Complication chronique du diabète Flashcards

1
Q

Complications chroniques du diabète : physiopathologie ?

A

Souffrance vasculaire = due à l’hyperglycémie chronique, concerne l’intégralité des vaisseaux de l’organisme : atteinte micro-angiopathique (rein, œil, nerf) et macro-angiopathique (athérosclérose accélérée)
- 2 principaux facteurs influençant : équilibre glycémique et durée d’évolution du diabète

  1. Souffrance vasculaire
    = Excès de glucose => entrée en abondance dans les cellules endothéliales, musculaires lisses, péricytes
    et cellules apparentées (via le transporteur GLUT1, non régulé par l’insuline)
    - Augmentation de la glycolyse : utilisation de voies mineures (voies du sorbitol, des hexosamines,
    activation de la PKC, synthèse de produits avancés de glycation (AGE)…), nuisant à l’équilibre cellulaire
    - Au niveau mitochondrial : inondation des systèmes de transfert d’électrons (antioxydants) => génération en excès d’espèces oxygénées réactives (ROS) => stress oxydant
    - Autres systèmes : inflammation, activation du SRA, voies pro-fibrosantes, voies induites par l’hypoxie
    - Atteinte des systèmes de protection : antioxydants, anti-inflammatoires, cellules progénitrices vasculaires, angiogenèse, athérogénèse

Conséquences

  • Epaississement de membrane basale
  • Trouble de perméabilité vasculaire
  • Rétine : prolifération vasculaire
  • Rein : perte progressive et fibrose
  1. Micro-angiopathie
    - Rétinopathie/néphropathie : augmentation perméabilité (exsudat), fragilité (hémorragies) et occlusion (ischémie)
    - Neuropathie : œdème neuronal, puis dégénérescence axonale avec démyélinisation
  2. Macro-angiopathie
    = Manifestations athéromateuses : plus fréquentes, plus précoces et plus graves
    - AOMI (RR = 6 à 10, surtout tibiale et pédieuse), coronaropathie (RR = 2 à 4), AVC ischémique (RR = 2)…
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2
Q

Rétinopathie diabétique : généralités ?

A
  • Jamais présente au diagnostic de diabète de type 1, parfois présente au diagnostic de diabète de type 2
  • 1ère cause de cécité acquise en France chez les sujets < 50 ans : 4% des diabétiques, 17% de traitement laser

FdR :

  • Modifiable : contrôle glycémique ++, pression artérielle, tabagisme, dyslipidémie, protéinurie
  • Non modifiable : durée d’évolution du diabète, âge, prédisposition génétique
  • Situation à risque : puberté, grossesse, amélioration rapide des glycémies après un période de mauvais contrôle
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3
Q

Rétinopathie diabétique : physiopathologie ?

A

Atteinte anatomique :

  • Epaississement de la membrane basale des capillaires
  • Perte des péricytes (1ère lésion anatomique visible)
  • Raréfaction endothéliale

Atteinte fonctionnelle :

  • Anomalie du flux sanguin rétinien
  • Hypercoagulabilité
  • Adhérence des leucocytes aux cellules endothéliales

=> Conséquences : micro-anévrismes et troubles de perméabilité capillaire => œdème et occlusion

Occlusion capillaire
= Ischémie de la rétine (principalement périphérique) et sécrétion de facteurs proangiogéniques (VEGF), aboutissant à la formation de néovaisseaux, situés en avant de la rétine à l’interface avec le vitré
Complication :
- Hémorragie intra-vitréenne par saignement des néovaisseaux
- Décollement de rétine par traction exercée par les néovaisseaux
- Glaucome néovasculaire par obstruction du canal de résorption de l’humeur aqueuse

Œdème rétinien
= Altération de la perméabilité capillaire, aboutissant à une œdème de la rétine (principalement central, avec atteinte de la macula), aggravé par le VEGF
=> Plus fréquemment dans le diabète de type

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4
Q

Rétinopathie diabétique : dépistage ?

A

=> Evolution perfide, avec signes fonctionnels (BAV) tardifs : nécessité d’un dépistage rapproché de la rétinopathie

  • Examen ophtalmologique complet : examen de la rétine au biomicroscope et prises de clichés rétiniens standardisés, examen du cristallin et du segment antérieur, tonus oculaire et AV
  • Prise de photographies standardisées au rétinographie avec lecture différée par un ophtalmologue (méthode de référence pour le dépistage, inappropriée pour le suivi)
  • OCT : évaluation de l’œdème maculaire
  • Angiographie rétinienne (indication restreinte)

Rythme
- Absence de rétinopathie diabétique, chez un patient non insulino-traité, équilibré pour l’HbA1c et la TA :
intervalle de 2 ans après un FO de référence
- Diabète et/ou TA mal contrôlée, patient insulino-traité : examen annuel
- Femme diabétique enceinte : dépistage avant la grossesse, puis trimestriel et en post-partum

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5
Q

Rétinopathie diabétique : clinique ?

