Cardiovasculaire II Examen II Flashcards
Décrit le mécanisme d’action de la Digoxine (Lanoxin, Toloxin)?
1) Direct :
- Inhibition réversible de la pompe Na+/K+ ATPase = augmentation du Na+ intra-cellulaire = utilisation du transporteur Na+/Ca++ pour faire sortir le Na+ et faire entrer le Ca++ = effet inotrope + (augmente la contractilité)
2) Indirect (par le SNA) :
- Stimule le nerf vague
1. Inhibe les canaux Ca++ au niveau du noeud AV = diminue la vitesse de conduction (effet dromotrope -)
2. Active les canaux K+ au niveau du noeud sinusal = diminue la FC (effet chronotrope -)
Décrit la Digoxine (Lanoxin)?
- Indications : IC avec dysfonction systolique gauche (surtout si FA ou patients demeurant symptomatiques malgré un usage optimal des IECA et BB), contrôle de la réponse ventriculaire lors d’arythmies supra-ventriculaires (FA, flutter auriculaire, TSVP)
- Effets à l’ECG : augmente PP (diminue la FC) et augmente PR (diminue la vitesse de conduction AV)
1) Pharmacocinétique :
- F : 75% (diminue en IC ou si Digoxine métabolisée par la flore intestinale)
- Distribution lente = début d’action lent
- T1/2 : 36h (augmenté en IR)
- Élimination rénale inchangée : 70-80%
- Peu métabolisée, faible liaison aux protéines
- Les groupements hydroxyles ont un impact sur la lipophilicité et la pharmacocinétique
2) Effets secondaires (surtout par une augmentation du Ca++ intra-cellulaire) :
- GI (nausées, vomissements, anorexie)
- SNC (vision : brouillée, halos jaunes)
- Arythmies (blocs AV, bradycardie, arythmies ventriculaires et supra-ventriculaires)
* Si tachycardie auriculaire avec bloc AV : typique d’une intoxication à la Digoxine
* Antitode si intoxication : fragments d’anticorps anti-Digoxine (Digibind)
3) Interactions :
- Médicaments qui diminuent l’élimination rénale = augmentation de la digoxinémie (Amiodarone, Quinidine, Vérapamil, Diltiazem, Cyclosporine, Itraconazole, Flécainide, Propafénone)
- Médicaments qui diminuent son absorption = diminue la digoxinémie (Kayexalate, Cholestyramine)
- Antibiotiques qui détruisent la flore intestinale = augmente F (Tétracyclines, Érythromycine)
- Médicaments qui diminuent la kaliémie = augmente le risque d’arythmies (Corticostéroïdes, Amphotéricine B, diurétiques)
Décrit quelques facteurs de risque d’arythmies?
- Digoxinémie élevée
- Hypoxie
- Hypokaliémie
- Hypomagnésémie
- Hypercalcémie
1) Hypokaliémie :
- Facteur de risque majeur de toxicité à la Digoxine
- Condition qui inhibe la pompe Na+/K+ ATPase par elle-même
- Si prise de Digoxine = pompe déjà partiellement inhibée = donc on la bloque davantage avec l’hypokaliémie = surcharge sodique intra-cellulaire = surcharge calcique intra-cellulaire par compensation avec l’échangeur Na-Ca = arythmie (DAD’s : post-dépolarisation tardive, par une surcharge en Ca++)
- Peut être évitée en administration du KCl (K-Dur)
De quelles façons la Digoxine affecte-elle le coeur?
