Infertilité Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que l’infertilité?

A

L’infertilité se définit comme l’absence de conception après 12 mois de coït non protégé alors que la fécondabilité est la probabilité de grossesse durant un cycle normal. L’infertilité est une condition médicale touchant 10-15 % de la population.

L’infertilité est un motif de consultation très fréquent. Les nouvelles technologies de reproduction et leur gratuité de 2010 à 2014 au Québec rendent cette condition plus “normale” et les gens de même que les médias en parlent plus librement nous laissant croire que c’est un problème plus fréquent qu’auparavant, ce qui n’est pas nécessairement le cas.

De plus, les femmes sont maintenant sur le marché du travail et elles pensent à commencer leur famille plus tardivement dans leur vie. La fertilité de la femme est en relation directe avec son âge puisque ses ovules ont le même âge qu’elle, ce qui veut dire que sa fécondabilité diminue avec l’âge.

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2
Q

Quand on dit “12 mois de sexe coïtal non protégé” on parle de combien de fois et à quel moment?

A

Puisque l’ovule est fertile de 12 à 24 h et que le spermatozoïde, quant à lui, est fertile entre 48 et 72h, la fréquence coïtale recommandée est à chaque deux jours débutant 3 à 4 jours avant l’ovulation jusqu’à 2 jours après.

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3
Q

Qu’est-ce que la fécondabilité?

A

probabilité de grossesse durant un cycle normal

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4
Q

Quelle est la relation entre l’âge de la femme et la fertilité?

A

Les probabilités de devenir enceinte lorsque tous les ingrédients sont parfaits, à la bonne place, au bon moment, sont assez limitées et en fonction de l’âge de la femme.

Ainsi, jusqu’à l’âge de 25 ans, les probabilités sont de 20% à 30% par mois. Elles sont de 17% à 20% entre 25 et 30 ans et elles tombent à 12-17% entre 30 et 35 ans. Entre 35 et 40, elles sont seulement de 5 à 12% et dégringolent à 2% à 40 ans. À 42 ans, les chances sont de moins de 0,1%, c’est pourquoi on cesse d’accepter les femmes au-dessus de 42 ans en FIV, les chances étant beaucoup trop minces pour les risques et les frais encourus pour la technique.

Cependant, une femme pourrait avoir recours à un don d’ovule d’une femme plus jeune et utiliser le sperme de son conjoint pour procéder à une fécondation in vitro pour devenir enceinte et avoir la chance de porter et accoucher son enfant.

Le vieillissement du système reproducteur vient aussi avec plus de risques cumulés d’infections transmissibles sexuellement, d’endométriose et de facteurs environnementaux ou occupationnels pouvant entraver la conception. L’âge de la femme est donc le facteur pronostic le plus important.

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5
Q

Quelle est la probabilité de tomber enceinte en 1 an selon les différents groupes d’âge?

A
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6
Q

Avec l’âge, il y a également une augmentation du taux d’avortement spontané. À quoi ressemble cette augmentation?

A
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7
Q

Donc que fait-on lorsqu’une jeune patiente se présente à notre bureau car elle pense être infertile?

A

Lorsqu’une femme se présente à votre bureau parce qu’elle pense être infertile, il faut tout de même la rassurer. Il ne peut être question d’infertilité tant que le délai de 1 an n’est pas encore écoulé.

En effet, à 3 mois 57% des femmes désirant une grossesse seront enceintes. À 6 mois, c’est 72% et à 12 mois on parle de 85%. Après 24 mois, on parle de 93%. Evidemment, cela est vrai pour les femmes de moins de 35 ans.

En général en clinique, on amorcera tout de même une investigation plus rapidement chez les femmes plus âgées puisque le temps devient très précieux.

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8
Q

Quelle est la relation entre l’âge de l’homme et sa fertilité?

A

Bien que les spermatozoïdes soient constamment renouvelés et ont 72 h d’existence lorsqu’ils sont en circulation pour féconder l’ovule, la qualité et la quantité de spermatozoïdes diminuent avec l’âge.

