Anti-infectieux II Examen II Flashcards
Décrit un peu de vocabulaire en lien avec le VIH et le SIDA?
- VIH : virus de l’immunodéficience humaine
- SIDA : syndrome de l’immunodéficience acquise (après plusieurs années de VIH, on redoute que le patient se rende à ce point)
- On ne fait plus vraiment de différence entre le VIH et le SIDA, puisque les traitements sont très efficaces
- TARc : thérapie antirétrovirale combinée
Décrit l’épidémiologie du VIH/SIDA?
- Le cas prouvé le + ancien : 1959, on a identifié le VIH en 1983, début de la trithérapie en 1996 (maintenant : il y a aussi bithérapie, injections, prophylaxie pré-exposition)
- C’est une épidémie qui n’est pas terminée : va aller en augmentation
- Nombre de personnes vivants avec le VIH en 2020 dans le monde : 37.7 millions (1.5 millions de gens nouvellement infectés et 680 000 morts associées)
- On en retrouve beaucoup en Amérique latine, Afrique, Asie, un peu moins en Europe et en Amérique du Nord
- Le nombre de cas total est en augmentation, le nombre de cas nouvellement diagnostiqués tend à diminuer, le nombre de morts associées dépasse rarement 1 million (sauf pic en 2005)
- La cause de l’épidémie est souvent différente selon où l’on se trouve dans le monde (ex : globalement = 11% de travailleurs du sexe, 9% UDIV, 23% homosexuels, 2% femmes transgenres, 20% de clients des travailleurs du sexe, 35% du reste de la population, Afrique Sub-Saharienne = 12 % travailleurs du sexe, 1% UDIV, 6% homosexuels, 61% du reste de la population, ailleurs dans le monde = 10% de travailleurs du sexe, 20% UDIV, 45% d’homosexuels, 7% du reste de la population)
1) Canada :
- 62 000 Canadiens qui vivent avec le VIH en 2018, dont 13% ignorent leur séropositivité, situation préoccupante dans les Prairies et chez les Autochtones
- Nombre de personnes infectées est en augmentation, nombre de nouveaux cas assez stable (sauf en 2017 : plusieurs demandeurs d’asile)
- Populations-clé en 2018 : 49.5% d’HARSAH, 2.7% HARSAH + UDIV, 13.9 % UDIV, 34% hétérosexuels, 25% de femmes et 75% d’hommes, 14% d’origine autochtone (+ de premières nations > Métis > Inuits)
2) Québec :
- Entre 15 000 et 19 400 personnes vivants avec le VIH en 2019, 61.3% des cas qui sont à Montréal
- Dépistage se fait tardivement (25% des cas sont diagnostiqués avec des CD4 < 200 : très malades)
- Fréquence de dépistage sous-optimale
3) Cibles de traitement du VIH en 2020 :
- 90% des PVVIH sont au courant de leur diagnostic, 90% sont sous TARc, 90% sont sous TARc avec charge virale indétectable
* Au Canada en 2018 : 87%, 85%, 94%
Décrit le VIH et son origine?
1) VIH-1 :
- Rétrovirus (groupes M, N, O), sous-types
* Amérique du Nord : groupe M, sous-type B
- Virus à enveloppe, qui contient 2 brins d’ARN
- Glycoprotéine (gp120 et gp41 : vont se lier aux récepteurs CD4 pour fusionner et entrer dans le lymphocyte)
- Enzymes : transcriptase inverse (ARN –> ADN), intégrase (intégrer l’ADN viral dans l’ADN de la cellule), protéase (clive la polyprotéine virale en protéines actives)
2) VIH-2 :
- Origine différente, 7 sous-types
- Surtout en Afrique de l’Ouest
3) Origine :
- Rétrovirus sont très présents chez certaines espèces (ex: gorilles, singes)
- Hypothèse : transmission animal –> homme, puis transport via le train et la voie maritime, changements des habitudes sexuelles et des soins santé = transmission VIH
Décrit la physiopathologie du VIH?
