Ménopause Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la ménopause?

A

Le diagnostic de ménopause ne peut être posé que de manière rétrospective, consécutivement à une période d’aménorrhée continue de douze mois ou plus. Cette aménorrhée est associée à une cessation de l’activité ovarienne, laquelle se manifeste par une diminution des taux d’oestrogène et de progestérone. Ceci entraîne une élévation des taux de FSH et de LH, comme il n’y a plus de rétrocontrôle négatif sur l’hypophyse.

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2
Q

Une terminologie particulière est utilisée pour désigner les différentes périodes précédent et suivant la ménopause. Ainsi qu’est-ce que la préménopause?

A

La préménopause désigne l’ensemble de la période de fécondité qui s’étend depuis la ménarche jusqu’à la ménopause.

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3
Q

Qu’est-ce que la transition ménopausique?

A

La transition ménopausique désigne la période précédant les dernières règles. Ce processus débute en moyenne vers l’âge de quarante-cinq ans et durera de deux à huit ans.

Il sera marqué par des cycles menstruels irréguliers et des taux hormonaux (oestrogène, progestérone, FSH et LH) fluctuants.

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4
Q

Qu’est-ce que la péri-ménopause?

A

La périménopause, quant à elle, désigne l’intervalle s’étendant depuis le début de la transition ménopausique jusqu’au moment où le diagnostic de ménopause est officiellement posé, un an après les dernières règles.

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5
Q

Qu’est-ce que la post-ménopause?

A

Finalement, la post-ménopause est la période d’aménorrhée s’amorçant dès les dernières règles de la patiente. D’un point de vue endocrinien, les taux d’oestrogène et de progestérone sont considérablement diminués, et ceux de FSH et de LH sont très élevés.

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6
Q

Quels sont les deux types de ménopause?

A

On distinguera la ménopause naturelle ou spontanée, qui survient chez les femmes après épuisement de leurs follicules ovariens, de la ménopause provoquée, qui résulte d’une destruction des deux ovaires (ablation chirurgicale, chimiothérapie ou radiothérapie).

L’âge moyen de la ménopause est de cinquante et un ans et demi (51,5 ans). Il est question d’insuffisance ovarienne précoce lorsque celle-ci survient avant l’âge de quarante ans : il peut s’agir d’un processus naturel survenant dans les limites extrêmes de la courbe normale, d’une ménopause provoquée ou encore de l’issue d’un processus pathologique (comme une maladie auto-immune).

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7
Q

Quels sont les sx qu’on peut voir en ménopause?

A

1. Sx urogénitaux

  • atrophie vaginale
  • dysfonction sexuelle
  • infection urinaire récurrente
  • incontinence urinaire et prolapsus du plancher pelvien

2. Sx vasomoteurs (bouffée de chaleur)

3. Changements métaboliques et cardiaque

  • dyslipidémie
  • gain pondéral et redistribution centripète des graisses

4. Sx musculo-squelettiques

  • ostéoporose

5. Sx psychologiques

  • trouble de l’humeur
  • trouble cognitif
  • image corporelle et bien-être
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8
Q

Comment la ménopause cause-t-elle l’atrophie vaginale?

A

Les changements hormonaux associés à la ménopause provoquent une modification atrophique des tissus par diminution de la teneur en collagène et en élastine.

Il résulte de cette atrophie une sécheresse vaginale menant à la dyspareunie. Pour contourner le problème, certaines femmes se résignent à l’abstinence, ce qui, en réalité, ne fait qu’aggraver l’atrophie vaginale par diminution de l’afflux sanguin au niveau des organes pelviens.

Il est donc important d’encourager les femmes à continuer la pratique régulière de coïts dans le but de favoriser la circulation sanguine. De plus, pour éviter, ou du moins diminuer, les douleurs lors des activités sexuelles, l’utilisation d’un lubrifiant vaginal est recommandé.

Pour un effet thérapeutique à long terme, l’hormonothérapie à administration locale contient suffisamment d’oestrogène pour renverser l’atrophie vaginale et traiter les démangeaisons vaginales, l’irritation et la dyspareunie, sans avoir les effets néfastes de l’hormonothérapie per os ou transdermique. Elle peut être administrée sous trois formes, :

  • par un anneau vaginal (Estring),
  • en crème (Estragyn ou crème Prémarine) ,
  • en comprimé vaginal (Vagifem 10).

