200.2 - circonstances Flashcards

1
Q

Température normale, hypothermie et seuil de gravité hypothermie

A

On considère qu’une victime est en hypothermie lorsque la température du corps, normalement aux alentours de 37 °C, devient inférieure à 35 °C. Sa gravité augmente avec la baisse de la température, le seuil de gravité se situant en dessous de 32 °C.

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2
Q

Qui est particulièrement exposés aux accidents dus au froid ?

A

Les sans-abri, les personnes âgées, les enfants, les malades ou personnes fragiles sont plus particulièrement exposés aux accidents dus au froid.

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3
Q

Qu’est-ce qui peut aggraver l’hypothermie ?

A

L’exposition au vent, le séjour dans l’eau, des vêtements humides, la prise d’alcool, de drogues ou de médicaments (intoxications) et le coma génèrent ou aggravent l’hypothermie.

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4
Q

Qu’entraine l’hypothermie ?

A

L’hypothermie entraîne un ralentissement des fonctions vitales, pouvant aller jusqu’au coma et à l’arrêt cardiaque souvent par fibrillation ventriculaire (FV) qui peut survenir à tout moment si la température avoisine les 28 °C surtout lors de la moindre mobilisation de la victime.

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5
Q

Signes spécifiques hypothermie

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* les circonstances de survenue ;
* la durée de l’exposition au froid ou du coma.

Rechercher ou apprécier :
* la température corporelle ;
* des frissons ;
* une peau pâle, livide, froide ou sèche ;
* des troubles de la conscience : confusion, inconscience… (Score de Glasgow) ;
* une raideur musculaire pouvant être confondue avec une raideur cadavérique.
* une bradypnée ;
* une bradycardie avec un pouls qui devient très difficile à percevoir et qui peut être pris pour un arrêt cardiaque ;
* un arrêt cardiaque.

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6
Q

CàT La victime est consciente

A

❶Effectuer toute mobilisation avec prudence, en raison
du risque de fibrillation ventriculaire.
❷Isoler du froid et mettre dans un endroit chaud si possible (habitation, véhicule, ambulance…).
❸Ôter les vêtements avec précaution, surtout s’ils sont mouillés, ou humides, ou froids (cas du sans-abri).
❹Ne jamais frictionner.
❺Envelopper dans une couverture de survie puis,
si possible, dans des couvertures.

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7
Q

CàT La victime est inconsciente et présente une respiration et un pouls carotidien

A
  • même CAT que pour le cas 1 en surveillant en continu la respiration et le pouls carotidien
  • demander une équipe médicale
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8
Q

CàT la victime est inconsciente, ventile, mais n’a pas de pouls carotidien

A

Mesurer la fréquence cardiaque électrique avec le 4 brins :
* il y a une activité électrique avec une FC souvent autour de 20 à 30/min : les fonctions vitales sont au ralenti
- appliquer la CAT du cas 2
* il n’y a pas d’activité électrique, la FC est nulle :
- débuter la RCP

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9
Q

Hypothermie et fibrillation ventriculaire

A

Un patient en hypothermie profonde (30 °C) peut survivre longtemps avec une fréquence cardiaque aux alentours de 20 battements par minute et une fréquence respiratoire de 6 mouvements par minute environ.

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10
Q

CàT ACR hypothermie

A

Les FV consécutives à une hypothermie peuvent être résistantes à la défibrillation. La défibrillation doit donc être limitée à un choc après lequel le DSA sera retiré.
Il faut préciser dans le bilan à la coordination qu’il s’agit d’un arrêt cardiaque associé à une hypothermie qui doit impérativement être quantifiée (prise de température). Dans le cas des noyés hypothermes, il existe un protocole de prise en charge particulier.

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11
Q

Définition gelures

A

Les gelures sont des lésions plus ou moins profondes de la peau et des tissus sous-jacents, dues au froid et qui siègent au niveau des extrémités : nez, oreilles, orteils et pieds, doigts et mains. Le vent, l’humidité, l’immobilité des vêtements trop serrés augmentent les risques.
Si la vasoconstriction consécutive à l’exposition au froid,se prolonge, elle peut être à l’origine d’une souffrance des zones qui ne sont plus irriguées par le sang. Des cristaux de glace peuvent, dans certains cas, se former à l’intérieur des cellules et entraîner leur destruction (nécroses).

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12
Q

Différentes gelures

A
  • Les gelures superficielles. Il existe une pâleur locale avec des zones lésées qui apparaissent grisâtres ou jaunes. La victime ressent une douleur légère comme des «piqûres d’aiguille », suivie d’un engourdissement avec des fourmillements. Parfois, il y a présence de phlyctènes ou d’œdèmes au niveau des extrémités ;
  • Les gelures profondes. Les extrémités deviennent brunes, insensibles et durcissent du fait de la présence de cristaux de glace. Les tissus vont progressivement se nécroser.
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13
Q

Signes spécifiques gelures

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* les circonstances de survenue ;
* la durée de l’exposition au froid.

Rechercher ou apprécier :
* la température corporelle ;
* la douleur ressentie par la victime ;
* l’engourdissement ou l’anesthésie des zones atteintes ;
* la dureté des zones atteintes ;
* la douleur provoquée par une palpation douce ;
* la décoloration de la peau.

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14
Q

Conduite à tenir spécifique gelures

A

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Soustraire la victime du froid et la placer dans une zone chauffée.
❷Enlever les gants, bijoux et chaussures avec délicatesse.
❸Prendre la température corporelle pour rechercher une hypothermie associée.
En cas de gelures superficielles, réchauffer les zones lésées :
❶Placer la victime près d’une source de chaleur ne dépassant pas la température corporelle.
❷Placer les zones lésées au contact de la peau de la victime (mains sous les aisselles…).
❸Séparer les doigts avec des compresses afin de diminuer l’irritation cutanée et éviter toute adhérence entre eux.
En cas de gelures profondes
❶Ne pas tenter de réchauffer les zones atteintes en les
frottant ou en les massant.
❷Emballer les zones lésées.

