PP - 05 - Les acteurs des politiques publiques - L'action publique Flashcards

1
Q

Le terme « action publique »

A

Il correspond à une vision inspirée par la primauté accordée à l’impulsion gouvernementale, à l’action de l’État et aux interventions des autorités publiques, jusqu’à justifier un « policy scientism » (Ribémont et al., Introduction à la sociologie de l’action publique, 2018) activé par des policy makers.

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2
Q

L’effet de la remise en cause de la souveraineté de l’État sur les politiques publiques

A

Il est question d’une « intégration de la France dans un système économique mondialisé [débouchant] sur une crise de la centralité de l’État qui affaiblit la capacité de l’élite politico-administrative à maîtriser le processus d’élaboration des politiques publiques ».

Les phénomènes qui la provoquent sont :

  • la décentralisation ;
  • l’appartenance à l’Union européenne ;
  • la globalisation, dont les politiques agricoles sont particulièrement illustratives de jeux complexes entre des contextualisations de différents niveaux multipliant les types d’acteurs.

(Muller, Les politiques publiques, 2018)

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3
Q

La légitimité du politique est dépendante d’une capacité à agir.

A

« Le pouvoir poltique trouve sa légitimité dans ce qu’ il fait ».

(Durand, « Légitimité, droit et action publique », 2009)

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4
Q

Les menaces grandissantes pour l’avenir de la capacité à agir du pouvoir politique

A

Si l’on admet que la légitimité du politique dépend de sa capacité à agir, on peut s’inquiéter :

1° de l’influence grandissante des changements technologiques et d’un pouvoir technique offrant l’illusion d’une évidence justifiant une neutralisation positive des enjeux proprement politiques ;

2° et de l’imposition d’une « normativité gestionnaire ».

(Commaille, À quoi nous sert le droit ?, 2015)

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5
Q

Signification de la « normativité gestionnaire »

A

Une rationalisation impérieuse en termes de coûts et d’efficience plutôt qu’en termes de finalités dans les modes de traitement des problèmes publics, où la notion d’instrument prend une valeur stratégique.

(Halpern, Lascoumes et Le Galès, L’instrumentation de l’action publique, 2014)

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6
Q

Conséquence de la « normativité gestionnaire »

A

L’économie en tant que discipline s’affirme comme le recours le plus adéquat de l’influence du pouvoir technicien, en raison notamment de l’importance grandissante accordée à l’évaluation.

(Duran, « Public Policy Analysis in France : From Public Action to Political Power », 2018)

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7
Q

Définition des problèmes publics

A

« l’ensemble des problèmes perçus comme appelant un débat public, voire l’intervention des autorités politiques légitimes ».

Jean-Gustave Padioleau, L’État au concret, 1982

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8
Q

La publicisation d’un phénomène social

A

On différencie la problématisation d’un phénomène social de son inscription à l’agenda politique :

C’est-à-dire du passage d’un problème de l’agenda systémique - l’ensemble des problèmes sociaux concernant les acteurs publics - à l’agenda institutionnel - leur premier traitement par ces mêmes acteurs publics.

(Cobb et Elder, Participation in American Politics : The Dynamics of Agenda-Building, 1972)

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9
Q

La publicisation d’un problème social

A

La publicisation peut parfois se heurter à son propre manque d’intelligibilité par le champ politique.

Si le problème n’est pas encodé dans le langage politique, il sera inadapté à l’inscription sur l’agenda et aux traitements par l’appareil politico-administratif.

Par exemple, l’émergence et l’inscription tardive du problème du sida sur l’agenda politique s’expliquent par l’incapacité à qualifier et à expliquer la maladie lors de son apparition.

(Favre, Sida et politique. Les premiers affrontements, 1982)

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10
Q

La matérialisation de l’action de l’État dans l’analyse classique des politiques publiques

A

I. L’analyse classique des politiques publiques part du postulat selon lequel l’action de l’État se matérialise dans l’étude de la décision publique.

II. Cette approche dite séquentielle linéaire et top-down tente d’isoler le « moment » de la décision en disséquant la prise de décision du processus décisionnel en deux étapes successives :

La formulation : l’opérationnalisation d’un problème inscrit sur l’agenda gouvernemental, en dressant l’état des savoirs et en développant plusieurs solutions pour l’action afin de disposer d’un éventail d’alternatives ;

La légitimation, au cours de laquelle une décision est arrêtée, par exemple sous la forme d’un acte juridique.