Le gel de polycarbophile (Replens), quant à lui, est un hydratant vaginal, non hormonal, ayant des effets bénéfiques similaires à l’hormonothérapie à administration locale. Effectivement, il permet de traiter les mêmes symptômes. Toutefois, contrairement à l’hormonothérapie, il ne peut rétrocéder l’atrophie vaginale.

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9
Q

À quoi ressemble la dysfonction sexuelle causée par la ménopause?

A

La ménopause entraîne, avec elle, une cessation de la production d’oestrogènes, une baisse de la production d’androgènes surrénaliens et également une diminution de la synthèse d’androgènes ovariens. Ces changements endocriniens provoquent une baisse de la libido.

Pourtant, il a été démontré que malgré ces modifications hormonales, une femme ressentant des sentiments positifs à l’égard de son partenaire et éprouvant un bien-être mental et physique semble moins ressentir d’inconfort au sujet de sa sexualité. Elle conserve, donc, un niveau de désir sexuel satisfaisant malgré les changements physiologiques reliés à la ménopause.

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10
Q

Pourquoi la ménopause cause-t-elle des infections urinaires récurrentes?

A

Les infections urinaires ont une incidence accrue chez les femmes post-ménopausées. De fait, le retrait des oestrogènes entraine une diminution de la synthèse de glycogène au niveau de la muqueuse vaginale. Cela s’associe à une diminution des lactobacilles, puisque le principal substrat énergétique de ces bactéries est le glycogène.

Les lactobacilles sont des bactéries de la flore vaginale qui offrent une protection contre les infections urinaires. Elles produisent de l’acide lactique, lequel acidifie le pH vaginal, le rendant du coup impropre à la colonisation par des bactéries pathogènes.

C’est la perte de ce mécanisme de protection chez les femmes ménopausées qui explique leur prédisposition à développer des infections urinaires de manière récurrente. Une hormonothérapie locale est très efficace pour contrer ces infections urinaires à répétition.

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11
Q

Comment la ménopause peut-elle entrainer des incontinence urinaire et un prolapsus du plancher pelvien?

A

La carence oestrogénique reliée à la ménopause entraîne un amincissement de la muqueuse vaginale par dégénérescence des fibres élastiques, de collagènes et même musculaires. Ainsi, ces modifications structurelles provoquent un abaissement du seuil sensoriel de la contraction du muscle détrusor et une diminution du tonus du plancher pelvien, ce qui favorise l’apparition de l’incontinence et éventuellement, du prolapsus des organes pelviens.

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12
Q

Ainsi, quels sont les symptomes urogénitaux de la ménopause ainsi que leurs traitements?

A
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13
Q

Quels sont les sx vasomoteurs rencontrés lors de la ménopause?

A

Les symptômes vasomoteurs se manifestent sous forme de bouffées de chaleur intenses s’étendant depuis le thorax jusqu’au cou et au visage. Celles-ci surviennent en épisodes d’une à cinq minutes et sont plus fréquentes la nuit. Elles s’assortissent de palpitations, de sudation, de diaphorèse et d’anxiété, pouvant ainsi prendre l’apparence d’un événement coronarien.

Les bouffées de chaleur, lorsqu’importantes, peuvent affecter la qualité de vie de la patiente, notamment en affectant la qualité de son sommeil et en entraînant, de manière secondaire, une fatigue, une diminution de la concentration et une certaine labilité émotionnelle.

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14
Q

Quels sont les facteurs de risque d’avoir des sx vasomoteurs pendant sa ménopause?

A

Certains facteurs liés à la génétique et aux habitudes de vie de la patiente peuvent favoriser le développement de symptômes vasomoteurs. En ce qui a trait aux facteurs de risque non modifiables, l’ethnicité semble associée à une hausse des symptômes vasomoteurs. Les femmes afro-américaines, suivies des Hispaniques, des Caucasiennes, des Chinoises et des Japonaises sont, en ordre décroissant, des groupes qui signalent le plus souvent des changements de thermorégulation.

Pour ce qui est de facteurs de risque modifiables, il faut considérer l’indice de masse corporelle élevée (plus de 27 kg/m2), la sédentarité, l’alimentation et le tabagisme. De plus, une température ambiante élevée augmente le risque que la femme atteigne le seuil de sudation.

Pour illustrer le phénomène, la fréquence des symptômes vasomoteurs est quatre fois plus élevée à 31°C que lorsque la température est de 19°C.

La cause exacte des symptômes vasomoteurs demeure mal connue, mais les percées en recherche laissent suspecter qu’il s’agit d’un certain dysfonctionnement du centre de thermorégulation central secondairement à la fluctuation des oestrogènes.

