Système nerveux III Examen I Flashcards

1
Q

Décrit la pharmacologie de la Clozapine (Clozaril)?

A

1) Indications :
- Schizophrénie résistante, MAB résistante, trouble délirant résistant, dépression psychotique résistante, parkinson avec trouble psychotique, potomanie (consommation excessive de liquides), REP sévères, comportements suicidaires/hétéroagressifs, trouble d’utilisation de substances

2) Contre-indications :
- Troubles hématologiques, médicaments qui affectent la fonction médullaire, antécédent de myocardite
- Épilepsie non-contrôlée, antécédent d’iléus paralytique, IH

3) Mécanisme d’action (plusieurs récepteurs) :
- Antagoniste D2 et 5HTA-2a : faible affinité D2 (dissociation rapide du récepteur) = peu de dyskinésies tardives, peu REP, n’affecte pas la prolactine
- Antagoniste H1 : sédation, somnolence, gain de poids
- Antagoniste M : très anticholinergique (bouche sèche, vision brouillée, constipation, rétention urinaire, tachycardie)
- Antagoniste a1 : hypotension, étourdissements, tachycardie réflexe, sédation
- Blocage 5HT2 : gain de poids

4) Effets :
- Dose-dépendants : sédation, hypotension, convulsions, allongement QT
- Non dose-dépendants : agranulocytose, myocardite, augmentation CK, sialorrhée, tachycardie sinusale, nausées, constipation, gain de poids, diaphorèse, énurésie

5) Pharmacologie :
- T1/2 : 12h
- Métabolisée par 1A2, 2D6, 3A4
- Métabolite actif : norclozapine
- On débute à 6.25-25mg DIE, ne pas augmenter à + de 100mg par semaine, dose cible entre 200-400mg, dose maximale de 600mg/jour
* L’agent le + efficace, mais peut aussi être très toxique

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2
Q

Décrit la surveillance hématologique de la Clozapine?

A
  • Plusieurs examens pré-Clozapine
  • Suivis réguliers : FSC, glycémie et bilan lipidique (agit sur des récepteurs qui peuvent entraîner des troubles métaboliques), CK, CRP et troponine, poids et tour de taille, signes vitaux (DIE durant la 1ère semaine)
  • Inscription du patient, du médecin, du pharmacien et du laboratoire au réseau de surveillance avant de débuter la clozapine

1) Code vert :
- Globules blancs > 3.5
- Neutrophiles > 2
- Aucun symptôme pseudo-grippal
- Valeur normale depuis 26sem et - : PV q1sem
- Valeur normale depuis > 26sem : PV q2sem
- Valeur normale depuis > 52sem : PV q4sem
* Agranulocytose survient davantage dans la 1ère année (surtout les 6 premiers mois)
* Pour une personne qui a déjà des valeurs de base basses : on peut demander une dérogation

2) Code jaune (être vigilant, mais aucun risque clinique) :
- Transitoire, surtout en début de traitement
- Globules blancs : entre 2-3.5
- Neutrophiles : entre 1.5-2
- Peut y avoir : sx pseudo-grippaux, fièvre, infection (certaines prédisposent à l’agranulocytose), traitement antibiotique ou antiviral
- PV 2x/semaine, FCS en pm
- Vérifier la médication concomitante qui pourrait être en cause, possibilité d’ajouter Lithium pour son effet de leucocytose

3) Code rouge :
- Neutropénie : neutrophiles entre 0.5-1.5 et/ou globules blancs entre 1-2, toxicité directe du neutrophile circulant
- Agranulocytose : neutrophiles < 0.5, surtout dans les 6-18 premières semaines, rend le système immunitaire faible (donc la mortalité sera associée aux infections elles-mêmes), destruction des précurseurs des globules blancs (précurseurs des neutrophiles et neutrophiles matures), effet toxique de la Nor-Clozapine
- Facteurs de risque : < 21 ans, 65 ans et +, femme, globules blancs bas initialement, ethnie (race noire, asiatique), certains médicaments, certaines infections virales ou bactériennes, variations circadiennes (taux + bas le matin)
- Doit être confirmé dans les 24h : faire une 2e FSC en pm (car toujours + bas le matin), cesser clozapine, effectuer FSC 1x/jour jusqu’à l’atteinte des valeurs de code jaune, puis FSC 2x/semaine jusqu’à normalisation
* On peut utiliser Benztropine 1-2mg BID x 2sem (rebond cholinergique), isolement, utilisation antibiotique/antifongique, agent hématopoïétique (Grastofil : diminue la durée d’agranulocytose)
* Débuter un nouvel antipsychotique à la normalisation

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3
Q

Quelles sont les catégories de médicaments qui peuvent causer une neutropénie?

A
  • Antibiotiques
  • Certaines infections
  • Anticonvulsivants
  • Agents anti-thyroïdiens
  • Antipsychotiques
  • Antipsychotiques de 2e génération
  • Aussi : AINS, analgésiques, agents cardiovasculaires, diurétiques, hypoglycémiants, antinéoplasiques, sédatifs
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4
Q

Décrit le lithium et la leucocytose?

A
  • Le lithium a un effet sur la sécrétion de cortisol (+ cortisol = + leucocytose)
  • Bien toléré : 0.4mmol/L pour augmenter les globules blancs de 30-45% (150-450mg de lithium)
  • Réversible à l’arrêt
  • Risques : neurotoxicité par l’association clozapine-lithium (à doses élevées), masquer l’agranulocytose (on prévient la neutropénie, mais pas l’effet immunologique)
  • Viendrait diminuer de 50% la durée d’agranulocytose
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5
Q

Quels sont les autres effets indésirables de la Clozapine?

A

1) Myoclonies/convulsions :
- Lié à la dose et à l’augmentation rapide
- Augmentation du risque si : antécédent de convulsions/ trauma crânien, médicaments pour épilepsie (la clozapine peut venir modifier EEG)
* Myoclonies : fractionner la dose (pic sera moins haut = moins de myoclonies), diminuer la dose ad. disparition des sx, ajouter un anticonvulsivant
* Crise généralisée : suspendre temporairement clozapine, vérifier clozapinémie, ajouter un anticonvulsivant (lamotrigine, acide valproique, pas carbamazépine), reprise très lente de la clozapine

2) Hypotension orthostatique :
- Surtout en début de traitement (se place après 4-6 sems)
- Surveiller TA debout/couché
- Risque augmenté chez patients âgés
- Débuter à faible dose et augmentation graduelle, diviser la dose, augmenter consommation liquide et sel, bas support
* Amatine (Midodrine), NaCl, fludrocortisone (Florinef)

3) Tachycardie :
- HTO cause une tachycardie réflexe (la pression baisse = coeur bat + vite), effet anticholinergique qui inhibe le nerf vague
- Tachyphylaxie en 7-14 jours
- Traiter si symptomatique ou si > 120bpm : atenolol 2.5mg AM ou bisoprolol 2.5 AM
* Si persiste : cesser clozapine

4) Myocardite :
* Attention si tachycardie persistante, hypotension, DRS, dyspnée, fièvre
- Réaction d’hypersensibilité
- Facteurs de risque : premier mois de traitement (ad 6 sem), augmentation rapide dose, > 50 ans, divalproex
- Peut faire augmenter les marqueurs inflammatoires (CRP, globules blancs)

5) Constipation :
- E2 important : par l’effet anticholinergique et antagoniste 5HT3 (éviter aux médicaments anticholinergiques)
- Favoriser hydratation, exercice, laxatif (surtout PEG)
* Éviter agents de masse, psyllium (peuvent compacter, bloquer)

6) Iléus paralytique (hypomotilité intestinale) :
- Sx : douleur modérée à sévère à l’abdomen, vomissement fécaloïde, diarrhée sanguinolente, instabilité hémodynamique
- Prise médicaments anticholinergiques augmente le risque de 6x
- Taux de mortalité élevé
- Risque augmenté chez les patients fumeurs : diminution de leur vascularisation = augmente le risque d’ischémie

7) Hypersalivation :
- Fréquent, surtout la nuit
- Causes : altération du mécanisme de déglutition par diminution du péristaltisme pharyngé, agoniste M4, antagoniste a2
- MNP : dormir sur le côté, gomme, réduire ou fractionner la dose, Atropine ou Atrovent SL, Benztropine à la dose minimale efficace (mais anticholinergique = augmente le risque de constipation)

8) Incontinence urinaire :
- 20-40%, surtout la nuit
- En raison des effets sédatifs, adrénolytiques, anticholinergiques (constipation exacerbe incontinence urinaire)
- Éviter les liquides en soirée, aller uriner avant de se coucher, desmopressine PO, oxybutinine (anticholinergique), myrbetriq

9) Sédation, somnolence :
- Très fréquent : surtout en début de traitement ou lors d’augmentation de dose
- Évaluer les autres médicaments
- On peut l’administrer au coucher, on peut fractionner la dose au souper/coucher si sédation le matin

10) Gains de poids, troubles métaboliques :
- Surtout chez les patients avec un IMC faible, pas lié à la dose
- Traiter anomalies glycémies, diabète, dyslipidémies
- Saine alimentation, exercice, nutritionniste

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6
Q

Décrit l’interruption de traitement avec la Clozapine?

A

1) Causes de non-réponse au traitement :
- Non-adhésion, abus de substance, durée d’essai non-optimale (on va cherche de l’efficacité en persévérant dans la durée de traitement), dose trop faible (nécessite parfois jusqu’à 2500-2800nmol/L)

2) Interruption de traitement :
- Arrêt brusque est associé à un rebond cholinergique important : diarrhée, agitation, insomnie, hallucinations, nausées, vomissements (donc on privilégie un retrait graduel, si impossible : Benztropine 1mg = Benadryl 25mg = Clozapine 50-100mg
- Si arrêt de > 48h de Clozapine : reprise à pleine dose peut engendrer un arrêt cardiorespiratoire ou des convulsions = redébuter à la dose initiale
- Si arrêt < 48h de Clozapine : fractionner la dose usuelle pour améliorer le confort (si consommation alcool ou drogues : diminuer la dose, car risque d’arrêt cardiorespiratoire)
* Important d’être au courant de la prise réelle de Clozapine, autres médicaments, substances : éviter un rebond cholinergique ou une reprise trop rapide
- Intoxication : urgence médicale (appeler le Centre antipoison, peu importe la dose)

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7
Q

Décrit les interactions avec la Clozapine?

A

1) Interactions pharmacodynamiques :
- Risque accru de constipation si Clozapine + anticholinergique (risque 6x + élevé d’iléus paralytique)
- Risque d’arrêt cardiorespiratoire si reprise trop rapide de la Clozapine en cas d’intoxication à l’alcool/drogue
- Risque d’arrêt cardiorespiratoire si prise Clozapine + benzodiazépine parentérale (IM/SC/IV) : contre-indiqué (ok PO, mais être vigilant)

2) Interactions pharmacocinétiques :
- Fumée de cigarette : induit 1A2 = diminution [clozapine], induction levée après 1sem = augmente clozapinémie d’environ 50%, aviser le patient de nous le dire s’il cesse de fumer
- Caféine compétionne au 1A2 pour son élimination : peut jouer sur la clozapinémie
- Jus de pamplemousse : inhibe 3A4 = augmente [clozapine]
- Inducteurs/inhibiteurs 1A2, 3A4, 2D6

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8
Q

Décrit la physiopathologie de la maladie affective bipolaire (MAB)?

A

1) Épidémiologie :
- Touche autant les hommes que les femmes, apparaît souvent vers la vingtaine, 0.4-4%
- Étiologie : polygénique, 80-90% des patients affectés ont une parenté avec MAB ou dépression, si parent de 1er degré = 15-35% + de risque d’avoir un trouble de l’humeur et 5-10% + de risque d’avoir une MAB, facteurs neurophysiologiques et psycho-sociaux
- Conséquences : impact sur la qualité de vie et le bien-être, diminution productivité/estime de soi/espérance de vie, augmente le risque de suicide
- Souvent alternance épisodes dépressifs et maniques

2) Comorbidités :
- 50% des patients MAB ont un état psychiatrique comorbide (trouble anxieux, trouble de consommation de substances, TDAH)
- 30% ont un effet comorbide au niveau physique (5x + de trouble cardiovasculaire/HTA, 2x + de syndrome métabolique, 5x + de tabagisme)
- Comorbidités augmentent avec l’âge (compliquent le diagnostic et le traitement)
- Risque suicidaire + élevé que dans la population générale (périodes à risque : durant l’hospitalisation, juste après le congé d’hôpital (dans les 6sem suivantes surtout))

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9
Q

Décrit les types d’épisodes en MAB?

A

1) Épisode maniaque :
- Période délimitée avec humeur élevée/expansive/ irritable de façon anormale et persistante X au moins 1 semaine (ou jusqu’à l’hospitalisation), altération marquée du fonctionnement (pas causé par une pathologie/ substance)
* Épisode maniaque qui se produit durant un traitement antidépresseur en est un quand même
- Au moins 3 symptômes (4 si humeur seulement irritable) : augmentation estime de soi, idées de grandeur, diminution du besoin de sommeil, désir de parler constamment, fuite des idées, très distrait par les stimulus extérieurs, augmentation de l’activité orientée vers un but, engagement excessif dans des activités agréables mais avec des conséquences (ex : conduite sexuelle inappropriée)

2) Épisode dépressif :
- Souvent mauvais diagnostic : dépression majeure
- Prédominant (3x + fréquent que manie, hypomanie), 95% des patients vont en souffrir
- Grand impact fonctionnel, risque suicidaire
- Considérer sx dépressifs atypiques (hyperphagie, hypersomnie), ralentissement psychomoteur important, psychose ou culpabilité excessive
- Rarement traité avec antidépresseurs
- Traitement : lithium
- Questionnaire qui existe pour le dépister : complété par le patient, plus sensible pour MAB I, 3 types de questions (Oui à 7 et + #1, Oui à #2, modéré à sévère #3)

3) Autres :
- Épisode hypomaniaque : moins sévère que épisode maniaque
- Épisode à cycles rapides (4 épisodes dépressifs par année et +)
- Épisode mixte : sx maniaques et dépressifs (manie avec sx de dépression ou dépression avec sx de manie)
* Une psychose peut survenir dans les épisodes
- La précision du type d’épisode aide à la prise en charge (détresse anxieuse, caractère mixte, caractère pyschotique, catatonie, début en péri-partum, caractère mélancolique, caractère atypique)
- Parfois épisodes saisonniers

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10
Q

Quels sont les types de MAB?

A
  • MAB de type 1 : au moins 1 épisode de manie + avec ou sans épisode dépressif
  • MAB de type 2 : au moins 1 épisode d’hypomanie + 1 ou plusieurs épisodes dépressifs, aucun épisode de manie dans le passé
  • MAB à cycles rapides : au moins 4 épisodes affectifs/année
  • Ultrarapides : plusieurs cycles de quelques jours/mois
  • Ultradiens : cycles < 24h
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11
Q

Décrit les facteurs de risque et les comorbidités associées à la schizophrénie?

