Item 86 Flashcards
Clinique d’une bronchite aiguë
. Interrogatoire
- Terrain: recherche intoxication tabagique +++
- Anamnèse: rhinopharyngite récente /contexte épidémique
- Signes fonctionnels
* toux +++
. Phase sèche: toux sèche quinteuse / douloureuse / nocturne puis
. Phase humide: toux productive avec expectorations non purulentes
!! Expectorations purulentes ne sont pas synonymes de surinfection -> témoigne de la nécrose de l’épithélium bronchique
* signes associés
. syndrome pseudo-grippal: fièvre inconstante / céphalées / myalgies
!! Une fièvre même élevée n’est pas synonyme de surinfection
. Douleur : à type de brûlures thoraciques bilatérales dessinant l’arbre bronchique
. Examen physique
- Auscultation pulmonaire
* Normale +/- quelques ronchi/sibilants à la phase humide
- Signes négatifs +++ (PMZ)
* Pas de crépitants / pas de dyspnée / pas de douleur thoracique
* Pas de sepsis / pas de signes de gravité respiratoire
Étiologies des bronchites aiguës
. Virales +++:
- rhinovirus, virus influenzae, adénovirus
- virus respiratoire syncytial, virus para-influenzae
. Rarement bactériennes:
- mycoplasmes / chlamydia / bordetella pertussis
Examens paracliniques devant une bronchite aiguë?
AUCUN si forme typique sur terrain sain
Histoire naturelle d’une bronchite aiguë
. Evolution spontanément favorable en 8 à 10 jours le plus souvent
. Persistance de la toux possible jusqu’à 3 mois: cicatrisation bronchique
Que faut-il évoquer devant des bronchites aiguës récidivantes? (4)
. Tabac / bronchite chronique → éviction tabac +/- EFR pour BPCO . Foyer ORL (rhinite-sinusite) ou dentaire → TDM sinus / panoramique . Asthme → EFR - pricks-tests . DDB → TDM thoracique
Traitement d’une bronchite aiguë
. Prise en charge
- Ambulatoire / repos au lit +/- arrêt de travail si besoin
. Tt symptomatique +++
- Antalgiques / antipyrétiques: paracétamol PO 3g/j
. Mesures associées
- Arrêt du tabac +++ : proposer aide au sevrage (substitut +/- Cs) (PMZ)
- Information et éducation du patient sur l’inutilité des antibiotiques +++
- Vaccination contre grippe et pneumocoque des sujets à risques
. Surveillance
- Auto-surveillance clinique: consulter si aggravation ou fièvre persistante à 72h
Étiologies (germes) des pneumopathies aiguës communautaires
. Pneumopathies alvéolaires
- Pneumocoque (Streptococcus pneumoniae) +++ : 60% des cas
- Légionnelle (Legionnella pneumophila)
- Haemophilus Influenzae
. Pneumopathies interstitielles
- Chlamydia (Chlamydia pneumoniae)
- Mycoplasme (Mycoplasma pneumoniae)
. Pneumopathies excavées (= purulentes)
- Germes anaérobies (pneumopathies d’inhalation ++)
- Staphylocoque doré (Staphyloccocus aureus)
- Klebsielle (Klebsiella pneumoniae)
- Entérobactéries
- Bacille de Koch
. Pneumopathies bactériennes post-grippales
Que faut-il évoquer devant des pneumopathies récidivantes?
. Cancer broncho-pulmonaire (PMZ)
. Dilatation des bronches (DDB)
. Troubles de la déglutition / RGO / foyers ORL
. Immuno-dépression (cirrhose / VIH / diabète / LLC)
. Corps étranger bronchique
Syndrome de condensation pulmonaire = ?
. Auscultation: crépitants unilatéraux / souffle tubaire central
. Percussion: matitée localisée
. Palpation: augmentation des vibrations vocales
Signes de gravité cliniques d’une pneumopathie aiguë communautaire
. Terrain: âge > 65ans / pathologie chronique / ID / hospitalisation récente
. Respiratoires: SpO2 < 90% / FR > 30 / cyanose / sueurs / signes de lutte
. Hémodynamiques: collapsus (PAs < 90mmHg) / choc (marbrures /oligurie)
. Neurologiques: troubles de la conscience / syndrome confusionnel
. Septiques: frissons / splénomégalie / SRIS / sepsis sévère
Bilan paraclinique d’une pneumopathie aiguë communautaire
. Radiographie thoracique F + P +++
-> systématique
. Pour évaluation du retentissement (si signes de gravité)
- NFS-CRP
- Gaz du sang artériels
- Hémocultures: systématique dès que fièvre > 38.5°C
- Bilan de choc: iono-urée-créatinine (IRA) / TA / TP-TCA (CIVD) / lactates
. Pour diagnostic étiologique
- Pas de signes de gravité (ambulatoire ++) :
-> AUCUN examen bactério nécessaire
- Si signes de gravité (hospitalière ++) :
-> hémocultures + ECBC recommandés
+/- antigénurie legionnelle si suspicion clinique
- Si REA:
* hémocultures + ECBC
+ antigénurie pneumocoque et légionnelle
+/- endoscopie bronchique avec LBA et examen bactério
Quels sont les buts de la RT dans la pneumopathie aiguë communautaire?
