Services professionnels développés III Examen final Flashcards

1
Q

Décrit la trajectoire d’un patient opéré?

A
  • Urgent (< 6h), semi-urgent (6-24h), élective (prévue dans le temps)
  • Il peut s’agir d’une chirurgie d’un jour ou une chirurgie qui nécessite une hospitalisation
  • Pharmacien : sécuriser la prise en charge des médicaments pré-op, optimiser la gestion de la douleur, optimiser la médication à la sortie
  • Beaucoup de patients reçoivent encore des doses trop élevées d’opioïdes
  • Chirurgie = parcours à risque
  • Poursuivre les médicaments à risque d’entraîner des conséquences pour le patient si arrêt, cesser les médicaments qui peuvent compromettre la chirurgie/anesthésie/qui augmentent le risque de complications/non-essentiels
  • On va évaluer les risques/bénéfices pour chaque médicament (vs. les comorbidités, le type de chirurgie, l’anesthésie)
  • Le risque de saignement d’une procédure dépend du chirurgien
  • Bonne analyse pré-op : liste de médicaments complète et à jour, MVL, PSN, médicaments d’étude, gestion des médicaments, allergies et intolérances, habitudes de vie
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2
Q

Quelles sont les complications possibles d’une chirurgie?

A
  • Saignements
  • TEV
  • Infection (plaie, matériel)
  • Douleur
  • Ischémie
  • Arythmie
  • Retard de guérison
  • Pneumonie
  • Iléus
  • Nausées et vomissements, aspiration
  • Sevrage (alcool, nicotine)
  • Délirium
  • Hypotension
  • Rétention urinaire, IRA
  • Progression de la maladie si arrêt de traitement, nouvel événement à la suite de l’arrêt de la prophylaxie
  • Décès
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3
Q

Décrit la gestion péri-opératoire des antiplaquettaires?

A

1) ASA :
- Arrêt 3-7 jours avant
- Si prévention primaire : 7 jours avant
- Si prévention secondaire : selon le risque CV et le type de chirurgie (si risque hémorragique élevé et risque CV élevé : consulter un spécialiste)
- Au moins 3 jours avant la chirurgie, mais poursuivie dans la majorité des cas
- Ne jamais débuter d’ASA pour prévenir les événements cardiaques durant l’opération

2) Clopidogrel :
- 5 à 7 jours avant
- Souvent pour prévenir la thrombose des tuteurs
* Si tuteur médicamenté : retarder la chirurgie de 3 mois ou +
* Si tuteur non-médicamenté : retarder la chirurgie de 1 mois ou +
- Poursuivre la DTAP aussi longtemps que possible, poursuivre avec ASA seule pendant la chirurgie si possible, reprendre le + rapidement possible post-op
- Souvent possible de le suspendre si MVAS

3) Prasugrel :
- 7 jours avant

4) Ticagrélor :
5-7 jours avant

5) Ticlopidine :
- 10 jours avant

  • Évaluer le risque CV (IM, thrombose de tuteur) vs. risque hémorragique
  • Si endartériectomie carotidienne : poursuivre ASA ou Clopidogrel
  • Ne pas suspendre la monothérapie antiplaquettaire si ACV ou ICT < 3 mois
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4
Q

Décrit la gestion péri-opératoire des AINS?

A
  • Ils augmentent le risque de saignements par inhibition plaquettaire
  • Retour à une fonction plaquettaire normale 3 jours post-arrêt
  • Fonction plaquettaire non-inhibée par Célécoxib (donc peut être continué pré-op) : mais idéalement le cesser 3 jours avant si non-nécessaire pour soulager le patient
  • Risque d’IRA avec les AINS
  • Tenir compte de leur T1/2
  • Ibuprofène : cesser 24h pré-op
  • Si chirurgie à haut risque hémorragique : suspendre + tôt les AINS avec un long T1/2
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5
Q

Décrit la désanticoagulation péri-opératoire?

A
  • Important d’évaluer le risque thromboembolique du patient et le risque hémorragique de la chirurgie
  • Tenir compte de quel anticoagulant le patient prend, le type d’anesthésie
  • Risque thromboembolique : utiliser le CHADS (FEVG < 40% (IC), âge > 75 ans, HTA, diabète, antécédents d’AVC/ICT)
  • Chirurgie : augmente le risque de TEV
  • J0 = jour de la chirurgie

1) Risque thromboembolique d’un patient :
- Faible à modéré : FA non-valvulaire sans facteurs de risque (CHADS < 4), sans antécédents d’AVC, valve bioprothétique > 3 mois, > 12 mois depuis la TEV/EP (faible), 3-12 mois (modéré)
- Élevé : FA non-valvulaire avec facteurs de risque (CHADS > 4), antécédents d’AVC, FA valvulaire, valves mécaniques, TVP/EP récente (< 3 mois), thrombophilies majeures

2) Risque hémorragique d’une chirurgie :
- Très faible : extraction dentaire, cataractes, varices
- Faible : coronarographie, colonoscopie sans biopsie, infiltration articulaire
- Modéré : hysteréctomie, chirurgie du sein, biopsie de la moelle osseuse
- Élevé : pontage, remplacement de valves, neurochirurgies, chirurgies spinales, anesthésies neuraxiales

3) Warfarine (Coumadin) :
- Si risque thromboembolique faible à modéré :
* Dernière dose : jour -6
* INR au jour -1
* Jour 0 : aucun anticoagulant, INR < 1.5
- Si risque thromboembolique modéré à élevé :
* Dernière dose : jour -6
* Jours -4, -3, -2 : HFPM
* Jour -1 : demi-dose d’HFPM, INR
* Jour 0 : aucun anticoagulant, INR < 1.5
- Un chirurgien peut être à l’aise d’opérer sous Coumadin, mais on opère jamais si INR > 1.5

4) Héparine :
- HNF : T1/2 court (60-90min), cesser 4-6h avant la chirurgie, on peut poursuivre l’Héparine IV durant certaines chirurgies
- HFPM : T1/2 de 4h, cesser 12h avant si dose prophylactique, cesser 24h avant si dose thérapeutique
* Si chirurgie à faible risque de saignement ou risque thromboembolique élevé : cesser le matin-même

-AOD : considérer la CL du patient et le risque hémorragique de la chirurgie

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6
Q

Décrit la gestion péri-opératoire des médicaments pour la pression?

A

1) IECA/ARA :
- Omettre le matin de la chirurgie (risque d’hypotension)
* Risques de poursuivre (peut être souhaité si IC, HTA très élevée) : hypotension (plus ou moins bonne réponse aux amines), augmentation du risque de mortalité/IM/AVC, augmentation du risque d’IRA
* Risques de cesser : hypertension (facile à contrôler)
- Reprendre en post-op selon PA et fonction rénale (souvent au jour 1 ou 2 post-op)

2) Bêta-bloquants :
- Poursuivre
* Risques si arrêt brusque : augmente mortalité et complications CV (IM, arythmie), sx de rebond
* Risques de poursuivre : hypotension et bradycardie (mais se gère bien)
- Ils sont bénéfiques, donc sont rarement cessés
- Si on doit débuter un BB avant une opération : le faire idéalement 2-45 jours avant, ne pas débuter 24h avant (augmente la mortalité et le risque d’AVC)
- On peut aussi diminuer la dose si on craint l’hypotension ou la bradycardie (rarement fait)

3) BCC :
- Poursuivre
* Risques de cesser : hypertension, augmente le risque d’arythmie et d’ischémie, vasospasme rebond qui peut exacerber l’angine
* Risques de poursuivre : hypotension

4) Amiodarone :
- Poursuivre
- Long T1/2
* Avantages de poursuivre : réduit la FA post-op, évite l’exacerbation de la condition
- Peu d’interactions avec les anesthésiants

5) Digoxine :
- Poursuivre
- Avoir une digoxinémie dans les 3 mois avant l’opération (surtout si à risque de toxicité)
* Avantages de poursuivre : maintien de la stabilité de la condition, diminue le risque d’arythmie
- Suivi : fonction rénale, K+, digoxinémie

6) Nitrates :
- Poursuivre
* Avantages de poursuivre : maintien du contrôle de la PA et de l’angine, éviter une crise hypertensive

7) Clonidine :
- Poursuivre
* Avantages de poursuivre : éviter hypertension/tachycardie/sx rebonds

8) Diurétiques :
- Ne pas les donner le matin de la chirurgie (si IC, on peut diminuer la dose de Furosémide le matin-même)
* Risques de poursuivre : désordres électrolytiques, risque d’hypovolémie et d’hypotension
- Suivi : ions, créat

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7
Q

Décrit la gestion péri-opératoire des médicaments pour le cholestérol?

A

1) Statines :
- Poursuivre
* Avantages de poursuivre : réduit la mortalité et les événements CV (diminue l’inflammation et stabilise la plaque, normalise la fonction endothéliale, diminue le risque de FA post-op)
* Risques de poursuivre : augmenter les myalgies (théorique)
- Si arrêt brusque pré-op : augmentation des complications CV (dont IM)
- Si chirurgie vasculaire ou patient à haut risque non-traité : on peut débuter une statine pré-op

2) Autres hypolipémiants :
- Omettre 24h avant la chirurgie : Niacine, fibrates, Cholestyramine, Colestipol (diminue le risque de myalgies/d’hypotension)
- Ézétimibe : poursuivre (risque moindre de rhabdomyolyse que les autres)

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8
Q

Décrit la gestion péri-opératoire des médicaments pour le diabète et des corticostéroïdes?

A

1) Diabète :
- Les hyperglycémies = mauvais pronostic en pré-op
- On vise des glycémies pré-op entre 5-11
- Diabète est associé à une augmentation du risque d’infection, du risque CV, IRA, complications respiratoires post-op, iléus post-op
- Le stress chirurgical = augmente hormones (cortisol, adrénaline, hormone de croissance, glucagon), jeûne = effet catabolique = diminue l’utilisation périphérique du glucose, augmente lipolyse = augmente catabolisme des protéines = diminue la sécrétion d’insuline = hyperglycémies
- Ne pas donner les hypoglycémiants oraux le matin de la chirurgie
- aGLP1 et insuline : sous avis médical
- Doses usuelles d’insuline et d’hypoglycémiants la veille de la chirurgie
- On a souvent une échelle pour l’insuline
- Régime revient à la normale lorsque le patient s’alimente comme avant
* Si insuline donnée à jeun : donner avec un soluté de dextrose

  • ISGLT2 : sont souvent cessés à l’hospitalisation (car risque d’acidocétose diabétique)
  • Si maladie aiguë (gastro, AVC/IM) ou déshydratation ou consommation d’alcool excessive/diète faible en glucides : suspendre et reprendre lorsque alimentation et hydratation ok
  • Suspendre avant chirurgie bariatrique
  • Suspendre 3 jours avant une chirurgie majeure, reprendre lorsque alimentation et hydratation ok
  • Ne pas donner le matin d’une chirurgie mineure

2) Corticostéroïdes :
- La prise d’un cortico entraîne la suppression de l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien = augmente le risque d’infection (en + d’entraîner de l’HTA, hyperglycémies, retard dans la guérison des plaies, ulcères)
* Si insuffisance surrénalienne : risque hypoglycémie, hypotension, léthargie, faiblesse, coma, nausées, vomissements, diarrhées
- Le stress chirurgical augmente les besoins en cortisol : c’est pourquoi on supplémente souvent en corticos

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9
Q

Décrit la gestion péri-opératoire des hormones?