A

1) Troubles psychotiques :
- Schizophrénie
- Troubles schizophréniformes psychoses brèves
- Troubles schizo-affectifs (symptômes ressemblent à la MAB, mais psychose prédomine)
- Troubles délirants
- Troubles psychotiques non-spécifiés
* On catégorise selon le profil et la durée des symptômes (mêmes causes, mêmes facteurs de risque et traitement similaires)

2) Schizophrénie :
- Épidémiologie : 1% des individus, surtout hommes, apparaît vers 15-25 ans chez l’homme, + tard chez la femme (pic en péri-ménopause, car diminution des oestrogènes = perte de l’effet protecteur sur l’inflammation)
- Espérance de vie + courte, taux élevé de suicide
- Composante génétique associée : + de risque si parent de 1er degré, 2e degré (surtout au niveau des gènes impliqués dans la transmission glutamatergique ou dans l’inflammation)
- Facteurs de risque : précoces (génétique, infections maternelles comme l’influenza, complications obstétricales), tardifs (cannabis, trauma, avoir vécu dans un milieu urbain très concentré, stress associé à un groupe minoritaire)
- Comorbidités psychiatriques : dépression, anxiété, trouble bipolaire, abus de substance, déficit cognitif (va dégénérer avec le temps), troubles du sommeil (affecte la qualité de vie et le fonctionnement du patient)
- Comorbidités somatiques : diabète, cancer, troubles cardiovasculaires, rôle de la nicotine?
* Plus de 50% des patients sont fumeurs : on augmente la dose des antipsychotiques pour avoir l’effet désiré = E2 = patient fume pour les atténuer = cercle vicieux

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12
Q

Quels sont les symptômes de la schizophrénie?

A

1) Symptômes :
- Sx positifs (excès ou distorsion des fonctions normales) :
* Délires : idée erronée, pas partagés par l’entourage, souvent des thèmes (ex : religion)
* Hallucinations : auditives ou visuelles, - ou +, la personne le ressent vraiment
* Pensées désorganisées : relâchement associatif
* Comportements désorganisés : comportement social non-approprié (ex : manteau d’hiver à 30 degrés)

  • Sx négatifs (déclin ou perte des fonctions normales) :
  • Pauvreté du discours (alogie)
  • Manque de motivation (avolition)
  • Incapacité à ressentir du plaisir (anhédonie)
  • Absence de désir de nouer des relations (asocialité)
  • Réduction de l’expression des émotions
  • Sx cognitifs :
  • Attention, mémoire épisodique, fonctions exécutives (langage), mémoire de travail, vitesse de traitement, capacités d’inhibition
  • Sx liés à l’humeur : dépression, anxiété, colère, agressivité, hostilité
  • Anomalies motrices, gesticulation : ils sont très sensibles aux REP

2) Progression :
- Phase prémorbide, phase prodromique (détérioration commence ici, 5-10 ans avant le premier épisode), phase psychotique, phase résiduelle
* Plus la période de psychose non-traitée est longue, moins bon est le pronostic, rechutes psychotiques récurrentes souvent suivies d’une détérioration clinique

3) Neurobiologie :
* Lien avec la neurotransmission dopaminergique
- Voie mésolimbique : hyperactivité (sx +)
- Voie mésocorticale : hypoactivité (sx -)
- Voie tubéro-infudibulaire : sécrétion prolactine
- Voie nigrostriale : fonctions motrices
- Glutamate : antagonistes du NMDA produisent des comportements psychotiques distincts de la schizophrénie
- GABA : réduction de la synthèse et de la recapture du GABA dans la maladie (cortex pré-frontal)
- Acétylcholine : diminution des récepteurs cholinergiques (thalamus, hippocampe, striatum)
- Sérotonine : activation récepteurs 5-HTA2a induit des comportements psychotiques
- Inflammation, neuro-inflammation impliquée

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13
Q

Décrit le traitement de la schizophrénie?

A
  • Voie mésolimbique = sx + (dopamine élevée)
  • Voie mésocorticale = sx - (dopamine basse)
  • Antipsychotiques typiques : antagonistes D2 (améliorent sx +, peu de changements/détérioration sx -)
  • Antipsychotiques atypiques : agonistes partiels D2 (améliorent sx + et -)
  • La plupart des patients ne sont pas bien contrôlés (autant sx + que -)
  • Critères de rémission : selon le PANSS (il faut une côte de 3 et - pour tous les items pour 6 mois consécutifs)
  • Très important de diagnostiquer tôt et de traiter tôt pour prévenir les rechutes et la détérioration de la maladie
  • Le prodrome n’évolue pas toujours en schizophrénie, manifestations subtiles, donc difficile de traiter durant cette phase-là
  • Adhésion au traitement est très importante : si on arrête l’antipsychotique après le 1er épisode = risque 5x + élevé de rechute, les patients doivent s’impliquer dans leur prise en charge, soutien familial améliore les symptômes et le fonctionnement des patients
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14
Q

Décrit le rôle du pharmacien en schizophrénie?

A
  • Importante interaction entre le pharmacien, le médecin et le patient pour la prise de décision concernant les soins : implication du patient permet de meilleurs résultats, meilleure adhésion
  • Les patients ont parfois peur de nous en parler : ils ne reconnaissent pas la maladie, difficile de différencier avec les autres comorbidités, crainte de conséquences si ils divulguent leurs symptômes (représailles, jugement)
  • Important de questionner le patient : ne pas demander «Avez-vous l’impression que », avez-vous des expériences de télépathie, entendez-vous parfois des voix de gens que vous ne voyez pas
  • Observer le comportement en salle d’attente : apparence générale, activité psychomotrice (agitation, très vigilant), attitude (méfiant), sourires inappropriés, longue attente avant qu’il ne réponde
  • S’informer auprès des proches : parle seul, sourire sans raison, discours difficile à suivre, nouveaux intérêts, raconte des histoires impossibles, immobile longtemps, variations d’humeur
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15
Q

Décrit les indications et le mécanisme d’action du lithium?

A

1) Indication :
- Traitement de la maladie affective bipolaire (épisode maniaque, épisode dépressif, phase de maintien)
- Adjuvant dans le trouble dépressif caractérisé
* Beaucoup utilisé malgré profil de toxicité
* L’un des rares psychotropes qui diminue le risque de suicide

2) Mécanisme d’action :
- Molécule simple qui agit à différents niveaux (cellules, neurones, neurotransmission, circuits neuronaux)
- Rétablit l’équilibre : augmente neurotransmission inhibitrice et diminue la neurotransmission excitatrice
- Agit sur la signalisation intracellulaire et sur la transcription : inhibition GSK3bêta
- Implique plusieurs neurotransmetteurs : noradrénaline, dopamine, sérotonine, GABA, glutamate, acétylcholine)
- Effet neuroprotecteur, favorise neurogénèse

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16
Q

Quelles sont les interactions avec le lithium?

A

1) Interactions pharmacodynamiques :
- Risque accru de syndrome sérotoninergique : avec prise ISRS/IRSN (surtout si autres agents : triptans, sétrons, opioïdes)
- Risque accru de REP : si combiné avec antipsychotiques ou antagonistes dopaminergiques (ex : métoclopramide, prochlorpérazine)
* Syndrome neuroleptique malin aussi augmenté
- Risque accru d’E2 neurologiques (ataxie : manque de coordination, tremblements) : si combiné avec anticonvulsivants ou autres psychotropes (antipsychotiques, antidépresseurs)
- Alcool : utilisation chronique diminue l’efficacité et exacerbe les E2 neurologiques
- BCC non-DHP : intoxication malgré concentration sérique normale
- Bloquants neuromusculaires (curares) : lithium potentialise et prolonge leur effet
- ECT : crises épileptiques, délirium (relatif)
- Antipsychotiques (tremblements, REP, neurotoxicité)
- Anticonvulsivants : neurotoxicité, faiblesse, tremblements
- Antidépresseurs : neurotoxicité, diminuer la dose Li

2) Interactions pharmacocinétiques :
- Diurétiques : thiazidiques (diminution déplétion sodique = diminution CL Li = augmente [Li]), méthylxantines (ex: caféine, théophylline, augmentation CL = diminue [Li], tremblements), de l’anse (augmente [Li] et risque intoxication), épargneurs de potassium (ont moins d’impact, on voit souvent l’amiloride)
* Risque de déshydratation et d’intoxication secondaire
- IECA/ARA : augmentent [Li] par diminution réabsorption de Na/volume circulant/DFG, rapidement ou tardif
- AINS : inhibition Pg = diminue perfusion rénale et DFG = augmente [Li], risque moindre avec ASA et Sulindac (faible dose, courte durée)
- Acétazolamide : diminue [Li]
- ISGLT2 : peut y avoir une diminution [Li] par diminution réabsorption et augmentation excrétion (entraîne polyurie)

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17
Q

Décrit la pharmacocinétique du lithium?

A

1) Formulations :
- Sel de carbonate (150, 300, 600mg)
- Formulation longue action (Lithmax : BID), forme liquide
- Formulation originale (Carbolith : DIE)
- Index thérapeutique étroit : suivi concentration sérique si substitution

2) Absorption :
- Au niveau du jéjunum et iléon, Tmax après 2-4h
- Nourriture augmente l’absorption et diminue les E2 GI

3) Distribution :
- Vd semblable au volume d’eau corporel (0.7-1L/kg), peu de liaison aux protéines
- Traverse lentement BHE : premiers signes de toxicité sont périphériques (ex : GI, pas neurologique tout de suite)
- Distribution non-homogène dans les autres organes et tissus (s’accumulerait dans thyroïde, reins, os)

4) Métabolisme : aucun (ne passe pas par le foie)

5) Élimination :
- Sous forme inchangée dans l’urine, réabsorbé aux tubules rénaux
- Clairance proportionnelle au débit de filtration glomérulaire, réabsorption affectée par les taux tubulaires de Na+
* On excrète moins de lithium si diminution du Na+ ou du volume
- T1/2 : environ 24h (augmente avec l’âge et avec la durée de traitement)
* > 65 ans peuvent nécessiter des doses réduites de 50%
- Doses réduites en IR : éviter si CL < 30mL/min

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18
Q

Décrit les effets indésirables du lithium?

A

1) Effets indésirables fréquents :
- Céphalées
- Fatigue, léthargie : dose en soirée
- Tremblements : peut être un signe de toxicité aigue (Propranolol/Aténolol, fractionner ou diminuer la dose, exacerbé par caféine/stress/alcool/antidépresseurs ou antipsychotiques)
- GI (nausées, vomissements, douleur abdominale, perte d’appétit, goût métallique, xérostomie, dysgueusie) : prendre avec repas, soir, fractionner la dose, augmentation graduelle (investiguer si inhabituel chez le patient : peut être une intoxication aigue)
- Gain de poids : alimentation, exercice
- Leucocytose
- Effets cardiovasculaires (modifications ECG, intervalle QT) : réversible à l’arrêt, prudence si maladie cardiaque pré-existante

2) Toxicité rénale :
- Toxicité tubulaire : Li pénètre dans les cellules du tubule collecteur (là où l’urine est concentrée) = résistance à l’activité de l’ADH = diminution de la capacité à concentrer l’urine = polyurie (envie fréquente d’uriner) et polydipsie (soif), possibilité de développer diabète insipide néphrogénique (surtout si nycturie), limité si prise unique HS ou diminuer la dose, réversible si < 5-10 ans de traitement (souvent irréversible si > 15 ans)
- Toxicité glomérulaire : diminution progressive DFG = augmentation créatinine sérique ad. IR chronique (réversible chez 50% à l’arrêt du lithium : plus la fonction rénale est altérée = moins de chance de réversibilité), facteurs de risque (durée de traitement, dose cumulative, âge, comorbidités (diabète, HTA), intoxication aiguë)
* Réévaluer la pertinence : AINS, ARA, IECA, diurétiques
* Hydratation adéquate

3) Hypothyroïdie :
- Accumulation de lithium dans la glande = inhibe libération d’hormones thyroïdiennes (inhibition microtubules et TSH) = goître ou hypothyroïde (surtout chez femmes), suivre TSH, parfois hyperthyroïdie
- Monitoring avant et pendant le traitement au Li, réversible à l’arrêt (se traite avec Synthroid)
- Hyperparathyroïdie : mène à une hypercalcémie, monitoring important de la calcémie

4) Effets indésirables rares :
- Cutanés (rash, acné, prurit, psoriasis, alopécie) : + fréquent dans les premiers mois, cesser si psoriasis sévère
- Hypercalcémie, hypermagnésémie
- Troubles cognitifs légers : vitesse d’exécution et mémoire (monitoring, surtout si Li > 0.8mmol/L)

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19
Q

Décrit la toxicité du lithium?

A
  • On peut souvent prévenir l’intoxication au lithium, car on connait les facteurs de risque : infection, chirurgie, surdose, déplétion volémique, IR, âge, interactions
  • Souvent si [Li+] > 1.2mM/L
  • Surtout des sx GI et SNC : initialement perte appétit, nausées et vomissements, diarrhées, puis tremblements des mains et des pieds, fatigue ….
  • Légère : 1.5-2.0mM/L
  • Modérée : 2.0-2.5mM/L
  • Sévère : > 2.5mM/L (peut aller jusqu’au coma, mort)
  • Index thérapeutique étroit : importance de faire un suivi de la lithémie (12h après la dernière dose, doit être avant la prochaine)
  • T1/2 d’environ 24h, état d’équilibre après 5-7 jours (ex : nouveau traitement, changement de dose)
  • Lithémie après 1 mois, 3 mois, 6 mois pendant la première année, puis aux 6 mois ensuite
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20
Q

Décrit le mécanisme d’action des antipsychotiques en général?

A

1) Impact de la voie dopaminergique en schizophrénie :
- Voie nigrostriée : très impliquée dans le parkinson, n’est pas altérée en schizophrénie, responsable des fonctions motrices
- Voie mésolimbique : hyperactivité = sx +
- Voie mésocorticale : hypoactivité = sx -, affectifs et cognitifs (se projette vers cortex pré-frontal)
- Voie tubéro-infundibulaire : contrôle de la sécrétion de prolactine par la dopamine

2) En général :
- Antagoniste D2 : dans la voie mésolimbique = diminution sx + (délires, hallucinations) si occupation d’au moins 80% des récepteurs
- Mais : voie mésocorticale = aucun effet/exacerbation symptômes -, REP dans la voie nigrostriée, hyperprolactinémie (perturbations sexuelles) dans la voie tubéro-infundibulaire

3) Antipsychotiques atypiques :
- 2e et 3e générations : antagonistes D2 et 5-HT2a
- Moins de REP, moins de perturbations de la prolactine, efficaces sur les sx +
* Voie nigrostriée : sérotonine inhibe la libération de dopamine dans le striatum via récepteurs 5-HT2a, si on bloque D2 = REP, blocage 5-HT2a = libération de dopamine = diminue REP
* Voie tubéro-infundibulaire : dopamine inhibe la libération de prolactine via récepteurs D2, sérotonine augmente libération de prolactine via récepteurs 5-HT2a, blocage D2 est compensé par blocage 5-HT2a
- 3e génération : agonistes partiels D2 (bonne efficacité, sans REP et hyperprolactinémie)

4) Autres sites d’action :
- Agoniste 5-HT1a : antidépresseur, diminution REP
- Antagoniste 5-HT2c : antidépresseur, augmente appétit/poids
- Antagoniste 5-HT7 : antidépresseur
- 5-HT : problèmes sexuels
- Antagoniste H1 : sédation, antinauséeux, anxiolytique, augmentation appétit/poids
- Antagoniste a1 : HTO, étourdissements, tachycardie, sédation
- Antagoniste a2 : antidépresseur
- Antagoniste M1 : anticholinergique, diminution REP
- Antagoniste M3 : diminution sécrétion insuline et intolérance au glucose

*Blocage D2 dans le striatum = augmente acétylcholine = REP (prise anticholinergique = atténue hyperactivité cholinergique via blocage M1 = diminue REP)

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21
Q

Décrit les antipsychotiques oraux de 1ère génération?