En effet, lorsque l’homme est âgé de plus de 40 ans, il y a 20% plus de risque d’anomalie foetale, de syndrome de Down, de maladie autosomale dominante, d’autisme et de schizophrénie, bien que la fécondabilité soit maintenue.

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9
Q

Quelles sont les différentes causes possibles d’infertilité?

A
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10
Q

Comment doit-on débuter notre investigation de l’infertilité dans un couple?

A

Pour commencer l’investigation, il est primordial de commencer par une rencontre avec le couple. Lors de cette rencontre, il faudra faire un questionnaire complet des deux conjoints, il faudra aussi expliquer, informer et démystifier l’infertilité.

Cette rencontre permettra une meilleure compréhension du couple, de questionner l’orientation sexuelle de chacun, de transmettre l’importance du sentiment de faire équipe (pas le problème de l’un ou l’autre, mais du couple) ainsi que d’assurer un support émotif.

Idéalement, l’investigation des deux partenaires devrait se faire par le même médecin. De même, il est important de considérer le bien-être futur des enfants autant que les besoins des parents. En effet, cela influencera nos décisions cliniques.

Nous n’avons jamais l’obligation d’aider à la procréation si une condition médicale ou sociale nous rend inquiet pour la santé ou le bien-être de la mère ou l’enfant. Cette décision n’incombe pas seule au médecin, c’est pourquoi dans des situations litigieuses, onaura recours à l’opinion d’autres experts tels que travailleurs sociaux, psychologues, autres médecins spécialistes.

Lors de la rencontre initiale, il y a des conseils généraux qui peuvent être donné à chacun des membre du couple qui consulte pour infertilité : perdre du poids, cesser de fumer, cesser les drogues et l’alcool, prendre des suppléments d’acide folique (1-5mg die) ainsi que des multivitamines. Un dosage d’anticorps contre la rubéole peut également être utile.

Après un questionnaire exhaustif, il est important de faire un examen physique complet des deux partenaires.

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11
Q

Que doit-on demander au questionnaire pour les 2 patients?

A

QUESTIONNAIRE COMPLET

  • Antécédents, médication, habitudes, travail
  • Histoire gynéco-obstétricale complète
  • Revue des systèmes
  • Durée d’infertilité, investigation faite, résultats d’examens
  • Habitudes sexuelles, fréquence, problème érectile, éjaculatoire, dyspareunie
  • Revue des systèmes
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12
Q

Quand faut-il immédiatement référer à un spécialiste?

A

Lorsqu’au cours de notre investigation, un problème spécifique est identifié :

  • PID (Pelvic inflammatory disease)
  •  Endométriose
  •  Oligoménorrhée
  •  Aménorrhée
  •  Kyste ovarien
  •  Femme de plus de 35 ans
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13
Q

Que doit-on chercher à l’examen physique du couple?

A
  1. Apparence générale, poids, IMC, pilosité, acné
  2. TA
  3. Seins, examen gynéco, cytologie, cultures
  4. Examen complet (wow merci)
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14
Q

Quels test laboratoire demande-t-on dès la première visite pour l’homme?

A

Un spermogramme est également nécessaire. S’il revient normal, l’investigation se concentre chez la femme. Si, au contraire, il revient anormal, il faut d’abord le répéter dans 3 mois et référer au besoin en andrologie.

Lors du spermogramme, 3 paramètres sont analysés, soit :

  1. la numération (on vise plus de 20 millions/ml),
  2. la mobilité et la progression linéaire (on vise plus de 31%),
  3. finalement les formes idéales (on vise plus de 3%).

Lorsqu’il y a moins de 20 millions de spermatozoïdes par millilitre on parle d’oligospermie. Lorsque c’est plutôt la mobilité qui est atteinte, on parle d’asthénospermie. Finalement, lorsque le 3% de formes idéales n’est pas atteint, il est question de tératospermie. La numération et la mobilité sont les facteurs les plus importants pour le pouvoir de fécondation des spermatozoïdes.

