190- Lupus érythémateux dissémié Flashcards

1
Q

Définition du lupus érythémmateux disséminé (=LED) :

A

Le lupus érythémateux disséminé (LED) ou lupus systémique est une maladie systémique auto-immune :

  • systémique car il peut toucher plusieurs organes ;
  • auto-immune car cette maladie est secondaire à une activation du système immunitaire contre les antigènes du soi.
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2
Q

Physiopathologie du LED (= Lupus érythémateux disséminé) :

A

Le LED s’accompagne d’une hyperactivité lymphocytaire T et B conduisant à la production d’auto-anticorps dirigés contre de nombreux auto-antigènes, intracellulaires pour la plupart.

  • La liaison des auto-anticorps aux antigènes cibles s’effectue soit dans les tissus où l’antigène est présent soit forme des complexes immuns circulants se déposant secondairement dans les organes cibles. Ces processus inflammatoires sont responsables des lésions tissulaires.

=> Des facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux contribuent au déclenchement et à l’entretien de la maladie.

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3
Q

Facteurs de risque de LED :

A

- Facteurs génétiques : Le risque de développer un lupus chez un jumeau monozygote d’un malade lupique est de 30-50 %.

=> Le lupus systémique n’est pas monogénique. Plusieurs gènes ou loci ont été impliqués.

  • Facteurs hormonaux :
    En témoignent : la prévalence féminine, le rôle déclenchant de la grossesse ou des traitements inducteur de l’ovulation et de la pilule œstroprogestative.

- Facteurs environnementaux : Il s’agit du rôle déclenchant de certains médicaments, des rayons ultraviolets, voire de certaines infections virales.

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4
Q

Epidémiologie du LED :

  • Rang
  • Fréquence
  • Incidence
  • Prévalence
  • Incidence et prévalence de l’atteinte rénale
  • Sex ratio
  • Terrain
  • Ethnie
A
  • Le LED est une des connectivites les plus fréquentes
  • mais demeure une maladie rare :
  • incidence du lupus 4 pour 100 000/an ;
  • prévalence du lupus 40 pour 100 000 ;
  • incidence de l’atteinte rénale 0,4 pour 100 000/an ;
  • prévalence de l’atteinte rénale 4 pour 100 000.
  • Le LED survient 9 fois sur 10 chez la femme.
  • Il débute généralement chez la femme en période d’activité ovarienne (fréquence maximum entre 10 et 40 ans).
  • La prévalence est plus élevée chez les sujets non caucasiens (noirs et asiatiques).
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5
Q

Diagnostic du LED :

A

= 4 Critères de l’ARA ou néphropathie lupique démontrée par la PBR + FAN et/ou anti-ADN

=> Le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments clinico-biologiques

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6
Q

Critères diagnostics de l’ACR : (11)

A

1) Éruption malaire en aile de papillon.
2) Éruption de lupus discoïde.
3) Photosensibilité.
4) Ulcérations buccales ou nasopharyngées.
5) Polyarthrite non érosive.
6) Pleurésie ou péricardite.
7) Atteinte rénale : protéinurie > 0,5/j ou cylindres d’hématies ou de leucocytes.
8) Atteinte neurologique : convulsion ou psychose.
9) . Atteinte hématologique :

  • anémie hémolytique,
  • ou leucopénie < 4 000/mm3 à 2 reprises,
  • ou lymphopénie < 1 500/mm3 à 2 reprises, y ou thrombopénie < 100 000/mm3.
  1. Auto-anticorps :
  • anti-ADN,
  • ou anti-Sm,
  • ou anticoagulant circulant de type lupique ou anticorps anti-cardiolipine
  • ou fausse sérologie syphilitique (VDRL+ et TPHA-).
  1. Présence de FAN (sans médicament inducteur).
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7
Q

Manifestations cutanées du LED : + prévalence :

A
  • Dans : 50-80% des cas.