A

1) Contraceptifs oraux combinés :
* Risques de poursuivre : augmente le risque thromboembolique (de 4-6x selon la dose d’oestrogènes, + oestrogènes = + à risque)
* Risque de cesser : grossesse non-désirée (utiliser une contraception alternative)
- On va prendre la décision selon le risque thromboembolique de la chirurgie (et du patient)
* Faible à modéré : on peut poursuivre
* Modéré à élevé : cesser 4-6sem avant
- Important de toujours considérer les autres facteurs de risque thromboemboliques du patient

2) Progestatifs :
- Moins à risque de thrombose que les oestrogènes
* Chirurgie à risque faible à modéré : poursuivre
* Risque élevé : cesser 2-4sem avant (surtout si haute dose)

3) HTR :
- Contenu en oestrogènes + faible que les COC
* Chirurgie à risque faible à modéré : poursuivre
* Risque modéré à élevé : cesser 2-4sem avant
- On peut poursuivre les crèmes vaginales

4) Tamoxifène :
- Si chirurgie à risque faible à modéré : poursuivre
- Chirurgie à risque élevé : cesser 2 à surtout 4sem avant

5) Inhibiteurs de l’aromatase :
- Poursuivre
- Ne jamais cesser le Tamoxifène ou un inhibiteur de l’aromatase sans l’avis d’un oncologue

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10
Q

Décrit la gestion péri-opératoire des médicaments du SNC?

A

1) Anticonvulsivants :
- Poursuivre
- Période pré-opératoire peut augmenter le risque de convulsions (interaction avec l’anesthésie, risque de débalancement)
* Avantages de poursuivre : maintenir la condition stable, augmente le seuil de convulsion, diminue les sx de retrait
* Risques de poursuivre : toxicité si index thérapeutique étroit (mais faire un suivi des concentrations post-op)

2) Antiparkinsoniens :
- Poursuivre
* Avantages de poursuivre : maintien de la condition stable, diminue les risques de sx rebond (ex : rigidité, agitation)
* Risques de poursuivre : HTO, arythmie

3) Antidépresseurs :
- Poursuivre (sauf IMAO : sous avis médical)
* Avantages de poursuivre : maintien la condition stable, diminue les sx de retrait
* Risques de poursuivre : risque de saignement théorique, augmente le risque d’arythmie (surtout avec les tricycliques)
- On poursuit aussi les benzodiazépines, l’Imovane, les tricycliques

4) Antipsychotiques :
- Poursuivre
* Avantages de poursuivre : maintien la condition stable, diminue le risque de sx rebonds (ex : psychose)
* Risques de poursuivre : arythmies, HTO, REP (surtout avec les 1ère générations)

5) Psychostimulants :
- Les cesser le matin de la chirurgie (sauf Atomoxétine : poursuivre)
* Risques de poursuivre : HTA, arythmies, diminue le seuil convulsif
- Il n’y a pas de sx de sevrage si arrêt brusque

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11
Q

Décrit la gestion péri-opératoire des médicaments pour l’estomac et ceux utilisés en pneumologie?

A

1) IPP et anti-H2 :
- Poursuivre
* Avantages de poursuivre : diminue le risque d’ulcère de stress secondaire à la chirurgie (et souvent des AINS post-op), diminue la pneumonie d’aspiration durant l’anesthésie (moins de volume gastrique et pH + élevé)
- Ne pas les débuter de façon préventive si le patient n’en a pas au dossier

2) Pneumologie :
- Poursuivre le Montélukast, les pompes PO, les pompes nasales
- Cesser la veille et le matin-même : Théophylline

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12
Q

Décrit la gestion péri-opératoire des médicaments biologiques et des thérapies ciblées?

A
  • Ce sont des agents avec des long T1/2 (ex : Humira = 14 jours)
  • Risque d’infection augmenté (car ce sont des agents qui rendent le patient immunosupprimé) : risque élevé avec les anti-TNFa, risque amplifié si facteurs de risque (âge, corticothérapie, PAR, diabète, tabac)
  • On craint un risque de flare-up si arrêt : augmentation de la douleur dans 2 articulations ou + et augmentation de 25% et + de l’index articulaire
  • Signes et sx : douleur, fatigue, diminution des activités de la vie quotidienne, possible retard dans la réadaptation

1) Méthotrexate :
- Le plus + étudié, à une dose moyenne de 15mg/sem
- Sécuritaire de le poursuivre en pré-op dans la majorité des cas
- Si on le suspend, le faire 1-2sem avant la chirurgie : tenir compte du type de chirurgie, du risque infectieux et de la condition du patient
* Reprendre 1-2sem post-op selon guérison de la plaie et selon signes d’infection
- Suivre la fonction rénale post-op

2) Agents biologiques :
- On recommande généralement de les cesser en pré-op (temps d’arrêt selon le type de chirurgie, le T1/2) : peut être 1-2sem avant
- Reprendre lorsque plaie en bonne voie de guérison et si aucun signe d’infection (1-2sem après)

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13
Q

Décrit la gestion péri-opératoire de l’analgésie chronique et des PSN?

A

1) Analgésie :
- Poursuivre les narcotiques longue-action en pré-op
- Prévoir un sevrage de la médication en post-op si pertinent

  • Méthadone, Butrans, Suboxone : poursuivre dans la majorité des cas
  • Avantages de poursuivre : soulage la douleur chronique, diminue le risque de récidive si pris pour dépendance aux opioïdes, pour éviter les sx de sevrage (ex : douleur, irritabilité, insomnie, nausées)
  • Risques de poursuivre : diminuer l’effet analgésique des autres narcotiques en post-op

2) PSN :
- Ont beaucoup d’interactions avec les anticoagulants et les agents anesthésiants
- Les cesser 2sem avant la chirurgie
* Oméga-3 : augmentent le risque de saignements

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14
Q

Quelles sont les autres considérations pré-opératoires?

A

1) Alcool :
- Augmente les complications post-op : infections, cardio-pulmonaires, hémorragies
- Les problèmes de santé liés à l’alcool peuvent toucher tous les systèmes
- Si consommation d’alcool chronique = augmente le risque de sx de sevrage post-hop (agitation, anxiété, insomnie, délirium tremens)
- Résistance aux anesthésiques
- Recommandations :
* Diminuer la consommation d’alcool jusqu’à l’arrêt complet avant l’opération
* Prophylaxie à l’aide de la thiamine (si 15 consommations/jour et +)
* Surveillance étroite pré et post-opératoire
* Lorazépam selon les sx

2) Tabac :
- Retarde la cicatrisation des plaies
- Retarde la consolidation osseuse
- Augmente le risque d’infection des plaies
- Les sutures peuvent lâcher, car le CO2 diminue l’oxygénation des tissus, nicotine a une action vasoconstrictive et thrombogène (diminue le flux sanguin et les éléments nutritifs nécessaires à la cicatrisation)
- CI dans certains types de chirurgie (ex : lambeau, nicotine est CI, même sous forme de timbres)
- Complications pulmonaires post-op
- Idéalement : cesser 8 semaines et + pré-op, mais abstinence depuis > 4sem entraîne de bons résultats

3) Préparations intestinales :
- Diminuent la contamination durant la chirurgie, diminuent les complications infectieuses post-op
- Permettent une reprise + rapide du transit

4) Antibioprophylaxie :
- Variable selon le site de la chirurgie, mais n’est pas toujours requise
- Souvent en fonction du poids
- Doit être débutée et complétée dans les 60min avant l’incision, sauf pour la Vancomycine et les fluoroquinolones (120min avant)
* Une dose unique suffit généralement

5) Thromboprophylaxie :
- Pour la prévention des TEV post-op
- Dose + faible qu’en anticoagulation thérapeutique
- Le début varie selon le risque hémorragique et thromboembolique associés à la chirurgie
- Certaines chirurgies ne nécessitent pas de thromboprophylaxie

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15
Q

Décrit les différentes disciplines de la radiologie?

A
  • Médecine nucléaire : produit radioactif administré directement au patient, donc le patient devient radioactif et émet des rayons
  • Radio-oncologie : dans le traitement des cancers, avec des rayons X et gamma (puissants) pour tuer les cellules cancéreuses
  • Échographie médicale : par les ultrasons qui permettent de voir certaines structures
  • Radiodiagnostic : par des rayons X (radiographie, radioscopie, tomodensitométrie), peut donner des images statiques, par magnétisme et radiofréquence (IRM)
  • Les produits de contraste sont importants pour ces examens : nous permettent de voir certaines structures (car se confond souvent) (ex : structures abdominales, vaisseaux, cavités)
  • La préparation du patient dépend du type d’examen et de la voie d’administration (digestif = PO ou IR, intravasculaire = IV ou intra-artérielle)
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16
Q

Décrit les agents de contraste utilisés en radioscopie pour la voie digestive?

A

1) Positifs :
- Vont faire du blanc sur l’image
- Sulfate de baryum : c’est l’eau à l’intérieur de la préparation qui est absorbée et non le baryum
* PO : poudre (de l’eau doit y être ajoutée, bien agiter), pâte
* PO et IR : liquide
* S’élimine de façon naturelle dans les selles, donc informer le patient qu’elles peuvent être + blanches (pour faciliter l’évacuation, boire 1L d’eau de + le jour-même et le lendemain)
* CI : hypersensibilité, troubles de la déglutition (car risque de se retrouver dans les voies respiratoires), perforation gastro-intestinale (risque de causer de l’inflammation), obstruction intestinale, fistules (chemins pathologiques entre les organes)
* Les teintes sont inversées en salle d’intervention (ex : coro)

  • Si CI au baryum :
  • Hydrosolubles iodés : entraînent un appel d’eau important
  • Ne doivent pas être dilués
  • PO ou IR

2) Négatifs :
- Vont faire du noir sur l’image
- CO2
* PO : granules
* IR : air ambiant

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17
Q

Décrit les différents examens de radioscopie?