A

BAV brutale :

  • Hémorragie intra-vitréenne
  • Décollement de rétine
  • Glaucome néovasculaire
  • Maculopathie diabétique : BAV progressive lente
  • Autres signes : troubles de la vision des couleurs, déformations des images, sensation de voile
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6
Q

Rétinopathie diabétique : FO ?

A

Stade initial

  • Microanévrismes (1er signe) : petites taches rouges (ectasie de la paroi des capillaires rétiniens)
  • Hémorragies (par rupture de microanévrisme) : punctiforme ou en flammèche
  • Exsudats : dépôts jaunâtres par accumulation extracellulaire de lipides

Stade pré-prolifératif
- Nodules cotonneux : blancs, provoqués par l’occlusion des artères rétiniennes terminales, aussi
associée à une HTA non contrôlée
- Hémorragies profondes en « flaques »
- Irrégularités de calibre des veines, avec boucles veineuses (« en chapelet »)
- Anomalies micro-vasculaires intra-rétiniennes (AMIR) : capillaires dilatés et télangiectasiques, établissant des ponts entre artérioles et veinules
- Ischémie rétinienne (visible en angiographie)
=> Règles 4/2/1 : 4 quadrants avec nombreux microanévrismes, 2 quadrants avec anomalies
veineuses en chapelet (ou moniliforme) et/ou 1 quadrant avec nombreuses AMIR

Stade proliférant

  • Néovaisseaux : partent d’une région perfusée en amont d’une ischémie rétinienne
  • Risque de complication : décollement de rétine, hémorragies intra-vitréennes, glaucome néovasculaire (associée à la rubéose irienne : néovaisseaux sur l’iris)

Œdème maculaire
= 10% des personnes diabétiques : principale cause de malvoyance, aussi associée à l’HTA
- Epaississement de la région maculaire : diagnostic à l’OCT
- Œdème d’aspect cystoïde dans les cas sévères (microkystes intra-rétiniens)
- Exsudats : dépôts de lipoprotéines, blanc jaunâtre, en couronne autour des anomalies
microvasculaires, aspect sévère de placard exsudatif centro-maculaire

=> Maculopathie et rétinopathie pré-proliférante ou proliférante évoluent indépendamment

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7
Q

Rétinopathie diabétique : classification ?

A
1. RD non proliférante
RDNP minime 
- Microanévrismes  
- 15% de RDP à 5 ans
- Contrôle : 1 ou 2 ans selon HbA1c et PA

RDNP modérée

  • Exsudats + Hémorragies
  • 30% de RDP à 5 ans
  • Contrôle annuel

RDNP sévère pré-proliférante

  • Modifications veineuses, hémorragies étendues
  • 60% de RDP à 5 ans
  • Contrôle tous les 3-4 mois + TTT laser
  1. RD proliférante
    RDP minime, modérée ou sévère
    - Néovaisseaux
    - Contrôle tous les 3 mois (ou 2 mois si sévère) + TTT laser
RDP compliquée
- Hémorragie intra-vitréenne
- Décollement rétinien
- Glaucome néovasculaire
=> TTT laser et/ou chirurgical
  1. Maculopathie diabétique
    - Exsudats
    - Œdème maculaire non cystoïde
    - Œdème maculaire cystoïde
    - Maculopathie ischémique
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8
Q

Rétinopathie diabétique : autres examens que le FO ?

A
  • Angiographie à la fluorescéine : complément non systématique du FO, utile au diagnostic de rétinopathie pour préciser le stade et l’évolutivité => visualisation précise des zones ischémiques (absence de fluorescéine) et des troubles de perméabilité capillaire (diffusion de la fluorescéine)
  • OCT : détection de l’œdème maculaire
  • Echographie en mode B : en cas d’hémorragie vitréenne, à la recherche d’un décollement de rétine sous-jacent
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9
Q

Rétinopathie diabétique : situation à risque ?

A
  • Adolescence, puberté
  • Grossesse : rétinopathie stabilisée avant la conception, surveillance trimestrielle
    => Risque de rétinopathie proliférante floride, nécessitant un traitement laser en urgence
  • Instauration d’un traitement par insuline à la pompe ou intensification, après des années de mauvais contrôle glycémique : traitement préalable des zones ischémiques, examen ophtalmologique à 3 mois
  • Chirurgie de cataracte : aggravation possible => traiter la rétinopathie avant
  • Poussée hypertensive ou dégradation de la fonction rénale
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10
Q

Rétinopathie diabétique : traitement ?

A

Pan-photo-coagulation rétinienne
=> Réduit de 50% le risque de cécité, régression de la néo-vascularisation dans 70-90% des cas
- Indication : dès le stade de rétinopathie pré-proliférante
- Réalisée en ambulatoire, en plusieurs séances

Autres traitements de la rétinopathie

  • Injection intra-oculaire d’anti-VEGF : si forme proliférante sévère, floride ou saignement persistant
  • Vitrectomie ± laser per-opératoire : en urgence si décollement rétinien, ou à distance en cas d’hémorragie intra-vitréenne persistante sous laser après 3 mois

Traitement de la maculopathie
- Laser : indication réduite aux zones d’exsudats (photocoagulation directe des capillaires altérées)
ou en cas d’œdème maculaire cystoïde avec BAV (photocoagulation en « damier » : grille maculaire)
- Traitement par anti-VEGF (ranibizumab) : bénéfique dans 50% des cas, effet transitoire
- Injection intra-vitréenne de corticoïdes (acétate de triamcinolone) : alternative

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11
Q

Complication ophtalmologique autre que la RD dans le diabète ?