=> Elles inaugurent l’affection une fois sur quatre.

On distingue les lésions cutanées du LED (lupus aigu et lupus subaigu) des lésions du lupus cutané chronique (lupus discoïde, lupus tumidus, lupus engelure et paniculite lupique) qui est une maladie essen- tiellement dermatologique.

  • Les lésions cutanées du lupus érythémateux disséminé :

* Éruption érythémateuse ou maculo-papuleuse, finement squameuse, non prurigineuse, prédominant sur les zones exposées (visage, décolleté, membres). L’éruption malaire en vespertilio (chauve-souris) ou en ailes de papillon est la manifestation cutanée la plus évocatrice du LED.

* Une alopécie diffuse plus ou moins marquée avec cheveux fins et fragiles est fréquente.

* Ulcérations buccales, génitales.

* Signes de vascularite ou de thrombose (SAPL) : purpura, nécrose distale des extré- mités, livédo, ulcère…

  • Les lésions cutanées du lupus chronique (non systémique),

* Ex : Lupus discoïde : érythème circonscrit avec un aspect papulo-squameux en périphérie et dont le centre subit une évolution atrophique.

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8
Q

Signes histologiques de l ‘atteinte cutanée du LED :

A

=> Figure 1B page 186 :

L’immunofluorescence directe permet de mettre en évidence des dépôts d’IgG et de complément à la jonction dermo-épidermique dans 50-100 % des cas lorsque la biopsie est réalisée en peau malade, et dans 50 % des cas en peau saine non exposée. En peau saine, cet examen est très discriminatif et peut-être un outil du diagnostic (figure 1B).

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9
Q

Manifestations articulaires du LED : + prévalcne :

A

=> Elles sont retrouvées dans 90-100 % des cas.

=> Il peut s’agir de simples arthralgies (25 %) ou d’arthrites vraies (71 %) :

  • polyarthrite ou oligoarthrite souvent bilatérale et symétrique avec par ordre de fréquence : main interphalagienne proximale > métacarpo-phalangienne, (Inter- phalagienne distale possible) > poignet > genoux > chevilles > coudes > épaules ;
  • les déformations sont rares ; elles sont dues à des luxations (et non à une destruc- tion) qui peuvent simuler celles de la polyarthrite rhumatoïde (mains de Jaccoud) ;

=> les radiographies ne montrent pas de destructions articulaires.

  • Ténosynovites et ruptures tendineuses.
  • Ostéonécroses aseptiques.
  • Myosite/myalgies.
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10
Q

Prévalence de l’atteinte r éanel du LED:

A

La fréquence de l’atteinte rénale est estimée entre 10 et 20 % en France (variabilité géographique avec plus de 50 % en Asie ou en Amérique Centrale).

Dans 99 % des cas, l’atteinte rénale du lupus est glomérulaire.

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11
Q

Signes cliniques de l’atteinte rénale du LED + dépistage :

A

=> L’atteinte rénale est le plus souvent asymptomatique. Sa détection est basée sur la recherche d’une protéinurie qui doit être systématiquement recherchée par une bandelette urinaire ou une évaluation du rapport protéinurie/créatininurie sur échantillon d’urine tous les 6 mois au cours du suivi d’une maladie lupique.

  • Dans 50 % des cas, l’atteinte rénale apparaît au cours de la première année de la maladie. Parfois, elle est inaugurale.

=> Il faut rechercher systématiquement une maladie lupique lorsqu’un syndrome glomérulaire est découvert chez une femme en période d’activité ovarienne +++.