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15
Q

Quels sont les tx qu’on peut proposer pour les sx vasomoteurs?

A

Le traitement le plus efficace pour les symptômes vasomoteurs est l’hormonothérapie substitutive. Celle-ci permet de réduire de 75% la fréquence des bouffées de chaleur et d’en atténuer la sévérité. De plus, l’hormonothérapie de substitution présente divers avantages collatéraux comme la prévention de l’ostéoporose.

Les alternatives à l’hormonothérapie de remplacement se résument aux traitements non hormonaux et aux médecines parallèles comme présentées dans le tableau ci-dessous. Ces alternatives de traitement ne revêtent toutefois pas les avantages collatéraux de l’hormonothérapie substitutive.

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16
Q

Pourquoi voit-on souvent une dyslipidémie nouvelle chez les femmes ménopausées?

A

Jusqu’à la ménopause, les femmes présentent un profil lipidique plus avantageux que les hommes, étant, en quelque sorte, protégées par la présence d’oestrogènes. Effectivement, ces hormones limitent la concentration en cholestérol LDL (le mauvais cholestérol) et contrôlent le niveau de cholestérol total.

Or, la chute d’oestrogènes associée à la ménopause provoque une détérioration du métabolisme lipidique féminin. Ainsi, lors de ce passage au statut ménopausique, une augmentation de la cholestérolémie totale et des taux de cholestérol LDL est notée.

Par ailleurs, la concentration en cholestérol HDL (le bon cholestérol) retrouvée chez la femme est supérieure à 10 mg/L par rapport à celle mesurée chez l’homme. Cette différence favorable est maintenue tout au long de la vie adulte.

L’évolution néfaste du métabolisme lipidique accroit le risque de survenue d’un évènement cardiovasculaire. D’ailleurs, après soixante ans, la concentration lipidique chez la femme devient plus importante que chez l’homme. Ces changements défavorables quant au profil lipidique peuvent toutefois être prévenus ou du moins réduits par le dépistage systématique et la prise en charge précoce des patientes atteintes de dyslipidémie.

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17
Q

Que se passe-t-il au niveau du tissu graisseux pendant la ménopause?

A

Il y a un gain pondéral et une redistribution centripète des graisses. Le processus de vieillissement normal de même que les changements hormonaux liés à la ménopause sont tous deux responsables, de manière physiologique, d’un gain pondéral.

Celui-ci atteint généralement une valeur de 2,25 à 4,19 kg. Cette prise de poids est attribuable plus précisément au ralentissement du métabolisme basal associé à la perte de masse musculaire. Les besoins caloriques de la femme étant moindres, si aucun changement quant à ses habitudes alimentaires ou son degré d’activité physique n’est opéré, elle subira nécessairement une augmentation de sa masse corporelle.

Par ailleurs, la répartition du tissu adipeux tend, en vieillissant, à se concentrer plus particulièrement dans la partie supérieure du corps, au profit des graisses abdominales. Une déposition caractérisée comme étant centripète. Or, cette accumulation de la matière adipeuse favorise le développement de résistances à l’insuline et subséquemment de diabète ainsi que d’atteinte cardiaque.

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18
Q

Quelle est la prise en charge qu’on doit faire par rapport au gain pondéral pendant la ménopause?

A

La prise en charge thérapeutique doit comporter deux volets en ce qui a trait à la prévention. Cette prise en charge vise à éviter, d’une part, le gain pondéral et d’autre part, à réduire les risques cardiovasculaires qui en découlent.

Pour ce faire, elle cherche à assurer un équilibre entre les apports énergétiques et les dépenses physiques de la femme. L’exercice physique, en soi, constitue le meilleur moyen de contrôler le gain pondéral. Il peut également être minimisé par l’adoption d’un régime alimentaire faible en matière grasse.

En plus de modifier ses habitudes de vie, il est conseillé d’offrir des services de counseling à l’égard de l’hormonothérapie. Effectivement, il est estimé que 20% des femmes sous ce traitement hormonal l’ont abandonné sous prétexte qu’il avait une influence négative sur leur composition corporelle. Or, des essais randomisés ont prouvé que l’hormonothérapie n’a aucun impact sur la prise de poids.

19
Q

Donc en résumé quels sont les sx vasomoteurs et cardiovasculaire de la ménopause et leur tx?

A
20
Q

Quels sont les principaux acteurs impliqués dans le métabolisme osseux?

A
21
Q

Quel est l’effet de la ménopause sur le système musculo-squelettique?