A
  • Troubles de réfraction lors de variations importantes de la glycémie
  • Cataracte : plus fréquente et plus précoce, fréquemment bilatérale, notamment sous-capsulaire postérieure
  • Paralysie oculomotrice (mononeuropathie diabétique) ou neuropathie optique (NORB ou NOIAA)
    => Le glaucome chronique (en dehors du glaucome néovasculaire) n’est pas favorisé par la rétinopathie
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12
Q

Néphropathie diabétique : généralités ?

A

Diabète : 1ère cause d’insuffisance rénale terminale en Europe (12 à 30%), en augmentation
- Susceptibilité génétique : seul 30% des diabétiques de type 1 développent une IRC terminale (à glycémies égales)

Associé à la néphropathie :

  • Risque cardiovasculaire : multiplié par 10 chez le DT1 et par 3-4 chez le DT2
  • Décès en insuffisance rénale terminale : 25-30% des DT1 (1ère cause de mortalité), 5% des DT2
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13
Q

Néphropathie diabétique : physiopathologie ?

A

= Atteinte glomérulaire progressive : toxicité directe de l’hyperglycémie (podocytes…) + altérations hémodynamiques

  • Elévation de la pression intra-glomérulaire : déséquilibre du tonus des artères afférentes et efférentes
  • Dilatation des glomérulaires (gros reins), avec hyper-filtration initiale
  • Epaississement progressif de la membrane basale et prolifération des cellules mésangiales
  • Altération progressive de la filtration glomérulaire : protéinurie (toxique pour les segments distaux), baisse de la filtration glomérulaire, sclérose des glomérules
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14
Q

Néphropathie diabétique : dépistage ?

A

= 1/an : d’emblée chez le diabétique de type 2, après 5 ans d’évolution chez le diabétique de type 1
- Recherche de protéinurie par BU
- Recherche d’albuminurie si BU négative : rapport albuminurie/créatininurie sur échantillon urinaire, confirmé à 2 reprises si pathologique (microalbuminurie ou macroalbuminurie = protéinurie)
- Vérification à 6 mois en cas de microalbuminurie ou protéinurie (régression ou stabilisation)
- Faux positif : orthostatisme prolongé, activité physique intense, variations marquées de la PA, tabagisme,
fièvre, poussée d’insuffisance cardiaque, hyperglycémie marquée, infection urinaire

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15
Q

Néphropathie diabétique : clinique ?

A

=> Tardifs, précédant la protéinurie

  • HTA habituelle
  • Œdème en cas de protéinurie importante
  • Rétinopathie diabétique généralement présente au diagnostic de néphropathie, surtout chez le DT1
  • Macroangiopathie fréquemment associée, surtout chez le DT2 => la microalbuminurie est un FdRCV indépendant
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16
Q

Néphropathie diabétique : PBR ?

A

Indication

  • Absence de rétinopathie associée
  • Apparition précoce < 10 ans après le diagnostic chez le DT1
  • Evolution rapide vers l’insuffisance rénale
  • Hématurie, HTA sévère, protéinurie non sélective, oedèmes sévères à un stade précoce
  • Signes extra-rénaux évoquant une autre cause (lupus…)

Histologie
- Hypertrophie mésangiale, hypertrophie glomérulaire
- Epaississement de la membrane basale, dépôts mésangiaux nodulaires ou diffus
- Hyalinose artériolaire (touchant les artères glomérulaires afférentes et efférentes)
- Tardivement : glomérulosclérose nodulaire (nodule de Kimmelstiel-Wilson)
=> Atteinte hétérogène en cas de DT2 : 1/3 d’atteinte typique, 1/3 de lésions vasculaires majoritaires (néphroangiosclérose) et 1/3 de lésions autres

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17
Q

Néphropathie diabétique : classification de Mogensen ?

A
Stade 1 
= Hyper-filtration glomérulaire
- 1 an après diagnostic
- DFG élevé (+20%)
- Hypertrophie glomérulaire sans autre atteinte histologique

Stade 2
= Phase silencieuse 2-6 ans après diagnostic
- Albuminurie et PA normales
- DFG élevé ou normal
- Hypertrophie glomérulaire sans autre atteinte histologique

Stade 3 
= Néphropathie incipiens
- 7-15 ans après diagnostic
- Microalbuminurie
- PA normale ou HTA légère, perte de la baisse nocturne
- DFG normal ou discrètement abaissé
- Début d’expansion mésangiale diffuse

Stade 4
= Néphropathie
- 15-20 ans après diagnostic
- Protéinurie
- TA souvent élevée
- DFG diminué : chute 10 ml/min/an en l’absence de traitement
- Poursuite de l’expansion mésangiale, épaississement de la MBG, constitution de nodules de sclérose, hyalinose artériolaire

Stade 5
= Insuffisance rénale
- 20-30 ans après diagnostic
- Protéinurie massive (chute en cas d’IR terminale)
- TA souvent élevée
- DFG bas, voire effondré
- Sclérose puis destruction glomérulaire et interstitielle

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18
Q

Néphropathie diabétique : traitement ?