  • La fréquence de l’atteinte rénale est accrue au cours de lupus présentant des signes d’activité immunologique (titres d’anticorps anti-ADN ou anti-nucléosomes élevés, hypocomplémentémie de consommation par la voie classique : baisse du C4, du C3 et du CH50).
  • Le tableau comporte une protéinurie glomérulaire (parfois minime : significative dès 0,5 g/g de créatininurie ou 0,5 g/j).
  • Dans 30 % des cas, la glomérulopathie lupique est révélée par un syndrome néphrotique presque toujours impur (hématurie et/ou HTA et/ou insuffisance rénale).
  • L’hématurie microscopique est inconstante.
  • Une insuffisance rénale rapidement progressive peut survenir voire un syndrome deglomérulonéphrite rapidement progressive.
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12
Q

indication de la ponction biopsie rénale dans le LED :

A

Au cours d’une maladie lupique, la présence :

  • d’une protéinurie isolée ≥ 0,5 g/j (ou 0,5 g/g de créatininurie)
  • d’une hématurie microscopique associée à une protéinurie ;
  • d’un syndrome néphrotique ;
  • d’une insuffisance rénale ;

=> doit faire réaliser une ponction biopsie rénale (PBR). La PBR permettra d’identifier l’une des 6 classes de GN lupique. Chaque classe de GN lupique a un pronostic et un traitement différent.

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13
Q

Classifcaition des GN lupiques : (6 classes) :

A

=> Tableau 1 page 188

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14
Q

Définition des corps hématoxyliques de Gross :

A

Les corps hématoxyliques de Gross : rarement trouvés et seulement dans les cas florides, c’est la seule lésion pathognomonique du lupus.

= Ce sont des débris nucléaires dans les zones de prolifération.

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15
Q

Définition des dépots immuns :

A

Les dépôts immuns sont des complexes immuns contenant de l’IgG+++, IgM, IgA, C3, C4, et C1q. Ils sont identifiés par l’immunofluorescence.

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16
Q

Définition de l’aspect en wire-loops :

A

Aspect en wire-loops : lorsque les dépôts sous-endothéliaux (ou endo-membraneux) sont abondants, ils épaississent la paroi capillaire, donnant un aspect d’anses de fil de fer (wire-loops en anglais) (Figure 4A et D).

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17
Q

Classification des GN lupiques en fonction de la localisation des dépots immuns :

A

Les dépôts immuns sont toujours mésangiaux :

  • seuls dans les classes I et II ; Figure 3B ,
  • ± sous-endothéliaux (wire loops) = classes IIIA et IVA ; Figure 4A et B
  • ± intracapillaires (pseudo-thrombi-intracapillaires) = classes IIIA et IVA
  • ± extramembraneux. = classe V ; figure 3D
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18
Q

Lésions actives des GN lupiques :

A

prolifération endo-capillaire (Figure 4C), croissant cellulaire (Figure 4D), corps hématoxyliques de Gross, nécrose fibrinoïde, dépôts sous-endo- théliaux (aspect en wire-loops (Figure 4A et D) ± pseudo-thrombi intra-capillaires).

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19
Q

Lésions chroniques des GN lupiques :

A

croissant fibreux, glomérulosclérose = cicatrice des lésions actives.

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20
Q

Calssficiations des GN lupiques en fonction des lésions actives ou chroniques :

A

La détection de lésions actives ou chroniques fait classer la GN lupique en classe III ou IV.

  • Si moins de 50% des glomérules sont concernés il s’agit d’une classe III,
  • si 50% ou plus le sont il s’agit d’une classe IV.
  • S’il n’y a que des lésions actives il s’agit d’une classe IIIA ou IVA,
  • s’il n’y a que des lésions chroniques il s’agit d’une IIIC ou d’une IVC,
  • si des lésions actives et chroniques co-existent il s’agit d’une IIIA/C ou d’une IVA/C.
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21
Q

Les lésions hgroniques d’une GN d’une calsses IV sont segmentaires ?

A

=> FAUX pas toujours : Pour les GN classes IV, l’atteinte par les lésions actives ou chroniques peut être segmentaire (S ; une partie du glomérule), globale (G ; l’ensemble du glomérule).