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15
Q

Quels sont des facteurs qui peuvent influencer en une anomalie du spermogramme et qu’il faudra donc questionner?

A
  1. Exposition chaleur (surpoids, spa, bain, sauna, vêtements serrés, sport, travail, ordinateur portable)
  2. Stéroïdes anabolisants, créatine
  3. Exposition à des toxiques environnementaux
  4. Anomalie chromosomique (Klinefelter)
  5. Antécédent de chimiothérapie, radiothérapie
  6. Chirurgie testiculaire, traumatisme
  7. Cryptorchidie
  8. Oreillons en bas âge
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16
Q

Quels tests de laboratoire vont être utiles chez la femme?

A
  1. FSC
  2. Prolactine
  3. TSH
  4. HBsAG, VDRL, VIH, Ac hépatite C
  5. Ac parvovirus B 19
  6. Ac rubéole (si nég : obtenir le carnet de vaccination si possible, si preuve de vaccination, ne rien faire de plus. Sinon, vacciner et attendre 1 mois pour tenter une grossesse)
  7. Ac CMV
  8. Glycémie à jeun
  9. Bilan de réserve ovarienne : FSH +/- oestradiol jour 3, AMH, Décompte Follicules Antraux
  10. Cytologie cervicale, prélèvement gonorrhée-chlamydia (les deux partenaires)
  11. Échographie pelvienne de base 3D pour éliminer anomalie structurale, kystes ovariens et aussi pour mesure de la réserve ovarienne avec décompte des follicules pré-antraux. (possibilité aussi de faire hystérosonographie ou hystéroscopie dans un deuxième temps)

Ac = anticorps, DFA = décompte des follicules centraux

**Les hommes devraient aussi avoir un dépistage ITSS, VIH, hépatite, syphilis. Un dosage de FSH si le spermogramme est anormal.

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17
Q

Comment peut-on mesurer la réserve ovarienne?

A
  1. Mesure de la FSH au jour 3 du cycle (2-4)
    * <10 est normal
  2. Mesure de l’AMH n’importe quel jour du cycle
    * Selon percentile de l’âge. Abaissé si < 10è.
  3. Décompte des follicules antraux (2-9 mm) à l’échographie jour 2-5 du cycle.
    * <10/ovaire est abaissé
18
Q

Quelles sont les méthodes pour déterminer un problème ovulatoire?

A
  1. Courbe de température basale (BBT)
  2. Test de LH urinaire
  3. Échographie folliculaire
  4. Biopsie de l’endomètre
  5. Mesure de la progestérone sérique
19
Q

En quoi consiste l’investigation par la courbe de température basale?

A

La patiente prend sa température buccale dès le réveil. Peu importe si la patiente dort le jour ou la nuit. On recommande au moins 6 heures de sommeil. Elle doit prendre sa température tous les jours du cycle.

On relie les points et on devrait remarquer deux plateaux de température, le deuxième étant plus élevé de 0,3 à 0,5 degré. La deuxième phase devrait monter brutalement plutôt qu’en escaliers et durer entre 11 et 16 jours. Cette deuxième phase correspond à la phase lutéale qui survient après l’ovulation. La sécrétion de progestérone est responsable de la montée de la température centrale.

Évidemment, cette technique n’est pas fiable à 100%. La courbe de température nous renseigne sur la présence ou non de l’ovulation, mais également sur la qualité de la sécrétion hormonale de progestérone par le corps jaune.

Ainsi, si la durée de la montée est de moins de 14 jours ou que la montée se fait lente et en escaliers, cela nous indiquera qu’il y a une insuffisance lutéale, c’est-à-dire, une sécrétion déficiente de progestérone par le corps jaune. Dans ces cas, on pourra commencer le traitement avec du citrate de clomiphène ou du létrozole pour stimuler l’ovulation. Souvent aucun autre traitement ne sera nécessaire.

