Système nerveux III Examen II Flashcards
Qu’est-ce qui est important de savoir sur la prise des médicaments d’un patient?
Depuis quand il les prend (pour chacun d’entre eux) : début de traitement, titrage, sevrage?
Décrit quelques définitions en lien avec la douleur?
- Dépendance physique : chez les utilisateurs chroniques d’opioïdes, symptômes de sevrage à l’arrêt des médicaments
- Tolérance : se développe avec le temps, on a besoin d’une dose + élevée pour avoir le même effet
- Addiction : dépendance très forte à une substance nocive, entraîne une conduite compulsive
- Hyperalgésie : sensation douloureuse exagérée suite à un stimulus douloureux (augmentation de la sensibilité à la douleur), conséquences = augmente la douleur pré-existante, apparition d’une nouvelle douleur, absence de soulagement malgré l’augmentation de dose, diminution de la douleur avec une diminution de dose
- Allodynie : sensation douloureuse provoquée par un stimulus banal (qui n’est pas douloureux)
*Important d’identifier le type de douleur pour offrir la bonne analgésie
1) Douleur somatique :
- Causée par l’envahissement de la néoplasie au niveau de l’os/articulations/muscles/tissus mous
- Masse cancéreuse produit et stimule la production de médiateurs inflammatoires = stimulation des nocicepteurs périphériques
- Chronique ou constante, vive, très bien localisée
- Exacerbée par la mise en charge ou le mouvement
- Répond partiellement aux opioïdes (co-analgésique recommandé)
2) Douleur viscérale :
- Organes (foie, poumon, parenchyme rénal) = insensibles à la douleur, mais la destruction de leur capsule = douleur viscérale (peut aussi être causée par constipation, radiothérapie, chimiothérapie)
- Chronique ou soutenue, diffuse, pauvrement localisée (à distance : douleur référée), souvent avec nausées
- Répond très bien aux opioïdes
3) Douleur neuropathique :
- Causée par un dommage ou inflammation au SNC ou SNP
- Neuropathie périphérique : causée par une infiltration directe d’un nerf ou compression d’un nerf par la tumeur, par la thérapie anticancéreuse
- Brûlure, picotements, coups de couteau, courant électrique
- Constante ou intermittente, locale ou distale
- Répond partiellement aux opioïdes (la + difficile à soulager)
* Méthadone peut avoir des effets que les autres opioïdes n’ont pas
Comment les douleurs cancéreuses sont généralement soulagées?
Avec des opioïdes + co-analgésiques
Décrit les différentes activités des opioïdes et leur classification?
1) Classification :
- Selon leur action sur les récepteurs opioïdes : mu, kappa, delta
* Parfois sur d’autres récepteurs également (comme la Méthadone) : ISRS, IRNA, NMDA (machinerie NMDA empire en douleur neuropathique)
- Selon leur origine :
* Naturel : morphine, codéine
* Semi-synthétique : hydromorphone, oxycodone, buprénorphine
* Synthétique : fentanyl, remifentanyl, alfentanyl, méthadone, tapentadol
* Surtout en lien avec le risque d’allergie croisée : si choc anaphylactique sous codéine = éviter la morphine et se diriger vers les synthétiques, si rash = évaluer les risques/ bénéfices, on peut aller vers un semi-synthétique
2) Activité des opioïdes :
- Agoniste : morphine, codéine, hydromorphone, oxycodone, fentanyl, mépéridine, tapentadol, tramadol
- Agoniste-antagoniste (agoniste sur un type de récepteur et antagoniste sur un autre) : buprénorphine, nalbuphine, butorphanol, pentazocine
* Agoniste partiel : activation partielle du récepteur, avec plafonnement de l’effet même si on augmente la dose (ex : buprénorphine)
- Antagoniste : naloxone, naltrexone
Décrit les effets pharmacodynamiques des agonistes mu?