Le réchauffement doit être pratiqué de préférence en milieu hospitalier car c’est un processus rigoureux et très douloureux. Les extrémités deviennent rouges, chaudes et des phlyctènes apparaissent.

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15
Q

Différentes pathologies liées à la chaleur

A

On distingue du moins grave au plus grave :
l’insolation : après exposition prolongée au soleil ;
l’épuisement hyperthermique : après exposition prolongée à la chaleur ;
le coup de chaleur : stade le plus grave avec pronostic vital engagé en l’absence de prise en charge immédiate et efficace. Il peut s’agir d’un coup de chaleur d’exercice ou d’un coup de chaleur classique.

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16
Q

Dans quelles situations peut-on retrouver des victimes avec des pathologies liées à la chaleur

A
  • soutien des pompiers sur feu, en ZRCP ;
  • soutien d’une activité sportive (cross de masse)
  • travail d’ouvrier sur un chantier par forte chaleur ;
  • épisode caniculaire et personne âgée isolée.
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17
Q

Bilan spécifique pathologies liées à la chaleur

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage
* les circonstances de survenue : (été, humidité, absence de vent, effort, fatigue, dette de sommeil, extinction d’un incendie, travail sous des verrières, au soleil…) ;
* la durée d’exposition à la chaleur ;
* l’intensité de l’effort physique ;
* les antécédents médicaux (coup de chaleur antérieur…);
* les traitements médicaux en cours (neuroleptiques…) ;
* la prise de stupéfiants (cocaïne, ecstasy…) ou d’alcool ;
* une chute brutale (épuisement, PC) ;
* des convulsions ;
* un trouble du comportement ;
* une sensation de soif ou de fatigue intense (déshydratation).
Rechercher ou apprécier
- la température corporelle en buccal ou en rectal (plus performante mais plus difficile à mesurer selon le contexte) , à re-contrôler régulièrement ;
- la couleur et la chaleur de la peau : rougeur ; peau parfois tendue par œdème musculaire ; brûlure 1er degré du coup de soleil ;
- l’humidité de la peau : sueurs présentes ou ayant disparu, présence de dépôts de sel ;
- des signes de déshydratation importante : pli cutané, langue sèche, urines très foncées, crampes musculaires, contractures musculaires et pour les nourrissons ou très jeunes enfants : yeux creusés, fontanelle creusée, absence d’urine dans la couche
- des troubles neurologiques :
- céphalées ;
- vertiges, difficulté à marcher ;
- troubles visuels ; hallucinations ;
- comportement : agressivité, agitation, euphorie, délire,
- convulsions
- conscience : obnubilation, somnolence, coma

  • des signes de détresse circulatoire (tachycardie, hypotension) ;
  • des signes digestifs (diarrhée, vomissements : mauvaise tolérance) ;
  • des signes respiratoires (polypnée).
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18
Q

Conduite à tenir spécifique pathologies liées à la chaleur

A

Le bilan circonstanciel peut immédiatement cibler le coup de chaleur et l’action doit être très rapide.
Le bilan primaire permet de prendre en charge de façon classique les détresses vitales si elles sont présentes : position d’attente, O2 …,
De façon simultanée :
❶ Arrêter tout effort.
❷ Déshabiller (en sous-vêtements) la victime et l’installer dans un endroit frais et ventilé.
❸ Refroidir et réhydrater en s’adaptant au niveau de gravité :
Insolation ou épuisement hyperthermique
* Refroidir au moyen des matériels de la trousse hyperthermie à demeure dans les engins de prompt secours
* Donner à boire de l’eau (victime consciente, sans vomissements)

Coup de chaleur

  • Refroidir immédiatement car le pronostic vital dépend de la rapidité avec laquelle la T ° redescend, avec un objectif de T ° de 38°5 C. Le refroidissement est au coup de chaleur ce que le massage est à l’arrêt cardiaque : immédiat, agressif, jusqu’à efficacité.
    Refroidir en immergeant la victime dans de l’eau froide contenant des glaçons.
    En l’absence de ces matériels :
    • Débuter le refroidissement avec les dispositifs de la trousse hyperthermie ;
    • Demander sans délai un lot coup de chaleur et un engin-pompe pour remplir la baignoire, selon les modalités décrites dans la note express N°511986-23/ BSPP/BPO/SDR.
  • Réhydrater en donnant à boire de l’eau si la victime est consciente ; sinon c’est l’équipe médicale qui réhydratera par la perfusion de solutés froids.
    ❹ Demander une équipe médicale en cas de gravité :
    T °C ≥ 40 °C ou troubles de conscience ou détresse vitale.
    ❺ Contrôler la T ° régulièrement. La T ° peut remonter après arrêt du refroidissement. Il faut alors reprendre le refroidissement.
    Compléter le bilan secondaire spécifique.
    Méthodes de refroidissement
    Pour le coup de chaleur le refroidissement rapide permet d’éviter l’aggravation de l’hyperthermie et permet de faire descendre la T ° centrale.
    Le refroidissement est un geste de sauvegarde et doit précéder l’évacuation. Il ne peut pas être réalisé pendant le transport : les victimes ne sont évacuées qu’une fois leur température < 38 °5 C.
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19
Q

