Cours 11 & 12 Flashcards
D’où vient le modèle à cinq facteurs ?
A présent que les chercheurs sont outillés d’une taxonomie des traits, ils peuvent se concentrer sur des groupes de traits renvoyant à des domaines communs de la personnalité plutôt que d’étudier séparément les milliers de traits grâce auxquels chaque être humain est unique.
L’organisation de la multitude de traits de personnalité en une taxonomie simple et cohérente a mobilisé de nombreux efforts au cours des 25 dernières années. Le principal fruit de ses efforts et le modèle à cinq facteurs.
Selon de nombreux chercheurs, il est possible d’organiser les différences individuelles en cinq grandes dimensions bipolaires.
Celles-ci sont connues au sein de la communauté professionnelle sous le nom des « cinq grands ».
Qu’est-ce que la théorie des cinq facteurs a de nouveaux à offrir?
En un mot : des preuves.
De très nombreuses données de recherche indiquent que cinq facteurs, soit, plus que les trois d’Eysenck et moins que les 16 de Cattell, sont nécessaires et généralement suffisants pour définir une taxonomie des différences individuelles.
Qu’est-ce que le modèle à 5 facteurs (Big Five) ?
La notion voulant que cinq traits de personnalité servent de fondement aux différences individuelles repose sur l’analyse factorielle de trois types de données :
- La terminologie des traits dans le langage courant
- Les données de recherche interculturelles validant l’universalité et des dimensions
- La comparaison d’inventaires de personnalité à d’autres questionnaires et évaluations
Que dit-on des traits dans le langage courant et dans les questionnaires ?
La plupart des théories de la personnalité décrivent leurs principales variables à l’aide d’un langage scientifique spécialisé : des termes comme surmoi, inconscient collectif, tendance à l’auto-actualisation etc. sont proposés pour décrire une caractéristique de la psychologie humaine.
Le modèle à cinq facteurs n’emprunte pas cette voie.
- Au lieu de créer un langage scientifique, les théoriciens du modèle à cinq facteurs misent sur le langage courant, c’est-à-dire les termes que les gens utilisent au quotidien pour décrire la personnalité et qui seront compris de tous.
Que font les chercheurs selon la méthode de la recherche fondamentale ?
Selon la méthode de la recherche fondamentale, les chercheurs invitent des personnes à s’auto-évaluer ou à évaluer des tiers selon une grande variété de traits de personnalité puisée dans le dictionnaire. Les évaluations sont ensuite soumises à l’analyse factorielle pour déterminer les traits qui vont ensembles.
Que montre les premiers travaux de Norman (1963) ?
Les premiers travaux de Norman, en 1963, s’appuyait sur les recherches d’Allport, Cattell et autres, et ont montré que cinq facteurs sont nécessaires pour décrire adéquatement la personnalité.
Des propositions à cinq facteurs similaires ont émergé à maintes reprises d’études menées à partir de diverses sources de données, d’échantillons et d’instruments d’évaluation (John, 1990).
Pourquoi ces 5 facteurs ?
Ces cinq facteurs ont montré une fidélité et une validité considérables, en plus de demeurer relativement stable à l’âge adulte (McCrae et Costa, 2008).
Que sont les 5 termes les plus couramment utilisés pour désigner les facteurs ?
Les termes les plus couramment utilisés pour les désigner sont :
1. Le Névrosisme
2. L’Extraversion
3. L’Ouverture
4. L’Agréabilité
5. La Conscience
(OCEAN)
Qu’est-ce que le névrosisme ?
Il oppose la stabilité émotionnelle à une large gamme de sentiments négatifs, dont l’anxiété, la tristesse, l’irritabilité de la tension nerveuse.
**Fait appel à la vie psychique émotionnelle
Qu’est-ce que l’ouverture ?
Elle évoque l’étendue, la profondeur et la complexité de la vie psychique et de l’expérience de vie d’une personne.
**Curiosité, prise de risque, pas être limité par l’inconnu.
Qu’est-ce que l’extraversion et l’agréabilité ?
Ils regroupent les traits interpersonnels, c’est-à-dire qui évoquent la façon dont les personnes interagissent.