A

Prévention primaire

  • Equilibre du diabète
  • Traitement de l’HTA

Au stade de micro-albuminurie

  • Contrôle de la glycémie : HbA1c < 7% sans hypoglycémie
  • Contrôle de la PA : < 130/80
  • Régime hypo-protidique (0,8 g/kg/j), apports en sel modérés (6g/j)
  • Vérification de la régression/stabilisation de la microalbuminurie à 6 mois sous IEC/ARA2

IEC/ARA2
= Prévention de la dégradation de la néphropathie : action sur la protéinurie et sur l’hémodynamique rénal
- Risque d’IRA en cas de sténose des artères rénales (surtout chez le DT2) : suivi de la kaliémie et créatininémie à 1 semaine (possible baisse sous IEC/ARA2 < 10%)
=> Plutôt IEC chez les diabétiques de type 1 et ARA2 chez les diabétiques de type 2

Au stade de macro-albuminurie

  • Contrôle de la PA = priorité absolue => ajouter un diurétique thiazidique ± inhibiteur calcique
  • Contrôle de la protéinurie : < 0,5 g/24h
  • Vérification de la régression/stabilisation de la protéinurie à 6 mois

Au stade d’insuffisance rénale
- Contrôle de la glycémie : HbA1c < 8% si DFG < 30 ml/min
=> Perturbation de l’HbA1c: faussement élevée en cas d’acidose, faussement diminuée en cas d’anémie
- Adaptation : - DFG à 30-60 ml/min : metformine et sulfamide à demi-dose
- DFG < 30 ml/min : seules l’insuline, le répaglinide, les inhibiteurs de l’α-glucosidase (jusqu’à 25 ml/min), et les inhibiteurs de DPP4 (à dose adaptée) sont utilisables
- Prise en charge de l’insuffisance rénale : anomalies phosphocalciques, anémie arégénérative, préparation de la suppléance rénale (nécessaire à un niveau DFG supérieure chez le diabétique), transplantation à envisager systématiquement (± transplantation rein-pancréas)
=> Adresser le patient en néphrologie si : DFG < 45 ml/min (stade 3B), doute diagnostique ou
apparition brutale d’une protéinurie

19
Q

Neuropathie diabétique : généralités ?

A
  • Neuropathie périphérique sensitivo-motrice (ou polynévrite) : complication multifactorielle (glycémie, lipides, alcool…), précoce dans le DT2, tardive dans le DT1, concerne 50% des patients diabétiques après 20 ans d’évolution
  • Neuropathie autonome = atteinte des fibres neuro-végétatives : complication tardive
20
Q

Neuropathie diabétique : physiopathologie ?

A
  • Hyperglycémie chronique = principal déterminant : atteinte métabolique et atteinte vasculaire par oblitération du réseau des vasa nervorum
  • FdR de neuropathie périphérique : grande taille, tabagisme, âge, AOMI, carence nutritionnelle ou vitaminique, alcool, insuffisance rénale
21
Q

Neuropathie diabétique : neuropathie sensitivo-motrice ?

A

Polynévrite symétrique distale
= Forme la plus fréquente (40% des diabétiques après 25 ans d’évolution), chronique et progressive, régression rare, topographie ascendante « en chaussette », puis en « gants »
- Souvent asymptomatique : hypoesthésie à la pression, au tact, thermique, proprioceptive
- Paresthésies distales, d’évolution ascendante, à prédominance nocturne : fourmillements, sensation de cuisson, de peau cartonnée, de douleurs électriques, de crampes
- Douleurs neuropathiques : électrique, écrasement, brûlure
- Abolition des réflexes achilléens, puis rotuliens
- Tardivement : déformation de la voûte plantaire (creusement), orteils en griffe, maintien de
positions vicieuses, acquisition de points d’appui anormaux
=> Risque de neuro-arthropathie : micro-fractures inaperçues, conduisant à l’effondrement de
la voûte plantaire avec dislocation des os du tarse (pied cubique de Charcot)

Polynévrite asymétrique proximale
= Amyotrophie diabétique :
- Radiculopathie touchant L2, L3 ± L4, avec cruralgie
- Fatigabilité et amyotrophie douloureuse proximale, stable pendant des mois

Polyradiculopathie thoracique
- Douleurs abdominales « en bande », touchant un ou plusieurs niveaux entre T4 et T12
=> Diagnostic difficile, orientant vers une cause gastro-intestinale…

Mononévrite/Multinévrite
= Manifestation aiguë, asymétrique, pouvant toucher tous les nerfs
- Nerfs crâniens ++ : paralysie du VI, voire du III, du IV ou du facial surtout
- Membres supérieurs : neuropathie compressive (syndrome du canal carpien…)
- Membres inférieurs : cruralgies intenses, méralgies paresthésiques…
=> Régression spontanée en quelques mois dans la plupart des cas

22
Q

Neuropathie diabétique : neuropathie autonome ?