(Jones, An Introduction to the Study of Public Policy, 1970)

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11
Q

La discussion de la conception classique de la prise de décision publique

A

I. La linéarité de la décision publique dans l’analyse classique est discutée en sciences sociales.

II. Ainsi, il est impossible de déterminer à quel moment la décision de construire le RER dans la région parisienne au cours des années 1960 a été prise :

Le RER serait le produit de malentendus et de décisions anodines, peut-être même le fruit du hasard (Sfez, Critique de la décision, 1981)

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12
Q

La conception dynamique et bottom up de la décision publique

A

Elle permet de mettre en évidence a posteriori les logiques ayant abouti à la décision publique :

Celle-ci est le produit d’un arbitrage constant entre faisabilité politique et rationalité economique ou technique.

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13
Q

Situation dans laquelle les décideurs s’arroger la place de bénéficiaires de la décision

A

Dans une étude sur la réforme des études médicales et des structures hospitalières, il est apparu que les bénéficiaires de la décision en étaient devenus les décideurs.

(Jamous, Sociologie de la décision. La réforme des études médicales et des structures hospitalières, 1969)

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14
Q

Notion de rationalité limitée ;

Critique.

A

Herbert Simon a développé la notion de rationalité limitée, qui tient compte des contraintes pesant sur le décideur :

(Simon, Administration Behavior: A study of Decision Making Processes in Administrative Organization, 1945) ;

Dans la réalité, l’information est souvent inexistante ou peu fiable, les critères de choix sont tenus et ne font que rarement l’objet d’un consensus politique et social.

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15
Q

Distinction classique entre deux types de légitimité.

A

Le gouvernement par le peuple et le gouvernement pour le peuple :

  • dans la « légitimation par les inputs », les choix politiques sont légitimes s’ils reflètent la volonté du peuple s’appuyant sur le mandat donné par l’élection ;

Dans la « légitimation par les outputs » ils sont légitimes à condition de favoriser le bien-être collectif de la communauté.

(Lacasse et Thoenig, L’action publique, 1996)

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16
Q

La légitimation de l’action publique doit être analysée comme un sous-produit de la compétition politique.

A

L’étude de la morphologie des élites montre que des groupes peuvent détenir certaines positions dominantes, comme le complexe militaro-industriel aux États-Unis, sur les décisions politiques (Milles, L’Élite du pouvoir, 1956).

17
Q

La perte de légitimité du système politique et des politiques

A

La profusion d’interlocuteurs potentiellement pertinents et la revendication de la participation citoyenne peuvent conduire paradoxalement à la démobilisation politique et à ses conséquences, à savoir la perte de légitimité du système politique et des politiques.

(Matonti, La démobilisation politique, 2005)

18
Q

ilobbying

A

Les acteurs privés font du lobbying auprès du gouvernement pour obtenir des biens, dits rentes, par des mesures protectionnistes ou d’autres formes de contrôle économique.

(Stigler, « The Theory of Economic Regulation », 1971)

19
Q

Instrument d’action publique

A

Il constitue un dispositif à la fois technique et social qui organise des rapports sociaux spécifiques entre la puissance publique et ses destinataires en fonction des représentations et des significations dont il est porteur.

(Halpern, Lascoumes et Le Galès, Dictionnaire des politiques publiques, « instrument », 2019)

20
Q

L’optimisation contemporaine de la gestion publique

A

On assiste actuellement à une prolifération d’instruments de mesure, de quantification, de classement, accentuée par la prodiction et le traitement des big data qui nourrissent la multiplication des algorithmes pour optimiser la gestion publique.

(Courmont et Le Galès, « Villes, gouvernance et numérique », 2019).

21
Q

Un exemple d’effet négatif induit par le recours à un instrument dans une politique publique

A

Les recherches sur les jeux sociaux autour de la « carte scolaire » montrent comment des instruments parviennent à créer des clientèles au rôle déterminant dans l’action publique (Barrault, dans Halpern, Lascoumes et Le Galès, L’instrumentation de l’action publique, 2014)

22
Q

Un exemple d’effet positif induit par le recours à un instrument dans une politique publique

A

Les permis de polluer ont donné lieu à des processus d’innovation dans la gouvernance (Voss, « Innovation Processes in Governance », 2007).

23
Q

Critique du recours aux instruments par les auteurs néo-institutionnalistes

A

Lla prolifération d’instruments serait une manière d’évacuer des questions politiques.

Cette suspicion s’appuie sur la critique des livres de recettes de l’action publique élaborés sous le label moderniste du « nouveau management public » :

L’importation et l’utilisation de toute une série d’instruments de l’action publique sont surtout déterminés par la restructuration de l’État sous l’influence des idées néolibérales.

(Bezès, Réinventer l’État. Les réformes de l’administration française (1962-2008), 2009)

24
Q

Gaudin, 1999

A

Ce qui gêne le plus la visibilité politique des contrats d’action publique est ce pourquoi même ils sont le plus utilisés :

Mettre en forme des « financements croisés », avec le risque de dilution des responsabilités d’une action publique fondée sur des conventions ponctuelles.