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22
Q

Définition des GN classse V pures et associées :

A
  • Les GN classes V peuvent être « pures » avec des dépôts extramembraneux (et tout au plus une atteinte mésangiale) (figure 3C et 3D)
  • Les GN classe V peuvent aussi être combinées à des GN classes III ou IV, on parle de GN classe III+V ou IV+V,

=> leur pronostic et leur traitement sont alors ceux des III et IV

23
Q

Ttt des GN lupiques :

A

-Seules les GN avec des lésions actives (IIIA, IIIA/C, IVA, IVA/C) nécessitent un traitement d’induction puis un traitement d’entretien.

=> Les GN de classe IIIC et IVC ne nécessitent pas de traitement spécifique.

  • Le traitement d’induction a pour objectif la rémission définie par la disparition de l’insuffisance rénale et de la protéinurie.
  • Le traitement d’entretien a pour objectif la prévention des récidives.

=> Mycophénolate Mofétil et cyclophosphamide : une information concernant les risques tératogènes du produit et la nécessité d’une contraception efficace sont obligatoires.

24
Q

Critères de mauvais p ronostic rénal : (7-

A
  • début avant 15 ans ;
  • sujet non caucasien ;
  • classe IIIA et IVA en l’absence de traitement ;
  • lésions chroniques sévères à l’histologie ;
  • insuffisance rénale initiale ;
  • non-réponse au traitement : persistance des signes de néphropathie (persistance de la protéinurie) ;
  • rechute rénale.
25
Q

Evolution de la GN lupiques :

A
  • 20-25 % des néphropathies lupiques évoluent vers l’insuffisance rénale terminale.
  • La mortalité associée aux GN de classe III et IVA est de moins de 15 % à 10 ans (elle était de plus de 80 % à 2 ans à la fin des années 60).
  • Le lupus « s’éteint » le plus souvent après le début de l’épuration extrarénale.

=> La récidive sur le greffon rénal est rare (< 5 %).

26
Q

Manifestations neuropsychiatriques du LED : + diagnsotic + DD

A
  • Crise convulsive motrice généralisée.
  • Déficits moteurs centraux (hémiplégie, monoplégie), myélite transverse.
  • Atteinte des nerfs crâniens.
  • Neuropathies périphériques, plus rares : mono/multinévrite, polynévrite, syndrome de Guillain-Barré.
  • Méningite aseptique.
  • Troubles psychotiques et autres manifestations psychiatriques (syndrome dépressif, anxiété…).

=> Le diagnostic des atteintes neurologiques centrales est clinique le plus souvent. La PL montre des anomalies dans un tiers des cas (hyperprotéinorachie, présence de lymphocytes ou polynucléaires en nombre modéré, parfois hypoglycorachie sans infec- tion). Les lésions de vascularite cérébrale peuvent être mises en évidence par l’IRM.

=> Les diagnostics différentiels principaux sont les atteintes neurologiques centrales du syndrome des APL (SAPL) et les complications infectieuses des traitements.

27
Q

Manifestation cardiovasculaire du LED :

A
  • Péricardite (sérite) (20 % des cas), très corticosensible.
  • Myocardite : trouble du rythme, trouble de la conduction, insuffisance cardiaque.
  • Endocardite : endocardite dite de Liebmann et Sacks. Très souvent associée à la présence d’anticorps anti-phospholipides (APL). Elle peut se traduire par un souffle vasculaire. Elle peut se compliquer d’une greffe oslérienne.
  • HTA, surtout en cas d’atteinte rénale du lupus ou du syndrome des APL.
  • Syndrome de Raynaud (20-30 % des cas).
  • Phlébo-thromboses, compliquant un SAPL, un syndrome néphrotique, ou une autre thrombophilie.
  • Athérosclérose accélérée favorisée par la corticothérapie, le syndrome inflammatoire, voire les anticorps anti-phospholipides, voire le lupus lui-même. Survient après plusieurs années d’évolution de la maladie. L’insuffisance coronarienne est au premier plan.
28
Q

