Infertilité Flashcards
Qu’est-ce que l’infertilité?
L’infertilité se définit comme l’absence de conception après 12 mois de coït non protégé alors que la fécondabilité est la probabilité de grossesse durant un cycle normal. L’infertilité est une condition médicale touchant 10-15 % de la population.
L’infertilité est un motif de consultation très fréquent. Les nouvelles technologies de reproduction et leur gratuité de 2010 à 2014 au Québec rendent cette condition plus “normale” et les gens de même que les médias en parlent plus librement nous laissant croire que c’est un problème plus fréquent qu’auparavant, ce qui n’est pas nécessairement le cas.
De plus, les femmes sont maintenant sur le marché du travail et elles pensent à commencer leur famille plus tardivement dans leur vie. La fertilité de la femme est en relation directe avec son âge puisque ses ovules ont le même âge qu’elle, ce qui veut dire que sa fécondabilité diminue avec l’âge.
Quand on dit “12 mois de sexe coïtal non protégé” on parle de combien de fois et à quel moment?
Puisque l’ovule est fertile de 12 à 24 h et que le spermatozoïde, quant à lui, est fertile entre 48 et 72h, la fréquence coïtale recommandée est à chaque deux jours débutant 3 à 4 jours avant l’ovulation jusqu’à 2 jours après.
Qu’est-ce que la fécondabilité?
probabilité de grossesse durant un cycle normal
Quelle est la relation entre l’âge de la femme et la fertilité?
Les probabilités de devenir enceinte lorsque tous les ingrédients sont parfaits, à la bonne place, au bon moment, sont assez limitées et en fonction de l’âge de la femme.
Ainsi, jusqu’à l’âge de 25 ans, les probabilités sont de 20% à 30% par mois. Elles sont de 17% à 20% entre 25 et 30 ans et elles tombent à 12-17% entre 30 et 35 ans. Entre 35 et 40, elles sont seulement de 5 à 12% et dégringolent à 2% à 40 ans. À 42 ans, les chances sont de moins de 0,1%, c’est pourquoi on cesse d’accepter les femmes au-dessus de 42 ans en FIV, les chances étant beaucoup trop minces pour les risques et les frais encourus pour la technique.
Cependant, une femme pourrait avoir recours à un don d’ovule d’une femme plus jeune et utiliser le sperme de son conjoint pour procéder à une fécondation in vitro pour devenir enceinte et avoir la chance de porter et accoucher son enfant.
Le vieillissement du système reproducteur vient aussi avec plus de risques cumulés d’infections transmissibles sexuellement, d’endométriose et de facteurs environnementaux ou occupationnels pouvant entraver la conception. L’âge de la femme est donc le facteur pronostic le plus important.
Quelle est la probabilité de tomber enceinte en 1 an selon les différents groupes d’âge?
Avec l’âge, il y a également une augmentation du taux d’avortement spontané. À quoi ressemble cette augmentation?
Donc que fait-on lorsqu’une jeune patiente se présente à notre bureau car elle pense être infertile?
Lorsqu’une femme se présente à votre bureau parce qu’elle pense être infertile, il faut tout de même la rassurer. Il ne peut être question d’infertilité tant que le délai de 1 an n’est pas encore écoulé.
En effet, à 3 mois 57% des femmes désirant une grossesse seront enceintes. À 6 mois, c’est 72% et à 12 mois on parle de 85%. Après 24 mois, on parle de 93%. Evidemment, cela est vrai pour les femmes de moins de 35 ans.
En général en clinique, on amorcera tout de même une investigation plus rapidement chez les femmes plus âgées puisque le temps devient très précieux.
Quelle est la relation entre l’âge de l’homme et sa fertilité?
Bien que les spermatozoïdes soient constamment renouvelés et ont 72 h d’existence lorsqu’ils sont en circulation pour féconder l’ovule, la qualité et la quantité de spermatozoïdes diminuent avec l’âge.
En effet, lorsque l’homme est âgé de plus de 40 ans, il y a 20% plus de risque d’anomalie foetale, de syndrome de Down, de maladie autosomale dominante, d’autisme et de schizophrénie, bien que la fécondabilité soit maintenue.
Quelles sont les différentes causes possibles d’infertilité?
Comment doit-on débuter notre investigation de l’infertilité dans un couple?
Pour commencer l’investigation, il est primordial de commencer par une rencontre avec le couple. Lors de cette rencontre, il faudra faire un questionnaire complet des deux conjoints, il faudra aussi expliquer, informer et démystifier l’infertilité.
Cette rencontre permettra une meilleure compréhension du couple, de questionner l’orientation sexuelle de chacun, de transmettre l’importance du sentiment de faire équipe (pas le problème de l’un ou l’autre, mais du couple) ainsi que d’assurer un support émotif.