20
Q

En quoi consiste le LH urinaire?

A

Comme on le sait, l’ovulation est déclenchée par le pic hormonal de LH qui survient environ 32-36 heures avant l’ovulation. Ce pic de LH peut être détecté dans l’urine de la femme par un test biochimique simple.

Le test sera positif 24 à 36 heures pré-ovulatoire. Attention aux faux positifs avec les ovaires polykystiques et avec la première urine du matin qui est trop concentrée. Plusieurs tests sont sur le marché, dont les plus utilisés sont Clearblue, Ovudate, Conceive. Leur coût est assez élevé, ils ne sont pas fiables à 100%, mais ils sont utiles pour prévoir l’insémination intra-utérine ou les relations ciblées.

21
Q

Comment peut-on utiliser l’échographie pour savoir si la patiente a un cycle ovulatoire (échographie folliculaire) ?

A

Lorsque la patiente a un cycle régulier, on peut anticiper le moment de l’ovulation en retranchant 14 jours à la durée de son cycle. On peut ainsi planifier une échographie pour mesure de follicules ovariens un ou deux jours avant. Les follicules sont matures à partir de 14 mm de diamètre, mais en général vont ovuler aux alentours de 18-24 mm.

Le coût de l’échographie est élevé et cela prend du temps, cependant, elle est quasi essentielle pour planifier l’insémination intra-utérine afin d’augmenter les taux de succès.

22
Q

Comment fonctionne la biopsie de l’endomètre pour détecter un cycle ovulatoire?

A

La biopsie de l’endomètre permet le diagnostic d’insuffisance lutéale ou d’une endométrite chronique asymptomatique sous-jacente. Elle permet de dater l’endomètre en phase lutéale. Elle se fait 2 à 3 jours avant les prochaines règles. Par contre, cette technique n’est pas utilisée en clinique dans le seul but de prouver l’ovulation. Elle le sera lorsqu’on suspecte une endométrite ou qu’une femme a des saignements irréguliers ou anormaux.

23
Q

Enfin une mesure de la progestérone sérique peut aussi être utilisée pour détecter une ovulation. Comment procède-t-on?

A

Lorsque le résultat est de moins de 3 ng par millilitre, cela indique que la patiente est en phase folliculaire.

Lorsque le résultat est entre 6,5 et 10 ng par millilitre, cela confirme l’ovulation si le test a été fait à mi-phase lutéale.

Utilisé seulement lorsque ni la courbe de température, ni le test de LH ne peuvent prouver qu’il y a ovulation mais que la patiente déclenche tout de même ses menstruations spontanément, laissant suspecter qu’elle ovula tout de même.

24
Q

Dans quelles situations cliniques doit-on suspecter que l’infertilité peut provenir des trompes?

A

Si à l’histoire, vous avez noté des antécédents de PID (pelvic inflammatory disease),d’avortement septique, d’appendicite, de chirurgie tubaire ou de grossesse ectopique.

Il est important d’investiguer rapidement. On peut investiguer par :

  • Hystérosonographie ou échographie saline
  • Hystérosalpingographie
  • Laparoscopie diagnostique
25
Q

Qu’est-ce qu’une hystérosonographie ou échographie saline?

A

Cet examen se fait en salle d’échographie par un gynécologue, juste après les règles et juste avant l’ovulation. On procède à la mise en place d’un mini cathéter intra-utérin, on gonfle un ballonet au bout du cathéter une fois dans la cavité afin d’obtenir une étanchéité, on injecte ensuite du salin et/ou de l’air dans la cavité utérine par le cathéter et ce sous vision échographique par voie transvaginale.

Ceci nous permet de voir les contours internes de l’utérus et aussi de voir passer le liquide ou l’air par les pavillons tubaires. Cet examen est incomfortable mais beaucoup mieux toléré que l’hystérosalpingographie.

