Virus du papillome humain et ses complications Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que le VPH?

A

Le VPH est un petit virus (55nm) à ADN dont le génome circulaire contient 7900 paires de bases. Parmi les sérotypes (souches) différents de VPH, certains auront un tropisme cutané (p.ex. verrues vulgaires, verrues plantaires) alors que les autres auront un tropisme muqueux.

Au sein des virus à tropisme muqueux, certains se logeront préférentiellement dans la sphère ano-génitale alors que d’autres infecteront davantage la sphère ORL.

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2
Q

Quelle est l’épidémiologie du VPH?

A

Il ne fait plus aucun doute que l’infection au VPH est de loin l’ITSS la plus répandue. Au moins 10% de la population est porteuse et la prévalence grimpe jusqu’à 60% au sein de certains groupes à haut risque. Les infections nouvelles au VPH sont beaucoup plus rares après l’âge de 30 ans, mais la persistance virale est beaucoup plus fréquente.

Le risque à vie d’une femme sexuellement active de contracter un jour le VPH est estimé entre 70-85%. Rappelons que la transmission du VPH se fait habituellement par voie sexuelle.

Le port du condom offre une protection limitée, car les VPH peuvent se transmettre par contact avec des régions génitales non couvertes par le condom (INSPQ).

Le spectre des conditions cliniques gynécologiques associées au VPH est très vaste. L’infection au VPH peut être totalement asymptomatique comme hautement problématique avec un risque de transformation néoplasique.

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3
Q

Quels sont les facteurs de risque de contracter le VPH?

A
  1.  Le jeune âge aux premières relations sexuelles
  2.  Un grand nombre de partenaires sexuels
  3.  L’acquisition d’une autre ITSS concomitante
  4.  Les conditions d’immunosuppression
  5.  Les rapports sexuels ano-génitaux
  6.  Un nouveau partenaire sexuel
  7.  Le tabagisme actif
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4
Q

Comment se transmet le VPH?

A

L’infection au VPH nécessite un contact humain-humain. L’épithélium des muqueuses sert de barrière au virus, mais un très simple bris permet son introduction au sein de son hôte. Une fois introduit dans les cellules, le virus gardera sa forme épisomale (circulaire) jusqu’à son élimination par le système immunitaire de l’hôte. Durant cette période, la personne infectée pourra être asymptomatique ou encore présenter des lésions cliniques.

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5
Q

Les virus qui touchent la région génitale (et anale) sont classés selon leur potentiel oncogénique (cancéreux). Quelles sont les différentes classes?

A

Les VPH à bas risques sont ceux qui donneront des infections transitoires, bien que parfois très désagréables, mais avec très peu de risque de transformation cancéreuse. Les VPH 6 et 11 sont les deux plus grands joueurs dans cette catégorie.

Les lésions classiques induites par ces deux virus sont:

  • les condylomes,
  • les lésions intra-épithéliales de bas grade sur le vagin ou le col utérin,
  • la papillomatose laryngée.

Les VPH à haut risque les plus prévalents sont les sous-types 16 et 18. Ce sont les deux types viraux les plus communément retrouvés dans les lésions de grade élevé sur le col utérin et les plus impliqués dans la genèse du cancer du col. Les VPH à haut risque induisent également 40% des cancers vulvaires.

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6
Q

Quels sont les sérotypes de VPH “cutanés” ?

A
  • Verrues vulgaires: types 2 et 4
  • Verrues plantaires: type 1
  • Verrues du boucher: type 2 et 7
  • Verrues planes: 3 et 10
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7
Q

Quels sont les sérotypes de VPH “muqueux” ?

A

1. Tropisme pour les organes gynécologique et le larynx

  • La vulve
  • Le vagin
  • Le col utérin
  • L’anus
  • Les cordes vocales

2. Faible risque

  • 6, 11,
  • Traduction clinique:
    • Condylomes
    • Lésion de bas grade au col utérin
    • Papillomatose laryngée

3.Haut risque

  • 16,18,
  • Traduction clinique:
    • Lésion de haut grade(pré-cancéreuse)
      • sur le col utérin (CIN), la vulve (VIN), le vagin(VAIN) et l’anus (AIN)
  • Cancer du col utérin, du vagin, de la vulve et de l’anus
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8
Q

Quel est l’intervalle entre l’acquisition du virus et son expression?

