200.2 - intox Flashcards

1
Q

Définition intoxication

A

L’intoxication est un trouble engendré par la pénétration dans l’organisme d’une substance appelée toxique ou poison. Cependant, la plupart des substances, naturelles ou synthétiques, sont susceptibles, à partir d’une certaine quantité, d’être toxiques pour l’organisme.
La gravité de l’intoxication varie en fonction de la nature du toxique et de la quantité qui a pénétré dans l’organisme. Le risque vital peut être immédiat ou différé. Certaines substances ont des antidotes (substances qui vont s’opposer à l’action du toxique).

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2
Q

La voie de pénétration des intoxications :

A
  • digestive par ingestion ;
  • respiratoire par inhalation de gaz ou d’aérosols ;
  • cutanéo-muqueuse :
  • sur la peau ou les muqueuses, (par pénétration le produit toxique passe à travers la peau saine) ;
  • sous la peau ou à travers la peau et les muqueuses par injection (venin, piqûre).
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3
Q

Signes généraux des intoxications

A

Dans la majorité des cas, il n’existe pas de signes spécifiques des intoxications. Elles peuvent se manifester par :
* des signes neurologiques : troubles de la conscience, convulsions, coma ;
* des signes respiratoires : augmentation ou diminution de la fréquence respiratoire, pauses respiratoires, arrêt respiratoire, œdème du poumon ;
* des signes circulatoires : tachycardie ou bradycardie arythmie, hypo ou hypertension artérielle, état de choc, arrêt cardiaque ;
* des signes digestifs : nausées, vomissements (parfois sanglants), douleurs abdominales ;
* une hypothermie, due à la dépression des centres thermorégulateurs par le toxique, ou au coma (il entraîne une perte du frisson, qui par contractions musculaires involontaires, permet normalement le réchauffement de l’organisme) ;
* une hyperthermie due au toxique lui-même ou aux infections engendrées par un coma découvert tardivement. L’intoxication peut ne pas être reconnue d’emblée en l’absence de contexte évocateur, d’où l’importance du bilan circonstanciel.

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4
Q

Comment peut se caractériser une intoxication médicamenteuse ?

A

Les intoxications médicamenteuses sont souvent volontaires (tentative de suicide), parfois accidentelles par non- respect de la posologie ou, chez l’enfant, par ingestion de médicaments laissés à sa portée.

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5
Q

De quoi dépend la gravité d’une intoxication médicamenteuse ?

A

La gravité de l’intoxication dépend :
* des effets du produit (thérapeutiques et secondaires), de la dose ingérée (quantité de produit ingérée par la victime) ;
* de la concentration en produit actif (c’est le nombre de mg de produit par comprimé ou par ml, il est en général indiqué sur la boîte) ;
* du délai écoulé depuis l’ingestion ;
* de l’association avec d’autres médicaments ou de l’alcool ;
* des antécédents médicaux de la victime qui peuvent aggraver l’intoxication médicamenteuse : insuffisance rénale dialysée ou non, insuffisance respiratoire, grossesse (risque accru pour le fœtus)…

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6
Q

DSI

A

Dose supposée ingérée

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7
Q

Signes spécifiques intoxication médicamenteuse

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage:
* la nature du (ou des) médicament(s) ingéré(s) après recherche des emballages ou flacons vides (poubelles, pharmacie, sur le sol, dans le réfrigérateur…) ;
*la dose supposée ingérée (DSI) du (ou des) médicament(s) ;
* la concentration du (ou des) médicament(s) ingéré(s) ;
* l’heure d’ingestion supposée ou, par défaut, l’heure du dernier contact avec la victime ;
* les autres toxiques associés, des bouteilles d’alcool, une arrivée de gaz ouverte… ;
* une lettre d’adieu ;
* les antécédents médicaux en particulier psychiatriques;
* le traitement en cours ;
* les vomissements.

Rechercher ou apprécier :
* des signes de détresse ou de troubles neurologiques respiratoires ou circulatoires ;
* les signes généraux d’une intoxication ;
* une phlébotomie (plaie par automutilation) ou toute autre lésion associée ;
* tout signe ou impression de volonté suicidaire.