A

L’oestrogène exerce un effet protecteur sur le squelette en inhibant la résorption osseuse. Effectivement, en période de pré-ménopause, elle limite, d’une part, l’expression des ligands RANKL. Ceci diminue donc les chances de survie de l’ostéoclaste et réduit, de cette façon, la résorption osseuse.

D’autre part, elle stimule la production d’OPG nuisant, du même coup, à la liaison entre le RANKL-RANK.

En période de post-ménopause, la concentration en oestrogène chute favorisant ainsi l’activité ostéoclastique. Effectivement, le taux d’oestrogène étant abaissé, il y a accroissement de l’expression des ligands RANKL par l’ostéoblaste. Ceci favorise la survie des ostéoclastes. Aussi, cette variation hormonale entraine une diminution de la synthèse d’OPG par les ostéoblastes augmentant, par le fait même, les liaisons entre le RANK-RANL.

Globalement, l’accroissement de la concentration en ligand RANKL et la diminution de la libération d’OPG, expliquent la forte prévalence d’ostéoporose chez les femmes ménopausées. Il est à noter qu’une femme sur quatre âgée de plus de cinquante ans souffre d’ostéoporose en raison du rôle important que joue l’oestrogène dans l’inhibition de la résorption osseuse.

Il ne faut pas non plus négliger l’implication du vieillissement osseux qui tend, quant à lui, à inhiber la formation osseuse. L’illustration explique le rôle synergique qu’ont le vieillissement et la carence oestrogénique accompagnant la ménopause.

22
Q

Quel est le tx qu’on devrait offrir aux femmes ménopausées pour prévenir l’ostéoporose?

A
23
Q

Quels peuvent être les sx psychologiques rencontrés lors de la ménopause?

A

Au cours de la ménopause, en plus de faire face à de nombreux changements sur le plan physique, la femme peut souffrir de symptômes de nature psychologique. Il est de notre rôle, en tant que clinicien, d’accorder une attention particulière à ces symptômes.

L’un des éléments fréquemment rapportés par les patientes concerne la labilité émotionnelle (saute d’humeur) pouvant être attribuable à la fluctuation des taux d’oestrogènes lors de la transition ménopausique.

Par ailleurs, au cours de cette même période, une grande portion des femmes subit de nombreux stress, que ce soit en lien avec la santé précaire de leur parent, par la retraite ou encore par la prise en charge de leurs enfants en crise d’adolescence.

Pour d’autres, quant à elles, cette étape de la vie est caractérisée par la perte du statut reproductif pouvant être vécu négativement chez les patientes qui conservaient un désir de conception.

De plus, les nombreux changements physiques reliés à la carence oestrogénique peuvent nuire à l’estime de soi des femmes. On note, entre autres:

  • l’augmentation de la déposition des graisses au niveau abdominal,
  • des changements dermatologiques,
  • des modifications de l’apparence des seins.

Ces nombreux facteurs de stress, les regrets et les changements corporels prédisposent la femme à développer des symptômes dépressifs.

24
Q

Quels sont les tx qu’on peut offrir au niveau psychologiques pour la femme lors de la ménopause?

A
25
Q

Petit résumé illustratif des principaux sx de la ménopause.

A
26
Q

Que doit-on chercher à l’anamnèse et l’examen physique d’une patiente chez qui l’on suspecte simplement la ménopause?

A

Bien que le diagnostic de ménopause soit probable chez une patiente, il ne faut pas oublier que d’autres pathologies peuvent se présenter de manière similaire à la ménopause.

En effet, il faut penser à éliminer la possibilité d’une hyperthyroïdie, d’une dépression, d’un diabète de type 2 et d’une aménorrhée secondaire.

D’ailleurs, chez une patiente qui se plaint de bouffées de chaleur, il est essentiel d’éliminer les autres pathologies pouvant s’exprimer par des symptômes vasomoteurs tels que présentés dans l’encadré suivant.

27
Q

En quoi consiste la prise en charge initiale de la femme ménopausée?

A

L’hormonothérapie substitutive peut consister en une association d’oestrogène et de progestérone ou en de l’oestrogène seul ou nouvellement mis sur le marché en 2017, une association d’un estrogène et d’un Modulateur Sélectif des Récepteurs Estrogéniques (MSRE).

La thérapie combinée a démontré une efficacité plus importante dans le soulagement des symptômes vasomoteurs.

L’oestrogénothérapie seule est, quant à elle, réservée aux patientes ayant subi une hystérectomie puisqu’un risque d’hyperplasie de l’endomètre est présent si l’oestrogène n’est pas opposé par un progestatif ou un MSRE.