- Agit sur le myocarde, sur les tissus d’automaticité, sur la conduction (noeud sinusal, noeud AV, réseau des fibres de His et de Purkinje)
- Augmente la force de contraction du myocarde (effet inotrope +)
- Prolongation de la période réfractaire au noeud AV (effet dromotrope -)
* Ce sont des effets pertinents en IC - Par des mécanismes réflexes du SNA :
- Par la sensibilité des baro-récepteurs du sinus carotidien aux changements de pression = augmentation du tonus vagal (par le système parasympathique)
* Si augmentation de la PA sous Digoxine = augmentation du tonus vagal (parasympathique) et diminution du tonus sympathique
* Effet vagal non-compensé par une réponse sympathique entraîne une diminution de la FC (bradycardie) et réduction résistance vasculaire périphérique (post-charge)
- -> Donc Digoxine renverse les sx d’IC et les sx d’un tonus sympathique trop élevé (tachycardie, augmentation de la résistance vasculaire périphérique et de la post-charge)
- Digoxine chez un IC = augmente la contraction du myocarde, réduit FC, réduit oedème
Décrit inotrope et dromotrope?
- Inotrope : force de contraction
- Dromotrope : conduction AV
- Chronotrope : FC
Décrit les inhibiteurs de la phosphodiestérase (PDE)?
1) Mécanisme d’action :
- Inhibent la dégradation cellulaire d’AMPc et de GMPc = augmentation des concentrations de ces composés = effet au niveau des myocytes cardiaques et vasculaires
2) Effets physiologiques :
- Inotropes + : augmentation de la force de contraction
- Vasodilatateur : on facilite le travail du coeur
- Amélioration du DC par l’effet inotrope + (meilleure contraction, donc + de sang éjecté à chaque contraction)
- Diminution de la pré et post-charge par la vasodilatation
Décrit les inhibiteurs de la PDE-3?
-Approuvés pour le support à court terme de la circulation sanguine en IC de stade avancé
1) Mécanisme d’action :
- Inhibent la PDE-3 de façon sélective = stimulent la contractilité myocardique et accélèrent la relaxation du myocarde
- Causent une vasodilatation artérielle et veineuse = chute des résistances vasculaires systémiques et pulmonaires = diminution des pressions de remplissage gauche et droite
2) Milrinone (Primacor) :
- T1/2 : 2.3h
- Agent de choix : T1/2 court, profil d’E2 favorables à court terme
- Pour un support inotropique à court terme (48-72h)
3) Inamrinone (Inocor) :
- IV seulement
- T1/2 : 3.6h
- Excrété sous forme inchangée
- N’est plus disponible
4) Effets secondaires :
- Court terme (48-72h) : hypotension (surtout si PAM est déjà limite)
- Long terme ( > 72h) : thrombocytopénie, arythmies ventriculaires, augmentation de la mortalité
Décrit les inhibiteurs de la PDE-5?
1) Sildénafil (Viagra : Revatio)
2) Tadalafil (Cialis : Adcirca)
* Levitra n’est pas approuvé pour cette indication
3) Mécanisme d’action :
- Inhibent PDE-5 (abondante dans le tissu pulmonaire), sélectivité accrue pour l’artère pulmonaire
* = diminue la dégradation de la GMPc = augmentation de ses niveaux = vasodilatation
- Utilisés en IC, surtout si insuffisance systolique droite due à de l’hypertension pulmonaire (PAH) = va entraîner une diminution de la post-charge par vasodilatation
4) Effets secondaires :
- Maux de tête et flushing (augmentation des niveaux de GMPc)
5) Interactions :
- Nitrates (qui augmentent la production de GMPc) et les IPDE-5 qui diminuent sa dégradation = augmentation importante GMPc = risque d’hypotension sévère et d’hypoperfusion coronarienne
Décrit les agonistes B1-adrénergiques?
- Dopamine
- Dobutamine (Dobutrex)
Décrit la Dopamine?