A
  • Émet des rayons X en continue (images en mouvement)
  • Utile en salle d’opération, en salle d’intervention, en imagerie
  • Prendre la médication prescrite 2h avant l’examen, avec un peu d’eau

1) Étude de la déglutition :
- Souvent une nutritionniste ou orthophoniste lors de l’examen
- On fait prendre différents liquides au patient, avec des textures différentes (on commence avec les + liquide)
- Aucune préparation nécessaire (axé sur l’épiglotte et les muscles de déglutition)

2) Étude de l’oesophage :
- Se fait rapidement, aucune préparation nécessaire

3) Étude de l’estomac :
- À jeun dès minuit la veille
- À jeun le matin-même, ne pas fumer ni mâcher de gomme (car pourrait créer de l’air dans l’estomac)
- Pour évaluer les contractions de l’estomac
- Simple contraste : un seul produit utilisé
- Double contraste : Baryum + CO2 (on commence par prendre les granules, contact avec l’eau = libération de CO2)
- Antispasmodiques : sont utilisés en simple et double contraste, pour diminuer les contractions péristaltiques gastriques et ralentir la digestion du produit de contraste
* Buscopan : 1er choix, 20mg (1mL) IV/SC/IM, T1/2 : 5h, CI si glaucome/hypertrophie de la prostate/rétention urinaire/ tachycardie, E2 bouche sèche, tachycardie, vision trouble
* Glucagon : augmente la glycémie en libérant le glucose stocké mais aussi effet antispasmodique, 1mg (1mL) IM/SC/IV, T1/2 : 20min, CI si diabète, E2 étourdissements, céphalées

4) Étude de l’intestin grêle :
- À jeun dès minuit la veille, à jeun le matin-même
- Pour évaluer la durée de la digestion (peut être long, donc faire marcher le patient)
- Les radiographies sont faites à un certain intervalle de temps, une fois au gros intestin = on passe à la radioscopie (on comprime l’abdomen pour monter la connexion avec le côlon : souvent le site pathologique)

5) Étude du côlon :
-Le produit de contraste serait introduit par le rectum
-Le côlon doit être bien évacué
*Jour -2 : diète faible en résidus (teneur réduite en fibres, évacuation sera moins douloureuse)
*Jour -1 : diète liquide, laxatifs
-Diète liquide : ne pas boire seulement de l’eau, pas de produits laitiers ou substituts, liquides colorés sont ok en lavement baryté (mais sont CI si colonoscopie, car peut ressembler à du sang)
-Laxatifs : prendre la médication 2h avant ou 6h après le laxatif
; Bisacodyl (Dulcolax) : 5mg, stimulant, en association avec un autre laxatif (car pas assez puissant seul)
; Pico-Salax : osmotique et stimulant, 2 sachets à dissoudre dans 150mL d’eau froide, espacer les 2 doses de 4h, après chaque dose = boire 1.5-2L de liquide, seul ou en association
; Bi-Peglyte : osmotique et stimulant, 2 sachets à dissoudre dans 1L d’eau froide + 3cos de Bisacodyl, boire 250mL toutes les 10min en 2h
*Jour 0 : diète liquide au déjeuner, puis ne plus boire
-Important de manger peu dans les jours avant l’examen, car + on mange, + le processus d’évacuation sera difficile
-Lavement baryté à simple contraste : baryum le - concentré par voie IR
-À double contraste : baryum + air IR, permet de voir les polypes et diverticulites
-On donne également des antispasmodiques (Buscopan ou Glucagon) pour relâcher les muscles lisses et favoriser une meilleure distension du côlon (et diminue les crampes)

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18
Q

Qu’est-ce qu’une allergie à l’iode?

A

C’est une allergie aux produits de contraste qui contiennent de l’iode (mais pas directement une allergie à l’iode, car iode alimentaire est généralement ok)

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19
Q

Décrit les agents de contraste utilisés en tomodensitométrie pour la voie digestive?

A

-TDM/TACO/CT SCAN : gros appareil dans lequel le patient va être inséré

1) Positifs :
- Sulfate de baryum
* PO ou IR
* Concentration très faible pour que les rayonnement atteignent l’appareil (2%)
* Utile en TDM abdominal (pour la recherche de masse ou d’abcès, mais la pathologie peut être confondue avec des anses intestinales)

  • Si CI au baryum :
  • Hydrosolubles iodés : dilués à 2% pour ne pas fausser les images
  • PO ou IR

2) Neutres :
- Eau
* Utile en TDM abdominal (mais une masse abdominale peut passer inaperçue, permet de voir un carcinome ovarien calcifié)
* Les verres d’eau permettent de distendre l’estomac et les premières anses intestinales

  • Eau + sorbitol (effet laxatif) : utilisé en entéro-TDM (pour évaluer la présence d’une maladie inflammatoire à l’intestin)
  • En utilisant un agent de contraste neutre = étude de la paroi intestinale (vs. pas possible si agent de contraste positif)

3) Négatifs :
- CO2 :
* IR

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20
Q

Décrit les différents examens de tomodensitométrie?

A

-Prendre la médication habituelle 2h avant l’examen avec un peu d’eau

1) Étude de l’estomac :
- À jeun 4h avant l’examen

2) Étude de l’intestin grêle :
- À jeun dès minuit la veille, à jeun le matin
- On va donner un antispasmodique (Buscopan ou Glucagon) pour diminuer les contractions péristaltiques engendrées par le sorbitol (dans un entéro-TDM)

3) Étude du côlon :
- Par une coloscopie virtuelle : nécessite une bonne distension du côlon
- Avec un produit de contraste négatif IR (CO2)
- La préparation contient 1 journée de + qu’un lavement baryté
* Jour -3 : diète sans résidu
* Jour -2 : diète liquide
* Jour -1 : diète liquide + laxatif (prendre la médication habituelle 2h avant ou 6h après les laxatifs) + produit de contraste avec baryum ou iodé, à jeun dès minuit
* Jour 0 : rester à jeun, ne pas fumer ni mâcher de la gomme
- Donner un antispasmodique (Buscopan ou Glucagon) pour relâcher le muscle lisse et favoriser un distension du côlon, tout en diminuant les crampes
- Pour vérifier la présence de polype ou de tissu cancéreux (mais il faut une colonoscopie réelle pour retirer les polypes)

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Q

Décrit les agents de contraste utilisés pour la voie intraveineuse?

A
  • Ce sont des agents positifs : hydrosolubles iodés non-ioniques
  • Sont à conserver dans un réchaud à 37 degrés (car sont visqueux à température pièce)

1) Produits de contraste iodés :
- Ont une élimination rénale (mais si IR, le système hépatique prend la relève)
- Prendre 500mL d’eau après l’examen pour accélérer l’évacuation
- L’allaitement peut être poursuivi, car faible % d’iode excrété dans le lait (mais c’est au choix de la mère)
- CI : hypersensibilité
- Pré-médication possible si le patient a déjà eu une réaction allergique :
* Prednisone : 3cos de 50mg, 13h-7h et 1h avant l’injection + Bénadryl IV (dépend des protocoles)
* En urgence : Dexaméthasone ou Solu-Cortef ou Solu-Médrol IV

  • Effets secondaires : hypervolémie (appel d’eau qui vient diluer les produits de contraste = déshydratation des tissus, augmentation du DC), diminution du DFGe (autant chez les sujets sains qu’IR, car constriction des artères rénales = IRA)
  • Hydratation pré-injection vient diminuer cela (prépare les reins et augmente le volume sanguin)

-Précautions : dépister l’IR par un questionnaire au patient, vérifier le DFGe si facteurs de risque, protocole d’hydratation selon le DFGe (> 60mL/min : 500mL de liquides salés dans les 2h avant l’examen, < 45mL/min : NaCl 0.9% IV 2h avant l’examen)

  • Vérifier la médication si patient diabétique :
  • Si Metformin et DFGe < 30mL/min : suspendre, surtout le jour de l’examen (car risque d’acidose lactique), peut être reprise après selon la fonction rénale
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22
Q

Décrit les types d’examen qui nécessitent un produit de contraste iodé?

A
  • Nécessite une voie IV de gros calibre et une injection rapide (manuellement ou par un injecteur automatique)
  • Plus la vitesse est grande, plus le patient ressent des effets : sensation de chaleur, impression d’urine (seulement une sensation, car sensation de chaleur à la vessie), goût métallique dans la bouche (iode est un métal qui s’élimine partout), nausées et vomissements

1) Urographie :
- Pour évaluer les reins par une radiographie
- La veille : souper sans résidu, à jeun des minuits, peut boire des liquides en tout temps
- Le matin de l’examen : ne pas manger, ni mâcher de la gomme ni fumer (on ne veut pas d’air dans l’estomac, car vis-à-vis des reins), peut boire des liquides, protocole d’hydratation selon le DFGe

2) Tomodensitométrie :
- Le jour de l’examen : à jeun depuis 4h, protocole d’hydratation selon le DFGe
* TDM cérébral, du cou, pulmonaire, abdominal

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23
Q

Décrit les produits de contraste utilisés en résonance magnétique (IRM) et le type d’examen possible?

A

1) Produits de contraste :
- Produits de rehaussement, par voie IV : hydrosolubles à base de gadolinium (ioniques et non-ioniques)
* Les meilleurs, + récents, - dommageables pour les patients
- Élimination rénale (et un peu hépatique)
- On peut poursuivre l’allaitement (faible % d’absorption chez l’enfant)
- Précautions : dépister l’IR par un questionnaire avec le patient, évaluer le DFGe si facteurs de risque
* On veut éviter la survenue d’une Fibrose néphrogénique systémique

2) Types d’examen :
* Prend la médication habituelle 2h avant l’examen avec un peu d’eau
- IRM cérébral : aucune préparation nécessaire
- IRM des organes abdominaux : à jeun 4h avant l’examen, liquides non-permis si examen de l’abdomen/foie/pelvis/ prostate
- IRM de l’intestin grêle : à jeun 4h avant l’examen, aucun liquide permis
- Entéro-IRM : étude de la paroi intestinale, Gadolinium + eau + sorbitol (effet laxatif)
- IRM abdominal : on va donner des antispasmodiques (Buscopan ou Glucagon) pour ralentir les mouvements intestinaux

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24
Q

Décrit les produits de contraste utilisés en échographie et le type d’examen possible?

A

1) Produits de contraste :
- Produits de rehaussement, par voie IV : à base de microbulles
- Élimination pulmonaire

-Échographie de contraste : aucune préparation nécessaire

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25
Q

Décrit le trouble lié à l’usage d’alcool (TUA)?

A
  • Consommation normale : pas à tous les jours
  • 0-10 verres/semaine, 2 verres et moins chez la femme
  • 0-15 verres/semaine, 3 verres et moins chez l’homme
  • Consommation abusive : tout ce qui dépasse une consommation normale
  • Femme : 4 verres ou +
  • Homme : 5 verres ou +
  • Taux d’alcoolémie permis : 0.08 (diminution de l’équilibre, de la parole, de la vision et de l’audition, diminue le temps de réaction, le raisonnement et le jugement, euphorie)
  • Plus on consomme de l’alcool, plus on devient tolérant (lors d’une grande consommation, il y a des voies qui ne sont habituellement pas utilisées qui le sont pour métaboliser l’alcool)
  • Consommation un peu plus grande chez l’homme que chez la femme, important chez les 18-24 ans et les 25-64 ans
  • 27% des buveurs de 12 ans et + ont une consommation abusive (pas à chaque jour, mais en quantité importante lors des party)
  • Il existe des outils de dépistage (pour les gens qu’on doit investiguer un petit peu plus, pour ouvrir la discussion), ex : Questionnaire AUDIT
  • TUA : assez fréquent (18.1% des gens au cours de leur vie)
  • TUA débute souvent dans la vingtaine, chronique (fluctue entre rémissions et exacerbations), espérance de vie diminue de 10-15 ans si la personne continue de consommer, 20-30% vont atteindre une rémission prolongée sans traitement psychosocial/pharmacologique, souvent associé à un autre trouble d’usage (ex : drogue)

1) Métabolisme de l’alcool :
- Alcool est métabolisée en acétaldéhyde par l’alcool déshydrogénase
* L’alcool déshydrogénase a besoin du NAD+ pour fonctionner
* Si consommation excessive d’alcool = NAD+ est déplété (on en a une quantité maximale) et ne peut plus agir comme co-facteur des enzymes = donc l’acétaldéhyde s’accumule (et c’est un métabolite toxique)
- Acétaldéhyde est transformé en acétate par l’aldéhyde déshydrogénase (ce qui est désiré)

2) Conséquences d’une consommation abusive :
- Mort (par des blessures, maladies digestives (cancers digestifs, cirrhose), MCV, maladies infectieuses, cancers)
- Touche pratiquement tous les systèmes
- Entourage : violence, santé des enfants
- Société : coûts importants (absentéisme), soins de santé, système judiciaire

3) Facteurs de risque :
- Environnementaux : attitudes et vision de l’entourage par rapport à l’alcool, disponibilité de l’alcool (dont le prix), expériences personnelles avec l’alcool, stress (alcool peut aider si anxiété ou insomnie)
- Génétiques : explique 40-60% des cas, augmentation du risque d’alcoolisme même si l’enfant est placé en adoption chez une famille qui ne boit pas (car génétique a une influence importante)
- Schizophrénie pré-existante, trouble bipolaire, impulsivité

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26
Q

Quels sont nos traitements en TUA?

