Polyarthrite rhumatoïde Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la polyarthrite rhumatoide?

A

La polyarthrite rhumatoïde (PAR) est une maladie inflammatoire chronique qui touche les articulations. Elle se caractérise cliniquement par des gonflements articulaires symétriques. Elle peut aussi s’accompagner de manifestations extra-articulaires et de complications systémiques.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Quelle est l’épidémiologie de la PAR?

A

La PAR est l’arthrite inflammatoire la plus fréquente. Elle atteint environ un pourcent (1%) de la population générale, en majorité des femmes, dans une proportion de deux à trois femmes pour un homme.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Quelle est la différence entre une arthrite et une arthralgie?

A

Afin de mieux comprendre les termes qui vont être utilisés ici, voici quelques définitions préliminaires. Tout d’abord, il faut différencier une arthrite d’une arthralgie.

L’arthrite est le terme utilisé pour décrire un gonflement articulaire qui est le plus souvent douloureux; on peut aussi dire synovite.

Le terme arthralgie englobe toutes les douleurs au niveau des articulations. L’arthralgie peut être d’origine mécanique, suite à des efforts répétés, ou inflammatoire, auquel cas elle est présente dès le lever et est associée à des raideurs musculaires.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Quelles sont les caractéristiques d’une dlr d’origine inflammatoire?

A
  1. Douleur prépondérante la nuit et le matin
  2. Raideur matinale de plus d’une heure
  3. Amélioré par l’exercice ou «se réchauffe à l’exercice…»
  4. Gonflement articulaire
  5. Érythème (goutte, septique) (+/-)
  6. Fatigue, asthénie
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Quelles sont les caractéristiques d’une dlr d’origine mécanique?

A
  1. Douleur diurne
  2. Raideur de moins d’une heure «gelling»
  3. Douleur prédomine en après-midi ou en soirée
  4. Peu de gonflement
  5. Pas d’érythème
  6. Amélioré par le repos
  7. Peu d’atteinte de l’état général
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Quelles sont d’autres définitions importantes à connaitre au sujet de l’arthrite?

A

L’atteinte articulaire sera décrite en fonction du nombre d’articulations touchées. Ainsi:

  • une atteinte monoarticulaire touche une seule articulation,
  • une atteinte oligoarticulaire touche entre deux et quatre articulations,
  • une atteinte polyarticulaire touche cinq articulations ou plus.

On dit de l’atteinte qu’elle est symétrique quand une même articulation ou groupe d’articulation (par exemple les articulations interphalangiennes proximales) sont touché de façon bilatérale. Il n’est pas nécessaire que ce soit exactement la même articulation quand elle fait partie d’un groupe articulaire; par exemple, une atteinte de la deuxième et troisième IPP droite et de la quatrième et cinquième IPP gauches est dite symétrique.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

La PAR peut se présenter de différentes façons. Les trois modes de présentation typiques sont la présentation polyarticulaire, l’arthrite palindromique et la présentation initiale par une atteinte extra-articulaire. En quoi consiste la présentation polyarticulaire?

A

Le mode de présentation le plus classique est le mode polyarticulaire symétrique. Typiquement, les patients développent des synovites symétriques de façon insidieuse sur quelques semaines à mois ou encore de façon aiguë, parfois du jour au lendemain.

Les patients présentent souvent une atteinte de l’état général significative avec:

  • fatigue,
  • diminution de l’appétit,
  • perte de poids,
  • fièvre.

La présence d’un enraidissement matinal d’au moins une heure est également caractéristique. Plus rarement, une PAR peut débuter par une atteinte mono ou oligoarticulaire, mais évoluera toujours vers une atteinte polyarticulaire avec le temps.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

En quoi consiste la présentation palindromique?

A

La présentation sous forme de palindrome (ou palindromique) se caractérise par des épisodes d’arthrite mono ou oligoarticulaire aigus, d’une durée de quelques heures à quelques jours, entrecoupés d’intervalles asymptomatiques.

L’évolution sera pour ces patients selon la règle des tiers :

  • un tiers sera autorésolutif,
  • un tiers évoluera en PAR
  • un tiers en une autre pathologie (connectivite, vasculites, spondyloarthropathie).
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

En quoi consiste la présentation extra-articulaire?

A

La présentation extra-articulaire qui précède l’atteinte articulaire est tout de même rare représentant moins de cinq pourcent (<5%) des cas.

Le plus souvent, ce sera par une péricardite ou un épanchement pleural. Les autres manifestations extra-articulaires seront revues plus loin.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Quelles sont les articulations typiquement touchées par la PAR?

A

Les articulations typiquement touchées par la PAR sont :

  1. les MCP (métacarpophalangiennes),
  2. les IPP (interphalangiennes proximales),
  3. les poignets,
  4. les MTP (métatarsophalangiennes).

Les coudes, les épaules, les chevilles, les genoux et les hanches sont aussi fréquemment atteints dans la PAR, mais avec une fréquence moins élevée comparativement aux mains et aux pieds.

Il faut retenir que la PAR épargne les IPD (interphalangiennes distales), le rachis dorso-lombaire et les sacroiliaques. L’atteinte du rachis dans la PAR se limite au rachis cervical, principalement aux premières vertèbres (atlas et l’odontoïde).

En plus des articulations, les gaines tendineuses et les bourses peuvent être atteintes. L’inflammation entraine également une sous-utilisation de certains groupes musculaires avec une atrophie musculaire secondaire.