Chez les femmes en transition ménopausique nécessitant à la fois un moyen de contraception et une thérapie efficace contre les bouffées de chaleur, des contraceptifs oraux à faible dose peuvent être prescrits.

L’hormonothérapie de remplacement peut être administrée par voie orale, transdermique ou vaginale. Le choix de la voie d’administration relève de plusieurs facteurs dont la discussion que le médecin aura avec la patiente en fonction de ses antécédents médicaux personnels et familiaux, le choix de la patiente et sa capacité de payer si la médication n’est pas couverte par le régime public d’assurance médicament.

28
Q

Quelle étude a récemment fait baisser la popularité de l’hormonothérapie en ménopause?

A

Comme l’utilisation de l’hormonothérapie de remplacement est très répandue auprès des femmes post-ménopausées, elle a fait l’objet de nombreuses études qui lui ont donné une mauvaise réputation suite à la publication d’une grande étude en 2002.

La plus notable d’entre elles est la Women Health Initiative (WHI), une étude d’observation de grande envergure dont l’objectif initial était de prouver les bienfaits et l’innocuité de l’hormonothérapie. Seulement, la WHI a été menée avec tant de presse qu’elle s’est assortie de nombreux biais.

La sélection des sujets a été vertement critiquée :

  • les femmes recrutées avaient en moyenne un âge avancé de 63 ans,
  • nombre de participantes avaient un surplus pondéral
  • beaucoup présentaient des problèmes de santé importants comme le diabète, l’hypertension artérielle ou des antécédents de maladies cardiovasculaires.

Aussi, la validité externe de cette étude est discutable. Les résultats obtenus, d’ailleurs, ont fortement contrasté avec ceux attendus, imputant à l’hormonothérapie un accroissement des risques d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux, d’accidents thromboemboliques et de carcinomes mammaires.

Ces conclusions ont tout naturellement fait sensation, si bien que les femmes et même les médecins ont eu peur de cette thérapie. La résultante fut que bon nombre de patientes se sont retrouvées sans traitement de leurs symptômes accablants de la ménopause et se sont tournées vers des alternatives non hormonales, dont des antidépresseurs, qui ne sont pas aussi efficaces que l’hormonothérapie.

Il faut savoir que la puissance biologique de l’hormonothérapie de substitution est de trois à cinq fois inférieure à celle des contraceptifs oraux, voir même inférieure à celle des oestrogènes endogènes produits chez une femme en âge de procréer. Ainsi, bien que le recours au remplacement hormonal ne soit pas sans risque, il importe d’interpréter avec relativisme les conclusions tirées des études comme la WHI.

La réanalyse de l’étude WHI en se concentrant sur les patientes de moins de 60 ans ou moins de 10 ans du début de leur ménopause, nous ont permis de conclure à la sécurité de l’hormonothérapie lorsqu’utilisée chez les bonnes patientes, soit celles de moins de 60 ans et sans contre-indications.

29
Q

Comment les recommandations médicales par rapport à l’hormonothérapie ont-elles changées depuis la publication de l’étude WHI?

A

Pour donner suite aux risques rapportés dans les études, les recommandations médicales ont changé. En effet, alors qu’on avait soutenu pendant de nombreuses années que l’hormonothérapie de remplacement pouvait réduire l’incidence des maladies cardiovasculaires, il a été convenu qu’elle ne constituait pas un traitement aux seules fins de prévenir la survenue d’événement cardiovasculaire.

Pour ce qui est du risque de thromboembolie, l’hormonothérapie a été contreindiquée chez les femmes à risque.

Quant à la crainte sur le carcinome mammaire, bien que l’hormonothérapie combinée en augmente le risque après cinq ans d’utilisation, il faut se rappeler que cet accroissement est de même ordre que celui qu’engendrent d’autres variables liées au mode de vie, à savoir un nombre moindre de grossesses, une obésité préménopausique, une consommation excessive d’alcool, etc.

30
Q

Sur une note plus positive, il ne faut pas oublier que l’hormonothérapie présente plusieurs avantages. Quels sont ces avantages?

A
31
Q

Quels sont les effets secondaires possibles de l’hormonothérapie substitutive?

A

Certaines femmes vont ressentir des effets secondaires à la prise de l’hormonothérapie substitutive. Parmi ceux rapportés, on compte:

  1. les nausées,
  2. l’oedème,
  3. la rétention d’eau et la prise de poids,
  4. les changements de l’humeur,
  5. les saignements utérins anormaux,
  6. la sensibilité mammaire.
32
Q

Quelles sont les contre-indications à l’utilisation de l’hormonothérapie ?

