200.2 - pathologies diverses Flashcards
Définition malaise
Un malaise est une sensation pénible traduisant un trouble du fonctionnement de l’organisme, sans que le sujet qui l’éprouve puisse en identifier obligatoirement l’origine. Il peut être fugace ou durable, de survenue brutale ou progressive et peut entraîner une perte de connaissance brève traitée dans le chapitre sur les troubles et les détresses neurologiques.
Cette sensation peut être le signe d’une maladie.
Un malaise traduit souvent une défaillance d’une partie de l’organisme sans entraîner obligatoirement de détresse vitale.
Différents malaises
L’analyse de la situation doit permettre de les catégoriser :
* malaises graves : par atteinte d’un organe (sensation mal définie, vertigineuse d’un AVC débutant…), ou d’un dérèglement de l’organisme (grande fatigue, vertiges de l’hypoglycémie), pouvant entraîner une détresse vitale. Ils vont nécessiter une prise en charge rapide et adaptée ;
* malaises bénins : par fatigue, manque de sommeil stress, émotion, décalages alimentaires (repas copieux bien arrosé ou jeûne prolongé)…
Ces malaises peuvent être isolés ou répétitifs témoignant d’une maladie plus ou moins traitée ou méconnue.
À noter que parfois, un malaise qui peut sembler bénin est en réalité le reflet d’une maladie grave : par exemple une douleur épigastrique ressentie comme une indigestion qui est en fait due à un infarctus du myocarde.
Signes spécifiques malaises
Il n’y a pas vraiment de signe spécifique d’un malaise.
Il s’agit soit de sensations désagréables difficilement définissables par la victime, soit de signes cliniques précis, sans aucune origine évidente.
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de son entourage :
* les circonstances de survenue ;
* l’absence de perte de connaissance ;
* la perception d’une « sensation de malaise », difficile à exprimer avec précision par la victime ;
* des signes de malaise :
- sensation de vertige ;
- grande fatigue ;
- flou visuel ;
- nausées ;
- chaleur anormale ; -
froid.
* l’apparition d’une douleur ;
* l’apparition d’un sentiment d’angoisse ;
* la survenue récente d’un trouble ou d’un signe anormal ;
* le traitement suivi dans le cas de malaises récurrents ou le déséquilibre d’un traitement ;
* une ou des hospitalisations éventuelles.
Rechercher ou apprécier :
* les signes d’une détresse ou d’un trouble neurologique, respiratoire ou circulatoire ;
* la glycémie capillaire (cf. indications de la fiche technique 28.1).
Le bilan secondaire en cas de malaise doit être particulièrement complet, afin de rechercher le moindre signe d’orientation vers une maladie grave. Par exemple la découverte d’une fièvre témoignant d’une maladie infectieuse peut expliquer ce malaise.
Conduite à tenir malaise
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Mettre immédiatement la victime au repos, dans la position où elle se sent le mieux, généralement allongée.
En cas de gêne respiratoire, mise en position assise sauf si elle adopte spontanément une autre position.
❷Protéger la victime contre le froid, la chaleur ou les intempéries.
❸Administrer de l’oxygène par inhalation si nécessaire (cf. fiche technique 20.1).
❹Calmer et rassurer la victime.
Définition spasmophilie et tétanie
Dans certaines circonstances (angoisse, stress), des personnes ventilent de façon trop rapide, ce qui favorise l’élimination du CO2 dans l’air expiré, et donc la baisse de son taux dans le sang. Ce déséquilibre chimique entraîne un dysfonctionnement des muscles qui vont se contracter anormalement.
Le premier stade est la crise de spasmophilie. La victime ressent des sensations anormales : engourdissement, fourmillements symétriques des extrémités des membres (deux ou quatre) ou de tout le corps, picotements dans tout le thorax, sensation d’oppression thoracique, sensation de vertiges, difficultés à déglutir avec impression de boule dans la gorge, angoisse. Il n’y a jamais de perte de connaissance.
Le second stade est la crise de tétanie avec contraction, des muscles, surtout au niveau des mains qui prennent la forme de la main de l’accoucheur. Les paumes sont tournées vers le haut et les doigts sont convergents.
À noter qu’il existe souvent une hyperventilation qui n’est, en aucun cas, une détresse respiratoire : la saturation en O2 est normale, et toujours mesurable.
Par ailleurs, en cas de sensation d’oppression thoracique et d’angoisse, il est parfois difficile de faire la différence avec un syndrome coronarien. Après la crise, la victime ressent souvent une sensation de fatigue. Toute PC, tout signe de détresse respiratoire (autre que la fréquence respiratoire élevée) ou de détresse circulatoire rend peu probable l’hypothèse de spasmophilie/tétanie et doit entrainer un bilan des 3 systèmes vitaux.