A
  • 1ère ligne :
  • Sevrage : benzodiazépines
  • Maintenance : Naltrexone ou Acamprosate
  • 2e ligne :
  • Sevrage : BB, Clonidine, Carbamazépine, Divalproex
  • Maintenance : Disulfiram, Topiramate, Gabapentin

-Avec des fluides + thiamine

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27
Q

Décrit le traitement de maintien de l’abstinence en TUA?

A
  • Diagnostic : présence de 2 facteurs ou + dans le DSM-5
  • Léger : 2-3 sx
  • Modérée : 4-5 sx
  • Sévère : 6 sx et +

1) Traitement psychosocial :
- Clé du succès : traitement psychosocial + pharmacologique
- Thérapie cognitivo-comportementale
- Groupes de soutien (ex : alcooliques anonymes)
- Entretien motivationnel
- Thérapie de couple, familiale, groupe

2) Traitement pharmacologique :
1. Naltrexone ou Acamprosate (permettent une abstinence + longue, mais pas toujours complète)
* Sont égaux en termes d’efficacité
2. Disulfiram (si CI à l’usage de la Naltrexone ou Acamprosate)
- Aussi : Baclofen, Gabapentin, Topiramate (rarement utilisés)

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28
Q

Décrit l’Acamprosate (Campral)?

A
  • Mécanisme d’action : corrige le déséquilibre GABA-glutamate (abaisse la transmission GABA, augmente celle du glutamate)
  • Diminue le craving
  • Bien toléré : nausées, diarrhées dose-dépendantes, surveiller les idéations suicidaires et sx dépressifs (car agit au SNC, souvent transitoire et en début de traitement)
  • 2cos de 333mg TID (diminuer à 1co TID si CL < 50mL/min)
  • CI : IR (< 30mL/min), IH sévère, grossesse (sécurité non-démontrée)
  • Débuter dès que possible après le sevrage, lorsque le patient est abstinent (après 2-5 jours) (n’aide pas au niveau du sevrage, donc on attend avant de le débuter)
  • Pendant 6-12 mois (peut être plus long si le patient accepte de continuer)
  • Ne pas cesser si le patient recommence à boire (les rechutes sont normales)
  • Médicament d’exception à la RAMQ : patient doit être abstinent depuis au moins 5 jours, durée maximale de chaque autorisation est de 3 mois (donc le médecin doit refaire une demande à chaque fois et prouver l’efficacité), durée maximale totale de 12 mois
29
Q

Décrit la Naltrexone (Revia)?

A
  • Mécanisme d’action : antagoniste des opioïdes (diminue la libération de dopamine)
  • Diminue le renforcement positif lié à l’alcool
  • Bien toléré : nausées, sédation, insomnie
  • Ne pas utiliser si prise d’opiacés dans les 7-10 jours (et dans les 14 jours si Buprénorphine ou Méthadone, car long T1/2)
  • Peut être débutée pendant le sevrage ou quand le patient boit encore
  • 25mg DIE x 3 jours puis 50mg DIE (max 150mg DIE)
  • Pendant 3-6 mois (jusqu’à 1 an si bénéfices)
  • CI : enzymes hépatiques 3x LNS (donc monitorer les enzymes avant de débuter, après 1 mois, q6mois puis q1an), cesser si enzymes hépatiques ont triplé depuis la valeur de base, grossesse (sécurité non-démontrée)
  • Signes de toxicité hépatique : fatigue, nausées, vomissements, douleurs abdominales, coloration jaune des yeux/peau, urine foncée, selles pâles
  • Aucun ajustement en IR
  • Remboursé à la RAMQ
30
Q

Décrit le Disulfirame (Antabuse)?

A
  • Mécanisme d’action : traitement aversif, ne joue pas sur le circuit de la récompense, c’est plutôt une punition
  • Bloque l’aldéhyde déshydrogénase = accumulation acétaldéhyde si consommation d’alcool = nausées, flushing, palpitations
  • Enzyme souvent déficiente chez les Asiatiques ou Autochtones
  • Efficace si utilisation accompagnée et que l’objectif du patient est vraiment l’abstinence totale
  • 125 à 500mg DIE
  • Doit être abstinent x 2 jours avant de débuter, interaction avec l’alcool jusqu’à 7 jours après la prise de Disulfirame
  • CI : grossesse, personne âgée, trouble cognitif
  • Prudence si : cardiopathie, IH sévère, maladie mentale mal contrôlée
  • Non-remboursé à la RAMQ, capsules doivent être préparées sous forme de magistrale
31
Q

Décrit le sevrage de l’alcool?

A
  • Diagnostic :
  • Arrêt ou réduction d’un usage d’alcool qui était massif et prolongé
  • Au moins 2 des manifestations suivantes : transpiration, tachycardie, tremblements des mains, insomnie, nausées ou vomissements, hallucinations, agitation, anxiété, crises convulsives tonico-cloniques)
  • Cause une souffrance significative au patient
  • Signes et sx ne sont pas dus à une autre affection médicale

1) Mécanisme de sevrage :
- En consommation chronique d’alcool : augmentation de l’activité GABA (diminution de l’activité des récepteurs GABA) et diminution de celle du glutamate (augmentation de l’activité des récepteurs NMDA)
- Si arrêt brusque : effet inhibiteur du GABA insuffisant (les récepteurs fonctionnent moins) et hyperactivité des catécholamines (car récepteurs NMDA très activés)

2) Symptômes de sevrage :
- Peut commencer après 4-12h (suite à la dernière consommation ou à la diminution)
- Peut culminer pendant 24-36h
- Syndrome de sevrage subaigu (après le sevrage aigu) : peut durer des semaines (et même 3-6 mois) = insomnie, irritabilité, état de manque
- Signe le + fiable : tremblements posturaux
- Transpiration, tachycardie, HTA
- Angoisse, nausées, céphalées
- Stade I : hyperactivité du SNA chez tous les patients (insomnie, tremblements, anxiété, céphalées, diaphorèse, tachycardie, no/vo), apparaît en 6-12h, dure 24-48h
- Stade II : hallucinations, 10-25%, surtout visuelles, apparaissent en 12-24h, durent 24-48h
- Stade III : convulsions, 15%, apparaissent en 12-48h
- Stade IV : délirium tremens, 3-5%, désorientation, agitation sévère, confusion, hallucinations, tremblements, fièvre, apparaissent en 3-5 jours et durent 3-5 jours, mortalité associée

3) Sévérité du sevrage :
- Gravité du sevrage dépend de la quantité d’alcool consommée
- Si < 8 consommations/jour : sevrage rarement nécessaire
- Les sevrages antérieurs sont de bons prédicteurs : si convulsions à un sevrage = grand risque de convulsions à la reprise d’alcool
- Échelle CIWA-Ar : questions sur les signes et sx de sevrage
* Si score 8 et - : sevrage léger, souvent pas de traitement médical amorcé (ou très petites doses de benzodiazépines prn)

4) Facteurs prédisposants aux complications lors d’un sevrage :
- 24 consommations/jour et +
- Histoire antérieure de convulsions ou de délirium tremens au sevrage
- Concentration élevée dans le sang sans intoxication ou haut taux d’alcoolémie avec sx de sevrage
- Usage concomitant de sédatifs, problèmes médicaux coexistants
- Plus de 4 sevrages antérieurs (consommation de longue date)
- > 65 ans
- CIWA-Ar > 20

5) Complications :
- Perturbations de l’équilibre électrolytique (les patients ne s’alimentent pas bien, se déshydratent)
- Arythmies (surtout si faible taux de Mg et K)
- Convulsions (prévention par benzo)
- Hallucinations (on peut donner un antipsychotique à faible dose)
- Délirium tremens (prévention et traitement par une benzo)

6) Traitements :
- Traiter les sx de sevrage et prévenir les complications : benzodiazépine
- Prévenir l’encéphalopathie de Wernicke : vitamine B1 (thiamine)

32
Q

Décrit les benzodiazépines dans le traitement du sevrage à l’alcool?

A
  • Pour traiter les sx de sevrage et prévenir les complications
  • Pierre angulaire du traitement
  • Mécanisme d’action en sevrage : vient diminuer l’hyperactivité du SNA, propriétés anticonvulsivantes
  • Peu d’E2 graves si utilisée à court terme (< 1 sem)
  • Ont toutes une efficacité comparable

1) Benzodiazépines qui ont le + de données :
- Diazépam et Chlordiazépoxide : longue durée d’action, moins de risques de rebond, + de sédation
* Éviter si IH ou personne âgée, absorption IM erratique
- Lorazépam : durée d’action intermédiaire, risque de rebond en fin de dose
* Privilégier chez la personne âgée ou si IH, meilleure absorption IM

2) Administration :
- Horaire fixe : administration à intervalles réguliers, dose prn selon les sx, moins de rebonds, mais risque d’en donner trop par rapport à ce que le patient a besoin
- En fonction des sx : évaluation régulière des sx de sevrage, CIWA-Ar q1h jusqu’à un résultat de 8 et - x 3h consécutives, moins de sédation, dose cumulative + faible, traitement + court

  • Exemples :
  • Léger : 2-4mg QID puis 1-2mg QID, puis 1mg QID
  • Modéré : 2mg q2h
  • Grave : 1-2mg IV q10-15min
  • Important d’individualiser le traitement et de le réévaluer régulièrement
33
Q

Décrit la vitamine B1 (thiamine) dans le traitement du sevrage à l’alcool?