A
33
Q

Quelle évaluation initiale devrait-on faire avant de débuter une hormonothérapie substitutive pour une patiente?

A
34
Q

Quelles sont les hormones disponibles sur le marché?

A

1. Estrogènes per os

  • Prémarine (estrogènes conjugués d’origine équine, urine de juments enceintes)
  • Estrace (estradiol)
  • CES (Estrogènes conjugués d’origine végétale)
  • Ogen (Estropipate)

2. Progestatifs per os

  • Provera (acétate de médroxyprogestérone)
  • Prometrium (progestérone naturelle)
  • Norlutate (acétate de noréthindrone)
  • Micronor (noréthindrone)

3. Estro-progestatifs combinés per os

  • FemHRT (acétate de noréthindrone + 17B-Estradiol)
  • Angeliq (drospirénone + 17B-Estradiol)
  • Activelle (Estradiol + noréthistérone)

4. CEATS per os

  • Duavive (Estrogènes conjugués équins et Bazedoxifène)

5. Estrogènes transdermiques

  • Estradot (Estradiol)
  • Estraderm (Estradiol)
  • Climara (Estradiol)
  • Oesclim (Estradiol)
  • Estrogel (Estradiol)

6. Estroprogestatifs transdermiques

  • Estalis (acétate de noréthindrone + 17B-Estradiol)
  • Estracomb (acétate de noréthindrone + 17B-Estradiol)
  • Climara Pro (levonorgestrel + 17B-Estradiol)

7. Estrogènes vaginaux

  • Crème Prémarine (Estrogènes conjugués)
  • Crème Estragyn (Estrone)
  • Vagifem 10 en comprimé vaginal (Estradiol)
  • Anneau vaginal Estring (Estradiol)
35
Q

Quelles sont les indications de traiter avec une hormonothérapie de remplacement?

A

La seule indication de traiter avec une hormonothérapie de remplacement est la présence de symptômes vasomoteurs incommodants! Même si l’on sait que l’hormonothérapie a des effets bénéfiques sur la masse osseuse, ce n’est pas une raison suffisante en soi pour la prescrire dans ce seul but.

On vise la dose la plus faible possible, soit l’équivalent de :

  • Estrace 0,5 mg die, ou
  • Prémarine 0,3 mg die ou
  • un timbre cutané de 25 mg 2x/semaine ou
  • une pression d’Estrogel 2x/semaine

La dose de progestatif est administrée en continu à une dose de Provera 2,5 mg die ou de Prométrium 100 mg die ou de façon cyclique à raison de 5 mg de Provera die 14 jours par mois ou de Prométrium 200 mg die 14 jours par mois.

Dès qu’un femme a encore son utérus et qu’on lui administre des estrogènes, on DOIT ABSOLUMENT opposer les estrogènes avec soit un progestatif ou un MSRE (modulateur sélectif des récepteurs estrogéniques) afin de protéger l’endomètre contre le cancer.

36
Q

Puisque l’hormonothérapie est réservée aux sx vasomoteurs, comment devrait-on traiter les sx urogénitaux de la ménopause?

A

Pour le syndrome génito-urinaire de la ménopause qui est secondaire au déficit en estrogènes et qui cause de l’atrophie vulvo-vaginale, de la sécheresse vaginale, dyspareunie, dysurie, infections urinaires à répétition, dysfonction sexuelle, le meilleur traitement consiste en l’application d’estrogènes vaginaux.

L’hormonothérapie systémique aura un effet bénéfique sur le syndrome génito-urinaire chez 40% des femmes qui l’utilisent. On peut ajouter un traitement hormonal vaginal au traitement systémique pour les 60% qui demeurent symptomatiques sans craindre de donner une trop grande dose d’hormones à ces patientes.

On peut aussi y ajouter des hydratants vaginaux sous la forme de gels de polycarbophiles comme le Replens et le Gynatrof qui vont améliorer la lubrification naturelle mais sans améliorer l’épithélium vaginal sous-jacent comme le font les estrogènes.

Évidemment, l’ajout de lubrifiants à base d’eau comme le K-Y auront un effet bénéfique dans l’amorce de la relation pour minimiser l’effet de frottement douloureux.

37
Q

Il esxiste depuis 2017 une nouvelle classe de médicament pour traiter la ménopause, soit les CEATS ou Complexe Estrogénique à Action Tissulaire Sélective. En quoi consiste cette classe de médicament?

