PP - 00c - Cartes inversées Flashcards
Des « crises » peuvent être l’occasion pour certains acteurs de redéfinir des problèmes publics, via l’association de secteurs auparavant étanches, à l’instar de la santé et de l’agriculture suite à la crise la « vache folle ».
Alam, « La vache folle et les vétérinaires. Récit d’une victoire inattendue et paradoxale sur le terrain de la sécurité sanitaire des aliments », 2009
Des politiques transversales comme celle du « développement durable » deviennent à leur tour des secteurs d’action publique en tant que tels, cette nouvelle organisation du travail bureaucratique conduisant à de nouvelles spécialisations sectorielles.
Lascoumes et al., Le développement durable. Une nouvelle affaire d’État, 2014
L’absorption d’un enjeu tel que le handicap au sein d’une direction transversale comme les ressources humaines tend à le banaliser, en l’intégrant dans une logique générale de « montée en compétences » des travailleurs.
→ On peut observer une dilution de l’objectif des politiques qui s’appuient sur la logique du mainstreaming.
Flamant, « L’emploi des personnes handicapées. Du principe de non-discrimination à la gestion des compétences dans les collectivités territoriales », 2016
Si l’on admet que la légitimité du politique dépend de sa capacité à agir, on peut s’inquiéter :
1° de l’influence grandissante des changements technologiques et d’un pouvoir technique offrant l’illusion d’une évidence justifiant une neutralisation positive des enjeux proprement politiques ;
2° et de l’imposition d’une « normativité gestionnaire ».
Jacques Commaille, À quoi nous sert le droit ?, 2015
La difficulté présentée par le concept d’« acteur » des politiques publiques :
Il s’agit à la fois d’une « évidence empirique et défi théorique ».
Evrard, Gourgues, Ribémont, Dictionnaire des politiques publiques, « acteurs », 2019
Il induit l’idée d’un engagement délibéré, conscient et plus ou moins rationnel.
L’implication du terme « acteur », par rapport à celui d’« agent ».
Ce terme renvoie davantage au poids des structures et des institutions dans les comportements individuels et collectifs.
L’implication du terme « agent », par rapport à celui d’« acteur ».
Un avantage stratégique de la haute fonction publique est la position d’interface des hauts fonctionnaires avec les politiques, qui leur permet d’exercer une influence sur ces derniers et de se dégager d’importantes marges d’autonomie.
Genyes, Derrière l’État. L’émergence d’élites programmatiques, 2007
Il désigne les individus ou groupes à qui les politiques sont destinées.
La définition en politiques publiques du terme « ressortissants ».
Le thème de la participation a donné lieu à une réflexion massive sur l’invention d’espaces d’expression des intérêts sociaux, de concertation, d’évaluation et de délibération au plus près des populations et des territoires.
Aujourd’hui, l’engouement pour l’idée d’une plus grande participation des citoyens aux affaires publiques contribuerait à la dynamique décrite.
Par cette description, l’auteur veut signifier que les dispositions de participation « sont entrés dans une forme d’esthétique d’eux-mêmes : ils semblent souvent exister pour exister, leur simple présence relevant d’argumentaires généraux et désincarnés ».
Gourgues, « Participation : trajectoire d’une dépolitisation », 2018
Conception de la formation des institutions très présente dans la théorie du choix public :
Les institutions naissent et évoluent à travers les échanges entre agents et usagers.
James M. Buchanan, Liberty, Market and State: Political Economy in the 1980’s, 1986
Pièce maîtresse du New Public Management, le ressortissant individuel est considéré comme l’arbitre par excellence des choix et des résultats, en même temps qu’il conditionne, sans nécessairement y participer, la gestion contractuelle qui s’impose largement au sein des structures publiques.
Dans cette perspective, on parle de « rapport social de service ». On est alors très loin des préoccupations qui, depuis trente ans en Europe, justifient les réformes des administrations et de la fonction publique en particulier.
Rouban, Quel avenir pour la fonction publique ?, 2017
La promotion des présupposés et représentations spécifiques de ce que « sont » ou « doivent être » le féminin et le masculin au sein des politiques sociales.
Exemple matriciel de la relation entre genre et politiques publiques
Il a été façonné autour du modèle de « l**‘homme gagne-pain » (male breadwinner), pourvoyeur de revenus :
- la femme mariée s’occupe des enfants et des personnes dépendantes au sein du foyer ;
- tous dépendent du père de famille, aussi bien pour la protection économique que sociale.
Ensuite, de nombreux éléments comme le système d’imposition, la structure des prestations ou les caractéristiques de l’éligibilité aux droits sociaux jouent un rôle dans la division sexuelle du travail et la reproduction du modèle.
→ L’État-providence analysé en terme de genre.
Jacquot et Mazur, Dictionnaire des politiques publiques, « Genre et politiques publiques », 2019
En France, l’étude des mobilisations autour de la parité en politique a mis en évidence la porosité de la frontière entre État et société, ainsi que les jeux d’influence réciproques entre mouvements sociaux et processus d’élaboration des réformes.
Une séquence s’ouvre avec l’annonce faite en juin 1997 par le nouveau Premier ministre Lionel Jospin de sa volonté de réviser la Constitution pour y inscrire l’objectif de parité, et se clôt avec la promulgation le 6 juin 2000 de la loi électorale sur la parité, un an après la révision constitutionnelle relative à l’égalité entre les femmes et les hommes, promulguée le 8 juillet 1999.
→ Loin de provoquer un déclin des mobilisations paritaires, la loi se traduit par un renforcement de celles-ci.
Bereni, « Quand la mise à l’agenda ravive les mobilisations féministes », 2009
Elle fait référence à l’application de la démarche scientifique et à la prise en compte des connaissances qui en résultent dans les processus décisionnels.
La notion d’expertise au sens courant.
L’expertise peut être considérée comme une réponse aux besoins des pouvoirs publics, ou alors être utilisée à des fins d’augmentation de pouvoir :
Les normes de l’expertise sont produites, échangées et mises en œuvre par des acteurs qui tirent leur légitimité et leur pouvoir de leurs connaissances avancées des domaines d’activités investi par l’État.
Guy Benveniste, The Politics of Expertise, 1972
Dans les théories de la décision
→ Celle de la rationalité limitée.
Herbert Simon, Models of Man: Social and Rational, 1957
Dans les théories de la décision
→ Celle de la décision incrémentale.
Charles Lindblom, « The Science of “Muddling through” », 1959
Elles ont montré les limites de la raison humaine et des jugements qu’elle produit : les processus décisionnels sont caractérisés par l’incertitude en raison des capacités cognitives limitées des groupes et des individus.
Face à des enjeux complexes, les responsables de la décision font appel à des logiques de raisonnement qui sont ancrées dans leurs propres expériences sociales.
Les théories de la décision :
- celle de la rationalité limitée et celle de la décision incrémentale ;
- qui ont ainsi formulé de premières critiques au sujet de l’expertise.