200.2 - respi Flashcards
définition détresse respiratoire
Un trouble ou une détresse respiratoire sont des difficultés plus ou moins importantes à assurer l’oxygénation du sang et par conséquent, l’oxygénation des différents organes.
causes détresses respi
- une insuffisance d’O2 dans l’air inspiré :
- inhalation de fumées d’incendie ;
- confinement dans un local non ventilé ;
- hypoxie d’altitude… ;
- une insuffisance du débit d’air dans les poumons :
- crise d’asthme grave, décompensation d’une
insuffisance respiratoire chronique ; - traumatisme du thorax ;
- ablation pulmonaire chirurgicale ;
- obstruction des voies aériennes par inhalation d’un corps étranger ou chute de la langue en arrière, traumatisme du cou, réaction allergique, épiglottite… ;
- une perturbation des échanges gazeux alvéolaires :
- infection pulmonaire ;
- noyade ;
- œdème aigu du poumon (OAP) ;
- embolie pulmonaire ;
- inhalation de produits suffocants… ;
- une perturbation des échanges gazeux cellulaires :
- intoxication par le CO ;
- intoxication par les fumées d’incendie… ;
- une atteinte des commandes nerveuses de la respiration :
- AVC ;
- traumatisme crânien ;
- intoxication par certains médicaments ou drogues (overdose).
signes généraux respiratoires
La quasi totalité des troubles et détresses respiratoires se manifeste par des signes visibles et/ou audibles dès la prise
de contact avec la victime, permettant immédiatement d’effectuer les premiers gestes de sauvegarde, lors du bilan primaire. Parfois les signes sont seulement ressentis.
Ces signes peuvent être communs à tous les troubles ou détresses ou plus spécifiques à certaines atteintes.
Certains indiquent d’emblée une détresse avec risque d’arrêt respiratoire rapide.
* Signes respiratoires :
- essoufflement au repos ou au moindre effort
- sensation de manquer d’air, d’étouffer, y compris avec le masque O2 ;
- impossibilité ou difficulté à parler qui peut être évaluée en comptant les syllabes ou mots courts qui sont dits en un souffle ou bien en demandant à la victime de compter jusqu’à 10 lentement sans reprendre sa respiration (très grave si inférieur à 5) ;
- polypnée, respiration rapide et superficielle ;
- bradypnée (respiration lente qui peut précéder l’arrêt respiratoire) ;
- efforts visibles pour respirer (signes de lutte) :
▪ tirage des muscles du cou, des muscles intercostaux ;
▪ balancement thoraco-abdominal ;
▪ battement des ailes du nez (surtout en pédiatrie) ;
- bruits respiratoires anormaux, témoins de
l’encombrement ou l’obstruction des voies aériennes ;
- baisse de la saturation en O2, reflet de l’importance de la détresse.
*Aspect de la peau (ils sont la conséquence de mauvais
échanges gazeux) :
- cyanose (signe de détresse majeure) ;
- sueurs ;
- moiteur.
*Autres signes dus à l’interaction des grandes fonctions vitales :
- signes cardio-vasculaires associés : tachycardie, hypertension artérielle (signes de tentative de
compensation par le système circulatoire), douleur thoracique évoquant une souffrance cardiaque due à l’hypoxie ;
- signes de souffrance cérébrale : anxiété, agitation, somnolence, coma.
L’OVA peut-être :
L’obstruction des voies aériennes peut être :
* complète (ou quasi complète) : le passage de l’air dans les voies aériennes (VA) est interrompu, ou quasiment interrompu : Le corps étranger peut être bloqué au niveau du pharynx, du larynx ou, plus grave, au niveau de la trachée.
* partielle : le passage de l’air dans les VA est perturbé mais n’est pas interrompu. Elle peut évoluer vers une obstruction totale et avoir les mêmes conséquences.
signes spécifiques OBVA
- ne peut plus parler ou fait un signe « oui » de la tête lorsqu’on lui demande si elle s’étouffe ;
- ne peut pas crier ou pleurer s’il s’agit d’un enfant ;
- aucun son n’est audible hormis, parfois, le bruit de l’effort respiratoire (obstruction quasi totale) ;
- garde la bouche ouverte ;
- ne peut pas tousser ;
- ne peut pas respirer ou fait des efforts respiratoires sans que l’air ne sorte ou ne rentre.
