Aménorrhée Flashcards
Quelles sont les causes acquises d’aménorrhée dont l’origine est l’hypothalamus ? (TTIR)
- trauma cranien
- tumeurs
- infiltration
- radiothérapies
Quelles sont les causes acquises d’aménorrhée dont l’origine est l’hypophyse ? (NAH)
- nécrose (Sheehan, tres rare)
- adénome
- hypophysite +++
Quelles sont les causes acquises d’aménorrhée dont l’origine sont les ovaires ?
insuffisance ovarienne primitive acquises :
- ovarite auto-immune
- radiothérapie
- chimiothérapie
dystrophie ovarienne polykystique
Quelles sont les causes génétiques d’aménorrhée dont l’origine est l’hypothalamus ?
- sd de Kallmann = hypogonadisme hypogonadotrope
Quelles sont les causes génétiques d’aménorrhée dont l’origine est l’hypophyse ?
- atteinte du recepteur GnRH
- FSH ou LH
Quelles sont les causes génétiques d’aménorrhée dont l’origine sont les ovaires?
photo p32
- sd de Turner
- X fragile
- mutation FMR1
…..
Intro au cours (rangA) mais repetition de celui de gyneco-obs
L’aménorrhée est un motif fréquent de consultation.
Elle est arbitrairement définie par l’absence de cycle menstruel chez la fille après l’âge de 16 ans avec ou sans développement pubertaire (aménorrhée primaire) ou par son interruption chez une femme préalablement réglée (aménorrhée secondaire).
La distinction classique entre aménorrhées primaire et secondaire est artificielle puisque leurs causes sont en partie communes. Elle souligne simplement que les premières relèvent surtout de causes chromosomiques et génétiques, les secondes de causes acquises
L’absence de règles est physiologique pendant la grossesse, la lactation et la ménopause.
En dehors de ces périodes, l’existence de cycles menstruels réguliers témoigne du bon fonctionnement global de l’axe gonadotrope, des ovaires et de l’intégrité utérine. Toute interruption du cycle menstruel au-delà d’un mois, même après arrêt d’une contraception orale, est anormale et justifie une enquête étiologique.
Un traitement œstroprogestatif sans exploration préalable est donc toujours illégitime (+++).
C’est après la recherche d’une cause que sera proposé un traitement étiologique ou, à défaut, une substitution de l’insuffisance hormonale.
L’aménorrhée peut être précédée d’irrégularités menstruelles ( oligo/spanioménorrhée) dont la valeur sémiologique est similaire et l’enquête étiologique identique.
L’exploration d’une aménorrhée conduit nécessairement à la découverte de pathologies qui sont détaillées ailleurs. Seuls les principaux aspects diagnostiques sont évoqués ici.
Quelles sont les étapes diagnostiques en cas d’aménorrhée primaire ?
- interrogatoire
- examen clinique general et gyneco + explorations complementaires = developpement pubertaire et examen gynécologique
que comprend l’interrogatoire en cas d’aménorrhée primaire ?
- Devant une aménorrhée primaire, la probabilité d’une cause GENETIQUE ou CHROMOSOMIQUE est importante
-> Il faut donc de rechercher l’existence, dans la famille, d’autres individus atteints de retard pubertaire ou d’aménorrhée, d’hypogonadisme ou d’infertilité.
-> L’interrogatoire permet aussi de rechercher une CARENCE NUTRIONNELLE liée ou non à une maladie chronique (+++)
Comment est évalué le developpement pubertaire ?
Il précisera le développement pubertaire complètement absent ou quasi « normal » avec un développement mammaire qui est fonction de la sécrétion ovarienne d’œstradiol.