A

Un seul médicament de cette classe est actuellement sur le marché canadien, soit le Duavive. Il s’agit d’un comprimé unique composé de Bazédoxifène 20 mg et d’estrogènes conjugués à 0,45 mg.

Il doit être pris à raison d’un comprimé par jour sans le croquer afin de garder sa stabilité. Les estrogènes contribuent à soulager les symptômes vasomoteurs, alors que le bazedoxifène, qui est un modulateur sélectif des récepteurs estrogéniques (MSRE), a une action antagoniste sur l’endomètre, le protégeant du coup contre l’hyperplasie et le cancer de l’endomètre qui pourrait être causée par les estrogènes non opposés.

On ne doit pas y ajouter un progestatif puisque le MSRE assure la protection endométriale.

38
Q

Quels sont les avantages du Duavive (CEATS)?

A

Les avantages de cette molécule comparativement à l’association estrogènes-progestatifs sont les suivants :

  1. Taux d’aménorrhée à un an semblable au taux d’un placebo, soit 90% comparativement à environ 85% avec E/P.
  2. Taux de spotting irrégulier équivalente au placebo, soit 1,7 % à un an, comparativement à 8,8% avec l’association E/P. Les saignements sous HRT sont une cause importante de consultation et nécessite une investigation avec biopsie de l’endomètre, échographie, hystéroscopie, ce qui occasionne du stress et de l’absentéisme au travail pour les rendez-vous.
  3. Il offre une amélioration significative de tous les paramètres de sommeil et des bouffées de chaleur.
  4. On ne note pas de changement de poids significatif comparativement au placebo.
  5. Il ne cause pas plus de sensibilité mammaire que le placebo et n’augmente pas plus la densité mammaire qui est à elle seule un facteur de risque de cancer du sein.
  6. Il améliore la qualité de l’épithélium vaginal et atténue le syndrome génito urinaire comme le fait l’association E/P systémique. Il améliore la dysfonction sexuelle secondaire au déficit estrogénique de façon

significative aussi. La masse osseuse de la hanche et la colonne lombaire est aussi améliorée de façon significative par rapport au placebo.

  1. Les effets secondaires sont superposables au placebo.
  2. Les contre-indications sont les mêmes que pour les estrogènes. Cette médication doit être offerte aux femmes ménopausées symptomatiques au même titre que l’association estro-progestatives. Toutes les sociétés savantes publiant les lignes directirces sur la ménopause s’entendent pour dire qu’il fait partie intégrante de l’arsenal thérapeutique que l’on doit discuter et offrir aux patientes.

**L’inconvénient majeur est qu’il n’est pas couvert par le régime public d’assurance médicament.

39
Q

Que peut-on proposer comme tx à nos patientes qui ont trop peur pour prendre l’hormonothérapie de remplacement, ou qui ont une contre-indication absolue?

A

Certaines patientes ont une contre-indication absolue à l’hormonothérapie de remplacement ou ont une peur insurmontable d’en utiliser. On doit alors se tourner vers des alternatives de traitement. Retenons qu’au départ, même si l’hormonothérapie de remplacement (HRT) est le traitement le plus efficace des symptômes vasomoteurs, elle diminuera d’environ 80% à 100% ces symptômes. On ne peut donc pas conclure que le traitement est inefficace si la patiente a encore quelques symptômes. Le but est de rendre la patiente confortabe et fonctionnelle.

Les autres médicaments qui ont un effet bénéfique sur les symptômes vasomoteurs n’auront pas d’autres bénéfices sur la masse osseuse ou la sécheresse vaginale par exemple. Il en existe plusieurs qui ont démontré une certaine efficacité, mais aucun n’atteint celle des hormones de remplacement.

Les ISRS et ISRS-NA (venlafaxine, fluoxetine, paroxetine, et autres) à faible dosage offrent une diminution de 60 à 80% des symptômes vasomoteurs.

La clonidine (Dixarit), la belladone (Bellergal), la pregabaline (Lyrica) et le gabapentin (Neurontin) ont tous démontré une efficacité de 40 à 60 %.

Finalement, les phytoestrogènes, ou produits naturels, comme la graine de lin, le trèfle rouge, ont une efficacité de 30%, égale celle d’un placebo. Toutefois, lorsqu’une femme se dit soulagée par ce traitement, retenons que pour elle, l’efficacité est à 100%! On peut donc le proposer aux femmes qui désirent rester le plus possible au naturel.