A

L’intervalle entre l’acquisition du virus et son expression clinique varie. La personne atteinte pourra être asymptomatique (mais contagieuse) pour une période de trois semaines à plusieurs mois puis présenter des symptômes en fonction de l’endroit où s’est logé le virus.

La femme aux prises avec des condylomes pourra voir ou sentir les verrues tandis que d’autres sauront qu’elles ont été infectées suite à un résultat anormal au test Pap.

La majorité des femmes immunocompétentes qui reçoivent les traitements adéquats élimineront le virus en 5 à 6 mois pour les VPH à bas risque.

Les femmes porteuses d’un VPH à haut risque mettront en moyenne de 8 à 14 mois pour éliminer le virus. En cas d’échec à l’élimination, les VPH à haut risque auront la capacité d’intégrer leur génome à celui de l’hôte pour ensuite prendre le contrôle des signaux de croissance cellulaire des cellules infectées. Cette intégration du génome viral au génome de l’hôte est l’élément clé pour la transformation néoplasique d’une lésion induite par le VPH.

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9
Q

La présentation clinique d’un VPH peut être asx, une lésion intra-épithéliale du col utérin, une lésion du vagin, une lésion anale, une lésion de la vulve, ou un cancer. Quelle est la forme la plus fréquente?

A

L’infection asymptomatique est de loin la forme la plus fréquente de l’infection. Entre le moment de l’infection et les symptômes physiques, quelques semaines à quelques mois (même plus) peuvent s’écouler. Certaines personnes pourront même éliminer le virus sans n’avoir présenté aucune condition clinique.

Cependant, l’infection asymptomatique est associée avec une excrétion virale dans les sécrétions et les muqueuses. Il y a risque de transmission lors des rapports sexuels.

Les condylomes sont de petites verrues génitales dont 90% sont induites par les VPH 6 ou 11. Les condylomes peuvent se situer sur les petites et les grandes lèvres, dans le vagin, sur le col ainsi qu’à la région péri- anale. Elles sont souvent décrites comme des « crêtes de coq » vu leur allure surélevée. La charge virale à l’intérieur de la verrue est très élevée et le risque de transmission est très important (jusqu’à 25% après un seul rapport sexuel).

Plusieurs modalités de traitement existent :

  • acide trichloracétique,
  • cryothérapie (azote),
  • laser,
  • excision chirurgicale,
  • Imiquimod (Aldara ou Vyloma).

Plusieurs séances de traitement peuvent être nécessaires pour les éradiquer.

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10
Q

Pourquoi le col utérin est-il si sensible au VPH?

A

Le col utérin est un organe très sensible à l’infection au virus du papillome humain en raison de ses origines embryologiques et conséquemment son histologie très particulière.

Le revêtement périphérique du col est recouvert d’un épithélium squameux tandis que la région endocervicale est tapissée d’un épithélium glandulaire (ou cylindrique). Le passage d’un épithélium à l’autre se fait via une région appelée la « zone de transformation ».

Durant la vie foetale et l’enfance, la jonction entre l’épithélium squameux et glandulaire se situe distalement sur l’exocol. Après la puberté et l’acidification du vagin qui s’ensuit, la jonction entre les deux épithéliums migrera vers l’endocol. La zone qui se situe entre la zone de jonction originale et la nouvelle zone de jonction se nomme la zone de transformation. Dans cette zone de transformation, le rythme du renouvellement cellulaire est très rapide et propice à l’infection au VPH.

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11
Q

En quoi consiste le dépistage à l’infection au VPH sur le col?

A

Le dépistage de l’infection au VPH sur le col se fait via le test Pap qui consiste à prélever des cellules de l’exocol avec une spatule de bois (spatule de Ayre) et des cellules de l’endocol avec une petite brosse ou un coton-tige.

La recommandation actuelle est de commencer le dépistage à l’âge de 21 ans. Le dépistage est essentiel puisque l’infection du col au VPH est le plus souvent asymptomatique.