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8
Q

Conduite à tenir intoxication médicamenteuse

A

Il n’existe pas de conduite à tenir spécifique dans les cas d’intoxications médicamenteuses. Elle doit être adaptée à la détresse de la victime. Toutefois, dans le cas où il s’agit d’un acte volontaire il faut en parallèle de la réalisation d’un bilan complet :
❶Surveiller en permanence la victime.
❷Interdire tout geste autodestructeur.
❸Transporter obligatoirement la victime à l’hôpital même contre son gré.
❹Ne jamais lui dire que les médicaments pris ne sont pas dangereux.
❺Ne pas la faire vomir.
❻Ne jamais la laisser seule.

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9
Q

Comment peut se caractériser une intoxication par produits domestiques

A

Ces intoxications peuvent être volontaires ou accidentelles. Dans ce dernier cas, elles touchent souvent les très jeunes enfants, entre 1 et 3 ans, qui explorent leur environnement et se trouvent en présence de produits dangereux à portée de main.
Elles peuvent aussi être consécutives au déconditionnement des produits ménagers (dans des bouteilles d’eau minérale par exemple) ou dues à des mélanges de produits de nettoyage.

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10
Q

Que peut entrainer une intoxication par des produits domestiques ?

A
  • des atteintes digestives qui se manifestent par des nausées, des vomissements, une hématémèse (vomissement de sang) et des douleurs sur le trajet du tube digestif (niveau thoraciques ou abdominales) des diarrhées… Ils peuvent aussi entraîner des lésions graves de la paroi digestive qui sont de véritables brûlures chimiques ;
  • des lésions respiratoires tel un œdème pulmonaire lésionnel lorsque le produit est un toxique respiratoire (par exemple, un détartrant mélangé à de l’eau de Javel entraîne un dégagement de chlore). Lorsqu’il s’agit d’un produit à effet moussant (liquide vaisselle, par exemple), son ingestion risque de produire, en présence d’eau, un volume de mousse suffisant pour envahir les poumons ;
  • des atteintes neurologiques comme des hémorragies cérébrales, des convulsions voire un coma lorsque le produit agit sur le système nerveux central.
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11
Q

Comment sont caractérisés les produits chimiques ?

A

Les produits chimiques sont caractérisés par leur pH (acide ou base). Indépendamment de cette caractéristique, certains d’entre eux ont aussi un pouvoir oxydant (eau de javel).

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12
Q

Que sont les produits caustiques ? Quelles sont les 3 grandes familles ?

A

Les « caustiques » sont des produits qui détruisent les tissus vivants. Ils provoquent d’emblée des lésions graves telles que des brûlures. Ils sont regroupés en 3 grandes familles :
* les bases fortes ;
* les acides forts ;
* les oxydants.

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13
Q

Signes spécifiques intoxication produits caustiques

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* la nature du produit : nom chimique et commercial, concentration…
* la dose supposée ingérée (DSI) ;
* l’heure d’ingestion supposée ;
* les vomissements éventuels ;
* l’emballage et le reste du produit qui doivent être conservés.

Rechercher ou apprécier :
* des douleurs buccales, rétrosternales, abdominales ;
* une salivation excessive ;
* des difficultés à avaler, à parler ;
* des brûlures cutanées ou buccales ;
* une détresse respiratoire par œdème des VAS ;
* une hématémèse (hémorragie digestive) ;
* une défense ou une contracture abdominale
* (par perforation digestive) ;

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14
Q

Conduite à tenir intoxication produits caustiques ?

A

Éviter toute contamination des sapeurs-pompiers par contact avec les vêtements contaminés ou par les projections lors des vomissements (lunettes, gants). En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Mettre la victime dans la position adaptée à son état :
* victime consciente sans signe d’état de choc : assise pour ne pas favoriser les vomissements ;
* victime consciente avec signes d’état de choc :
- allongée sur le côté en raison de l’état de choc et du risque de vomissements ;
* victime inconsciente : PLS.
❷Administrer de d’oxygène, par inhalation si nécessaire
❸Ôter les vêtements contaminés.
❹Ne pas faire boire, ni faire vomir, ni rincer la bouche.
❺Surveiller attentivement la victime.
Les brûlures de la peau par des produits chimiques sont traitées dans un chapitre particulier.