Techniques refroidissement

A

Il existe plusieurs techniques à mettre en œuvre : l’immersion dans l’eau froide ou l’aspersion avec ventilation associée à la pose de packs de froid . L’immersion est deux fois plus rapide pour faire baisser la T °.
❶ La technique prioritaire est l’immersion dans une eau entre 2 °C et 20 °C.
Il s’agit de tremper la victime dans un « bain d’eau froide », avec une immersion de la presque totalité du corps, même si la victime est inconsciente en maintenant une LVA.
Utiliser les moyens dédiés s’ils sont présents (brancard baignoire des engins d’appui : VPMA, VAS, VRCP)
ou les « moyens du bord » : baignoire, bâche tenue par les 4 coins, barquette dans laquelle on a installé une bâche, voire une bâche à cadavre bien ouverte (présente dans tout VSAV), MID avec couverture de survie pour
l’étanchéité du fond…
* remplir avec de l’eau froide, si possible refroidie par des glaçons ;
* brasser l’eau pour que les glaçons ne restent pas au contact de la peau ;
* si une partie du corps reste émergée(tête), la mouiller et la ventiler ;
* maintenir les voies aériennes supérieures hors de l’eau en toute circonstance.
❷ L’aspersion + ventilation
Si l’état de la victime n’est pas critique (insolation ou épuisement hyperthermique) ou en attendant de mettre en œuvre la technique d’immersion pour un coup de chaleur :
Asperger d’eau en continu ET ventiler avec un ventilateur à domicile ou un ventilateur opérationnel (demande de moyens) ou tout objet permettant de faire du vent comme un magazine… C’est le changement d’état sur la peau (liquidevapeur) favorisé par la ventilation qui permet la perte de chaleur ;
❸ Associer la pose de packs de froid pour refroidissement de contact (compresses de froid instantané ou « moyens du bord » : petits pois congelés…) sur la paume des mains, la plante des pieds, les joues (riches en capillaires) puis sur les gros troncs vasculaires (cou, creux axillaire, plis de l’aine). La pose de packs de froids n’est pas suffisante.

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20
Q

Les piqûres ou morsures sont à l’origine :

A
  • de plaies, dont les risques sont le saignement et l’infection ;
  • d’infections graves comme la rage et le tétanos ;
  • de l’inoculation de qui peuvent entraîner :
  • des manifestations douleur, nécrose…) dues à un effet toxique direct susceptible d’évoluer vers une détresse vitale (insectes, serpents…) ;
  • des réactions allergiques locales ou généralisées (choc anaphylactique) pouvant entraîner la mort.
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21
Q

Signes spécifiques morsures/piqûres

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* les circonstances de survenue.

Rechercher ou apprécier :
* des manifestations directes :
- un saignement ;
- une ou plusieurs plaies plus ou moins profondes (lacérations, coupures) ;
- une ou plusieur des plaies punctiformes (piqûre d’insecte, morsure de serpent…).
- des manifestations secondaires :
- un gonflement, une rougeur et une douleur locale autour de la piqûre ;
* des signes de détresse :
- respiratoire : la piqûre siège dans la bouche ou la gorge (risque d’obstruction des voies aériennes), par l’action d’un venin (action directe ou réaction allergique grave) ;
- circulatoire par l’action d’un venin (action directe ou réaction allergique grave) surtout chez l’enfant ;
- neurologique par effet toxique de certains venins de serpents, d’araignées ou de scorpions…

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22
Q

Conduite à tenir spécifique morsures/piqûres

A

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Intervenir en sécurité.
❷Mettre la victime à l’abri du danger.
❸Demander les moyens spécialisés si nécessaire.
❹Retirer bagues, bracelets ou vêtements serrés avant l’apparition de gonflements

En présence d’une plaie par morsure:

❶Arrêter le saignement.
❷Rincer la plaie non hémorragique au sérum physiologique ou à l’eau savonneuse puis appliquer un antiseptique.
❸Protéger la plaie par un pansement stérile maintenu par un bandage propre non serré.
❹Demander à la victime si elle est vaccinée contre le tétanos.
❺Faire examiner l’animal par un vétérinaire, dans la mesure du possible (carnet de vaccination de l’animal).

En présence d’une piqûre d’insecte :

❶Retirer le dard s’il est présent (piqûre d’abeille).
❷Appliquer du froid (glace, linge humidifié).
❸Contacter immédiatement la coordination :
- en cas de piqûre dans la bouche ou la gorge ;
- en présence d’une victime allergique connue possédant son traitement (kit d’urgence).
❹Aider éventuellement à l’injection du traitement antiallergique.

En présence d’une morsure de serpent :

❶Allonger la victime.
❷Calmer et rassurer.
❸Effectuer un lavage à l’eau ou sérum physiologique sans frotter et protéger la plaie par un pansement.
❹Immobiliser le membre atteint à l’aide d’une attelle.
❺Ne jamais aspirer la plaie, par la bouche ou à l’aide d’un appareil. Ce geste, en plus d’être inutile, peut être dangereux pour le sapeur-pompier si celui-ci présente une petite plaie au niveau de la cavité buccale.

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23
Q

Qu’est-ce qu’une explosion ?

A

Une explosion est un phénomène physique au cours duquel des gaz sous pression et à haute température sont libérés en un temps extrêmement court. Cette libération brutale et soudaine d’énergie génère une augmentation de la pression atmosphérique environnante. Cette très haute pression se transmet au milieu ambiant dans toutes les directions sous la forme d’une onde de choc. Le terme de blast est associé à la notion d’explosion en l’absence de terme français pour désigner les lésions anatomiques provoquées par une forte explosion.

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24
Q

Il existe 4 types de blasts différents :

A
  • le blast primaire qui entraîne des lésions provoquées par la surpression due à l’onde de choc. Il peut se produire à l’air libre, dans l’eau ou au contact de surfaces solides ;
  • le blast secondaire qui entraîne des lésions par la projection de matériaux sur la victime, en raison du déplacement d’air généré par l’explosion (souffle) ;
  • le blast tertiaire qui donne des lésions par projection de l’individu lui-même si le souffle est très puissant ;
  • le blast quaternaire est représenté par les brûlures externes ou des voies aériennes, par les intoxications dues aux fumées ou aux produits industriels, par des lésions dues à un ensevelissement ou à une incarcération.
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25
Q

Les lésions du blast primaire

A

Ce sont des lésions organiques provoquées par la propagation de l’onde de choc dans l’air, dans un milieu liquide, ou à travers des solides.
Si l’onde de choc se propage en milieu aérien, les lésions les plus fréquentes sont dues à une augmentation brutale de pression dans des milieux gazeux plus ou moins clos et à des phénomènes de cisaillement dus aux variations de volume brutales imposées aux tissus et aux organes.