40
Q

Quelles sont les modifications des habitudes de vie qu’on devrait discuter avec une patiente qui entre dans sa ménopause?

A

Lorsqu’une femme vous consulte et qu’elle est ménopausée, des conseils de prévention et des examens de prise en charge doivent être discutés avec la patiente. En raison d’une diminution de la masse osseuse survenant avec la chute brutale d’estrogènes circulants survenant avec la ménopause, on se doit de prôner une saine alimentation, équilibrée et riche en calcium dont:

  • les produits laitiers,
  • la sardine,
  • le chou,
  • le brocoli,
  • les haricots blancs,
  • les fruits secs,
  • pruneaux,
  • orange,
  • poires, etc.

On recherche aussi une diète riche en vitamine D comme :

  • les poissons type saumon, thon, sardine, morue, anchois,
  • le lait enrichi,
  • oeufs,
  • margarine,
  • jus et yogout enrichi,
  • girolles.

Par contre, seulement 10 à 20% de la vitamine D provient de l’alimentation. Le reste provient de la conversion du 7-déhydrocholestérol en vitamine D3 sous l’effet des rayons UVB du soleil. Une exposition de 12 minutes par jour produit environ 3000 UI de vitamine D. Si une patiente ne consomment pas d’aliments riches en calcium ou vitamine D ou ne s’exposent pas au soleil quotidiennement (n’oublions pas que notre pays, c’est l’hiver!), on doit recommander un supplément de calcium à raison de 1200 mg par jour et de vitamine D 800 UI par jour ou 10000 UI par semaine.

Il faut aussi encourager les exercices avec mise en charge comme la marche, le vélo, la course, la danse, les escaliers, tous les sports avec de la marche ou la course. On doit aussi discuter des mauvaises habitudes de vie qu’il faut tenter de de gérer telles la consommation d’alcool, de tabac et de drogues.

41
Q

Une rencontre avec une patiente récemment ménopausée est aussi le moment de procéder à des examens de dépistage. Lesquels?

A
  1. La cytologie que l’on fait q 1 an. Lorsqu’on a 3 résultats normaux d’affilée, on peuy espacer les cytologies q 2-3 ans.
  2. Examen gynécologique avec palpation des ovaires q 1 an
  3. Mammographie de dépistage q 2 ans de 50-70 ans
  4. Ostéodensitométrie q 2 ans à partir de 65 ans ou avant si facteurs de risque d’ostéoporose tels que fracture de fragilisation, glucocorticoïdes > 3 mois, inhibiteur de l’aromatase, anti-androgènes, ménopause précoce < 45 ans, syndrome de malabsorption, hyperparathyroïdie primaire.
42
Q

On devrait aussi profiter d’une rencontre avec une patiente ménopausée pour parler de sa vie sexuelle. De quoi devrait-on discuter ?

A

On en profite aussi pour parler de la vie sexuelle de la femme, qui est souvent perturbée par les troubles de sommeil, la fatigue et le syndrome génito-urinaire qui survient en raison de la chute d’estrogènes aux organes génitaux.

Les femmes (88% à deux ans du début de la ménopause) éprouvent rapidement de la sécheresse vaginale, de la dyspareunie, sensation de brûlure, infections urinaires à répétition, brûlement mictionnel et doivent à regret mettre fin aux activités sexuelles.

Il existe des produits disponibles pour améliorer cette facette de la ménopause, dont 3 catégories, soit :

1. Les estrogènes vaginaux

  • Crème Prémarine (Estrogènes conjugués) : 0,5 g HS pour 2 semaines et ensuite 0,5 g vaginal 2x/semaine à long terme
  • Crème Estragyn (Estrone) : 0,5 g HS pour 2 semaines et ensuite 0,5 g vaginal 2x/semaine à long terme
  • Vagifem 10 en comprimé vaginal (Estradiol) : 1 co vaginal HS pour 2 semaines et ensuite 2x/semaine à long terme
  • Anneau vaginal Estring (Estradiol) : un anneau vaginal à changer q 3 mois

2. Les hydratants vaginaux

  • Gel de polycarbophile, comme Replens, Gynatrof : un applicateur vaginal HS 3x/semaine

3. Les lubrifiants vaginaux

  • À base d’eau comme la gelée K-Y : application vulvaire pré-coïtale
43
Q

Quand faudrait-il investiguer un saignement en péri-post-ménopause?

A

Si la femme est ménopausée depuis 5-6 ans

Si c’est lié à des sx B