- Récepteurs mu : présents au niveau périphérique et central
- Exemple d’une incision = production de médiateurs inflammatoires = stimule les récepteurs de la douleur = stimuli de douleur est transmis par les nerfs périphériques au SNC = se rend jusqu’au cerveau = perçoit la douleur (opioïdes aident le signal au niveau descendant)
1) Mastocytes :
- Entraîne la libération d’histamine
- CV = hypotension (surtout si IV) (Fentanyl et Sufentanyl sont les 2 moins pires), diminution consommation O2 par le myocarde
- Dermatologique : prurit (non-allergique)
2) Digestif :
- Constipation (aucune tolérance), nausées (tolérance qui se développe), ralentissement du transit, diminution des sécrétions
- Sphincter d’Oddi : opioïdes inhibent la relaxation du sphincter qui libère la bile = augmentation de la pression biliaire = coliques biliaires
3) Génito-urinaire :
- Inhibe le réflexe de vidange de la vessie, augmente le tonus du sphincter
- Augmente le volume vésical : peut mener à de la rétention urinaire
4) Endocrinien :
- Hommes : diminution libido, femmes : irrégularités menstruelles
- Diminution du cortisol sécrété par surrénales
* Important de limiter les doses si prise à long terme
5) Respiratoire :
- Diminution de la fréquence respiratoire
- Supprime le réflexe de toux (avec tous les opioïdes)
6) Tonus musculaire :
- Augmentation de ce tonus (cage thoracique = peut contribuer aux difficultés respiratoires si surdose)
- Myoclonies : mouvements involontaires, brefs, imprévisibles
Décrit le trouble d’usage des opioïdes?
- Il faut sécuriser les patients lors du conseil : si vous désirez l’arrêter = en parler avec le pharmacien ou le médecin et on va vous aider (mais vous avez beaucoup de douleur, donc cette moléculaire est nécessaire et va vous aider)
- Important d’en parler durant le conseil : souvent des préjugés, fait les manchettes
- Important de faire le conseil pour la bonne utilisation de la médication et non de faire peur pour l’utiliser
- Donc : si on décide d’arrêter le médicament on devra le sevrer, dépendance psychologique et abus sont très rare chez les patients souffrants et chez les patients + âgés, ce sont nos analgésiques les + puissants, il y a des conséquences importantes à une douleur non-soulagée, importance du suivi (la rappeler tôt, mais pas trop)
1) Facteurs de risque :
- Âge (les + jeunes sont + à risque : si usage < 16 ans = augmente de 33% les comportements d’abus)
- Antécédents personnels ou familiaux d’abus/ réhabilitation pour l’alcool ou les drogues
- Activités criminelles
- Tabagisme
- Environnement ou entourage à haut risque
- Personnalité qui prend des risques
- Dépression sévère, anxiété
2) Stratégies pour limiter les risques d’abus :
- Utiliser la + petite dose possible pour la + courte durée possible, suivre la posologie prescrite
- Détruire les comprimés inutilisés
- Ne pas dépanner si comprimés perdus ou volés, pas de renouvellements supplémentaires
- Un seul prescripteur pour les opioïdes
- Sevrer si l’opioïde n’améliore pas la douleur et la qualité de vie
3) Surdose :
- Signes : myosis (contraction des pupilles, peut y avoir une dilatation si hypoxémie sévère), coma, dépression respiratoire, si décès = souvent causé par une insuffisance respiratoire
- Mécanisme de la dépression respiratoire : inhibition directe du centre de la respiratoire = diminue le rythme respiratoire, aussi diminution de la sensibilité des chémorécepteurs centraux aux augmentations de CO2 = donc le patient ne va pas + respirer lorsqu’il y + de CO2
* C’est pourquoi les opioïdes sont efficaces en dyspnée
- Antidote : naloxone (Narcan), naltrexone (Revia), sont des antagonistes
Décrit les possibilités de molécules lorsqu’un patient refuse des opioïdes?
-Molécules synthétiques qui ont une activité sur le récepteur mu, sans être des opioïdes
1) Tramadol :
- Dérivé synthétique de la codéine (allergie croisée entre les 2)
- Mécanisme d’action : agoniste de faible affinité mu, inhibiteur recapture de la sérotonine et noradrénaline
- Métabolisé par 2D6 en métabolite M1 (O-desmethyltramadol : + grande affinité pour les récepteurs opioïdes)
- E2 : nausées, somnolence, constipation, étourdissements, sx de sevrage si arrêt brusque
- Formulations : courte action (Ultram), combiné avec Tylénol 325mg (Tramacet), longue action (Durela, Zytram XL, Ralivia, Tridural)
- Tramacet (325mg Tylénol + 37.5mg Tramadol) : pour douleur aigue de courte durée (< 5 jours), max 8 comprimés par jour, serait équivalent à 30mg codéine + 325mg Tylénol
- Option intéressante dans les douleurs cancéreuses (PO, IR)
- Interactions : inhibiteurs 2D6, ISRS (syndrome sérotoninergique, + souvent chez les patients âgés), crises convulsives si prise concomitante avec un agent qui abaisse le seuil convulsif (ex : IMAO, ISRS, neuroleptiques, Flexeril, ATD)
2) Tapentadol (Nucynta) :
- Agoniste synthétique
- Mécanisme d’action : agoniste des récepteurs mu, inhibe la recapture de la noradrénaline
- Cos à libération immédiate (douleur aigue d’intensité modérée à sévère), libération prolongée (pour douleur sévère, prise continue à long terme)
Quels sont les objectifs poursuivis dans le soulagement de la douleur?