Les femmes qui reçoivent un résultat de test Pap anormal seront référées en clinique de colposcopie en fonction du degré d’anomalie de leur test. L’examen colposcopique permet une visualisation magnifiée du col et le prélèvement de biopsies si cela est nécessaire pour confirmer la nature de la lésion sur le col. La clinique de colposcopie possède aussi l’équipement nécessaire au traitement des lésions pré-cancéreuses.

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12
Q

Où sont principalement localisées les lésions au VPH sur le col?

A

L’infection du col utérin par le VPH se localisera préférentiellement sur l’épithélium squameux. Ces lésions sont appelées « Lésions intraépithéliales de bas grade (LIBG) ou de haut grade (LIHG ou LIGE) » selon le type d’infection sous-jacente.

Cependant, certains VPH à haut risque auront la capacité d’infecter la région glandulaire du col utérin et induire une lésion spécifique appelée « adénocarcinome in situ (AIS)».

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13
Q

À quoi ressemble une lésion au VPH de bas grade sur le col?

A

L’infection du col utérin par un VPH de bas risque (6 et 11 le plus souvent) se traduira soit par des atypies mineures (invisibles à l’oeil nu) ou encore par une lésion de bas grade dont les conséquences à long terme sont minimales.

Comme le virus est éliminé par le système immunitaire (souvent en moins de deux ans), aucun traitement n’est nécessaire. En conséquence, les lésions de bas grade ne requièrent qu’un suivi en colposcopie aux 6 mois, jusqu’à disparition de la lésion ou jusqu’à ce qu’elle se développe vers une lésion de haut grade qui nécessitera alors un traitement.

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14
Q

À quoi ressemble une lésion au VPH de haut grade sur le col?

A

En contrepartie, l’infection du col par un VPH à haut risque (dont 16 et 18) est beaucoup plus encline à induire une lésion de haut grade. En l’absence d’un traitement efficace, on estime qu’une lésion de haut grade présente un risque de transformation néoplasique de 20 à 40%.

L’intervalle attendu entre l’infection au VPH de haut risque et la transformation néoplasique est de 10 ans (temps nécessaire à l’intégration du génome viral à celui de l’hôte). Cependant, des délais aussi courts que 12 à 18 mois ont également été recensés.

La progression d’une lésion de bas grade en lésion de haut grade est un phénomène beaucoup plus controversé. Comme les origines virologiques de ces deux lésions sont différentes, la progression d’une lésion de bas grade semble peu probable. Cependant, comme les phénomènes de co-infection par deux virus différents en même temps ou encore de réinfection par un autre virus sont possibles, on peut avoir l’impression qu’une lésion progresse.

Une fois le VPH bien établi sur le col utérin sous forme de lésion intra-épithéliale, il est beaucoup moins transmissible.

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15
Q

À quoi ressemble les lésions vaginales causées par le VPH?

A

(VAIN-vaginal intraepithelial neoplasia)

Bien que beaucoup moins sensible au VPH, le vagin peut aussi être infecté. Des lésions de bas grade et de haut grade peuvent s’y retrouver.

Le risque de transformation néoplasique est faible, mais les lésions de haut grade nécessitent un traitement, au laser le plus souvent.

Lésions blanches, verruqueuses, sessiles.

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16
Q

À quoi ressemblent les lésions anales causées par le VPH?

A

(AIN-anal intraepithelial neoplasia)

Le revêtement histologique du canal anal présente de grandes similitudes au col utérin le rendant aussi vulnérable à l’infection au VPH. Le revêtement extérieur est tapissé par un épithélium squameux et ce dernier rejoint l’épithélium glandulaire endo-anal.

La zone de transformation permet le passage d’un épithélium à l’autre. On y retrouve conséquemment les mêmes types de lésions que sur le col (lésions de bas grade et de haut grade) avec un risque de transformation néoplasique comparable pour les lésions de haut grade.

Les rapports sexuels ano-génitaux représentent le facteur de risque le plus important pour l’infection endo-anale au VPH.

17
Q

À quoi ressemblent les lésions vulvaire de VPH?