Manifestations respiratoires du LED :

A
  • Pleurésie (sérite) (25-50 %) : exsudative et lymphocytaire ; très corticosensible, doit faire éliminer une origine infectieuse ou une embolie pulmonaire.
  • Pneumonie lupique non infectieuse (très rare).
  • Hémorragie intra-alvéolaire.
  • HTA pulmonaire.
  • Embolie pulmonaire en cas de SAPL associé.
29
Q

Manifestationo digestif du LED :

A
  • Ascite (sérite),
  • pancréatite,
  • perforation intestinale par vascularite mésentérique,
  • cholécystite acalculeuse.
30
Q

Manifestations hématologiques du LED :

A
  • Adénopathies (20-60 %), splénomégalie (10-20 %).
  • Anémie :
  • inflammatoire le plus souvent ;
  • hémolytique avec Coombs positif (rare) ;
  • microangiopathie thrombotique (très rare) ;
  • érythroblastopénie (très rare).
  • Leucopénie (20-80 %) ; Le plus souvent il s’agit d’une lymphopénie.
  • Thrombopénie :
  • aiguë, périphérique : auto-immune avec test de Dixon positif, microangiopathie thrombotique (très rare) ;
  • chronique au cours du SAP
  • Syndrome d’activation macrophagique.
31
Q

Risque si LED et grossesse :

A

Le risque d’avortement spontané, de mort fœtale, d’accouchement prématuré et de pré-éclampsie est augmenté chez les malades lupiques.

  • Le risque de BAV chez le nouveau-né est augmenté en cas de présence d’auto–anti- corps anti-SSA chez la mère.
  • Le risque d’accident obstétrical augmente avec la présence d’anticorps anti-phopho- lipides et est élevé en cas de syndrome des anti-phospholipides.
32
Q

Prévention des complications du LED pendant la grossesse :

A
  • Le risque de poussée du lupus est augmenté pendant la grossesse et en post-partum, surtout si la grossesse survient alors que le lupus n’est pas contrôlé.
  • Il faut recommander d’ajourner les projets de grossesse jusqu’à au moins un an après la mise en rémission des formes sévères de la maladie. En attendant il faut envisager une contraception efficace. Les œstrogènes sont contre-indiqués car ils risquent de déclencher une poussée de la maladie. La contraception fait donc appel en priorité aux progestatifs de synthèse.
  • Les grossesses doivent être programmées et faire l’objet d’un suivi étroit (grossesse à risque) et multidisciplinaire (suivi spécifique). Elles nécessitent l’adaptation du traitement avec des médicaments compatibles (stéroïdes, azathioprine (Imurel®), ciclosporine et hydroxychloroquine sont compatibles), l’arrêt des médicaments tératogènes (cyclophosphamide, mycophénolate mofétyl (MMF) depuis 3 mois, IEC dès la grossesse connue…) et l’adjonction de traitement (aspirine à faible dose, anticoagulant en cas de SAPL).
33
Q

Signes biologiques généraux du LED :

A
  • Au cours des poussées du lupus, il existe presque toujours un syndrome inflammatoire avec augmentation de la VS et anémie inflammatoire.
  • La CRP s’élève peu. Son augmentation doit faire rechercher une complication infec- tieuse.
  • L’électrophorèse des protéines plasmatiques peut montrer une hypoalbuminémie, une hyperalpha2 et une hypergammaglobulinémie.
34
Q

Autoanticorps possiblement présent si LED :

A
  • Les anticorps anti-noyaux (FAN = facteurs anti-nucléaires) : La fluorescence peut être homogène, périphérique ou mouchetée. Leur présence à titre significatif (> 1/160e) est constante mais peu spécifique.

=> En effet, ces anticorps sont retrouvés dans de nombreuses autres pathologies dysimmunitaires. Ils ont une valeur diagnostique mais sont de peu d’intérêt au cours du suivi (titre non corrélé aux poussées).