- Soulagement adéquat la nuit
- Douleur minimale au repos
- Avoir le moins de douleur possible lors de la mobilisation
- Tout ça sans entraîner des E2 excessifs
Décrit la biodisponibilité, le premier passage hépatique et la glucuronidation?
1) Biodisponibilité - F :
- Proportion du médicament qui atteindra la circulation sanguine sous forme inchangée
2) Premier passage hépatique :
- Métabolisation du médicament par le foie, diminue la substance active qui atteint la circulation sanguine (et donc le site d’action au niveau des organes)
3) Glucuronidation :
- Ajout d’acide glucuronique à une molécule, permet la solubilisation de la molécule et son élimination dans l’urine et les fèces
Décrit la Codéine et la Morphine?
1) Codéine :
- F : 53%, début d’action PO : 30-60min
- T1/2 : 3h, durée d’action : 4-6h
- Métabolisme : 10% de la dose qui est métabolisée en morphine (métabolite actif : morphine)
- Attention aux métabolisateurs lents du 2D6 = aucun effet analgésique (aucune production de morphine), ultra-rapides du 2D6 = signes de toxicité (trop de morphine)
- Molécule avec peu d’intérêt en soins palliatifs
2) Morphine :
- F : 17-33% (premier passage important)
- T1/2 : 2-4h, durée d’action : 3-5h
- Kadian : pic à 10h, M-Eslon/MS-Contin : pic à 3-4h, MS-IR/ Statex : pic après 1h
- Métabolisme (glucuronidation) : morphine-6-glucuronide (2-4x + actif pour anaglésie, sédation, nausées, dépression respiratoire/coma parfois), morphine-3-glucuronide (peu d’affinité pour mu : agitation, hallucinations/confusion, myoclonies/convulsions, hyperalgésie)
Décrit l’Hydromorphone et l’Oxycodone?
1) Hydromorphone :
- F : 25%, début d’action PO : 30min
- T1/2 : 2.3h, durée d’action : 3.6h-5h
- Métabolisme (glucuronidation) : hydromorphone-3-glucuronide (semblable au M3G)
* Solution potentielle en IR, mais pas le meilleur choix
* Dilaudid (courte action), Hydromorph Contin (LA)
2) Oxycodone :
- Oxynéo, Supeudol
- F : 60-87%, début d’action PO : 10-15min
- T1/2 : 3.2-4h, durée d’action : 3-4h
- Métabolisme : par 2D6 et 3A4 (devient compliqué si interactions ou IH sévère)
Décrit la neurotoxicité possible des opioïdes?
Myoclonies, délirium, sédation
Décrit le Fentanyl (Duragésic)?
- F des comprimés oraux : 65%
- Début d’action : transmuqueux 5-15min, IV immédiat
- T1/2 transdermique : 16h, durée d’action IV : 30min-1h
- Métabolisme : 3A4 en métabolites inactifs
- Existe Fentora (comprimés SL) : pour les percées de douleur, 18 ans et + et cancéreux, reçoit déjà 60mg de morphine par jour et +, toujours initier avec la + faible dose (100mcg et titrer graduellement), intervalle de 2h entre les doses, E2 (nausées, vomissements, constipation, céphalées, bouche sèche, étourdissements, somnolence, fatigue, essoufflement)
- PO : transmuqueux et SL échappent en partie au premier passage hépatique
- Le T1/2 ne reflète pas la durée d’action, car lipophile et se distribue dans les graisses, mais l’action est seulement ce qui est dans le sang
- Début d’action timbre : 6-8h, concentrations diminuent de 50% après 12h quand on enlève le timbre
- Effet réservoir : s’aperçoit en environ 12h, demeure pendant 14-25h
- Timbres : pour une analgésie stable, changement q72h, peuvent être fractionnés jusqu’à 3mcg/h (avec Tegaderm en-dessous)
- Molécule à début d’action rapide, courte durée d’action, pas/peu d’hypotension si donné IV
Décrit la Mépéridine (Démérol) et la Méthadone?