A

-Pour la prévention de l’encéphalopathie de Wernicke

1) Encéphalopathie de Wernicke :
- Complication sévère d’un déficit en thiamine (neuropsychiatrique, peut être fatal)
- Facteur #1 : alcoolisme
- Autres facteurs de risque : malnutrition, malabsorption, anorexie, vomissements répétés
- Cause : demande métabolique excessive de cellules qui sont en manque de thiamine
* Thiamine : vitamine hydrosoluble d’origine alimentaire seulement (aucune production endogène), cofacteur essentiel dans le métabolisme du glucose
- Conséquences : lésions biochimiques au cerveau (initialement réversibles, mais deviennent irréversibles si traitement inadéquat : Syndrome de Korsakoff)
- Symptômes : manifestations oculaires, ataxie, confusion (mais aussi : hypothermie, hypotension, nystagmus, ophtalmoplégie, altération de l’état de conscience)
- Tous les patients en sevrage ou à risque de le devenir sont supplémentés en thiamine
* Déficit sérieux peut apparaître en 2-3sem

2) Thiamine (Vitamine B1) :
- Toujours administré avant ou pendant un soluté de dextrose : car la thiamine est nécessaire au métabolisme du glucose, le dextrose a besoin de la thiamine
- Taux de réaction anaphylactique faible : privilégier la voie IV ou IM (l’important : en donner, mais IV serait peut-être mieux?)
- Prévention : 100-200mg IM/IV TID x 3-5 jours, puis 100mg PO TID x 1-2sem, puis 100mg PO DIE à long terme
- Traitement : 200-500mg IM/IV TID x 5-7 jours, puis 100mg PO TID x 1-2sem, puis 100mg PO DIE à long terme

34
Q

Décrit le trouble lié à l’usage des sédatifs, hypnotiques et anxiolytiques?

A
  • Ce trouble est associé à l’usage des benzodiazépines, hypnotiques en Z, barbituriques (presque plus utilisés)
  • Ce sont des dépresseurs du SNC (comme l’alcool)
  • Souvent associé à un autre trouble d’usage de substance (car les sédatifs sont souvent utilisés pour soulager les E2 d’un autre sevrage, ex : alcool)
  • Ils sont associés à un risque accru de chutes, d’accidents de la route, de trouble de la mémoire, de somnolence diurne : risques augmentés chez la personne âgée
  • On devrait donc éviter les agonistes des récepteurs benzodiazépines en 1ère intention de l’insomnie chez les personnes âgées
  • Dans les dernières années = augmentation de la consommation des benzodiazépines pour le sommeil (Lorazépam, Oxazépam, Clonazépam, Témazépam), mais aussi de la Trazodone et de la Quétiapine (peu de données, E2 importants) et du Zopiclone
  • Diagnostic du trouble : usage problématique qui entraîne une altération du fonctionnement, au moins 2 manifestations
  • Prévalence de 0.2-0.3% sur 12 mois
  • 2 tableaux :
  • Usage récréatif : début à l’adolescence, puis devient un trouble, surtout si autre trouble d’usage d’une substance, usage en situations sociales au début
  • Sous prescription médicale : pour de l’anxiété ou insomnie, tolérance se développe (nécessite d’augmenter la dose et/ou la fréquence)

1) Conséquences :
- Dépendance physique
- Somnolence diurne
- Problèmes d’équilibre, chutes, fractures
- Troubles cognitifs, troubles de la mémoire
- Troubles fonctionnels, accidents de la route
* Balance risques/bénéfices n’est pas en faveur des benzodiazépines chez les personnes âgées

35
Q

Décrit le sevrage des sédatifs, hypnotiques et anxiolytiques?

A
  • Le seul traitement de ce trouble = accompagner le patient dans son sevrage
  • On peut évaluer le sevrage avec le CIWA pour les benzos

1) Diagnostic du sevrage :
- Arrêt ou réduction de l’usage du sédatif/hypnotique
- Au moins 2 des manifestations suivantes : transpiration, tachycardie, tremblements des mains, nausées ou vomissements, insomnie, hallucinations, agitation, anxiété, crises convulsives
- Sx causent une souffrance importante
- Signes et sx ne sont pas imputables à une autre condition

2) Symptômes de sevrage :
- Anxiété, irritabilité, insomnie, agitation, cauchemars
- Étourdissements, tremblements
- Tachycardie, légère HTA
- Transpiration, crampes musculaires
- Anorexie, nausées, vomissements
- Hypersensibilité à la lumière, aux sons, aux odeurs et goûts
- Hallucinations
- Convulsions

3) Complications du sevrage :
- Convulsions : 20-30%, c’est pourquoi ce type de sevrage est considéré comme étant urgent
* Souvent tonico-cloniques
* Risque augmenté si : dose élevée et depuis longtemps, antécédents de crises convulsives, épilepsie, trouble lié à une substance concomitant (surtout alcool), prise de médicaments pro-convulsifs (ex : Clozapine, Bupropion) ou neurotoxique (Lithium)

4) Sevrage :
- Plus le produit a été pris longtemps et à haute dose, plus le sevrage sera sévère (même si utilisation aussi brève que 4sem)
- Évolution déterminée par le T1/2 de la substance
* Court T1/2 : débute en quelques heures, pic après 2-3 jours, dure 7-10 jours, très intense
* Long T1/2 : débute en plusieurs jours, pic après 7-10 jours, dure 17-21 jours, intensité moindre
- Survient pas seulement si trouble d’usage de substance, survient aussi chez les patients en santé qui arrête subitement une benzo prise depuis longtemps
- Déprescription est importante
- Meilleure méthode de sevrage : celle réalisée en collaboration avec le patient, il doit être motivé et prêt à rebrousser chemin si difficultés, pharmacien doit être flexible
- Vaut mieux y aller trop lentement que trop rapidement, servir la médication par étape, faire un calendrier
- Enlever 10-25% de la dose aux 1-2sem jusqu’à arrêt complet
* Lorsqu’on arrive aux plus petites doses possibles, on peut faire 1 soir sur 2, 1 soir sur 3
* Avec Rivotril, on peut passer à la dose équivalente de Lorazépam ou de Clonazépam lorsqu’on arrive à 15mg (capsule)
* Lorsque plusieurs prises dans la journée : diminuer les doses du midi, puis du souper, puis du matin, puis finalement du coucher

36
Q

Décrit la voie orale (PO)?

A
  • Absorption de la majorité des médicaments se fait dans la première moitié de l’intestin grêle
  • Débute au duodénum : Ca, Fer
  • Maximale au jéjunum
  • Moindre dans l’iléon : B12, sels biliaires
  • Côlon : absorption + lente, surtout pour les formulations entériques et longue-action, absorption importante d’eau et Na+

1) Atteintes possibles :
- Choc : diminue élimination rénale, diminue absorption
- Digestive : diminue ou retarde l’absorption (diminution des sécrétions pancréatiques, stase)
- CV : diminution perfusion rénale (diminue élimination), hépatique (atteinte du métabolisme), digestive (agit sur l’absorption)
- Respiratoire : hypoxie (diminue métabolisme), acidose (augmente l’élimination de la Méthadone)

-PO : meilleure façon de donner les médicaments, donc on essaie de trouver des alternatives pour conserver cette voie

1) Pourquoi cesser le PO :
- Difficile ou impossible : dysphagie, atteinte de la conscience
- Moins efficace : chirurgie digestive, oedème, occlusion ou sub-occlusion (transit se fait de façon partielle)
- On peut écraser les cos, utiliser des sirops ou des suspensions injectables PO
- Aller au-delà des monographies

37
Q

Décrit la voie sublinguale (SL) et bucco-gingivale (BG)?

A
  • Il s’agit d’un réseau riche en vaisseaux sanguins et lymphatiques
  • Facteurs favorisants : médicaments liposolubles, comprimés non-enrobés, solutions concentrées

1) Administration :
- SL : placer le comprimé ou la solution sous la langue, maintenir en place sans croquer ou avaler
* Si bouche sèche : mettre quelques gouttes d’eau pour permettre la dissolution du comprimé ou l’écraser et le mélanger avec un peu de liquide
* Absorption facilitée pour les liquides
- BG : surtout si patient inconscient (diminue le risque d’aspiration), entre la gencive et les dents, masser pour augmenter l’absorption
- Avantages : simple, peu invasif, absorption et début d’action rapide, éviter premier passage hépatique
- Limites : goût, salivation excessive, volume maximum de 1-2mL (idéalement : 0.5mL et -), on doit éviter de boire/manger/fumer/parler, peut altérer la muqueuse buccale

2) Médicaments utilisés :
- Benzodiazépines : Lorazépam, Clonazépam, Alprazolam, Bromazépam, Midazolam (inj)
- Opioïdes (souvent utilisés pour les entre-doses) : Fentanyl, Sufentanil, Méthadone (liq), Morphine et Hydromorphone sont peu absorbés (10-20%), Oxycodone
* Fentanyl en entre-dose : dose SL de la solution injectable est 2x la dose SC (mais souvent limitant par le volume)
- SNC : Amitriptyline, Halopéridol, Méthotriméprazine, Kétamine, Oxybutynine
- Diurétique : Furosémide
- CV : Captopril, Clonidine, Propranolol, Vérapamil, Nifédipine non-recommandée

38
Q

Décrit les comprimés à dissolution orale?

A
  • Sont absorbés par la voie digestive et non par la muqueuse de la bouche
  • Donc si système digestif altéré par une chirurgie digestive = pas d’efficacité
  • Permettent une dissolution instantanée, utile chez les patients dysphagiques (pas besoin d’avaler)

1) Médicaments :
- Escitalopram meltz
- Lansoprazole Fastab
- Mirtazapine RD
- Olanzapine zydis
- Ondansetron ODT
- Rizatriptan

39
Q

Que veut dire NPO?

A

Non (nil) PO

40
Q

Décrit la voie intrarectale (IR)?

A
  • Facteurs favorisants : solution aqueuse ou alcoolique > suspension ou suppositoire
  • Choisir idéalement une formulation liquide, sinon : comprimé régulier écrasé et dilué dans 10mL d’eau ou comprimé longue-action lubrifié et inséré tel quel (seulement pour certains médicaments, ex : MS-Contin)

1) Administration :
- Avec une seringue munie d’une canule rectale ou seringue fixée à un TNG coupé
* Ajouter de l’air dans la seringue pour bien purger, pour s’assurer que tout le médicament est administré au patient
* Meilleure absorption à 6-8cm de l’anus (si + loin = premier passage hépatique)
- Avantages : simple, peu coûteux, peut être appris par les proches ou le patient
- Limites : selles dans le rectum ou diarrhée (faire un toucher rectal avant), trop souvent utilisé, acceptabilité, irritation locale possible, mobilisation douloureuse pour certains patients (ex : métastases à la colonne), volume maximum de 10-25mL
- CI relatives : neutropénie (porte d’entrée pour les infections), thrombocytopénie, diarrhée, pathologie anorectale

2) Médicaments utilisés :
- Anticonvulsivants et coanalgésiques : acide valproïque (liq), Flécaïnide, Lamotrigine, Topiramate, Lévétiracétam, Prégabalin (2-3x la dose PO)
* Éviter Gabapentin et phénytoïne
- Opioïdes : MS-Contin, Méthadone (co, liq), Tramadol
* Éviter Targin (risque de sevrage)
- SNC : Clonazépam, Lévodopa-Carbidopa (dans une solution acide comme du Coke dégazéifié), Olanzapine, Quétiapine (1/2 de la dose PO, car 2x + absorbé), Sertraline
- GI : Oméprazole (co écrasé), Buscopan en supp, Dompéridone, Ondansétron (supp)
- CV : Clonidine, Propranolol (1/2 de la dose PO)
- Antibiotique/antifongique : Ampicilline (fiole), Fluconazole

41
Q

Décrit la voie intracolostomie (IC)?