- Catécholamine, c’est un précurseur de l’adrénaline et de la noradrénaline (qui sont considérés comme des adrénergiques)
- Utilité limitée en IC : effets sont concentration-dépendants
- Rapidement métabolisée par la COMT et MAO
- Courte durée d’action, jamais PO, toujours IV
1) Mécanisme d’action :
- Faible dose (< 2ug/kg/min) : vasodilatation par relaxation des muscles lisses (médiée par l’AMPc), aussi une activation des récepteurs D2 = effet inhibiteur sur la sécrétion de noradrénaline = réduit la stimulation a-adrénergique des muscles lisses des vaisseaux (surtout au niveau rénal)
* Vient augmenter la perfusion sanguine rénale, maintient un DFGe adéquat chez les patients IC avec fonction rénale altérée
-Dose intermédiaire (2-5ug/kg/min) : stimulation des récepteurs B-adrénergiques = augmentation de la contractilité myocardique et libération de noradrénaline
- Forte dose (5-15ug/kg/min) : stimulation des récepteurs a = vasoconstriction périphérique (pratique chez les patients avec PA réduite ou si choc septique, anaphylaxie)
- Pas efficace en IC, car vasoconstriction = augmentation post-charge = réduit la performance ventriculaire
2) Effets secondaires :
- Tachycardie (+ fréquent qu’avec la Dobutamine), peut provoquer de l’ischémie
3) Résumé des effets :
- Stimulation cardiaque (B1)
- Augmentation de la PA (B1, a1)
- Vasodilatation rénale (D2)
Décrit la Dobutamine (Dobutrex)?
- Catécholamine synthétique, dérivée de la dopamine
- 2 énantiomères (S = agoniste B1, agoniste a1, R = antagoniste a1, agoniste B1 et B2)
- Effet global qui ressemble à un agoniste B1 sélectif
- Rapidement métabolisée par la COMT
- Courte durée d’action, jamais PO, toujours IV
1) Mécanisme d’action :
- Augmente le volume d’éjection ventriculaire (effet inotrope, car agoniste B1)
- Diminution de la PAM par réduction de la résistance vasculaire périphérique (agoniste B2)
2) Particularités :
- Tolérance qui survient rapidement (on l’utilise rarement > 4 jours), force souvent l’ajout d’un IPDE-3 à court terme
3) Effets secondaires :
- Arythmies ventriculaires et supra-ventriculaires (+ rare qu’avec la Dopamine, mais nécessite une réduction de dose)
* Utilisation récente de BB : souvent une non-réponse
4) Résumé des effets :
- Stimulation cardiaque (B1)
- Vasodilatation (B2)
Décrit les nitrates?
- Ce sont des esters de l’acide nitreux (HNO2), rendus inexplosifs par l’ajout d’un excipient inerte (lactose)
- Ce sont des pro-médicaments : doivent perdre leur fonction nitrate pour exercer leur effet
- Molécules très liposolubles (diffusent rapidement à travers les membranes et les muqueuses), rapidement hydrolysés en solution
- Réduction des nitrates par la glutathione transférase = dérivé S nitré (GS-NO2) = ensuite libération d’acide nitreux (HNO2) et d’une forme oxydée de gluthation (GSSG) = acide nitreux réagit avec des molécules thioliques (RSH) = formation de 2 radicaux libres, donc l’oxyde nitrique (NO)
- Effet vasodilatateur + important au niveau veineux, car nécessite des composés thioliques dans la réaction
1) Mécanisme d’action :
- Perte de la fonction nitrate = libération d’oxyde nitrique (NO) = stimule la guanylate cyclase = conversion de GTP en GMPc et déphosphorylation de la MCL = réduction de Ca++ cytosolique (moins de contraction) = relaxation de la musculature lisse et vasodilatation
* Aussi un effet anti-agrégant au niveau des plaquettes et relaxant musculaire aux niveaux bronchique et GI
2) Nitroglycérine (trinitrate de glycérine) :
- Nitrolingual, Nitrol, Nitro-Dur, Nitrostat
- Pompe : début d’action < 1min, durée d’action d’environ 30min
- Timbre : début d’action 30-40min, durée d’action > 24h
3) Imdur (Isosorbide-5-mononitrate) :
- Début d’action : 20min
- Durée d’action : 10h
- Aussi une forme à libération prolongée (DIE)
4) Isordil (Isosorbide dinitrate) :
- Libération prolongée : début d’action 30min, durée d’action 8-10h
Décrit le Nitroprusside de sodium (Nipride)?