Signes spécifiques spasmophilie/tétanie
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* les antécédents (spasmophilie connue…) ;
* le(s) facteur(s) déclenchant(s) (environnement conflictuel, anxiété, choc émotionnel…) ;
* le traitement en cours : calcium, magnésium, sédatif.
Rechercher ou apprécier :
* la présence d’engourdissements ;
* des fourmillements symétriques à l’extrémité des
membres ou sur tout le corps ;
* des picotements dans tout le thorax ;
* une sensation d’oppression thoracique ; * des difficultés à déglutir ;
* des mains en position « d’accoucheur » ; * une fréquence respiratoire élevée ;
* une absence de perte de connaissance de mouvements saccadés, de perte d’urine, de morsure de langue, de révulsion des yeux, de cyanose, de sueurs.
Conduite à tenir spasmophilie/tétanie
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose, dans les 2 cas, de :
❶Isoler la victime.
❷Calmer et rassurer la victime.
❸Indiquer de respirer doucement à la victime.
En cas de crise de tétanie :
❶Mettre en place un dispositif d’inhalation non occlusif, englobant la bouche et le nez de la victime sans apport complémentaire d’O2.
Si le dispositif d’inhalation augmente la sensation d’angoisse, il doit être retiré.
Qu’est-ce que la glycémie ?
Le taux de sucre dans le sang
Par quoi est contrôlé la glycémie ? par quoi est-elle régulée ?
Il est contrôlé en permanence par le système nerveux, et la régulation de la glycémie dépend d’hormones comme l’insuline et le glucagon, sécrétées par le pancréas.
Quel est le rôle de l’insuline ?
L’insuline permet le passage et l’utilisation du glucose dans les organes ;
Quel est le rôle du glucagon ?
le glucagon sert à libérer le sucre, stocké dans le foie sous forme de glycogène.
Quelle est l’autre hormone qui intervient ?
Une autre hormone, sécrétée par les glandes surrénales, intervient : c’est l’adrénaline, qui inhibe la production d’insuline et stimule la production de glucagon ; c’est donc une hormone hyperglycémiante.
Définition diabète
Le diabète est une maladie dans laquelle la régulation de la glycémie se fait mal ou plus du tout. On le diagnostique par une glycémie importante à jeun : c’est l’hyperglycémie.
En pratique :
* une glycémie normale se situe aux alentours de 0,8 g/l
ou 5 mmol/l ;
* en dessous de 0,6 g/l ou 3,3 mmol/l, la victime est en hypoglycémie certaine.
Quand un patient est-il considéré comme diabétique ?
Un patient est considéré comme diabétique si sa glycémie à jeun est supérieure à 1,26 g/l.
Complication du diabète ?
Le diabète doit absolument être traité, même si le patient ne ressent aucun symptôme car il provoque à long terme des complications graves de plusieurs types :
* cardiovasculaires : infarctus du myocarde (qui peut être indolore), artérite des membres inférieurs (risque d’amputation) ;
* rénales : insuffisance rénale pouvant nécessiter des dialyses ;
* oculaires : cécité ;
* neurologiques : AVC, anomalies de la sensibilité.
Quels sont les types de diabète ?
Si le malade ne fabrique plus d’insuline du tout, il a un diabète insulinodépendant (diabète de type I ou DID). On doit alors lui en apporter une ou plusieurs fois par jour par des injections sous-cutanées (stylos auto-injectables conservés au réfrigérateur), ou par pompe à insuline.
Si le malade fabrique encore un peu d’insuline, il a un diabète non insulinodépendant (diabète de type II ou DNID) et il prend des médicaments antidiabétiques sous forme de comprimés.
De quoi dépend l’équilibre de la glycémie ?
L’équilibre du traitement du diabète n’est pas facile car,il dépend :
* des apports en sucre par les repas ;
* de la consommation du glucose par l’organisme augmentée en cas d’activité physique, de fièvre… ;
* d’un excès de médicaments (comprimés ou insuline) ou d’une insuffisance de traitement.
Signes spécifiques diabète/hypoglycémie
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* le(s) facteur(s) déclenchant(s) : effort, repas non pris ou insuffisant, erreur dans la dose d’insuline, rupture du traitement ;
* les antécédents: diabétique connu… ;
* les horaires du dernier repas pris ou de la dernière injection ;
* le carnet de glycémie ;
* les hospitalisations antérieures ;
* le traitement habituel.
Rechercher ou apprécier :
les signes spécifiques de l’hypoglycémie ;
- liés au manque de glucose au niveau cérébral :
▪ fatigue ;
▪ troubles de la vue ;
▪ idées lentes, parole lente et confuse ; ▪ troubles psychiatriques ;
▪ agitation, agressivité ;
▪ état ébrieux sans prise d’alcool ;
▪ convulsions ou coma.