A
  • Moins utilisés, beaucoup E2
    1) Famille des phénothiazines « azine » (anneau phénothiazine, 1 cycle central avec S et N, 2 cycles aromatiques, chaîne aliphatique, groupement N-terminal) :
  • Aliphatiques (- puissants, effets sédatifs ++) : Largactil (chlorpromazine), Nozinan (méthotriméprazine)
  • Pipéridinées (- sédatifs, anticholinergiques ++) : Neuleptil (péricyazine)
  • Pipérazinées (+ puissants, peu sédatifs et anticholinergiques, REP+) : Moditen (fluphénazine), Stelazine (trifluopérazine), Trilafon (perphénazine)

2) Butyrophénone « péridol/péridone » :
- Haldol (halopéridol) : en contexte aigu, IM, pas de propriétés analgésiques
3) Dibenzoxazépine : Loxapac (loxapine)
4) Diphénylbutylpipéridine (moins puissant, moins REP) : Orap (pimozide)

5) Thioxanthènes (dérivés des phénothiazines, puissance faible à modérée, possibilité de REP) : Clopixol (zuclopenthixol), Fluanxol (flupenthixol : le + atypique des 1ère génération)

6) Particularités :
- Pic après 1-4h, F variable, fortement liés aux protéines plasmatiques
- Métabolisme hépatique (1A2, 3A4, 2D6), certains sont des inhibiteurs modérés/puissants du 2D6
- Certains phénothiazines et thioxanthènes ont des métabolites actifs : peut être + long pour l’élimination

  • Incisives (efficaces, E2 ++) : faible dose, forte affinité D2, faible effet anticholinergique, REP ++
  • Haldol, Fluanxol, Moditen
  • Sédatives : dose élevé, faible affinité D2, forts effets anticholinergique, peu REP
  • Largactil, Nozinan
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22
Q

Comment nomme-t-on les antipsychotiques de 2e génération?

A

La famille des « pine » et la famille des « done »

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23
Q

Décrit les effets indésirables des antipsychotiques de 2e génération?

A
  • Moins de REP (sauf Risperdal et Invega qui sont très invasifs = REP) : peu de REP avec les « pines » (aucune avec la Clozapine)
  • Perturbations métaboliques : gain de poids, dyslipidémies, intolérance au glucose, diabète, HTA (dose-dépendant, faire des changements dans les habitudes de vie) : davantage avec les « pines »
  • Perturbations sexuelles : secondaires à une hyperprolactinémie (les pires : Invega et Risperdal)
  • Sédation et effets anticholinergiques avec les « pines »
  • Cardiovasculaires : allongement QT, HTO, tachycardie
  • GI : effets anticholinergiques (constipation, bouche sèche), RGO
  • Hématologique : anémie, leucopénie, thrombocytopénie (surtout avec clozapine et olanzapine)
  • Thermorégulation altérée : + sensible aux coups de chaleur (bonne hydratation, bien s’habiller l’hiver)
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24
Q

Décrit la pharmacologie des antipsychotiques « pines »?

A

*2e génération : Zyprexa (olanzapine), Seroquel (quetiapine), Saphris (asénapine), Clozaril (clozapine)

1) Olanzapine (Zyprexa) :
- Moins toxique au niveau hématologique que clozapine, mais moins efficace
- Tmax : 5-8h
- Métabolisme par 1A2 (attention aux fumeurs : nécessite de hautes doses)
- T1/2 : 30h (aucun effet si IR, IH, augmenté si âgé)
- Facile à introduire, existe comprimé à dissolution rapide
- E2 : sédatif, gain de poids et perturbations métaboliques à long terme
- Pas une première ligne chez les jeunes
- Possibilité de la doser dans le sang (toxicité)

2) Quetiapine (Seroquel) :
- Tmax : 0.5-3h (forme régulire), 6h (forme XR : pic retardé, souvent pris au souper pour être efficace et sédatif au coucher)
- Métabolisme par 3A4
- T1/2 : 6-7h (affecté par IR et IH, patient âgé)
- Pertinent si comorbidités anxieuses/humeur, si patient sensible aux REP et hyperprolactinémie
- Plusieurs doses selon indication (sommeil, épisode dépressif majeur, MAB, troubles psychotiques)
* Diminution de l’effet si > 2 ans à 25mg pour le sommeil
- E2 : gain de poids, hypotension, tachycardie réflexe, constipation

3) Asénapine (Saphris) :
- SL, Tmax : 0.5-1h, prise BID
- Métabolisme par 1A2
- T1/2 : 24h (aucun effet si IR, IH, augmenté si âgé)
- Peu utilisé (pas couvert RAMQ)
- E2 : altération du goût, risque d’hypersensibilité

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25
Q

Décrit la pharmacologie des antipsychotiques « dones »?

A

*2e génération : Latuda (lurasidone), Risperdal (risperidone), Invega (palipéridone), Zeldox (ziprasidone)

1) Latuda (lurasidone) :
- Médicament d’exception (schizophrénie, épisode dépressif MAB 1)
- Tmax : 1-3h, augmentation de la Cmax si repas riche en calories, souvent pris au souper (somnolence)
- Métabolisme par 3A4
- T1/2 : 18-37h
- Ajustement IH, IR si CL < 50mL/min
- E2 : neutre sur le gain de poids, REP (augmentation rapide de dose), nausées au pic plasmatique (peut nécessiter prise HS à jeun)

2) Risperdal (rispéridone) :
- Le - atypique : très incisif (REP, hyperprolactinémie)
- Tmax : 1-1.5h (métabolite actif : palipéridone)
- Métabolisme par 2D6 et 3A4
- T1/2 : 3h
- Ajustement IH, IR si CL < 30mL/min
- Existe formulation injectable longue-action, utilisé en pédopsychiatrie
- Peut causer une cascade médicamenteuse, entraîne gain de poids

3) Invega (palipéridone) :
- Métabolite actif de la rispéridone
- Formulation longue action (OROS : pompe osmotique, libération soutenue, on peut le retrouver dans les selles)
- Tmax : 24h
- Peu métabolisé au niveau du foie (intéressant si interactions, IH)
- T1/2 : 23h (ajustement si CL < 80mL/min)
- Pas couvert RAMQ
- Formulation injectable longue-action : on commence PO puis quand on connait les doses = injectable
- E2 : REP, hyperprolactinémie

4) Zeldox (ziprasidone) :
- BID
- Tmax : 6-8h, doit être pris avec un repas riche en calories (500 et +)
- T1/2 : 4-10h (ok en IR et patient âgé, ajustement IH)
- Neutre au niveau du poids, inquiétudes QT

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26
Q

Décrit les antipsychotiques de 3e génération?

A
  • E2 semblables aux « dones » : moins REP, pas d’hyperprolactinémie
  • Profil métabolique favorable, mais pas neutre
  • Trouble du contrôle des impulsions (hypersexualité, achats compulsifs, jeux d’hasard et d’argent)
  • Pertinents en premiers épisodes psychotiques (moins d’hypersensibilité dopaminergique)

1) Aripiprazole (Abilify) :
- Prise AM (effet stimulant à petite dose)
- Tmax : 3-5h
- Métabolisme par 2D6 et 3A4
- T1/2 : 75h (+ long avec métabolite actif)
- Aucun ajustement (IR, IH, âgé)
- Atteinte lente de l’équilibre (environ 14 jours)
- E2 : parfois akathisie (impatience motrice)
- Parfois utiliser pour diminuer la prolactinémie

2) Brexpiprazole (Rexulti) :
- Prise AM (effet stimulant à petite dose)
- Patient d’exception RAMQ
- Activité intrinsèque d’agoniste partiel inférieure à l’Abilify : risque moindre d’akathisie

*À venir : Cariprazine (longue demie-vie, intéressante pour sx -)

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27
Q

Décrit les antipsychotiques injectables?

A
  • Permettent d’être certains que le patient le prend, prise moins régulière (mais si non-adhésion = taux de rechute élevé)
  • Injections IM à action prolongée

1) 1ère génération :
- Fluanxol dépôt, Modécate, Haldol LA, Clopixol dépôt
- Durée d’action : environ 2-4 semaines (suite à l’injection, hydrolyse et libération lente du principe actif)
- En solution dans des bases huileuses (attention aux allergies)
- Lipodystrophies possibles

2) Risperdal Consta :
- Rispéridone dans des microsphères, base aqueuse
- Doses non-fractionnables, conservé au réfrigérateur
- Libération débute après 3 semaines (traitement PO doit être poursuivi entre-temps)
- Administration aux 2 semaines
- Tmax : 30 jours, équilibre : 2 mois

3) Invega Sustenna :
- Palipéridone dans une base aqueuse
- Doses non-fractionnables, Consta vers Sustenna = 1 : 2
- Injection au jour 1 et au jour 8, puis aux 4 semaines (premières injections dans le deltoïde)
- Pas nécessaire de poursuivre le traitement PO (mais faire un essai PO avant d’essayer l’injectable)
- Tmax : 13 jours, équilibre : 2-3 mois

4) Invega Trinza :
- Palipéridone dans une base aqueuse
- Doses non-fractionnables, Sustenna vers Trinza = 1 : 3.5
- Doit recevoir Sustenna depuis > 4 mois (5 injections et +), doses doivent être stables depuis > 2 injections, débuter à la prochaine dose de Sustenna, puis aux 12 semaines
- Tmax : 30-33 jours, T1/2 : 84-95 jours dans le deltoïde et 118-139 jours dans le fessier

5) Abilify Maintena :
- Fioles à usage unique ou seringues pré-remplies : doses fractionnables
- Poursuivre traitement PO x au moins 2 semaines, injection aux 4 semaines
- Cmax + élevée dans le deltoïde
- Tmax : 4-7 jours, équilibre : 3-4 mois
- Métabolisé par 2D6 et 3A4

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28
Q

Décrit la prévalence des troubles psychiatriques chez l’enfant et l’adolescent?

A
  • Touche 10-20% des jeunes, facteurs parentaux (observance, génétique)
  • MNPs importantes : traitement de 1ère ligne (psychothérapie, éducation parentale, soutien à l’école, bonne hygiène de vie)
  • Traitement pharmacologique : souvent en combinaison avec les MNPs, moins d’études, haut taux de réponse au placebo, doses chez l’adolescent sont similaires à l’adulte, E2 souvent similaires à l’adulte (mais incidence + importante, sont + sensibles à la somnolence, ex : Abilify est prise HS chez l’enfant)
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29
Q

Décrit l’épisode dépressif caractérisé chez l’enfant et l’adolescent?

A
  • On note une augmentation marquée de la prescription d’antidépresseurs chez les - de 17 ans
  • Grande utilisation des antidépresseurs pour traiter les troubles anxieux (surtout à la rentrée scolaire), beaucoup de prescriptions faites par les médecins de famille (mais les adolescents ne sont pas de petits adultes, nouveaux antidépresseurs faciles à prescrire (bien tolérés, + accessibles que la psychothérapie qui est coûteuse et difficile à trouver))
  • 2.8% des - 13 ans, 5.6% des adolescents, 2x + de filles
  • Conséquences et comorbidités similaires à l’adulte : aussi échec scolaire
  • 60% ont une récurrence à l’âge adulte

1) Présentation :
- Enfant : irritable, grincheux, facilement agacé, ennuyé, crises de colère, retrait social, culpabilité, plaintes somatiques (filles), troubles du comportement (garçons), moins de tristesse et de mélancolie
- Adolescent : hypersomnie/insomnie, hyperphagie, désespoir, ralentissement psychomoteur, fatigue, faible estime de soi, difficultés de concentration, idées suicidaires (peut passer sur le dos de l’adolescence)

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30
Q

Décrit le traitement de l’épisode dépressif caractérisé chez l’enfant et l’adolescent?

A
  • Aucun antidépresseur a l’indication officielle chez - 18 ans (FDA : fluoxétine chez 8 ans et +, escitalopram chez 12 ans et +)
  • Efficacité et sécurité moins bien établis : haut taux de réponse au placebo, incidence de pensées suicidaires
  • Meilleure option : fluoxétine
  • Éviter venlafaxine chez - 18 ans : efficacité n’est pas supérieure au placebo, risque suicidaire + élevé
  • ISRS : faire un suivi étroit surtout en début de traitement (risque de comportements suicidaires : dus à la sérotonine, surtout dans les 2-3 premiers jours)
  • Cerveau des jeunes est encore en développement : + sensibles aux E2 neurologiques (s’assurer que les sx dépressifs ne sont pas induits par un autre médicament : accutane, intuniv, clonidine, CO)

1) Syndrome d’activation :
- 12 à 25% des patients sous ISRS, spécifique aux enfants (système sérotoninergique immature), surstimulation récepteurs 5-HT1, peut augmenter le risque d’idées suicidaires
- Informer le patient et l’entourage : suivi étroit en début de traitement, dose-dépendant
- Plus le patient est jeune, plus il est à risque (s’il en a fait un avec un antidépresseur, + à risque avec un autre)
- Quoi faire : éliminer une cause médicale (syndrome sérotoninergique), éliminer comorbidités (TDAH, manie, abus de substances), patient/famille anxieuse, observance, diminuer la dose ou arrêter le médicament, changer pour IRSN, traiter les symptômes avec benzo
- Sx : impulsivité, insomnie, agitation, hyperactivité, irritabilité, désinhibition

2) Dépression majeure légère :
- Aucun antidépresseur
- Approche de soutien : psychoéducation, écoute active et empathique, mode de vie sain (sommeil, alimentation, exercice)
3) Dépression majeure modérée à sévère :
- 1ère ligne : TCC (mais fluoxétine + TCC serait + efficace)
* Ne pas hésiter à orienter vers les intervenants scolaires si TCC non-disponible
- 2e ligne : fluoxétine (sinon : sertraline, escitalopram, citalopram)
- 3e ligne : venlaxine, ATD tricycliques
- Surveiller E2 et pensées suicidaires chaque semaine x 1 mois, puis q2sem x 1 mois, puis à la 12e sem
4) Dépression majeure sans réponse après 12 semaines :
- Ajouter ISRS à la psychothérapie
- Changer d’ISRS
- Seulement pour les adolescents, en 3e ligne : venlafaxine ou antidépresseurs tricycliques

  • Durée de traitement : 6-12 mois après la rémission des symptômes
  • > 1 an si 2 épisodes de dépression ou 1 épisode sévère ou chronique
  • < 18 ans : toujours ISRS en 1ère ligne (pas les nouveaux antidépresseurs)
  • Sertraline, escitalopram, duloxétine et fluoxétine pourraient être des 1ère ligne
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Q

Décrit les troubles du sommeil chez l’enfant et l’adolescent?