1) Mécanisme d’action :
- Vasodilatateur direct, agit en libérant du NO au niveau des muscles lisses vasculaires
- Libère du NO (vasodilatation) et du cyanure (éliminé par le foie en thiocyanate (T1/2 de 2.5-7 jours))
* Mais si accumulation de cyanure/thiocyanate = liaison à l’Hb = méthémoglobinémie, toxicité neurologique
2) Reconstitution :
- Dans du Dextrose 5% (rouge-brun)
- Très sensible à la lumière et à la chaleur (dégradation de 20% en 4h si dans un contenant de verre exposé à de la lumière, encore + si sac de plastique)
- Si passage à une couleur verte-bleue = dégradation du médicament (jeter la solution)
3) Pharmacocinétique :
- IV
- Stable en solution seulement 24h
- NO proviendrait d’une protéine sulfurée présente dans le sang (vs. avec les nitrates : provient de groupements thiols), donc NO libéré dans la circulation sanguine = effet vasodilatateur au niveau veineux ET artériel
Décrit la Ranolazine (Corzyna)?
-Indications : traitement d’appoint de l’angine chronique stable (en combinaison avec un BB + BCC + nitrates, chez les patients dont la réponse anti-angineuse n’est pas satisfaisante)
1) Mécanisme d’action :
- Entraîne une altération de la concentration intra-cellulaire de Na+ pendant l’ischémie cardiaque
* On sait que la surcharge Ca++ et Na+ jouent un rôle important dans la dysfonction électrique et contractile du coeur dans les situations d’ischémie ou d’IC
- Inhibition sélective du courant sodique tardif = diminution de la surcharge Na+ = diminution de la surcharge Ca++
- N’affecte pas directement les récepteurs bêta et les canaux Ca++ : effet anti-angineux (anti-ischémique), sans jouer sur la FC et la PA
2) Pharmacocinétique :
- F : 76%
- Métabolisée par 3A4 (++) et 2D6 (mineur)
- C’est un inhibiteur de la P-gp
- T1/2 : 7-9h
Décrit l’Ivabradine (Lancora)?
- Indication : IC chronique stable avec une FEVG 35% et - chez les patients NYHA II ou III en rythme sinusal donc la FC au repos est de 77bpm et + (pour réduire la mortalité CV et les hospitalisations)
- En association avec les traitements standards d’IC
- Il faut atteindre les doses cibles de BB avant, puis l’instaurer si FC demeure à 77 bpm et +
1) Mécanisme d’action :
- Bloque le courant If cardiaque qui est induit par l’hyperpolarisation au noeud sinusal
- Réduit la pente de dépolarisation au noeud sinusal = retarde l’activation de la dépolarisation (retarde l’ouverture des canaux Ca++) = effet bradycardisant (réduit la consommation en O2 = effet anti-angineux bénéfique en IC) et ralentit conduction AV
* Aucun effet inotrope - : entraîne de la bradycardie, sans diminuer la force de contraction (vs. les BB)
2) Effets électrophysiologiques :
- Augmente PP (effet bradycardisant)
- Augmente PR (ralentit la conduction AV)
3) Effets indésirables :
- Bradycardie (parfois symptomatique)
- Attention à la prolongation du QT et à la FA
- Troubles oculaires (phosphènes : luminosité transitoire augmentée, halos, décomposition des images, images multiples, vifs et colorés) : souvent dans les 2 premiers mois, léger à modéré, disparaît à l’arrêt
4) Pharmacocinétique :
- Prendre avec des aliments
- Subit un 1er passage hépatique et intestinal
- Liaison à 70% aux protéines plasmatiques
- Vd : 100L
- Métabolisé par le 3A4 (attention aux inhibiteurs et inducteurs)
- N’est pas un inhibiteur ou un inducteur
- Possède un métabolite actif (S18982) : semblable à l’Ivrabadine
- T1/2 : 6-10h (BID)
- Excrétion dans les selles et l’urine, 4% inchangé dans l’urine
Décrit les différents stades de l’insuffisance rénale (IR)?