1) Mépéridine (Démérol) :
- F : 40-60%, début d’action PO : 15min
- T1/2 : 2.3h, durée d’action : 2-5h
- Métabolisme : hydrolysée puis conjuguée, subit N-déméthylation en normépéridine
* Normépéridine : métabolite actif, T1/2 : 15-20h (prolongé en IR), a des effets stimulants au SNC (spasmes musculaires, tremblements, convulsions si surdosage (ne répondent pas à la Naloxone)), ne pas utiliser si IR/maladie SNC/doses > 600mg
- Peut être utilisée si frissons : 10mg IV, répétable q10min
- 50mg Mépéridine = 5mg Morphine
- Opioïdes synthétique, option si allergie
2) Méthadone :
- Début d’action PO : 30min-2h, durée d’action : 4-8h
- Effet maximal en 3-5 jours
- T1/2 : environ 24h
- Métabolisme : 1A2, 3A4, 2D6, 2C9, 2C19, 2B6 (métabolites inactifs)
- Antagoniste des récepteurs NMDA (rétablit la sensibilité aux opioïdes, peut éviter/renverser l’hyperalgésie, efficace en douleurs neuropathiques)
- Inhibe recapture noradrénaline et sérotonine
- Le seuil disponible en liquide
- Aux 24h en sevrage, BID-TID en douleur
* Souvent seulement avec les prescripteurs habitués
Décrit le choix de la molécule en analgésie en soins palliatifs?
1) Choix de la molécule :
- Selon les caractéristiques du patient : essais antérieurs et le soulagement antérieur, intolérances, interactions, comorbidités
2) Choix de la voie d’administration : éviter timbre si fièvre, anasarque (oedème généralisé), patient maigre (car peu de réservoir lipidique), éviter PO si diarrhée (absorption erratique), sub-occlusion, si douleurs sévères en soins aigus = parentéral
* Formulations longue-action disponibles : Codéine Contin BID, MS-Contin BID, M-Eslon BID, Kadian DIE, Hydromorph Contin BID, OxyContin BID, OxyNéo BID, Targin (oxycodone + naloxone BID), Fentanyl à changer q72h, Butrans à changer q7jours, Zytram XL/Tridural/ Ralivia/Durela DIE, Nucynta ER BID
- Libérations contrôlées : OROS (+ le liquide entre, + le médicament est libéré), SODAS
- On va donner 50% de la dose PO en dose parentérale (ex : 5mg de morphine PO = 2.5mg de morphine SC)
1) Métabolites des opioïdes :
- Sont plus hydrosolubles = s’accumulent en IR
- Ex : M3G, M6G, H3G (Dilaudid n’est pas parfait en IR, mais moins pire que Morphine)
- Plus de métabolites que de molécule mère : risque de toxicité
2) Comorbidités du patient :
- IR : aller vers Fentanyl ou Méthadone, éviter Mépéridine si utilisation > 48h (s’accumule)
- IH : aller vers Morphine ou Hydromorphone
- Inhibiteurs : attention avec Oxycodone, Fentanyl, Méthadone, Codéine
Décrit la rotation des opioïdes?
- Qui a besoin d’une rotation : IR, IH, patients + fragiles (encéphalopathie, hypoalbuminémie), utilisation à long terme
- Hyperalgésie : la rotation va se faire en diminuant encore + les doses (+ que 30%)
- Pour faire une rotation : il faut connaître les doses équivalente et considérer la tolérance croisée
- Courte action : généralement donnés q4h (parfois q2h avec entre-dose)
- Pour administrer une entre-dose : tenir compte du pic de la molécule longue-action
1) Tolérance :
* À court terme : l’opioïde se lie sur son récepteur = récepteur ne peut plus être stimulé = il est internalisé (on doit attendre qu’il soit recyclé pour le stimuler à nouveau)
* À long terme : il faut une + haute dose d’opioïde pour avoir le même effet, car il y a moins de récepteurs de disponibles
- Se développement lentement PO et rapidement IV, peut être une tolérance aux effets bénéfiques et aux E2 du médicament
- Il y aurait des sous-types de récepteurs (mu1, mu2, mu3) et l’affinité des molécules n’est pas égale pour tous ces récepteurs
2) Conversion :
- Rotation : DIMINUTION de 30% de la dose équivalente
- Morphine vers Codéine : x10 (Codéine vers Morphine : /10)
- Morphine vers Oxycodone : /2 (Oxycodone vers Morphine : x2)
- Morphine vers Hydromorphone : /5 (Hydromorphone vers Morphine : x5)
- Conversion en Fentanyl en timbre :
* Trouver l’équivalent en morphine SC/24h = timbre Fentanyl en mcg/h (puis RÉDUIRE de 30%, car tolérance croisée incomplète)
Décrit les différents palliers de l’analgésie?