A
  • Bonne surface d’absorption, mais n’évite pas le premier passage hépatique
  • Aucun sphincter
  • Facteurs favorisants : absence de selles, utilisation de médicaments à formulation rectale
  • On peut avoir une iléostomie, une jéjunostomie, une colostomie

1) Administration :
- Toucher la stomie et éliminer la présence de selles
- Administrer le médicament lentement suite à une lubrification (suppositoire, comprimé, liquide à l’aide d’une seringue aboutée à une sonde vésicale)
- Vérifier le contenu du sac après 10min
* Si c’est un liquide, on espère qu’il a bien été absorbé, si on retrouve un comprimé intact dans le sac = le réadministrer
- Limites : selles, réticence du personnel, expulsion du médicament, impossibilité de redonner les liquides (car on ne sait pas le degré d’absorption), peu connue
- Ne jamais oublier qu’on peut utiliser la voie IR
- Ne jamais l’utiliser si iléostomie (car les selles sont très fréquentes et liquides)

2) Médicaments utilisés :
- Tous les médicaments qui peuvent être donnés IR

42
Q

Décrit l’administration par la sonde de gavage?

A
  • Peut être un tube nasogastrique, orogastrique, gastrostomie (+ pour du long terme), jéjunostomie
  • Installation complexe
  • Utilisée si obstruction GI ou alimentation > 2sem
  • Gastrostomie : en continue ou bolus, gros calibre, bloque moins qu’une jéjunostomie, meilleure tolérance si augmentation des concentrations/hypertonique/bolus, débit de 25-40mL/h est bien toléré et diminue l’inconfort abdominal
  • Jéjunostomie : continue, petit calibre, moins bonne tolérance aux bolus, débit de 30mL/h diminue la distension et la diarrhée, peut se déplacer
  • Utiliser la voie PO si possible
  • Un délais doit être respecté entre l’arrêt du gavage et le redébut de certains médicaments (Carbamazépine, Coumadin, médicaments à jeun)

1) Médicaments liquides :
- À privilégier (1er choix) : favorisent absorption et diminuent les risques d’obstruction
- Les diluer avec 30mL d’eau si visqueux ou hypertoniques
- Privilégier élixir et suspensions
- Si pH trop acide = peut agglomérer dans le gavage (important de bien rincer)
- E2 principal : diarrhée (car les médicaments liquides sont très concentrés = appel d’eau = diarrhée), donc on vient les diluer avec 10-30mL d’eau
* Si Sorbitol (effet cumulatif) : 10g = flatulences et gonflement, 15g = laxatif, 20g = crampes et diarrhée
- Si diarrhée (200mL de selles/jour) = donner des cos écrasés dans le tube de gavage

2) Médicaments solides :
- 2e choix : augmentent le risque d’occlusion, perte d’efficacité par altération de la forme
- Ouvrir les capsules, les diluer avec 10-15mL d’eau et bien agiter
- Éviter les formes entériques (agglomération possible si on ajoute de l’eau), SL, longue-action
- Attention si médicament tératogène ou allergisant (forme des particules en écrasant)

3) Rinçage :
- Toujours avec de l’eau (les autres liquides (ex : jus et boisson gazeuse) = augmentent le risque d’occlusion)
- Rincer avec 15-30mL d’eau tiède avant et après le gavage
- Rincer avec 5mL d’eau entre les médicaments
* Idéalement : donner les médicaments un à un, mais en pratique, on les écrase tous et on les administre ensemble

4) Occlusion :
- On vient aider à débloquer le tube de gavage avec une suspension de Cotazym
- 2 capsules de Cotazym + 1 comprimé de bicarbonate de Na 500mg + 10mL d’eau stérile tiède : à triturer
- Irriguer le tube, clamper 5min, retirer le + de liquide possible puis irriguer avec de l’eau ou du NaCl 0.9%

43
Q

Décrit la voie sous-cutanée (SC)?

A
  • Réseau capillaire et lymphatique important
  • Facteurs favorisants : médicaments hydrosolubles et isotoniques, médicaments au pH physiologique (3.5-7.5), petites molécules
  • Éviter les formulations à longue-action IM, les huiles
  • Limites : état de choc, oedème, anasarque, MVP, altération du réseau lymphatique, menace à l’intégrité du tissu SC (induration, lésions, oedème, zone de chirurgie ou de radiothérapie), solution trop acide ou trop alcaline, présence d’agents de conservation, volume maximal de 1-2mL, nombre de cathéters

1) Cathéters :
- Papillon : volume résiduel, aiguille
* Pratique si administration q4h : pas besoin de repiquer à chaque fois
- Insyte : volume résiduel, pas d’aiguille (c’est une canule de téflon = + confortable pour le patient)
- Insuflon : pas de volume résiduel, pas d’aiguille, permet de donner plusieurs médicaments compatibles
- L’installation d’un cathéter permet : diminue les injections répétées, facilite le maintien à domicile, permet des perfusions continues, ne remplace pas l’injection SC directe en urgence
- Important de faire une rotation des sites et de vérifier l’intégrité du site d’injection
- Si Papillon ou Insyte : vide d’air nécessaire (car volume résiduel), prévoir un volume de 0.45mL
- Dure environ 7 jours (mais on peut le changer + souvent prn)
- Pour diminuer l’irritation cutanée : utiliser les cathéters avec des canules de téflon, des solutions + concentrées pour diminuer les volumes, ajouter 1mg de Dexaméthasone si compatible, injecter de la Dexaméthasone avant la perfusion

2) Sites à privilégier :
-Haut du thorax et haut des bras, zone sous-ombilicale
-Autres sites possibles : haut des cuisses, haut du dos ou des épaules (pratique si patient veut arracher son cathéter lorsqu’il le voit)
#1 : thorax (absorption rapide en 5-10min, confort accru, accès facile pour l’administration)
#2 : abdomen inférieur (absorption en 10-15min)
#3 : haut du thorax (absorption en environ 20min)
#4 : membres (absorption + lente, > 20min)

3) Médicaments utilisés :
- Benzodiazépines : Lorazépam, Midazolam
* Éviter Diazépam
- Opioïdes : Fentanyl, Sufentanil
- Antipsychotiques : Halopéridol, Olanzapine
- Coanalgésiques : Kétamine, Lidocaine, Méthotriméprazine
* Éviter Phénytoine
- GI : Gravol, Ondansétron (souvent en 2 doses, car faible concentration), Granisétron, Métoclopramide, Octréotide, Famotidine
- Corticostéroïde : Dexaméthasone
- Diurétique : Furosémide
- Anticholinergique : Glycopyrrolate
- Phénobarbital, Lacosamide, Cyclokapron
- Antibiotiques : Ceftriaxone, Ertapenem (dans xylocaine)

4) Combinaison :
- Si trop de cathéters doivent être mis = combiner
* Si un patient accepte de se faire mettre plusieurs cathéters = on va en mettre pleins, mais pas toujours possible (ex : patient anasarque avec lésions cutanées = 1 seul possible)
- On va choisir les médicaments réguliers (sans prn), vérifier la compatibilité, regrouper les prises de médicaments qui se prennent au même moment et les combiner avant l’administration

5) Perfusion SC continue :
- Pas plus efficace que l’intermittent, mais diminue le nombre d’interventions et diminue le risque d’erreurs potentielles
- On peut y combiner plusieurs médicaments (produits purs ou peu dilués)
- Diminue le nombre de cathéters et augmente le confort du patient

44
Q

Décrit la voie intra-veineuse (IV) en soins palliatifs?

A

-Rarement utilisée, mais parfois lorsque nous n’avons pas le choix

45
Q

Décrit les nouvelles lignes directrices de l’INESSS en traitement de maintien de l’abstinence en TUA?

A
  • 1er choix : Naltrexone
  • 2e choix : Acamprosate
  • Ensuite : Gabapentin ou Topiramate
  • On devrait offrir une thérapie pour la prévention des rechutes à tous les patients ayant un TUA
  • La sélection du traitement doit dépendre des essais antérieurs du patient et de ses préférences
  • On peut introduire la prévention pendant que le patient consomme encore de l’alcool (mais l’efficacité est + grande lorsqu’on débute le traitement de maintien après la période de sevrage)
  • Débuter par un 3 mois de traitement, si efficacité et bonne tolérance, poursuivre pour 6-12 mois et +
  • Plusieurs essais peuvent être nécessaires pour un même médicament (surtout avec la Naltrexone), donc un échec à un traitement ne veut pas dire qu’on ne doit plus utiliser la molécule
46
Q

Décrit le Gabapentin (Neurontin)?

A

1) Traitement de maintien :
- 2e choix de traitement
- Effets bénéfiques sur le sommeil
- Pas d’ajustement en IH, ajustement en IR
- Effets dépresseurs au SNC : risque de dépression respiratoire si combiné à l’alcool ou opioïdes
- Attention si arrêt brusque : risque de crises convulsives
- 100-300mg TID, à augmenter q3jours, jusqu’à 1200-1800mg/jour (parfois difficile à tolérer)
- E2 : somnolence, étourdissements, fatigue, tremblements, oedème périphérique

2) Sevrage à l’alcool :
- N’est pas encore beaucoup utilisé pour le moment
- Dans le sevrage léger à modéré
- 100-300mg TID (< 600mg/jour : inefficace)
- Risque d’abus + faible que les benzos, mais pas nul
- Peut être utilisé en association avec les benzos
- Ne permet pas de prévenir les complications du sevrage + sévère (délirium tremens, convulsions)
- Début d’action lent

47
Q

Décrit le Topiramate (Topamax)?

A
  • 2e choix, mais moins utilisé en raison des E2
  • Ne potentialise pas les effets de l’alcool ou des opioïdes
  • Pas d’ajustement en IH, ajustement si CL < 70mL/min
  • Attention si arrêt brusque : risque de crises convulsives
  • CI : grossesse
  • Débuter à 25mg DIE, jusqu’à 100-150mg BID, à augmenter q7jrs
  • E2 : paresthésies, somnolence, étourdissements, troubles cognitifs, perte de poids, diminution de l’appétit, oligohydrose, acidose métabolique
48
Q

Décrit le potentiel d’action sur l’ECG?

A
  • Au niveau des cellules : sortie de K+ pour la repolarisation cardiaque
  • Canaux K+ : associés au QT
  • Les 2 courants majeurs de repolarisation chez l’humain : Ikr et Iks
  • IKr : rapide
  • IKs : lent (s’active lorsque les canaux IKr sont débordés)
  • Si l’intervalle QT est prolongé de façon excessive = tachycardie ventriculaire polymorphe (torsade de pointe)
  • Torsade de pointe : convulsions, étourdissements, syncope, prédispose à la fibrillation ventriculaire et à la mort subite (fatal dans 17% des cas)
49
Q

Nomme les médicaments pouvant agir sur le QT?