En l’absence d’efficacité des manœuvres, la victime :
- se cyanose. Ce phénomène est encore plus rapide chez
l’enfant ; - perd connaissance
CàT OBVA
Sauf si le corps étranger est visible et facilement accessible, le sapeur-pompier doit :
Chez une victime consciente
Chez l’adulte et l’enfant :
❶Laisser la victime dans la position où elle se trouve, en général debout ou assise.
❷Donner de 1 à 5 « claques » vigoureuses dans le dos
❸Réaliser 1 à 5 compressions abdominales (manœuvre de Heimlich) en cas
d’inefficacité des « claques » dans le dos.
❹Vérifier l’efficacité des manœuvres de désobstruction par :
* le rejet du corps étranger ;
* l’apparition d’une toux chez l’adulte et de cris ou de pleurs chez l’enfant et le nourrisson ;
* la reprise de la respiration.
En cas d’inefficacité d’une série de 5 claques dans le dos et de 5 compressions abdominales, vérifier que le corps
étranger n’est pas dans la bouche de la victime. S’il est visible et accessible, le retirer délicatement
Si l’obstruction persiste, il faut réaliser à nouveau les manœuvres de désobstruction décrites ci-dessus
(« claques » vigoureuses dans le dos puis compressions abdominales).
Ces manœuvres seront :
* arrêtées en cas de désobstruction ;
* modifiées si la victime devient inconsciente.
❺Calmer et rassurer la victime en lui parlant, après rejet du corps étranger.
❻Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire
❼Contacter la coordination médicale.
Cas particuliers
* Chez certaines personnes, quand les compressions abdominales sont impossibles à réaliser (exemple des personnes obèses, des femmes enceintes ou des personnes handicapées), elles sont remplacées par des
compressions thoraciques.
* Chez un nourrisson en complément des claques dans
le dos, les compressions
abdominales seront remplacées par des compressions thoraciques identiques à celles
de la réanimation cardio-pulmonaire mais réalisées plus lentement et plus profondément. La souplesse
du thorax du nourrisson améliore l’efficacité de la désobstruction.
De petits corps étrangers peuvent passer dans les VA et dans les poumons, et provoquer des complications secondaires.
Les manœuvres de compressions thoraciques ou abdominales, même lorsqu’elles sont réalisées correctement
peuvent entraîner des lésions internes
Chez une victime devenue inconsciente
Il faut :
❶Allonger la victime sur le sol.
❷Débuter immédiatement une RCP par les compressions thoraciques, quel que soit l’âge de la victime, sans refaire de bilan primaire. Utiliser cardio-pompe, DSA
et canule oro-pharyngée (systématiquement chez
l’adulte et l’enfant, si nécessaire chez le nourrisson
et le nouveau-né) en 30/2 chez l’adulte et 15/2 chez l’enfant, le nourrisson et le nouveau-né.
❸Demander un renfort médicalisé dès que possible.
❹Demander un engin de prompt secours, si nécessaire (cas du VSAV).
❺Si les insufflations sont inefficaces (pas de soulèvement du thorax) rechercher rapidement dans la bouche la
présence du corps étranger :
* le corps étranger n’est pas visible : reprendre la RCP ;
* le corps étranger est visible : retirer le corps étranger ;
❻Surveiller ou poursuivre la RCP et adapter la conduite à tenir du chapitre 7.2.
Rechercher régulièrement le corps étranger dans la bouche.
Il est vraisemblable que les insufflations soient
inefficaces en raison de l’obstruction complète.
obstruction partielle
Le corps étranger est bloqué, mais n’entrave que partiellement l’arrivée de l’air. La dette en O2 est moins
importante, mais une obstruction incomplète peut, à tout moment, se transformer en obstruction complète.
signes spécifiques obstruction partielle
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de son entourage :
* les circonstances ;
* la taille et la nature du corps étranger.
