200.2 - intox Flashcards
Définition intoxication
L’intoxication est un trouble engendré par la pénétration dans l’organisme d’une substance appelée toxique ou poison. Cependant, la plupart des substances, naturelles ou synthétiques, sont susceptibles, à partir d’une certaine quantité, d’être toxiques pour l’organisme.
La gravité de l’intoxication varie en fonction de la nature du toxique et de la quantité qui a pénétré dans l’organisme. Le risque vital peut être immédiat ou différé. Certaines substances ont des antidotes (substances qui vont s’opposer à l’action du toxique).
La voie de pénétration des intoxications :
- digestive par ingestion ;
- respiratoire par inhalation de gaz ou d’aérosols ;
- cutanéo-muqueuse :
- sur la peau ou les muqueuses, (par pénétration le produit toxique passe à travers la peau saine) ;
- sous la peau ou à travers la peau et les muqueuses par injection (venin, piqûre).
Signes généraux des intoxications
Dans la majorité des cas, il n’existe pas de signes spécifiques des intoxications. Elles peuvent se manifester par :
* des signes neurologiques : troubles de la conscience, convulsions, coma ;
* des signes respiratoires : augmentation ou diminution de la fréquence respiratoire, pauses respiratoires, arrêt respiratoire, œdème du poumon ;
* des signes circulatoires : tachycardie ou bradycardie arythmie, hypo ou hypertension artérielle, état de choc, arrêt cardiaque ;
* des signes digestifs : nausées, vomissements (parfois sanglants), douleurs abdominales ;
* une hypothermie, due à la dépression des centres thermorégulateurs par le toxique, ou au coma (il entraîne une perte du frisson, qui par contractions musculaires involontaires, permet normalement le réchauffement de l’organisme) ;
* une hyperthermie due au toxique lui-même ou aux infections engendrées par un coma découvert tardivement. L’intoxication peut ne pas être reconnue d’emblée en l’absence de contexte évocateur, d’où l’importance du bilan circonstanciel.
Comment peut se caractériser une intoxication médicamenteuse ?
Les intoxications médicamenteuses sont souvent volontaires (tentative de suicide), parfois accidentelles par non- respect de la posologie ou, chez l’enfant, par ingestion de médicaments laissés à sa portée.
De quoi dépend la gravité d’une intoxication médicamenteuse ?
La gravité de l’intoxication dépend :
* des effets du produit (thérapeutiques et secondaires), de la dose ingérée (quantité de produit ingérée par la victime) ;
* de la concentration en produit actif (c’est le nombre de mg de produit par comprimé ou par ml, il est en général indiqué sur la boîte) ;
* du délai écoulé depuis l’ingestion ;
* de l’association avec d’autres médicaments ou de l’alcool ;
* des antécédents médicaux de la victime qui peuvent aggraver l’intoxication médicamenteuse : insuffisance rénale dialysée ou non, insuffisance respiratoire, grossesse (risque accru pour le fœtus)…
DSI
Dose supposée ingérée
Signes spécifiques intoxication médicamenteuse
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage:
* la nature du (ou des) médicament(s) ingéré(s) après recherche des emballages ou flacons vides (poubelles, pharmacie, sur le sol, dans le réfrigérateur…) ;
*la dose supposée ingérée (DSI) du (ou des) médicament(s) ;
* la concentration du (ou des) médicament(s) ingéré(s) ;
* l’heure d’ingestion supposée ou, par défaut, l’heure du dernier contact avec la victime ;
* les autres toxiques associés, des bouteilles d’alcool, une arrivée de gaz ouverte… ;
* une lettre d’adieu ;
* les antécédents médicaux en particulier psychiatriques;
* le traitement en cours ;
* les vomissements.
Rechercher ou apprécier :
* des signes de détresse ou de troubles neurologiques respiratoires ou circulatoires ;
* les signes généraux d’une intoxication ;
* une phlébotomie (plaie par automutilation) ou toute autre lésion associée ;
* tout signe ou impression de volonté suicidaire.
Conduite à tenir intoxication médicamenteuse
Il n’existe pas de conduite à tenir spécifique dans les cas d’intoxications médicamenteuses. Elle doit être adaptée à la détresse de la victime. Toutefois, dans le cas où il s’agit d’un acte volontaire il faut en parallèle de la réalisation d’un bilan complet :
❶Surveiller en permanence la victime.
❷Interdire tout geste autodestructeur.
❸Transporter obligatoirement la victime à l’hôpital même contre son gré.
❹Ne jamais lui dire que les médicaments pris ne sont pas dangereux.
❺Ne pas la faire vomir.
❻Ne jamais la laisser seule.
Comment peut se caractériser une intoxication par produits domestiques
Ces intoxications peuvent être volontaires ou accidentelles. Dans ce dernier cas, elles touchent souvent les très jeunes enfants, entre 1 et 3 ans, qui explorent leur environnement et se trouvent en présence de produits dangereux à portée de main.
Elles peuvent aussi être consécutives au déconditionnement des produits ménagers (dans des bouteilles d’eau minérale par exemple) ou dues à des mélanges de produits de nettoyage.
