Masse pelvienne, kyste ovarien et cancer de l'ovaire Flashcards

1
Q

Qu’est-ce qu’une masse pelvienne?

A

On appelle masse pelvienne tout renflement palpé ou découvert radiologiquement dans le bassin d’une femme. Bien que le premier réflexe est d’associer la masse à un kyste ovarien, un vaste diagnostic différentiel doit être élaboré autour de cette trouvaille avant de tirer des conclusions.

La prise en charge et l’orientation de la patiente seront très différentes s’il s’agit d’une lésion d’origine gynécologique par opposition à une lésion urologique ou digestive.

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Q

Quel est le ddx d’une masse pelvienne?

A

Le diagnostic différentiel autour de la masse pelvienne chez la femme peut être divisé en masse gynécologique et non gynécologique.

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3
Q

Comment doit-on investiguer une femme avec une masse pelvienne?

A

En face d’une femme avec une masse pelvienne, un questionnaire complet doit être fait afin de tenter de définir l’étiologie de la masse. Ce questionnaire doit comprendre une revue des systèmes exhaustive.

L’examen physique doit également être minutieux. Il doit comprendre un examen des aires ganglionnaires, abdominal et un examen gynécologique avec toucher vaginal et rectal.

On doit exclure un diagnostic de grossesse chez toutes les adolescentes et les femmes en âge de reproduction.

Les examens d’imagerie seront essentiels pour déterminer la localisation anatomique précise de la masse. L’échographie est de loin l’examen le plus utilisé. Peu coûteux et non invasif, il est souvent la seule modalité d’imagerie nécessaire au diagnostic. En cas de doute, un CT scan de l’abdomen et du bassin ou encore l’imagerie par résonnance magnétique pourront être adjoints.

Les examens biochimiques à demander seront variables selon la présentation clinique. Le ß-hCG sera fait pour toutes les femmes. À l’urgence, on dit souvent qu’une femme qui se présente avec une douleur entre le cou et les genoux est enceinte jusqu’à preuve du contraire !

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4
Q

Quelle devrait-être notre réaction face à un kyste ovarien?

A

La trouvaille d’un kyste ovarien chez une femme est un phénomène fréquent. L’âge et les circonstances au moment du diagnostic sont des éléments très importants pour l’élaboration du diagnostic différentiel.

Alors que la trouvaille d’un kyste en période reproductrice est associée à un risque faible de cancer sous-jacent, 30 à 50% des masses ovariennes en post-ménopause seront malignes. Il importe donc d’investiguer de manière appropriée la femme aux prises avec un kyste ovarien.

On doit se rappeler que toute femme, sans égard à son âge, aux prises avec un kyste ovarien persistant, devrait faire l’objet d’une référence en gynécologie, et ce, même si l’allure radiologique est bénigne.

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5
Q

Quels sont les 3 types de kystes ovariens?

A

Les kystes ovariens peuvent être classés en trois catégories : les kystes fonctionnels (et l’endométriose) les kystes néoplasiques bénins et les kystes néoplasiques malins.

Les kystes fonctionnels sont la conséquence d’une défaillance de régression du kyste folliculaire en lien avec l’ovulation ou la menstruation.

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6
Q

Quelle est l’histologie de l’ovaire?

A

L’ovaire est composé de trois lignées histologiques différentes. Les cellules épithéliales en surface, les cellules stromales et les cellules germinales.

Les kystes bénins sont le reflet d’une prolifération anormale de l’une des trois lignées cellulaires présentes sur l’ovaire sans envahissement des tissus environnants ni capacité de métastase à distance.

Les néoplasies malignes, elles aussi sont issues de l’une des trois lignées cellulaires originales, mais ont la capacité d’envahir et de générer des métastases.

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7
Q

Quelle est la présentation clinique du kyste ovarien?

A

La présentation clinique du kyste ovarien peut être très variable. Tantôt totalement asymptomatique, d’autres femmes pourront se présenter à l’urgence dans un contexte de douleur abdominale subite avec un tableau d’abdomen aigu en raison d’une rupture de kyste ou d’une torsion.