**Extraversion : relation aux autres
**Agréabilité : capacité à se comporter en société, altruisme, donne la dynamique de la relation
Qu’est-ce que la conscience ?
Elle décrit les comportements associés à des tâches et dirigés vers l’atteinte de buts précis ainsi qu’à la maîtrise des pulsions commandées par la société.
**Motivation interne, attentes de buts, tous les aspects de la conscience d’atteindre des buts qu’on s’est donné, autorégulation, gestion des impulsions, rigueur.
Ex. : Être en classe tous les vendredi matins = on est consciencieux.
À quoi sert la conception des 5 grands ?
La conception des « cinq grands » servait à dégager les traits de personnalité que les gens considéraient comme les plus déterminants.
Qu’utilise Goldberg pour expliquer ce raisonnement ?
Goldberg a bien expliqué le raisonnement derrière cette approche au moyen de l’hypothèse lexicale fondamentale, selon laquelle les différences individuelles les plus importantes qui marquent les rapports humains finissent par être encodées au moyen de mots uniques dans différentes langues du monde.
Qu’est-ce que l’hypothèse lexicale fondamentale ?
L’hypothèse lexicale fondamentale implique que les êtres humains ont observé des différences individuelles particulièrement importantes dans leurs interactions et qu’ils ont formé des termes pour les désigner plus facilement.
L’hypothèse lexicale a néanmoins constitué un important stimulant pour la recherche et continue de guider une importante réflexion dans le domaine.
À quoi servent ces termes ?
Ces termes nous renseignent sur des différences individuelles importantes pour notre bien-être personnel et celui de notre groupe ou de notre clan.
Ils s’avèrent donc utiles sur le plan social parce qu’ils nous permettent d’appréhender les actions d’autrui et ainsi de garder la maîtrise de notre vie.
Ils permettent de comprendre le comportement probable d’une personne dans un large éventail de situation.
L’existence de termes universels serait compatible avec une perspective sur l’évolution des espèces.
Si les actions essentielles à la survie de l’être humain sont universelles, les différences individuelles les plus importantes et les termes qu’emploient les gens pour les désigner devraient l’être aussi (John, Naumann et Soto, 2008).
En revanche, les dimensions culturelles permettent de croire qu’il existe des différences individuelles dont l’importance est singulière à une culture donnée.
*Les deux scénarios pourraient coexister en faisant ressortir ce qui est fondamental à la nature humaine et ce qui est distinct sur le plan culturel.
Qu’est-ce que la controverse à l’hypothèse lexicale ?
Une controverse à l’hypothèse lexicale montre qu’il n’existe pas, en anglais ou en français, de terme unique pour désigner les qualités humaines.
Qu’est-ce qui peut faire une grande différence lorsqu’on cherche à déterminer si les 5 grands existent dans toutes les langes et toutes les cultures ?
Lorsqu’on cherche à déterminer si les « Cinq Grands » existent dans toutes les langues et toutes les cultures, les questions de méthodologie peuvent faire une grande différence.
Quel est le premier défi ?
La question de la traduction constitue un premier défi.
De nombreux chercheurs étudient le caractère universel des traits de personnalité en traduisant dans leur langue un inventaire de personnalité formulé dans une autre langue.
Or, ces traductions peuvent s’avérer difficiles.
Pourquoi est-ce que les traductions sont difficiles ?
Toutes les langues n’ont pas une correspondance directe pour chaque mot, et même les mots de graphies analogues ne signifient pas forcément la même chose.
Sur quoi Hofstee s’est penché ?
Pour illustrer ce type de problème, Hofstee et ses collègues (1997) ont donc répertorié dans des études lexicales effectuées en anglais, en néerlandais et en allemand, 126 mot qu’ils pouvaient traduire à peu près directement et s’en sont servis pour comparer la signification des facteurs dans les trois langues.
Leurs constatations révèlent une congruence entre ces trois langues parentes à une exception de taille : le facteur d’ouverture.
Les termes allemands et anglais étaient très semblables, mais en néerlandais ce facteur comprenait non seulement les traits associés à l’intellect et à l’imagination, mais aussi des traits liés au non-conformisme et à l’esprit de rébellion.
