Hématurie néphrologique Flashcards
Hématurie : physiopathologie ?
Hématurie urologique : lésion anatomique mettant en communication des vaisseaux sanguins et un conduit urinaire (du fond du calice jusqu’à l’urètre prostatique)
Hématurie d’origine rénale : le plus souvent par maladie glomérulaire
- Anomalie congénitale de la composition de la membrane basale : syndrome d’Alport
- Lésion acquise de la membrane basale = foyers de nécrose et de prolifération glomérulaire : syndrome de
glomérulonéphrite rapidement progressive ou subaiguë maligne
- Glomérulonéphrite mésangiale à dépôts d’IgA (maladie de Berger) : cause inconnue (passage des hématies sans perméabilité anormale aux protéines)
=> Les hématuries macroscopiques d’origine glomérulaire sont émises sans caillots, contrairement aux hématuries d’origine urologique, par mise en jeu de systèmes fibrinolytiques dans la lumière tubulaire (urokinase)
=> La présence d’une hématurie lors d’une maladie glomérulaire est généralement un signe de gravité : lésion glomérulaire proliférative et/ou nécrosante
Hématurie : diagnostic positif ?
Circonstances de découverte
- Hématurie macroscopique rapportée à l’interrogatoire
- Hématurie microscopique : BU (en dehors d’une période menstruelle) confirmé par une CUQ sur les urines du matin, fraichement émises, après toilette génitale
Examen cytologique quantitatif urinaire
- Diagnostic positif : présence de ≥ 10 hématies/mm3
- Cylindres hématiques : rarement mis en évidence, spécifique d’une origine glomérulaire
- Déformation des hématies : oriente vers une origine glomérulaire
- Elimine une fausse hématurie : hémoglobinurie, myoglobinurie, porphyrie, prise médicamenteuse
(métronidazole, rifampicine), consommation de betteraves
Hématurie : étiologie urologique ?
Cause fréquente
- Infection urinaire : cystite hématurique
- Tumeur vésicale bénigne ou maligne
- Cancer rénal
- Lithiase rénale (rarement vésicale)
- Cancer prostatique
- Prostatite aiguë
- Traumatisme du rein ou des voies urinaires
Cause rare
- Polykystose rénale (hémorragie intra-kystique)
- Nécrose papillaire 2ndr à une néphropathie aux
analgésiques, diabète ou drépanocytose
- Tumeur bénigne du rein (angiomyolipome)
- Tuberculose rénale
- Tumeur de la voie excrétrice supérieure
- Exercice physique très important
- Infarctus rénal
- Malformation vasculaire
- Traitement anticoagulant
- Bilharziose
Hématurie : étiologie rénale ?
- Le plus souvent glomérulaire : glomérulonéphrite à dépôts mésangiaux d’IgA (maladie de Berger),
glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse, glomérulonéphrite membrano-proliférative,
glomérulonéphrite extra-capillaire, syndrome d’Alport - Parfois par néphropathie interstitielle aiguë ou vasculaire : hématies non déformées
Hématurie : bilan étiologique ?
Hématurie macroscopique :
- Hématurie initiale : souvent cervicoprostatique
- Hématurie terminale : souvent vésicale
- Hématurie totale : origine urologique abondante ou néphrologique
- Recherche de signes en faveur d’une origine urologique : émissions de caillots, douleur lombaire, fièvre, SFU
- Recherche de signes en faveur d’une origine néphrologique : HTA, œdème, dosage de la protéinurie des 24h ou mesure du rapport protéine/créatinine urinaire, dosage de la créatininémie (estimation DFG)
- Echographie rénale ± vésicale si > 50 ans ou FdR de polype vésical
- Suspicion de néphropathie glomérulaire (maladie de Berger, GNRP) : discuter la PBR
Hématurie : en faveur d’une origine néphrologique ?
- Cytologie en contraste de phase : présence de cylindres ou d’hématies déformées
- Protéinurie > 0,5 g/24h (mesurée après la fin de l’épisode d’hématurie macroscopique)
- chute DFG ou augmentation créatininémie
- Absence d’anomalie échographique
Biopsie rénale :
- Impérative en urgence en cas de suspicion de GNRP (altération récente du DFG)
- Sans urgence en cas de suspicion de maladie de Berger = valeur pronostique
Bilan étiologique d’une hématurie isolée ?
- Recherche en 1er lieu une tumeur urothéliale, surtout > 50 ans ou si FdR (tabagisme, origine africaine
(bilharziose), exposition toxique (aniline, colorants), néphrite interstitielle chronique toxique ou
médicamenteuse) : cytologie urinaire, cystoscopie, uroscanner, urographie IV (meilleure résolution) - Si bilan négatif = hypothèse diagnostique de néphropathie glomérulaire la plus vraisemblable :
surveillance annuelle clinique (PA) et biologique (protéinurie/24h, ECBU, créat) - Biopsie rénale indiquée en cas de modification des paramètres urinaires ou sanguins