  • La présence d’anticorps anti-ADN natif (anti-ADN double brin ou bicaténaire) est moins fréquente (60-85 %) mais très spécifique du LED. Ils se recherchent par le test radioimmunologique de FARR, l’immunofluorescence sur Crithidia luciliae, ou en test ELISA. Leur titre s’élève avec _l’activité du lupus e_t en particulier l’atteinte rénale. Ils constituent un outil de suivi, et en particulier de l’atteinte rénale.
  • Les anticorps anti-Sm sont peu fréquents (20 %) mais très spécifiques du lupus.
  • De nombreux autres anticorps non spécifiques du lupus peuvent être rencontrés : anticorps anti-antigène nucléaires solubles (anti-SSA, anti-SSB, anti-RNP…), anticoagulant circulant, anti-plaquettes, anti-Ig (Facteur rhumatoïde), cryoglobulinémie, etc
35
Q

Caractéristiques de l’analyse du complément si LED :

A

Les poussées lupiques sont très souvent associées à une activation de la voie classique du complément: chute du C4, du C3 et du CH50. Leur dosage est donc un outil de suivi. (Une diminution isolée en C4 peut toutefois être le seul témoin d’un déficit constitutionnel en C4).

36
Q

Médicaments pouvant induire un lupus = lupus induit = lupus médicamenteux :

A

L’administration prolongée de certains médicaments peut induire un lupus (isoniazide, minocycline, phénothiazines, b-bloquant, quinine, phénytoïne, propylthiouracile, anti-TNF, interferon a).

37
Q

Signes cliniques des lupus induits :

A

=> La symptomatologie peut associer manifestations générales, atteintes rhumatologiques, atteintes cutanées, et atteintes péricardiques ou pleuro-pulmonaires.

  • Les atteintes rénales et neurologiques sont exceptionnelles.
38
Q

Pathologies associées au LED :

A
  • un syndrome de Gougerot-Sjögren ;
  • une cryoglobulinémie ;
  • une connectivite mixte dont le syndrome de Sharp, les formes associant lupus-polymyosite ou lupus-sclérodermie.
39
Q

Critères de sévérité du LED : (3)

A
  • de début pédiatrique ;
  • chez les sujets non caucasiens ;
  • chez les hommes.
40
Q

Evolution des LED : + taux de survie

A

=> Le LED est une maladie chronique qui évolue par poussées de gravité variable. Entre les poussées, les phases de rémission sont plus ou moins longues.

++ de complications duent au traitement

  • L’activité de la maladie s’atténue après la ménopause ou le recours à un traitement de suppléance de l’insuffisance rénale (dialyse, transplantation rénale).
  • Sans traitement, le lupus systémique met en jeu le pronostic vital. Historiquement les glomérulonéphrites prolifératives avec activité (classe IVA d’aujourd’hui) étaient associées à une mortalité > 90 % 2 ans après leur diagnostic.

- Le taux de survie à 5 ans est supérieur à 90 %.

- Le taux de survie à 20 ans est de 80 %.

41
Q

Principales causes de mortalité précoce et tardive des LED :

A

=> Les causes de mortalité précoce sont :

  • poussées lupiques incontrôlées ;
  • thromboses (SAPL) et autres manifestations cardiovasculaires (athérosclérose) ;
  • infections (complication du traitement).

=> La principale cause de mortalité à long terme est

  • cardiovasculaire (infarctus et acci- dent cérébral vasculaire).
  • L’athérosclérose accélérée est en partie liée à l’utilisation des corticoïdes.
  • Viennent ensuite les cancers et les infections.
42
Q

Principales causes de morbidité à long terme du LED : (7)

A
  • une nouvelle poussée de la maladie ;
  • une séquelle d’une poussée (insuffisance rénale chronique, hémiplégie…) ;
  • maladies cardiovasculaires (AVC, angor…) ;
  • atteintes osseuses (ostéoporose, fracture, ostéonécrose aseptique…) ;
  • susceptibilité aux infections ;
  • trouble de la mémoire ;
  • néoplasie (pas de lien direct avec le lupus).
43
Q

Ttt de fond et des formes mineures cutanéo-articulaires de LED :

A

=> Il repose sur les anti-malariques de synthèse ; hydroxychloroquine (PLAQUENIL®) qui nécessite une surveillance ophtalmologique.

