémianopsie temporale supérieure périphérique et paracentrale, simple agrandissement de la tâche de Mariotte…
Autres signes (tardifs)
- Envahissement du sinus caverneux : ophtalmoplégie (nerfs III, IV et VI), atteinte du nerf trijumeau
- HTIC = en cas de tumeur volumineuse (rare) s’étendant vers les citernes pré-pédonculaires et pré-
pontiques : céphalées, nausées, vomissements, paralysie du VI, œdème papillaire au FO
- Brèche ostéoméningée (du plancher sellaire et sinus sphénoïdal) : rhino-liquorrhée, méningite
=> Aucune atteinte de la post-hypophyse : ne donne jamais de diabète insipide
Adénome hypophysaire : syndrome d’hypersécrétion ?
Adénome mono-sécrétant
PRL > GH > FSH/LH > ACTH > TSH
Adénome mixte
= Adénome à GH + prolactine (fréquent) ou à GH + TSH (rare)
=> L’atteinte associée de plusieurs axes est due de façon quasi-certaine à un adénome hypophysaire
Hyper-prolactinémie
- Prolactinome : micro- ou macro-adénome => taux de prolactine associée à la masse tumorale
- Hyperprolactinémie de déconnexion : macro-adénome => taux de prolactine < 150-200 ng/ml
=> Un taux > 150-200 ng/ml est quasi-obligatoirement lié à un prolactinome
=> Un taux < 150-200 ng/ml peut être lié à un prolactinome ou à une tumeur non prolactinique
=> Evolution de la masse tumorale sous agoniste dopaminergique : diminue si prolactinome
Adénome hypophysaire : insuffisance anté-hypophysaire ?
= Déficit hormonal d’une ou plusieurs lignées, par destruction des cellules hypophysaires (envahissement tumorale), compression ou envahissement de la tige pituitaire ou fonctionnelle (action freinatrice d’une hypersécrétion sur un autre axe) : début généralement insidieux
- Déficit gonadotrope ++ : atteinte la plus fréquent et la plus précoce
- Déficit somatotrope
- Déficit corticotrope : insuffisance corticotrope centrale
- Déficit thyréotrope : hypothyroïdie centrale
=> A rechercher systématiquement chez tout patient porteur d’un adénome hypophysaire
Adénome hypophysaire : IRM hypophysaire ?
Aspect normal de l’hypophyse
- Diaphragme sellaire horizontal ou concave vers le haut, plancher sellaire régulier
- Hypophyse : taille < 9 mm, situation intra-sellaire, prise de contraste après injection
- Tige pituitaire fine et médiane de face, oblique en bas-avant de profil
- Post-hypophyse : hypersignal postérieur sur les clichés sans injection
Signes indirects
- Bombement vers le haut du diaphragme sellaire
- Incurvation vers le bas ou érosion du plancher sellaire
- Déviation de la tige pituitaire controlatérale
Micro-adénome
= Lésion < 10 mm : arrondie, homogène, discrètement hypointense en T1, hyperintense en T2 (parfois iso- ou hypointense), avec prise de contraste absente ou
retardée par rapport au reste de l’hypophyse
Macro-adénome
= Lésion > 10 mm : généralement iso-intense en T1 ± hétérogène, rehaussé par rapport au reste de l’hypophyse après injection, signes indirects
Extension :
- Supérieure : chiasma optique comprimé, refoulé voire laminé, bandelettes et nerfs optiques, 3ème ventricule
- Latérale : sinus caverneux (nerfs, carotide)
- Inférieure : sinus sphénoïdal
DD
- Craniopharyngiome intra-sellaire : masse hétérogène à composante multiple (tissulaire, kystique, hémorragique), calcifications au scanner
- Méningiome intra-sellaire : condensation anormale de l’os en regard de la lésion au scanner, prise de contraste intense en IRM, dure-mère épaissie, d’aspect spiculé, prenant le contraste
- Autre : métastase, sarcoïdose, histiocytose, tuberculose, hypophysite auto-immune…
- Grosse hypophyse de la femme jeune : homogène
Adénome hypophysaire : bilan ?