-Ce sont les lymphocytes T CD4+ qui sont impliqués (qui sont les chefs d’orchestre de la réponse immunitaire, donc leur diminution = dérègle le système immunitaire)
1) Marqueurs immunologiques :
- CD4 + : on vise entre 500-1500 cellules/mm3
- CD8+ : on vise entre 200-1500 cellules/mm3
- % CD4 + : 30% (ratio CD4/CD8 : 1 ou 2)
* On vient multiplier par 1000 la valeur affichée par le laboratoire pour déterminer la valeur absolue des CD4
- Marqueurs virologiques : charge virale (copie/mL ou log10)
2) Physiopathologie :
- Le virion du virus se lie à une cellule et l’infecte, puis traverse la barrière, va aller infecter d’autres cellules et le virus va se disséminer à d’autres cellules
- Au départ, le niveau de CD4 est élevé = première infection (très contagieux à ce moment-là) = CD4 diminuent = vont remonter un peu puis vont chuter sans traitement
- Charge virale est indétectable au départ = augmente plus le virus va se disséminer, dupplication du VIH dans les organes lymphoïdes = il y a ensuite une latence clinique (charge virale diminue et se stabilise) = sx généraux = charge virale augmente, si infection opportuniste = charge virale augmente, si décès = charge virale est très élevée
3) Lymphocytes T CD4 :
- CD4 aussi exprimé par monocytes/macrophages, cellules dendritiques, cellules de Langerhans, lymphocytes B
- Indicateur de l’immunité : si niveau bas = grande atteinte immunitaire
- Le niveau permet de déterminer quand débuter la thérapie, ou quand donner une prophylaxie contre des IO
- > 500 : statut normal, 350 : immunosuppression modérée, 200 : immunosuppression sévère, 50 : immunosuppression très sévère
- Monitoring aux 3 à 6 mois : aux 12 mois si charge virale indétectable et CD4 > 300 après 2 ans
- Significatif si variation > 30% en nombre absolu ou 3%
- Facteurs qui influencent CD4 : analyse, saisons/rythme circadien (variation intra-individuelle), infections, chirurgies, condition (Sjogren, lymphome, GMO), médicaments (cortico ou interférons : diminuent CD4), splénectomie augmente CD4
- Réponse anticipée aux antirétroviraux : on veut une augmentation de 50-150 cellules/mm3 par année
* Il y aura une réponse non-optimale au traitement si on débute à > 50 ans ou CD4 déjà faible ( < 100)
4) Complications du VIH :
- Si la charge virale est très élevée : plus de risque de développer le SIDA
- Plus les CD4 diminuent = plus il y a de risque d’infections et de complications (infections de la peau, sarcome de Kaposi, varicelle, candidose orale, pneumonie, lymphome, toxoplasmose cérébrale, herpès simplex, CMV, mycobactéries)
- Le nombre de nouveaux diagnostiques de SIDA est en augmentation, mais moins de décès associés
* Le traitement du VIH peut normaliser la survie (si décès, difficile de dire si dû au VIH ou aux comorbidités/ tabagisme)
Décrit une primo-infection du VIH, le diagnostic et sa transmission?
1) Primo-infection :
- Souvent au niveau du tissu lymphoïde associé aux muqueuses
- 50 à 80% des patients vont avoir des sx non-spécifiques 2 à 8 semaines après l’infection (sx similaires à une mononucléose infectieuse)
* Fièvre, lymphadénopathies, pharyngite, rash, ulcères buccaux, myalgies/arthalgies, céphalées, diarrhées, nausées et vomissements, hépatosplénomégalie, augmentation des enzymes hépatiques, candidose oro-pharyngée, sx neurologiques (neuropathie, méningite aseptique, Guillain-Barré), perte de poids
- La charge virale y est très élevé : très contagieux
- On ressent des sx après 2-8sem, réponse immunitaire 1sem à 3 mois après, latence obtenue 1-2sem après
2) Diagnostic :
- On va analyser les anticorps, antigènes
- On demande 2 tests faits à des moments différents pour confirmer le diagnostic
3) Transmission :
- Sang, liquides biologiques (sperme, sécrétions vaginales, lait maternel, liquide amniotique, LCR, liquide pleural/synovial, péricardial, péritonéal), lorsque contact avec muqueuse ou peau non-intacte
- Corrèle avec la charge virale (+ elle est élevée = + on est contagieux)
- Transmission sexuelle (réceptif > insertif) : anale > vaginale, orale (rare)
- Transmission parentérale : UDIV par partage des seringues, exposition occupationnelle, transfusion sanguine (très rare)
- Transmission verticale de la mère à l’enfant : surtout intrapartum, possible avec l’allaitement
- Si on traite les patients qui ont le VIH avec une bonne thérapie = diminution charge virale = réduit le risque de transmission dans la communauté
Quel est le marqueur utilisé pour évaluer l’efficacité de la thérapie antirétrovirale?