  • L’atteinte articulaire est accessible aux AINS.

=> En cas de résistance de l’atteinte articulaire au traitement AINS-hydroxychloroquine, une corticothérapie complémentaire à faible dose est associée. En cas de corticodé- pendance, un traitement par belimumab peut être discuté.

=> En cas de résistance de l’atteinte cutanée au traitement par hydroxychloroquine, un traitement dermatologique spécifique tel que la thalidomide est associé.

=> Hydroxychloroquine et corticothérapie à faible posologie constituent le traitement de fond pour contrôler et prévenir les rechutes de ces formes ainsi que celle des formes plus sévères.

44
Q

Ttt des fomes viscérales du LED :

A

Il comprend deux étapes :

=> Un traitement d’induction qui doit être suffisamment efficace pour contrôler une poussée aiguë et éviter décès et séquelles.

Ce traitement comprend en général des corticoïdes per os à forte dose (prednisone CORTANCYL® 0,5 à 1 mg/kg/j) et parfois des perfusions intraveineuses de methylprednisolone (15 mg/kg).

Dans les formes viscérales graves (par exemple les glomérulonéphrites de classe III ou IV avec activité, certaines atteintes neurologiques) un immunosuppresseur est associé aux corticoïdes : cyclophosphamide (ENDOXAN®) par voie iv discontinue ou mycophénolate mofétil (CELLCEPT®) per os.

Le traitement d’induction dure plusieurs mois (3 à 6 mois) au cours desquels la posologie des corticoïdes est progressivement diminuée.

=> Un traitement d’entretien qui fait suite au traitement d’induction. Son but est de prévenir les rechutes.
Il associe :

  • de l’hydroxychloroquine (PLAQUENIL®),
  • un immunosuppresseur (en cas d’utilisation d’un immunosuppresseur pendant la phase d’induction) type azathioprine (IMUREL®) ou mycophénolate mofétil (CELLCEPT®). Le traitement d’entretien est poursuivi plusieurs années,
  • une corticothérapie à faible dose si nécessaire.
45
Q

Mesures associées aux ttt du LED :

A
  • Photoprotection +++.
  • Prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire (HTA, dyslipidémie, tabac…).
  • Prévention des complications de l’immunodépression (vaccination contre le pneu- mocoque, contre la grippe, traitement des foyers infectieux).
  • Prévention des complications de la corticothérapie (régime désodé et sans sucre rapide, vitamine D + calcium ± biphosphonate).
  • Contraception sans œstrogène : progestatifs (acétate de chlomadinone, LUTERAN®) en période de poussée ou en cas d’utilisation de médicament tératogène (thalidomide, mycophénolate mofétil, cyclophosphamide, IEC, ARAII…).
  • Programmation et encadrement des grossesses.
  • Soutien psychologique.
  • Déclaration ALD.
  • Éducation thérapeutique.
46
Q

Suivi du LED après ttt :

A
  • La surveillance est clinique et biologique, systématique, à vie, en milieu spécialisé.
  • Une réascension du titre de certains auto-anticorps (anti-ADN) et une diminution du complément en période de rémission doivent faire craindre une rechute, et doivent inciter à rapprocher la surveillance clinique.
  • Une réapparition d’une protéinurie ou son ascension en cas de protéinurie résiduelle chronique ± une hématurie ± une insuffisance rénale doivent être recherchées au moins tous les 6 mois. Toute anomalie devra faire (re-)envisager une biopsie rénale.
47
Q

Définition du SAPL :