Éventuellement, les déformations surviennent:

  • subluxations,
  • contractures en flexion,
  • déformation en boutonnière (flexion fixe de l’IPP et hyperextension de l’IPD),
  • déformation en col de cygne (hyperextension de l’IPP et flexion de l’IPD)
  • déviation cubitale des doigts.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

À quoi ressemble une déformation en boutonnière et en col?

A
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Quelles sont les articulations atteintes dans la PAR comparément à dans l’arthrose?

A
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Que sont les nodules rhumatoïdes?

A

Les nodules rhumatoïdes sont des nodules sous-cutanés que l’on retrouve surtout aux points de friction: proéminences osseuses et surface des tendons extenseurs. Ils peuvent également se développer dans plusieurs organes comme les yeux, les poumons, le coeur, les valves cardiaques, le cerveau et la plèvre. Entre 20 et 35% des patients PAR en ont, le plus souvent palpables.

Il sera important de toujours y penser dans l’investigation d’un nodule, par exemple pulmonaire ou cérébral, chez un patient PAR.

En histologie, le nodule rhumatoïde est un granulome: une zone de nécrose fibrinoïde entourée d’histiocytes en palissade, le tout entouré d’une capsule de collagène, de lymphocytes et de fibroblastes.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Quels sont les critères de classification de la PAR?

A

Afin de mieux pouvoir étudier la PAR, des critères de classification ont été établis par l’ACR (American College of Rheumatology) en 1987. Ces critères ont été modifiés en 2010 conjointement entre l’ACR et EULAR (European League Against Rheumatism). Il y a maintenant quatre catégories qui permettent de calculer un score.

Le score total est obtenu en additionnant le score de chacune des quatre souscatégories. Un total de six et plus est nécessaire pour porter le diagnostic de PAR. Les nouveaux critères rendent possible de diagnostiquer la PAR avant six semaines et incluent l’anti-CCP, la vitesse de sédimentation et la protéine C réactive dans les critères diagnostics.

Comme nous savons que le traitement précoce aide à prévenir les déformations et érosions irréversibles, porter le diagnostic de façon plus précoce permettra d’amorcer un traitement agressif rapidement. Dans la même idée, la présence d’érosions à la radiographie n’est plus un critère de classification puisque c’est une manifestation relativement tardive de la maladie.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Quel est le ddx d’une PAR?

A

Le diagnostic différentiel d’une polyarthrite aiguë (de moins de six semaines) est assez large, couvrant des causes infectieuses, inflammatoires, métaboliques et d’autres causes plus rares.

Les causes infectieuses peuvent être bactériennes (gonocoque, méningocoque) ou encore dans le cadre d’un rhumatisme articulaire aigu (RAA) après une infection à streptocoque ß-hémolytique du groupe A; également les arthrites réactives après des infections gastro-intestinales ou génito-urinaires (salmonelle, shigelle, campylobacter, chlamydia). Des causes virales sont aussi possibles : hépatite B, rubéole, parvovirus B19 sont les trois plus fréquents, mais aussi adénovirus, coxsackievirus, EBV, CMV, oreillons, rétrovirus.

Les causes inflammatoires d’un diagnostic différentiel d’une polyarthrite qui s’installe sur une période de quelques semaines incluent la PAR, le LED (lupus érythémateux disséminé), les spondyloarthrites (psoriasis) et certaines vasculites comme la polymyalgia rheumatica et les vasculites des petits vaisseaux.

Les causes métaboliques sont la goutte et la pseudogoutte et les causes plus rares sont l’endocardite bactérienne subaiguë et la sarcoïdose.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Quels sont les indices cliniques pour une collagénose?

A
  • Photosensibilité
  • Rash malaire ou discoïde
  • Alopécie
  • Télangiectasies
  • Phénomène de Raynaud
  • Avortements spontanés
  • Pleuropéricardite
  • Ulcères buccaux
  • Xérostomie et xérophtalmie
  • Thromboses artérielles ou veineuses
  • Myopathie
  • Manifestations neuropsychiatriques
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
17
Q

Quelles sont les manifestations extra-articulaires de la PAR?

A

Les manifestations extra-articulaires de la PAR sont multiples. Nous avons déjà mentionné les nodules rhumatoïdes. Il peut y avoir également des atteintes:

  1. de l’oeil,
  2. des poumons,
  3. du coeur,
  4. du système nerveux,
  5. une vasculite rhumatoïde
  6. des complications systémiques.

Toutes ces manifestations sont plus fréquentes chez les patients avec un facteur rhumatoïde sérique positif (qu’on dit «séropositifs»), chez qui environ 40% des patients ont des manifestations extra-articulaires.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
18
Q

À quoi ressemble une atteinte de l’oeil par la PAR?

A

L’atteinte de l’oeil peut être :

  • une kératoconjonctivite sèche (Sjögren dans 15% des patients, le plus gros sx oculaire des pts PAR),
  • une sclérite ou une épisclérite,
  • une scléromalacie perforante,
  • une sclérite antérieure ou nodulaire.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
19
Q

Quelles sont les atteintes pulmonaires causées par la PAR?