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15
Q

Que sont les produits à base de chlore ?

A

Spontanément, les produits commerciaux ne peuvent dégager de chlore. Cela ne peut se produire que lorsqu’ils sont mélangés avec des acides. Par exemple, le mélange d’eau de javel (contenant du chlore) et d’un détartrant WC (contenant de l’acide) dégage du chlore.
Le chlore est utilisé couramment pour le traitement des eaux (piscine, réservoirs d’eau, industries). Il est corrosif pour l’arbre respiratoire et l’apparition des symptômes peut être retardée de plus de 24 heures :
* à faible concentration, il irrite les conjonctives et les voies aériennes supérieures
* à plus forte concentration : il entraîne une toux douloureuse, des céphalées, des vomissements puis un œdème du poumon pouvant entraîner le décès.

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16
Q

Signes spécifiques intoxication chlore

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
la nature du produit : nom chimique et commercial, concentration… ;
l’heure et la durée d’exposition supposée ; l’emballage et le reste du produit qui devront être pris en charge par une équipe spécialisée.

Rechercher ou apprécier :
* une toux douloureuse ;
* une irritation des muqueuses (conjonctives) ;
* des céphalées ;
* des vomissements ;
* une détresse respiratoire par œdème pulmonaire lésionnel ;
* des lésions cutanées en cas de contact direct.

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17
Q

Conduite à tenir intoxication chlore

A

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Extraire la victime de l’atmosphère toxique, le plus rapidement possible, au besoin par des sapeurs- pompiers protégés par l’ARI.
❷Mettre la victime dans la position adaptée à son état.
❸Administrer de l’oxygène, par inhalation (si nécessaire).
❹Ôter les vêtements contaminés.
❺Rincer abondamment les yeux et la peau en cas de contact direct.
❻Surveiller la victime, les signes pouvant apparaître de façon retardée.

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18
Q

Comment les stupéfiants agissent-ils ?

A

Lors de la consommation d’un produit stupéfiant, la victime va rencontrer une phase pendant laquelle elle va ressentir les effets recherchés. Cette phase est de durée variable et commence parfois par une « montée ».
Il y a ensuite un syndrome de sevrage, quelques heures après ou le lendemain, c’est la « descente ».

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19
Q

Les intoxications par produits stupéfiants peuvent être :

A
  • occasionnelles ou entrer dans le cadre des addictions ;
  • accidentelles : passeur ayant ingéré de nombreux sachets de drogue qui s’ouvrent dans le tube digestif.
20
Q

A quoi peut être associé les stupéfiants ?

A

Elles peuvent être isolées ou associées à de l’alcool ou à un médicament détourné de son usage (psychotropes , antidouleurs, antitussifs, médicaments cardiovasculaires anesthésiques…).
L’intoxication peut être due aux produits de coupage des drogues (strychnine, talc, quinine, barbituriques…).

21
Q

3 catégories de stupéfiants

A
  • les dépresseurs (dont les opiacés)
  • les stimulants (dont la cocaïne)
  • les hallucinogènes.
22
Q

Signes spécifiques intoxications stupéfiants

A

Il est important de rechercher la présence d’autres victimes car le plus souvent ces intoxications se font dans un cadre collectif. Très souvent, la nature du toxique est difficile à déterminer en raison du silence de l’entourage (substance illicite). Cependant l’environnement dans lequel la victime a consommé le produit et son milieu socio-économique permettent d’émettre des hypothèses quant à la nature du produit consommé.

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* La nature du produit ou bien la forme sous laquelle il se présente (parfois les victimes ne savent pas elles-mêmes la nature du produit acheté/consommé/ donné) ;
* le moyen d’administration (injection, inhalation, prise…) ;
* l’heure de prise du produit ;
* les autres toxiques associés ;
* les antécédents médicaux en particulier de toxicomanie.