Idéalement, l’investigation des deux partenaires devrait se faire par le même médecin. De même, il est important de considérer le bien-être futur des enfants autant que les besoins des parents. En effet, cela influencera nos décisions cliniques.
Nous n’avons jamais l’obligation d’aider à la procréation si une condition médicale ou sociale nous rend inquiet pour la santé ou le bien-être de la mère ou l’enfant. Cette décision n’incombe pas seule au médecin, c’est pourquoi dans des situations litigieuses, onaura recours à l’opinion d’autres experts tels que travailleurs sociaux, psychologues, autres médecins spécialistes.
Lors de la rencontre initiale, il y a des conseils généraux qui peuvent être donné à chacun des membre du couple qui consulte pour infertilité : perdre du poids, cesser de fumer, cesser les drogues et l’alcool, prendre des suppléments d’acide folique (1-5mg die) ainsi que des multivitamines. Un dosage d’anticorps contre la rubéole peut également être utile.
Après un questionnaire exhaustif, il est important de faire un examen physique complet des deux partenaires.
Que doit-on demander au questionnaire pour les 2 patients?
QUESTIONNAIRE COMPLET
- Antécédents, médication, habitudes, travail
- Histoire gynéco-obstétricale complète
- Revue des systèmes
- Durée d’infertilité, investigation faite, résultats d’examens
- Habitudes sexuelles, fréquence, problème érectile, éjaculatoire, dyspareunie
- Revue des systèmes
Quand faut-il immédiatement référer à un spécialiste?
Lorsqu’au cours de notre investigation, un problème spécifique est identifié :
- PID (Pelvic inflammatory disease)
- Endométriose
- Oligoménorrhée
- Aménorrhée
- Kyste ovarien
- Femme de plus de 35 ans
Que doit-on chercher à l’examen physique du couple?
- Apparence générale, poids, IMC, pilosité, acné
- TA
- Seins, examen gynéco, cytologie, cultures
- Examen complet (wow merci)
Quels test laboratoire demande-t-on dès la première visite pour l’homme?
Un spermogramme est également nécessaire. S’il revient normal, l’investigation se concentre chez la femme. Si, au contraire, il revient anormal, il faut d’abord le répéter dans 3 mois et référer au besoin en andrologie.
Lors du spermogramme, 3 paramètres sont analysés, soit :
- la numération (on vise plus de 20 millions/ml),
- la mobilité et la progression linéaire (on vise plus de 31%),
- finalement les formes idéales (on vise plus de 3%).
Lorsqu’il y a moins de 20 millions de spermatozoïdes par millilitre on parle d’oligospermie. Lorsque c’est plutôt la mobilité qui est atteinte, on parle d’asthénospermie. Finalement, lorsque le 3% de formes idéales n’est pas atteint, il est question de tératospermie. La numération et la mobilité sont les facteurs les plus importants pour le pouvoir de fécondation des spermatozoïdes.
Quels sont des facteurs qui peuvent influencer en une anomalie du spermogramme et qu’il faudra donc questionner?
- Exposition chaleur (surpoids, spa, bain, sauna, vêtements serrés, sport, travail, ordinateur portable)
- Stéroïdes anabolisants, créatine
- Exposition à des toxiques environnementaux
- Anomalie chromosomique (Klinefelter)
- Antécédent de chimiothérapie, radiothérapie
- Chirurgie testiculaire, traumatisme
- Cryptorchidie
- Oreillons en bas âge
Quels tests de laboratoire vont être utiles chez la femme?
- FSC
- Prolactine
- TSH
- HBsAG, VDRL, VIH, Ac hépatite C
- Ac parvovirus B 19
- Ac rubéole (si nég : obtenir le carnet de vaccination si possible, si preuve de vaccination, ne rien faire de plus. Sinon, vacciner et attendre 1 mois pour tenter une grossesse)
- Ac CMV
- Glycémie à jeun
- Bilan de réserve ovarienne : FSH +/- oestradiol jour 3, AMH, Décompte Follicules Antraux
- Cytologie cervicale, prélèvement gonorrhée-chlamydia (les deux partenaires)
- Échographie pelvienne de base 3D pour éliminer anomalie structurale, kystes ovariens et aussi pour mesure de la réserve ovarienne avec décompte des follicules pré-antraux. (possibilité aussi de faire hystérosonographie ou hystéroscopie dans un deuxième temps)
Ac = anticorps, DFA = décompte des follicules centraux
**Les hommes devraient aussi avoir un dépistage ITSS, VIH, hépatite, syphilis. Un dosage de FSH si le spermogramme est anormal.