(Gaudin, Gouverner par contrat. L’action publique en questions, 1999)

25
Q

Une politique publique produit toujours un effet.

A

I. Même si la politique semble ne déboucher sur aucun résultat concret, l’analyse de sa fonction symbolique, en termes d’effet d’annonce, de sentier institutionnel ou de représentation et de perception de la situation demeure importante.

II. Ainsi, dans le cas de la loi Lang sur le prix unique du livre :

  • même si les dispositions sur la réglementation des prix n’ont pas eu de réelles conséquences au niveau du budget de la Direction du livre et de la lecture ;
  • elles ont néanmoins induit une profonde évolution dans la perception du système et, notamment, de la place de l’État dans ce secteur.
26
Q

Un postulat important du NPM

A

Le nouveau management public est appréhendé comme un « Management générique » (generic management), c’est-à-dire en présupposant que management public et management privé sont fondamentalement similaires.

27
Q

Notion de « transversalité »

A

Elle s’applique à des dispositifs et des politiques réputés dépasser l’organisation historique de l’action publique par domaines d’intervention spécialisés.

28
Q

La justification du recours à des politiques plus « transversales »

A

Ce recours est justifié par ses promoteurs, par la nécessité de mieux articuler entre eux les différents domaines de l’action publique.

29
Q

Notion de « transsectorialité »

A

Elle désigne ce qui s’applique à différents dispositifs et domaines de politiques publiques.

Elle se donne à voir dans les politiques dites d’« approche intégrée » (« mainstreaming »).

30
Q

La justification du recours à des politiques plus « trans-sectorielles »

A

Ce recours est justifié par ses promoteurs, par la nécessité de porter plus largement un enjeu de politiques publiques, en l’incorporant dans l’ensemble des domaines qu’il concerne.

31
Q

Exemple de premières politiques publiques inter-sectorielles en France

A

La logique de l’intersectorialité, est très présente dans les dispositifs territorialisés mis en place à partir des années 1980 en France, qu’il s’agisse de la politique de la ville (de Maillard, Réformer l’action publique : La politique de la ville et les banlieues, 2004) ou des contrats de développement local qui fleurissent dans les années 1990.

32
Q

Un exemple de transsectorialité dans la politique de la ville

A

La politique de la ville implique par exemple une « spatialisation des problèmes sociaux », l’action sociale étant alors associée à l’action urbanistique, culturelle, sanitaire, etc., dans le cadre de nouveaux espaces d’action publique : les « quartiers ».

(Tissot, L’État et les quartiers. Genèse d’une catégorie de l’action publique, 2007)

33
Q

La promotion de l’inter-sectorialité au niveau de l’État

A

La notion d’inter-sectorialité a été promue au niveau national via, notamment, des « administrations de mission ».

Par exemple la Datar, Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale.

34
Q

L’origine de la transversalité

A

Elle apparaît comme le signe d’une « crise de l’approche sectorielle des problèmes économiques et sociaux » par l’action publique.

(Muller, « Les politiques publiques entre secteurs et territoires », 1990)

35
Q

Un élément moteur des dispositifs transversaux

A

Les institutions européennes apparaissent d’ailleurs fortement motrices dans l’encouragement à la mise en place de dispostifs transversaux et partenariaux.

(Köhler Koch et Rittberger, « Review article : The “Governance Turn” in EU Studies », 2006)

36
Q

La redéfinition des problèmes publics par les crises

A

Des « crises » peuvent être l’occasion pour certains acteurs de redéfinir des problèmes publics, via l’association de secteurs auparavant étanches, à l’instar de la santé et de l’agriculture suite à la crise la « vache folle .

(Alam, « La vache folle et les vétérinaires : récit d’une victoire inattendue et paradoxale sur le terrain de la sécurité sanitaire des aliments », 2010)

37
Q

Des politiques transversales deviennent des secteurs d’action publique.

A

Des politiques transversales comme celle du « développement durable » deviennent à leur tour des secteurs d’action publique en tant que tels, cette nouvelle organisation du travail bureaucratique conduisant à de nouvelles spécialisations sectorielles.

(Lascoumes et al., Le développement durable. Une nouvelle affaire d’État, 2014)

38
Q

On peut observer une dilution de l’objectif des politiques qui s’appuient sur la logique du mainstreaming.

A

L’absorption d’un enjeu tel que le handicap au sein d’une direction transversale comme les ressources humaines tend à le banaliser, en l’intégrant dans une logique générale de « montée en compétences » des travailleurs.

(Flamant, « L’emploi des personnes handicapées. Du principe de non-discrimination à la gestion des compétences dans les collectivités territoriales », 2016)