- Ce développement s’apprécie selon les stades de Tanner (dvp mammaire et pilosité pubienne)
- Explorations hormonales de premiere intention = oestradiol, FSH, LH
Quelle est l’échelle de valeurs du développement mammaire selon Tanner ? photo p34
S1=Absence de développement mammaire
S2=Petit bourgeon mammaire avec élargissement de l’aréole
S3=La glande mammaire dépasse la surface de l’aréole
S4=Développement maximal du sein (apparition d’un sillon sous-mammaire)
Saillie de l’aréole et du mamelon sur la glande
S5=Aspect adulte
Disparition de la saillie de l’aréole
Quelle est l’échelle de valeurs de la pilosité pubienne selon Tanner ? photo p34
- P1 Absence de pilosité
- P2 Quelques poils longs sur le pubis
- P3 Pilosité pubienne au-dessus de la symphyse
- P4 Pilosité pubienne fournie
- P5 La pilosité s’étend à la racine de la cuisse et s’allonge vers l’ombilic chez le garçon
Quels diagnostics evoquer en cas de gonadotrophines basses ? (evaluation du dvp pubertaire)
- on elimine la tumeur hypothalamo-hypophysaire
- on elimine une dénutrition
- on recherche une anosmie associée = sd de KALLMANN
Quel diagnostic evoquer en cas de gonadotrophines hautes ? (evaluation du dvp pubertaire)
La petite taille et le syndrome malformatif (inconstant) feront évoquer un syndrome de TURNER dont le diagnostic sera confirmé par la réalisation d’un CARYTOTYPE (formule 45,X ou mosaïque 45,X/46,XX).
Quelles sont les grands signes cliniques des causes genetiques d’hypogonadisme hypogonadotropes (kallmann et congénitaux) ?
- Les hypogonadismes hypogonadotrophiques congénitaux et le syndrome de Kallmann sont une cause d’AMENORRHEE primaire avec gonadotrophines BASSES
- Ces maladies se révèlent dans moins de 30 % des cas par une absence complète de développement pubertaire , en revanche, l’aménorrhée primaire est quasi constante.
Quelle est le physiopathologie du sd de Kallmann et qu’associe-t-il en + de l’hypogonadisme hypogonadotrope ?
- S’il s’agit d’un syndrome de Kallmann, s’associe à l’hypogonadisme hypogonadotrophique une absence ou une diminution de la perception des odeurs (ANOSMIE/HYPOSMIE ).
- Dans les syndromes de Kallmann, l’hypogonadisme résulte d’une anomalie de la migration des neurones à GnRH de la placode olfactive vers le noyau arqué pendant la vie embryonnaire, qui ne sont pas en position anatomique permettant une stimulation des gonadotrophines hypophysaires LH et FSH (anomalie de migration due notamment à la mutation du gène KAL1 codant l’anosmine).
- À l’IRM, les bulbes olfactifs sont absents ou hypoplasiques
Que faut-il faire si une femme consulte pour aménorrhée primaire et revele avoir un hypogonadisme hypogonadotrope genetique ?
- L’existence d’un hypogonadisme hypogonadotrophique congénital ou d’un syndrome de Kallmann chez une femme consultant pour aménorrhée primaire impose une enquête et un conseil GENETIQUE rigoureux car les formes autosomiques dominantes pouvant être transmises à la descendance sont fréquentes.
- Plusieurs autres mutations ont été décrites, que ce soit sur le récepteur de la GnRH, de la FSH, de la LH ou d’autres acteurs impliqués dans la régulation hypothalamo-hypophysaire de l’axe gonadotrope. Selon la mutation, le développement pubertaire sera plus ou moins complet, et donc pourront exister des formes d’oligo-/spanioménorrhée
- Sur le plan hormonal, en fonction de l’atteinte gonadotrope, l’œstradiol et les gonadotrophines peuvent être effondrés ou atteindre des valeurs proches de celles d’une phase folliculaire
voir arbre decisionnel devant amenorrhée primaire p35
2 grandes catégories d’étiologies possibles d’aménorrhée secondaires ?
- Les aménorrhées secondaires sont le plus souvent le résultat d’une pathologie acquise après la puberté
- Cependant, une anomalie génétique est toujours possible, surtout si l’aménorrhée a été précédée d’irrégularités menstruelles depuis la puberté, parfois malencontreusement masquées par un traitement œstroprogestatif administré « pour régulariser les règles ».
Quelle précaution est à prendre avant de prescrire un ttt oestroprogestatif ?
La mise en route d’un traitement œstroprogestatif, sans enquête étiologique préalable, chez une adolescente ou une femme consultant pour aménorrhée est une erreur car elle amène à méconnaître des diagnostics parfois graves (+++).
Que comprend l’examen gynécologique en cas d’aménorrhée primaire ?
-Il a pour but de visualiser le degré de PILOSITE.
- Dans certains cas, il peut évaluer la PERMEABILITE et la TROPHICITE du vagin et du col.