- Selon le DFGe
- 90 et + : normal
- 60-89 : légèrement diminuée
- 45-59 : moyennement diminuée
- 30-44 : moyennement à sévèrement diminuée
- 15-29 : sévèrement diminuée
- < 15 : très grande atteinte rénale
-On peut aussi avoir de l’albuminurie : normal (<3mg/mmol), modérément augmentée (3-30mg/mmol), sévèrement augmentée (> 30mg/mmol)
Quelles sont les clientèles à risque d’une atteinte rénale?
- Diabète
- HTA mal contrôlée
- IC
- MCAS, MVAS
- Antécédents familiaux d’IRC
- Âge (fonction rénale diminue avec l’âge)
*N’ont souvent aucun sx
Décrit la prévention de la progression de la maladie rénale?
- Il faut modifier l’alimentation aux premiers stades d’IR : ralentit la progression et prévient les complications
- Se fait à l’aide de plusieurs professionnels (nutritionnistes, infirmiers, pharmaciens, néphrologues) : collaboration, pour ralentir la progression/traiter les sx et les complications, consultation en nutrition à la base de tout (on va modifier l’alimentation avant de modifier la médication)
- Cessation tabagique
- Modification de l’alimentation et des habitudes de vie
- Poids santé
- Contrôle du bilan lipidique, PA, glycémie
- Régression de la protéinurie
- Traitement de l’acidose métabolique
Décrit le rôle de la nutrition dans la prise en charge de l’IR?
1) But du suivi nutritionnel :
- Ralentir la progression de l’IRC
- Prévenir et contrôler les complications associées
- Minimiser les effets toxiques de l’urémie
- Maintenir un état nutritionnel optimal
* Ce qui est à surveiller : apports protéique et énergétique, glycémie, apports en K/Na/P/Ca, apport liquidien, acidose métabolique, dyslipidémie, dénutrition
-En IRC de stade 1 à 5D, on recommande une thérapie nutritionnelle médicale (on veut optimiser l’état nutritionnel, minimiser les risques associés à la progression de la maladie rénale)
2) Évaluation nutritionnelle :
- Histoire médicale et psychosociale, médicaments
- Données anthropométriques, bioimpédance
- Données biochimiques et urinaires : K, Ca, P, PTH, vitamine D, HCO3-, urée, albumine et préalbumine, ratio A/C, collecte urinaire de 24h
- Tient compte des besoins spécifiques du patient
- 3 priorités d’intervention :
- Restriction en Na+ (pour tous les stades)
- Réduction progressive des apports en protéines
- Traitement des désordres métaboliques
Décrit la restriction en sodium (Na+) en IRC?