Bilan ophtalmologique
= Examen ophtalmologique bilatéral avec étude du champ visuel et de l’oculomotricité
- Non systématique, indiqué si : macro-adénome, envahissement du chiasma optique ou d’un sinus caverneux, suspicion diagnostique d’atteinte visuelle ou d’HTIC
Bilan hormonal complet
- Test statique de tous les axes à la recherche d’hypersécrétion ou d’insuffisance antéhypophysaire : TSH + T3/T4, testostérone/oestradiolémie + LH/FSH, cortisolémie à 8h, hypoglycémie insulinique, prolactine
- Test dynamique en 2nd intention
=> Axe somatotrope (GH) : test dynamique d’emblée et après correction des autres axes
Adénome hypophysaire : aploplexie hypophysaire ?
= Nécrose ou hémorragie aiguë d’un adénome hypophysaire : tableau de début brutal
- Céphalées violentes, syndrome méningé, HTIC
- Troubles visuels (compression du chiasma), paralysie oculomotrice (envahissement caverneux)
- Syndrome confusionnel, coma
- IRM : adénome en voie de nécrose ou d’hémorragie (aspect hétérogène)
TTT :
- Traitement chirurgical en urgence en cas de troubles visuels
- Substitution cortisonique en urgence : hydrocortisone
- Macro-adénome à prolactine : agoniste dopaminergique
Adénome hypophysaire : adénome gonadotrope ?
- Plus fréquent chez l’homme
- Syndrome d’hypersécrétion hormonale : atypique, discret, rarement révélateur
- Révélation tardive des signes d’extension : syndrome tumoral, insuffisance antéhypophysaire
- Dosages hormonaux peu utiles
=> Le diagnostic d’adénome gonadotrope repose sur l’analyse immuno-histochimique de la tumeur
Adénome hypophysaire : stérilité et adénome ?
= Nombreux mécanismes, parfois associés
Syndrome sécrétant :
- Hyperprolactinémie (hypogonadisme hypogonadotrope)
- Maladie de Cushing (hypogonadisme hypogonadotrope)
- Syndrome tumoral : hyperprolactinémie de déconnexion
- Insuffisance antéhypophysaire : insuffisance gonadotrope ou thyréotrope
Adénome hypophysaire : traitement ?
Traitement chirurgical
- Adénectomie sélective par voie trans-sphénoïdal rhino-septale, laissant en place l’hypophyse saine
Complication :
- Risque endocrinien (quasi-nul si opérateur entraîné)
- Diabète insipide (surtout en cas de micro-adénome et de maladie de Cushing)
- Hématome post-opératoire
Radiothérapie
- Complète la chirurgie en cas de macro-adénome volumineux, invasif ou d’exérèse incomplète
- Complication : risque d’insuffisance antéhypophysaire
Traitement médical
= En cas d’adénome à prolactine : réduction du volume de l’adénome sous agoniste dopaminergique
- Modalités : bromocriptine, jusqu’à normalisation de la prolactine
- Indication : en 1ère intention pour tous micro- ou macro-adénome à prolactine
- Traitement chirurgical en cas de résistance ou d’intolérance au traitement médical
Hormonothérapie substitutive
- Hydrocortisone (sans fludrocortisone) en cas de déficit corticotrope => urgence thérapeutique
- Lévothyroxine en cas d’hypothyroïdie
- Analogue de la GH recombinant en cas de déficit somatotrope
- Déficit gonadotrope : Oestroprogestatif chez la femme, Androgène de synthèse chez l’homme
=> Ne rétablit pas la spermatogenèse (sous influence de FSH) : FSH 1 injection/j si désir de procréation
Traitement freinateur
= En cas de syndrome d’hypersécrétion résiduelle après traitement
- Hypersécrétion résiduelle de GH : somatostatinergique (forme retard), antagoniste de la GH
- Hypersécrétion résiduelle d’ACTH : anti-cortisolique
Hyperprolactinémie : généralités ?
= pathologie fréquente (1-1,5% des adultes), dans la majorité des cas d’origine médicamenteuse
- Inhibition constante de la sécrétion de prolactine par la dopamine hypothalamique (sous influence de TSH et oestrogènes)
- Action directe sur la glande mammaire : stimulation de la lactation (inhibée par les oestrogènes)
- Action indirecte sur la sécrétion de GnRH (par altération de la pulsatilité) : insuffisance gonadotrope centrale
Hyperprolactinémie : clinique ?