- Douleur légère (étape 1) : AINS, Tylénol
- Douleur légère à modérée : Codéine
- Douleur modérée (étape 2) : Tramadol
- Douleur intense (étape 3) : Oxycodone, Morphine, Hydromorphone, Fentanyl
- Douleur très intense (étape 4) : bloc nerveux, épidural
- Avec ou sans co-analgésique à chaque étape
Décrit l’introduction d’opioïdes chez les patients atteints de cancer?
- Réévaluer fréquemment la nécessité des opioïdes et les doses
- Prévoir des longue-action et des entre-dose (avec la même molécule)
- Important de bien connaître ses doses équivalentes
- Pour donner des doses + faibles (ex : 1mg de morphine) : sirop
Est-ce que la présence de métastases hépatiques confirme une insuffisance hépatique?
Non. Une insuffisance hépatique peut être notée si il y a une augmentation marquée de la bilirubine (car le corps n’est pas en mesure de bien se débarrasser des déchets)
Décrit l’ajustement des opioïdes longue-action et des entre-dose?
- Notre étalon (substance de comparaison) : Morphine
- On va y aller avec la + petite dose de longue-action possible
- Ex : Hydromorph Contin 3mg BID = 15mg BID de morphine (dose de départ élevée)
- Donc on pourrait y aller avec Kadian 10mg (équivaut à 1.67mg de morphine q4h), M-Eslon 10mg BID, Fentanyl 3-4mcg/h (correspond à 3-4mg de morphine SC/24h)
1) Entre-doses :
- Pour les pics de douleur ou si activités qui vont augmenter la douleur
- 25-50% de la dose q4h ou 10% de la dose q24h
- On doit les donner en respectant le pic des médicaments (généralement q2h PO)
- Si doses trop élevées d’entre-dose = tolérance se développe rapidement
- Ajuster la dose de longue-action selon les entre-doses (si + de 3 entre-doses par jour, on doit ajuster la dose du longue-action)
- On va idéalement donner la même dose le jour et le soir pour un longue-action (à moins qu’on est tout essayé et que ça ne marchait pas)
- Ajuster la dose aux 16-24h pour les courte action, aux 48-72h pour les longue-action
- On considère la dose totale d’entre-dose dans notre total de mg/jour si les entre-doses ne sont pas liées à des activités
Quels sont les effets indésirables les plus susceptibles de se produire en début de thérapie ou lors des augmentations de dose?
- Nausées et vomissements : tolérance à court terme, prévoir antiémétique
- Constipation : aucune tolérance, prévoir laxatif (émollient + stimulant)
- Docusate n’est pas efficace, utilisé surtout Lax-A-Day ou Lax-A-Day + Sennosides
- Sédation : surtout si patient âgé, après 3-5 jours et se stabilise ensuite
- Xérostomie
- Prurit
- Dépression respiratoire (rare)
Que signifie une douleur de 5-6?
Patient incapable de se concentrer
Décrit les co-analgésiques?