A

1) Bloquants IKr :
- Anti-arythmiques
- Anti-histaminiques
- Antibiotiques
- Neuroleptiques
- Modulateurs de la motilité intestinale
- Antidépresseur
* Ce canal est la cible de la plupart des médicaments qui prolongent l’intervalle QT (à prendre + en considération que les bloquants IKs)
* Les bloquants d’IKr = prolongent le QT

2) Bloquants IKs :
- Indapamide (n’est pas un super puissant)
- Propofol
- Thiopental
- Isoflurane

50
Q

Décrit les post-dépolarisation précoces (EAD)?

A
  • Dangereux
  • Il y a une ré-entrée de Ca dans la cellule (mais la cellule est en train de se repolariser, donc elle n’est pas prête à être repolarisée), sortie graduelle des ions K+
  • À la phase 2 (au plateau)
  • Précurseur du déclenchement des torsades de pointe

-Des études ont été faites pour voir si un BCC aurait un effet protecteur sur la ré-entrée du Ca : ramène le tout à la normale (même si blocage IKr ou IKs) = BCC aurait un effet protecteur des post-dépolarisations précoces

51
Q

Décrit le QTc?

A
  • Le QT varie en fonction de la FC (intervalle RR)
  • Plus la FC augmente, plus le QT raccourci
  • Formule de Bazett : QTc = QT/RR exposant 1/2
  • Si QTc > 460ms : 95% de chance de syndrome du QT long
  • Si QTc < 420ms : < 1% de chance de syndrome du QT long
  • La probabilité d’avoir un syndrome du QT long est basée sur la mesure du QTc
  • Augmentation du QT :
  • < 30ms : sans conséquence
  • 30-60ms : probable que le médicament soit en cause
  • > 60ms : conséquence (risque d’arythmie)
  • Homme : < 440-450ms
  • Femme : < 460ms
52
Q

Décrit le code de couleur sur CredibleMeds?

A
  • Rouge : risque connu de torsades de pointe
  • Jaune : risque possible de torsades de pointe
  • Bleu : risque conditionnel de torsades de pointe
  • Noir : à éviter si syndrome du QT long
53
Q

Décrit l’effet additif des bloquants IKr?

A

1) 1er médicament ROUGE + 2e médicament JAUNE :
- Effet bloquant légèrement augmenté, car le 1er médicament bloque déjà avec une forte affinité
- Les canaux sont presque tous déjà bloqués par le 1er médicament

2) 1er médicament JAUNE + 2e médicament ROUGE :
- Effet bloquant sera fortement augmenté, car le 1er médicament bloque avec une faible affinité
- Le 2e médicament déplacera le 1er

3) 1er médicament JAUNE + 2e médicament JAUNE :
- Effet bloquant sera probablement augmenté un peu, car les 2 médicaments vont entrer en compétition pour le blocage IKr
- Les 2 médicaments ont une faible affinité, donc il restera des canaux IKr libres

4) 1er médicament ROUGE + 2e médicament ROUGE :
- Effet bloquant sera le même ou un peu augmenté, car les 2 médicaments entrent en compétition pour IKr, mais les canaux sont probablement déjà bloqués au maximum

  • On applique le même raisonnement si le médicament est BLEU (affinité encore + faible que le jaune pour les canaux, donc blocage encore moins important)
  • C’est une question de concentration
54
Q

Décrit les interactions médicamenteuses en lien avec l’allongement du QT?

A

-Si on ajoute un inhibiteur du bloquant IKr = moins métabolisé = concentrations sanguines augmentent (+ de médicament et moins de métabolites)

1) Médicament à faible F :
- Si on ajoute un inhibiteur = inhibition se fait rapidement
- Médicament sera moins métabolisé = + qui passe dans le sang
* Ex : F passe de 10 à 60%
- E2 surviennent rapidement

2) Médicaments à forte F :
- Si on ajoute un inhibiteur = inhibition apparaît + tardivement
* Ex : F passe 90 à 99%
- E2 surviennent + tardivement, conséquences sont moins dramatiques

  • Si on donne 2 médicaments qui prolongent le QT = augmente le risque de torsades de pointe, mais le risque est surtout augmenté si on altère la biotransformation de l’un des bloquants IKr
  • Risque + important si on inhibe le métabolisme d’un des bloquants plutôt que l’effet additif de 2 bloquants
55
Q

Quels sont les facteurs de risque de torsades de pointe?

A
  • Âge avancé
  • Sexe féminin
  • Hypokaliémie (on s’inquiète < 4.0, on ne veut pas aller < 3.5)
  • Surveiller la déshydratation (ex : diarrhée, gastro)
  • Hypomagnésémie
  • Bradycardie
  • IC
  • IM
  • Conversion récente de la FA (quelques jours à 1 an)
  • Hypertrophie ventriculaire gauche
  • Concentrations élevées de médicament (interactions, bolus rapide, surdose, IR, IH)
  • QT de base anormalement prolongé
  • Mutations génétiques
  • Syndrome congénital du QT long
56
Q

Décrit la démarche clinique en lien avec le QT?

A
  • Valider si le patient a une histoire personnelle ou familiale de : perte de conscience ou convulsions suite à une période de forte émotion/activité physique, FC très rapide (repos), mort subite du nourrisson, personne de la famille immédiate décédée de façon subite < 50 ans
  • Regarder l’affinité des bloquants IKr et IKs
  • Les médicaments sont métabolisés par quelle/quelles voies
  • Y a-t-il des inhibiteurs au dossier
57
Q

Décrit ce qu’est un trouble d’usage de substances?

A
  • Maladie chronique, périodes d’exacerbation et de rémission
  • Interaction entre la génétique et l’environnement
  • Facteurs de risque et de protection
  • Manifestations bio-psycho-socio-spirituelles
  • La prévention et le traitement sont efficaces
  • Sans traitement, peut progresser vers une morbidité importante et un décès prématuré
58
Q

Décrit la présentation d’un trouble d’usage des opioïdes (TUO)?

A
  • Perte de contrôle, utilisation compulsive (malgré des conséquences néfastes)
  • Sevrage physique intense, souffrance psychologique
  • Ne se limite pas à la dépendance physique

1) Diagnostic :
- DSM-5
- On regarde l’histoire de consommation : tolérance, sevrage, perte de contrôle sur la quantité et la durée des prescriptions, désir ou efforts persistants pour contrôler la consommation, craving, beaucoup de temps consacré à trouver la substance/obtenir les effets
- On explore les impacts : incapacité à remplir les obligations, usage dangereux, problèmes interpersonnels, activités réduites, usage malgré les méfaits
* Léger : 2-3 sx
* Modéré : 4-5 sx
* Sévère : 6 sx et +

2) Présentation :
- TUO sans comorbidités, avec douleur chronique
- Trouble de santé mentale concomitant
- Polyconsommation, UDI
- Utilisateurs d’opioïdes pharmaceutiques ou de contrebande

-Personne n’est à l’abri, mais clientèle souvent polytraumatisée

3) Facteurs de risque :
- Milieu socio-culturel
- Histoire familiale de consommation, génétique
- Mauvais résultats scolaires, pauvreté
- Conflits familiaux
- Amis qui consomment
- Exclusion sociale, discrimination
- Violence psychologique, physique ou sexuelle
- Problème de santé mentale
- Difficulté à gérer les émotions

59
Q

Quels sont les comportements qui peuvent porter à croire qu’un patient fait un mésusage de ses médicaments?

A
  • On essaie de détecter les indices pour aider la personne, et non la piéger
  • Si demande d’aide = patient veut réduire sa souffrance (mais quels sont ses objectifs, abstinence?)
  • Modification de la voie d’administration (injection de PO)
  • Accès à des opioïdes d’autres sources (sur la rue, ceux des proches, plusieurs médecins, plusieurs pharmacies)
  • Utilisation non-approuvée (augmentation des doses, non-respect de la posologie)
  • Recherche d’opioïdes (perte d’ordonnance, renouvellements précoces, insistance auprès du personnel, dire que rien ne fonctionne)
  • Conditions concomitantes
  • Environnement social (inquiétudes des proches, perte du fonctionnement social)
  • Opinion sur les opioïdes (résistance à la diminution de dose ou changement d’agent, préférence pour les courte action, sx de sevrage)
  • Détérioration de la condition ou du fonctionnement
60
Q

Décrit le sevrage aux opioïdes?

A
  • Le + souffrant des sevrages (donc peut devenir dangereux si mal pris en charge)
  • Impressionnant et inquiétant pour les témoins
  • Chez l’adulte, ne cause pas de convulsions, hallucinations et décès
  • Gestion : il faut le traiter en globalité (et non traiter chacun des sx individuellement, ex : avec Clonidine, antispasmodique, anti-émétique, etc)
  • Une personne qui arrête de consommer rechute pratiquement systématique après 1sem, peut y avoir un pic fatal de surdose à ce moment-là (et aussi un pic d’ITSS)

1) Symptômes :
- Craving
- Anxiété, irritabilité, agitation
- Humeur dépressive
- Hyperalgie
- Tachycardie, hypertension
- Diaphorèse, mydriase (dilatation de la pupille, vs. myosis lorsqu’on consomme des opioïdes = constriction)
- Douleurs osseuses ou articulaires
- Rhinorrhée et/ou larmoiement
- Nausées, vomissements, diarrhées, crampes abdominales
- Tremblements, bâillements
- Pilo-érection, fièvre, spasmes musculaires

2) Stades :
- 1 : après environ 8h, crainte de sevrage, anxiété, craving
- 2 : après 8-24h, insomnie, anxiété, crampes abdominales, larmoiement, rhinorrhée, diaphorèse, mydriase
- 3 : après 3 jours, vomissements, diarrhées, fièvre, frissons, spasmes musculaires, tremblements, tachycardie, pilo-érection, hypertension
- On peut évaluer le sevrage avec une échelle : COWS

61
Q

Décrit le traitement par agonistes opioïdes dans un TUO?

A
  • 1er choix : Buprénorphine/Naloxone
  • 2e choix : Méthadone
  • 3e choix : Morphine 24h
  • En pratique, on tient compte des 3 options et on choisit selon les préférences du patient, ses essais antérieurs
  • On n’utilise plus le terme « traitement de substitution », car péjoratif
  • Le succès n’est pas nécessairement lié à l’abstinence : dépend des objectifs du patient

1) Rôle d’un traitement avec agoniste opioïde (TAO) :
- Réduire les méfaits
- Remplacer les opioïdes illicites par des longue-action légaux
- Empêcher des signes et sx de sevrage (objectif #1)
- Réduire les craving et réduire le plaisir de consommer
- Atténuer l’euphorie associée
- Améliorer la qualité de vie du patient et de l’entourage
- Diminuer la mortalité et les coûts
- Reprendre le contrôle sur sa vie

2) Candidats :
- Doit avoir des critères diagnostiques du DSM-5
- Apte à consentir librement
- Pas de critères d’âge
- Inclut les femmes enceintes

62
Q

Décrit la Buprénorphine/Naloxone (Suboxone) SL?