La victime :
* parle ou crie s’il s’agit d’un enfant ;
* tousse vigoureusement ;
* respire difficilement et bruyamment, avec le plus souvent un sifflement inspiratoire ;
* reste parfaitement consciente.
Rechercher simultanément les signes généraux d’une détresse ou d’un trouble respiratoire.
CàT obstruction partielle
Sauf si le corps étranger est visible et facilement accessible,
il ne faut en aucun cas pratiquer les manœuvres de
désobstruction décrites ci-dessus, qui pourraient mobiliser
le corps étranger et provoquer une obstruction totale, puis
un arrêt respiratoire.
Il faut :
❶Installer immédiatement la victime au repos dans la
position où elle se sent le mieux (souvent assise).
❷Encourager la victime à tousser pour expulser le corps
étranger tout en la rassurant.
❸Administrer de l’O2 par inhalation si nécessaire
(cf. fiche technique 20.1).
❹Réaliser un bilan secondaire.
❺Contacter la coordination médicale avant tout
déplacement de la victime.
❻Surveiller la respiration de la victime en permanence.
❼Préparer la médicalisation de la victime si nécessaire.
❽Transporter la victime en milieu hospitalier
systématiquement.
Dans le cas où une prothèse dentaire serait déplacée et accessible, il conviendra de l’ôter complètement.
Si le corps étranger est expulsé en totalité le médecin coordinateur peut décider de laisser la victime sur place.
En cas d’obstruction partielles qui s’aggravent ne pas attendre la perte de connaissance avant de débuter la conduite a tenir devant une obstruction complète.
cause arrêt respiratoire
Il peut être la conséquence :
* D’une obstruction complète des voies aériennes supérieures (corps étranger, allergie, brûlure, infection…) ;
* D’une pathologie pulmonaire avec détresse respiratoire qui s’aggrave ;
* D’une atteinte de la commande nerveuse de la respiration par :
- Intoxication médicamenteuse ou par drogue (overdose) ;
- Traumatisme crânien, AVC, maladie
neurodégénérative, …
* D’une noyade.
signes spécifiques arrêt respiratoire
Décrit dans le bilan primaire, il se fait sur l’association de
3 signes principaux :
* l’inconscience de la victime, parfois précédée de
convulsions ;
* l’arrêt de la respiration ;
* la présence d’un pouls carotidien encore perceptible.
Dans certains cas, l’arrêt respiratoire peut être précédé de signes annonciateurs, en particulier une diminution de la fréquence et de l’amplitude de la respiration, une agitation,des troubles de la vigilance.
Une fois les gestes de réanimation débutés et les renforts demandés, rechercher :
* le(s) facteur(s) déclenchant(s) : fausse route, noyade,prise de drogue, de médicaments, effort… ;
* les antécédents : maladie respiratoire, cancer… ;
* le traitement en cours ;
* les symptômes précédant l’arrêt respiratoire (dyspnée…) ;
* la température corporelle particulièrement en cas
de suspicion d’hypo ou d’hyperthermie (noyade, intoxications, hyperthermie maligne d’effort, surinfection pulmonaire).
CàT arrêt respiratoire
❶Sauvegarde immédiate.
❷Conscience : la victime est inconsciente.
❸Respiration : la victime ne respire pas.
❹Pratiquer 5 insufflations s’il s’agit d’un nouveau-né, d’un nourrisson, d’un enfant ou d’un noyé, en étant particulièrement attentif aux réactions éventuelles de la victime (mouvements, toux, reprise de la respiration).
❺Circulation : la victime présente un pouls.
❻Adapter la CAT à la situation :
Il s’agit d’un contexte d’overdose aux opiacés
Réaliser des cycles de 10 insufflations
Si les insufflations réalisées n’entraînent pas de soulèvement de la poitrine, le sapeur-pompier doit avant sa prochaine
tentative :
* ouvrir et contrôler la bouche de la victime et retirer tout corps étranger visible ;
* s’assurer que le tête est bien basculée en arrière et que le menton est tiré vers le haut.
En équipe, la surveillance du pouls devra être permanente durant ces insufflations.