- Utilisés fréquemment en douleur
- Ce sont des adjuvants thérapeutiques : ne sont pas des analgésiques au sens commun du terme, ce sont des analgésiques non-opioïdes, utilisés seul ou en association (mais souvent une analgésie multi-modale)
- Choix basé sur le type de douleur et les comorbidités du patient
- Exemples de co-analgésiques : AINS, corticostéroïdes, calcitonine, biphosphonates, anticonvulsivants, antidépresseurs (tricycliques, IRSN), relaxants musculaires, antipsychotiques, cannabinoïdes, kétamine, méthadone, stabilisateurs des membranes (antiarythmiques)
- Essayer un co-analgésique à la fois, le débuter à faible dose et augmenter graduellement (aux 2 à 5 jours, jusqu’à un soulagement satisfaisant, jusqu’à l’apparition d’effets secondaires, jusqu’à la dose maximale du co-analgésique)
- Réévaluer la dose de l’opioïde : le soulagement de la douleur avec un co-analgésique peut entraîner un surdosage d’opioïde (somnolence, nausées, délirium et parfois dépression respiratoire)
Décrit les métastases osseuses et la douleur associée?
- Plusieurs cancers qui vont entrainer des métastases osseuses : sein/prostate (jusqu’à 65%), poumon, rein, myélome
- Surtout au niveau des vertèbres, côtes, bassin, aussi os longs (fémur, humérus), crâne
- Diagnostic : investigation radiologique (radiographie, scintigraphie osseuse, IRM, biopsie, série osseuse), investigation biologique (peu spécifique, mais peut nous donner un indice : phosphatase alcaline, LDH, calcium, albumine)
- Complications : douleur (+++), hypercalcémie maligne (mais il peut y avoir une hypercalcémie sans métastases osseuses et vice-versa), fractures pathologiques (car l’os devient grugé), compression médullaire
- Douleur associée : localisée ou non, reproductible à l’examen, profonde, rongeante, constante ou non, brûlures/coups de couteau (neuropathique, car périoste est très innervé), augmentée la nuit (pas nécessairement soulagée par la position couchée), augmentée par la mise en charge et le mouvement
- Buts du traitement : régression tumorale, soulager les sx (douleur la nuit, au repos, à la mobilisation), prévenir les fractures
- Traitements : chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, thérapie anti-hormonale
- Aussi : AINS, corticostéroïdes, calcitonine, biphosphonates, Dénosumab, gabapentinoïdes
Décrit les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) dans le traitement des douleurs osseuses?
- COX-1 : présente dans plusieurs tissus, produit les Pg (fonction de cytoprotection, homéostasie rénale et vasculaire, agrégation plaquettaire)
- COX-2 : induite par l’inflammation, constitutive aux reins
- Mécanisme d’action des AINS non-sélectifs : inhibent la synthèse périphérique et centrale de Pg, réduisent l’oedème
- Indiqués en 1ère intention si douleurs secondaires à des métastases osseuses
- Début d’action : 2-3 jours, effet maximal en 14 jours
- Contre-indications : ulcère digestif, MCAS, maladie rénale, allergie ASA, chimiothérapie active
- Effets indésirables :
- GI : risque ulcères peptiques, dyspepsie/pyrosis (pouvoir ulcérogène des AINS : risque réduit avec Sulindac, risque intermédiaire avec ibuprofène/naproxen/ASA/kétoprofène/ diclofénac, risque augmenté avec piroxicam/indométhacine
- Cardiovasculaire (surtout dans les 30 premiers jours) : HTA (attention si prise d’un anti-VEGF), IC (avec diurétiques : risque IRA, rétention liquidienne et risque décompensation cardiaque), risque de saignement augmenté (par inhibition COX-1, si patient anticoagulé = corticostéroïde, sinon moins de risque avec sélectifs COX-2)
- Le Naproxen n’est pas cardioprotecteur : neutre, effet cardiovasculaire avec Célécoxib surtout si > 200mg, Diclofénac aussi (le + COX-2 des traditionnels)
- Aussi un risque d’événements thromboemboliques : inhibition COX-2 sans inhiber COX-1 = inhibe prostacyclines = vasoconstriction, agrégation plaquettaire, formation d’un thrombus (pas contre-balancé par inhibition COX-1)
- Risque d’IR : avec tous les AINS
- Réévaluer régulièrement la nécessité de l’AINS si prise chronique, on peut prescrire un IPP pour la cytoprotection si patient à risque
- Efficacité : certaine (surtout si lésions ostéoblastiques), + efficace que le placebo, AINS + opioïde permet d’améliorer l’analgésie et de réduire les besoins en opioïdes
- Changement d’AINS possible si échec à un 1er AINS (mais on pourrait aussi changer de molécule)
- Inhibiteurs sélectifs COX-2 (Célécoxib, Meloxicam) : n’ont pas d’effets sur la fonction plaquettaire, mais ont des effets rénaux/GI/cardiovasculaires (CI si ulcère GI ou MCAS instable), n’ont pas été étudiés dans les douleurs cancéreuses
- Naproxen : le + utilisé en soins palliatifs (PO, IR)
- Ketorolac (Toradol) : PO, IM, aussi puissant qu’un opioïde sur l’analgésie, durée maximale d’utilisation de 5 jours
Décrit les corticostéroïdes dans le traitement des douleurs osseuses?