. Pour diagnostic positif
- Syndrome alvéolaire
* Opacités homogènes / à contours flous / confluentes
* Parfois systématisé (s’inscrit dans lobe ou segment pulmonaire)
* Avec bronchogramme aérien (bronche visible car aérique)
- Syndrome interstitiel
* Opacités hétérogènes / à limites nettes / non confluentes
* Jamais systématisé: diffus (« verre dépoli ») / bilatéral souvent
* Avec lignes de Kerley (A: apex / B: base): opacités linéaires
- Remarque: « signe de la silhouette »
* permet de différencier une opacité du lobe inférieur ou moyen droit
→ si silhouette cardiaque visible: opacité en arrière donc lobe inférieur
. Pour recherche de complications
- Epanchement pleural: opacité du cul-de-sac pleural (ligne de Damoiseau)
- Excavation: signe de nécrose / image arrondie transparente
- Abcès: opacité arrondie avec niveau hydro-aérique
. Pour orientation étiologique
!! Mais ne permet jamais d’affirmer le germe en cause
- Syndrome alvéolaire: pneumocoque / légionelle / haemophilus
- Syndrome intersititel: chlamydia / mycoplasme
Critères de validité d’un ECBC
< 10 cellules epith squameuse
et >25 PNN/champs au faible grossissement
Bilan étiologique devant toute PAC récidivante
. Endoscopie bronchique / TDM thoracique (cancer / DDB / CE)
. TP-F.V / sérologie VIH / glycémie / NFS (immunodépression)
Diagnostic de PAC à pneumocoque
. Généralités
- Pneumonie à pneumocoque = pneumopathie franche lobaire aiguë (PFLA)
- Streptococcus Pneumoniae = cocci Gram (+) encapsulé / commensal
- Germe le plus fréquent: 60% des PAC et 2/3 des décès précoces
- Due à colonisation de l’oropharynx : pas de contamination inter humaine
- En France fréquence élevée de résistance de S. pneumoniae aux macrolides
⇒ cette classe d’antibiotique ne sera donc pas utilisée de 1ère intention
- Augmentation de la fréquence des souches de pneumocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline (PDSP) mais elles restent sensibles à de fortes doses d’amoxicilline (≥3 g/j)
. Clinique
- Terrain: âge > 65ans / éthylisme et ID (VIH / asplénique ++)
- Début brutal et fièvre élevée (39-40°C) + frissons/sueurs
- Expectoration purulentes « rouilles » +/- herpès labial différé / DT
- Sd de condensation typique / pas de signes extra-respiratoires ++
. Paraclinique
- RTx: syndrome alvéolaire typique avec foyer systématisé
- NFS: hyperleucocytose à PNN franche
- Hémocultures: positives que dans ~ 30% des cas
- Antigène urinaire à pneumocoque: si doute ou SdG
Diagnostic de PAC à légionelle
. Généralités
- Legionella pneumophila: bacille Gram (-) intra-cellulaire
- Pas de T° interhumaine / contamination hydro-aérique / non commensal
- Peu fréquent (5% des PAC)
- MDO: déclaration obligatoire à l’ARS
. Clinique
- Terrain: âge élevé / comorbilités / ID / contexte épidémique / été ++
- Début rapidement progressif / fièvre élevée à 40°C + frissons
- Signes extra-respiratoires +++
* Neurologiques: céphalées / agitation / confusion
* Digestifs: nausées / vomissements / diarrhée
* Rénaux: oligurie / musculaires: myalgies
. Paraclinique
- RTx: opacités alvéolaires non systématisées / bilatérales ++ (≠ PFLA)
- Cytolyse hépatique (TA) / rhabdomyolyse (CPK) / hypoNa sur SIADH
- Dépistage par antigénurie= méthode de choix de 1er intention
* peut rester + 2 mois après exposition/ non modifié par ATB
* ne détecte pas autres sérogroupes que Lp1 ( rares en pathologie humaine)
* suffisante pour déclaration obligatoire
- Confirmation par culture de prélèvements respiratoire/ou hémoculture
* culture recommandée même si antigénurie négative en cas de forte suspicion
- PCR Legionella sur prélevement pulmonaire permet diagnostic rapide