PP - 10 - Approches thématiques - Les politiques publiques dans l'espace Flashcards
Les politiques distributives sont des politiques clientélistes qui produisent des relations de dépendance, entre policy-makers et, d’un côté, administration, et, de l’autre, usagers.
Lowi, « American Business, Public Policy, Case Studies, and Political Theory », 1964
Des gouvernements ont, par période, décidé de s’attaquer à ces déficits de réforme et d’adopter un style tendant davantage vers l’imposition des solutions : Margaret Thatcher en est un exemple classique. L’ironie veut qu’elle ait été élue sur la base d’une promesse de « moins de gouvernement » pour finalement se révéler l’une des chefs de gouvernement britanniques les plus interventionnistes de la période d’après-guerre, imposant de dures réformes à des groupes d’intérêt jusque-là puissants.
Richardson, « Doing Less By Doing More : British Government, 1979-1993 », 1994
Le mot « territoire » est historiquement attaché à des enjeux de pouvoir et de domination (jus terrendi : « celui qui détient le droit de terrifier » le criminel).
L’idéologie rationaliste du XIXe siècle en définit les contours dans une acception militaire, unifiée et quadrillée de la nation sur le plan administratif. Dans sa thèse consacrée à L’Invention du territoire, Paul Alliès souligne les fondations de cette singularité à la Révolution française (Alliès, 1980) à partir d’une représentation faussement naturelle des frontières politiques de la France, alors qu’elle se dessine surtout sur une construction juridique singulièrement attachée aux rouages administratifs de l’État-nation en formation.
→ (la commune et le département, espaces intérieurs du territoire national)
Le territoire est pensé en France comme une matrice fondamentale de la juridicité sur le rapport initial de consubstantialité entre les administrations et l’autorité politique.
(Jacques Caillosse, La Constitution imaginaire de l’administration, 2008).
La doctrine juridique produit une véritable théâtralisation républicaine du territoire national, un grand récit où sont mis en scène des rôles sociaux et où s’impose une esthétique de la raison composée de formes (les communes, les circonscriptions…) et de ressources (les administrations, les compétences, les préfets…).
Pierre Grémion, Le Pouvoir périphérique, 1976
L’auteur décrit la façon dont les notables – élus et fonctionnaires locaux – sont garants d’un discours sur l’intérêt général toujours inscrit dans le cadre de l’État et de ses ramifications déconcentrées.
Gourgues, Les Politiques de démocratie participative, 2013
Le qualificatif territorial peut être employé pour donner, comme par magie, des vertus aux termes « gouvernance », « légitimité », « équité », « continuité », « leadership », « excellence » et même « transition », dans les discours experts, lorsque s’entremêlent des intentions de déconcentration, de décentralisation, de management organisationnel et de renouveau identitaire.
L’engouement pour la démocratie participative amplifie le mouvement, consacrant la territorialité de la parole citoyenne en chiffres, en dispositifs et en recettes de politiques publiques.
Les facteurs du changement dans les politiques locales.
- les réformes de décentralisation ;
- l’intégration européenne ;
- la globalisation économique.
Les facteurs du changement dans les politiques locales :
Les réformes de décentralisation.
Elles allouent une série de ressources juridiques, budgétaires et politiques.
Les facteurs du changement dans les politiques locales :
L’intégration européenne
Pasquier et Weisbein, « L’Europe au microscope du local. Manifeste pour une sociologie politique de l’intégration communautaire », 2004.
Pour la période 2014-2020, environ 30 % du budget européen alimente la politique des fonds structurels qui cherche à réduire les inégalités de développement entre les régions de l’Union européenne (UE). À travers ce dispositif, l’UE diffuse dans la politique locale une quantité significative de normes, de principes, de styles, de représentations ou de croyances qui, en s’y adaptant, les recomposent plus ou moinsprofondément.
Les facteurs du changement dans les politiques locales :
La globalisation économique.
Le paradoxe : d’un côté, la globalisation économique signifie plus de mobilité des capitaux et la possibilité pour les entrepreneurs locaux (publics ou privés) de surmonter les contraintes spatiales séculaires ; de l’autre, elle signifie une sensibilité accrue aux territoires et la nécessité de développer des politiques locales réactives à ce nouvel environnement concurrentiel.
L’inscription territoriale de l’action publique ne remet pas fondamentalement en cause des secteurs préexistants à la scène nationale (1°). Certains auteurs voient plutôt même les indices du retour de l’État néo-managérial s’appuyant sur de nouveaux instruments de gouvernement à distance (2°).
1° Evrard et Pasquier, « Territorialiser la politique de l’éolien maritime en France. Entre injonctions étatiques et logiques d’appropriation », 2018 ;
2° Epstein, « Gouverner à distance. Quand l’État se retire des territoires », 2005.
Les politiques locales sont soumises à des processus de convergence dures et douces,
Cole, Pasquier et De Visscher, « Les régions européennes face à la crise. Une grille de lecture comparative », 2016.
La révision de la carte régionale en 2014-2015 peut être interprétée comme une réponse à des exigences de réformes de structure exprimée par la Commission européenne suite au non-respect du pacte de stabilité budgétaire par le gouvernement français.
On peut partager l’Italie industrielle en trois parties :
- le triangle industriel du nord-ouest délimité par les villes de Turin, Milan et Gènes est celui des grandes entreprises, des champions régionaux dont Fiat constitue le fer de lance ;
- Le sud du pays baptisé Mezzogiorno souffre de graves difficultés structurelles et bénéficie d’une aide appuyée de l’État central ;
- Le territoire s’étendant de la Toscane à l’Ouest aux confins de l’Autriche et de la Slovénie au nord-est est le berceau de la « troisième Italie ».
Plusieurs mécanismes de convergence peuvent être identifiés :
Holzinger et Knill, « Causes and Conditions of Cross-National Policy Convergence », 2005.
- l’imposition ;
- le pouvoir normatif d’institutions internationales ;
- l’interdépendance des économies ;
- l’independent problem solving.
Plusieurs mécanismes de convergence peuvent être identifiés :
L’imposition
Elle repose sur une asymétrie de pouvoir, découlant d’une situation coloniale, d’une occupation militaire ou de programmes d’ajustements structurels.