1) Charge virale :
- Donne un indice de la réplication virale
- On vise un suppression de celle-ci ( < 20-50 copies/mL), donc qu’elle soit indétectable
- Monitoring :
* Initiation, échec de traitement : après 2-8sem
* Changement de traitement : après 4-8sem
* Stable : q3-6mois les 2 premières années, puis q6mois
- Virémie intermittente : > 50 copies/mL
- Virémie persistante de bas niveau : 50-200 copies/mL
- Échec virologique : < 200 copies/mL
- Charge virale doit être indétectable pour éviter la progression de la maladie
- Donc on vise une charge virale indétectable et une augmentation des CD4 (c’est un traitement à vie, même si la charge virale devient indétectable)
Décrit les objectifs de la thérapie antirétrovirale?
1) Objectifs de la thérapie :
- Réduire la mortalité associée au VIH et prolonger la durée et la qualité de vie
- Restaurer et préserver le système immunitaire
- Supprimer de façon maximale et durable la charge virale
- Prévenir la résistance du virus aux médicaments
- Éviter la toxicité et les interactions
- Prévenir la transmission du VIH (si charge virale indétectable = moins de transmission)
2) Quand débuter la thérapie :
- Traiter tôt permettrait une meilleure prise en charge (en plus qu’on est très contagieux durant la primo-infection)
- Traiter tous les patients atteints de VIH idéalement, peu importe le niveau de CD4 (il y aurait une diminution de 50% de la mortalité si on débute le traitement lorsque les CD4 > 500)
* On traite pour prévenir la transmission du VIH
- Urgence de débuter une thérapie antirétrovirale si : condition qui met à risque de développer le SIDA (IO, démence associée au VIH, déclin neurocognitif, néoplasies associées au SIDA), grossesse, néphropathie associée au VIH, co-infection à l’hépatite B et C (car la maladie progressera + vite), pour prévenir la transmission sexuelle, CD4 < 200 (très immunosupprimé), primo-infection (très contagieux)
- I = I (indétectable = intransmissible)
* On encourage le port du condom quand même, mais si patient VIH prend son traitement comme prescrit et qu’il a une charge virale faible (< 200 copies/mL) = transmission négligeable
3) Considérer le contexte du patient dans le choix de traitement :
- Dépression, abus d’alcool ou de drogues, problèmes cognitifs, faible éducation médicale
- Assurance, approvisionnement en médicaments (ex : itinérants), support social, dévoilement séropositivité
* Important de discuter avec le patient pour favoriser un bonne adhésion
Quelles sont les cibles des antirétroviraux et les classes de médicaments associées?
1) Cibles des antirétroviraux :
- Entrée du virus dans la cellule : antagonistes CCR5 (souvent contre les virus résistants), inhibiteurs de fusion
- Transcription inverse : INTI, INNTI
- Intégration : INI
- Transcription
- Assemblage : IP
- Bourgeonnement
* On sait maintenant que la transcription inverse ne se fait pas dans le cytoplasme, mais dans le noyau de la cellule
2) Classes :
- INTI : inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse
- INNTI : inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse
- IP : inhibiteur de la protéase
- INI : inhibiteur de l’intégrase
- La norme a longtemps été la trithérapie : 2 INTI + IP ou INNTI ou INI
- Première intention est maintenant (bithérapie : Lamivudine + Dolutegravir) : INTI + INI
- Les formes combinées permettent de prendre tout en un seul comprimé
- Injectable : Rilpivirine + Cabotegravir (Cabenuva), libération prolongée
Décrit les choix de traitement d’antirétroviraux selon les lignes directrices du Québec de 2021?
- On préfère une formulation avec un INI (Bictegravir, Dolutégravir : possible seul ou en association, Raltégravir)
- On préfère aussi les INTI (avec un 3e agent : surtout INI): Abacavir + Lamivudine, Ténofovir AF + Emtricitabine, Ténofovir DF + Emtricitabine (possibilité aussi de Ténofovir DF + Lamivudine + Doravirine qui est un INNTI)
Décrit les INTI?
- Inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse
- Emtricitabine + Ténofovir AF (Descovy)
- Emtricitabine + Ténofovir DF (Truvada)
- Abacavir + Lamivudine (Kivexa)
- Rôle : traitement de fond
- Avantages : bien tolérés (fatigue, céphalées, GI), peu d’interactions (car élimination surtout rénale), prise avec ou sans nourriture
- Désavantages : toxicité à long terme (sur les mitochondries)
- Emtricitabine : hyperpigmentation des paumes et des plantes (surtout si race noire)
- Ténofovir DF : néphrotoxicité, diminution DMO et du cholestérol
- Ténofovir AF : gains de poids, interactions, 2 doses disponibles
- Abacavir : hypersensibilité si HLA-B*5701 +, nausées
- Lamivudine : bien toléré
- Autre : Zidovudine (myélotoxicité, toxicité mitochondriale, acidose lactique)
- TAF et TDF : pro-médicaments du Ténofovir (car sinon, il ne serait pas absorbé)
- TAF : va directement au site d’action, donc moins de toxicité si exposition à long terme
1) Toxicité mitochondriale associée :
* Lors d’une prise chronique surtout, surtout avec Didanosine, Stavudine, Zidovudine (engendreraient des mitochondries dysfonctionnelles)
- Neuropathies, myalgies et myopathies, pancréatite, stéatose hépatique, acidose lactique et hyperlactémie
- Lipoatrophie : un VIH non-traité peut aussi en entraîner (en produisant de la cachexie), moins fréquent avec Abacavir, TAF, TDF, Lamivudine, Emtracitabine
Quels sont les INTI à privilégier?
- Abacavir + Lamivudine
- Tenofovir DF + Emtricitabine
- Tenofovir AF + Emtricitabine
1) Emtricitabine et Lamivudine :
- Ce sont des analogues de la cytosine (mais des INTI quand même)
- Ce sont des agents presque identiques (on ne peut jamais avoir les deux ensemble)
- Les 2 vont traiter l’hépatite B (mais risque de résistance élevée, donc jamais seuls pour l’Hépatite B)
- Ajustement des doses en IR : séparer les composantes peut être nécessaire
- E2 bien tolérés en début de traitement
- Emtricitabine : peut être avec Tenofovir DF ou AF ou avec Tenofovir DF ou AF + un 3e agent
- Lamivudine : seule (Heptovir : pour Hépatite B, doses différentes : n’est plus utilisée (résistance ++)), avec Abacavir, avec Zidovudine, avec Abacavir + Dolutegravir, avec Dolutegravir
Décrit l’Abacavir + Lamivudine (Kivexa)?
1) Abacavir :
- Seul, + Lamivudine (2 INTI), + Zidovudine et Lamivudine (3 INTI), + Lamivudine et Dolutegravir (2 INTI + INI)
- Ne couvre pas l’hépatite B (se transmet de la même façon que le VIH)
- Pas d’ajustement en IR (mais si avec Lamivudine : il faudra ajuster)
- À utiliser seulement si HLA-B5701 négatif (si + = CI, car hypersensibilité)
* Aussi CI si antécédent d’hypersensibilité (risque élevé de décès)
* Hypersensibilité : 5-8%, rash et fièvre surtout, fatigue, malaise, nausées, céphalées, myalgies, frissons, diarrhées, vomissements, douleur abdominale, dyspnée, toux, symptômes respiratoires, CK/transaminases anormales, lymphopénie, atteinte de 2 systèmes/organes et +, se produit 9 jours à 6 semaines après le début, cesser l’Abacavir et ne jamais rechallenger
* HLA-B5701 : demander le test chez tous les patients VIH+, si + : inscrire comme une allergie et ne jamais donner Abacavir, si - : quand même recommandé d’avertir le patient
- Présente + de nausées
- Risque cardiovasculaire : association entre l’utilisation récente d’Abacavir et d’IM, l’impact serait + important si facteurs de risque cardiovasculaires, mécanisme impliqué serait l’activation plaquettaire (TAF aurait une moins grande activité sur les plaquettes)
- Efficacité si charge virale > 100 000 copies/mL?