A
  • Anxiété et insomnie se côtoient souvent chez les jeunes
  • Importance hygiène du sommeil et MNPs
  • 6 à 12 ans : 9-12h de sommeil, 13 à 18 ans : 8-10h de sommeil
  • Souvent causé par un comportement perturbateur : incapable de s’endormir seul, nécessite un stimuli spécifique pour s’endormir, inversement du rythme circadien (vacances, médicaments sédatifs le matin), TDAH, TSA (hypervigilants), maladie chronique
  • Affecte l’enfant et sa famille : 1ère ligne = MNPs, hygiène de sommeil, éducation
  • Aucun médicament n’a l’indication officielle < 18 ans

1) Mélatonine :
- Diminue le temps de latence, moins efficace pour maintenir le sommeil
- Efficace surtout : TDAH, TSA, épilepsie, troubles neurodéveloppementaux
- E2 : somnolence diurne, vertiges, céphalées, cauchemars, irritabilité, no/vo
- 2 ans et + à court terme, 0.05mg/kg
- Substrat 1A2 et 2C19

2) Antihistaminiques de 1ère génération :
- Benadryl, Hydroxyzine
- 0.5mg/kg
- Peut y avoir rapidement une tolérance à l’effet sédatif, effet paradoxal d’excitation parfois
- E2 : bien toléré, anticholinergiques
3) Antipsychotiques :
- Non-recommandés, sauf si comorbidités qui le nécessitent

4) Clonidine :
- Agoniste a2
- Diminue le temps de latence et le REM, augmente sommeil lent profond
- Sevrage au retrait
- Efficace si : TSA, TDAH, troubles neurodéveloppementaux
- Début d’action rapide
- E2 : somnolence diurne, vertiges, céphalées, bradycardie, hypotension, irritabilité, tristesse

5) Gabapentin :
- Efficace si troubles neurodéveloppementaux
- 5 à 15mg/kg/dose
6) Trazodone :
- Début d’action rapide
- -Si anxiété et trouble de l’humeur : attention au syndrome sérotoninergique
7) Benzodiazépines :
- Manque de données pour le long terme
- Lorazépam, clonazépam
8) Hypnotiques en Z :
- Inefficaces

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32
Q

Décrit les troubles anxieux chez l’enfant et l’adolescent?

A
  • Prévalence annuelle chez les 5-17 ans : 6.4%, sujet très d’actualité
  • Anxiété est souvent associée à des périodes de la vie (peurs spécifiques à un certain âge) : peur des étrangers, peur des monstres et d’être séparé des parents, peur du noir et de dormir seul, peur des dangers physiques et de l’école, peur des amitiés et des exclusions, peur de l’identité/intégration sociale/intimité/avenir
  • Évolue vers un trouble anxieux lorsque : anxiété devient problématique, entrave le développement et le fonctionnement, évitement des situations angoissantes
  • Critères diagnostiques selon le DSM-5
  • Beaucoup de somatisation avec les enfants : maux de ventre, céphalées, trouble sommeil (attention : TDA, migraines, maladie de Crohn)
  • 2-3x + de filles, début précoce, augmente le risque d’abus/troubles du comportement et de l’humeur, tend à perdurer à l’âge adulte
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33
Q

Décrit le traitement des troubles anxieux chez l’enfant et l’adolescent?

A
  • Beaucoup d’évidences avec les ISRS (anxiété sociale, TOC) : fluoxétine, sertraline mieux tolérée
  • Pas assez de données pour établir une priorité dans la séquence de traitement chez les 6-17 ans : 1ère ligne = ISRS, TCC (surtout si sx légers, peu d’impacts sur le fonctionnement)

1) ISRS seul :
- Pas d’indication officielle au Canada
- Améliore l’anxiété et le fonctionnement global
- Syndrome d’activation + fréquent qu’en dépression
- Tout de même un risque d’idées suicidaires
- Fluoxétine, fluvoxamine, sertraline, paroxétine (taux d’idées suicidaires + élevé) : données suffisantes (peu de données avec citalopram et escitalopram)
- Âge minimum : tourne autour de 6-9 ans

2) Combinaison ISRS + TCC : aussi possible

3) ISRN seul :
- Faibles évidences
- Venlafaxine (taux d’idées suicidaires + élevé que ISRS), duloxétine : données suffisantes
- Atomoxétine inefficace

4) Benzodiazépines :
- Clonazépam, lorazépam, alprazolam : TAG, trouble panique surtout
- Jamais utilisés seuls : à court terme en attendant l’efficacité de l’ISRS
- E2 similaires à l’adulte, effet paradoxal + fréquent, risque d’abus par le jeune ou le parent

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34
Q

Décrit la MAB en pédiatrie?

A
  • 2.1% des 15 à 19 ans, 50% des adultes ont des sx avant 18 ans (facteur de risque de mauvais pronostic)
  • Erreur de diagnostic fréquente : dépression unipolaire, troubles du comportement/opposition, TDAH
  • Sx similaires à l’adulte, critères diagnostiques selon DSM-5
  • Hérédité importante : 15-25% de risque si 1 parent, 50-75% de risque si 2 parents MAB
  • Taux de rémission élevé sans traitement = taux de récurrence élevé (manie), si un jeune n’est pas traité = risque élevé de suicide
  • Risque élevé de MAB + comorbidités : TSA, troubles anxieux, abus de substances, TDAH (stabiliser l’humeur avant d’ajouter un psychostimulant, car ils peuvent induire une manie, les antidépresseurs aussi)
  • Aripiprazole améliore les sx de manie (aucun effet sur TDAH, lithium et divalproex aussi)
  • Méthylphénidate, amphétamine et atomoxétine : réduisent les sx de TDAH sans détériorer l’humeur si combinés avec lithium ou divalproex

1) Traitement de maintien :
- Données limitées : basées sur l’expérience chez l’adulte
- 1ère ligne : aripiprazole, lithium ou divalproex en monothérapie ou adjuvant, lamotrigine
- 2e ligne : aucun traitement
- 3e ligne : asénapine, rispéridone, quétiapine, ziprasidone (poursuivre le traitement si bonne réponse en aigu)

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35
Q

Décrit l’épisode maniaque et dépressif de la MAB en pédiatrie?

A

1) Épisode maniaque :
- Canada : Aripiprazole indiquée en monothérapie chez 13-17 ans (+ d’agents aux USA)
- Meilleure efficacité et tolérance des antipsychotiques (aripiprazole, olanzapine, quétiapine, rispéridone, ziprasidone), aussi stabilisateurs de l’humeur (lithium, divalproex, carbamazépine, topiramate)
* Antipsychotiques : + de gain de poids que chez l’adulte, + de somnolence, + de REP (quétiapine ressemble au placebo)
- 1ère ligne : lithium (12 ans et +), rispéridone (préférable chez non-obèse, TDAH), aripiprazole (moins de troubles métaboliques, affecte moins prolactine) /asénapine/quétiapine (niveau 2)
- 2e ligne : olanzapine ou ziprasidone, quétiapine en traitement adjuvant (ex : divalproex + quétiapine 450mg)
- 3e ligne : divalproex en monothérapie (alternative si ne répond pas/tolère pas agents de 1ère ou 2e ligne, attention si possibilité de grossesse)
- Oxcarbamazépine non-recommandée

2) Épisode dépressif :
- Recommandations davantage basées sur l’expérience clinique et les résultats chez l’adulte
- 1ère ligne : lurasidone en monothérapie (bonne expérience clinique chez l’adulte), indiquée au Canada chez les 13-17 ans
- 2e ligne : lithium ou lamotrigine (niveau 4)
- 3e ligne : combinaison olanzapine + fluoxétine (préoccupations métaboliques), quétiapine, antidépresseur (avec précautions, en combinaison avec un stabilisateur de l’humeur)

36
Q

Décrit la schizophrénie et les troubles psychotiques en pédiatrie?

A
  • On ne pose pas de diagnostic de schizophrénie < 18 ans
  • Symptômes similaires à l’adulte
  • Schizophrénie : 1% des adultes, 40% des hommes et 23% des femmes se déclare < 19 ans, rare à un jeune âge (facteur de mauvais pronostic)
  • Exclure Pseudologia fantastica chez - 12 ans

Traitement :

  • 4 antipsychotiques avec indication chez < 18 ans : typiques (halopéridol : Gilles de la Tourette et trouble de comportement, chlorpromazine : trouble de comportement), atypiques (aripiprazole (épisode maniaque MAB) et lurasidone (épisode dépressif MAB) : chez les schizophrènes de 15-17 ans)
  • Manque de données ne permet pas d’établir une 1ère ligne de traitement chez les - 18 ans (sauf Clozapine)
  • Essai du médicament x 4-6sem à doses optimales
  • Ne jamais combiner d’antipsychotiques
  • Choix de traitement : aucun signe qu’un patient va mieux répondre à un antipsychotique qu’à un autre (choix vraiment selon la tolérance et non l’efficacité)
  • 1ère ligne en pédiatrie : aripiprazole ou rispéridone (+ de données, moins troubles métaboliques et hyperprolactinémie avec Abilify)
  • Quétiapine si REP ou akathisie avec Abilify ou Risperdal
  • Olanzapine : pas une 1ère ligne (troubles métaboliques ++)
  • Enfants : + à risque de développer E2 métaboliques, donc importance d’un bilan prétraitement et suivi (antécédents, poids, taille, IMC, PA, FC, examen neurologique, bilan lipidique, bilan hépatique, glycémie à jeun, prolactine)
  • Guidelines du CAMSA intéressantes

1) Aripiprazole (Abilify) :
- Approuvé en schizophrénie chez 15-17 ans (10 à 30mg/jour)
- E2 : REP, tremblements, somnolence (aucun effet sur le poids et la prolactine)
2) Lurasidone (Latuda) :
- Approuvé en schizophrénie chez 15-17 ans (40 à 80mg/jour)
- E2 : nausées, vomissements, somnolence, akathisie (moins d’effets sur poids et prolactine)
- Améliore la qualité de vie et le fonctionnement
3) Rispéridone (Risperdal) :
- Moins d’E2 avec petites doses (1-3mg/jour)
* Formulations injectables longue-action = Invega Sustenna (palipéridone : 12 ans et + FDA), Abilify Maintena (aripiprazole : pas < 18 ans) : permettent éviter chicane sur l’observance, éviter oublis, éviter la prise devant les amis/amoureux
4) Clozapine (Clozaril) :
- Efficacité supérieure aux autres antipsychotiques au niveau des sx + et -
- Maintien l’amélioration, diminue la durée et le nombre d’hospitalisations
- Pas une 1ère ligne : E2 +++ (dont l’agranulocytose)
- Réservée aux cas réfractaires (2 antipsychotiques et + x 6-8 semaines ou REP à 1 antipsychotique atypique)

37
Q

Décrit les troubles du spectre de l’autisme (TSA)?

A
  • Déficits persistants au niveau de la communication et de l’interaction sociale, comportements stéréotypés, intérêts restreints : limitent et altèrent le fonctionnement quotidien
  • Symptômes présents dans la petite enfance : mais parfois diagnostic seulement à l’âge adulte
  • 4 à 5 garçons pour 1 fille, 5-10% de risque si présent dans la fratrie, aucune cause scientifiquement reconnue
  • Grande variabilité des symptômes et du dysfonctionnement
  • Comorbidités chez 70% (polypharmacie) : TDAH, trouble du langage, déficience intellectuelle, épilepsie, Tourette, dépression, MAB, problèmes moteurs
  • Signes dans la petite enfance : babillage/gestuelle restreints ou atypiques à 1 an, absence de rétroaction lorsqu’on nomme le nom à 1 an, aucun mot à 16 mois, absence d’association entre 2 mots à 2 ans
  • Signes dans l’âge préscolaire et scolaire : anomalie du langage ou mutisme, vocabulaire limité/sujets précis, phrases stéréotypés, langage atone, difficulté à jouer avec les autres et à s’intégrer (agressif, perturbateur), réactions atypiques à la proximité physique, difficulté à gérer les changements, intérêts atypiques (collections, calculs, listes)
  • Signes chez l’adolescent et l’adulte : difficultés avec les comportements sociaux et le changement, manque d’autonomie, communication difficile (conversion limitée sur les centres d’intérêts, comme un professeur), phrases stéréotypés, langage atone, difficulté à se faire des amis, rigidité de la pensée, manque d’humour, intérêts atypiques
38
Q

Décrit les traitements dans les TSA?

A
  • Clé du traitement : adaptation du milieu (plupart des patients n’ont pas besoin de médicaments, rien ne va améliorer l’interaction sociale)
  • Antipsychotiques si : comportements dangereux pour lui-même ou autrui, comorbidités (sx psychotiques, manies, tics vocaux ou moteurs)
  • 2 types de symptômes : primaires (core symptoms : socialisation, communication, rigidité d’intérêt = ne répond pas/peu à la médication), comportementaux cibles (target behavioral symptoms : agressivité, inattention, hyperactivité, obsession, anxiété, dépression, comportements répétitifs, trouble de la conduite = répond à la médication)
  • Établir des objectifs clairs avec le traitement (insomnie, fonctionnement, apprentissage, comportements), réévaluer régulièrement la pertinence de poursuivre
  • Beaucoup de prescriptions de psychostimulants et d’antipsychotiques chez cette population, moins d’ISRS (- tolérés)
  • Antipsychotique : peut diminuer l’irritabilité (et ainsi diminuer le nombre et l’intensité des crises)
  • 1ère ligne : rispéridone (max 2mg/jour, pas chez les - 18 ans au Canada, 5-16 ans avec FDA, diminue agressivité/automutilation/crises de colère/variations de l’humeur, troubles métaboliques, hyperprolactinémie possible), aripiprazole (max 15mg/jour, pas d’indication au Canada, 6-17 ans avec FDA, améliore les comportements stéréotypés et l’hyperactivité, E2 : sédation (prise HS), fatigue, REP)
  • Surveiller REP/akathisie, sédation/insomnie, gain de poids et troubles métaboliques
  • Quétiapine/olanzapine (améliorent le sommeil, mais Zyprexa = troubles métaboliques), palipéridone, ziprasidone : pas d’indication officielle, diminution irritabilité et agressivité
  • Attendre quelques semaines pour l’efficacité : au moins 8 semaines

1) TSA et antidépresseurs :
- Parfois ISRS pour diminuer comportements répétitifs et sx anxieux
- Souvent mal tolérés : augmentation impulsivité/hyperactivité/stéréotypies, insomnie
2) TSA et TDAH :
- 50% des TSA ont aussi problèmes de concentration/hyperactivité
- Surtout métylphénidate étudié (efficace sur hyperactivité et attention, petites doses, formulations courte action < 10 ans, réponse rapide, mal toléré à haute dose (augmente comportements stéréotypés/retrait social/irritabilité, difficulté sommeil, labilité émotionnelle, diminue appétit)
- Atomoxetine : diminue hyperactivité/impulsivité, si psychostimulants inefficaces ou mal tolérés
- Intuniv : réduit hyperactivité
- Clonidine : diminue l’hyperactivité, améliore sommeil
3) TSA et troubles du sommeil :
- Population avec taux anormaux de mélatonine : mélatonine 1-3mg = améliore le temps de latence et la durée de sommeil
- Mélatonine + interventions comportementales + éducation aux parents : moyen les + efficaces

39
Q

Décrit le Syndrome de Gilles de la Tourette?