A

L’atteinte pulmonaire peut également être de plusieurs ordres :

  • épanchement pleural (pleurésie, + fréquent) (exsudat avec élévation des protéines et baisse du glucose),
  • nodules pulmonaires,
  • fibrose pulmonaire (seule complication qui a pas diminué avec le temps),
  • pneumopathie organisée cryptogénique (COP en anglais, anciennement BOOP),
  • hypertension pulmonaire
  • pneumoconiose rhumatoïde (syndrome de Caplan, silicose).
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
20
Q

Quelles sont les atteintes cardiaques de la PAR?

A

L’atteinte cardiaque peut être sous forme :

  • de péricardite,
  • de myocardite ou
  • de trouble de conduction ou dysfonction valvulaire secondaire à un nodule dans le myocarde.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
21
Q

Quelles sont les atteintes neurologiques de la PAR?

A

Les atteintes neurologiques peuvent être par:

  • neuropathie de compression,
  • neuropathie périphérique,
  • mononévrite multiple (dans le cadre d’une vasculite rhumatoïde)
  • myélopathie par subluxation cervicale (subluxation des niveaux C1-C2 de moins en moins fréquent).
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
22
Q

Comment se présente la vasculite de la PAR?

A

La vasculite rhumatoïde peut se présenter par des artérites digitales avec ischémie et ulcération des doigts, ulcérations chroniques des membres inférieurs, Raynaud, le tout souvent accompagnés de symptômes systémiques.

Rarement, la vasculite peut atteindre les artères mésentériques, coronaires ou rénales.

23
Q

Quelles sont les complications systémiques de la PAR?

A

Les complications systémiques de la PAR sont multiples. Tout d’abord, les patients PAR sont à risque d’ostéoporose de façon intrinsèque secondairement à l’inflammation chronique et également secondairement à la prise de corticostéroïdes.

Une autre complication désormais rare secondaire à l’inflammation chronique est le développement d’une amyloïdose secondaire. De nos jours, avec les traitements plus efficaces, cette complication n’est pratiquement plus diagnostiquée.

Le syndrome de Felty est une triade de :

  • PAR,
  • splénomégalie et
  • neutropénie

qui est également rares.

Augmentation des manifestions cardiovasculaires ischémiques

(reliées au syndrome inflammatoire). Ça c’est la problématique majeure chez nos patients. Toute inflammation va causer une athérosclérose accélérée.

24
Q

Quelle est la pathophysiologie de la PAR?

A

Au niveau cellulaire, revoyons d’abord l’anatomie et l’histologie de la membrane synoviale. La membrane synoviale borde la cavité fibreuse de l’articulation sur sa face interne jusqu’au cartilage articulaire, mais sans le couvrir.

Elle est faite de villosités bordées de synoviocytes de type A et B. Elle se compose principalement de tissu conjonctif et adipeux et est très vascularisée. Les synoviocytes de type A sont des cellules apparentées aux macrophages, alors que les synoviocytes de type B sont apparentés aux fibroblastes.

Comme pour la plupart des maladies auto-immunes, la physiopathologie n’est pas tout à fait élucidée. Nous savons qu’il y a une prédisposition génétique à la maladie de par la prévalence plus importante chez les parents du premier degré de patients atteints. Également, 70% des patients PAR sont HLA-DR4 ou HLA-DR1.

25
Q

Quels sont les facteurs environnementaux pouvant provoquer la PAR?

A

L’agent toxique le mieux défini en PAR est le tabac. Nous savons que les fumeurs sont plus à risque de développer la maladie. Ils sont également plus souvent porteurs du facteur rhumatoïde et de l’anti-CCP qui sont tous deux des facteurs de mauvais pronostic.

L’hypothèse retenue est qu’un individu génétiquement prédisposé soumis à un agent initiateur (dont on ne connaît pas encore la nature) voit ses lymphocytes T activés. Ces lymphocytes activés, à leur tour, entrainent la prolifération de plusieurs cellules comme les macrophages, les neutrophiles et des synoviocytes de type A et B avec relargage de médiateurs inflammatoires, cytokines et enzymes protéolytiques menant à la destruction articulaire.

Ceci mène à la production d’auto-antigènes par les lymphocytes B (facteur rhumatoïde et l’anti-CCP) qui perpétuent la réaction inflammatoire au sein de l’articulation.

La résultante de cette cascade au niveau de l’articulation est la prolifération des synoviocytes, le recrutement des lymphocytes B et T au sein de la membrane synoviale qui acquiert la capacité de détruire le cartilage et l’os. On nomme cette membrane envahissante le pannus. Quand le pannus a proliféré et détruit le cartilage des deux côtés de l’articulation, l’os sous-chondral devient apposé et c’est à ce moment que survient l’ankylose (fibrose) de l’articulation. (Figure 4)

26
Q

Quelle est l’investigation générale de la PAR?

A

Comme pour les autres maladies inflammatoires, les anomalies non spécifiques liées à l’inflammation seront retrouvées aux bilans sanguins:

  • l’anémie inflammatoire,
  • la leucocytose,
  • la thrombocytose,
  • l’élévation de la vitesse de sédimentation,
  • la diminution de l’albumine.
27
Q

On va aussi pouvoir détecter le facteur rhumatoïde dans le sang. En quoi consiste-t-il?

A

De façon plus spécifique, le facteur rhumatoïde (FR) pourra être détecté dans le sang. On dit d’un patient PAR avec un facteur rhumatoïde sérique qu’il a une arthrite séropositive. Le facteur rhumatoïde est un IgM anti-IgG non spécifique. La sensibilité du test n’est que de 70% et la spécificité est de 90 à 95%.