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26
Q

Qu’entraine les lésions d’un blast primaire ?

A
  • des contusions ou des ruptures de tympans ;
  • des lésions du larynx ;
  • des contusions pulmonaires ou des ruptures des alvéoles pulmonaires ;
  • des lésions des organes creux abdominaux (surtout les intestins).
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27
Q

Lésion blast primaire si milieu liquide

A

Si l’onde de choc se propage en milieu liquide, les lésions toucheront plutôt les organes pleins s’ils sont immergés:
* le foie ;
* la rate ;
* le cerveau ;
* les yeux.

28
Q

Lésion blast primaire si milieu solide

A

Si l’onde de choc se propage à travers un milieu solide (béton, ferraille…), les lésions sont :
* des fractures multiples des parties du corps en contact direct avec la structure qui propage l’onde de choc (pied de mine) ;
* des contusions et des délabrements de membres.

29
Q

Comment peuvent être les lésions d’un blast ?

A

Les lésions de blast peuvent être immédiates et évidentes (amputations traumatiques, fracas de la face, détresse respiratoire majeure, etc.).
Elles peuvent aussi être inapparentes initialement et apparaître de façon retardée, parfois plus de 24 heures après. Ainsi une victime, qui s’est trouvée à proximité d’une explosion, doit être considérée comme suspecte de blast, même si elle ne se plaint de rien.

30
Q

Signes spécifiques blast primaire

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* les circonstances de l’exposition ;
* la position de la victime ;
* des sifflements, des bourdonnements d’oreille, une surdité, des vertiges ;
* une difficulté à respirer ;
* une douleur thoracique (rétrosternale) ou abdominale ;
* des douleurs des membres.

Rechercher ou apprécier des signes en faveur d’un blast :
* des amputations ;
* des déformations, des fractures ou des délabrements de membres ;
- des signes neurologiques
- troubles de conscience voire coma ;
- paralysies ;
- sidération, voire état d’agitation ou euphorie anomale ;
- des signes respiratoires : dyspnée ; toux incessante ; -hémoptysie ; mousse sanglante aux lèvres ;
- des signes digestifs : abdomen dur et douloureux à la palpation ; vomissements ; hématémèse.
- une otorragie.

31
Q

Conduite à tenir blast

A

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Considérer toute victime d’une explosion, même apparemment indemne, ou qui présente des sifflements ou des bourdonnements d’oreilles, comme susceptible d’être victime d’un blast jusqu’à preuve du contraire.
❷Surveiller la victime attentivement, jusqu’à ce qu’elle ait été examinée par un médecin (sur place ou en milieu hospitalier).

32
Q

Lésions blast secondaire

A

Les lésions de blast secondaire sont dues à la projection sur la victime, de matériaux ou d’objets divers. Ce sont classiquement des lésions multiples réalisant un véritable criblage (visage, avant-bras, zones découvertes). Elles peuvent être discrètes ou noyées au milieu d’autres lésions plus spectaculaires. Ce sont souvent des lésions perforantes qui se rapprochent des blessures par balle ou par arme blanche.

33
Q

Lésion blast tertiaire

A

Les lésions de blast tertiaire sont dues à la projection de la victime elle-même par l’effet du souffle (polytraumatismes).

34
Q

Lésion blast quaternaire

A

Les lésions de blast quaternaire comprennent :
* les brûlures en général thermiques lorsqu’il s’agit d’une explosion ;
* les lésions d’ensevelissement ou d’incarcération qui entraînent des crush-syndrome, des polytraumatismes, des hypothermies ;
* les intoxications qui sont dues aux fumées, aux produits chimiques, etc ;
* les traumatismes psychologiques.
Leur prise en charge est la même que celle des polytraumatisés, des brûlés, des personnes victimes d’un crush-syndrome ou des traumatisés psychologiques.
Les victimes d’explosions sont souvent des polyagressées.

35
Q

Un membre peut se trouver comprimé ou écrasé essentiellement dans 2 grands types de situation :

A
  • suite à un ensevelissement, c’est-à-dire que la personne a disparu sous un amoncellement de gravats ;
  • après une incarcération, c’est-à-dire que la personne est « coincée dans une structure rigide déformée ».
36
Q

Quel problème pose l’ensevelissement ?

A

l’ensevelissement d’une victime pose le triple problème de sa localisation, de son abord et de son dégagement
Communément appelé crush-syndrome, le syndrome des ensevelis résulte d’une destruction traumatique et ischémique (manque d’O2) des cellules des muscles, secondaire à une compression continue et prolongée de grosses masses musculaires (par exemple d’un membre inférieur au niveau de la cuisse).
Lors de cette compression prolongée, des produits toxiques sont accumulés par l’organisme au niveau et sous la compression.

37
Q

Quel problème pose la désincarcération ?

A

la désincarcération pose celui de son abord et de son dégagement.

38
Q

Que se passe-t-il lors de la levée d’une compression ?

A

Au moment de la levée de la compression, la circulation sanguine est rétablie au niveau du membre et les substances toxiques sont brutalement libérées dans tout l’organisme.
Elles vont créer une véritable intoxication qui peut entraîner :
* une détresse circulatoire ;
* un arrêt cardiaque, juste après le dégagement ;
* une insuffisance rénale plus tardive, qui sans dialyse, peut entraîner la mort.