Rechercher ou apprécier :
* des signes de détresse ou de trouble neurologique, (en particulier l’état des pupilles), respiratoire (pauses respiratoires) ou circulatoire ;
* les signes généraux des intoxications ;
* des traces d’injection antérieures (pli du coude, cuisse, entre les doigts ou les orteils) ;
* la température corporelle.
* les signes de sevrage qui ne sont pas spécifiques : palpitations, sueurs, frissons, tremblements, douleurs diffuses, nausées, insomnie, paranoïa, troubles du comportement…

23
Q

Conduite à tenir spécifique intoxication stupéfiants

A

Elle est à adapter à la détresse de la victime et parfois peut nécessiter l’administration d’un antidote.
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir peut être spécifique:

En cas d’overdose aux opiacés
Les opiacés sont des antidouleurs (morphine, codéine, tramadol) et des stupéfiants (héroïne) qui agissent sur le système nerveux. En cas de surdosage, ils agissent sur le centre de l’éveil (troubles de la conscience et coma) et sur le centre de la respiration (détresse respiratoire par dépression respiratoire avec bradypnée, voire arrêt respiratoire). Ils donnent également un myosis.
On peut rencontrer un surdosage aux opiacés dans différents contextes : consommation de stupéfiants (présence de seringues, squat, salle de shoot) ou traitement antidouleur par morphiniques (comprimés, patchs).
La victime présentant des troubles de la conscience suite à un surdosage d’opiacés peut être réveillée en quelques minutes par la stimulation, par une ventilation assistée ou par l’administration de l’antidote des opiacés, la naloxone.

Face à une victime inconsciente en contexte d’intoxication aux opiacés :
1. Pratiquer les gestes de sauvegarde nécessaires,
2. Retirer éventuellement les patchs médicamenteux,
3. Rechercher la disponibilité sur place de naloxone par voie intra-nasale ou utiliser celle présente dans l’engin le cas échéant,
4. Administrer l’antidote (cf FT 21.4). Dans le doute, demander un avis à la coordination médicale en urgence,
5. Surveiller la victime de façon continue et demander une équipe médicale si elle n’est pas déjà au départ. Informer celle- ci à son arrivée de l’administration éventuelle de l’antidote.

24
Q

Phases intoxication éthylique

A

La première phase de l’intoxication est l’ivresse. Elle provoque :
*dans un premier temps des troubles du comportement : excitation psychomotrice, désinhibition, euphorie ;
*puis une désadaptation avec des propos incohérents et des troubles neurologiques : incoordination motrice (démarche ébrieuse), émoussement des réflexes, altération de la vision, parole difficile. Cette phase est la plus dangereuse car elle est responsable de chutes, d’accidents de circulation, de rixes.
La seconde phase est le coma éthylique. Il s’accompagne d’un risque important d’inhalation bronchique car le sujet alcoolisé vomit souvent. À ce stade, il peut y avoir des convulsions ou une hypothermie. En effet, l’alcool provoque d’abord une vasodilatation qui va entraîner une sensation de chaleur au niveau cutané, souvent recherchée. Cependant, cette vasodilatation va favoriser les échanges thermiques avec l’extérieur et entraîner une hypothermie.

25
Q

Quand le coma éthylique intervient-il ?

A

Le coma survient le plus souvent lorsque l’alcoolémie atteint 3 g/l mais il y a de grandes variations individuelles principalement chez les alcooliques chroniques.

26
Q

Dose mortelle alcool

A

Les doses mortelles sont entre 3 et 8 g/l selon les individus.

27
Q

Risque chez les adolescents

A

Chez les adolescents, il existe de plus en plus fréquemment, des alcoolisations massives avec des alcools forts (binge drinking) souvent associées à des prises de stupéfiants et de boissons stimulantes. Le risque majeur est un coma éthylique d’installation rapide avec inhalation bronchique. Les témoins, souvent alcoolisés eux-mêmes, ne prendront pas en charge cette victime et n’appelleront que tardivement les secours.