- Il est recommandé de réduire la consommation de Na+ < 2300mg/jour (1 c. à thé) pour réduire la PA et la volémie, pour limiter la protéinurie et pour avoir un meilleur poids corporel
- Recommandation qui s’applique à tous les stades d’IRC (et surtout si stades 3-5)
- Recommandé : < 2300mg/jour (comme dans la population générale)
- On consomme actuellement environ 2760mg/jour au Canada, 3350mg/jour au Québec
- Plus l’âge augmente, plus l’apport recommandé diminue (ex : > 70 ans = 1200mg/jour)
1) Sodium et HTA :
- 50 à 75% des patients IRC font de l’HTA
- Surtout liée à un expansion liquidienne corporelle totale, sans qu’il y ait d’oedème (car l’eau suit le sel et on consomme beaucoup de sel)
- Plus la fonction rénale diminue, plus la sensibilité au sel augmente
- Si alimentation riche en Na = augmente protéinurie, augmente PA, diminue l’effet protecteur des IECA/ARA, contribue à la rétention hydrosodée (eau suit le sel) et contribue à l’usage des diurétiques
2) Bénéfices de cette restriction :
* Pierre angulaire de l’intervention nutritionnelle en IRC*
- Diminue PA
- Diminue protéinurie
- Aide au niveau des effets bénéfiques des antihypertenseurs
- PA moins élevée = nécessite moins de médicaments
- Effets rapides (< 1 semaine)
3) Provenance des apports en sel :
- 10% salière, 10% de façon naturelle, 80% des aliments transformés ou des restaurants
- Le Na+ est obligatoire sur l’étiquette nutritionnelle : choisir ceux qui contiennent < 140mg/portion, permet au patient de comparer les produits entre eux et de voir ce qui a du sens et ce qui en a pas
- On retrouve du sel caché dans des aliments qui ne goûtent pas salés (ex : pain, céréales, muffins)
* Sans sel/sans Na : 5mg/portion
* Faible en sel/en Na : 140mg/portion
- Aliments sont toujours + salés au restaurant qu’à la maison, attention si on mange souvent du restaurant
- Papilles s’habituent rapidement à des niveaux de sel élevés ou faibles : prend 6-8 semaines avant de s’habituer à une alimentation moins salée
4) Suivi :
- Na+ dans le sang est toujours beau : peu fiable
- Na+ urinaire : collecte sur 24h, à l’équilibre = ce qui excrété est égal à ce qui est ingéré, on cible < 2300mg/jour
- Quand on consomme beaucoup de sel = prend 3-4 jours pour éliminer complètement la balance sodique (ce répercute sur la natriurèse pendant plusieurs jours)
Décrit la réduction progressive des apports protéiques en IRC?
- Chez les patients non-dialysés et non-diabétiques avec IRC de stade 3-5 : on vise 0.55-0.6g/kg de protéines/jour
- Patients non-dialysés et diabétiques avec IRC de stade 3-5 : on vise 0.6-0.8g/kg de protéines/jour
- On consomme actuellement entre 1.2-1.5g/kg de protéines (environ 105g/jour)
- Recommandé : 0.6-0.8g/kg (environ 30-70g/jour)
- Viser une réduction graduelle : chaque diminution est bénéfique, même si on atteint pas 0.6-0.8
- Il faut éviter la dénutrition dans cette réduction
- 1g de protéine = 4kcal, donc en réduisant l’apport en protéines = on réduit l’apport calorique (bon si perte de poids désirée, sinon = utiliser des grains entiers et des bons gras comme source d’énergie)
- Conserver un apport énergétique suffisant : 30-35kcal/kg
1) Bénéfices de la restriction protéique :
- Diminue hyperfiltration glomérulaire (surtout si patient obèse)
- Diminue protéinurie/urémie
- Limite l’excès de K+ et les désordres de l’axe phospho-calcique (1g protéines = 13mg P)
- Améliore PA (diminution de 30% des protéines = diminution de 28% de l’apport en Na+)
- Améliore et prévient l’acidose (si diminution de 0.2g/kg de protéines = augmentation du HCO3-)
- Améliore le bilan lipidique (diminue les acides gras saturés)
- Prévient la goutte (diminue l’acide urique)
- Prévient les lithiases (diminue calciurie)
- Diminue inflammation rénale/fibrose tubulaire/ calcifications vasculaires/oxydation des acides aminés/ toxines urémiques intestinales
- Augmente sensibilité à l’insuline/délai avant la dialyse
2) Aliments riches en protéines :
- Viande, volaille, poisson, tofu
- Amandes, noix, légumineuses
- Lait, oeuf, fromage, yogourt
- Céréales, pâtes, riz, pain
3) Comment restreindre les protéines :
- Réduire les portions de viande (viser 90-120g)
- Préférer les mets composés (vs. la pièce de viande entière)
- Éviter de doubler les protéines dans un repas (ex : viande gratinée)
- 1 seul repas de viande/jour
- Utiliser des substituts de viande
- Éviter les noix et le fromage en collation
- Maximum 2 portions de produits laitiers/jour (remplacer aussi par des versions végétales)
- Diète végétarienne est bénéfique si le patient est motivé
4) Suivi :
- Collecte urinaire sur 24h
- Important de mesurer l’urée (90% dans l’urine)
- Npna : apport protéique en g/kg/jour selon une formule, varie selon âge/sexe/poids/taille/urée sur 24h/protéinurie sur 24h, viser 0.6-0.8g/kg/jour
- Urée urinaire divisé par poids corporel : si > 5 = apport protéique est > 1g/kg (mais excès protéique facile à obtenir si patient de petit poids)
Quand voit-on apparaître les désordres métaboliques en IRC?