Que peut entrainer une intoxication par des produits domestiques ?
- des atteintes digestives qui se manifestent par des nausées, des vomissements, une hématémèse (vomissement de sang) et des douleurs sur le trajet du tube digestif (niveau thoraciques ou abdominales) des diarrhées… Ils peuvent aussi entraîner des lésions graves de la paroi digestive qui sont de véritables brûlures chimiques ;
- des lésions respiratoires tel un œdème pulmonaire lésionnel lorsque le produit est un toxique respiratoire (par exemple, un détartrant mélangé à de l’eau de Javel entraîne un dégagement de chlore). Lorsqu’il s’agit d’un produit à effet moussant (liquide vaisselle, par exemple), son ingestion risque de produire, en présence d’eau, un volume de mousse suffisant pour envahir les poumons ;
- des atteintes neurologiques comme des hémorragies cérébrales, des convulsions voire un coma lorsque le produit agit sur le système nerveux central.
Comment sont caractérisés les produits chimiques ?
Les produits chimiques sont caractérisés par leur pH (acide ou base). Indépendamment de cette caractéristique, certains d’entre eux ont aussi un pouvoir oxydant (eau de javel).
Que sont les produits caustiques ? Quelles sont les 3 grandes familles ?
Les « caustiques » sont des produits qui détruisent les tissus vivants. Ils provoquent d’emblée des lésions graves telles que des brûlures. Ils sont regroupés en 3 grandes familles :
* les bases fortes ;
* les acides forts ;
* les oxydants.
Signes spécifiques intoxication produits caustiques
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* la nature du produit : nom chimique et commercial, concentration…
* la dose supposée ingérée (DSI) ;
* l’heure d’ingestion supposée ;
* les vomissements éventuels ;
* l’emballage et le reste du produit qui doivent être conservés.
Rechercher ou apprécier :
* des douleurs buccales, rétrosternales, abdominales ;
* une salivation excessive ;
* des difficultés à avaler, à parler ;
* des brûlures cutanées ou buccales ;
* une détresse respiratoire par œdème des VAS ;
* une hématémèse (hémorragie digestive) ;
* une défense ou une contracture abdominale
* (par perforation digestive) ;
Conduite à tenir intoxication produits caustiques ?
Éviter toute contamination des sapeurs-pompiers par contact avec les vêtements contaminés ou par les projections lors des vomissements (lunettes, gants). En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Mettre la victime dans la position adaptée à son état :
* victime consciente sans signe d’état de choc : assise pour ne pas favoriser les vomissements ;
* victime consciente avec signes d’état de choc :
- allongée sur le côté en raison de l’état de choc et du risque de vomissements ;
* victime inconsciente : PLS.
❷Administrer de d’oxygène, par inhalation si nécessaire
❸Ôter les vêtements contaminés.
❹Ne pas faire boire, ni faire vomir, ni rincer la bouche.
❺Surveiller attentivement la victime.
Les brûlures de la peau par des produits chimiques sont traitées dans un chapitre particulier.
Que sont les produits à base de chlore ?
Spontanément, les produits commerciaux ne peuvent dégager de chlore. Cela ne peut se produire que lorsqu’ils sont mélangés avec des acides. Par exemple, le mélange d’eau de javel (contenant du chlore) et d’un détartrant WC (contenant de l’acide) dégage du chlore.
Le chlore est utilisé couramment pour le traitement des eaux (piscine, réservoirs d’eau, industries). Il est corrosif pour l’arbre respiratoire et l’apparition des symptômes peut être retardée de plus de 24 heures :
* à faible concentration, il irrite les conjonctives et les voies aériennes supérieures
* à plus forte concentration : il entraîne une toux douloureuse, des céphalées, des vomissements puis un œdème du poumon pouvant entraîner le décès.
Signes spécifiques intoxication chlore
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
la nature du produit : nom chimique et commercial, concentration… ;
l’heure et la durée d’exposition supposée ; l’emballage et le reste du produit qui devront être pris en charge par une équipe spécialisée.
Rechercher ou apprécier :
* une toux douloureuse ;
* une irritation des muqueuses (conjonctives) ;
* des céphalées ;
* des vomissements ;
* une détresse respiratoire par œdème pulmonaire lésionnel ;
* des lésions cutanées en cas de contact direct.
Conduite à tenir intoxication chlore
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Extraire la victime de l’atmosphère toxique, le plus rapidement possible, au besoin par des sapeurs- pompiers protégés par l’ARI.
❷Mettre la victime dans la position adaptée à son état.
❸Administrer de l’oxygène, par inhalation (si nécessaire).
❹Ôter les vêtements contaminés.
❺Rincer abondamment les yeux et la peau en cas de contact direct.
❻Surveiller la victime, les signes pouvant apparaître de façon retardée.
Comment les stupéfiants agissent-ils ?
Lors de la consommation d’un produit stupéfiant, la victime va rencontrer une phase pendant laquelle elle va ressentir les effets recherchés. Cette phase est de durée variable et commence parfois par une « montée ».
Il y a ensuite un syndrome de sevrage, quelques heures après ou le lendemain, c’est la « descente ».