A

= Atteinte des nerfs vagues ou sympathiques : complication d’un diabète ancien et mal équilibré

Cardio-vasculaire

  • Tachycardie sinusale quasi-permanente à 110 bpm, variant peu à l’effort (intolérance à l’effort)
  • Bradycardie sinusale permanente (plus rare)
  • Allongement du QT
  • Absence de douleur angineuse : ischémie myocardique silencieuse

Vasomotrice
- Hypotension orthostatique (chute de PAS > 20 mmHg et/ou PAD > 10 mmHg lors du lever) sans
accélération du pouls (accélération < 20 bpm)
- Troubles de microcirculation périphérique : hyperhémie, rougeur, œdème

Troubles de sudation

  • Altération de la sudation au niveau des membres inférieurs : anhidrose => hyperkératose, cors, plaie
  • Hypersudation de la partie supérieure du corps (hyperhidrose) ou systématisée (hémiface…)

Digestive
= Parésie du tractus digestif, pouvant toucher tous les segments
- Dysphagie motrice (rare) : RGO
- Gastroparésie (fréquente) : satiété rapide, pesanteur abdominale, régurgitations, vomissements
alimentaires => risque d’hypoglycémie paradoxale post-prandiale avec hyperglycémie tardive
- Diarrhée (banale ou motrice) d’évolution capricieuse : diagnostic d’élimination
- Constipation : diagnostic d’élimination
- Incontinence fécale (rare) : par troubles du transit et baisse du tonus sphinctériens, peut être déclenchée par une hypoglycémie

Vésicale
= Défaut de perception de la plénitude vésicale et hypoactivité du détrusor
- Résidu post-mictionnel : infection urinaire, rétention aiguë, incontinence urinaire avec mictions par
regorgement risque de retentissement rénal

Génital
- Dysfonction érectile par atteinte mixte neuropathique et vasculaire : 1er signe, très fréquente chez le patient diabétique, à rechercher systématiquement

23
Q

Neuropathie diabétique : clinique ?

A

=> Dépistage uniquement clinique : interrogatoire, examen clinique neurologique complet

  • Recherche des réflexes ostéotendineux : abolis au même niveau que la symptomatologie sensitive
  • Test au monofilament : fil de nylon rigide (10 g) appliqué sur le pied détecte seulement une atteinte des grosses fibres, laisse passer 30% des neuropathies périphériques
24
Q

Neuropathie diabétique : examens complémentaires ?

A

EMG
=> Indiqué uniquement en cas de présentation atypique (asymétrie…)
- Anormal chez tous patients diabétiques après 10-15 ans, ne détecte que l’atteinte des grosses fibres
- Anomalies typiques : axonopathie distale démyélinisante (chute vitesse de conduction et
amplitude des potentiels d’action des nerfs sensitifs, puis moteurs)

Recherche de dénervation cardiaque
- Variation de la fréquence cardiaque à la respiration profonde : ECG après 15 minutes de repos puis lors de la respiration profonde (6 cycles) => anormale si variation de FC < 10
=> Non interprétable > 60 ans ou en cas de pathologie respiratoire
- Epreuve de Vasalva (expiration forcée à glotte fermée) : rapport entre l’espace RR le plus long
après l’épreuve (bradycardie) et l’espace RR le plus court en fin d’épreuve (tachycardie) => rapport anormal si < 1,20
=> Contre-indiqué en cas de rétinopathie proliférante : risque d’hémorragie rétinienne (par poussée hypertensive)
- Variation de la fréquence cardiaque en position debout : rapport entre l’espace RR le plus long vers 20s après le lever (bradycardie réflexe) et l’espace RR le plus court à 10s après le lever
(tachycardie initiale) => rapport anormal si < 1

Autres

  • Gastroparésie : fibroscopie (bézoard, lac muqueux de grande abondance), scintigraphie d’un bol alimentaire marqué (transit ralenti)
  • Résidu post-mictionnel : échographie vésicale, bilan urodynamique
25
Q

Neuropathie diabétique : diagnostic différentiel ?

A
  • Neuropathie métabolique : insuffisance rénale, amylose, hypothyroïdie
  • Neuropathie toxique : alcool, tabac, iatrogène (vincristine, cisplatine, isionazide)
  • Neuropathie paranéoplasique : cancer bronchique, carcinome gastrique, lymphome
  • Neuropathie carentielle : thiamine, pyridoxine, vitamine B6, vitamine B12
  • Neuropathie inflammatoire: syndrome de Guillain-Barré, polynévrite chronique inflammatoire démyélinisante
  • Neuropathie infectieuse : lèpre, maladie de Lyme
  • Autre neuropathie : maladie de Charcot-Marie-Tooth, vascularite
26
Q

Neuropathie diabétique : traitement ?

