Rhumatologie Flashcards
Quelles articulations de la main sont touchées dans la PAR?
Poignet, IPP et MCP, pas les IPD
Gonflement circonscrit à l’articulation, texture caoutchoutée.
Quel est le diagnostic différentiel d’une polyarthrite?
- PAR
- Arthrite psoriasique
- Connectivites (LED, dermatomyosite)
- Spondylarthrites (MII, arthrite réactive)
- Arthrose en phase inflammatoire
- Arthrite virale (parvoB19, hépatite B)
- CPPD (pyrophosphate de calcium)
- Polymyalgia rhumatica (PMR)
- Goutte chronique polyarticulaire
Quelles sont les articulations de la main affectées par l’arthrose?
IPP, IPD et base du pouce.
Pas le poignet, ni les MCP.
Quels sont les critères de classification de la PAR?
(pas besoin de les apprendre selon le prof, mais ça aide quand même à savoir quoi faire comme investigations)
Besoin de score de 6/10 et plus:
1 - 2 à 10 grosses articulations
2 - 1 à 3 petites articulations
3 - 4 à 10 petites articulations
5 - plus de 10 petites articulations impliquées
2 - facteur rhumatoïde ou anti CCP faiblement positif
3 - facteur rhumatoïde ou anti-CCP fortement positif
1 - CRP ou VS anormale
1 - symptômes depuis 6 semaines ou plus
Seulement applicable si gonflement objectivé et pas d’autres causes plus probables.
Quel est l’âge moyen d’apparition de la PAR? Qui est principalement touché et quel est l’impact sur la qualité et l’espérance de vie?
Âge moyen: 47 ans
Touche 1% de la population, 2 femmes : 1 homme
40% abandonnent leur travail à 5 ans
Espérance de vie réduite de 3 à 8 ans (inflammation systémique, accélération de la maladie athérosclérotique)
Pourquoi est-il important de traiter rapidement la PAR?
Initialement, l’incapacité est proportionnelle au degré d’inflammation. Sans traitement, les incapacités liés à la maladie augmentent de façon beaucoup plus rapide que le degré d’inflammation. De plus, bien que les radiographie soient normales après seulement 6 mois de la maladie, il y a déjà des érosions des os et du cartilage visibles par IRM ou écho articulaire.
On vise à débuter des agents rémitifs tôt dans le but de ne pas avoir de synovites résiduelles.
Quel est la physiopathologie de la PAR?
- Citrulination des protéines (secondaire à l’inflammation, tabagisme, facteurs génétiques)
- Développement d’anti-CCP et de facteurs rhumatoïdes
- Attaque des articulations par les anticorps et début de la synovite
- Dégradation du cartilage et érosion de l’os
Nomme des conséquences extra-articulaires de la PAR.
- Maladie vasculaire
- Ostéoporose et fractures
- Syndrome métabolique
- Dysfonction cognitive et dépression
- Diminution de la capacité fonctionnelle et incapacités
Comment savoir si le traitement de la PAR est efficace?
Pas de synovite résiduelle à l’examen physique, résolution des symptômes du patient, normalisation de la CRP.
Vrai ou faux?
Les AINS sont la base du traitement en PAR.
Faux.
La base du traitement se trouve plutôt dans les DMARDS (agents rémitifs) qui constituent le traitement de fond.
Les AINS diminuent la douleur et la raideur articulaire, mais n’ont aucun effet bénéfique sur les dommages articulaires et sur la progression de la maladie (PAS un agent rémitif).
Quels sont les risques de prendre des AINS?
- Saignement GI
- Utiliser inhibiteur spécifique COX-2 si facteurs de risque de maladie ulcéreuse comme un âge de plus de 70 ans, une histoire d’ulcères gastriques ou d’hémorragie digestive (moins de 10 ans), une anticoagulation, le diabète ou une MCAS ou l’utilisation d’aspirine ou de prednisone (diminue la guérison).
- Insuffisance rénale (surtout chez IRC)
- Insuffisance cardiaque
- HTA
Comment agissent les glucocorticoïdes en PAR?
Inhibe les multiples voies d’activation de plusieurs types cellulaires (macrophages et ostéoclastes) et réduit la migration tissulaire des leucocytes par inhibition de l’adhésion à l’endothélium.
Effet rapide, ralentit la détérioration radiologique (agent rémitif!)
Mais grande toxicité à long terme donc éviter plus de 6 mois. On l’utilise en attendant de pouvoir débuter un DMARD (qui ont une efficacité plus lente qui prend 2 à 6 mois à s’installer)
Comment prescrire les glucocorticoïdes en PAR?