Jusqu’à 5-10% de la population saine peut avoir un facteur rhumatoïde positif. Ceci explique pourquoi le test en lui-même ne peut permettre de poser ou d’exclure le diagnostic.

Par contre, la présence d’un facteur rhumatoïde a titre élevé est habituellement lié à une arthrite plus sévère, ainsi qu’à une prévalence accrue de manifestation extra-articulaires.

Le facteur rhumatoïde a possiblement un rôle à jouer dans la physiopathologie de la PAR. Deux hypothèses principales sont retenues.

  • Premièrement, le FR pourrait se lier aux complexes immuns à la surface du cartilage et entrainer l’activation du complément.
  • Également, les lymphocytes B producteurs de FR peuvent capturer un antigène exogène pour ensuite présenter le complexe immun au lymphocyte T et ainsi démarrer la cascade inflammatoire.

Tel que mentionné plus haut, le facteur rhumatoïde est non spécifique et peut se retrouver dans plusieurs autres conditions ainsi que chez le patient sain. Les maladies associées au facteur rhumatoïde sont les connectivites (notamment le Sjögren, la polymyosite/dermatomyosite, le lupus érythémateux disséminé et la sclérodermie), certaines infections et des états inflammatoires chroniques.

28
Q

Quel est un autre facteur plus spécifique de la PAR, autre que le facteur rhumatoïde?

A

Depuis quelques années, un nouveau marqueur sérique plus spécifique est disponible en clinique. Il s’agit de l’anti-CCP (Citric Citrullinated Peptide). En effet, la sensibilité de l’anti- CCP est la même que pour le FR (soit environ 70%), mais l’avantage de ce test vient de sa spécificité à 97%.

Il ne permettra pas davantage d’exclure le diagnostic s’il est négatif, mais le diagnostic sera presque certain s’il est positif en présence d’un tableau clinique compatible.

29
Q

Autres que le test sanguin, quels tests peut-on faire pour diagnostiquer la PAR?

A

En plus des tests sanguins, il est possible de faire une ponction articulaire si une grosse articulation est atteinte. Le liquide synovial aura les caractéristiques du liquide inflammatoire, opaque avec une faible viscosité. Les globules blancs sont en général entre 5 000 et 50 000, mais pourront parfois être aussi élevés que 75 000 avec plus de 50% de neutrophiles.

En radiologie, plusieurs changements pourront être notés, notamment le gonflement des tissus mous, la déminéralisation péri-articulaire, les érosions et éventuellement, les pincements articulaires, subluxations et ankylose. Les articulations touchées en premier sont l’apophyse styloïde du cubitus, les deuxième et troisième métacarpophalangiennes et la cinquième métatarsophalangienne.

Plus récemment, l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) a commencé à être utilisée, surtout en recherche, afin de détecter des changements radiologiques plus précocement et de traiter les patients plus agressivement et plus rapidement. En effet, l’IRM peut montrer les érosions beaucoup plus précocement que la radiographie et également de l’oedème de la moelle osseuse qui précède même les érosions.

30
Q

À quoi ressemble l’évolution de la PAR?

A

La PAR évolue en poussées et rémissions. Environ dix pourcent (10%) des patients pourront être mis en rémission pour de bon avec le traitement.

Entre 15 et 30% vont subir des poussées entrecoupées de périodes de rémission assez longues pour permettre de suspendre le traitement.

La majorité des patients toutefois (60 à 75%) auront une maladie chronique nécessitant un traitement au long cours. Les facteurs de mauvais pronostic sont :

  • la persistance d’inflammation après une année de traitement,
  • les limitations fonctionnelles,
  • la présence d’un facteur rhumatoïde ou d’un anti-CCP,
  • des érosions précoces en radiologie,
  • la présence de manifestations extra-articulaires incluant les nodules rhumatoïdes.

Certains autres facteurs sont associés à un mauvais pronostic, notamment:

  • le tabagisme,
  • un faible degré de scolarité,
  • un faible niveau socioéconomique,
  • la présence de comorbidités.
31
Q

Quelles sont les différentes classes fonctionnelles de la PAR?

A

Classe I: capable de faire toutes les activités

Classe II: limité pour les loisirs

Classe III: limité au travail et dans les loisirs

Classe IV: limité dans toutes les activités, incluant les soins personnels

Avec l’évolution de la maladie, environ 40% des patients demeureront dans la classe I, 50% dans les classes II et III combinées et environ 10% des patients évolueront vers une perte d’autonomie importante (classe IV).

Comme pour les patients lupiques, les patients PAR sont plus à risque de maladies cardiovasculaires et vasculaires athérosclérotiques et il sera important d’adresser ce risque dans la prise en charge globale de ces patients (bilan lipidique, contrôle de la pression artérielle, cessation tabagique…).

Cette augmentation du risque est entre autres en lien avec la dysfonction endothéliale liée à l’inflammation. Une règle simplifiée est de multiplier le risque obtenu avec un outil d’évaluation du risque cardiovasculaire avec un facteur d’ajustement de 1,5.

32
Q

Quelle est l’approche clinique qu’on devrait adopter avec la PAR?

A

En résumé, l’approche clinique de la PAR consiste tout d’abord à établir le diagnostic à l’aide de l’histoire, de l’examen physique et des bilans sanguins et radiologiques. L’histoire et l’e/p sont vraiment le plus important, ensuite vient les examens de laboratoires.