39
Q

Quels sont les signes d’un crush syndrome ?

A
  • moins de 4 heures de compression, les signes locaux sont peu importants et peuvent passer inaperçus. Il n’y a généralement pas de complication générale ;
  • entre 4 et 8 heures de compression, les signes locaux sont présents. Le membre augmente de volume, est douloureux dans un premier temps et la peau en regard de la zone de compression est froide, livide et marbrée. Les complications générales sont constantes : baisse de la pression artérielle due à la constitution d’un œdème qui à terme, peut retenir plusieurs litres de liquide troubles de la conscience liés à la diminution de l’irrigation du cerveau ;
  • au delà de 8 heures de compression, les signes locaux sont plus marqués. Le membre augmente de volume, est indolore. Des rougeurs et des phlyctènes peuvent être observées au niveau des zones de compression. Les complications générales sont majeures : hyperventilation, détresse neurologique, détresse circulatoire (état de choc, arrêt cardiaque).
40
Q

Signes spécifiques crush syndrome

A

Rechercher par l’interrogatoire de l’entourage :
* la localisation probable de la victime ;
* la durée de la compression.
Rechercher par l’interrogatoire de la victime dès le contact verbal :
* sa position ;
* une capacité à bouger tout ou partie de son corps ;
* la possibilité de bouger et sentir ses doigts et ses orteils; * les endroits douloureux ;
* une difficulté respiratoire.

Rechercher et apprécier, dès que la victime est abordable :
* la partie du corps comprimée ou écrasée (tronc membres) ;
* l’état du corps ou des membres situés en dessous de la compression ou de l’écrasement :
- augmentation de volume ;
- froideur ;
* - pâleur ;
- présence de phlyctènes éventuelles ;
- douleur ou insensibilité.
* d’autres lésions : plaies, fractures, brûlures… ;
* une détresse neurologique ;
* une détresse respiratoire ;
* une détresse circulatoire ;
* la température corporelle ;
* les antécédents de la victime ;
* les traitements suivis.

41
Q

Conduite à tenir spécifique crush syndrôme

A

La conduite à tenir diffère en fonction des situations.
La partie du corps compressée est limitée (pied ou main) : il ne peut pas y avoir de crush-syndrome au moment de la décompression.
Quelle que soit la durée de la compression, il faut :
❶Enlever la charge pour décompresser le membre.
❷Effectuer les gestes de secours nécessaires.

Les masses musculaires comprimées sont importantes (cuisse…).
Une fois la victime repérée, il faut évaluer la gravité de son état, la possibilité de médicaliser l’intervention, le temps écoulé depuis le début de la compression, le temps nécessaire à sa prise en charge et à son dégagement.
Si au moment de lever la compression, la durée de celle-ci est inférieure à 4 heures, le risque de crush-syndrome est limité. Une équipe médicale peut cependant être envoyée en renfort en fonction des renseignements donnés lors du contact. Si dans le cadre d’une catastrophe, on ne dispose pas de médecin, ou si la situation impose un dégagement d’urgence (risque d’explosion, d’effondrement impossibilité de réaliser des gestes d’urgence) :
❶Enlever la charge.
❷Mettre la victime en sécurité.
❸Effectuer les gestes de secours nécessaires.

Si au moment de lever la compression, la durée de celle-ci est supérieure à 4 heures, le risque de crush-syndrome est réel.
S’il n’y a pas de dégagement d’urgence à effectuer :
❶Privilégier un accès à la tête, dans la mesure de possible. En dehors de l’aspect psychologique évident si la victime est consciente, il permet aux sapeurs-pompiers de l’oxygéner ou de la ventiler, et au médecin de pouvoir la perfuser (veines du cou) ou si c’est nécessaire de l’intuber.
❷Réaliser les gestes d’urgence en rapport avec l’état de la victime et les possibilités d’accès.
❸Administrer de l’O2 si nécessaire (cf. fiche technique 20.1)
❹Protéger contre le froid, la chaleur et les intempéries. ❺Conserver un contact verbal permanent, surtout si la victime n’est pas visible.
❻Surveiller régulièrement la qualité du pouls, la fréquence cardiaque et la pression artérielle dès que cela est possible.
❼Attendre l’arrivée d’une équipe médicale avant de procéder à la décompression.

En cas de dégagement d’urgence ou si il n’y a pas de médecin immédiatement disponible, si le temps de compression est supérieur à 4 heures :
❶Poser un garrot artériel.
❷Décompresser le membre.
❸Mettre la victime en sécurité.
❹Effectuer les gestes de secours nécessaires.
En cas de doute, il est préférable d’attendre un renfort médicalisé quelques minutes et de retarder la levée de la compression, plutôt que de risquer l’apparition d’une détresse sans pouvoir y faire face (cf. procédure 12.1).

42
Q

Définition pendaison

A

La pendaison est un acte par lequel le corps est suspendu par le cou à l’aide d’un lien. Elle entraîne brutalement la perte de conscience, l’arrêt des fonctions vitales et la mort. Sous l’effet du poids du corps, des lésions vertébrales avec atteinte de la moelle épinière sont fréquentes et sont associées à la compression des voies aériennes supérieures et des vaisseaux du cou.
La strangulation est une constriction du cou ou une pression exercée sur la gorge. Lors de cet étranglement, les voies aériennes et les vaisseaux du cou sont comprimés. L’afflux d’air vers les poumons ou la circulation du sang vers le cerveau sont interrompus.