A

(VIN-vulvar intra epithelial neoplasia)

Les petites et les grandes lèvres peuvent aussi être le siège de lésions pré-cancéreuses induites par le VPH. On estime qu’environ 30 à 40% des cancers de la vulve sont en lien avec une infection préalable au VPH à haut risque qui a progressé vers un cancer.

Contrairement aux condylomes qui sont des lésions surélevées et bien circonscrites, le VIN est souvent plus plat et plus diffus. Le diagnostic devient plus difficile.

Les lésions de haut grade sur la vulve doivent être traitées afin d’éviter la transformation néoplasique. Le symptôme le souvent associé au VIN est le prurit vulvaire (TJRS à la mm place).

18
Q

À quoi ressemblent les cancers causés par le VPH?

A

Les lésions pré-invasives de haut grade sur le col, le vagin, la vulve et l’anus ont toutes un risque de transformation néoplasique en l’absence de traitement.

19
Q

Quelle est l’épidémiologie du cancer du col?

A

Le cancer du col est devenu une entité plus rare au Canada au profit des lésions pré-invasives. Les modalités de dépistage du cancer du col ont largement contribué à cette diminution. À l’échelle mondiale, cependant, il demeure un tueur sans répit. Le lien entre le cancer du col et le virus du papillome humain (VPH) n’est plus remis en doute. D’ailleurs, en matière de traitement du cancer du col, il n’y a pas eu de changements drastiques ces dernières années.

La découverte et la mise en marché des vaccins contre le VPH, elles, ont créé un véritable tremblement de terre. Les dernières heures du cancer du col ont-elles sonné? Il faudra rendre le vaccin accessible mondialement si on veut lui livrer un véritable combat.

Avant les avancées scientifiques ayant permis de découvrir le test Pap et sa mise en place à l’échelle nationale à titre de modalité de dépistage, le cancer du col était l’un des plus meurtriers auprès des femmes. Alors que sa prévalence en pays industrialisé est en chute libre, le cancer du col demeure un véritable fléau dans les pays en voie de développement. Annuellement, 1350 Canadiennes recevront un diagnostic de cancer du col et près de 400 en décèderont.

Au Québec, de par son incidence, le cancer du col utérin occupe la 13e place parmi l’ensemble des cancers féminins, avec en moyenne 281 cas et 69 décès annuels.

À l’échelle mondiale, ce sont 500 000 femmes (principalement dans les pays en voie de développement) qui devront faire face à cette même réalité et 250 000 n’y survivront pas. L’Afrique présente malheureusement un taux de mortalité encore plus important que le reste de monde.

Le risque à vie d’une femme nord-américaine de développer un cancer du col est faible. L’incidence annuelle est de moins de 10 nouveaux cas par 100 000 de population. Cette incidence est au moins dix fois plus élevée en Afrique. Même en Amérique du Nord, les Africaines-Américaines, les Amérindiennes, les Hispaniques, les Vietnamiennes et les Coréennes ont une incidence plus grande de cancer du col et un pronostic plus sombre. L’accès plus restreint aux soins de santé de pointe et surtout au dépistage explique probablement cette disparité.

La survie au cancer du col est meilleure en Amérique du Nord qu’en pays en voie de développement. On estime que, tous stades confondus, une Nord-Américaine aux prises avec un cancer du col a 66% de chance de survie à cinq ans par rapport à moins de 50% pour les femmes en pays en voie de développement. L’âge moyen des femmes au diagnostic est de 49 ans.

Les deux cancer les plus fréquents sont :

  1. Le carcinome épidermoïde (VPH 16)
  2. L’adénocarcinome (VPH 18)
20
Q

Quels sont les facteurs de risque du cancer du col?

A

L’infection des cellules du col par le virus du papillome humain est la cause du cancer du col. Les sous-types VPH 16 et VPH 18 sont les deux souches les plus souvent impliquées dans le cancer du col. Rares sont les cancers pour qui une cause précise (et potentiellement enrayable) a été identifiée.

Il existe cependant de nombreux facteurs de risque liés au style de vie qui augmentent le risque de s’infecter au VPH ou qui favorisent la persistance du virus sur le col.