Une sensation de lourdeur pelvienne, inconfort pelvien unilatéral, ballonements et dyspareunie sont d’autres formes de présentations cliniques en lien avec un kyste ovarien. Si l’on suspecte une torsion annexielle chez une femme, une référence rapide doit être faite en gynécologie, car un diagnostic tardif peut conduire à une nécrose ovarienne et une perte complète de l’ovaire.

Chaque femme qui se présente au bureau ou à l’urgence et chez qui on a identifié un kyste ovarien doit faire l’objet d’un examen physique complet. Il doit comprendre un examen des aires ganglionnaires, abdominal et un examen gynécologique avec toucher vaginal. En cas de doute sur la mobilité de la masse ou la présence de nodules dans le cul-de-sac de douglas, un toucher rectovaginal doit être adjoint.

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8
Q

En quoi doit consister l’investigation par imagerie d’un kyste ovarien?

A

L’échographie sera d’une aide précieuse afin de tenter de déterminer la nature du kyste ou du moins pour détecter les signes inquiétants. Les caractéristiques échographiques suggestives de bénignités sont :

  • le contenu liquidien,
  • le kyste uniloculaire,
  • la taille inférieure à 8-10 cm (5 cm en post-ménopause),
  • la régression spontanée.

En contrepartie, les masses annexielles solides ou mixtes, la présence de végétations ou septations dans le kyste, la présence de liquide libre, des implants solides péritonéaux associés à la masse, les ganglions suspects, la persistance ou encore la croissance d’un kyste ovarien sont des éléments qui sont suggestifs de malignité. Ils doivent être pris très au sérieux et être suivis d’une référence vers un gynécologue.

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9
Q

Quelles sont les caractéristiques qu’on doit rechercher à l’échographie d’un kyste ovarien?

A
  • Uni vs Bilatéral
  • Kystiques vs solide ou mixte
  • Uniloculaire vs septé
  • Taille
  • Ascite associé? (pas spécifique mais ca px signifier un cancer de l’ovaire so si tas une masse fkg laide sur l’ovaire pis de l’ascite c po nice)
  • Implants suspects associés dans la cavité péritonéale?
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10
Q

Quelles sont les investigations de laboratoire qu’on devrait faire en présence de kyste ovarien?

A

Les examens de laboratoire à demander chez une femme avec un kyste de l’ovaire dépendront de l’allure échographique du kyste. En présence d’un kyste d’allure bénigne chez une femme jeune (pré ménopausique), à part le test de grossesse, aucun autre examen biochimique n’est nécessaire.

Seul un contrôle échographique sera à refaire 6 à 8 semaines après le premier examen. Si le kyste régresse, aucune autre intervention n’est à pratiquer.

Les femmes avec un kyste ovarien persistant ou avec des caractéristiques suggestives de malignité doivent avoir un dosage des marqueurs tumoraux et être référées en gynécologie. Il faut être encore plus vigilant avec la femme en post-ménopause.

Les marqueurs tumoraux sont des protéines dont les dosages sanguins s’élèvent dans certains cancers sans toutefois qu’ils ne soient spécifiques. Le CA 125 est le marqueur tumoral le plus associé au cancer de l’ovaire. Bien qu’une valeur élevée soit suspecte d’un cancer ovarien, le CA 125 peut également s’élever dans plusieurs conditions inflammatoires, dont l’appendicite, la diverticulite, l’endométriose, la pneumonie, etc. Il doit donc être interprété avec beaucoup de prudence et en rapport avec le contexte clinique.

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11
Q

Quelle doit-être la prise en charge d’un kyste ovarien?

A

1. En présence

  • D’un kyste uniloculaire (simple)
    • Sans septas
    • Sans portion solide
    • Sans végétations
  • De moins de 8cm en pré-ménopause et de moins de 5cm en post-ménopause
  • Sans ascite
  • Sans carcinotamose

Contrôle échographique dans 6 semaines et revoir la patiente

2. En présence

  • D’un kyste simple mais persistant ou
  • D’un kyste de plus de 8 cm (5 cm en post-ménopause) ou
  • De charactéristiques suspectes
    • Septas épaissis
    • Vascularisation intra-kystique importante
    • Végétation intra-kystique
    • Ascite ou implants suspects
  • Marqueurs tumoraux
    • CA 125
    • CA 19-9
    • CEA
    • Test de grossesse

Référence en gynécologie

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12
Q

Quelles sont les caractéristiques d’un kyste fonctionnel?