Il faut ensuite évaluer le degré d’activité de la maladie. Ceci se fera par différents moyens :

  • à l’histoire, la présence de fatigue et la durée de la raideur matinale signent une maladie plus active;
  • à l’examen physique, le nombre d’articulations douloureuses et gonflées ainsi que la présence de ténosynovites;
  • et aux bilans sanguins, le degré d’élévation des paramètres inflammatoires.

Certains index peuvent être utiles pour calculer un score d’activité de la maladie (DAS28, SDAI, CDAI, HAQ).

Il faudra aussi préciser le pronostic en fonction des facteurs de mauvais pronostic énoncés plus haut.

Grâce à ces évaluations, il sera ensuite possible d’établir le traitement en fonction de l’activité de la maladie et des facteurs de mauvais pronostic.

33
Q

En quoi consiste le traitement non-pharmacologique de la PAR?

A

L’approche non pharmacologique est très importante dans la PAR. Les craintes et idées préconçues des patients et de leurs proches sont nombreuses quand on évoque «l’arthrite». Il est primordial d’éduquer le patient et ses proches quant au diagnostic, de leur fournir des références que ce soit un groupe d’entraide (La Société de l’arthrite) ou encore un site internet (www.arthrite.ca) afin de répondre à leurs questions et de démystifier la PAR.

Il sera important de parler des différents traitements, de l’évolution naturelle de la maladie et du pronostic. Concernant la prédisposition aux infections ou à la précipitation d’infections latentes, il sera important de dépister les hépatites B et C chroniques (questionnaire de facteurs de risque et sérologies) et d’encourager la vaccination préventive (hépatite A et B, pneumocoque, Influenza). En prévision de la possibilité d’utiliser des agents biologiques, il faudra aussi questionner l’exposition à la tuberculose et faire un test cutané (PPD).

Les modalités physiques de physiothérapie et d’ergothérapie sont également très importantes. En effet, les programmes d’exercices en physiothérapie permettent de maintenir la fonction articulaire. En ergothérapie, les techniques de simplification du travail, de conservation d’énergie et de protection articulaire peuvent permettre à un patient avec des déformations de garder un bon niveau d’autonomie.

Il est également très important d’encourager le patient à cesser sa consommation tabagique puisque cette habitude est liée à un moins bon pronostic et à une moins bonne réponse au traitement.

34
Q

En quoi consiste le tx pharmacologique de la PAR?

A

Le traitement pharmacologique repose sur l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et stéroïdiens et l’utilisation d’agents de rémission non biologiques et biologiques.

Les agents biologiques, maintenant bien établis dans le traitement de la PAR, seront indiqués précocement si un échec aux autres modalités de traitement est observé.

On tente de faire un tx précoce pour les raisons suivantes:

  • Apparition rapide d’une incapacité
    • 43% arrêtent de travailler après 3 ans
  • Lésions articulaires précoces
    • Irréversibles
    • Corrélation avec la capacité fonctionnelle
  • Mortalité dans les cas sévères
    • L’espérance de vie est diminuée de 5 à 10 ans
35
Q

Pour ce qui est des anti-inflammatoires, on peut soit utiliser des AINS ou bien des anti-inflammatoires stéroïdiens. Comment les AINS agissent-ils?

A

Les AINS sont souvent utilisés au début ou en cours de traitement de la PAR pour soulager les symptômes articulaires (douleurs associées à l’inflammation). Il est important de noter qu’ils n’ont aucun effet sur l’évolution et le processus de la maladie.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) agissent en inhibant la cyclo-oxygénase (COX). Cette inhibition entraine l’arrêt de production des prostaglandines. Il existe deux cyclo-oxygénases : la 1 et la 2 que nous nommons COX-1 et COX-2. Les AINS traditionnels inhibent les deux enzymes (COX 1 et 2) de façon égale, alors que les AINS de deuxième génération (les «coxibs») inhibent la COX-2 de façon beaucoup plus importante.

Afin de mieux comprendre les effets thérapeutiques et secondaires des AINS, il est important de comprendre les rôles des deux cyclo-oxygénases.

La voie de la COX-1 est responsable :

  • de la protection de la muqueuse gastrique,
  • de la régulation de l’agrégation plaquettaire
  • de la résistance vasculaire périphérique.
  • de la régulation de la distribution sanguine rénale,
  • de l’excrétion sodique.

Elle participe au maintien de l’homéostasie.

La voie de la COX-2 est surtout responsable de la formation de prostaglandines (PGE2 et PGI2) et de thromboxane (TXA2) qui sont des molécules inflammatoires, ainsi que de la régulation des fibroblastes, macrophages et autres cellules. C’est une voie médiatrice d’inflammation.

36
Q

Quelle est la pharmacocinétique des AINS?

A

La pharmacocinétique des AINS est caractérisée par une absorption rapide, un métabolisme hépatique et une élimination rénale. La demi-vie est variable. Plusieurs interactions médicamenteuses sont secondaires à l’induction du cytochrome P450.

Les effets secondaires des AINS de première génération sont très importants à connaître puisqu’ils peuvent être graves et toucher plusieurs systèmes. Ils peuvent entrainer:

  1. des érosions peptiques jusqu’à l’ulcère et l’hémorragie digestive,
  2. de la rétention hydrosodée,
  3. de l’hypertension artérielle,
  4. de l’insuffisance rénale aiguë,
  5. des néphrites interstitielles,
  6. un risque de thrombose artérielle, d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral,
  7. et une toxicité hépatique.
37
Q

Quelles sont les principales complications des AINS?