A

-Naloxone : son seul rôle est de dissuader les gens de faire un mésusage par injection, mais ne contribue pas aux effets cliniques du médicament

  • Mécanisme d’action : agoniste partiel (faible activité intrinsèque), haute affinité (forte liaison aux récepteurs mu)
  • Capacité à déplacer les autres agonistes (car haute affinité) et activité d’agoniste partiel = chute brutale dans le tonus opioïde (sevrage provoqué : effet de contraste entre l’ancien opioïde et la Suboxone), le récepteur mu y est moins activé = perte du tonus opioïde
  • Provoque un sevrage aigu à l’induction en raison de son mécanisme d’action
  • On identifie la posologie avec la dose de Buprénorphine seulement
  • Posologie entre 2-32mg/jour (monographie dit 24mg/jour maximum, mais rarement suffisant)
  • SL, temps de dissolution en 2-10min
  • Début d’action : 20-60min
  • Durée d’action proportionnelle à la dose (peut dépasser 24-48h, dissociation très lente car haute affinité aux récepteurs mu)
  • Effets escomptés : soulagement du sevrage et des craving
  • Effet de plafonnement : même si on augmente les doses, on obtient un plafonnement et la détresse respiratoire n’est pas atteinte (mais si on combine la Suboxone avec de l’alcool et/ou des benzodiazépines = plafonnement peut être dépassé)
  • Sécuritaire en grossesse (mais on pourrait aussi passer à Buprénorphine seule : Subutex)

1) Effets indésirables :
- Sevrage provoqué par l’induction
- Céphalées transitoires
- E2 des opioïdes (mais intensité moindre)
- Si dose trop élevée à l’induction : euphorie légère, nausées, myosis, ralentissement léger

2) Autres formulations :
- Film buccal (Suboxone film) : fond + vite qu’un comprimé, DIE
- Injection à libération lente (Sublocade) : injection SC q1mois par un professionnel de la santé, si patient entre 8-24mg/jour, il faut être stable sous Suboxone PO depuis au moins 1sem, CI en grossesse (car produit tératogène à l’intérieur)
- Implants SC (Probuphine) : installation q6mois, si patient à 8mg et -/jour, pas de données en grossesse

3) Induction :
- Standard : attendre que la personne soit en sevrage symptomatique avant de débuter
- Microdosage : BID pour une progression + lente, chevauchement progressif de la Suboxone et des opioïdes que le patient prend déjà, + confortable pour les patients
- Peut se faire au bureau du médecin, en pharmacie (semi-supervisé), à domicile (auto-géré), aussi dans d’autres secteurs médicaux (ex : psychiatrie, urgence)

63
Q

Décrit la Méthadone?

A
  • Mécanisme d’action : agoniste pur des récepteurs opioïdes mu
  • PO, absorption en 30min
  • DIE
  • T1/2 : 35h (+/- 12h)
  • Durée d’action : 24-36h
  • Index thérapeutique étroit (risque d’intoxication)
  • Substrat mineur 2C9, 2C19, 2D6, substrat majeur du 3A4 et 2B6, inhibiteur modéré du 2D6 et faible du 3A4
  • Métabolisme surtout influencé par le 3A4
  • État d’équilibre après 5-7 jours (c’est pourquoi l’induction et le titrage se font q7jours)
  • Dose de départ : maximum 40mg (ne permet souvent pas de cesser la consommation)
  • On ajuste à chaque semaine par paliers de 5-20mg
  • Si dose de départ trop élevée ou ajustement trop rapproché : risque de surdose (et de décès)
  • Dose est adéquate si : aucun sx de sevrage depuis 24h, absence de craving, pas d’effet euphorisant des opioïdes, peu d’E2, pas de problème de vigilance 2-4h post-dose
  • On peut fractionner la dose si : grossesse, douleur, métabolisateur rapide
  • On réduit graduellement la consommation au fur et à mesure que la dose de Méthadone augmente

1) Effets indésirables :
- Constipation
- Sueurs abondantes
- Baisse de désir sexuel
- Gain de poids
- Troubles hormonaux
- Nausées, oedème, rétention urinaire, étourdissements, prurit, apnée du sommeil, hyperalgésie
- Attention au niveau du QT
- Augmente le risque d’ostéoporose à long terme
- Si surdose = sédation
- Stigmatisation de l’utilisateur (préjugés, méconnaissance du personnel soignant)

2) Interactions :
- Antibiotiques : augmentent l’effet de la Méthadone
- Anticonvulsivants : diminuent l’effet de la Méthadone
- Augmentation du QT avec les ISRS et trycycliques
- Syndrome sérotoninergique avec les antidépresseurs
- Augmentation de la toxicité avec les médicaments contre le VIH
- Alcool : consommation aiguë (augmente la toxicité de la Méthadone, peut être fatal), consommation chronique (peut nécessiter d’augmenter la dose de Méthadone)
- Cocaïne : augmente le nombre de récepteurs opioïdes (risque de sevrage symptomatique, inconfort sous Méthadone)
- Arrêt tabagique : augmente l’effet de la Méthadone

64
Q

Décrit la Morphine 24h (Kadian)?

A
  • 3e intention
  • Molécule bien connue en douleur (donc attention)
  • Doses + élevées, encadrement + important
  • On peut débuter à une dose de 340mg DIE par exemple (souvent un ratio 1:4 avec Méthadone), à ajuster par paliers de 20-60mg q48h
  • Les capsules peuvent être ouvertes et saupoudrées dans de la compote ou de l’eau : pour être certain que la personne ne garde pas les capsules dans sa bouche (prévient mésusage), mais pas fait d’emblée pour tous les patients
65
Q

Décrit le TAO en grossesse et en douleur?

A

1) Grossesse :
- Clientèle prioritaire, il faut les traiter avec un TAO : diminue les complications foetales et obstétricales, diminue prématurité, augmente le poids du nouveau-né, diminue la mortalité infantile
- On veut éviter le sevrage opioïde chez la femme enceinte (augmente le risque de fausse couche ou accouchement prématuré)
- TAO : compatible avec l’allaitement
- Syndrome de sevrage néonatal aux opioïdes : + fréquent et + important sous Méthadone qu’avec la Suboxone, surtout durant la 1ère semaine, ne dépend pas de la dose de Méthadone, on va donner des traitements non-pharmacologiques et pharmacologique prn (Morphine), allaitement réduit le sevrage

2) Douleur :
- Ce n’est pas parce qu’un patient reçoit de la Méthadone ou de la Suboxone qu’il n’aura plus de douleur
- Ces patients ressentent + de douleur pour un même stimulus
- Ont une tolérance aux opioïdes qui est + élevée (nécessite de + hautes doses)
- Les laisser souffrir = facteur de risque de rechute
- Si patient sous Suboxone, favoriser un opioïde à haute affinité (Dilaudid)
- Si patient ne reçoit pas une TAO : débuter le TAO et opioïde en même temps
- Il faut prendre au sérieux les préoccupations et la douleur du patient
- Les conversions sont peu applicables en dépendance (1mg de Buprénorphine = environ 25-115mg de Morphine)
- Ne pas interrompre la Suboxone, Méthadone et le Kadian avant une opération : adapter l’analgésie en conséquence

66
Q

Décrit le cadre de traitement par agoniste opioïde?

A
  • On préfère des ordonnances reçues par fax
  • Servir la Méthadone liquide PO
  • L’administration peut être supervisée par le pharmacien : à chaque jour, 1 jour sur 7
  • Il peut y avoir des doses non-supervisées (privilèges) : pour améliorer la qualité de vie et favoriser l’autonomie, le patient doit être en mesure de gérer sa consommation de façon sécuritaire
  • Doses omises (il faut réévaluer le dosage) : 3 jours consécutifs pour Méthadone et Suboxone, 2 jours consécutifs pour Kadian
  • Accessibilité très variable dans la province
  • La prescription de Méthadone ou Suboxone ne nécessite pas un permis particulier (comme pharmacien, on peut prolonger ou modifier pour éviter une interruption de traitement, toujours aviser le prescripteur)
  • Durée de traitement : quelques mois à plusieurs années
  • Fin de traitement : décision conjointe entre patient et médecin, individualisé, diminution progressive de la dose, on vise le confort du patient et la prévention des rechutes, déprescription peut prendre 1 an et +, risque de rechute élevé même après 3 ans de diminution progressive (80%)
  • Pour favoriser la diminution progressive, on peut passer de Méthadone vers Suboxone (moins difficile à sevrer), puis vers timbres Butrans (Buprénorphine en timbres)
  • Pharmacien : celui qui est le + en lien avec le patient, suivi important (intoxication ou sevrage objectivé, état général, engagement dans le traitement, interactions, nouvelles prescriptions d’opioïdes (ex : chirurgie), doses omises, comportement inhabituel, détresse psychologique)
67
Q

Décrit la réduction des méfaits en TUO?

A
  • Tenir compte de l’objectif de la personne (n’est pas toujours l’abstinence) : sauver son couple, ravoir la garde de ses enfants, retour au travail, ne plus avoir recours à la criminalité ou au travail du sexe, prévenir un problème de santé, rester en vie
  • Améliore le pronostic et réduit les coûts, implique de tolérer des comportements controversés, promouvoit la sécurité, prévient la mort, exige que le patient soit impliqué dans les décisions
  • Avancer avec la personne, au même rythme qu’elle
  • Avoir de bonnes attitudes : tolérance, humilité, transparence, bienveillance, intégrité, patience
  • TAO : permet une réduction des méfaits (comme le fait les sites de consommation supervisés, Naloxone, distribution de matériel d’injection, PrEP)
  • Pharmacien : sans jugement, distribuer la Naloxone et le matériel d’injection stérile

1) Naloxone :
- Antagoniste des récepteurs opioïdes
- Antidote en cas de surdose, renverse les effets dépresseurs des opioïdes (dont la dépression respiratoire), mais n’agit sur une surdose d’autres substances
- Pour toutes les personnes à risque de surdose d’opioïdes (illicites ou d’ordonnance)
- Nécessite une tierce personne pour l’administration
- 14 ans et +
- Voie injectable ou intranasale, répéter la dose q2-5min prn, durée d’action brève (30-90min), important d’envoyer le patient à l’urgence même si administration de Naloxone (car risque de surdose peut revenir après la durée d’action)

68
Q

Décrit la prévention des surdoses?

A

1) Complications de l’UDIV :
- Cellulite, abcès SC, hématome, fasciite nécrosante, SARM, tétanos, botulisme
- Pneumonie
- Hépatite B et C
- Arthrite septique
- Ostéomyélite
- VIH, septicémie
- Endocardite
- Overdose, infection du SNC, décès prématuré

2) Prévention des surdoses :
- Consommer une drogue à la fois, en quantité moindre de chacune si on mélange, petite quantité après une période d’abstinence
- Réduire la quantité si malade ou moins en forme
- Considérer un autre mode d’administration (ex : intra-nasal au lieu d’IV)
- Tester la drogue avant de prendre la quantité complète
- Ne pas consommer seul, avoir un plan avec les autres si surdose, informer les amis de ce qu’on va consommer, avoir une trousse de Naloxone rapidement accessible

  • Existe des TAO injectables : héroïne médicale (diacétylmorphine), hydromorphone
  • Safer Supply : pharmacothérapie de remplacement, on remplace les opioïdes illicites par des opioïdes pharmaceutiques (on favorise les originaux), réduit les surdoses et la mortalité, généralement avec Dilaudid (service 1 jour à la fois, avec une trousse de Naloxone, kit d’injection prn)
69
Q

Qu’est-ce que de l’héroïne mauve?

A

Contaminée au Fentanyl