28
Q

Signes spécifiques intoxications éthyliques

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* la nature de l’alcool et la dose ingérée (bouteilles d’alcool vides) ;
* l’heure d’ingestion ;
* les autres toxiques associés ;
* le traitement en cours ;
* les antécédents médicaux.

Rechercher ou apprécier :
* les signes de détresses ou de troubles neurologiques (Glasgow, pupilles), respiratoires ou circulatoires ;
* une haleine caractéristique ;
* des vomissements ;
* une démarche ébrieuse ;
* la température corporelle ;
* des traumatismes associés, notamment crânien.

29
Q

Conduite à tenir intoxication éthylique

A

Durant la phase d’ivresse aiguë, en parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Calmer la victime, en l’isolant si nécessaire.
❷Mettre au repos.
❸Surveiller attentivement la victime, en particulier sa conscience.

Durant la phase de coma éthylique, la prise en charge est celle d’une personne dans le coma en prenant soin de réaliser un bilan complet.
L’évaluation du niveau de l’ivresse et de son évolution possible est très difficile à réaliser. De fait, une ivresse, même simple, ne doit pas être considérée comme anodine. Elle impose un bilan complet car elle peut masquer une autre pathologie ou un traumatisme grave. Toute personne en état d’ivresse doit être prise en charge soit par les sapeurs- pompiers soit, lorsqu’il n’existe aucun signe de gravité, par la police sur la voie publique.
À l’inverse, certaines pathologies graves peuvent ressembler à une intoxication éthylique (hémorragies cérébrales, méningites, hypoglycémie, certaines intoxications notamment par le CO). L’odeur de l’haleine est initialement le seul signe permettant de faire la différence.

30
Q

Caractéristiques monoxyde de carbone

A

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique incolore, inodore, insipide de densité proche de l’air (d = 0,96).
Il est aussi inflammable et explosif mais la zone d’explosivité (LIE = 12,5 % - LSE = 74,2 %) est très supérieure à la concentration mortelle de 0,5 %.

31
Q

Quand le CO est-il dégagé ?

A

Il est dégagé par toute combustion incomplète (incendie, moteur de voiture, brasero dans une pièce mal ventilée, feu de cheminée, chauffe-eau mal réglé).

32
Q

Que se passe-t-il lors d’une intoxication CO ?

A

Lors de l’intoxication, le CO va prendre la place de l’oxygène (O2) :
* sur l’hémoglobine des globules rouges (l’oxyhémoglobine est remplacée par de la carboxyhémoglobine), ce qui entraîne une hypoxie néfaste sur le cerveau et le cœur ;
* sur la myoglobine des muscles, ce qui entraîne un effet incapacitant.

33
Q

Comment le CO est-il éliminé du corps humain ?

A

Le CO est éliminé par la respiration. Pour éliminer 50 % du CO, il faut : 4 à 5 heures en air ambiant, 1 h 30 sous oxygène et 20 minutes en milieu hyperbare. Toute victime intoxiquée par le CO et les fumées d’incendie doit donc être mise sous O2.

34
Q

De quoi dépend la gavité d’une intoxication au CO ?

A

La gravité de l’intoxication est proportionnelle au pourcentage de carboxyhémoglobine. Elle dépend de :
* la concentration en CO de l’atmosphère exprimée en ppm(1%=10000ppm).Il peut donc y avoir des intoxications chroniques avec peu de signes ou des intoxications aiguës, rapidement mortelles, si la concentration en CO est importante ;
* du temps d’exposition qui devra être évalué ;
* de la fréquence respiratoire ;
* de l’état de santé de la victime.

35
Q

Comment déceler une intoxication CO ?

A

Une intoxication par le CO est parfois difficile à déceler. Le diagnostic est facilité par l’utilisation systématique d’un appareil détecteur de CO dans l’air ambiant dont le seuil d’alerte est de 50 ppm (danger imminent) et dont le seuil d’alarme est de 100 ppm. À partir de 300 ppm, l’appareil marque OL (out of limit). Dans certains lieux, publics ou privés, des détecteurs sont également installés.
Il faut savoir y penser :
* en présence d’une source de CO (moteur thermique, poêle, chauffe-eau…) ;
* lors des incendies, pour les victimes mais également pour les sapeurs-pompiers, lors de toutes les phases du feu et en particulier lors du déblai ;
* devant une atteinte collective, y compris devant des troubles digestifs évoquant une toxi-infection alimentaire.