  1. Facteurs liés à l’activité sexuelle : on note ainsi le jeune âge à la première relation sexuelle, un nombre élevé de partenaires sexuels et le comportement sexuel du partenaire.
  2. Le tabagisme: le tabac est un carcinogène direct sur le col et supprime l’immunité locale, permettant au VPH de s’introduire plus facilement et de persister sur le col.
  3. Parité élevée: le fait d’avoir un grand nombre d’enfants a été démontré comme un risque indépendant de l’activité sexuelle pour le cancer du col. On impute les traumatismes répétés au col durant l’accouchement et l’immunosuppression relative de la grossesse comme éléments favorisant le cancer.
  4. Autres ITSS : Herpès Simplex type 2 (HSV-2) et Chlamydia Trachomatis créent une réaction inflammatoire locale qui facilite l’infection au VPH.
  5. Immunosuppression: les patientes porteuses d’un VIH/SIDA ou qui reçoivent des médicaments immunosuppresseurs en raison d’une greffe ou d’une maladie auto-immune (Crohn, lupus, arthrite rhumatoïde, etc.) sont à haut risque d’infection au VPH.
21
Q

Comment fait-on le dépistage du cancer du col?

A

On ne pourra jamais assez insister sur l’importance du dépistage du cancer du col. Ce dernier est fait au moment de l’examen gynécologique par le test Pap (nommé ainsi en l’honneur du Dr Papanicolaou). Au moment de cet examen, des cellules sont prélevées sur le col et placées sur une lame qui sera analysée en pathologie.

Les femmes qui ont des anomalies significatives sur leur test Pap seront référées en clinique de colposcopie pour un examen approfondi du col. L’examen colposcopique permet une visualisation magnifiée du col, du vagin et de la vulve et le prélèvement de biopsies si cela est nécessaire. La clinique de colposcopie possède aussi l’équipement nécessaire au traitement des lésions pré-cancéreuses et des condylomes.

22
Q

Quelle est la présentation clinique du cancer du col?

A

Avec l’avancement des techniques de dépistage, de nombreux cancers du col sont dépistés dans le cadre d’une investigation pour une lésion pré-invasive à la clinique de colposcopie. Le cancer du col au stade microscopique est le plus souvent asymptomatique.

Lorsque la lésion cancéreuse est plus grosse, mais encore confinée au col, la présence de pertes vaginales claires ou rosées (souvent nauséabondes) sera probablement le symptôme le plus fréquent. L’histoire classique est celle d’une femme qui se présente avec des métrorragies (saignements intermenstruels) non douloureuses ou des saignements post-coïtaux. Ces derniers peuvent être d’abondance variable et peuvent augmenter en quantité à mesure que la tumeur progresse. Certaines femmes peuvent interpréter ces saignements comme des menstruations plus longues ou plus abondantes. Lorsque les saignements surviennent en post-ménopause, les femmes sont plus promptes à consulter.

En présence d’une maladie avancée, les symptômes d’atteinte vésicale ou rectale vont faire leur apparition: dysurie, hématurie, rectorragies. Des sciatalgies nouvelles (dlr ds la région du nerf sciatique) peuvent signaler l’atteinte de la paroi pelvienne avec des envahissements des nerfs sciatiques. L’oedème d’un membre inférieur signe une atteinte lymphatique et veineuse profonde. L’insuffisance rénale est le signe ultime d’une atteinte au drainage des uretères par la tumeur.

23
Q

Quelles sont les trois voies de disséminations possibles du col?

A
  1. La première voie est l’invasion directe par les cellules tumorales. La tumeur envahit initialement le stroma cervical puis se dissémine dans les fornix vaginaux et dans le tiers supérieur du vagin. Ensuite, de manière ascendante la tumeur envahit le corps de l’utérus. L’atteinte latérale implique les tissus para-cervicaux, les paramètres et enfin la paroi pelvienne. Il peut y avoir une atteinte de l’un ou des deux uretères avec hydronéphrose secondaire. Dans les maladies avancées, la tumeur peut atteindre la vessie et le rectum.
  2. La seconde voie de dissémination est la voie lymphatique. Les ganglions pelviens sont les premiers relais ganglionnaires. Viennent ensuite les ganglions du paramètre et paracervicaux et les para-aortiques.
  3. La troisième voie de dissémination est la voie hématogène. Elle est rare et est le reflet d’une maladie très avancée et métastatique. Le site de métastase à distance le plus fréquent est le poumon suivi du foie et des os.
24
Q

Quelle investigation doit-on faire lorsqu’on suspecte un cancer du col?