A

Le kyste ovulatoire représente la cause la plus fréquente d’augmentation du volume des annexes palpées pendant l’âge reproducteur. Si l’ovulation ne survient pas, un kyste folliculaire peut se former. Il peut atteindre jusqu’à 8 cm. Il régressera le plus souvent dans les deux semaines suivant sa formation. Si l’ovulation survient, un corps jaune se formera. Ce dernier peut devenir hémorragique et être associé à un syndrome abdominal aigu (kyste hémorragique). La régression spontanée est aussi sa caractéristique la plus importante.

L’endométriome est le résultat de l’implantation sur l’ovaire de cellules endométriales au moment des menstruations via un flot rétrograde de sang. Bien que le flot rétrograde soit un phénomène courant durant la menstruation, certains facteurs inflammatoires permettront le développement de l’endométriose. En plus de leur aspect en verre dépoli à l’échographie, les symptômes d’endométriose associés (dysménorrhée, dyspareunie et infertilité) orienteront vers ce diagnostic. Les traitements spécifiques de l’endométriose permettront de traiter les endométriomes. Ils nécessiteront souvent une chirurgie s’ils ont plus de 10 cm.

Le syndrome des ovaires polykystiques est associé à l’anovulation chronique. Les ovaires sont plus gros à l’échographie et renferment une série de petits kystes en périphérie de l’ovaire organisés en « collier de perles ». Les traitements de l’anovulation par la perte de poids ou l’induction de l’ovulation seront les moyens de traitement de cette condition.

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13
Q

Quels sont les kystes ovariens bénins les plus fréquents?

A

Les cystadénomes bénins séreux ou mucineux sont les kystes ovariens bénins les plus fréquents avec les tératomes (voir plus bas). Issus des cellules épithéliales, ces kystes ne régresseront pas à moins d’être excisés chirurgicalement. Les cystadénomes mucineux peuvent atteindre des diamètres importants (jusqu’à 30-40 cm) et sont souvent septés à l’échographie.

Les tératomes kystiques matures (kystes dermoïdes) sont des tumeurs germinales bien particulières. On retrouvera des structures histologiques matures de l’ectoderme, du mésoderme et de l’endoderme. En conséquence, des cheveux, du sébum, des dents et du cartilage sont fréquemment retrouvés dans ces kystes. Bien que leur allure soit bien repoussante, ils ne sont pas malins. Ils ne régresseront pas spontanément. L’excision chirurgicale est à prioriser.

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14
Q

Quel est un exemple de kyste ovarien malin?

A

La section suivant porte sur les tumeurs malignes de l’ovaire d’origine épithéliale. Cependant une entité distincte sera brièvement discutée, la tumeur ovarienne à potentiel de malignité restreint (tumeur borderline). Longtemps considérée comme une condition « pré-cancéreuse », on reconnaît aujourd’hui son caractère distinct du cancer épithélial de l’ovaire (CEO).

Ces tumeurs démontrent des caractéristiques malignes avec prolifération envahissante locale et risque de métastase à distance, mais ont une évolution beaucoup plus lente. Souvent diagnostiquées à un stade précoce et localisées à l’ovaire, ces tumeurs ont un pronostic bien meilleur que les tumeurs épithéliales malignes vraies.

Plusieurs caractéristiques sont typiques de la tumeur borderline. Elle touche les femmes plus jeunes, avec un âge moyen de 38 ans. Elles sont bilatérales dans 20% des cas. Le pronostic général de ces tumeurs est nettement meilleur que celui de CEO avec une survie de près de 100% pour les patientes de stade I.

Les jeunes femmes avec une tumeur localisée à un seul ovaire peuvent bénéficier d’un traitement conservateur avec kystectomie simple ou ovariectomie unilatérale et ainsi conserver leur potentiel de fertilité.

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15
Q

Quelles sont quelques généralités par rapport au cancer de l’ovaire?