A
  • Trouble neurologique, caractérisé par tics moteurs ou vocaux qui se produisent de façon répétée et stéréotypée
  • 1% des enfants : touche + les garçons, héréditaire (10-15% de chance si un parent est atteint), débute entre 3-8 ans, finit généralement par disparaitre à la maturité
  • Tics : irrésistibles, présents à tous les jours (variation dans le nombre, fréquence, type, localisation), possibilité de les maîtriser (remet à + tard une explosion + forte des tics), augmentés par le stress, diminués par le calme et les activités nécessitant concentration, mouvements involontaires/rapides/soudains, les gens ont parfois de la difficulté à croire qu’ils sont involontaires
  • Tics simples : cligner des yeux, bouger la tête, hausser les épaules, grimacer, produire des bruits, renifler, claquer la langue
  • Tics complexes : sauter, toucher autour, sentir, pirouettes, se frapper ou se mordre, prononcer des mots/expressions, répéter un mot/son qu’on vient d’entendre (écholalie), coprolalie (dire des mots inacceptables)
  • Comorbidités associées : TDAH (psychostimulants peuvent augmenter fréquence et intensité des tics, privilégier atomoxétine ou intuniv), troubles d’apprentissage (dyslexie, dyspraxie, dysgraphie), troubles de comportement (impulsivité, agressivité : améliorés par antipsychotiques), troubles du sommeil, TOC

-Traitement : avantages à traiter vs. risque et fardeau de la maladie

1) Clonidine et Guanfacine : recommandations fermes
- Ne sont pas les + efficaces, mais moins de troubles métaboliques associés
- 1ère ligne de traitement : agonistes sélectifs a2A-adrénergiques
- Diminuent aussi sx TDAH/impulsivité/insomnie
- Clonidine : prise TID-QID si < 25kg
- Guanfacine : prise DIE, moins de sédation et d’hypotension (+ sélectif), efficacité proportionnelle à la dose

2) Antipsychotiques : recommandations + faibles
- 2e ligne de traitement : sont efficaces, mais E2 +++
- Ne sont pas recommandés si les tics ne sont pas incommodants, mais le sont si les tics causent une détresse et des perturbations au quotidien
- Aripiprazole : débuter à 2mg (jusqu’à 10 ou 20mg selon le poids), efficace dès la 1ère semaine, diminue les tics de 52%
- Rispéridone : efficacité similaire à l’Abilify, + REP/gain de poids/hyperprolactinémie

40
Q

Décrit l’épilepsie?

A
  • Maladie du cerveau caractérisée par des apparitions soudaines, transitoires, occasionnelles, répétées de crises épileptiques
  • Prédisposition à des crises épileptiques non-provoquées
  • 0.8-1% de la population générale
  • Épilepsie primaire (idiopathique ou cryptogénique) : aucune cause identifiée (65%)
  • Épilepsie secondaire (symptomatique) : cause connue (anomalie de la structure, hypoxie, hémorragie, traumatisme, infection, néoplasie, facteurs génétiques)

1) Diagnostic :
- Histoire du patient et des proches
- Examen physique et électroencéphalogramme (EEG)
- Tests de laboratoire, neuroimagerie

41
Q

Décrit ce qu’est une crise épileptique?

A
  • Activation transitoire, imprévisible, excessive, désordonnée et synchrone d’une population de neurones
  • Peuvent s’exprimer par des convulsions (mais pas toujours), si convulsions = atteintes des neurones moteurs
  • Manifestations variables : moteurs, sensoriels, psychiques, peut affecter le système nerveux autonome

1) Physiopathologie :
- Augmentation de la transmission synaptique et synchronisation des potentiels d’action
- Perte du potentiel d’inhibition post-synaptique par les neurones inhibiteurs (GABA)
- Polarisation synchronisée qui s’étend aux neurones voisins
- Décharges électriques synchronisées, répétitives, massives
- Perte de conscience possible, atonie musculaire si décharge motrice
- Arrêt spontané de la crise

2) Crises focales (partielles) - 66% :
- Proviennent d’une zone de l’hémisphère cérébral (zone = foyer épileptogène)
- Conscientes (simples) : localisées, conscience conservée (20-30s), sensation étrange ou inhabituelle (odeur, vision)
- Conscience altérée (complexe) : conscience altérée (30s-2min), personne confuse, déambuler sans but/marmonner
- Tonico-cloniques bilatérales (secondairement généralisées) : 1-2min, l’aura qui les précèdent est une crise partielle simple

3) Crises généralisées d’emblée - 33% :
- Origine diffuse, touche rapidement les 2 hémisphères
- Convulsions tonico-cloniques (Grand Mal) : tonique = perd connaissance puis se raidit, clonique = secousses successives
- Absences (Petit Mal) : apparitions soudaines et récurrentes de perte de conscience (5-30s), fixe le vide
- Convulsions myocloniques : sursauts brefs (1s)
- Toniques
- Cloniques
- Atoniques

4) Status epilepticus :
- Durée anormalement longue (+ 5min)
- Peut induire des séquelles neurologiques ou la mort : urgence

42
Q

Qu’est-ce qu’une convulsion non-épileptique?

A
  • Causée par la fièvre, l’hypoglycémie, désordres métaboliques, médicaments
  • Lors d’un diagnostic : se méfier de la syncope, l’attaque de sommeil, la pseudoconvulsion psychogénique
43
Q

Décrit les principes de traitement de l’épilepsie et le mécanisme d’action des médicaments utilisés?

A

1) Principes de traitement :
- Prévention tertiaire : on cherche à diminuer le nombre de crises futures (impossible de guérir l’épilepsie)
- On vient atténuer les facteurs excitateurs et favoriser les facteurs inhibiteurs
- 50% ont des résultats en monothérapie, 30% sont pharmacorésistants ou réfractaires aux antiépileptiques

2) Mécanisme d’action :
* Nouveaux antiépileptiques ne sont pas plus efficaces que les anciens, mais ont moins d’E2
- Action directe (chirurgie) : dans l’épilepsie focale, car on connait la région en cause
- Diminution de la décharge et de la formation de l’influx : modulation des canaux sodiques, potassiques et calciques (voltage-dépendants)
- Renforcement des processus inhibiteurs : active la neurotransmission de GABA/glycine/taurine, diminue l’activité des neurotransmetteurs excitateurs (glutamate, aspartate), limite l’expansion de l’influx
- Avec les nouveaux : modulation de la relâche synaptique, amenuisement des processus excitateurs
* Au repos : K+ entre dans la cellule et Na+ sort (potentiel de repos à -70mV) = canaux Na+ s’ouvrent = Na+ entre = +30mV et les canaux Na+ ferment = canaux K+ s’ouvrent = K+ entre et hyperpolarise (-80mV) = retour à -70mV
* Un pro-GABA fait entre le Cl- dans la cellule = hyperpolarise = cellule + difficile à activer

44
Q

Décrit les interactions avec les antiépileptiques?

A
  • Phénytoïne : inducteur important 3A4
  • Carbamazépine : inducteur important 3A4, 2C9
  • Phénobarbital, primidone : inducteur important 3A4
  • Acide valproïque : inhibiteur du 2C9, métabolisé par les UGT
  • Lamotrigine : métabolisée par les UGT (interaction avec acide valproïque)
  • Oxacarbazépine : inducteur 3A4, inhibiteur 2C19
  • Topiramate : inducteur 3A4, inhibiteur 2C19
  • Sont beaucoup métabolisés au foie, éliminés par les reins
45
Q

Décrit la chimie des antiépileptiques?

A
  • Chaînes R1 et R2 doivent être lipophiles
  • R1-R2 sont des alkyles (méthyl, éthyl) : effet sédatif (actif dans les syndromes de Petit Mal)
  • R1-R2 sont des cycles aromatiques : diminue l’effet sédatif, augmente liposolubilité, actif dans les syndromes généralisés/convulsions myocloniques
  • Analogue du GABA : NH2-COOH
  • Analogue du glutamate : NH2-COOH-COOH
46
Q

Décrit la Phénytoïne (Dilantin)?

A
  • Mécanisme d’action : sur les canaux Na+
  • Pharmacocinétique : non-linéaire (concentration n’est pas proportionnelle à la dose, donc non-prévisible : important du monitorage des concentrations (surtout chez femme enceinte, patient âgé, IH), on peut également mesurer l’albumine, car seulement 10% n’est pas lié), très liposoluble
  • Métabolisée par 2C9, saturable
  • Utilisation étendue : crises partielles ou généralisées
  • Fosphénytoïne : pro-médicament (+ soluble), se transforme en phénytoïne rapidement (T1/2 : 15min), peu utilisée

1) Effets indésirables :
- Reliés à la dose : nystagmus (mouvement involontaire de l’oeil qui diminue la vision), ataxie, hyperplasie gingivale, hirsutisme, neuropathie périphérique légère, nausées, vomissements
- Non-reliés à la dose (hypersensibilité) : éruption cutanée, tératogène

2) Interactions :
- Inducteur puissant du 3A4 (attention avec les contraceptifs oraux)
- Inhibiteurs du 2C9 peuvent augmenter sa concentration
- Compétition au niveau du mécanisme saturable
- Inducteurs du 2C9 peuvent diminuer sa concentration (dont la phénytoïne elle-même)
- Peut interférer avec les tests de la fonction thyroïdienne (TSH)

47
Q

Décrit les barbituriques et les benzodiazépines en épilepsie?

A

1) Phénobarbital - Barbiturique :
- Mécanisme d’action : dépresseur du SNC via GABAa
- Index thérapeutique étroit
- E2 : sédation, peut affecter la mémoire, insomnie/ hyperactivité chez l’enfant, nystagmus, ataxie, rash
- Pharmacocinétique : T1/2 4-5 jours
- Interactions : inducteur puissant du 3A4 (similaire à la phénytoïne), avec les autres dépresseurs SNC, valproate peut augmenter ses concentrations
- Utilisation étendue : crises partielles et généralisées (sauf absences)

2) Primidone -Barbiturique :
- Pro-médicament du Phénobarbital, avec les mêmes propriétés pharmacologiques

3) Benzodiazépines :
- Clobazam ++ (Frisium), Diazépam (Valium), Clonazépam (Rivotril)
- Anxiolytiques, sédatifs, hypnotiques, faible activité anticonvulsivante, possibilité de tolérance
- E2 : sédation, étourdissements
- Interactions : avec les autres dépresseurs SNC
- Utilisations : IV en status epilepticus (quand on veut casser une crise à l’urgence)

48
Q

Décrit l’Ethosuximide (Zarontin), la Carbamazépine (Tegretol) et l’Oxcarbazépine (Trileptal)?

A

1) Ethosuximide (Zarontin) :
- Mécanisme d’action : canaux Ca++
- Cinétique linéaire, métabolisé par 3A
- E2 : bien toléré (nausées, vomissements, fatigue, maux de tête, étourdissements), rarement (éosinophilie, leucopénie, thrombocytopénie)
- Interactions : diminution des concentrations par inducteurs et augmentation par inhibiteurs
- Indication : absences

2) Carbamazépine (Tegretol) :
- Mécanisme d’action : canaux Na+
- Métabolisée par 3A4, peut induire son propre métabolisme, métabolite actif est responsable des E2 et toxiques
- Tegretol : TID, Tegretol CR : BID et moins E2
- E2 : SNC (selon la dose), hématologiques (non-reliés à la dose : importance de la FSC régulièrement)
- Interactions : inducteur (agit sur la phénytoïne, primidone, acide valproïque, CO), sa CL est inhibée par acide valproïque, phénytoïne et phénobarbital induisent son métabolisme
- Indications : crises partielles, neuropathie du trijumeau

3) Oxcarbazépine (Trileptal) :
- Mécanisme d’action : canaux Na+ (Ca++, K+)
- BID-TID, métabolite actif (licarbazépine n’est pas associé à + d’E2)
- E2 : moins fréquents qu’avec Carbamazépine, SNC (somnolence, vertiges, nausées), hyponatrémie parfois
- Interactions : meilleur profil que Carbamazépine, inhibe 2C19, induit 3A4, peut diminuer les concentrations de Lamotrigine
- Indications : crises partielles, douleurs, MAB

49
Q

Décrit l’acide valproïque?

A
  • Acide valproïque (Dépakène : TID), Divalproate sodique (Épival : BID, absorption + lente)
  • Mécanisme d’action : complexe (agit sur GABA, réduction des neurotransmetteurs excitateurs, canaux Na+/Ca++/K+)
  • Métabolisé par 2C, UGT (interaction avec Lamotrigine par UGT)
  • Tératogène : risque de malformations majeures augmenté de 5-15x
  • E2 : reliés à la dose (nausées, vomissements, gain de poids, sédation, confusion), non-reliés à la dose (hépatotoxicité, alopécie, pancréatite, trouble de la coagulation : importance surveiller fonction hépatique, FSC)
  • Interactions : inhibe métabolisme phénytoïne/phénobarbital/carbamazépine, diminue les concentrations de lamotrigine (inhibe les UGT), son métabolisme est induit par les inducteurs puissants, peu d’influence des inhibiteurs (car plusieurs voies d’impliquées), ASA
  • Indications : absences, crises partielles, Grand Mal, crises myocloniques, nombreuses autres (migraines, MAB)
50
Q

Décrit le Gabapentin (Neurontin), le Vigabatrin (Sabril) et le Pregabalin (Lyrica)?

A

1) Gabapentin (Neurontin) :
- Mécanisme d’action : sous-unités des canaux Ca++
- Excrétion 100% rénale : attention en IR, courte demi-vie (administration TID-QID), cinétique linéaire
- E2 : bien toléré, non-tératogène, somnolence, étourdissements, prise de poids, ataxie, tremblements
- Peu d’interactions (un peu avec les antiacides Al et Mg)
- Indications : crises partielles (souvent en association pour améliorer le contrôle)

2) Vigabatrin (Sabril) :
- Mécanisme d’action : GABA (dépresseur SNC)
- N’est pas lié aux protéines, cinétique non-linéaire
- E2 : troubles de la vision (peut être irréversible), somnolence, étourdissements
- Peu d’interactions (peut induire les concentrations de phénytoïne et phénobarbital)
- Ajustement si CL < 60mL/min
- Indication : spasmes infantiles (mais effet diminue avec le temps)

3) Prégabalin (Lyrica) :
- Mécanisme d’action : analogue du GABA (comme le Gabapentin), sous-unités des canaux Ca++
- Excrétion 100% rénale : attention en IR, cinétique linéaire (+ prévisible que Gabapentin)
- E2 : somnolence, étourdissements, non-tératogène
- Peu d’interactions
- Indications : neuropathies

51
Q

Décrit la Lamotrigine (Lamictal) et le Topiramate (Topamax)?