A

Lorsqu’une femme se présente avec des saignements vaginaux anormaux (même légers), des pertes vaginales nouvelles ou toute autre plainte de nature gynécologique, le premier geste à poser est de procéder à un examen clinique complet avec un examen gynécologique. Au moment de l’examen gynécologique, il est impératif de voir le col de l’utérus.

Ceci peut parfois être un défi en présence de saignements abondants, de pertes abondantes ou devant une anatomie plus difficile (patiente obèse ou avec un petit vagin). Si le médecin qui reçoit la patiente n’est pas à l’aise avec l’examen gynécologique ou s’il n’est pas certain d’avoir bien vu le col de l’utérus, il se doit de demander l’aide d’un collègue qui a l’expérience de ce genre d’examen.

On ne doit jamais prescrire un traitement pour des saignements anormaux ou des douleurs pelviennes sans en avoir déterminé la cause.

L’étape initiale de la démarche diagnostique est donc l’examen gynécologique. Au moment de l’examen gynécologique, une biopsie de la lésion sur le col sera pratiquée afin d’en confirmer la nature maligne. Le toucher vaginal et rectovaginal complètera l’examen afin de déceler un envahissement des tissus avoisinants.

Les examens d’imagerie complèteront le bilan d’investigation. La résonnance magnétique est le meilleur examen pour évaluer le volume tumoral sur le col et l’envahissement des structures à proximité.

La tomodensitométrie par émission de positron (TEP scan) est le meilleur examen pour dépister les métastases ganglionnaires.

25
Q

En quoi consiste le tx d’un cancer du col?

A

Le traitement du cancer du col est étroitement lié au stade de la maladie. Le stade de la maladie réfère à son étendue dans le corps de la patiente.

Les petites tumeurs confinées au col ou avec une petite atteinte du vagin pourront être traitées chirurgicalement. L’hystérectomie est le traitement standard. L’étendue de l’hystérectomie sera modulée en fonction de la taille de la tumeur.

Cependant, si la tumeur est très grosse ou envahit les tissus environnants, la patiente sera traitée en radiothérapie.

Les patientes en âge de reproduction aux prises avec une petite tumeur peuvent recevoir un traitement plus conservateur qui consiste à enlever seulement une partie du col tout en conservant le corps utérin (trachélectomie). Ceci pourra leur permettre de conserver leur potentiel de fertilité.

26
Q

Quel est le pronostic du cancer du col?

A

Le facteur pronostic du cancer du col le plus important est le stade. Les autres éléments qui viendront influencer le pronostic sont l’atteinte ganglionnaire et le volume de la tumeur sur le col.

Alors que les chances de guérison sont de plus de 80% quand le cancer est confiné au col, l’extension aux ganglions ou l’envahissement local massif sont dramatiques pour la survie.

27
Q

Comment peut-on prévenir le cancer du col?

A

La découverte du VPH comme agent étiologique du cancer du col a complètement transformé la façon de voir la prévention de cette maladie. Il est clair que le test Pap peut dépister les lésions pré-cancéreuses sur le col. Une fois dépistées, ces lésions peuvent être traitées avant qu’elles ne deviennent envahissantes. Voilà la mission des cliniques de colposcopie.

Mais est-il possible de prévenir l’infection au VPH? La course des compagnies pharmaceutiques à la découverte d’un vaccin préventif au VPH a permis la mise en marché de deux vaccins. Celui qui a été adopté dans le programme québécois de vaccination est le Gardasil 9®. Ce dernier confère une protection contre les VPH 6 et 11 (principaux virus responsables des condylomes) et des VPH 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58 (principaux virus oncogéniques impliqués dans le cancer du col et les lésions pré cancéreuses de haut grade du col, de la vulve, du vagin et de l’anus). Le second vaccin disponible sur le marché, Cervarix® en est un bivalent et offre une protection contre les VPH 16 et 18.