A

Le cancer épithélial de l’ovaire (CEO) est la cause première de mortalité parmi les femmes qui développent un cancer gynécologique. De tous les cancers de l’ovaire, ceux provenant de l’épithélium sont les plus fréquents comptant pour plus de 80% des cancers ovariens.

Bien que l’incidence du CEO soit restée stable durant les trois dernières décennies, les nouvelles lignes de chimiothérapie ont amélioré le pronostic. Il n’en demeure pas moins qu’il est encore majoritairement découvert à un stade avancé et que la mortalité attribuable au CEO demeure élevée, raison pour laquelle le cancer de l’ovaire est surnommé le « tueur silencieux ».

Les cancers épithéliaux de l’ovaire sont divisés selon le type histologique. Le type séreuxpapillaire est le plus fréquent.

  • Solide et kystique
  • Surface interne avec irrégularités et végétations
  • Excroissances en surface sur les ovaires et les surfaces péritonéales

Les cellules épithéliales qui se retrouvent à la surface de l’ovaire ont la même origine embryologique que les cellules qui recouvrent le péritoine et celles qui tapissent le pavillon tubaire. En conséquence, les cancers primaires des ovaires, du péritoine et de la trompe se présenteront généralement avec des symptômes semblables et les modalités de prise en charge sont essentiellement les mêmes.

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16
Q

Quelle est l’épidémiologie du cancer de l’ovaire?

A

En 2013 au Canada, 2600 femmes auront un diagnostic de CEO et 1750 en décèderont. Dans la population générale, une femme sur 70 (1/70) développera un cancer de l’ovaire dans sa vie. On peut donc estimer le risque à vie d’une femme sans mutation génétique à 1,5%.

L’âge moyen au diagnostic est de 55 ans. Cinq à dix pourcent des CEO sont héréditaires (en lien avec les gènes), ce qui signifie que 90% sont sporadiques, donc sans aucun lien avec l’histoire familiale.

Les femmes caucasiennes sont les plus souvent affectées suivies des femmes hispaniques, puis des femmes asiatiques et enfin des Africaines américaines. On note une incidence moindre parmi les Japonaises par rapport aux Nord-Américaines. Cependant les femmes asiatiques qui émigrent aux États-Unis rattrapent les statistiques américaines, laissant suspecter un lien avec l’alimentation et le style de vie.

Les femmes qui présentent un CEO en lien avec une mutation génétique sont en grande majorité porteuse d’une mutation des gènes BRCA 1 ou 2. Chez ces dernières, l’âge moyen au diagnostic est en moyenne 45 ans, soit dix ans plus tôt que dans la population générale.

17
Q

Quelles sont les étiologies du cancer épithélial de l’ovaire (CEO)?

A

Le CEO provient de la transformation maligne de l’épithélium de surface de l’ovaire qui est contiguë avec le revêtement épithélial du reste de la cavité péritonéale. Les événements qui causent cette transformation ne sont pas clairement définis.

Deux hypothèses principales et d’autres alternatives sont proposées pour expliquer l’origine de l’insulte ovarienne conduisant à la transformation néoplasique.

  1. La première hypothèse pathophysiologique propose que les mécanismes d’ovulation répétée (et de cicatrisation qui s’en suit) seraient à la base du CEO. Ces traumatismes répétés favoriseraient les mutations et les erreurs de réparation cellulaire.
  2. L’autre hypothèse stipule qu’un excès de sécrétion des gonadotrophines (FSH et LH), engendrant de fortes concentrations d’oestrogènes, produirait une prolifération excessive de l’épithélium et possiblement une transformation maligne.

Récemment, de nombreuses études se sont penchées sur le phénomène de desquamation des cellules du pavillon tubaire sur les ovaires et en sont venues à la conclusion que la quasi totalité des cancers de l’ovaire sont en fait des cancers de la trompe qui se sont déposés sur l’ovaire. Cet élément nouveau est à l’aube de révolutionner la façon traditionnelle de protéger les femmes contre le cancer de l’ovaire.

18
Q

Quels sont les facteurs favorisant un CEO?