26
Q

En quoi consiste l’hystérosalpingographie?

A

Cet examen se fait en salle de radiologie 2 à 5 jours après les règles. Il est vraiment important de le faire avant l’ovulation car il pourrait irradier le bébé. Il faut faire des cultures du vagin et du col avant l’examen et traiter toute infection avant de procéder au test. I

l n’y a pas d’antibioprophylaxie d’emblée, sauf si la patiente a un antécédent d’infection pelvienne, de chlamydia ou d’hydrosalpinx ou que lors de l’examen même on note une obstruction tubaire uni ou bilatérale. Elle recevra de la doxycyline quelques jours avant ou après son hystérosalpingographie.

La procédure se déroule comme suit : on procède à la mise en place d’un spéculum et après désinfection du col, on insère une canule de Cohen dans l’endocol par laquelle on injecte un produit de contraste radio-opaque qui permet de voir par radiographie les contours internes de la cavité utérine et le passage du produit de contraste par les trompes jusque dans la cavité abdominale.

C’est un examen inconfortable pour la patiente. Les complications sont rares, mais on peut parfois noter une allergie au produit de contraste à base d’iode ou encore une infection pelvienne.

La femme est fertile même si le passage tubaire est unilatéral (58% grossesse vs 50%). Lorsque le passage est unilatéral, c’est souvent dû à un hydrosalpinx unilatéral ou une cause obstructive externe unilatérale. Cependant, un examen normal n’élimine pas une pathologie péritonéale (endométriose, adhérence). Cette technique ne permet pas un traitement simultané de la pathologie sous-jacente, lorsqu’identifié par l’examen.

27
Q

En quoi consiste la laparoscopie diagnostic pour éliminer un facteur tubaire?

A

On aura recours à cette chirurgie lorsqu’il y a indication chirurgicale précise, par exemple lorsqu’on suspecte à l’histoire de l’endométriose ou des adhérences pelviennes, lorsqu’on ne peut pas mettre en évidence la perméabilité tubaire par les examens précédents. Ou encore lorsqu’on découvre un ou des hydrosalpinx/ kyste(s) ovarien(s).

On devra faire cette chirurgie sous anesthésie générale. Elle consiste à insuffler du CO2 par l’ombilic pour nous permettre d’avoir une vue d’ensemble de la cavité péritonéale, puis d’insérer un laparoscope par l’ombilic et faire une deuxième incision en sus-pubien pour y insérer un trocart et un palpateur nous permettant de bien visualiser tous les organes pelviens.

Par la suite, via la canule de Cohen intracervicale, on injecte du bleu de Méthylène qu’on verra passer dans les trompes et retomber dans l’abdomen par vision directe laparoscopique.

La laparoscopie a l’inconvénient d’être une chirurgie sous anesthésie avec toutes les complications possibles que cela implique. Par contre, elles sont rares. Elle a l’avantage de pouvoir procéder au diagnostic et au traitement de conditions pathologiques dans la même opération.

28
Q

Qu’est-ce qui devrait nous faire suspecter une infertilité liée à l’endomètre?

A

L’insuffisance lutéale, les polypes et léiomyomes dans la cavité utérine de même que les malformations utérines et les septums utérins sont des causes d’infertilité liées à l’endomètre.

Pour en faire l’évaluation, on peut procéder à une échographie saline (hystérosonographie) ou une hystérosalpingographie +/- hystéroscopie et à une biopsie de l’endomètre (permet d’éliminer: une endométrite chronique, hyperplasie endomètre) ainsi qu’une mesure de la progestérone sérique.

29
Q

Quels sont les tests qu’on peut utiliser si on a l’impression que l’infertilité est due à un facteur cervical?

A

Le test post-coïtal qui était utilisé afin d’identifier les problèmes au niveau du col n’est plus utilisé en clinique. Il permettait de déterminer la capacité des spermatozoïdes à atteindre le mucus cervical et y survivre. Il permettait également de déterminer la réceptivité du mucus cervical.