A

=> Une fois installée, la neuropathie diabétique n’est pas régressive
- Prévention : équilibre glycémique, éviter les facteurs favorisants (alcool, tabac, insuffisance rénale…)
- Antalgique efficace sur les douleurs neuropathiques : antiépileptique (gapapentine, prégabaline Lyrica®++),
antidépresseur (tricyclique, fluoxétine, paroxétine, duloxétine Cymbalta® ++), phénothiazine

Neuropathie végétative :

  • Prokinétique si gastroparésie (érythromycine)
  • Anti-diarrhéique si diarrhée
  • IPDE5 ou injections intra-caverneuses de prostaglandines si dysfonction érectile…
27
Q

Macroangiopathie diabétique : généralités ?

A

= athérosclérose : plus fréquente, accélérée et plus sévère (mortalité de l’AVC et IDM x 2)

  • Risque cardiovasculaire multiplié par 2 à 3 (par 3 à 4 chez la femme) : risque coronarien x 2-4, AVC x 1,5-2, AOMI x 5-10
  • Problème majeur des sujets diabétiques de type 2 : 75% de la mortalité, dont 50% par IDM
  • Accompagnée d’un vieillissement accéléré des artères : calcifications diffuses de la média = médiacalcose
28
Q

Macroangiopathie diabétique : risque cardiovasculaire ?

A
  • Age > 50 ans chez l’homme ou > 60 ans chez la femme
  • Durée du diabète : évolution > 10 ans
  • Atcds familiaux au 1er degré d’accident cardiovasculaire précoce : IDM ou mort subite < 55 ans (homme) ou < 65 ans (femme) ou AVC constitué précoce < 45 ans
  • Tabagisme actif ou sevré depuis moins de 3 ans
  • HTA permanente, traitée ou non
  • Taux de HDLc < 0,40 g/L (-1 FdRCV si HDL > 0,60 g/L)
  • Microalbuminurie > 30 mg/24h
  • Obésité abdominale : IMC > 30 ou périmètre abdominal > 102 cm (homme) ou > 88 cm (femme)
  • Sédentarité : activité physique < 30 minutes x3/semaine
  • Consommation excessive d’alcool
  • Aspects psychosociaux : activité professionnelle, problèmes psychologiques, psychosociaux, troubles de
    l’alimentation, dynamique familial, facilité d’adaptation, éducation, emploi

Calcul du risque
- Risque de décès cardiovasculaire à 10 ans : SCORE (à multiplier par 2 à 4 car ne prend pas en compte le
diabète) ou calcul du risque spécifique selon l’étude UKPDS

Risque cardiovasculaire extrême :

  • Diabète avec microangiopathie sévère (notamment protéinurie)
  • Diabète avec atteinte vasculaire
29
Q

Macroangiopathie diabétique : dépistage ?

A

Coronaropathie
- ECG de repos annuel systématique
- Scintigraphie myocardique d’effort ou coronarographie d’emblée si signes cliniques ou ECG
- Recherche ciblée chez les patients à risque d’ischémie myocardique silencieuse : épreuve
d’effort ou scintigraphie myocardique d’effort

Sténose carotidienne

  • Auscultation des carotides
  • Echographie-Doppler des troncs supra-aortiques : en cas de symptomatologie évocatrice (AIT, AVC, souffle carotidien) ± systématique tous les 2-3 ans si risque cardiovasculaire élevé (HTA…)

AOMI
- Examen clinique : inspection des pieds, palpation des pouls périphériques, auscultation des trajets artériels, recherche d’une symptomatologie de claudication, mesure de l’IPS
- Echographie-Doppler des artères des membres inférieurs : en cas de claudication, de plaie du
pied ou de baisse de l’IPS < 0,9 (ou > 1,3)

30
Q

Macroangiopathie diabétique : présentation ?

A

IDM
- Ischémie myocardique silencieuse : risque x 1,8 par rapport à la population non diabétique
- Symptômes inexpliqués : troubles digestifs, douleur épigastrique, asthénie (notamment à l’effort), troubles du rythme cardiaque, embolie, parfois simple déséquilibre du diabète ou baisse de la PA
=> Dépistage systématique chez les sujets à risque cardiovasculaire élevé

AOMI

  • Ischémie souvent indolore en cas de neuropathie associée
  • Proximale dans 1/3 des cas : corrélée aux FdR classiques (HTA, dyslipidémie, tabagisme)
  • Distale dans 1/3 des cas (en dessous du genou) : corrélée à l’équilibre glycémique et à la durée du diabète
  • Globale (proximale et distale) dans 1/3 des cas
31
Q

Macroangiopathie diabétique : traitement ?