A
  1. Nulligravidité : sans contredit le facteur le plus étudié. Il est probablement en lien avec l’ovulation fréquente.
  2. Race et ethnicité : les Nord-Américaines sont plus souvent atteintes que les Asiatiques. Les Caucasiennes ont un risque augmenté de 1,5 fois par rapport aux Africaines-américaines.
  3. Infertilité : les femmes infertiles ont un risque augmenté de CEO. Une grossesse malgré une longue période d’infertilité ramène le risque à celui de la population générale.
  4. Ménarche précoce et ménopause tardive : ces éléments découlent de l’hypothèse de l’ovulation répétée.
  5. Tabagisme : la cigarette a été associée à une hausse du CEO
  6. Endométriose : le risque de transformation maligne de l’endométriose ovarienne se situe autour de 2,5%.
  7. Hérédité : les gènes BRCA1, BRCA2. On estime que les femmes porteuses du BRCA ont un risque à vie de CEO estimé entre 10 et 50%. Sans être porteur d’un gène de susceptibilité, une femme dont un membre de la famille au premier degré est atteint d’un CEO voit son risque personnel à vie de CEO passer de 1,5% à 5%.
19
Q

Quels sont les facteurs protecteurs du CEO?

A
  1. Multiparité : son effet est probablement dû à la limitation des ovulations.
  2. Allaitement : pour les mêmes raisons que la multiparité.
  3. Les anovulants (contraceptifs oraux, timbres et anneaux) : pour leur suppression de l’ovulation. L’effet protecteur apparaît trois mois après le début de la prise et persiste jusqu’à 15 ans après l’arrêt.
  4. Ligature tubaire et hystérectomie : les femmes ligaturées ont une réduction du risque à vie de CEO du tiers. On croit que la ligature empêche la migration ascendante des irritants et pro oncogènes du vagin vers l’ovaire.
  5. La salpingo-ovariectomie bilatérale : elle réduit de 95% les risques de CEO. Le 5% résiduel est en lien avec le cancer primaire du péritoine.
20
Q

Quels sont des facteurs indéterminés par rapport au CEO?

A
  1. Diète et exercice : bien qu’ils fassent partie d’un régime de vie sain et équilibré, aucun aliment ni type d’exercice n’a pu être clairement démontré comme protecteur ou favorisant le CEO. Il semble y avoir un lien croissant entre l’obésité et le risque de cancer de l’ovaire.
  2. Hormonothérapie de remplacement : bien que l’association entre l’hormonothérapie et le cancer de l’ovaire soit incertaine, quelques publications ont soulevé une possible association entre les deux.
21
Q

Quelle est la présentation clinique du cancer épithélial des ovaires?

A

Le surnom « tueur silencieux » que l’on donne au CEO n’est pas tout à fait approprié. Appelées ainsi parce que les femmes ont peu de symptômes avant que la maladie soit avancée, les études montrent que les femmes ont quand même des indices avant-coureurs de la maladie.

Malheureusement, ces symptômes sont très vagues et non spécifiques. Les femmes vont fréquemment attendre avant de consulter. Même lorsqu’elles consultent, ces trouvailles sont facilement attribuables à une cause psychologique, problématique gastro-intestinale (par exemple le colon irritable) ou bénigne autre. Le délai dans l’initiation de l’investigation permet à la maladie de progresser.

Pour trouver un CEO à un stade précoce, il faut être à l’écoute. Par ailleurs, plusieurs femmes croient à tort que le test Pap sert à dépister le cancer de l’ovaire. Devant un résultat normal, elles se rassurent sur l’ensemble de leur condition gynécologique.

Les symptômes B (fatigue, perte de poids et sudations nocturnes) peuvent faire partie du tableau clinique quoique beaucoup plus rares.

Les signes d’une maladie plus avancée sont la distension abdominale par la masse et l’ascite. L’ascite est une production de liquide par la tumeur qui s’accumule dans la cavité péritonéale et génère une distension qui peut devenir très importante. Certaines femmes disent même avoir l’air « enceinte » tellement l’abdomen est distendu.

Quand la quantité d’ascite est importante, il peut y avoir un passage transdiaphragmatique du liquide d’ascite et engendrer une accumulation de ce dernier dans la cavité pleurale, ce que l’on appelle un « épanchement pleural ». Ce liquide amène avec lui des cellules malignes qui peuvent s’implanter sur la plèvre et regénérer ensuite l’épanchement pleural.