* - liés à des réponses réflexes du corps (par sécrétion d’adrénaline) :
▪ pâleur ;
▪ sueurs ;
▪ faim ;
▪ tremblements ; ▪ tachycardie.
* des lésions traumatiques associées, en cas de chute ou de suspicion de chute ;
* la présence :
* - de morceaux de sucre dans les poches ou le sac de la victime…
* - d’insuline ou de glucagon dans le réfrigérateur ;
* - d’une carte mentionnant son diabète.
* une glycémie capillaire basse mesurée à l’aide d’un dextromètre ;
* les hospitalisations antérieures ;
* le traitement habituel.
Conduite à tenir spécifique hypoglycémie :
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Effectuer un apport de sucre par la bouche si, et seulement si, la victime est capable de déglutir, avec :
* des boissons sucrées (non light) ;
* du sucre (environ une dizaine de morceaux dissous dans de l’eau) ;
* du miel, de la confiture… ;
* du glucose.
❷Compléter l’apport en sucre par l’absorption de sucres lents (pain, pâtes, riz…).
Devant l’impossibilité d’un apport en sucre par voie orale il faudra :
❶Demander un renfort médicalisé.
❷Mettre la victime en PLS.
❸Administrer de l’oxygène, par inhalation si nécessaire (cf. fiche technique 20.1).
❹Surveiller en permanence le pouls et la respiration.
Comment resucrer une victime ?
L’apport de sucre par voie orale en urgence peut, si la victime est capable d’avaler, se faire avec des sucres d’absorption rapide. Mais, très rapidement, le relais devra être pris par des sucres lents (pain, pâtes, riz) qui éviteront la récidive rapide de l’hypoglycémie quand les sucres d’absorption rapide auront été utilisés par l’organisme.
Le traitement du coma diabétique est une urgence car il y a un risque grave de séquelles nerveuses s’il se prolonge.
Les diabétiques insulinodépendants en hypoglycémie peuvent être également resucrés par injection intra- musculaire ou administration intranasale de Glucagon.
L’ injection pourra être faite par un membre de la famille de la victime formé à cette technique, voire par guidage du chef d’agrès par le médecin de la CM. L’administration intra-nasale, réalisée sur ordre de la CM, est décrite dans la FT. 21.5.
Définition allergies
L’allergie est une réaction exagérée de l’organisme à une substance étrangère, l’allergène, qu’il considère comme dangereuse pour lui.
La substance inhalée (pollen), avalée (aliment), touchée (produit chimique) ou injectée (venin d’insecte) devrait normalement entraîner une réaction de défense localisée de l’organisme (gonflement au niveau de la zone de piqûre par exemple).
Une réponse disproportionnée, dans le cadre des formes les plus graves de l’allergie, peut entraîner une détresse vitale (œdème de Quincke, choc anaphylactique, crise d’asthme).
Différentes formes de réaction allergique
- forme grave :
- détresse respiratoire ;
- ▪ gonflement de la peau au niveau du cou, du visage et de la gorge avec obstruction des voies aériennes, appelée œdème de Quincke (parfois la langue sort de la bouche) ;
- ▪ détresse circulatoire, appelée choc allergique ou anaphylactique, qui est due à la production massive par l’organisme de substances entraînant une dilatation de tous les vaisseaux (vasodilatation) et un collapsus.
- forme bénigne :
- écoulement nasal, éternuements… ;
- conjonctivites, rougeur des yeux… ;
- plaques rouges discrètement en relief sur la peau avec démangeaisons (urticaire) ;
- troubles digestifs: nausées, vomissements…
Signes spécifiques allergie
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* les antécédents : allergies connues, entourage familial…;
* le ou les facteur(s) déclenchant(s) : alimentation,
piqûre, désensibilisation récente… ;
* le traitement, s’il en possède un, s’il a été entrepris et
ses effets ;
* une hospitalisation en réanimation.
Rechercher ou apprécier :
* les signes généraux d’une détresse neurologique respiratoire (polypnée, sifflements, tirage) ou circulatoire (collapsus) ;
* un œdème de la face et des voies aériennes supérieures, commençant souvent au niveau des paupières ou des lèvres, puis de la langue et de la luette ;
* une modification de la voix (voix rauque) ;
* la présence d’urticaire, de démangeaisons ;
* un écoulement nasal, des éternuements ;
* une conjonctivite, une rougeur des yeux ;
* des nausées ou vomissements.
Conduite à tenir spécifique allergie
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Mettre dans la position adaptée à la détresse présentée (assise en cas de difficulté respiratoire allongée en cas de choc anaphylactique).
❷Administrer de l’oxygène, par inhalation si nécessaire (cf. fiche technique 20.1).
❸Aider à la prise du traitement, après avis du médecin coordinateur, en cas d’œdème d’origine allergique.
❹Surveiller la victime.