Prednisone 5 à 10 mg die ou DepoMedrol 120 mg IM q mois
À accompagner de calcium 500 mg et vitamine D 800 UI, souvent de biphosphonates également en prévention d’ortéoporose si on pense faire plus de 3 mois de corticostéroïdes.
En infiltration lorsqu’une articulation est particulièrement inflammée
Avertir le patient des effets minéralcorticoïdes: éviter le sel, attention à l’augmentation de l’appétit et à la prise de poids.
Quels sont les agents rémitifs traditionnels les plus utilisés dans le traitement de la PAR?
Le plus efficace et premier choix: Méthotrexate
Le moins toxique : Hydroxychloroquine (plaquenil)
Quel est le mécanisme d’action du méthotrexate dans le traitement de la PAR?
Bloque le métabolisme des folates et inhibe donc la synthèse des purines, ce qui réduit la prolifération des cellules inflammatoires.
Comment prescrit-on le méthotrexate pour le traitement de la PAR?
7.5 à 25 mg une fois par semaine
Titré plus rapidement ad 25 mg PO/sem en 8 semaines
Au-dessus de 15 mg/sem, on peut préférer la voie SC car l’absorption PO est réduite au-dessus de cette dose (on atteint un plateau dans le taux d’absorption).
Prescrire avec le médicament de l’acide folique 1 à 5 mg die pour diminuer les effets secondaires du blocage du métabolisme des folates par le méthotrexate.
Quels sont les effets secondaires associés au méthotrexate? Quelle est la clairance du médicament?
Clairance rénale (à éviter si DFGe sous 40) *
Effets secondaires:
- Stomatite, nausées
- Hématotoxicité (VGM élevé, anémie, neutropénie)
- Hépatotoxicité (limiter l’alcool) *
- Pneumonite (grave mais rare, toux sèche, dyspnée) *
- Interaction avec TMP-SMX car bloque aussi les folates (pas grave sus 2-3 jours d’ATB, mais peut devenir problématique après une semaine)
Donc, monitoring q 2-3 mois (FSC, ALT, albumine
Dans quels cas est-il nécessaire d’arrêter le méthotrexate?
- Post-op chez patient avec maladie rénale importante (sinon, pas besoin de l’arrêter en pré-op, post-op ou per-op)
- Infection bactérienne nécessitant ATB IV
- Grossesse (tératogène ++)
** Flare up de la PAR possible après 4 semaines d’arrêt
Que faire si la réponse au méthotrexate n’est que partielle dans le traitement de la PAR?
Traitement combiné avec un 2e ou même un 3e agent rémitif.
La toxicité n’est pas augmentée en traitement combiné, mais l’efficacité est améliorée.
S’il y a une forte activité inflammatoire en début de traitement, on peut faire le pont avec de la prednisone en attendant que les rémitifs n’agissent.
Si ne fonctionne toujours pas (1/3 des cas), traitement avec agent rémitif biologique (anti-TNFa, anti-IL6, anti-CD20, CTLA4-Ig, Inhibiteurs des tyrosines kinases). Efficacité la plus rapide et la plus élevée de tous les agents existants, mais très cher.
Quel est l’impact du TNF-alpha dans la physiopathologie de la PAR?
Le TNF-a est sécrété par les macrophages et est un médiateur majeur de l’activation des synoviocytes, des chondrocytes et des ostéoclastes. En trop grande quantité, cause une hyperactivité de ces cellules et une réaction inflammatoire.
Nomme les deux anticorps monoclonaux anti-TNFa les plus utilisés.
Infliximab (Ac chimérique, partie humaine et partie animale) : administré IV car serait potentiellement plus immunogène en SC.
Adalimumab (Ac humanisé) : administré SC
Comment agit l’etanercept dans le traitement de la PAR?
C’est un récepteur soluble du TNF-alpha qui intercepte la cytokine avant que celle-ci n’atteigne la cellule.
Quelles sont les indications des anti-TNFa?
- Spondylite ankylosante
- PAR
- Arthrite psoriasique
- Arthrite rhumatoïde juvénile
- Psoriasis
- Maladie de crohn, colite ulcéreuse
- Uvéite intermédiaire
- Hidradénite suppurée
Quels sont les effets secondaires des anti-TNFa?
Augmentation légère du risque d’infection surtout dans les 6 premiers mois (bactériennes peau, tissus mous, poumons, zona, réactivation de la tuberculose extrapulmonaire, infections opportunistes comme histoplasma, listeria ou pneumocystis)
Guérison plus difficile des infections (donc à cesser s’il y a une infection (sauf IVRS) nécessitant une antibiothérapie PO ou autre; reprendre dès le traitement terminé)
Quelles sont les précautions à prendre chez quelqu’un qui prend un anti-TNFa?