Maintenant, le facteur cervical est contourné par l’insémination intra-utérine.

30
Q

Donc, petit rappel. Quel est un petit résumé des 7 étapes de l’investigation d’un problème d’infertilité?

A
31
Q

Quel est le tx de l’infertilité?

A

De façon générale, il faut traiter la cause spécifique tels l’hypothyroïdie, le diabète, une infection, de l’hyperprolactinémie ou encore un syndrome des ovaires polykystiques.

Le vaccin contre la rubéole peut être donné au besoin. Il est aussi important de recommander la prise de multivitamines et d’acide folique à raison de 1 mg die (5 mg si ATCD personnel d’anomalie du tube neural (conjoint ou patiente) ou si enfant atteint d’une anomalie du tube neural) à chacune des femmes se présentant pour infertilité.

32
Q

Comment se pose le diagnostic d’insuffisance lutéale?

A

Le diagnostic se fait théoriquement par la biopsie de l’endomètre, mais puisque cette technique est non reproductible, l’examen est difficile à justifier étant très douloureux (écart de 2 jours).

Il est toujours possible de mesurer la progestérone sérique 7 jours avant les prochaines menstruations (un résultat en bas de 10ng/ml indique une insuffisance lutéale), mais en clinique on utilise la courbe de température basale.

Chez ces patientes qui ovulent, on note soit que la deuxième phase du cycle, la phase lutéale, est plus courte que 14 jours, ne laissant pas assez de temps à l’endomètre à se préparer optimalement pour recevoir un embryon. Ou encore que la montée de température basale se fait lentement ou en paliers, signifiant que la sécrétion de progestérone par le corps jaune est déficiente et par ricochet ne favorise pas une préparation adéquate de l’endomètre.

Aussi, la présence de spotting prémenstruel peut indiquer que la sécrétion de progestérone est déficiente et par le fait même que l’endomètre commence sa dégénérescence trop tôt.

33
Q

Quel est le tx de l’insuffisance lutéale?

A

Le traitement de première ligne est le citrate de clomiphène (Clomid, Serophène). La dose recommandée est d’un comprimé de 50mg per Os die pendant les jours 3 à 7 ou 4 à 8 ou 5 à 9 du cycle. La dose peut être augmentée jusqu’à 250 mg die pendant 5 jours.

Le citrate de clomiphène a peu d’effets secondaires :

  • grossesse gémellaire 5%,
  • vision trouble,
  • chaleurs,
  • céphalée, ballonnement,
  • hyperstimulation ovarienne,
  • trouble de l’humeur.

Cependant, cette médication, même les copies, ne sont plus fabriqués depuis l’été 2017. On écoule donc les stocks des pharmacies actuellement.

On utilise maintenent le Letrozole (Femara). La dose recommandée est de 2,5 mg à 7,5 mg par jour aux jours 3 à 7 ou 4 à 8 ou 5 à 9 du cycle. Ce médicament présente peu d’effets secondaires, il n’augmente pas le risque de malformation foetale et provoque moins d’hyperstimulation ovarienne et de grossesses multiples.

Le Tamoxifène à 20 mg peut aussi être utilisé lorsque les autres ne fonctionnent pas ou sont mal tolérés.

Finalement, de la progestérone micronisée (Prométrium) peut être ajoutée à raison de 200 mg intravaginal ou per os HS die de l’ovulation à la menstruation ou jusqu’à 12 semaines de grossesse. Ce médicament est cependant contre-indiqué chez les femmes souffrant d’otosclérose et peut causer de la somnolence. C’est pourquoi il est recommandé de le prendre le soir. Il peut aussi prolonger la phase lutéale et retarder les menstruations ce qui cause des déceptions avec de faux espoirs de grossesse.

34
Q

Comment pose-t-on le dx et quel est le tx d’une oligo ou anovulation?