Décrit le Tenofovir DF + Emtricitabine (Truvada)?
- Éviter si CL < 50mL/min (on peut ajuster les doses si Ténofovir DF + Emtricitabine)
- E2 : néphrotoxicité, diminution DMO
- Traitement de choix si co-infection avec Hépatite B
1) Tenofovir DF :
- Seul, + Emtricitabine (2 INTI), + Emtricitabine et Efavirenz (2 INTI + INNTI), + Emtricitabine et Rilpivirine (2 INTI + INNTI), + Emtricitabine et Doravirine (2 INTI + INNTI), + Emtricitabine et Elvitegravir/Cobicistat (2 INTI + INI)
- E2 : IR aigue/chronique, diminution DMO (risque ostéoporose, fractures)
* Attention AINS, ARA, IECA
- Actif contre l’hépatite B
- Néphrotoxicité chronique : rare, réversible, modeste
- Néphrotoxicité aiguë : nécrose tubulaire aigue, augmentation creat et diminution CL, protéinurie, glycosurie (avec glucose sanguin normal), hypophosphatémie
* Facteurs de risque : maladie avancée, longue histoire de traitement, femme de faible poids, IR de base, potentialisé au Ritonavir ou Cobicistat (IP), médicaments néphrotoxiques
- Suivi : surveiller IR, tests urine (protéines, glucose)
- AINS sont à éviter : y aller avec le Tylénol ou AINS topiques, TAF moins toxique
Décrit le Tenofovir AF + Emtricitabine (Descovy)?
- Éviter si CL < 30mL/min
- Moins d’effets rénaux et sur la densité osseuse que TDF
- Traitement de choix si co-infection avec Hépatite B
- E2 : gain de poids
1) Tenofovir AF :
- + Emtricitabine (2 INTI), + Emtricitabine et Elvitégravir/ Cobicistat (2 INTI + INI), + Emtricitabine et Bictegravir (2 INTI + INI), + Emtricitabine et Rilpivirine (2 INTI + INNTI), + Emtricitabine et Darunavir/Cobicistat (2 INTI + IP)
- 2 doses disponibles : 10mg avec Cobicistat/Ritonavir, 25mg sans booster
- Contre-indication : si inducteur P-gp
- Moins d’effets rénaux et moins d’effets sur la DMO
- Actif contre hépatite B
Décrit le virus de l’hépatite B?
- Il peut y avoir une flambée de l’Hépatite B si arrêt des antirétroviraux (peut entraîner des hospitalisations et même des décès)
- Marqueurs sérologiques : HBsAG, Anti-HBc, Anti-HBs
Décrit les INNTI?
- Inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse
- Peuvent être une alternative si INI impossible à utiliser (car on utilise habituellement 2 INTI + INI)
- Doravirine
- Rilpivirine
- Efavirenz
- Sont utilisés en combinaison avec 2 INTI
- Avantages : longue demi-vie, existe des formes combinées DIE
- Désavantages : interactions, faible barrière génétique à la résistance
- E2 de classe : rash, augmentation des transaminases (surtout avec Efavirenz, Nevirapine, Étravirine : sont moins utilisés)
- Rash : surtout avec Efavirenz et Nevirapine, dans les 2 premières semaines, habituellement léger (ne nécessite pas arrêt : corticostéroïdes topiques + anti-histaminiques), référer si fièvre/atteintes muqueuses/hépatotoxicité/sx généraux (devoir cesser le traitement)
Quels sont les INNTI à privilégier?
- Rilpivirine (Edurant, coformulé dans Complera et Odefsey), disponible en injectable
- Doravirine (Pifeltro, coformulé dans Delstrigo)
Décrit l’Efavirenz?
- C’était autrefois le INNTI le + utilisé, mais les temps changent
- Seul, + Emtricitabine et Tenofovir DF (2 INTI + INNTI)
- 600mg HS, sans nourriture (pour diminuer l’absorption, E2 +++)
- Pas besoin d’ajustement en IR (mais ajuster si combiné à un INTI)
- Interactions +++ : inducteur 3A4, 2B6, UGT
- E2 : neuropsychiatriques (cauchemars, insomnie, somnolence, étourdissements, difficultés de concentration, sensation de lendemain de veille : disparaissent en 2-4sem, on peut doser l’Efavirenz), dépression, psychose, idées suicidaires, éruptions cutanées, augmentation transaminases, dyslipidémies, augmentation QTc
- Ne pas le cesser si grossesse en cours de traitement (vs. ce qui était proposé avant : lien avec les anomalies congénitales n’a pas été démontré) : les femmes enceintes ont leurs propres lignes directrices en VIH
Décrit la Rilpivirine?