A

Spécificités de PEC

  • En cas de revascularisation : privilégier la pose de stent, si possible actif
  • En cas d’atteinte tri-tronculaire : privilégier la chirurgie à l’angioplastie percutanée

Contrôle glycémique

  • En dessous d’un objectif d’HbA1c < 7% : le bénéfice sur la macroangiopathie est faible
  • En phase aiguë (SCA, AVC ischémique) : le contrôle glycémique est un élément pronostic important

Contrôle lipidique
- Objectif : LDL < 1,3 en l’absence de FdRCV ou néphropathie, LDL < 1 en cas de risque cardiovasculaire élevé ou de néphropathie avérée, LDL < 0,7 en prévention secondaire

Contrôle de la PA

  • Objectif tensionnel : PAS entre 130 et 140 mmHg et PAD < 90 mmHg
  • A adapter selon le risque d’hypotension orthostatique

Antiagrégant plaquettaire
- Aspirine à faible dose (75 à 150 mg) : recommandé chez le diabétique avec risque cardiovasculaire élevé en prévention primaire, systématique en prévention secondaire

Autres

  • Contrôle du poids
  • Sevrage tabagique
32
Q

Pied diabétique : généralités ?

A
  • 10% des patients diabétiques subissent au moins une amputation d’orteil : 10 000 amputation non traumatique/an
  • 1ère cause d’hospitalisation due à une complication du diabète
33
Q

Pied diabétique : risque ?

A

Grade de risque de plaie podologique

  • Grade 0 : absence de neuropathie sensitive et d’artériopathie
  • Grade 1 : neuropathie sensitive isolée
  • Grade 2 : neuropathie sensitive avec artériopathie ou déformation du pied
  • Grade 3 : antécédent d’ulcération > 4 semaines ou d’amputation
34
Q

Pied diabétique : mal perforant plantaire ?

A

= Plaie neuropathique : favorisé par l’hypoesthésie et les déformations ostéo-articulaires
- Développement d’une hyperkératose (durillons) au niveau des points d’appui : têtes métatarsiennes, styloïde du 5ème métatarsien au bord latéral du pied et talon
=> Favorisée par la sécheresse cutanée due à la neuropathie végétative
- Aggravation progressive à chaque pas, indolore (neuropathie sensitive) : dilacération des tissus
mous et formation de collections stériles sous la corne
- Fissuration (porte d’entrée infectieuse) : risque de collection infectée, pouvant évoluer vers la
dermo-hypodermite puis vers l’ostéite > 3 semaines

Clinique

  • Issue de pus par l’une des fissures du durillon, tâchant la chaussette
  • Ulcération atone, arrondie, à bords nets, indolore
  • Infection marquée : cellulite avec fonte purulente localisée des tissus adipeux et musculaires ± signes généraux (fièvre, frissons, syndrome inflammatoire) inconstants
35
Q

Pied diabétique : ischémie, nécrose ?

A

= Plaie d’origine vasculaire : oblitération ou sténose des artères de moyen ou petit calibre

  • Peau froide, fine, dépilée, avec aspect de livedo, parfois pourpre
  • Survenue d’une plaie (même minime : coupage des ongles agressifs, couture saillante dans la chaussure, fissure au fond d’un intertrigo candidosique…)
  • Aggravation de la plaie, parfois très rapide (quelques heures/jours) jusqu’à la nécrose
36
Q

Pied diabétique : lésion complexe ?

A

= Coexistence d’une neuropathie et d’une artériopathie : mal perforant compliqué de nécrose

37
Q

Pied diabétique : dermohypodermite nécrosante ?

A
  • Signes généraux au 1er plan : altération hémodynamique, teint gris…
  • Plaie d’odeur fétide => urgence chirurgicale
  • Gangrène gazeuse (généralement à Clostridium perfringens) : crépitations à la palpation, clartés
    (tâches de 1 mm) dans les parties molles à la Rx => urgence vitale (amputation)
38
Q

Pied diabétique : ostéite ?

A

= Atteinte osseuse par diffusion en profondeur d’une infection
- Contact osseux (à rechercher avec une pointe mousse)
- Rx standard (signes retardés => à répéter)
- En cas de doute persistant : IRM, scintigraphie osseuse, voire biopsie osseuse (en peau saine,
après 15 jours d’arrêt des antibiotiques)
- TTT : antibiothérapie de 6 à 12 semaines avec suppression totale de l’appui, ou résection
chirurgicale de l’articulation infectée en cas de forme sévère

39
Q

Pied diabétique : CAT ?

A
  • Terrain : neuropathie et/ou artériopathie
  • Recherche de signe d’infection locale : écoulement, odeur, aspect inflammatoire
  • Recherche de signes locaux de diffusion : lymphangite, œdème, « fusée » plantaire, érysipèle…
  • Recherche de signes généraux
  • Avis orthopédique : seulement en cas de drainage nécessaire d’une infection purulente
  • Avis chirurgien vasculaire : en cas de doute sur une participation ischémique nécessitant une revascularisation
  • Rx du pied, centrée sur la zone atteinte, bilatérale : recherche d’ostéite
  • En cas d’infection clinique : NFS, iono, créat, CRP, hémocultures

TTT
- Mise en décharge systématique = suppression totale de l’appui sur la plaie : mise au lit (marche limitée au
minimum), chaussure de décharge (Barouk®) et arrêt de travail si prise en charge ambulatoire
- Excision de l’hyperkératose par un IDE à domicile en cas de plaie neuropathie non infectée : prise en charge
ambulatoire, cicatrisation en 1 mois 1⁄2
- Cicatrisation dirigée de la plaie
- En cas d’infection clinique : prélèvement en profondeur, recherche de contact osseux avec un stylet à pointe mousse parage => drainage de la plaie si besoin, débridement chirurgical, voire amputation
- En cas de plaie à participation artériopathique : revascularisation par angioplastie ou pontage
- Mesures associées : anticoagulation préventive, antalgique, réhydratation, normalisation glycémie, SAT/VAT

Antibiothérapie
= Non systématique : seulement en cas d’infection clinique
- Couvrant les CGP en cas de plaie récente ± BGN en cas de plaie ancienne, durée = 15 jours

40
Q

Pied diabétique : prévention ?