43
Q

Circonstances pendaisons

A
  • accidentelles : vêtement qui se prend dans une machine, jeu du foulard chez les enfants, tête d’un enfant prise entre les barreaux du lit… ;
  • volontaires : crime, suicide…
44
Q

Signes spécifiques pendaison

A

Rechercher par l’interrogatoire de l’entourage :
* les circonstances de découverte ;
* les antécédents de la victime : dépression, maladie grave…

Rechercher ou apprécier :
* la situation de la victime : non dépendue ou avec une strangulation toujours présente ;
* des signes de strangulation criminelle (griffures au niveau du cou) ;
* une détresse neurologique qui est toujours présente (agitation, convulsions, mydriase, myosis). Il peut arriver qu’un pendu soit conscient si un témoin se trouve pratiquement sur place au moment de la pendaison ;
* une détresse respiratoire (polypnée, tirage ou bradypnée puis apnée) ;
* une détresse circulatoire. La présence d’un pouls doit être recherchée en périphérie ou mieux au niveau du creux inguinal si le pouls carotidien ne peut être évalué. En général, la victime est en arrêt cardiaque à l’arrivée des secours.

45
Q

Conduite à tenir spécifique pendaison

A

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Soutenir la victime, en cas de pendaison pour neutraliser les forces de traction et de constriction.
❷Dépendre le corps en se faisant aider (couper le lien, soutenir la victime pour éviter qu’elle ne chute brutalement ce qui pourrait occasionner des traumatismes supplémentaires).
❸Supprimer la source de constriction (strangulation), si elle est encore présente (cet acte peut être difficile si le lien est très serré).
❹Maintenir l’axe « tête-cou-tronc » dès que possible.
❺Allonger la victime au sol.
❻Réaliser les gestes d’urgence en rapport avec l’état de la victime.
❼Poser un collier cervical dès que possible, si aucun geste de réanimation n’est indiqué ou si cela ne retarde pas leur réalisation.
❽Contacter la coordination médicale en urgence, même si la victime ne présente aucun signe de détresse.
❾Demander la police (ce contexte pose toujours un problème médico-légal).
❿Respecter les indices, dans la mesure du possible afin de ne pas compromettre le travail d’enquête des forces de police.

46
Q

Les différents types de pendaison

A

La pendaison est dite complète, lorsque les pieds de la victime sont dans le vide, la totalité du poids du corps est transmise au lien. C’est l’exemple de la pendaison par précipitation. L’arrêt brutal de la chute entraîne des lésions cervicales de traction et d’étirement à l’origine d’une mort immédiate (fracture du rachis cervical).
La pendaison est dite incomplète, lorsque les pieds de la victime reposent, même partiellement sur un plan dur. Une partie seulement du poids du corps est transmise au lien.

47
Q

Définition électrisation/électrocution

A

L’électrisation est l’ensemble des lésions provoquées par le passage d’un courant électrique à travers l’organisme entre un ou plusieurs points d’entrée et de sortie.
L’électrocution se dit d’une victime en arrêt cardiaque après le passage du courant.

48
Q

Quelles sont les conséquences du passage du courant à travers le corps ?

A

Les conséquences du passage du courant à travers le corps humain dépendent principalement de l’intensité de ce courant (exprimée en ampère) et de sa tension (exprimée en volt).
D’autres facteurs, comme le trajet du courant dans le corps, le temps de contact avec le corps et la résistance des différents organes, sont responsables des lésions rencontrées. Les ampères tuent et les volts brûlent.

49
Q

Les conséquences du choc électrique peuvent être :

A
  • traumatiques :
  • par projection ou chute de la victime sur le sol ;
  • secondaires à une tétanisation de certains muscles ;
  • neurologiques : perte de connaissance avec ou sans convulsions ;
  • respiratoires : arrêt respiratoire par tétanisation du diaphragme si le trajet du courant passe par la cage thoracique ;
  • cardiovasculaires :
  • troubles du rythme cardiaque (pouls irrégulier, tachycardie, bradycardie) ;
  • arrêt cardiaque dû à un arrêt respiratoire prolongé ou à une fibrillation ventriculaire lors du passage du courant à travers le cœur.
50
Q

Les conséquences liées à l’effet thermique sont diverses :

A
  • si le courant traverse le corps, le dégagement de chaleur va provoquer des brûlures profondes, des muscles, des vaisseaux, des nerfs, avec destructions progressives des tissus internes beaucoup plus importantes que ne peuvent le laisser présager les lésions de la peau. On voit fréquemment deux brûlures, une au point d’entrée du courant, l’autre au point de sortie.
    En plus des brûlures, l’électrisation peut perturber le fonctionnement du système nerveux, du cœur (fibrillation ventriculaire) et provoquer la destruction des cellules musculaires (rhabdomyolyse), en particulier si elles se trouvent sur le trajet du courant. Il réalise un tableau voisin de celui du crush-syndrome :
  • un arc électrique se produit sans qu’il n’y ait un contact physique direct entre la victime et le conducteur électrique. Il est dû à des voltages importants (supérieur à 10 000 volts) et provoque des brûlures profondes sans passage de courant à travers le corps ;
  • le flash électrique est un court-circuit entre 2 conducteurs électriques et produit un éclair qui dégage de la chaleur. Il entraîne une brûlure thermique. Ces lésions se retrouvent souvent au niveau de la face (personne qui travaille sur un compteur ou une installation à hauteur du visage) et en particulier au niveau oculaire : brûlures superficielles ou profondes de la cornée aspect blanc de l’iris.
51
Q

Les différents types de courant

A
  • L’électricité domestique est de la basse tension (220 volts monophasé et 380 volts triphasé). Les victimes sont souvent les enfants et les bricoleurs imprudents qui utilisent des appareils défectueux, parfois en ambiance humide. Elle comporte des risques cardiovasculaires immédiats et provoque des brûlures souvent modérées.
  • L’électricité industrielle est de la haute tension
    (> 1 000 volts et hors de portée de la population). Les accidents touchent essentiellement les personnels travaillant sur les réseaux aériens (caténaires ferroviaires, lignes à haute tension EDF), les transformateurs et dans les centrales. Des accidents peuvent cependant toucher la population qui, de façon accidentelle ou, par imprudence, peut entrer en contrat avec un conducteur à haute tension. Elle est à l’origine de brûlures profondes.
  • L’électricité naturelle. La foudre est l’électricité naturelle la plus dangereuse. Elle libère en quelques millisecondes 10 000 à 25 000 ampères sous une tension de 10 à 100 millions de volts, pouvant être à l’origine d’un effet de blast ou de projection.
  • L’électricité à usage médical avec les défibrillateurs automatiques, semi-automatiques ou manuels dont l’intérêt est thérapeutique.
52
Q

Signes spécifiques électrisation

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* les circonstances de survenue ;
* le type de courant en cause : ampérage, voltage continu ou alternatif ;
* la durée du contact ;
* une perte de connaissance initiale.