- Seule, + Emtricitabine et Tenofovir DF (2 INTI + INNTI), + Emtricitabine et Tenofovir AF (2 INTI + INNTI), peut aussi être combinée avec INI
- Prendre avec un repas gras (533kcal : important pour l’absorption) : une boisson contenant des protéines ne remplace pas un repas
- Problématique pour un patient qui ne mange pas beaucoup de base, itinérant
- Moins d’E2 au SNC, peut augmenter la créat sérique sans diminution de la fonction rénale, prolongation du QTc à surveiller
- Faible barrière génétique (risque élevé de résistance)
- Plus d’échec si charge virale élevée ( > 100 000) ou CD4 faible ( < 200) en pré-traitement
- Interactions : IPP (éviter), anti-H2 (réorganiser l’horaire)
Décrit la Doravirine?
- Seule, + Lamivudine et Tenofovir DF (2 INTI + INNTI)
- Bien toléré, profil favorable au SNC et au niveau lipidique
- Barrière génétique à la résistance + élevée
- INNTI de choix si INI impossible : pas de limite avec la charge virale, pas d’interaction avec IPP, bien toléré, profil de résistance favorable
Décrit les IP?
- Inhibiteur de la protéase
- Rôle : en combinaison avec 2 INTI (mais une potentialisation pharmacocinétique est nécessaire avec Ritonavir ou Cobicistat)
- Avantages : haute barrière génétique à la résistance
- Désavantages : interactions +++
- Darunavir
- Atazanavir
- Lopinavir
- Potentialisation avec Ritonavir ou Cobicistat
- Aussi : Fosamprenavir, Saquinavir, Tipranavir, Nelfinavir
- E2 : dyslipidémies, résistance à l’insuline (risque CV), hépatotoxicité, GI (nausées, vomissements, diarrhées), lipodystrophie
Décrit les potentialisateurs de la pharmacocinétiques utilisés avec les IP?
- Ce sont des booster de la pharmacocinétique : il ne faut pas les considérer comme des antirétroviraux actifs
- On doit les prendre en même temps que l’IP
- Inhibent la Pgp et le 3A4, augmentent le Cmax et le T1/2
- Ritonavir
- Cobicistat
- Ex : Truvada (TDF + Emtricitabine) + Darunavir + Ritonavir (4 médicaments, mais trithérapie)
- Viennent augmenter les concentrations, simplifier la posologie, + efficace que IP seul
- Elvitegravir (INI) pourrait être utilisé avec Cobicistat
1) Ritonavir :
- N’est pas un agent antirétroviral actif à la dose utilisée
- Inhibiteur puissant : diminue métabolisme (inhibe Pgp et CYP), augmente absorption (inhibe Pgp intestinale)
- Doit être pris en même temps que l’IP
Quel est l’IP à privilégier?
Darunavir
Décrit le Darunavir?
- 800mg DIE + Ritonavir 100mg DIE (aussi 600mg BID avec 100mg BID si mutation de résistance au Darunavir)
- Toujours utilisé avec Ritonavir (ou Cobicistat)
- Le mieux toléré, mais quand même : GI, métabolique (risque cardiovasculaire, augmentation transaminases), rash en raison du groupement sulfonamide (prudence si allergie aux sulfas, mais pas CI)
Décrit l’Atazanavir?
- 300mg DIE avec Ritonavir ou 400mg DIE seul dans les circonstances particulières
- Moins d’effets sur les lipides que les autres IP (moins de troubles métaboliques)
- Hyperbilirubinémie : par l’inhibition de l’UGT1A1 = accumulation de bilirubine non-conjuguée = jaunisse ou ictère chez 7% des patients, ne nécessite pas l’arrêt du traitement (car enzymes hépatiques normales), mais on peut changer d’antirétroviral pour des raisons esthétiques (peau/yeux jaunes)
- E2 : néphrolithiase, cholélithiase, néphrotoxicité
- Interactions : IPP, antiacides
Décrit le Lopinavir?