Chez la femme
- Galactorrhée spontanée ou le plus souvent uniquement provoquée (80%) : significative seulement si faite de liquide lactescent, à distance du post-partum
- Aménorrhée (90%) ou oligoménorrhée, ou simple irrégularités ou spanioménorrhées
- Anovulation sans troubles des règles (5% des cas) : infertilité
Chez l’homme
- Galactorrhée ou gynécomastie (rare)
- Baisse de la libido, troubles de l’érection
Dans les 2 sexes
- Déminéralisation osseuse, avec risque d’ostéoporose
Hyperprolactinémie : biologie ?
Dosage de la prolactinémie
- Diagnostic initial : taux de prolactinémie > 20 ng/ml
- Vérification du dosage en laboratoire d’hormonologie spécialisé (possible macro-prolactine : agrégation de prolactine, perturbant le dosage avec une fausse hyperprolactinémie)
=> Hyperprolactinémie > 200 ng/ml : en faveur d’un macro-adénome à prolactine
=> Hyperprolactinémie à 100-200 ng/ml : en faveur d’un micro-adénome à prolactine
=> Hyperprolactinémie à 20-100 ng/ml : en faveur d’une autre cause d’hyperprolactinémie
Test dynamique
= Test couplé TRH + Primpéran® : peu d’intérêt
Hyperprolactinémie : démarche diagnostique ?
- Eliminer une cause non hypophysaire
=> Bilan : prise médicamenteuse, β-hCG, TSH, bilan hépatique, fonction rénale
- Physiologique : grossesse, allaitement
- Hyperprolactinémie iatrogène ++ : neuroleptique (phénothiazine, halopéridol, sulpiride), antidépresseur tricyclique, IMAO, métoclopramide, dompéridone, oestrogènes, morphinique, vérapamil, méthyldopa, anti-histaminique (cimétidine, ranitidine) => valeurs de PRL > 200 ng/mL que sous neuroleptique et antiémétiques
- Hypothyroïdie périphérique
- Hyperoestrogénie : contraception hormonale, SOPK
- Défaut d’élimination : insuffisance rénale, insuffisance hépatique - Rechercher une cause centrale
=> IRM hypothalamo-hypophysaire d’emblée en cas de signe évocateur (taux de prolactine élevé > 100, syndrome tumoral, insuffisance antéhypophysaire ou autre syndrome d’hypersécrétion associé) ou après élimination des causes médicamenteuses ou générales
Adénome à prolactine
= Micro- ou macro-adénome à prolactine
- Taux de prolactine corrélé à la masse tumorale
Lésion de la tige pituitaire
= Hyperprolactinémie de déconnexion par section traumatique, envahissement tumoral ou infiltration
- Tumorale : adénome non prolactinotrope, craniopharyngiome, gliome, méningiome
- Traumatique
- Inflammatoire : sarcoïdose, tuberculose, histiocytose
- Iatrogène : post-chirurgicale ou post-radiothérapie
Acromégalie : généralités sur la clinique ?
= Signes cliniques d’apparition lente, sur plusieurs années, souvent non remarqués par le patient, son entourage ou le médecin traitant
=> il faut envisager le diagnostic et faire un dépistage biologique lorsqu’un patient présente au moins 2 comorbidités : asthénie , prise pondérale, sueurs, ronflements (SAS), syndrome du canal carpien, DT2, arthralgies diffuses
Acromégalie : syndrome dysmorphique ?
- Extrémités (mains et pieds) : élargies, en « battoir », doigts élargis, épaissis, boudinés, peau de la paume épaissie => nécessité d’élargir son alliance, changement de pointure
- Rx de main : élargissement des phalanges avec aspect « en houppe »
- Visage : nez élargi, épaissi, pommettes saillants, front bombé, lèvres épaisses, rides marquées, tendance au prognathisme, macroglossie
- Rx du crâne : épaississement de la voute crânienne, pneumatisation des sinus frontaux, hypertrophie des clinoïdes et de la protubérance occipitale externe
- Tronc : élargissement du thorax, projection du sternum, cyphose dorsale, aspect de polichinelle
- Viscéromégalie : cardiomégalie, hépatomégalie, splénomégalie, goitre, dolichocolon