A

1) Lamotrigine (Lamictal) :
- Mécanisme d’action : canaux Na+ (et un peu moins Ca++ et glutamate)
- Cinétique linéaire, métabolisme hépatique par glucuroconjuguaison
- Si la posologie n’est pas augmentée, possibilité d’auto-induction
- Non-tératogène
- E2 : faibles si monothérapie, mieux toléré que Carbamazépine et acide valproïque, étourdissements, somnolence, nausées, céphalées, éruptions cutanées graves (augmentation graduelle de la dose)
- Interactions : surtout au niveau des UGT, sensible aux inducteurs, augmentation des concentrations de Lamotrigine avec acide valproïque, n’influence pas le métabolisme des antiépileptiques
- Indications : crises partielles, crises tonico-cloniques, crises myocloniques
- Bon choix chez la personne âgée (glucuronidation)

2) Topiramate (Topamax) :
- Mécanisme d’action : GABA, canaux Na+ et Ca++, antagonise récepteurs glutamatergiques
- Cinétique linéaire, BID
- E2 : diminution de l’appétit, perte de poids, changements cognitifs insidieux (parole, ralentissement psychomoteur), nervosité, nausées, étourdissements, sédation
- Action tératogène faible (attention en polythérapie)
- Risque d’acidose métabolique (inhibe anhydrase carbonique)
- Interactions : diminution de ses concentrations par les inducteurs (phénytoïne, phénobarbital), faible inhibiteur du 2C19
- Indications : monothérapie pour des crises partielles réfractaires, souvent un adjuvant pour optimiser la thérapie en place

52
Q

Décrit le Lévétiracétam (Keppra) et le Brivaracétam (Brivlera)?

A

1) Lévétiracétam (Keppra) :
- Mécanisme d’action : liaison à la protéine SV2A
- Pharmacocinétique avantageuse, BID
- E2 : somnolence et faiblesse en début de traitement, rares cas de sx neuro-psychiatriques et d’hématotoxicité
- Non-tératogène
- Peu d’interactions
- Indications : adjuvant dans les crises partielles, maintenant parfois préféré à la phénytoïne en status epilepticus

2) Brivaracétam (Brivlera) :
- Mécanisme d’action : encore + d’affinité pour SV2A
- Pharmacocinétique avantageuse, BID
- Métabolisée par 2C19
- E2 : somnolence et faiblesse en début de traitement
- Interactions : faible inhibiteur du 2C19 et inhibe l’époxyde hydrolase (peut avoir un effet sur la Carbamazépine), attention induction au 2C19
- Indications : adjuvant dans les crises partielles

53
Q

Décrit la Lacosamide (Vimpat), le Rufinamide (Banzel), le Perampanel (Fycompa) et les autres antiépileptiques?

A

1) Lacosamide (Vimpat) :
- Mécanisme d’action : canaux Na+
- Métabolisée par 2C19
- E2 : étourdissements et ataxie (dose-dépendants)
- Aucune interaction, mais serait moins efficace avec un autre antiépileptique qui agit sur les canaux Na+
- Indications : en ajout pour les crises partielles

2) Rufinamide (Banzel) :
- Mécanisme d’action : canaux Na+
- E2 : somnolence, nausées, raccourcissement du QT
- Peu d’interactions : faible inducteur 3A4, sensible aux inducteurs et inhibiteurs
- Indications : Syndrome de Lennox Gastaut, épilepsie réfractaire

3) Perampanel (Fycompa) :
- Mécanisme d’action : antagoniste non-compétitif des récepteurs AMPA (glutamatergiques)
- Métabolisé par UGT et 3A4, DIE (long T1/2)
- E2 : bien toléré, faible sédation et irritabilité à haute dose (possibilité aussi d’effets psychiatriques)
- Interactions : sensible aux inducteurs et inhibiteurs
- Indications : crises partielles et primaires

4) Eslicarbazépine (Aptiom) :
- Métabolite actif de l’Oxcarbazépine
- E2 : étourdissements, nausées, vision double
- DIE
- Interactions similaires à l’Oxcarbazépine
- Indication : crises partielles

Ezogabine (Potiga), Zonisamide (Zonegran), Felbamate, Tiagabine (Gabitril), Stiripentol

54
Q

Décrit les principes de traitement en épilepsie et le rôle du pharmacien?

A

1) Principes de traitement :
- On veut contrôler les crises, tout en minimisant les E2
- Un seul médicament en début de traitement, puis on en ajoute un 2e après 2-3 échecs en monothérapie
- Surveillance graduelle de l’efficacité et des signes de toxicité
* Monitoring des concentrations plasmatiques, surtout avec les anciens antiépileptiques
- Une tolérance aux E2 communs (somnolence, nausées, ataxie) peut survenir après quelques semaines
- Monitoring de la toxicité : acide valproïque (plaquettes, enzymes hépatiques), carbamazépine (FSC)
- Surveiller les interactions si + d’un médicament
- Durée minimale de traitement : 2-4ans
* Si on veut cesser la thérapie : diminution graduelle de dose, sur plusieurs mois

2) Rôle du pharmacien :
- Encourager une bonne hygiène de vie
- Médicaments : interactions, E2, monitorer les dosages sanguins, adhésion (principale cause d’échec : mauvaise compréhension ou acceptation du traitement, E2, mauvais diagnostic, inefficace, interactions)
* Un patient qui fait une crise peut perdre son emploi, se faire retirer son permis

55
Q

Décrit le choix de l’antiépileptique?

A

1) Crises généralisées tonico-cloniques (Grand Mal) :
1. Acide valproique, lamotrigine, phénytoine, carbamazépine, lévétiracétam
2. Topiramate, oxcarbazépine
3. Phénobarbital, primidone

2) Crises généralisées - Absences (Petit Mal) :
1. Ethosuximide, acide valproique
2. Lamotrigine, clonazépam, topiramate
3. En association : topiramate, vigabatrine

3) Crises focales avec conscience altérée et crises focales conscientes ou tonico-cloniques bilatérales :
1. Lamotrigine, carbamazépine, oxcarbazépine, phénytoine, lévétiracétam, acide valproique
2. En association : gabapentin, topiramate, perampanel
3. Phénobarbital, primidone

4) Spasmes infantiles :
1. Vigabatrine, ACTH, cortico
2. Acide valproique, clonazépam

5) Status epilepticus :
1. Benzodiazépines IV
2. Phénytoine ou fosphénytoine IV, phénobarbital IV
3. Benzo + phénytoine IV

6) Crises généralisées - crises myocloniques :
1. Acide valproique, lamotrigine, clonazépam
2. En association : topiramate

56
Q

Décrit la bioéquivalence avec les antiépileptiques et le traitement chez la femme enceinte?

A

1) Bioéquivalence et substitution :
- Les excipients des formulations peuvent modifier l’absorption (peut entraîner un changement dans les concentrations et un échec de traitement)
- Controversé de ne pas changer, car peu d’études qui le démontrent
- Phénytoïne a une pharmacocinétique compliquée, donc préférable de ne pas changer de marque

2) Traitement chez la femme enceinte :
- Nouveaux antiépileptiques sont moins tératogènes que les + vieux
- Données rassurantes avec Lamotrigine et Lévétiracétam
- Éviter Acide valproïque : tératogène
- Interaction avec les CO : par un effet inducteur = diminution de leur efficacité
- Vitamine D recommandée pour la masse osseuse, acide folique également
- Prévention : informer la patiente, CO avec haute dose d’oestrogènes ( > 30mcg)
- Une crise d’épilepsie peut être fatale pour un bébé, peut entraîner des coupures d’oxygène
- On favorise un seul antiépileptique à faible dose (on cesser Acide valproïque et on favorise Lamotrigine)
* Exemples de malformations congénitales : fente labiale et division palatine

*Syndrome Stevens-Johnson : risque augmenté avec les antiépileptiques (Lamotrigine > Phénytoïne > Carbamazépine), souvent chez les porteurs allèle HLA (surtout asiatiques)

57
Q

Décrit l’épilepsie en lien avec l’âge?

A
  • Incidence surtout chez les + jeunes, puis réaugmente à partir de 45 ans
  • 0-40 ans : souvent aucune lésion au cerveau (donc seulement un incident dans la maturation du cerveau)
  • 40 ans et + : souvent une lésion (tumeur, accident, AVC)
58
Q

Décrit les aspects pratico-pratique lors des soins pharmaceutiques en schizophrénie?

A
  • On cherche la stabilité, mais également la rémission et le rétablissement
  • On ne cherche pas seulement à rétablir les sx, on veut aussi une bonne qualité de vie : viser haut (importance d’avoir un projet de vie)
  • Objectif intermédiaire : rémission des sx (sx + et -, désorganisation)
  • Objectif final : rétablissement
  • On vise souvent une monothérapie en schizophrénie si possible (si antipsychotique inefficace : substituer)
  • Important de reconnaître et traiter les comorbidités : 50% des schizophrènes qui ont un trouble anxieux
  • Débuter une molécule qui peut s’offrir en injectable, ne pas hésiter si Clozapine est nécessaire au final
  • Éviter REP, traiter les E2, éviter anticholinergiques et les benzodiazépines
  • Faire un changement à la fois
  • Regrouper les doses HS si possible, dose minimale efficace ou maximale tolérée
  • On peut utiliser la polypharmacie pour améliorer le confort, mais de façon temporaire
  • S’engager (offrir disponibilité), s’allier avec les proches et les autres intervenants (implication de la famille/amis améliore de 2x l’adhésion)
  • S’adresser à la partie saine de la personne : ça prend du courage, certaines personnes trouvent cela difficile comment c’est pour vous, technique de l’exagération
  • Aborder les mythes (les pilules ne créent pas nécessairement de dépendance, on va trouver la bonne dose efficace)
  • On peut observer l’efficacité des médicaments par : pensée + organisée, préoccupations moins envahissantes, + disponible, - anxieux, + confiance, plus facile de s’exprimer, mieux en présence des autres, meilleur sommeil, + de concentration et de motivation pour les projets
  • Maîtrise la psychose, couvre l’ensemble des sx, prévient la rechute, E2 gérables, convient au quotidien du patient
59
Q

Décrit les antipsychotiques de 1ère génération et les différentes voies dopaminergiques?

A

1) Antipsychotiques de 1ère génération :
- Rarement un premier choix (on ne va pas commencer avec ces molécules lors d’un premier épisode de psychose)
- + incisives = médicament se fixe fortement au récepteur = + de REP et hyperprolactinémie

2) Voies dopaminergiques :
- Voie nigro-striée : fonction motrice (atteinte dans le Parkinson)
- Voie tubéro-infundibulaire : contrôle la libération de prolactine (de façon naturelle, dopamine freine la libération de prolactine)
- Voie mésocorticale : activité réduite de la dopamine (hypoactivité, sx -/affectifs/cognitifs)
- Voie mésolimbique : excès de l’activité de la dopamine (hyperactivité, sx +)

60
Q

Décrit les antipsychotiques de seconde génération en général?

A
  • Il ne faut plus les appeler « atypiques »
  • Ratio sérotonine/dopamine n’explique pas tout, la dissociation des récepteurs est rapide
  • 1er choix en psychose débutante
  • Plusieurs différences au niveau des E2, mais ont tous une efficacité semblable
  • L’antipsychotique le + efficace : Clozapine

1) Gain de poids :
- L’exercice physique peut aider, mais il faut la maintenir, car si on arrête, on reprend du poids
- Olanzapine > Clozapine > Chlorpromazine > Quétiapine > Rispéridone > Palipéridone > Asénapine > Aripiprazole > Lurasidone > Ziprasidone > Halopéridol
* Aripiprazole est l’un des moins pires
- Beaucoup de gain de poids lors d’un premier épisode (même avec l’Abilify, qui est l’un des moins pires)

2) REP :
- Ralentissement de la pensée, difficulté à se concentrer (nuit au rétablissement du patient)
* Si on est obligé d’ajouter une molécule correctrice pour les REP : on a pas la bonne molécule
- Halopéridol > Chlorpromazine > Lurasidone > Rispéridone > Palipéridone > Asénapine > Ziprasidone > Aripiprazole > Quétiapine > Olanzapine > Clozapine
- Sont + subtiles avec les 2e génération

3) Hyperprolactinémie :
- Ceux qui vont entraîner des REP vont souvent causer de l’hyperprolactinémie
- Palipéridone > Rispéridone > Halopéridol > Lurasidone > Ziprasidone > Chlorpromazine > Olanzapine > Asénapine > Quétiapine > Aripiprazole
* Clozapine n’en cause pas

61
Q

Décrit les particularités des différents antipsychotiques de 2e génération?

A

1) Rispéridone (Risperdal) :
- Injection possible

2) Palipéridone (Invega) :
- Injection possible

3) Olanzapine (Zyprexa) :
- Surtout en contexte d’urgence : SL
- Gain de poids ++
- Interactions 1A2 (tabagisme)

4) Quétiapine (Seroquel) :
- Surtout si anxiété/dépression

-Benzodiazépines peuvent être utiles en début de traitement avec Lurasidone et Aripiprazole

5) Aripiprazole (Abilify) :
- Effet agoniste partiel
- Profil métabolique favorable (mais risque de gain de poids lors du 1er épisode)
- Pas de sédation, pas d’effets sexuels
- REP possibles
- On peut commencer d’emblée en IM, mais avec des petites doses/rapprochées
- 1ère injection : si 10mg ou - = 300mg, si 15-20mg = 400mg (site d’injection important)
- On peut fractionner les doses en IM (pas possible avec les autres injectables)
6) Brexpiprazole (Rexulti)

7) Cariprazine (Vraylar) :
- En attente d’approbation (schizophrénie, MAB)
- Long T1/2, métabolites actifs, avantages sur les sx-

8) Lurasidone (Latuda) :
- Profil métabolique intéressant, REP +++
- Prise avec collation

9) Asénapine (Saphris) :
- SL : dysgueusie
- REP, profil métabolique favorable
- Peu utilisée en troubles psychotiques

10) Ziprasidone (Zeldox) :
- Profil métabolique favorable, REP ++
- Peu/pas utilisée en psychose : prise avec les repas, BID

-Choix : E2, forme injectable, historique du patient, présentation clinique de la maladie

62
Q

Quel est le premier facteur de risque de non-adhésion chez un patient qui a un trouble psychotique?

A

Consommation de substances

63
Q

Décrit les particularités des premiers épisodes psychotiques?

A
  • Meilleur taux de réponse, réponse à une faible dose, taux de rechute élevé (impact des rechutes est important, risque de résistance au traitement)
  • Grande chance de REP et gain de poids
  • Maintien de l’antipsychotique : au moins 1 an si rémission complète
  • Le traitement est d’au moins 1 an à 18 mois, mais il faut de la stabilité pour envisager un arrêt : stabilité sociale, arrêt de la consommation, soutien, prise en charge des autres comorbidités Décision partagée : sévérité de l’épisode, désir du patient, E2, reconnaissance des sx
64
Q

Décrit les effets indésirables des antipsychotiques de 2e génération?