A

1. Les complications digestives

Elles sont surtout dues à l’effet anti-COX1 sur l’inhibition de la synthèse des prostaglandines. Cette inhibition entraine la perte de l’effet des prostaglandines sur l’homéostasie digestive: l’inhibition de la sécrétion acide, la stimulation de la sécrétion de bicarbonates et de mucus et le maintien de la circulation sanguine.

Il y a aussi une toxicité directe des AINS sur la muqueuse digestive. Jusqu’à 20 à 30% des patients rapportent des symptômes digestifs qui corrèlent peu toutefois avec les trouvailles en gastroscopie.

On rapporte entre 1 et 3% de complications graves: perforation, hémorragie digestive, décès.

Les patients les plus à risques sont les patients âgés de plus de 65 ans, ceux avec antécédent d’ulcère peptique, la prise concomitante de corticostéroïdes, les patients avec diminution de la classe fonctionnelle secondaire à une maladie chronique (classe III et IV) et la présence de multiples comorbidités.

2. Les complications rénales

Elles sont la rétention hydrosodée, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale et la défaillance cardiaque secondaire. Les patients les plus à risque de ces complications sont ceux avec diminution du volume circulant efficace (cirrhose, insuffisant cardiaque, prise de diurétiques) et ceux souffrant de maladies rénales chroniques.

3. Les complications cardiovasculaires

Elles sont surtout dues au déséquilibre entre la prostaglandine I2 (vasodilatation et inhibition de l’agrégation plaquettaire) et la thromboxane A2 (vasoconstriction et stimulation de l’agrégation plaquettaire). Ceci peut contribuer à la formation de thromboses artérielles.

Les patients à risque sont les patients connus avec une maladie cardiovasculaire athérosclérotique ou vasculaire périphérique et les patients diabétiques.

38
Q

Quel est l’avantage d’utiliser la 2e génération d’AINS?

A

Le seul AINS de seconde génération («coxib») actuellement sur le marché est le celecoxib (Celebrex®). Le rofecoxib (Vioxx®) a été retiré en 2004 à la suite d’une étude ayant démontré une augmentation inacceptable du risque d’événement cardiovasculaire chez les patients traités avec ce médicament (étude APPROVe : N Engl J Med. 2005;352(11):1092).

Le lumiracoxib (Prexige ®) a été retiré en 2007 à la suite de la survenue de dysfonctions hépatiques graves.

Le principal avantage de l’utilisation d’un coxib est sa sécurité gastro-intestinale. Comparativement à un AINS traditionnel, il a été démontré qu’un coxib est associé à une diminution significative du risque de complications gastro-intestinales supérieures (ulcus compliqués et non compliqués) et de dyspepsie. Toutefois, il n’y a pas de différence entre un coxib et un AINS traditionnel sur les complications rénales et cardiovasculaires.

39
Q

Enfin, les anti-inflammatoires peuvent aussi être des corticostéroïdes. Quelles sont leurs utilités?

A

Les corticostéroïdes sont indiqués dans le traitement de la PAR en début de traitement en attendant l’effet maximal des agents de rémission qui peuvent prendre jusqu’à deux mois avant d’être efficaces.

Ils sont également indiqués pour le traitement des manifestations extra-articulaires sévères ou chez les patients avec atteinte fonctionnelle importante et une maladie résistante aux autres modalités thérapeutiques.

Bien qu’ils soient très efficaces, les corticostéroïdes sont utilisés avec parcimonie, car leurs effets secondaires sont nombreux :

  1. diabète,
  2. hypertension artérielle,
  3. ostéoporose,
  4. cataractes,
  5. glaucome,
  6. insuffisance surrénalienne,
  7. acné,
  8. atrophie cutanée,
  9. dépression,
  10. psychose,
  11. ulcère peptique,
  12. myopathie,
  13. nécrose avasculaire,
  14. syndrome de retrait,
  15. prédisposition aux infections.

C’est pour cette raison que l’utilisation de corticostéroïdes sera pour une durée la plus courte possible et à la plus faible dose efficace.

40
Q

Les agents de rémission peuvent être biologique ou non. Quelles sont les caractéristiques des agents non biologiques?

A

Les agents de rémission sont à débuter au moment du diagnostic, car ils ont tous un délai d’action. Les plus utilisés sont:

  1. les antimalariques,
  2. le méthotrexate,
  3. le leflunomide et
  4. la sulfasalazine.

Les agents de rémission utilisés antérieurement sont les sels d’or, la pénicillamine, l’azathioprine, le cyclophosphamide et la cyclosporine A.

Nous allons revoir les propriétés et les effets secondaires de chacun des agents de rémission encore utilisés.

41
Q

Quelles sont les caractéristiques des anti-malariques?

A

Il y a deux antimalariques utilisés pour le traitement de la PAR : le sulfate d’hydroxychloroquine (Plaquenil®) et le phosphate de chloroquine (Aralen®).

L’hydroxychloroquine est le plus fréquemment utilisée étant donné son profil de sécurité légèrement supérieur à la chloroquine. Le désavantage est que leur délai d’action est de trois à six mois.

Les antimalariques sont des agents habituellement très bien tolérés, si bien qu’ils seront souvent utilisés d’emblée chez presque tous les patients en association avec un autre agent de rémission.