- 4cos DIE ou 2cos BID (résistance, grossesse, interactions)
- Coformulé avec Ritonavir à 200mg (+ d’E2 GI et métaboliques à long terme)
- N’est plus considéré comme un 1er choix comme IP
Décrit les interactions entre les antirétroviraux et les IPP, ainsi que l’effet secondaire de lipodystrophie?
1) Interactions avec les IPP :
- Éviter avec : Rilpivirine, Atazanavir
- Toujours questionner la pertinence de l’IPP (H. pylori, ulcère gastrique : ok)
* On peut toujours changer la thérapie, car ce sont 2 molécules moins utilisées
2) Lipodystrophie :
- Lipoatrophie possible avec INTI, lipohypertrophie avec INNTI, VIH, IP + Ritonavir
- C’est une accumulation de tissu adipeux viscéral, dorsovercical, gynécomastie, lipomes
- Peu de traitements : exercice, alimentation, GHRH, hormone de croissance, metformine ou thiazolidinediones si diabète, testostérone si hypogonadisme, chirurgie
- On va alors proposer un régime sans IP, Darunavir ou Atazanavir sont - impliqués
Décrit la barrière génétique à la résistance avec les antirétroviraux?
- Lors d’un échec virologique, un développement de résistance aux antirétroviraux peut se produire
- Molécules à barrière génétique à la résistance + haute (peu de chances de développer une résistance si échec): IP (surtout Darunavir), Dulotegravir et Bictegravir (INI)
- Molécules à faible barrière génétique (une seule résistance peut mener à l’échec virologique) : INNTI (sauf Doravirine et Etravirine), Elvitegravir, Raltegravir, INTI
- Molécules intermédiaires : Doravirine, Etravirine, Maraviroc
Décrit les INI?
- Inhibiteur de l’intégrase
- Traitement de choix : 2 INTI + 1 INI
- Raltegravir
- Elvitegravir (+ Cobicistat)
- Dulotegravir
- Bictegravir
Décrit le Raltegravir?
- 400mg BID avec ou sans nourriture (Isentress), aussi Isentress HD (2cos de 600mg DIE)
- Moins d’interactions qu’avec les INNTI et les IP : chélation avec les cations polyvalents (contient Ca : seulement HD qui est CI, Al/Mg = tous CI), Rifampicine (inducteur UGT)
- Métabolisme par UGT
- Barrière génétique faible
- Bien toléré, E2 : GI, myalgies, rash, peu d’altération des lipides
- Les 2 formulations d’Isentress ne sont pas bioéquivalentes, ni si en solution ou comprimés croquables
Décrit l’Elvitegravir?
- Coformulé avec TDF + Emtricitabine + Cobicistat ou avec TAF + Emtricitabine + Cobicistat
- Avec nourriture
- N’est pas un premier choix
- Interactions : chélation avec les cations polyvalents (espacer la prise d’au moins 2h, et même 4h), Cobicistat agit comme un inhibiteur puissant du 3A4
- Barrière génétique faible
- Bien toléré, E2 : céphalées, nausées, diarrhées, augmentation de la créat sérique sans diminuer la fonction rénale
Décrit le Dolutegravir?
- Avec ou sans nourriture
- 50mg DIE si aucune résistance aux INI, 50mg BID si résistance
- C’est un INI de 2e génération
- E2 : bien toléré, insomnie, céphalées, gain de poids
- Serait ok si femme en âge de procréer (mais important de donner de l’acide folique)
- Permet de diminuer la charge virale rapidement
- Haute barrière génétique à la résistance (se comporte un peu comme IP + Ritonavir)
- Interactions : chélation avec les cations polyvalents (administrer Dolutegravir 2h avant ou 6h après, on peut prendre du Ca ou Fer si prise avec nourriture)
- Substrat UGT1A1, 3A4, Pgp : donner 50mg BID si présence d’un inducteur comme Rifampicine ou Étravirine (INNTI)
- Inhibe le transporteur OCT2 : peut diminuer l’excrétion rénale de Metformine, augmente la créat sérique sans diminuer la fonction rénale