A

Après les cultures, la cytologie, les laboratoires de base et le spermogramme, on peut commencer le clomiphène dans ces cas sans aller plus loin dans l’investigation. Par contre, si le traitement échoue après trois à six mois, il faut envisager une référence. Sous le clomiphène, il faut effectuer un suivi étroit par échographie chaque mois, car il y a un risque d’hyperstimulation ovarienne.

Si la patiente présente une résistance à l’insuline, un traitement à la metformine 850mg BID peut être débuté. Ce traitement est généralement bien toléré, efficace, il ne cause pas d’hyperstimulation, mais peut donner des diarrhées pendant environ 2 semaines au début. On peut ajouter du clomiphène si la metformine est un échec seul. Il faut toujours réévaluer la situation tous les trois mois afin d’ajuster la stratégie de traitement.

35
Q

Comment doit-on procéder lorsque l’infertilité est inexpliquée ou idiopathique?

A

L’infertilité est inexpliquée lorsque toute l’investigation est normale. Ceci représente 10% des cas d’infertilité. Chez 60% de ces couples, il y aura grossesse sans recours à un traitement après 3 ans d’essai. Donc, pas de presse chez les femmes de moins de 30 ans dans cette situation. Par contre, après 3 ans, les chances de concevoir diminuent de 24% par année.

En regardant le tableau ci-dessous, on comprend que l’insémination intra-utérine seule n’a pas de place dans le traitement de cette condition. On devrait faire un essai de 6 cycles d’IIU avec Clomiphène ou Letrozole. Il y a peu de succès après 6 essais. Il n’y a pas non plus de succès après 44 ans.

C’est pourquoi, chez une femme de 40 ans et plus, nous suggérons fortement de passer à la fécondation in vitro après un ou deux cycles d’insémination intra-utérine. Toutefois, en pratique, comme la FIV n’est pas couverte par le régime public, les couples vont souvent tenter plus d’inséminations qui elles sont couvertes jusqu’à concurrence de 9.

36
Q

Comment va-t-on tenter de traiter lorsque l’infertilité est due à un facteur tubaire?

A

Lorsque la cause est un facteur tubaire, on peut tenter de faire une plastie des trompes si l’obstruction est distale et que le calibre de l’hydrosalpinx est de 1 cm ou moins.

Si l’obstruction est proximale, la plastie tubaire n’est pas possible. On suggère même de procéder à une salpingectomie pour diminuer les risques de grossesse ectopique.

37
Q

Quel est le tx pour une infertilité due à un facteur masculin?

A

Lorsque la cause est un facteur masculin, on tentera de trouver la cause et de la corriger, comme de traiter une varicocèle, éliminer l’exposition à la chaleur, cesser ou diminuer la consommation d’alcool, de tabac, de cannabis, de drogues, de stéroïdes anabolisants, de créatine.

Si aucune cause n’est mise en évidence, on pourra avoir recours à des inséminations qui permettront de centrifuger les spermatozoïdes, de les laver et de conserver uniquement les meilleurs éléments. On doit obtenir une concentration minimale de 1 à 2 millions de bons éléments de formes normales et avec une bonne mobilité linéaire.

En cas d’azoospermie ou d’un décompte insuffisant, on pourra avoir recours à des inséminations avec le sperme d’un donneur provenant d’une banque de sperme. Ces dons sont anonymes et le couple ne peut découvrir l’identité du donneur. Ces inséminations ne sont pas couvertes par le régime public.

38
Q

Deux options s’offrent aux couples où l’infertilité vient de l’homme : l’insémination intra-utérine (IIU) et la fécondation in-vitro. En quoi consiste l’IIU?

A

Elle peut être homologue ou hétérologue.

1- Homologue (avec le sperme du conjoint)

Les inséminations intra-utérines sont indiquées dans les cas où l’infertilité est inexpliquée ou lorsque le spermogramme est anormal (le swim-up améliore alors la qualité du sperme inséminé).