Il existe une toxicité rétinienne ayant été décrite et pour laquelle un examen annuel par un ophtalmologiste est recommandé. Cette toxicité est très rare et pratiquement jamais rapportée si la dose maximale est respectée.

Il y a possibilité de survenue d’une myopathie également, mais qui est très rare.

42
Q

Quelles sont les caractéristiques du méthotrexate?

A

Le méthotrexate est le traitement de fond le plus utilisé dans la PAR et dans plusieurs autres arthropathies inflammatoire. Il est habituellement utilisé d’emblée chez la majorité des patients en l’absence de contre-indications.

C’est un antimétabolite qui, par son activité antifolates, inhibe la synthèse des purines et secondairement, inhibe également la synthèse de l’ADN des leucocytes. Il a un délai d’action de quatre à huit semaines.

Le méthotrexate peut s’administrer par la bouche (po) ou en injection sous-cutanée (sc) une fois par semaine. La voie sous-cutanée est plus efficace et mieux tolérée (moins d’effets secondaires digestifs) que la voie per os. De tous les agents de rémission non biologiques, le méthotrexate est considéré comme ayant le meilleur rapport efficacité/tolérance. Il a aussi le meilleur taux de maintenance dans la PAR.

Les effets secondaires sont surtout des symptômes d’intolérance digestive (nausées, vomissements), des aphtes ou une stomatite, la macrocytose ou les cytopénies, les perturbations du bilan hépatique et la survenue de fibrose pulmonaire. Toutes ces complications sont plus graves en insuffisance rénale, ce pourquoi il faut ajuster la dose chez les insuffisants rénaux.

Plusieurs de ces complications sont évitées en faisant des bilans sanguins chaque quatre à huit semaines chez le patient traité au méthotrexate (formule sanguine complète, créatinine, bilan hépatique). Il faut également faire une radiographie pulmonaire avant de commencer le traitement. L’acide folique est prescrit de façon concomitante pour diminuer les effets secondaires.

Les patients traités avec du méthotrexate doivent limiter au minimum leur consommation d’alcool pour éviter les complications hépatiques. Le méthotrexate est tératogène. Il faut donc bien conseiller les femmes qui désirent une grossesse et traitées avec ce médicament. Il est recommandé de cesser le méthotrexate au moins 3 mois avant le début de la grossesse.

43
Q

Quelles sont les caractéristiques du leflunomide?

A

C’est un agent immunomodulateur qui agit en inhibant la synthèse des pyrimidines, d’où ses effets antiprolifératif et anti-inflammatoire.

Pour ce qui est du délai d’action, de l’efficacité, des effets secondaires et du suivi nécessaire, ils sont très semblables au méthotrexate.

44
Q

Quelles sont les caractéristiques du sulfasalazyne?

A

La sulfasalazine (Salazopyrine®) a un délai d’action de deux à quatre mois. Elle est contre-indiquée chez les patients allergiques aux sulfas.

Elle nécessite un suivi de la formule sanguine une fois par mois au début du traitement.

45
Q

Quelles sont les caractéristiques des sels d’or?

A

Les sels d’or étaient autrefois un traitement très utilisé en PAR. Ils sont administrés en injection intramusculaire. Leur perte de popularité est due à la toxicité élevée: glomérulonéphrite membraneuse, protéinurie, rash, cytopénies.

Quelques patients ayant bien toléré ces médicaments par le passé sont encore traités avec des sels d’or, mais ce traitement n’est plus choisi d’emblée.

46
Q

Que sont les agents de rémission biologiques de la PAR?

A

Le développement d’agents biologiques et leur mise en marché a révolutionné le traitement de plusieurs maladies inflammatoires dans les dernières années, dont la PAR.

Les principales cytokines inflammatoires étudiées sont le TNF (tumor necrosis factor) et l’IL-1 (interleukine-1) la principale cytokine anti-inflammatoire est l’interleukine- 10 (IL-10). Les chercheurs ont mis au point des traitements visant directement ces cytokines afin de contrôler l’inflammation.

Ainsi, les agents biologiques comprennent :

  • Anti-TNFα
  • Autres agents biologiques
47
Q

Quelles sont les caractéristiques des anti-TNF-alpha?

A

Les agents anti-TNFα sont les plus utilisés. Leur utilisation en clinique remonte à 2000. Il en existe un sous forme de récepteurs solubles (etanercept – Enbrel®) et quatre sous forme d’anticorps monoclonaux anti-TNFα (infliximab – Remicade®, adalimumab – Humira®, golimumab – Simponi® et certolizumab pegol – Cimzia®).

Que ce soit le récepteur soluble ou l’anticorps monoclonal, la molécule lie le TNFα et l’empêche ensuite de se fixer à son récepteur cellulaire pour exercer son action. L’administration de ces agents se fait par voie parentérale: quatre en injection sous-cutanée et deux en intraveineux.

Un anti-TNFα sera envisagé dès que le patient ne démontre pas une réponse adéquate après trois à six mois de traitement avec deux agents de rémission non biologique à dose thérapeutique (par exemple le MTX et le l’hydroxychloroquine).

En général, ce traitement est le plus souvent prescrit par un rhumatologue ou un interniste avec un intérêt particulier en PAR. Ils sont aussi utilisés pour le traitement d’autres formes d’arthropathies inflammatoires.