Contrôler simultanément la présence d’un pouls et d’une respiration à l’issue des insufflations et adopter la conduite
à tenir adaptée :
* en l’absence de pouls et de respiration, adopter la conduite à tenir devant un arrêt cardiaque avec mise
en œuvre immédiate du DSA ;
* en présence de pouls et en l’absence de respiration, renouveler le cycle insufflations – contrôle pouls/respiration, jusqu’à évolution de la situation ou l’arrivée
de l’équipe médicale ;
* en présence d’une respiration efficace, placer la victime dans une position adaptée à son état de conscience,
sous oxygène, et en maintenant une surveillance permanente.
Demander une équipe médicale dès que possible.
Il ne s’agit pas d’un contexte d’overdose aux opiacés
Appliquer la CAT devant un arrêt cardiaque
bilan devant tout trouble ou détresse respiratoire
❶Reconnaitre le trouble ou la détresse respiratoire.
❷Effectuer les mesures de sauvegarde :
* désobstruction des VA ;
* position d’attente : assise, avec maintien de la tête
dans l’axe du tronc quand la victime est épuisée pour libérer au mieux les VAS ;
* administration d’O2, par inhalation en présence de signes respiratoires, en tenant le masque chez
certaines victimes rendues agitées par l’hypoxie.
❸Évaluer la gravité en fonction des signes de détresse
respiratoire (la SpO2 en air ambiant est importante ; elle est mesurée en même temps que la mise sous O2 ou dans les secondes qui suivent).
❹En cas de véritable détresse, demander de façon argumentée par la description des signes, une équipe médicale sans avoir réalisé la totalité du bilan secondaire.
❺En cas de trouble sans détresse vitale imminente, réaliser un bilan complet avant de contacter la coordination médicale. Pour cela, rechercher :
* les signes généraux des détresses respiratoires (dyspnée avec heure de début et évolution, parole, bruits, tirage, balancement thoraco-abdominal,
cyanose, sueurs, SpO2, fréquence et amplitude respiratoires) ;
* les différents signes spécifiques des détresses respiratoires décrites dans ce chapitre ;
* les signes généraux des troubles et détresses circulatoires (tachycardie, hypertension artérielle) ou neurologiques (agitation, somnolence, coma) ;
* les maladies ;
* les antécédents ;
* les traitements habituels ;
* les allergies ;
* le(s) facteur(s) déclenchant(s) ;
* le traitement entrepris et les effets.
❻Laisser la victime au repos strict et interdire tout effort.
Asthme
L’asthme est une maladie inflammatoire des voies aériennes, fréquente chez l’enfant, mais qui peut apparaître
à n’importe quel âge. La muqueuse et les couches musculaires des bronches s’épaississent, rétrécissant le flux aérien dans les voies respiratoires. Il évolue sous forme de crises pendant lesquelles se produisent, en plus de l’inflammation :
* un rétrécissement du diamètre des bronchioles ou « bronchoconstriction », par contraction des fibres musculaires contenues dans sa paroi ;
* une sécrétion excessive de mucus bronchique qui rétrécit encore plus la voie aérienne.
Pendant la crise d’asthme, l’inspiration est normale mais l’expiration n’est que partielle, créant une distension des
poumons et entraînant une dyspnée sévère (ventilation rapide), sifflante et forcée, au cours de l’expiration. La
crise peut durer de quelques minutes à quelques heures et parfois plusieurs jours (état de mal).
Dans les crises sévères, la détresse respiratoire devient majeure. Il s’agit alors d’un asthme aigu grave (AAG)
qui nécessite une prise en charge médicale rapide. Sans traitement, des troubles de conscience apparaissent et le décès peut survenir à tout moment par asphyxie.
Le malade utilise en général un médicament sous forme de
spray pour faire cesser la crise.
La maladie est souvent d’origine allergique (acariens, poils
d’animaux, pollen, etc.). Les crises sont aussi favorisées par
une infection, une contrariété, un effort, la fumée, le froid, certains médicaments, l’arrêt accidentel (plus rarement volontaire) du traitement de fond de l’asthme. En dehors des périodes de crises, l’asthmatique mène une vie tout à fait normale.