Cette technique se fait en clinique externe ou en bureau privé. Il s’agit d’abord de déterminer le moment de l’ovulation par les tests décrits précédemment, soit la courbe de température, le test urinaire de LH et l’échographie de follicules.

Une fois qu’on a déterminé le bon moment, on vise de faire l’insémination un peu avant l’ovulation plutôt qu’après, car la durée de vie de l’ovule avoisine 12-24 heures, alors que celle des spermatozoïdes est de 48-72 heures.

On demande alors au conjoint de fournir un échantillon de sperme frais, lequel est centrifugé pour recueillir les meilleurs éléments qui sont ensuite placés dans un liquide de survie et gardés à la température du corps humain. Puis, ils sont transférés dans une seringue munie d’un long cathéter de petit calibre.

Par la suite, on procède à un examen au spéculum de la femme et on insère le cathéter dans le col de la patiente jusque dans la cavité utérine, puis on injecte le contenu de la seringue dans l’utérus. On demande à la patiente de rester allongée 10 minutes et c’est tout!

Il est rare qu’on rencontre des complications, mais parfois les patientes se plaignent de douleur pelvienne crampiforme secondaire à la contraction utérine causée par les prostaglandines contenues dans le liquide séminal. On peut encore plus exceptionnellement diagnostiquer une endométrite post-insémination.

2- Hétérologue (avec le sperme d’un donneur)

On procède de la même façon, mais avec le sperme décongelé d’un donneur. On utilisera cette méthode en cas d’azoospermie, d’échec d’IIU avec le sperme du conjoint qui souffre d’oligoasthénotérato-zoospermie sévère, en cas de maladie génétique du conjoint, chez les couples de femmes homosexuelles ou chez les femmes seules.

39
Q

Quelles sont les principales indications de référer un couple à la fécondation in vitro (FIV)?

A
  1. échec des autres traitements
  2. ligature tubaire antérieure
  3. salpingectomie bilatérale
  4. obstruction tubaire et/ou hydrosalpinx bilatéral
  5. endométriose sévère
  6. syndrome adhérentiel sévère
  7. oligo-asthéno-tératozoospermie sévère
  8. don d’ovule chez femme trop âgée (> 42 ans)
  9. don d’ovule chez femme avec maladie génétique
  10. don d’ovule en ménopause précoce
  11. anomalies sévères du spermogramme
40
Q

En quoi consiste la fécondation in vitro?

A

Dans ces cas, on aura recours à une hyperstimulation ovarienne par médication. Une fois les follicules matures, on procèdera à la ponction de tous les follicules matures pour en aspirer les ovules. Ceci se fait lors d’une échographie par sonde endovaginale qui nous permet de bien visualiser les follicules, puis nous ponctionnons les ovules sous guidage échographique.

Par la suite, on choisit les spermatozoïdes les plus vigoureux et on force l’entrée d’un spermatozoïde dans chaque ovule ponctionné. On visualise ensuite le développement vers un blastocyste et la viabilité de chaque embryon. Parfois, on ne recueillera que très peu d’ovules ou encore très peu d’embryons survivront au processus.

On peut ensuite implanter un embryon dans l’utérus de la patiente chez qui l’endomètre a été préparé par une panoplie de médicaments. Il existe plusieurs protocoles utilisés en clinique.

Malgré toute cette démarche coûteuse et laborieuse, les taux de succès ne dépasseront jamais ce que la nature fait à son meilleur, soit 25 % de test de grossesse positif, mais environ 20% de bébés.

Les complications peuvent être graves telles que :

  • hyperstimulation ovarienne sévère,
  • infection intra-abdominale,
  • saignement intra-abdominal par complication de ponction,
  • traumatisme vasculaire.

Les âmes généreuses devraient donc y penser à deux fois avant de faire un tel don. De plus, il s’agit d’un don pour lequel on ne peut être rémunéré. Ce traitement est donc réservé aux indications médicales reconnues et doit se faire dans un milieu ayant une expertise bien établie de tous les intervenants.