36
Q

Pourquoi la mesure O2 au DGT7 est-elle fausse dans le cadre d’une intoxication CO ?

A

La mesure de la saturation en O2 est fausse car l’appareil multiparamétrique ne différencie pas l’hémoglobine chargée en O2 de l’hémoglobine chargée en CO. Elle permet toutefois la surveillance de la fréquence cardiaque.

37
Q

Signes spécifiques intoxication CO

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* la durée d’exposition ;
* une perte de connaissance initiale ;
* les antécédents médicaux ;
* une notion de grossesse ;
* le traitement en cours.

Rechercher ou apprécier :
* des signes généraux de détresse ou de trouble neurologique, respiratoire ou circulatoire notamment un trouble de la conscience pouvant aller jusqu’au coma ;
* des céphalées ;
* des nausées ou des vomissements ;
* des vertiges ;
* une sensation de faiblesse ou de fatigue ;
* des convulsions ;
* des douleurs musculaires ;
* une incapacité à se déplacer.

38
Q

Conduite à tenir spécifique intoxication CO

A

❶Extraire systématiquement la victime du local concerné, en prenant les mesures de protection qui s’imposent par des sapeurs-pompiers sous ARI si possible ou en apnée.
❷Administrer systématiquement de l’oxygène au masque à haute concentration à 12 l/mn au moins même si les signes cliniques sont bénins (cf. fiche technique 20.1).
❸Évaluer la gravité de l’intoxication sur les signes présentés, les particularités des victimes et adapter les gestes d’urgence.
Dans la mesure du possible, la source de CO doit être mise à l’arrêt et les locaux ventilés. Des moyens de renforcement doivent être systématiquement demandés.

39
Q

Que provoque une intoxication par les fumées ?

A

L’intoxication par les fumées provoque :
* une atteinte générale de l’organisme par le CO2, le CO, le cyanure (HCN, qui bloque la respiration cellulaire) ainsi que d’autres substances chimiques ;
* une atteinte pulmonaire consécutive à :
- une brûlure thermique par les gaz chauds ;
- une brûlure chimique par diverses substances issues de la combustion (acide chlorhydrique, fluorhydrique…) ;
- des bouchons bronchiques par dépôt de suies au plus profond des voies aériennes ;
* une irritation des muqueuses.
Associée à la raréfaction de l’O2 dans l’air respiré, l’inhalation de fumées entraîne une hypoxie à laquelle se rajoute un empoisonnement cellulaire par le cyanure. Cette intoxication au cyanure, produit par la combustion des plastiques, se traite à l’aide d’un antidote : l’hydroxocobalamine (Cyanokit®) présent dans les moyens médicalisés.

40
Q

Signes spécifiques intoxication fumées

A

Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de l’entourage :
* la durée d’exposition ;
* une perte de connaissance initiale ;
* les antécédents médicaux ;
* une grossesse ;
* le traitement en cours.

Rechercher ou apprécier :
* les signes de détresse respiratoire :
- dyspnée ;
- sifflements ;
- voix rauque.
* les signes de détresse circulatoire (hypotension, douleur thoracique, arrêt cardiaque) ;
* les signes de détresses neurologiques (troubles de conscience, coma) ;
* les signes d’intoxication par le CO ;
* la présence de suies dans la bouche ou dans les narines, crachat noirâtre ;
* des brûlures, en particulier du visage (sourcils, cheveux…) ;
* des lésions traumatiques (défenestration, explosion…)

41
Q

Conduite à tenir intoxications fumées

A

En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Extraire systématiquement la victime de l’atmosphère toxique, par des sapeurs-pompiers sous ARI.
❷Administrer systématiquement de l’oxygène (au masque à haute concentration) même si les signes cliniques sont bénins à 12 l/mn au moins.
❸Évaluer la gravité de l’intoxication sur les signes présents ainsi que celle des brûlures et adapter les gestes d’urgence.