Rechercher ou apprécier :
* un arrêt respiratoire ou cardiaque ;
la qualité du pouls (fréquence, régularité) ;
* une détresse neurologique :
- troubles de conscience ou coma ;
- agitation ;
- convulsions éventuelles ;
* des douleurs musculaires ;
des paralysies des membres ;
des brûlures ;
un point d’entrée et de sortie éventuel ; le trajet du courant ;
des traumatismes associés.

53
Q

Conduite à tenir spécifique électrisation

A
  • En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
    ❶Écarter immédiatement les personnes présentes et leur interdire de toucher la victime.
    ❷S’assurer que la victime n’est pas en contact direct ou indirect avec un conducteur endommagé ou un câble électrique au sol.
    ❸Ne jamais toucher directement la victime tant qu’elle se trouve en contact avec le courant.
    ❹Ne jamais utiliser d’objets conducteurs métalliques ou humides pour écarter un fil électrique ou un câble.
    ❺Couper le courant (débrancher l’appareil, disjoncter le compteur électrique…), ou en cas d’impossibilité (haute tension, transformateur…) de le faire couper par une personne qualifiée (EDF, SNCF…) avant de toucher la victime.
    ❻Dégager la victime au moyen du matériel isolant des valises électro-secours, s’il est impossible de couper le courant.
    ❼ Réaliser les gestes de réanimation nécessaires.

Toute brûlure électrique doit être considérée comme une brûlure grave car la surface visible ne préjuge en rien des lésions internes.
En raison des lésions retardées, toute victime électrisée même consciente et sans signe de brûlure, devra être systématiquement dirigée vers un service d’urgence.

54
Q

Définition noyade

A

La noyade est une asphyxie aiguë par inondation de l’arbre respiratoire consécutive à une immersion en piscine, en eau vive ou en eau de mer. C’est l’une des principales causes de décès accidentel chez l’enfant : piscine privée, baignoire…

55
Q

4 stades de gravité de la noyade

A

stade 1 : l’aquastress. La victime a fait le «bouchon». La tête est passée alternativement au-dessus et au- dessous du niveau de l’eau. La victime retient sa respiration mais un peu d’eau finit par pénétrer dans sa bouche. Il se produit alors un spasme au niveau du larynx par fermeture réflexe des cordes vocales. Des mouvements de déglutition apparaissent secondaires à l’hypoxie et font pénétrer de l’eau dans l’estomac. La victime « a bu la tasse ». Il n’y a pas d’eau dans les voies aériennes car la victime a été ou s’est extraite à temps du milieu aquatique. Elle est consciente et souvent stressée, sans détresse ;

stade 2 : le petit hypoxique. La victime a fait le « bouchon » plus longtemps et a inhalé un peu d’eau dans les voies aériennes. Elle est consciente, tousse, peut être dyspnéique et même un peu cyanosée ;

stade 3 : le grand hypoxique. La victime est restée sous l’eau, a avalé beaucoup d’eau, et en a inhalé une grande quantité. Elle est en détresse respiratoire avec des troubles de la conscience ;

stade 4 : l’anoxique. La victime en état de mort apparente est immergée ou flotte à la surface, les voies aériennes sous le niveau de l’eau. Elle est en arrêt respiratoire ou en arrêt cardiaque.

56
Q

Les circonstances et les causes de la noyade

A

d’une incapacité à maintenir la tête hors de l’eau (sujet ne sachant pas nager, épuisement, véhicule tombé à l’eau…)
de causes médicales (hypoglycémie, convulsions, malaise cardiaque…) ;
d’une syncope d’origine vagale consécutive à l’irruption rapide d’eau dans les voies aériennes supérieures ou à une douleur aiguë (piqûre par un animal, contact avec une méduse par exemple) ;
d’une « hydrocution » qui est une perte de connaissance due au contact de l’eau avec la peau de certains individus souffrant d’urticaire au froid ou à l’eau ;
d’une réaction allergique à la flore ou la faune aquatique ;
d’un « choc thermique » dû à la différence de température entre l’eau et le nageur. Il est favorisé par une exposition prolongée au soleil, un repas copieux ou trop arrosé ;
d’un accident de plongée en apnée ou avec bouteille ;
d’un accident de sport nautique (plongeon, surf ou planche à voile). Une fracture du rachis cervical est à craindre.

57
Q

Signes spécifiques noyade

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* les circonstances de l’immersion ;
* le temps d’immersion ;
* les antécédents médicaux (diabète, épilepsie, antécédents cardiaques, asthme…) ;
* les traitements suivis ;
* une intoxication associée : alcool, drogue… ;
* une exposition solaire prolongée ou un repas copieux.

Rechercher ou apprécier :
* un arrêt cardiaque ;
* des troubles de la conscience voire un coma ;
* des troubles respiratoires ;
* un traumatisme associé, en particulier du rachis ; * la température corporelle ;
* la température de l’eau.

