Cours 8 : Emotion et motivation Flashcards
Quels sont les stimuli de récompense chez l’humain ?
Stimuli à valence positive et pertinents aux buts et besoins de l’ind ex : drogue, argent, relation/reproduction
Qu’est-ce qu’une récompense (selon Shultz et Berridge et Kringelbach) ?
Stimuli qui peuvent renforcer un comportement, qui élicitent de l’approche ou des comportements de consumation et qui provoquent des réactions hédoniques (Shultz)
Processus psychologique complexe qui implique le plaisir pendant la consommation du stimulus, la motivation à obtenir le stimulus et l’apprentissage des comportements qui conduisent à l’obtention du stimulus (Berridge et Kringelbach)
Quels sont les 2 aspects fondamentaux d’une récompense, à part l’apprentissage ?
L’aspect motivationnel = être prêt à investir de l’effort pour obtenir la récompense
L’aspect du plaisir hédonique = le plaisir engendré par la consumation de la récompense
Quels sont les modèles théoriques sur la récompense ?
Modèles classiques :
- drive reduction
- Bindra, Bolles et Toates
- Proposition de Berridge
Expliquer le modèle du drive reduction :
Idée : en tant qu’organisme, on essaye toujours d’atteindre un certain équilibre homéostatique. On a donc un état actuel et un état idéal à atteindre avec un écart entre les 2 –> toutes les actions visant à chercher la récompense réduisent l’écart entre les 2 états
–> Modèle très étudié chez les animaux
But : la motivation à obtenir de la nourriture/la récompense dépend de l’écart entre l’état actuel et l’état idéal/équilibre homéostatique
Quel est le pb dans ce modèle ? Comment pallier cela ?
Dans les expériences, la sucrose ne permettait pas de revenir à l’état d’équilibre car les rats étaient encore motivés à obtenir la récompense alors qu’il n’avait plus faim –> 2 autres modèles ont été donc créés
Expliquer le modèle de Bindra, Bolles et Toates :
Idée : le traitement de récompense est considéré comme unitaire –> la motivation à obtenir et le plaisir hédonique sont intrinsèquement liés (souvent utilisés comme synonymes)
But : quand un stimulus prédit la récompense, cela active une région dédiée au plaisir de cette récompense et c’est cela qui fait que nous allons consommer la récompense. Cette dernière produit donc du plaisir hédonique.
- -> Un stimulus est récompensant parce qu’il provoque du plaisir hédonique
- -> Nous sommes motivés à obtenir une récompense parce que ça nous donne du plaisir
Expliquer la proposition de Berridge ?
Idée : le traitement de récompense implique plusieurs composantes (wanting = motivation à obtenir la récompense ; liking = plaisir hédonique ressenti une fois la récompense atteinte). Ces dernières ont des fonctions différentes et sont sous-tendues par des réseaux neuronaux différents
–> Ce n’est pas unitaire !
But : il est possible de vouloir obtenir une récompense que l’on apprécie pas et apprécier une récompense mais ne pas être prêt à investir l’effort pour l’obtenir
Qu’est-ce que sont les noyaux sous-corticaux ?
Îles de matière grise se trouvant au cœur du cortex impliqués dans une grande variété de fonctions :
- Mouvements
- Motivation et émotion
- Processus cognitifs
Qu’est-ce qu’implique le traitement de la récompense au niveau du cortex ?
Un large circuit cortico-sous-cortical : on parle du striatum = noyau sous-cortical plutôt grand, reçoit les projections de l’aire ventrale qui contient les corps dopaminergiques. La dopamine va moduler la communication qui se passe entre les neurones du cerveau.
Expliquer l’expérience de Berridge et Valenstein (1991) :
On place des électrodes dans le cerveau d’un rat pour stimuler l’hypothalamus latérale (= rétablie l’homéostasie et la nutrition) : quand cette dernière est stimulée, le rat consomme plus de nourriture
- -> Centre de plaisir ?
- -> Est-ce qu’il consomme plus de récompense parce qu’il l’apprécie plus ?
Expliquer l’expérience de Wyvell et Berrigde (2000) selon le paradigme wanting sans liking avec les 2 manipulations :
But : tester la motivation à obtenir sans avoir la contribution du plaisir hédonique
3 phases :
- Conditionnement pavlovien : l’animal apprend à associer un stimulus neutre avec de la nourriture agréable
- Conditionnement instrumental : l’animal apprend à associer une action (presser sur un levier) avec une récompense
- Test transféré : on présente à l’animal les stimuli associés avec la récompense et on voit combien de fois il presse le stimulus non associé avec la récompense (le levier)
–> On a une extinction de récompense au moment du test
- Manipulation : micro-injection d’amphétamine dans le nucleus accumbens –> stimule la dopamine
Rslt :
- Augmentation du nombre de pression seulement quand le rat est en présence de SC+ (= stimulus associé à la récompense)
- La stimulation dans le cerveau n’a pas vraiment eu d’impact sur la motricité mais seulement sur le processus motivationnel
Autre manipulation : micro-injection d’amphétamine dans le nucleus accumbens (stimule l’activité dopaminergique dans le striatum ventral). On mesure les réactions hédoniques.
Rslt :
- L’augmentation de la consommation de récompense induite par la stimulation dopaminergique indépendante du plaisir hédonique est explicable par une augmentation de la composante motivationnelle (wanting)
- En manipulant le niveau de dopamine dans les noyaux sous-corticaux il est possible de faire en sorte que les rats investissent plus d’effort (wanting) pour obtenir une récompense qu’ils aiment moins (liking)
- Ce type d’injection n’a pas d’impact sur le plaisir ressenti
Expliquer l’expérience de Pecina et al (2006) :
On injecte des micro-injections de CRF (cortisol chez l’être humain) de stress dans les nucleus accumbens. On mesure le transfer test.
Rslt :
- L’induction d’un état de stress augmente la motivation à obtenir une récompense, même si cette dernière n’est jamais consommée/obtenue pendant à la fin
- Le stress augmente directement la motivation à obtenir une récompense sans passer par le biais de ces propriétés hédoniques
Que peut-on donc en conclure à partir de ces études de Wyvell et Berrigde (2000) et de Pecina et al (2006)?
Le traitement des stimuli de récompense n’est pas unitaire mais il implique plusieurs composantes (wanting et liking). Ces dernières reposent sur des soubassement neuronaux différents, ont des fonctions différentes et peuvent être dissociées en les manipulant (niveau de dopamine mesolimbique, l’état de stress physiologique).
Il est donc possible d’être motivé à investir de l’effort pour obtenir une récompense qu’on apprécie pas, et de ne pas être motivé à investir de l’effort même si une récompense qu’on aime est facilement disponible.
Expliquer l’expérience de Talmi et al (2008) :
Reprend le paradigme des 3 phases mais on l’adapte à l’être humain avec IRM.
Rslt : augmentation du nb de pression en présence du stimulus associé à la récompense par rapport à présence du stimulus non associé.
–> La mobilisation de l’effort induite par la perception d’un stimulus associé à la récompense (wanting) est sous-tendue par des activités neuronales influencées par le système dopaminergique. Ce qui est cohérent avec les observations faites dans les études conduites sur les rats