- Mécanisme d’action : diminue l’inflammation et l’oedème péritumoral
- Efficacité dans : douleur osseuse, neuropathique, compression médullaire ou nerveuse, hépatique, carcinomatose péritonéale, anorexie, asthénie, fatigue, nausées/vomissements, sub-occlusion intestinale, métastases cérébrales avec extension épidurale ou oedème
- Contrôle de la douleur anecdotique, mais le pont aide beaucoup
- Rarement Prednisone
- Dexaméthasone 4mg BID-QID : faible activité minéralocorticoïde, puissant, longue durée d’action, perte d’efficacité après 20-30 jours (pour une courte période)
- E2 : hyperglycémie, candidose, gastrite, rétention hydro-sodée, immunosuppression, hypomanie, délirium, myopathie proximale
- 1ère ligne de traitement
Décrit l’utilisation de la Calcitonine (Calcimar) dans les douleurs osseuses?
- Calcitonine de saumon, disponible en injectable
- Hormone qui inhibe la résorption osseuse
- Mécanisme d’action : diminue l’inflammation, inhibe la synthèse des Pg, diminue le flux neuronal de Ca (diminue la stimulation des nocicepteurs), augmente les endorphines suite à l’administration
Décrit la radiothérapie et le radium 223 dans les douleurs osseuses?
1) Radiothérapie :
- Traitement de choix si les AINS sont CI
- 25% auront un soulagement complet, 41% un soulagement partiel, efficace jusqu’à 60-70% sur la douleur osseuse
- Délai d’action : 4-6sem (peut y avoir un flare-up en début de traitement : on peut donner de la Dexaméthasone en prévention)
2) Radium 223 :
- Pour le cancer de la prostate : va au site métastatique et délivre localement de la radiation
- Si métastases osseuses symptomatiques, améliore la qualité de vie
- Surtout si douleurs à plusieurs sites
Décrit le Pregabalin (Lyrica) dans les douleurs osseuses?
- Peut être efficace si douleur neuropathique d’associée, car le périoste est très innervé
- Entraîne un soulagement de la douleur, mais pas un soulagement complet lorsque seul
- Soulagement efficace si Pregabalin + radiothérapie
- Utilisation du Pregabalin dans les douleurs osseuses : si composante neuropathique à la douleur, si CI aux AINS (permet de diminuer les doses d’opioïdes et d’éviter les corticostéroïdes à long terme)
- Souvent donné si métastases osseuses avec réponse partielle ou toxicité avec les opioïdes (en clinique)
Décrit les biphosphonates et le Dénosumab dans les douleurs osseuses?
- Effets bénéfiques : diminution de la formation des métastases osseuses, diminution mortalité et complications (diminution incidence des fractures/douleur/utilisation radiothérapie/compression médullaire/hypercalcémie maligne
- Vont réduire les complications associées aux métastases osseuses
1) Biphosphonates :
- Efficacité démontrée dans : cancer sein, prostate, poumon, rein, myélome multiple
- Plus grande efficacité avec les agents parentéraux vs. PO
- Les + utilisés : Pamidronate (Aredia : ajuster vitesse de perfusion selon fonction rénale), Zolédronate (Zometa : ajuster les doses en IR)
- Réponse en quelques semaines, dure plusieurs semaines
- E2 : sx pseudo-grippaux (fièvre, fatigue, sédation, hyperthermie, myalgies, arthralgies), hypocalcémie, hypokaliémie, hypophosphatémie, hypomagnésémie (rare), nausées, effet au site d’injection, ostéonécrose de la mâchoire
2) Dénosumab (Xgeva) :
- Meilleur profil analgésique vs. biphosphonates
- Pas de flare-up ou de sx pseudo-grippaux avec les premières doses
- Risque d’hypocalcémie sévère pouvant être fatal : suppléments calcium 500mg BID + vitamine D, le risque est accru en IR
- Risque d’ostéonécrose de la mâchoire