PP - 00a - Cartes inversées Flashcards
Définition simple de la politique publique :
Pour certains auteurs, désigne tout ce que les acteurs gouvernementaux décident de faire ou de ne pas faire, font effectivement ou ne font pas.
Mény et Thœnig, Politiques publiques, 1989
La définition des politiques publiques en science politique :
Interventions d’une autorité investie de puissance publique et de légitimité gouvernementale sur un domaine spécifique de la société ou du territoire.
Grawitz et Leca, Traité de science politique, 1985
Un paradoxe des politiques publiques :
Les politiques publiques consolident ou au contraire modifient les enjeux, les ressources et les contraintes des acteurs et de l’action politiques.
Policy shapes politics
Parmi les trois conceptions analytiques de l’État, on retrouve l’État comme puissance.
Ragione di stato de Machiavel (Le Prince, 1532), Machtstaat de Carl Schmitt
Parmi les trois conceptions analytiques de l’État, on retrouve l’État comme droit
Rechtstaat de Hans Kelsen (Théorie pure du droit, 1934)
Parmi les trois conceptions analytiques de l’État, on retrouve l’État comme légitimité, justifié par ce qu’il doit être :
Le caractère fondamental de l’État politique est l’unité substantielle comme idéalité de ses moments.
En elle, les différents pouvoirs et les différentes fonctions sont à la fois dissous et maintenus et ils ne sont maintenus que si leur légitimité est, non pas indépendante, mais déterminée uniquement par l’idée du tout.
Hegel, Principes de la philosophie du droit, 1820
La définition concrète de l’État :
Il s’agit d’un ensemble « multi-varié de bureaucratie, localités, groupes, agents, personnel, engagé dans de multiples interactions stratégiques et communications symboliques avec d’autres « joueurs », internes ou externes aux frontières d’un système politique, et soumis à des contraintes de structure et de contexte. »
Paradoxe : il continue pourtant à exister comme une « chose sociale ».
Jean Leca, Dictionnaire des politiques publiques, « État », 2019
Rapport de l’État à la violence
→ Il est « Un groupement revendiquant le plus souvent avec succès le monopole de la violence physique légitime ».
Weber, Le Savant et le Politique (deux conférences), 1919
La définition de l’État de Weber complétée
→ L’État est « Un ensemble interconnecté d’institutions qui monopolise la force à l’intérieur de son territoire, s’appuie sur les capacités administratives pour remplir effectivement ses fonctions économiques et politiques fondamentales et maintient sa légitimité en provoquant le consentement de ses citoyens ».
Jacobs et King, The Unsustainable American State, 2009
Notion de structure d’opportunité :
L’État n’est pas seulement un site d’action des groupes existants par les moyens d’action qu’il leur fournit.
Il contribue aussi à leur formation en leur offrant des structures d’opportunités, par les occasions qu’il procure de création, de définition et de légitimation de nouveaux groupes.
McAdam, Tarrow et Tilly, Dynamics of contention, 2001
1° Institution différenciée et spécialisée chargée, au nom de l’État, de faire appliquer des règles pour orienter les conduites au sein d’une communauté :
- elle donne corps à la violence physique légitime* ;
- elle est productrice de normes ;
2° Référence ;
(Cf. 3°)
1° Définition de l’administration dans une perspective wébérienne ;
2° Philippe Bezès, « Administration », Dictionnaire des politiques publiques, 2019 ;
3° Weber, 1919.
Définition des capacités administratives :
Les pouvoirs de faire appliquer des règles et des normes de régulation des conduites, variables d’un État, d’une organisation et d’un secteur à l’autre.
Lindvall et Teorell, State Capacity as Power, 2016
1° Les capacités administratives (2°) de l’État sont déterminantes sur les effets d’une politique :
C’est ce qui explique l’échec initial de la politique du premier New Deal (1933), les capacités administratives civiles de l’État américain étant faibles et mal coordonnées, notamment en raison du désengagement de l’État central après la Première guerre mondiale.
1° Skocpol et Finegold, State Capacity and Economic Intervention in the Early New Deal, 1982
2° Lindvall et Teorell, State Capacity as Power 2016
1° Attitude d’une administration, qui cherche :
- à s’approprier un programme de politique publique pour accroître ses pouvoirs ;
- ou à le tenir à distance pour se protéger de ses effets ;
2° Référence.
1° La bureaucratic politics ;
2° Allison et Halperin, Bureaucratic Politics: A Paradigm and Some Policy Implications, 1972
Conséquence du pouvoir de mise en oeuvre des politiques publiques par l’administration :
→ Les administrations de terrain se considèrent parfois moins comme des agents de l’État que comme des agents des citoyens.
Maynard-Moody et Musheno, Cops, Teachers, Counselors, 2003
Conséquence du pouvoir de mise en forme des politiques publiques par l’administration :
1° Les fonctionnaires de terrain peuvent participer à l’élaboration des textes réglementaires adaptant aux circonstances les textes plus généraux structurant les politiques publiques ;
2° Les hauts fonctionnaires participent à la formulation même des politiques publiques.
Page et Jenkins, Policy Bureaucracy: Government with a Cast of Thousands, 2005
Conséquence du pouvoir d’intermédiation de l’administration :
I. Les administrations sont en position d’intermédiation entre les instances politiques élues et les usagers.
II. Même en position de subordination, elles se prévalent de principes spécifiques de légitimité (qualification, expertise, intérêt général, neutralité), ce qui explique la volonté récurrente des instances politiques de les réorganiser.
Bezès et Le Lidec, « Politiques de l’organisation », 2016
Les institutions cristallisent des solutions mutuellement profitables (equilibrium outcomes) à des problèmes récurrents d’action collective.
Jack Knight, Institutions and Social Conflicts, 1992
Une institution est stable lorsque :
1° Sa remise en cause pose un problème d’action collective pratiquement insurmontable ;
2° Ses membres n’ont pas besoin de se mobiliser pour en défendre les idées constitutives.
Jepperson, « Institutions, Institutional Effects, and Institutionalism », dans Powell et DiMaggio, The New Institutionalism in Organizational Analysis 1991
I. Les facteurs de déstabilisation d’une institution provoquent :
- Le plus souvent un changement incrémental ;
- Beaucoup plus rarement un changement radical : par exemple, le remplacement de l’ancienne institution par une nouvelle.
II. ⚠️ A. Un changement radical ne se produit que dans les moments critiques où un nombre suffisant de facteurs d’instabilité endogènes et exogènes entrent en conjonction.
B. Par conséquent, un tel événement constitue généralement autant une conséquence qu’une cause. (N.B. : La Révolution française)
Collier et Collier, Critical Junctures and Historical Legacies, 1991