A
  • Il faut trouver un équilibre en le confort et l’efficacité : questionner sur les E2
  • Échelle de 0-10 : efficacité, confort, observance, connaissance sur les sx
  • Efficacité : Depuis que vous prenez des médicaments, qu’est-ce qui a changé? Comment expliquez-vous ces phénomènes?
  • Tabagisme : plusieurs patients schizophrènes sont fumeurs (fumée induit 1A2 : interactions)

1) REP :
- On doit faire un examen neurologique
- Souvent confondues avec les manifestations de la maladie (akathisie : anxiété, diminution de la réactivité : sx-, émotions diluées : sx-)
- Diminuer les doses, changer pour une molécule qui en cause moins, tremblements (donner un anticholinergique, mais effets cognitifs), impatience motrice (BB, benzo, mirtazapine)
* Attention si ISRS, lithium, BCC, stabilisateurs de l’humeur
- Souvent si non-adhésion, drogues, interactions
- Subjectif : ce qu’on voit, c’est souvent ce que la personne ressent
- Ralentissement, rigidité, peut aggraver l’agitation ou l’anxiété, augmente le risque de gestes impulsifs, effets cognitifs

2) Effets métaboliques :
- Gain de poids
- Cholestérol, glycémies, TA
- Évaluation régulièrement, prendre en charge si problème

3) Apnée du sommeil :
- Touche 30% des schizophrènes, souvent sévère
- Risques accrues (3-4x) d’événements cardiovasculaires/ emboliques, complications neuropsychiatriques, accidents de voiture
- CPAP

4) Conduction cardiaque :
- Attention si doses élevées et/ou combinaisons
- Orap : 1ère génération, très incisif même à petite dose (1-2-3mg), peut prolonger le QT

5) Dysfonctions sexuelles et hyperprolactinémie :
- Questionner
- Impact sur l’ostéoporose, cancer du sein
- Hyperprolactinémie : liée à un blocage de la dopamine dans la voie tubéro-infundibulaire, conséquences (ostéoporose, dysfonction sexuelle, troubles menstruels), passer à un agent qui en cause moins (ex : Aripiprazole à petite dose), faire un dosage de base

6) Gastro-intestinaux :
- Brûlements d’estomac : Clozapine, Quétiapine (Pantoloc)
- Constipation : Clozapine, Quétiapine, risque d’iléus paralytique et de décès, questionner sur la fréquence/ douleur/consistance

7) Autres (+ rares, mais à questionner) :
- Jeu pathologique : Abilify, Rexulti
- Problèmes cutanés (acné) : surtout avec les incisifs (Haldol, Risperdal, Lithium)
- Chaleur extrême : hydratation, protection solaire (antipsychotiques affectent la thermorégulation)

65
Q

Décrit la résistance au traitement antipsychotique?

A
  • En schizophrénie, on aime mieux la monothérapie (pas d’avantages à utiliser des combinaisons)
  • Pas d’avantages à attendre : on peut initier tôt la Clozapine et cela va être efficace et aider
  • Différents critères pour qu’il y ait une résistance au traitement : symptômes, sévérité, durée de l’épisode, charge fonctionnelle, histoire antérieure, dose, nombre d’antipsychotiques utilisés, adhésion actuelle
  • Y penser pour les patients qui ont peu de résultats avec leur thérapie actuelle : penser à la Clozapine (pourrait avoir des effets + sur le confort, efficacité, fonctionnement)
  • Les médicaments sont + efficaces sur les sx + (moins d’effets sur les sx-)
  • Polypharmacie possible selon les sx :
  • Sx psychotiques (résistance) = changer pour Clozapine, E2 = diminuer la dose ou changer d’antipsychotique, sx dépressifs = changer pour un antipsychotique avec des propriétés anti-dépressives (Quétiapine) ou ajouter un antidépresseur, trouble anxieux = ajouter un antidépresseur, abus de substance (souvent peu de motivation si consommation de cannabis) = considérer Clozapine, environnement peu stimulant = activation et travail sur le milieu de vie

1) Clozapine (Clozaril) :
- Effet sur le risque suicidaire (la seule qui aide à ce niveau)
- Vient diminuer l’envie de consommer (pratique si troubles de consommation)
- Effet sur l’impulsivité et la violence
- Effet + sur l’adhésion : si la personne va bien, elle va vouloir prendre son traitement
- Pas dangereux (mais attention constipation, myocardites, interruption de traitement)
- Intéressant en intervention précoce
- Pratique si REP, car en cause peu/pas
- Aurait un risque accru de symptômes de TOC, mais se traite avec ISRS à haute dose
* Souvent lorsque 2 antipsychotiques n’ont pas été efficaces

66
Q

Décrit l’adhésion au traitement antipsychotique?

A
  • Non-adhésion est fréquente, principal déterminant de la rechute (même si elle est partielle), plusieurs facteurs de risque, difficile à dépister, peut mener à la résistance au traitement
  • Il y a souvent non-reconnaissance de la maladie
  • Approches possibles : injectables, supervision de la prise, approches psycho-sociales (TCC, psychoéducation), décision partagée, LEAP (listen, empathize, agree, partner), ordonnance de la cours qui oblige à prendre les antipsychotiques

1) Injectables :
- Option possible avant de conclure à une résistance au traitement
- Ne sont pas destinés aux patients + malades (permet de ne pas penser à prendre un comprimé à chaque jour, moins d’inquiétudes des proches par rapport à la prise quotidienne, concentrations + stables dans le sang = moins d’E2 et doses + faibles)
- Retarde la rechute (car longue demie-vie)
- Intéressant aussi chez les patients plus jeunes
* Les gens vont mieux lorsqu’ils n’ont pas de sx -
- Avantages : diminue le risque de rechutes/hospitalisations, améliore observance

67
Q

Décrit le traitement psycho-social de la schizophrénie?

A

1) Approches biologiques :
- ECT (électroconvulsivothérapie) : stimulation électrique trans-crânienne, peut être une option si résistance à la Clozapine

  • Approche multidimensionnelle, pro-active, vise le rétablissement
  • Nécessite un suivi à long terme, considérer les forces et difficultés du patient, être optimiste, impliquer le patient et sa famille, but = réalisation du projet de vie et rétablissement
  • TCC (thérapie cognitivo-comportementale) : agir au niveau des croyances (les remplacer par des pensées + réalistes)
  • Entraînement aux habiletés sociales : pour apprendre à faire face aux difficultés de la vie quotidienne (contact visuel, conversation), effet sur les habiletés (mais moins sur les symptômes et les hospitalisations)
  • Psychoéducation : améliore les connaissances, effet sur les rechutes et les symptômes, personnaliser l’approche
  • Réinsertion au travail : évaluation des aptitudes, éviter les milieux protégés, placement rapide, soutien continu, individualiser l’approche, éviter les désincitatifs financiers
  • IPS (intensive placement and support) : efficace
  • Intervention pour les troubles d’utilisation de substances : détecter le problème, psychoéducation, entretien motivationnel, agir sur le comportement (apprendre à dire non), soutien, envisager Clozapine
  • Remédiation cognitive : détecter les déficits cruciaux et faire des exercices cognitifs, a des répercussions sur la vie de tous les jours
  • SIM (suivi intensif dans le milieu) : si hospitalisations multiples ou itinérants, aide beaucoup les gens qui coopèrent peu, 1 : 8, intervenant pivot, on vise le maintient dans la communauté
  • SIV (suivi d’intensif variable) : aide les gens qui coopèrent relativement, 1 : 20, on vise la réadaptation, avec un gestionnaire de cas
  • Grille de fidélité
  • Intervention précoce : vise le rétablissement, accès facile et rapide < 1sem
  • Patients schizophrènes ont rarement des médecins de famille ou ne les consultent pas souvent, donc rôle du pharmacien très important (création d’une alliance avec le patient, ajustement, suivis pour l’adhésion, encourager, souligner son courage)
68
Q

Quels sont les 4 aspects à faire percevoir au patient dans notre entretien avec lui?

A
  • Souligner son courage
  • Lui donner de l’espoir
  • Créer une alliance avec lui
  • S’engager dans la thérapie
69
Q

Décrit l’évaluation des REP?

A

1) Présentation :
- Observer le débit élocutoire
- Diminution de l’expression du visage (figé)
- Raideurs, crampes au niveau du tronc/cou
- Démarche particulière (petits pas, raideurs, posture penchée vers l’avant, réduction du mouvement des bras)
- Bougeotte (akathisie : impatience motrice)
- Ralentissement dans les mouvements (ex : moins cligner des yeux)
- Ralentissement dans les pensées
- Mouvements anormaux de la bouche (langue aussi)
- Dystonies (crampes)
- Tremblements, rigidité, lenteur
- Dyskinésies : mouvements involontaires (surtout de la bouche)

2) Mécanisme :
- Blocage de la dopamine = libération d’acétylcholine dans la voie nigro-striée = REP
- Facteurs de risque associés aux médicaments : puissance, 1ère génération, dose et vitesse d’augmentation, polypharmacie (lithium, antidépresseur + antipsychotiques), retrait médicamenteux
- Facteurs de risque non-associés aux médicaments : âge, premier épisode, stress/anxiété, origine ethnique, abus de substance, condition médicale, histoire antérieure de REP

70
Q

Quels sont les thymorégulateurs utilisés en MAB?

A

Lithium, Divalproex, Lamotrigine, Carbamazépine (Oxcarbazépine)

71
Q

Décrit la MAB?

A
  • Il y a plus de MAB I que MAB II
  • Faible utilisation du lithium vs. ce qui est attendu selon la prévalence de la maladie
  • Prévalence change en fonction de l’âge (pic de diagnostic vers 25 ans)
  • Diagnostic parfois + tardif qu’il ne le devrait (souvent des mauvais diagnostics attribués initialement : dépression majeure)
  • Symptômes sont présents 1/2 vie des patients, surtout sx dépressifs
  • Risque augmenté de démence selon le nombre d’épisodes : neuroprogression (important de traiter les épisodes tôt, agressivement)

*Les lignes directrices sont classées en hiérarchie : donc on tente les options de 1ère ligne avant les 2e ligne

72
Q

Décrit la différence entre une manie et une hypomanie?

A
  • Manie : symptômes pendant 1 semaine et +, dysfonctionnement sévère, hospitalisation souvent nécessaire, nécessite un traitement aigu
  • Hypomanie : symptômes pendant 4 jours et +, changement du fonctionnement, pas assez marqué pour nécessiter une hospitalisation, perturbation de l’humeur et changement dans le comportement qui peut être remarqué par les autres, régulation du sommeil ou benzo peuvent mettre à fin à l’épisode
73
Q

Décrit les MNPs en MAB?

A
  • Approches pyschologiques, mais n’ont pas d’efficacité en manie aiguë
  • Psychoéducation : en phase de maintien, approche qui a le + d’évidences, informations sur la maladie/le traitement/ habitudes de vie/adhésion/diminuer la stigmatisation, pour prévenir les rechutes, doit se faire progressivement, doit inclure : maladie et ses impacts, traitement et adhésion
  • D’autres stratégies un peu efficaces en maintien ou en épisode dépressif : TCC, familiale, interpersonnelle
74
Q

Décrit l’agitation en MAB?

A
  • Fréquente lors d’un épisode de manie (activité motrice excessive, tension interne, peut mener à des comportements agressifs, peut être une barrière thérapeutique)
  • Doit être traitée : pour diminuer la détresse et les comportements à risque, pour permettre une évaluation psychiatrique adéquate
  • On veut prévenir l’agitation (MNPs), réduire l’escalade qui peut mener à une prise de médication prn, instaurer rapidement un traitement pour la manie aigue
  • Prioriser un traitement PO (même si évidences moindres) : antipsychotique 2e génération + benzo (quétiapine, rispéridone, olanzapine), antipsychotique de 1ère génération + benzo (halopéridol)
  • Si refus PO/inefficace/agitation : IM (lorazépam, olanzapine)
  • Débuter un traitement pour la manie en parallèle
75
Q

Décrit le traitement d’un épisode maniaque en MAB I?

A
  • Avant de prescrire, évaluer : agitation, agressivité, comportements violents, risque suicidaire, examen physique et laboratoires, rechercher la consommation d’alcool et de substances
  • Cesser les antidépresseurs, cesser les stimulants (éviter caféine, nicotine)
  • Les combinaisons sont souvent + efficaces, mais moins bien tolérées (sont + basses dans les lignes directrices, mais très efficaces quand même)
  • On s’attend à une réponse 1-2 semaines après le début de traitement : si non-réponse (ajouter une molécule, changer en chassé-croisé)
  • Délai de réponse : selon sévérité
  • Monothérapie Divalproex ou antipsychotique : réponse < 1 semaine
  • Combinaison Divalproex/Lithium + AP : réponse rapide, réponse supérieure 20%
  • Amélioration significative après 3-4 semaines
  • En fonction du diagnostic : le traitement peut différer (ex : si réponse + au lithium dans la famille = Lithium)

1) 1ère ligne :
- Lithium (efficace en manie, dépression, maintien) : temps de réponse après 6-10 jours
- Quétiapine (efficace en manie, dépression, maintien)
- Divalproex, Asénapine, Aripiprazole (efficace pour prévenir les rechutes, inefficace en dépression), Palipéridone, Rispéridone
- Quétiapine + Lithium (ou + Divalproex)
- Aripiprazole + Lithium (ou + Divalproex)
- Rispéridone + Lithium (ou + Divalproex)
- Asénapine + Lithium (ou + Divalproex)

2) 2e ligne :
- Olanzapine, Carbamazépine

76
Q

Décrit le traitement d’un épisode dépressif en MAB I?

A
  • On attend un 2 semaines de traitement pour évaluer la réponse
  • Patient qui a déjà un antidépresseur pendant un épisode dépressif : le cesser (risque de virage maniaque, peu d’évidences)
  • Viser une lithémie entre 0.8-1.2 (en aigu, efficacité optimale)
  • Non-recommandé : antidépresseur ou Aripiprazole en monothérapie
  • Dépression avec éléments psychotiques : antidépresseur + antipsychotique (ou ECT)
  • Dépression avec caractéristiques mixtes : antipsychotiques (éviter les antidépresseurs)
  • Réponse rapide requise : Quétiapine ou Lurasidone, ECT à envisager, titration très lente avec Lamotrigine (car risque de rash important)
  • L’utilisation des antidépresseurs en épisode dépressif de MAB : en adjuvant (2e ligne, jamais en monothérapie, toujours en ajout)
  • À éviter si : hypomanie/manie induite par antidépresseur dans le passé, caractéristiques mixtes, cycle rapide
  • Si utilisation : Bupropion, ISRS x 3-6 mois (+ de risque de virage avec tricycliques > IMAO > ISRN)

1) 1ère ligne (4L) :
- Quétiapine, Lurasidone, Lamotrigine, Lithium
2) 2e ligne :
- Divalproex
- ISRS en ajduvant, ECT

77
Q

Décrit le traitement de maintien en MAB I?