Lorsque nous sommes en stade 3b, 4 ou 5
Décrit l’hydratation en IRC?
1) Apports liquidiens :
- Dans les premiers stades d’IRC ou si protéinurie = encourager une bonne hydratation
- Liquide de choix pour s’hydrater : eau
- Si maladie rénale sévère polykystique : hydratation élevée recommandée (3-4L/jour), vient diminuer l’osmolarité urinaire (diminue la concentration) et vient limiter la croissance des kystes
2) Restriction liquidienne :
- Seulement si oedème qui nécessite des diurétiques
- 20 à 80mg/jour de Furosémide : restriction à 1.5-2L/jour
- 80mg et + de Furosémide : restriction à 1.5L/jour
* Tous les liquides comptent (même jello, soupe, crème glacée, alcool)
Décrit l’acidose métabolique en IRC?
- Alimentation acide = augmente le risque de développer une IRC
- Si charge acide : apport en aliments acidifiants (origine animale) > apport en aliments alcalinisants (origine végétale)
- Acidose métabolique si HCO3- sanguin < 22mmol/L (sang est + acide, on vise 24-26mmol/L de HCO3-)
- Recommandé : réduire la production nette d’acides par une augmentation de la consommation de fruits et légumes, supplémentation de bicarbonates ou de citrates = réduit le déclin de la fonction rénale
1) Causes d’une acidose métabolique :
- Diminution de l’excrétion des résidus acides (par une diminution de la filtration glomérulaire)
- Alimentation riche en protéines animales (et faible en protéines végétales)
- Consommation élevée de boissons gazeuses, alcool, aliments transformés
* On la voit de + en + lorsque le stade d’IRC augmente
2) Conséquences d’une acidose métabolique :
- Catabolisme musculaire, diminution de la production d’albumine
- Relargage du Ca++ et du P des os = résorption osseuse
- Calciurie et réabsorption du citrate (risque de lithiases)
- Urémie
- Hyperkaliémie (mécanisme tampon)
- Diminution de la synthèse en vitamine D
- Fonction rénale qui diminue encore + (car chute annuelle)
- Augmentation des médiateurs inflammatoires
- Résistance à l’insuline
- Diminution de la contractilité du myocarde
3) Interventions nutritionnelles :
- Réduire l’apport en protéines (surtout celles animales, car acidifiantes)
- Augmenter les fruits et légumes (car résidus alcalins)
- Limiter liqueur, café, alcool, aliments transformés
- Consommer des eaux riches en HCO3- et faibles en Na+
- Meilleur traitement : fruits et légumes (traitent l’acidose, diminuent l’angiotensinogène, ralentissent la perte de fonction rénale)
- Aussi moins de rétention hydrosodée (car moins de sel = moins d’eau), meilleur contrôle PA, diminution des doses d’IECA, pas d’augmentation du K+
4) Interventions pharmacologiques :
- Bicarbonate de Na+ (NaHCO3) : 500-1000mg/jour (mais est une source importante de Na+…)