L’avènement de la vaccination contre le VPH est une avancée majeure en oncologie gynécologique et en matière de santé publique, mais le dépistage contre le cancer du col ne doit cependant pas être interrompu. Comme d’autres souches de VPH peuvent aussi être en cause dans le cancer du col, le vaccin sera-t-il déjoué par l’émergence des autres souches? Qu’elle est l’importance de l’immunité croisée induite par le vaccin pour empêcher ce phénomène? Voilà deux questions qui resteront à élucider dans l’avenir.

28
Q

En quoi consiste le programme de vaccination gratuite au Qc et au Canada?

A

Au Québec, le programme de vaccination gratuite contre les VPH s’adresse aux filles, et, depuis le 1er septembre 2016, aux garçons de la 4e année du primaire. Le vaccin est aussi offert gratuitement aux filles âgées de 9 à 17, aux femmes et hommes de 18 à 26 ans qui ont un système immunitaire affaibli ou qui sont infectées par le VIH et enfin aux hommes de moins de 26 ans qui ont ou qui prévoient avoir des relations sexuelles avec des hommes.

Dans le cadre du programme scolaire, deux doses seulement sont nécessaires. Après 18 ans, 3 doses sont recommandées. Le vaccin nonavalent est homologué au Canada chez les filles et les femmes de 9 à 45 ans pour la prévention des maladies causées par les VPH de types 6, 11, 16 et 18, 31, 33, 45, 52, 58. Le vaccin nonavalent est homologué chez les garçons et les hommes de 9 à 26 ans pour la prévention de l’infection par les virus du papillome humain (VPH) des types 6, 11, 16 et 18, 31, 33, 45, 52, 58 et des maladies qu’il génère.

Cependant dans le PIQ (Programme d’Immunisation du Québec), aucune limite d’âge n’est mentionnée. Le bon jugement du médecin demeure un atout dans le choix de prescrire ce vaccin en fonction des facteurs de risque au delà de 45 ans. Le vaccin bivalent est homologué chez les filles et les femmes âgées de 10 à 25 ans pour prévenir le cancer du col de l’utérus (carcinome épidermoïde et adénocarcinome) en conférant une protection contre les lésions précancéreuses causées par les types oncogènes 16 et 18 du virus du papillome humain (VPH).

29
Q

Quelle est l’épidémiologie du cancer de la vulve?

A

Le cancer de la vulve demeure un cancer plus rare. Il représente moins de 5% des cancers gynécologiques. La majorité des cancers de la vulve sont issus de la transformation d’une lésion pré-cancéreuse dont environ 30 à 40% sont en lien avec le virus du papillome humain.

On note deux pics d’incidence pour ce cancer, le premier touche les femmes plus jeunes de 45 à 55 ans, le deuxième touche les femmes du troisième et quatrième âge. Le cancer de la vulve chez les femmes âgées est souvent diagnostiqué à un stade plus avancé, car nombre d’entre elles hésitent à parler de leurs symptômes au moment de la visite médicale.

Aussi, trop de femmes se voient prescrire une crème pour des symptômes vulvaires sans examen physique. Il est de la responsabilité de tout médecin consciencieux d’une femme aux prises avec des symptômes vulvaires de procéder à un examen gynécologique. Si ce dernier n’est pas à l’aise avec l’examen vulvaire, une référence vers un gynécologue doit être faite.

30
Q

Quelles sont les étiologies du cancer vulvaire?

A

Deux pathogenèse distinctes

  1. 30-40% induits la transformation d’une lésion précancéreuse induite par le VPH
    • Femme jeune
  2. 60% induits par la détérioration d’une dermatose gynécologique qui n’est pas en lien avec le VPH
    • Femme âgée
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Q

Quels sont les facteurs de risque du cancer vulvaire?

A

On a longtemps cru qu’il n’y avait aucun agent étiologique précis au cancer de la vulve. Ce concept a maintenant été contesté et la plupart s’entendent pour dire que les conditions chroniques qui touchent la vulve sont à risque de transformation néoplasique.