42
Q

Quand peut-on être confrontés à des agents chimiques de guerre ?

A

Les agents chimiques de guerre qui pourraient être utilisés lors d’actions malveillantes sont de deux catégories, les agents létaux qui entraînent la mort et les non létaux qui ont pour objectif de neutraliser les individus sans danger mortel. Ils pénètrent dans l’organisme par voie respiratoire, sous forme de gaz ou d’aérosol, par voie digestive ou transcutanée.

43
Q

Quelles sont les deux formes de danger chim ?

A

Il existe deux types de forme chimique dangereuse pour ces toxiques en fonction de leur persistance dans l’environnement :
* danger vapeur pour les agents non persistants : la victime est intoxiquée et contaminée mais elle n’est pas contaminante, c’est-à-dire qu’elle ne transmet pas le toxique aux autres personnes ;
* danger liquide pour les agents persistants : la victime intoxiquée et contaminée est aussi contaminante pour les autres.
Les sapeurs-pompiers peuvent aussi être confrontés à certains de ces toxiques lors d’accidents technologiques ou d’accidents de transport de matières dangereuses.

44
Q

Signes spécifiques intoxications toxiques de guerre

A

Une intoxication par des toxiques de guerre doit être suspectée après une explosion non accidentelle et donc a priori malveillante sur la voie publique, dans un lieu public ou un établissement recevant un public en nombre élevé.
Une intoxication par les toxiques doit aussi être suspectée même en l’absence d’explosion sur la voie publique, dans un lieu public clos et en l’absence de prélèvement positif au monoxyde de carbone, si l’on se trouve en présence :
* de plusieurs victimes qui présentent les mêmes signes cliniques tels que :
- nausées, vomissements ;
- hypersalivation ;
- signes d’irritation des voies aériennes supérieures avec toux, larmoiement, rhinorrhée ;
- détresse respiratoire ;
- convulsions, trouble de la conscience, coma ;
- agitation, confusion ;
- signes cutanés.
* d’animaux malades ou morts ;
* d’une odeur inattendue.

45
Q

Conduite à tenir intoxication toxiques de guerre

A

La conduite à tenir est détaillée dans le chapitre 19 consacré aux situations à nombreuses victimes. Si l’intoxication par un toxique de guerre n’est pas connue au départ de l’intervention, mais que, dès l’arrivée, il y a une forte présomption :
❶Ne pas s’engager immédiatement auprès des victimes surtout s’il s’agit d’un VSAV qui ne possède ni ARI ni EPI et que l’intervention se situe en milieu clos ou sous terrain. Si elle se situe à l’air libre les personnels s’équiperont de la tenue NRBC.
❷Pour les autres engins, se protéger en mettant les EPI/ARI en milieu confiné ou EPI/APRF (appareil de protection respiratoire filtrant à l’air libre).
❸Demander les moyens adaptés (PJ, complément de départ pour intervention à caractère NRBC) au moindre doute.
❹Éviter si possible tout contact physique avec les victimes et impliqués.
❺Faire évacuer à la voix les personnes valides et tenter de les regrouper à l’air libre (PRV).
❻Débuter les extractions des victimes invalides. Initier au plus vite la décontamination d’urgence (déshabillage, protection des voies aériennes puis gants poudreurs et rhabillage des l’arrivée des KDUR).
❼Laisser sur place les victimes décédées.
❽Signaler le plus tôt possible à l’officier NRBC que vous êtes entrés à un moment donné en zone contaminée. Les premiers intervenants seront dirigés vers le SAS Intervenants.
Attention : l’allergie collective et l’hallucination collective n’existent pas. Toute manifestation de ce type doit donc être considérée comme une intoxication.
L’intoxication est connue et l’engin intervient dans le cadre du plan jaune :
Revêtir les kits de décontamination d’urgence et la tenue NRBC et attendre les ordres.

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