Les phénomènes para-néoplasiques tels que l’hypercalcémie et la thrombophlébite peuvent également être à l’origine du diagnostic.

22
Q

Quelles sont les voies de dissémination du cancer des ovaires?

A

Trois voies de dissémination du CEO expliquent sa propagation et une partie des symptômes qui s’en suivent.

  1. Premièrement, la tumeur pénètre la capsule de l’ovaire puis envahit les structures adjacentes par contiguïté : les trompes, l’utérus, la vessie et le rectum.

De plus, des cellules peuvent se détacher et aller s’implanter sur l’épiploon et les structures hautes en suivant le mouvement du liquide péritonéal lors de la respiration et lors de la mobilisation de tout le corps. Ce mode de dissémination est à la base des inconforts pelviens ressentis au stade précoce et des obstructions digestives observées dans les cas de maladie avancée.

Les cellules tumorales pénètrent rarement la lumière des anses grêles. Elles forment des anneaux qui vont les stranguler et empêcher la progression du bol alimentaire. Lorsque le transit ralentit, les femmes peuvent ressentir des nausées et une perte d’appétit. Devant un tableau de dissémination des implants de cancer dans la cavité péritonéale, le terme clinique le plus fréquemment utilisé pour décrire la situation est « carcinomatose péritonéale ».

  1. Deuxièmement, la voie lymphatique de dissémination explique l’atteinte ganglionnaire pelvienne et para-aortique. On peut même retrouver une atteinte supra claviculaire dans les cas avancés.
  2. Enfin, la voie hématogène est plus rare avec seulement 2 % des patientes se présentant avec des métastases du parenchyme hépatique ou pulmonaire au moment du diagnostic.
23
Q

Quelle est l’investigation appropriée lorsqu’on suspecte un cancer de l’ovaire?

A

Lorsqu’une femme se présente avec des douleurs pelviennes persistantes, une augmentation du volume abdominal ou l’impression de s’être elle-même palpée une masse, le premier geste à poser est de procéder à un examen clinique complet. L’examen abdominal doit être minutieux et suivi d’un examen gynécologique avec toucher vaginal, rectal et recto-vaginal.

Les examens d’imagerie et de biochimie (par prise de sang) complèteront le bilan d’investigation. L’échographie ou la tomodensitométrie sont les plus utilisées pour imager l’abdomen des patients avec masse pelvienne.

Parmi les prises de sang, le dosage de marqueurs tumoraux sera effectué. Les marqueurs tumoraux sont des protéines dont les dosages sanguins s’élèvent dans certains cancers sans toutefois qu’ils ne soient spécifiques. Le CA 125 est le marqueur tumoral le plus associé au cancer de l’ovaire. Bien qu’une valeur élevée soit suspecte d’un cancer ovarien, le CA 125 peut également s’élever dans plusieurs conditions inflammatoires, dont l’appendicite, la diverticulite, l’endométriose, la pneumonie, etc. Il doit donc être interprété avec beaucoup de prudence. Pour les tumeurs épithéliales, on dose aussi le CA-19-9 et le CA 15-3.

24
Q

Quel est le tx du cancer de l’ovaire?

A

Le traitement du cancer de l’ovaire associe deux modalités qui sont cruciales : la chirurgie et la chimiothérapie.

L’objectif de la chirurgie est de retirer le maximum de la masse cancéreuse pour ensuite laisser la place à la chimiothérapie qui détruira les cellules résiduelles dans la cavité péritonéale ou à distance.

25
Q

En quoi consiste le tx par chirurgie pour le cancer des ovaires?

A

Le traitement chirurgical standard consiste à retirer l’utérus, les ovaires, l’épiploon, les ganglions envahis et toute autre structure atteinte par le cancer si cela est possible. L’étendue et l’agressivité de la chirurgie ont nettement augmenté dans les dernières années.

De fait, les études nous ont démontré que la survie des femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire était nettement meilleure s’il n’y avait aucune maladie résiduelle macroscopique à la fin de l’intervention.