Les trois conditions les plus fréquentes sont les suivantes :

1. Le VIN (infection au virus du papillome humain) est une condition en lien avec le VPH à haut risque qui touche la vulve, souvent de manière plus multicentrique. Les petites et les grandes lèvres peuvent être touchées.

Le risque de transformation néoplasique du VIN de haut grade est plus faible que la lésion de haut grade qui touche le col. Le suivi étroit et le traitement du VIN par l’excision ou le laser réduisent considérablement le risque de cancer de la vulve.

2. La maladie de Paget est une affection cutanée qui s’apparente à la maladie de Paget du sein, mais qui n’a rien à voir avec la maladie de Paget des os. Elle génère des lésions eczématoïdes (rouges, humides et prurigineuses) qui atteignent surtout les régions pileuses de la vulve avec extension possible au mont Venus et au pli inter-fessier.

La surface des lésions rouges est souvent veloutée avec des zones blanches qui rappellent l’apparence du « glaçage à gâteau». La maladie de Paget a une forte propension à récidiver et à s’étendre au-delà des limites visibles à l’oeil nu.

3. Le lichen scléreux atrophique (LSA) est une condition qui touche préférentiellement la femme âgée. Son symptôme le plus marquant est le prurit vulvaire très intense qui peut réveiller la femme la nuit et qui pousse au grattage jusqu’à l’excoriation. Il touche la vulve surtout sur les zones non pileuses. Il induit une atrophie vulvaire avec une éventuelle fusion des petites lèvres et enfouissement du clitoris. On traite le LSA avec des crèmes de corticostéroïdes puissants qui ont de bons résultats. Cette pathologie chronique et auto-immune nécessite un traitement à vie. Ce milieu inflammatoire chronique est un milieu propice à la transformation néoplasique.

32
Q

Quelle est la présentation clinique du cancer de la vulve?

A

Le symptôme le plus souvent rapporté des patientes avec cancer de la vulve est le prurit ou l’inconfort vulvaire allant jusqu’à la douleur (+++). Les femmes peuvent aussi avoir présenté des pertes anormales soit sanguinolentes ou nauséabondes.

Certaines auront aussi palpé une masse sur la vulve ou dans l’aine. Des symptômes urinaires (sous forme de brûlement ou d’obstruction) peuvent aussi être le motif de consultation.

33
Q

Quelle investigation devrait-on faire lorsqu’on suspecte un cancer vulvaire?

A

Lorsqu’une femme se présente avec des symptômes vulvaires (même légers), des pertes vaginales nouvelles ou toute autre plainte de nature gynécologique, le premier geste à poser est de procéder à un examen clinique complet avec un examen gynécologique.

Au moment de l’examen gynécologique, il est essentiel d’examiner la vulve et de voir le col de l’utérus. Toute lésion vulvaire suspecte requiert une biopsie.

L’examen des aires ganglionnaires inguinales est essentiel puisqu’elles constituent le site de métastase le plus fréquent.

Les examens para cliniques complémentaires pourront comprendre un CT scan du thorax, de l’abdomen et du bassin afin d’exclure des métastases ganglionnaires à l’étage abdominal ou une atteinte métastatique à distance.

34
Q

Quel est le tx du cancer vulvaire?

A

Le traitement du cancer de la vulve est chirurgical. La lésion sera resséquée avec une marge saine circonférentiellement. Les ganglions inguinaux seront aussi prélevés afin d’exclure une atteinte métastatique.

Des traitements complémentaires en radiothérapie seront offerts aux femmes dont les marges de résection de la tumeur sont jugées trop serrées ou en présence de métastases ganglionnaires.

35
Q

Quel est le pronostic du cancer vulvaire?

A

Le pronostic du cancer de la vulve dépend du stade de la maladie. Le stade d’un cancer réfère à son étendue dans le corps de la patiente.

Les femmes qui présentent une petite lésion excisée complètement sans atteinte ganglionnaire ont les meilleures chances de guérison.

L’atteinte des ganglions inguinaux est le facteur de mauvais pronostic le plus important.