Des études de traits effectuées en italien et un hongrois ont également révélé une variante similaire pour l’ouverture.
Qu’a été la conclusion de ce défi ?
De façon générale, les recensions de la littérature scientifique montrent l’existence de facteurs similaires aux « Cinq Grands » dans la plupart des langues (Benet-Martinez et Oishi, 2008).
McCrae et Costa (1997) avancent avec beaucoup de conviction que la structure de la personnalité selon les « Cinq Grands » est universelle chez les êtres humains.
Leurs conclusions s’appuient sur la traduction en plusieurs langues de l’inventaire de personnalité qu’ils ont créé (le NEO-PI-R).
- Les chercheurs qui utilisent ces traductions constatent que les cinq mêmes facteurs émergent avec régularité.
Qu’est-ce qu’une stratégie de rechange ?
Il est donc important de disposer d’une stratégie de rechange pour mener à bien la recherche.
Au lieu d’imposer une échelle d’origine anglophone à des membres issus d’un groupe linguistique autre, les chercheurs peuvent examiner les termes de personnalité propres à ce groupe linguistique, c’est-à-dire les descripteurs de personnalité tirés de la langue d’usage à l’étude.
Les résultats varient souvent selon que les termes sont imposés aux membres d’une culture au lieu d’être remplacés par des termes tirés de la leur.
Quel est un bon exemple de l’utilisation d’une stratégie de rechange ?
Une recherche de Di Blas et Forzi (1999), qui ont étudié la structure des termes de personnalité en italien, constitue un bon exemple.
Ils n’ont pas traduit une échelle de l’anglais vers l’italien, ils ont plutôt choisi des termes tirés directement de l’italien. Ils ont ensuite invité les gens à s’évaluer selon ces termes puis on soumit les résultats à l’analyse factorielle pour voir si la structure des « Cinq Grands » ressortirait en italien autant qu’en anglais.
Ce ne fut pas le cas : les cinq facteurs n’apparaissaient pas de façon cohérente en italien. De Blas et Forzi ont plutôt constaté qu’une solution à trois facteurs était plus stable tant auprès des participants que des observateurs : l’extraversion, l’agréabilité et la conscience, qui se reproduisent mieux que les deux autres facteurs du modèle (Saucier, 1997), émergeaient de façon constante en italien.
Le névrosisme n’y a cependant pas été relevé, ce que corroborent d’autres chercheurs (Caprara et Perugini, 1994).
Selon les auteurs, des variations culturelles dans les perceptions relatives aux émotions négatives dans divers contextes interpersonnels pourraient expliquer les différences entre les résultats des tests menés en italien et ceux des tests menés en anglais.
Qu’on conclut De Raad et Peabody (2005) ?
Quelques années plus tard, De Raad et Peabody (2005) se sont penchés sur les termes désignant les traits dans 11 langues et on conclut que les « Trois Grands » - extraversion, agréabilité et conscience – son récurrent d’une langue à l’autre, alors que la capacité de reproduire le modèle complet à cinq facteurs est discutable.
Qu’a été la conclusion quant à la recherche interculturelle ?
En somme, la recherche indique de plus en plus que les gens issus de diverses cultures et de diverses groupes linguistiques interprètent les différences individuelles en matière de personnalité d’une façon très semblable aux « Cinq Grands ».
Au moins trois des cinq facteurs s’observent fréquemment d’une culture et d’une langue à l’autre, et les deux autres sont couramment observés, bien qu’il existe aussi des facteurs propres à certaines cultures ou à certaines langues.
Le caractère universel de certains traits permet de penser qu’une composante génétique ou évolutionniste sont des fondements, ce que nous appelons la nature humaine.
Les différences relatives à la façon dont les gens expriment les traits permettent de penser que la culture joue un rôle important dans l’adaptation à des environnements particuliers.
Quel inventaire de personnalité Costa et McCrae ont-il conçu ?
Costa et McCrae (1985, 89 et 92) ont conçu un inventaire de personnalité, le NEO-PI-R, pour mesurer les « Cinq Grands » facteurs de la personnalité.