A

=> Pour tous patients à risque : grade 1, 2 ou 3

Eviter les situations à risque

  • Ne pas marcher pied nu
  • Ne pas couper les ongles (les limer)
  • Ne pas enlever les cors ou les callosités avec des instruments tranchant (les poncer)
  • Ne pas utiliser de substance corrosive (coricide)
  • Ne pas utiliser de bouillote ou de coussin électrique pour se réchauffer les pieds

Hygiène des pieds

  • Inspection quotidienne des pieds (avec l’aide d’un miroir si nécessaire)
  • Lavage quotidien des pieds à eau tempérée, avec séchage soigneux, notamment entre les orteils
  • Hydrater les pieds quotidiennement par une crème hydratante en cas de sécheresse cutanée
  • Porter des chaussettes de coton, de laine ou de soie, les changer tous les jours

Chaussage
- Chaussage adapté : en cuir, larges, avec semelles souples, sans brides ou lanières, sans coutures
intérieures, fermées
- Vérifier l’absence de corps étranger dans les chaussures avant des les enfiler
- Changer de paire de chaussures dans la journée, ne porter les chaussures nouvelles que durant une
heure les 1er jours en inspectant les points de frottement
- Consultation d’un podologue si grade ≥ 2 ou zones d’hyperappui : chaussage adapté, orthèse

Pédicure-podologue

  • Soins de pédicurie réguliers et délicats auprès d’un professionnel habitué
  • Possiblement remboursé par la CPAM sur ordonnance : 4/an si grade 2, 6/an si grade 3
41
Q

Complications chronique du diabète : cutanée ?

A
  • Nécrobiose lipoïdique (rare, non spécifique du diabète) : survient plutôt chez le sujet DT1 jeune
  • Dermopathie diabétique (fréquente : jusqu’à 50% des diabétiques) : cicatrices atrophiques brûnatres, notamment sur la face antérieure des tibias
  • Bullose diabétique : surtout chez le sujet âgé, associée à la neuropathie, de taille variée, cicatrise spontanément
  • Lipodystrophie (le plus souvent hypertrophique) : épaississement local de la peau, due à des injections d’insuline trop fréquentes au même endroit, pouvant altérer la cinétique de résorption de l’insuline
    => Lipoatrophie exceptionnelle avec les insulines modernes
  • Acanthosis nigricans : placards cutanés brunâtres du cou, à surface veloutés, donnant un aspect « sale », parfois localisés aussi aux aisselles et plis inguinaux => signe d’insulinorésistance
  • Vitiligo : tâches achromiques, d’origine auto-immune, associée au diabète de type 1
42
Q

Complications chronique du diabète : infectieuse ?

A

= Susceptibilité aux infections : altération de la fonction des polynucléaires par l’hyperglycémie > 3,5 g/L atteinte de l’immunité innée et de l’immunité cellulaire
- Risque d’infection : notamment cutanée et urinaire (aggravée par la glycosurie et la neuropathie vésicale)

Infections spécifiques du sujet diabétique
1. Otite maligne externe
= Otite nécrosante : infection le plus souvent à pyocyanique, parfois fongique
- Ecoulement auriculaire avec douleur intense, insomniante
- A l’examen : inflammation du CAE avec granulome ou nécrose du plancher du conduit
- Risque de complication : paralysie faciale périphérique, infection de la base du crâne…

  1. Mucor-mycose
    = Infection mycotique associée à l’acidocétose : infection rhino-cérébro-orbitale avec destructions osseuses et nécrose de la muqueuse de la paroi des sinus
    - Fièvre, obstruction et écoulement nasal, œdème jugal et palpébral
    - Forme grave : atteinte orbitaire et de la base du crâne
    Urgence thérapeutique en milieu spécialisé
43
Q

Complications chronique du diabète : articulaire ?

A
  • Capsulite rétractile : 4 fois plus fréquente (25% des patients atteints sont diabétiques)
  • Maladie de Dupuytren = sclérose rétractile de l’aponévrose palmaire moyenne : plus fréquente chez
    le diabétique (20% des patients atteints sont diabétiques)
  • Chéiro-arthropathie = glycation du collagène : raideur des doigts, peau épaissie, cireuse
44
Q

Complications chronique du diabète : dentaire ?

A
  • Parodontite : augmentation production de plaque dentaire, modification de la flore buccale par l’hyperglycémie
  • Risque augmenté de surinfection et d‘abcès dentaire
    => Hygiène bucco-dentaire et soins dentaires tous les 6 mois