58
Q

Conduite à tenir spécifique noyade

A

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :

En présence d’une noyade de stade 1 :
❶Rassurer la victime.
❷La déshabiller ou la sécher.
❸Mesurer sa température.
❹La réchauffer dans une couverture isothermique ou bactériostatique, si nécessaire.

En présence d’une noyade de stade 2
❶Rassurer la victime.
❷La déshabiller ou la sécher.
❸Mesurer sa température.
❹La réchauffer dans une couverture isothermique ou bactériostatique, si nécessaire.
❺Administrer de l’O2 par inhalation (cf. fiche technique 20.1).
❻Contacter la coordination médicale pour une éventuelle médicalisation.

En présence d’une noyade de stade 3
❶Effectuer les gestes de réanimation adaptés à son état.
❷Administrer de l’O2 par inhalation (cf. fiche technique 20.1).
❸Mesurer sa température.
❹La réchauffer dans une couverture isothermique ou bactériostatique.
❻Contacter en urgence la coordination médicale.

En présence d’une noyade de stade 4

❶Effectuer une réanimation cardiaque si possible avec DSA.
❷Contacter en urgence la coordination médicale. Protocole de prises en charge
des noyés hypothermes

59
Q

Protocole spécifique BSPP noyade

A

La BSPP a un protocole spécifique pour la prise en charge des noyés en Seine, à Paris, en arrêt cardiaque, dont la température est comprise entre 21 °C et 30 °C.
Une assistance ventilation sous O2, associée à un massage cardiaque externe, relayée par la mise en place d’une planche à masser, est instaurée. Si la victime est en fibrillation ventriculaire, un seul choc sera délivré quel que soit le résultat de ce dernier.
L’action de la médicalisation éventuelle se limite à l’intubation, si le médecin se trouve sur le trajet du canot de sauvetage. La victime, dès l’appontement, est prise en charge par une AR, qui l’achemine directement en réanimation à La Pitié, l’HEGP ou Lariboisière selon le lieu de prise en charge. Elle est mise sous circulation extracorporelle (CEC) pour un réchauffement interne.

60
Q

4 lois accidents de plongée

A

La plongée impose la respiration de gaz comprimé. Les accidents sont régis par 4 lois physiques se rapportant aux gaz (la loi d’Archimède, la loi de Boyle/ Mariotte sur la compressibilité des gaz, la loi de Dalton sur les pressions partielles, et enfin la loi de Henry sur la dissolution des gaz) et au fait que sous l’eau, la pression hydrostatique augmente d’un bar tous les 10 mètres.

61
Q

Quand surviennent les accidents de plongée ?

A

Les accidents de plongée surviennent essentiellement lors de plongées avec bouteilles ou avec un appareil en circuit semi fermé ou fermé (recycleur), mais aussi sur des chantiers (percement de tunnels) dans lesquels le personnel travaille en milieu hyperbare (milieu où règne une pression supérieure à la pression atmosphérique) pour éviter l’inondation des galeries. Ils sont potentiellement plus graves en milieu aquatique, du fait du risque de noyade surajouté.

62
Q

A quoi sont dûs les accidents de plongée ?

A

Ils sont dus dans la majorité des cas, au non respect des règles de sécurité élémentaires ou à une angoisse se transformant en panique (vitesse de remontée trop rapide et la non réalisation des paliers), plus rarement à une déficience technique du matériel.
t ous les 10 mètres fait que l’azote (N2) du gaz respiré se diffuse vers les tissus et s’y dissout. La quantité de gaz dissout est proportionnelle à la profondeur et au temps de plongée. À la remontée, le phénomène s’inverse et le gaz dissous retrouve son état gazeux. Si la remontée est trop rapide, le gaz forme des bulles plus ou moins volumineuses venant se bloquer, provoquant ainsi une obstruction et un accident y correspondant (accident de la peau, ostéo- articulaire, médullaire, etc.).

63
Q

Signes spécifiques accident de plongée

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* le déroulement de la plongée: la profondeur maximale atteinte, la durée d’immersion, le respect des paliers, la vitesse de remontée, les plongées successives (il faut un intervalle de 12 heures pour ne pas parler de plongées successives) ;
* un état de fatigue, une pâleur ou des efforts importants avant la plongée ;
* une douleur thoracique, des difficultés respiratoires une cyanose, de la spume (salive écumeuse à grosse bulles) rosâtre ;
* une douleur progressive ou violente de l’oreille pendant la plongée ;
* un vertige ou une syncope ;
* une douleur des sinus ;
* une douleur au niveau de la moelle épinière, brutale ou insidieuse, de type fourmillements ou décharges électriques ;
* une douleur au niveau des articulations, brutale ou insidieuse ;
* des démangeaisons localisées (puces dues aux bulles d’air cutanées) ;
* le délai qui sépare l’accident de la plongée elle-même.

Rechercher ou apprécier :
* un trouble de la conscience, voire un coma ;
des convulsions ; une otorragie ou une épistaxis ; un essoufflement ou une détresse respiratoire ; un déficit neurologique (hémiparésie, hémiplégie, paraplégie) ; des boursouflures de la peau (moutons) dues aux bulles d’air ; une difficulté à mobiliser les grosses articulations (genou, épaule, coude…) en raison de la douleur.

64
Q

Conduite à tenir spécifique accident de plongée

A

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Effectuer les gestes d’urgences vitales adaptés.
❷Demander un renfort médicalisé, simultanément.
❸Administrer de l’O2, par inhalation, systématiquement (cf fiche technique 20.1).
❹Déshabiller et sécher la victime.
❺Faire prendre de l’aspirine après avis médical.

65
Q

Traitement accident de décompression

A

En cas d’accident de décompression, le traitement associe une remise sous pression le plus rapidement possible dans un caisson hyperbare, un traitement médicamenteux (Aspégic®, vasodilatateur) et du repos. Dans les cas les plus graves, la victime devra séjourner en réanimation après le caisson.