48
Q

Quels sont les différents anti-TNF-alpha ainsi que leur indication thérapeutique?

A
49
Q

Quels sont les autres agents biologiques qu’on peut utiliser dans le tx de la PAR?

A

Il existe également un inhibiteur du récepteur de l’interleukine-1, l’anakinra (Kineret®) et un inhibiteur du récepteur de l’interleukine-6, le tocilizumab (Actemra®).

Des inhibiteurs des lymphocytes sont également utilisés chez les PAR réfractaires. L’inhibiteur des lymphocytes B (anti-CD20) est le rituximab (Rituxan ®) et l’inhibiteur de la costimulation des lymphocytes T est l’abatacept (Orencia ®).

Les effets secondaires des agents biologiques ne seront pas revus en détails ici, mais il est important de se souvenir qu’ils augmentent la susceptibilité aux infections, et particulièrement à la tuberculose. C’est pour cette raison qu’il faut procéder à un test cutané (PPD) avant de débuter le traitement pour dépister une tuberculose latente.

Il faut également s’assurer que le carnet de vaccination du patient est bien en règle. Un doute a été soulevé quant à un risque accru de néoplasies, mais ceci n’est pas démontré à venir jusqu’à maintenant.

50
Q

Quel est l’impact de la biothérapie sur le tx de la PAR?

A
  • Leur action est rapide
  • Efficaces chez les répondeurs partiels aux ARMM
    • Amélioration des signes et symptômes
      • 60 % à80 % des patients ont une réponse clinique significative
      • 30-50 % obtiennent une rémission
    • augmente la qualité de vie
    • Prévient les déformations et ↓ progression radiographique
  • Réponse durable
    • 60 % à 80% de réponse initiale (~10% d’abandon par an)
  • Tolérance globale acceptable
51
Q

Quels sont les risques et bénéfices associés aux agents biologiques ds le tx de la PAR?

A
52
Q

Comment doit-on assurer la sécurité de notre patient si on lui prescrit un anti-TNF-alpha?

A

Tous les agents biologiques ont la même efficacité clinique en première ligne. Il n’y a pas de facteur clinique ou biologique qui prédise la réponse à un agent biologique dans l’AR (Sauf pour le rituximab: présence du FR et/ou anti-CCP augmentent la probabilité d’obtenir une meilleure réponse clinique).

Pour tous les agents biologiques, on doit toujours combiner avec DMARD traditionnel si possible

  • Méthotrexate est le meilleur choix: augmente l’efficacité et la rétention à long terme sur biothérapie

Il y a aussi une augmentation du risque d’infections graves avec tous les agents biologiques. Les comorbidités et l’utilisation de stéroïdes peuvent entraîner une plus grande augmentation du risque que les agents biologiques.

Il y a une augmentation du risque d’infections opportunistes

  • Risque augmenté de tuberculose (TB) avec tous les agents biologique sauf le rituximab
  • Risque plus élevé avec les anticorps monoclonaux
  • Infection opportuniste la plus fréquente: Herpes Zoster

Les réactions locales au site d’injection sont courantes. Ces réactions sont habituellement peu incommodantes et ne nécessitent pas l’arrêt du tx.

Après 15 ans d’observation, pas d’augmentation des cancers solides et du lymphome chez les patients exposés aux agents biologiques. On voit une augmentation du risque de cancer cutané, incluant le mélanome, avec les anti-TNF

  • Pour le mélanome, risque absolu très faible (NNH: 8000)
  • Pas de donnée pour les autres agents biologiques

On a très peu de données sur les biologiques chez les patients ayant été atteints d’une affection maligne antérieure En pratique, les agent biologiques sont utilisés dans cette population si le patient est en rémission de son cancer.

Les anti-TNF diminuent le risque de complications cardiovasculaires et la mortalité

  • Mécanisme: contrôle de l’inflammation
53
Q

Quelles sont les contre-indications des anti-TNF?

A
  1. Syndromes lymphoproliphératifs
  2. Maladies démyélinisantes
  3. Syndromes auto-immuns (lupus)
  4. Néoplasies récentes
  5. Infections actives
  6. Insuffisance cardiaque modérée ou grave
54
Q

En quoi consiste le traitement local de la PAR?

A

Le traitement local d’une articulation par infiltration de corticostéroïdes est un traitement adjuvant. Il n’est jamais utilisé seul, mais permet de contrôler une ou quelques articulations qui n’auraient pas répondu au traitement de base.

Il faut toutefois s’assurer que l’articulation qui ne répond pas n’est pas infectée avant d’y injecter des stéroïdes. Les ténosynovites peuvent également bien répondre aux infiltrations.

La principale contre-indication à l’infiltration est l’infection de la peau ou de l’articulation.

En résumé, en ce qui concerne l’approche pharmacologique, le traitement initial comprend généralement un AINS, de la prednisone en dose décroissante, du méthotrexate en dose croissante souvent combiné avec de l’hydroxychloroquine, de l’acide folique, un biphosphonate, des suppléments de calcium et de vitamine D.

En outre, le patient quittera le bureau avec une prescription de bilans à faire aux 4 semaines. La lourdeur du traitement paraît très importante pour la plupart des patients. C’est pour cette raison qu’il faut prévoir le temps nécessaire à l’enseignement et pour les réponses aux questions.

Il faudra également adresser les facteurs de risque de maladie athérosclérotique (tabagisme, diabète, hypertension artérielle, dyslipidémie).