- Dépistage de la tuberculose
PPD ou quantiferon et RXP chez tous les patients AVANT de débuter le traitement.
PPD positif dès 5 mm
Si positif, isoniazide 9 mois.
Dans 50% des cas, la TB sera extrapulmonaire. Plus de réactivation avec Ac monoclonaux, qu’avec etanercept.
- Risque immunogénécité envers le TNF-a
60% des patients développeront des Ac anti-infliximab ou anti-adalimumab, ce qui réduit les taux sériques du médicament et le rend moins efficace. Il peut également y avoir des réactions transfusionnelles. Plus fréquent si interruption de traitement. Pour réduire ce problème, on peut coadministrer un autre immunosuppresseur comme méthotrexate 10 mg/sem. - Vaccination
Vaccin anti-grippal, prevnar 20, shingrix peu importe l’âge
Pas de vaccins vivants (MMR, fièvre jaune, polio PO)
Idem pour méthotrexate - Chirurgie
Cesser le traitement biologique 2 semaines avant et 2 semaines après la chirurgie. Reprendre dès que la plaie est fermée et propre.
Quelle est la physiopathologie de la goutte?
- Hyperuricémie
Secondaire à
- Diète riche en purines (bière, viandes froides)
- Synthèse endogène de purines
- Diminution de l’excrétion rénale (principale) et/ou gastro-intestinale de l’urate
- Turnover cellulaire des purines (augmenté dans leucémie, lymphome, lyse tumorale, hémolyse, psoriasis) - Dépôt et cristallisation de l’acide urique dans les capsules/synoviales articulaires
Seuil de solubilité sérique est d’environ 408 umol, mais il devient plus bas s’il fait plus froid (donc plus de risque aux extrémités comme la 1ère MTP) - À l’occasion de fluctuation de l’état d’hydratation et de l’uricémie, il y a mobilisation des cristaux (conditions médicales aigues, chirurgies, prise d’alcool, etc.)
- Activation des macrophages (inflammasome), libération de cytokines comme IL-1, recrutement des neutrophiles et crise de goutte inflammatoire.
Quel est le risque de récidive après une crise de goutte?
60% à 1 an
75% à 2 ans
85% à 3 ans
10% présenteront une goutte tophacée après plus de 10 ans
Vrai ou faux?
Il faut plusieurs crises de gouttes avant de développer des tophi.
Faux.
Il y a parfois des tophi intra-osseux dès la première crise de goutte. C’est pourquoi on fait une radio dès la première crise.
Comment faire le diagnostic d’une crise goutte?
Cristaux d’acide urique dans le liquide synovial à la ponction.
Toutefois, un tableau de podagre (dlr 1ère MTP) classique et récidivant est souvent suffisant pour un diagnostic présomptif.
Le dosage d’acide urique n’aide pas le diagnostic, car il peu être normal dans 30% des cas. Par contre, l’acide urique très bas (sous 250) est rarissime en crise.
Comment se manifeste une crise de goutte?
Rougeur, chaleur, oedème et douleur: maximum à 48h, dure 10-14 jours sans traitement.
Gériatrie: parfois d’emblée polyarticulaire, d’emblée tophacée ou dans les nodules d’Héberden
Très très rare chez une femme pré-ménopausée (les estrogènes ont un effet important sur l’uricosurie)
Penser à un autre diagnostic si durée depuis plusieurs semaines en contexte de psoriasis ou si symptômes classiques d’arthrite septique.
Quel est le traitement de la goutte en aigu?
- Glace!
- AINS si pas de contre-indication
- Naproxen 500 TID
- Celecoxib 200 BID
- Indométhacine 50 TID
+/- IPP - Si contre-indications à AINS:
- Prednisone 30-50 mg PO en doses décroissantes sur 10 jours
- Infiltrations intra-articulaires
- DépoMédrol 10 mg ou Kenalog 80 mg IM - Si contre-indications, colchicine dans les premières 12 heures après le début des symptômes (sinon moins efficace)
- 0.6 mg 2 co STAT et 1 co 1 heure après
- Si doses plus élevée, peu mener à des diarrhées. - Poursuivre hypo-uricémiant, si patient a déjà un traitement de fond
Nomme une condition qui est présente chez 25% de la population sans goutte, mais chez 63% des patients avec de la goutte.
Syndrome métabolique
Donc important de dépister HTA, diabète, dyslipidémie, obésité abdominale et insuffisance rénale chez les patients souffrant de la goutte.