En conséquence, la splénectomie, les résections de péritoine et les résections intestinales sont d’autant plus d’interventions qui peuvent être adjointes à la chirurgie conventionnelle afin d’extirper le maximum de tumeur.

En contrepartie, plus la chirurgie est agressive, plus la convalescence sera longue et le risque de complication opératoire élevé.

On va faire une chx en premier :

  • En présence d’une maladie d’allure précoce
    • Absence ou peu de carcinomatose à l’imagerie
    • Masse annexielle unique
  • En présence d’une maladie d’allure avancée pour laquelle on a bon espoir de pouvoir tout réséquer
    • Pas d’atteinte des mésos
    • Pas d’envahissement du porta hepatis
    • Absence d’épanchement pleural
26
Q

En quoi consiste le tx de chimiothérapie chez la patiente ayant un cancer de l’ovaire?

A

Le développement de la chimiothérapie est l’autre modalité qui a grandement amélioré la survie des femmes. Alors que les traitements étaient quasi inexistants dans les années cinquante, une large panoplie de médicaments est aujourd’hui disponible pour traiter les femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire.

La chimiothérapie a pour but de détruire les cellules malignes résiduelles dans la cavité péritonéale afin de les empêcher de se reproduire et de s’implanter ailleurs. Administrée par voie intra-veineuse ou intra-péritonéale, elle vise aussi à détruire les cellules qui se seraient échappées par la voie hématogène.

Il arrive dans certaines situations que l’on administre la chimiothérapie avant d’opérer les patientes. En effet, devant une patiente en trop mauvais état clinique pour la chirurgie ou encore si la maladie est jugée trop avancée pour être retirée chirurgicalement, la chimiothérapie pourra être administrée en premier lieu. Après avoir reçu la moitié de ses traitements, si la maladie a régressé, la patiente sera alors amenée en salle d’opération pour sa chirurgie. Elle recevra l’autre moitié de ses traitements après l’opération.

27
Q

Quel est le pronostic d’une femme atteinte de cancer des ovaires?

A

Le pronostic du cancer de l’ovaire dépend en grande partie du stade de la maladie. Le stade de la maladie réfère à son étendue dans le corps de la patiente.

  • Stade 1 : maladie localisée aux ovaires
  • Stade 2 : maladie ayant dépassé les ovaires, mais qui reste confinée au bassin
  • Stade 3 : maladie disséminée aux organes de l’abdomen supérieur ou à l’épiploon
  • Stade 4 : métastases à distance (poumon, os, intra-hépatiques etc.)

Malgré une amélioration majeure des techniques chirurgicales et le développement de nombreux agents de chimiothérapie, le cancer de l’ovaire demeure une maladie extrêmement meurtrière. Seules les femmes avec une maladie de stade 1 ou 2 peuvent réellement espérer guérir de leur cancer. Pour les autres, les traitements serviront à gagner du temps et à retarder la récidive.

Virtuellement toutes les femmes avec un cancer de stade 3 ou 4 décèderont de leur cancer. Comme la maladie donne peu de symptômes, plus de 60% des femmes auront un stade 3 ou 4 au moment de leur diagnostic. À ce jour, la survie moyenne des femmes avec un CEO de stade 3 ou 4 est de 42 mois.

28
Q

Quels sont les soins palliatifs qu’on peut offrir aux patientes souffrant de cancer de l’ovaire stade 3-4?

A

Les soins palliatifs seront essentiels à la prise en charge des femmes en fin de course de leur maladie. Avec la progression de la maladie, les implants de carcinomatose se multiplieront.

Occlusions intestinales, nausées et vomissements, douleurs et dénutritions sont toutes des problématiques très communes associées à la carcinomatose. La réaccumulation de l’ascite est un autre phénomène fréquent et peut contribuer à l’occlusion intestinale. Le drainage de l’estomac par un tube naso-gastrique, les ponctions évacuatrices d’ascite, les analgésiques et les antinauséeux sont autant de modalités disponibles pour traiter les patientes.

La mise en place d’une équipe multi disciplinaire autour de la patiente sera essentielle pour bien cerner toutes les sphères bio-psycho-sociales qui gravitent autour d’elle. L’accompagnement psychologique et spirituel sera tout aussi important, tant pour la patiente que pour sa famille.