A
  • Aucun antidépresseur
  • Objectifs : prévenir les rechutes, diminuer les sx résiduels (car ils augmente le risque de rechute), retrouver une bonne qualité de vie (rétablissement)
  • Un traitement efficace diminue le déclin cognitif
  • Si le patient sort d’un épisode aigu avec un traitement qui est une 1ère ligne en maintien : le conserver (même si il est + bas dans la hiérarchie)
  • On peut toutefois diminuer les doses pour éviter E2
  • Réévaluer la pertinence des combinaisons en maintien : parfois préférable d’avoir une monothérapie avec un thymorégulateur (réévaluer après 6 mois), pertinence de poursuivre antidépresseur en adjuvant après 6 mois (risque de virage), idéal = monothérapie (réduit E2 : cas par cas)

1) 1ère ligne :
- Lithium
- Quétiapine
- Divalproex
- Lamotrigine
- Quétiapine + Lithium (ou + Divalproex)
2) 2e ligne :
- Olanzapine
- Rispéridone injectable

3) Options de traitement :
- Lithium : réponse familiale, peu de comorbidités, évolution classique, rémission pré-épisode
- Lamotrigine : pôle dépressif, comorbidité anxieuse, pas de manie fréquente
- Quétiapine : caractéristiques mixtes
- Asénapine : manie > dépression
- Carbamazépine : atypique, schizo-affectif, MAB II

4) Situations réfractaires :
- Souvent si échec à 2 traitements et +
- Souvent sx résiduels (surtout dépressifs)
- Réévaluer adhésion, diagnostic, génotypage (métabolisateurs extra-rapide), clozapine en ajout?

78
Q

Décrit le traitement de l’hypomanie, dépression et de maintien en MAB II?

A

-Pas d’évidences hiérarchiques selon efficacité, tolérance, sécurité, risque de virage

1) Hypomanie :
- Les médicaments efficaces en manie le seraient aussi en hypomanie
- Lithium, Quétiapine, Divalproex, Asénapine, Aripiprazole
- Cesser les antidépresseurs et les stimulants (risque de virage)
- Les patients en hypomanie vont rarement consulter pour ça

2) Dépression :
- Plus grande place des antidépresseurs (n’ont pas eu d’épisodes de manie = moins de risque de virage)
- 1ère ligne : Quétiapine
- 2e ligne : Lithium, Lamotrigine, Bupropion, ECT, Sertraline, Venlafaxine
- Antidépresseurs pour les épisodes purs seulement, éviter si antécédents de virage/sx mixtes/cycles rapides, surveillance étroite
- Taux de suicide similaire en MAB I et II

3) Maintien :
- 1ère ligne : Quétiapine, Lithium, Lamotrigine
- 2e ligne : Venlafaxine

79
Q

Décrit le Lithium?

A
  • Les E2 sont souvent transitoires (surtout en début de traitement, titrage de doses : fatigue, soif, tremblements), évitables/gérables avec la lithémie
  • On veut 2 lithémies à la même dose lorsqu’un état mental stable est atteint
  • Cibles : manie (0.6-1.0, 0.4-0.8 chez le patient âgé), dépression (0.4-0.8, 0.4-0.6 chez le patient âgé), maintien (0.6-0.8, 0.4-0.6 chez le patient âgé)
  • Chaque augmentation/réduction de 300mg de Li entraîne une augmentation ou diminution de la lithémie de 0.3mmol/L
  • Pour aider au niveau des reins : dose unique HS

1) Toxicité :
- Souvent si > 1.2mmol/L ( > 2 : peut être fatal)
- Si surdose accidentelle/volontaire, déshydratation, interactions/altération de la fonction rénale
- Légère : polydypsie, dygueusie, nausées, vomissements, diarrhée, polyurie, fatigue (sx d’un début de traitement)
* On va sauter la prochaine dose et voir si les symptômes persistent, hydratation
- Modérée (1.6-2.5mmol/L) : démarche atteinte, confusion, vision brouillée, hyperréflexie
* Arrêt du Li x 1-2 jours
- Sévère ( > 2.5mmol/L) : coma, hallucinations, collapsus, convulsions, dommages cérébraux irréversibles
* Arrêt STAT du Li et traitement d’appoint
- Référer si toxicité modérée ou sévère
- Neurotoxicité permanente possible
- Cesser ARA, IECA, diurétiques, AINS : car ils ont une atteinte rénale
- Toxicité chronique : dépend de la durée et de la dose, âge, sx neurologiques (ataxie, tremblements, agitation, confusion), ajuster les doses, prévention via lithémie

2) Laboratoires :
- Poids/taille (risque de gains de poids), FSC (leucocytose), fonction rénale, albuminurie, SMU, Na/K/Cl (hyponatrémie peut engendrer une augmentation de la lithémie), TSH, Ca, PTH, ECG, test de grossesse si en âge de procréer

3) Doses :
- Initialement : 300mg BID-TID, augmenter de 300mg q2-3jours
- Doses multiples : début de traitement, pour diminuer tremblements ou E2 GI, patients âgés
- Dose unique : maximum 1800mg/dose, diminue polyurie et l’atteinte tubulaire
- Sx de retrait : anxiété, irritabilité, humeur instable

80
Q

Décrit le Divalproex en MAB?

A

1) Caractéristiques :
- Ralentit la vitesse de propagation de l’influx nerveux
- 1ère ligne : manie aigue, caractéristiques mixtes, abus de substances, dépression bipolaire MAB I si Lurasidone + Divalproex, maintien (manie > dépression)
- Absorption retardée par la nourriture
- La liaison aux protéines varie selon les concentrations plasmatiques (concentration élevée = protéines saturées, fraction libre va augmenter)
* Saturable : non-linéaire
- Substrat 2C9, 2C19, UGT
- Inhibiteur 2C9, 2C19, 2D6, UGT (interaction avec Lamotrigine : substrat UGT)
- T1/2 : 6-16h, élimination rénale

2) Effets indésirables :
- Troubles cognitifs légers : vitesse psychomotrice, attention, mémoire (monitoring)
- Sédation : fréquent (diminuer la dose, HS)
- Tremblements : fréquent (exacerbés par caféine/stress/ alcool/autres médicaments, diminuer la dose ou la fractionner, Propranolol/Aténolol)
- Diplopie, nystagmus
- Débalancement hormonal : augmentation androgènes (hirsutisme, acné, alopécie : léger et transitoire, souvent réversible à l’arrêt), troubles menstruels, Syndrome des ovaires polykystiques, changement de couleur/texture des cheveux (réversible à l’arrêt, surtout en début de traitement)
- GI (nausées, vomissements, diarrhées, dyspepsie, anorexie) : fréquent (diminuer la dose, la fractionner, prise avec nourriture)
- Atteinte hépatique (augmentation enzymes) : diminuer la dose, cesser si trop grande augmentation
- Pancréatite : léger mais peut être fatale, réversible à l’arrêt si léger
- Hyperammoniémie (augmentation ammoniac dans le sang) : transitoire, surveiller sx neurologiques (diminuer la dose, réversible à l’arrêt)
- Encéphalopathie : atteinte neurologique, semi-coma, traitement avec Lactulose
- Gain de poids : fréquent, arrive rapidement (suivi métabolique, alimentation, exercice)
- Dermatologique : rash, réversible à l’arrêt
- Ostéoporose/fractures
- Hématologique : thrombocytopénie et leucopénie (dose-dépendant, réversible à l’arrêt)
* Questionner si saignements importants ou traumatisme récent, référer si inquiétudes (diminuer la dose si [ > 700umol/L : concentration sécuritaire]

3) Doses :
- Initialement : 250mg BID-TID
- Augmentation de 250-500mg q2-4 jours
- Épivalémie : 12h après la dernière dose, dosage 4 jours après un nouveau traitement/changement de dose (équilibre)
- Cible de 350-700umol/L : sécurité (efficacité dose-dépendante)
- Peu de sx de retrait

4) Interactions :
- Augmente [Lamotrigine] de 2x : réduire la dose de Lamotrigine de 50% si on introduit le Divalproex après (sinon, augmente le risque rash)
* Si Divalproex déjà en place : augmenter Lamotrigine 2x + lentement
- Carbamazépine : augmentation [Carbamazépine] (vomissements, étourdissements, ataxie)
- Phénytoïne : diminution [Phénytoïne]
- Carbapénème, ritonavir : diminution [Divalproex]
- Warfarin : augmente Divalproex libre

5) Laboratoires :
- Poids, taille, FSC, fonction rénale, Na/K/Cl, ALT/AST, INR, PFA-100
- Test de grossesse si en âge de procréer

81
Q

Décrit la Carbamazépine en MAB?

A

1) Caractéristiques :
- Réduit la vitesse de conduction de l’influx nerveux
- Rarement une 1ère ligne (2e ligne : manie, maintien) : E2 +++, interactions
- Absorption lente, existe comprimés CR (à privilégier)
- Substrat : 3A4 (auto-induction), 2C9
- Inducteur 3A4, 1A2, 2C9 (induction débute après 3 jours, maximale en 30 jours)
- T1/2 : 10-20h, élimination rénale

2) Effets indésirables :
- Troubles cognitifs légers : vitesse psychomotrice, attention, mémoire (monitoring)
- Atteintes neurologiques (fatigue, étourdissements, vertiges, tremblements) : fréquent (augmenter la dose HS et diminuer celle de jour)
- Anticholinergiques (bouche sèche, constipation, vision brouillée) : fréquent
- Conduction cardiaque : monitoring
- GI (nausées, vomissements, anorexie) : fréquent (diminuer la dose, la fractionner, prendre avec nourriture)
- Atteinte hépatique/pancréatique (augmentation des enzymes) : diminuer la dose
- Hyponatrémie : monitoring avant et pendant (pire avec Oxcarbazépine)
- Dermatologique : rash (diminuer la dose), SJS (dans les 3-6 premiers mois, cesser), surtout en début de traitement, réversible à l’arrêt
- Hormonal : hypogonadisme, diminution fertilité, troubles sexuels (réversibles à l’arrêt)
- Ostéoporose/fractures
- Métabolique : moins pire que Li ou Divalproex (alimentation, exercice)
- Hématologique : leucopénie et neutropénie transitoire (monitoring)

3) Doses :
- Initialement : 200-400mg/jour
- Augmentation de 200mg q3-4 jours
- Prélèvement 12h après la dernière dose
- Dosage 14 jours après le début de traitement, 4-5 jours si changement de dose
- Cible : 17-51umol/L (sécurité, efficacité selon l’effet)
- Risque de rebond cholinergique à l’arrêt, retrait graduel sur 2sem (attention aux convulsions rebonds si arrêt brusque)

4) Laboratoires :
- FSC, poids/taille, bilan hépatique, fonction rénale, Na/K/Cl, ECG, test de grossesse si en âge de procréer

5) Interactions :
- Inducteur du 3A4 et peut s’auto-induire (effets inducteurs demeurent x 3sem)
- Affecte Aripiprazole, Olanzapine, Quétiapine CO, anticoagulants
- Divalproex augmente [Carbamazépine] et diminue sa propre concentration
* Oxcarbazépine : moins inducteur, ne s’auto-induit pas

82
Q

Décrit la Lamotrigine en MAB?

A

1) Caractéristiques :
- 1ère ligne : dépression bipolaire, maintien si prévention de la dépression
- Pas indiquée en manie
- Bonne absorption (pas influencée par nourriture)
- Substrat UGT
- T1/2 : 24h
- Dosage sérique possible si interactions majeures, grossesse

2) Effets indésirables :
- Céphalées et nausées
- Cutané : éruptions cutanées, peut être plus sévère comme un SJS (important de titrer lentement)
- Mieux toléré que les autres : favorable au niveau métabolique, sexuel, neurocognitif
- Rares : insomnie, étourdissements, QT

3) Doses :
- Si présence Divalproex (inhibiteur UGT) : y aller lentement (25mg q2 jours x 2 sem, 25mg DIE x 2 sem, augmenter de 25mg q7-14 jours)
- Si monothérapie : 25mg DIE x 2 sem, 25mg BID x 2 sem, augmenter de 25-50mg q7-14 jours (on vise 200mg/jour en MAB)
- Si présence inducteur : y aller rapidement (50mg DIE x 2 sem, 50mg BID x 2 sem, augmenter de 100mg q7-14 jours)

4) Interactions :
- Inhibiteurs et inducteurs des UGT
- Contraceptifs oraux : entraîne une induction du Lamotrigine (diminution de sa [ ], augmentation de la concentration durant l’arrêt de 7 jours, donc privilégier la prise continue)
* Si on arrête le contraceptif : diminuer la dose de Lamotrigine de 50%
* Introduction Lamotrigine, patiente déjà sous CO : aucun ajustement
* Ajout d’un CO à une patiente sous Lamotrigine : augmenter la dose de Lamotrigine de 50%

83
Q

Décrit les changements d’antipsychotiques en MAB?

A
  • Changement trop rapide : retour des symptômes de la maladie, symptômes rebonds (cholinergiques)
  • Changement trop lentement : + d’E2 (hypotension, étourdissements par 2 molécules qui agissent sur les récepteurs alpha)
  • Plusieurs stratégies (il n’y en a pas une meilleure qu’une autre) : chassé-croisé, cessation retardée, stop and start, washout and start
  • Y aller plus lentement chez les jeunes et les patients âgés
  • Faire attention à l’état mental du patient : stable depuis longtemps ou hospitalisation récente
  • On peut s’aider de SwitchRx
84
Q

Décrit l’adhésion en MAB?

A
  • Beaucoup de non-adhésion au traitement en MAB (jusqu’à 50% des patients), plusieurs conséquences = augmente épisodes/rechutes/hospitalisations/tentatives de suicide et suicides, instabilité de logement, + coûteux, prennent moins leurs autres médicaments = détérioration de leurs autres maladies)
  • Barrières à l’adhésion : statut social, sévérité des sx, croyances envers le traitement, E2, accès aux soins
  • Interventions pour améliorer adhésion : psychoéducation (agir sur les croyances du patient et l’impliquer dans son traitement, création d’une alliance thérapeutique), TCC, psychothérapie, incitatifs avec argent, rappels électroniques (applications)
  • Rendre le traitement accessible : diminuer E2, décomplexifier (moments de prise), injectables, rappels électronique, couverture par assurances

1) Rétablissement :
- Il y a une différence entre réponse, rémission et rétablissement : on doit viser + loin que seulement une disparition des symptômes
- On ne peut pas évaluer le fonctionnement et le rétablissement en MAB (pas d’outils)
- Pas seulement une rémission clinique : travail, rôle social, relations, fonctionnement cognitif
- Cibles : fonctionnement psychosocial, performance cognitive, qualité de vie, bien-être

85
Q

Qu’est-ce qu’on doit faire si on ne connait pas la dose de Lithium réellement prise par le patient et qu’il faut le réintroduire?

A

Ex : S’il prenait 300mg QID

  • Recommencer à demie-dose (300mg BID), faire une lithémie dans 5 jours
  • Viser une lithémie entre 0.6-1.0 (manie aigue)