- Il sera complété par une ECHO pelvienne de bonne qualité ou une IRM pelvienne qui précisera la présence, la taille et la position des gonades et l’existence ou non d’un utérus (avec la taille et l’aspect pré- ou post-pubère)
- L’absence d’utérus, souvent associée à un vagin borgne, orientera vers un syndrome de Rokitanski ou un trouble de l’hormonosynthèse ou de la réceptivité aux androgènes (syndrome d’insensibilité aux androgènes). Dans ce dernier cas, le caryotype révèle une formule 46,XY.
- Devant une aménorrhée primaire chez une adolescente ayant par ailleurs un développement pubertaire et chez qui l’échographie retrouve un utérus, il peut s’agir d’un hématocolpos, soit une accumulation des règles en intra-utérin en lien avec une imperforation de l’hymen.
En dehors de ce diagnostic, la démarche diagnostique, après avoir vérifié l’absence de grossesse et d’une agénésie utérine , sera similaire à celle d’une aménorrhée secondaire
Que faut-il rechercher à l’interrogatoire en cas d’aménorrhée secondaire ?
L’interrogatoire recherchera :
- des causes évidentes comme une GROSSESSE (adolescentes +++)
- certaines prises MEDICAMENTEUSES (
- ANTIDOPAMINERGIQUES élevant la prolactine, comme par exemple des antinauséeux, des neuroleptiques, macroprogestatifs entraînant une aménorrhée par atrophie de l’endomètre)
- une CORTICOTHERAPIE ou des TTT INHIBANT la COMMANDE hypothalamo-hypophysaire (chirurgie de la région hypothalamo-hypophysaire, radiothérapie)
- des TTT GONADOTOXIQUES (radiothérapie, chimiothérapie +++, chirurgie ovarienne)
- une MALADIE ENDOC ou CHRONIQUE (ex: maladie cœliaque) pouvant retentir sur l’axe gonadotrope, le fonctionnement ovarien ou l’état nutritionnel
- l’HISTOIRE GYNECO-OBS, qui sera utile pour dater l’ancienneté de l’aménorrhée
- des BOUFFES CHALEUR inconstantes, qui feront suspecter une insuffisance ovarienne
- des DOULEURS pelviennes cycliques orientant vers une cause utérine, d’autant plus qu’il existe une notion de geste endo-utérin (curetage, IVG)
Que comprend l’examen clinique en cas d’aménorrhée secondaire ?
Devant toute aménorrhée, la mesure :
- du poids et de la taille et IMC (Poids/Taille 2 ) est nécessaire pour dépister une carence nutritionnelle relative (+++). Elle sera complétée par une enquête nutritionnelle, évaluant la quantité de lipides ingérés et le degré d’activité physique, surtout si l’IMC est inférieur à 21 kg/m 2 .
- signes d’HYPERANDROGENIE (séborrhée, acné, hirsutisme) peuvent accompagner une aménorrhée. Ils orientent vers certaines causes, en particulier le SOPK ou un déficit en 21-hydroxylase et, plus rarement, un syndrome de Cushing
- Une GALACTORRHEE doit être recherchée mais, en pratique, ce signe clinique est d’une sensibilité et d’une spécificité insuffisantes : même en son absence un dosage de prolactine sera réalisé.
- L’examen gynécologique, lorsqu’il est réalisable, est important pour apprécier l’état des MUQUEUSES et visualiser le COL et la GLAIRE
- Les signes de CARENCE OESTROGENIQUE sont présents lorsque l’atteinte gonadotrope ou ovarienne est profonde. L’aménorrhée s’accompagne alors d’une sécheresse de la muqueuse vaginale, possiblement responsable d’une dyspareunie.
-> Le test aux progestatifs est classique mais n’a pas beaucoup d’intérêt dans la démarche étiologique : il a pour but d’apprécier la sécrétion ovarienne d’œstradiol d’une femme en aménorrhée. Il consiste en l’administration d’un progestatif pendant 10 jours. Ce test, qui rend compte de l’imprégnation par les œstrogènes de l’endomètre, est dit positif si surviennent des règles dans les 5 jours suivant l’arrêt du progestatif. Il est au contraire négatif lorsque la carence œstrogénique est sévère, et cela indépendamment de sa cause. Le test aux progestatifs est négatif en cas de carence œstrogénique profonde et ancienne ou de grossesse.
voir arbre decisionnel p37