A

Le SAPL est défini par l’association de :

  • thromboses artérielles ou veineuses et/ou d’événements obstétricaux (avortements à répétition, mort fœtale, éclampsie…) ;
  • et des anticorps antiphospholipide de type anticoagulant circulant lupique ou anticardiolipine, ou anti-b2GPI, retrouvés à au moins deux reprises espacées de 12 semaines.
48
Q

Association entre SAPL et LED :

A

Le lupus est parfois associé à un SAPL, chez 10 à 15 % des patients, à l’inverse, le SAPL peut être associé au LED ou à une autre connectivite, ou être isolé (SAPL primaire). Lorsqu’elles sont associées, les deux maladies sont indépendantes.

49
Q

Signes c liniques du SAPL :

A
  • Le SAPL peut donner de nombreuses autres manifestations, en particulier cutanées (livedo) ou cardiaques (valvulopathies surtout mitrales).
  • Le SAPL a une forme suraigüe : le syndrome catastrophique des anti-phospholipides. Il s’agit de trois atteintes du SAPL (l’atteinte thrombotique de trois organes) surve- nant en moins d’une semaine. Il comprend souvent une atteinte de la vascularisation artérielle distale (artériolaire) et en particulier une atteinte rénale dans 90% des cas. La mortalité à court terme est élevée : 30 à 50%.
50
Q

Lésions réanles associées au SAPL : (3)

A
  • une néphropathie vasculaire aiguë proximale : des thromboses des artères ou des veines rénales ;
  • et/ou une néphropathie vasculaire distale aiguë de type microangiopathie throm- botique qui peut s’intégrer à un syndrome catastrophique des anti-phospholipides
  • et/ou une néphropathie vasculaire chronique.
51
Q

Ttt du SAPL :

A
  • un traitement symptomatique de ses complications (traitement anti-hypertenseur en cas d’HTA secondaire à une atteinte rénale, traitement local des manifesta- tions cutanées…) ;
  • un traitement assurant la prophylaxie secondaire des nouvelles manifesta- tions vasculaires : traitement anticoagulant à vie pour prévenir les nouveaux accidents thrombotiques
  • programmation et prise en charge spécialisée des grossesses, antiaggrégation plaquettaire et anticoagulation pendant les grossesses qui peuvent être interrompues à 6 semaines de post-partum en cas de SAPL obstétrical seul (sans thromboses)

=> le syndrome catastrophique des anti-phospholipides nécessite une prise en charge spécialisée, initialement soins intensifs ou en réanimation, une anticoagulation efficace, des échanges plasmatiques ou des IVIg, une corticothérapie voire un traitement immunosuppresseur en cas de lupus associé, en plus du traitement symptomatique des atteintes d’organes.

52
Q

Résumé des manifestations cliniques du LED :

A

=> Fivche flash page 198 tableau

53
Q

Résumé du ttt du LED :

  • Moyens
  • Ttt de fond
  • Ttt d’induction
  • Ttt d’entrtien
  • Indication selon la forme
A

‰- Moyens : AINS, hydroxychloroquine, corticostéroïdes, immunosuppresseurs (cyclophosphamide, MMF, azathioprine), biothérapies (rituximab, belimumab).

  • Traitement de fond : hydroxychloroquine et parfois corticoïdes à faible dose
  • Traitement d’induction : stéroïdes à forte dose et immunosuppresseurs (cyclophosphamide et MMF)

‰

  • Traitement d’entretien : stéroïdes à faible dose et immunosuppresseur (Azathioprine ou MMF)

‰

  • Indications :
  • formes mineures : traitement de fond ± AINS ;
  • formes viscérales peu graves (ex : sérite) : traitement de fond + corticothérapie intermédiaire voire à forte dose, transitoire
  • formes viscérales graves : traitement de fond + traitement d’attaque puis traitement -d’entretien
54
Q

Fiche flash :

A

=> pages 198 et 199