Ulcération et érosions muqueuses orale ou génitale Flashcards

1
Q

Définition : érosion, ulcération et chancre ?

A

=> La distinction clinique entre érosion et ulcération est souvent difficile : démarche diagnostique identique

Erosion
= Perte de substance superficielle, épithéliale, mettant plus ou moins à nu la partie superficielle du chorion
- Lésion élémentaire habituellement secondaire : post-vésiculeuse (HSV, VZV, coxsackie) ou post-bulleuse
(érythème polymorphe, toxidermie, maladie bulleuse auto-immune)
=> Les vésicules et bulles muqueuses sont rapidement rompues (contrairement aux vésicules et bulles
cutanées) : rarement visible, se présentant sous la forme d’érosions post-vésiculeuses ou post-bulleuses, à fond érythémateux ou jaunâtre
- Guérison sans cicatrice

Ulcération
= Perte de substance profonde avec atteinte du chorion moyen et/ou profond: lésion élémentaire primitive
- Cicatrice possible

Chancre
= Erosion ou ulcération de nature infectieuse provoquée par la pénétration d’un agent spécifique : tréponème de la syphilis, bacille de Ducrey…

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2
Q

Ulcération et érosion muqueuse : clinique et examens complémentaires ?

A
  • Antécédents : application de topique, traumatisme local, FdR d’IST, voyage, notion de contage, médicaments
  • Signes associés : douleur, prurit, retentissement fonctionnel, fièvre, AEG, ADP
  • Examen de la lésion : primaire ou secondaire (succédant à une bulle ou une vésicule), souple ou indurée, inflammatoire ou non, nécrotique ou non, infectée (suintement, pus) ou non
  • Prélèvements locaux microbiologiques : examen direct, culture, PCR
  • Biopsie cutanée : examen histologique ± IFD
  • Biologie : NFS, bilan inflammatoire, bilan carentiel, auto-Ac, sérologie VIH…
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3
Q

Ulcération/érosion buccale : diagnostic étiologique ?

A

Inflammatoire

  • Aphte/aphtose récurrente
  • Maladie de Behçet
  • Entéropathie inflammatoire, maladie coeliaque
  • Carences : fer, zinc, folates, vitamine B12
  • Médicament : nicorandil…
  • Lichen érosif
  • Lupus
  • Maladies auto-inflammatoires et fièvres récurrentes (dont neutropénie cyclique idiopathique)

Bulleuse

  • Auto-immune : pemphigus, pemphigoïde cicatriciel, épidermolyse bulleuse acquise
  • Erythème polymorphe
  • Toxidermie : syndrome de Stevens-Johnson, érythème pigmenté fixe

Traumatique
- Traumatisme mécanique, caustique, thermique…

Infectieuse

  • Virale : HSV1, HSV2, coxsackie, CMV, VZV, VIH
  • Bactérienne : IST (dont syphilis primaire et secondaire)

Oncologique/hématologique

  • Carcinome épidermoïde
  • Lymphome
  • Agranulocytose : hémopathie, accident médicamenteux
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4
Q

Ulcération/érosion génitale : diagnostic étiologique ?

A

Infectieux

  • HSV1, HSV2
  • Chancre mou : Haemophilus ducreyi
  • Syphilis : Treponema pallidum
  • Primo-infection VIH
  • Lymphogranulomatose vénérienne (de Nicolas-Favre) : C. trachomatis L1-2-3
  • Donovanose (rare) : Klebsiella granulomatis
  • Infection de l’immunodéprimé : Herpès, CMV, mycobactéries
  • Rares : ulcère aigu de la vulve (EBV), leishmaniose
Traumatique 
- Traumatisme mécanique, caustique, thermique
Inflammatoire
- Lichen érosif
- Aphtose bipolaire
- Maladie de Crohn

Bulleuse

  • Auto-immune : pemphigus, pemphigoïde cicatriciel, épidermolyse bulleuse acquise
  • Erythème polymorphe
  • Toxidermie : syndrome de Stevens-Johnson, érythème pigmenté fixe

Oncologique/hématologique

  • Carcinome épidermoïde
  • Lymphome
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5
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : aphte et aphtose ?

A

= Ulcération douloureuse, habituellement de petite taille < 1 cm, unique ou multiple, à fond jaunâtre
cerné d’un halo inflammatoire périphérique, non induré, guérissant spontanément en 8 à 10 jours
- Aphtose mineure : forme commune
- Aphtose majeure : aphtes géants > 1 cm
- Aphtose herpétiforme : aphtes multiples, de 1 à 3 mm

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6
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : aphtose récidivante ?

A

= Récidive d’aphtes ≥ 3 épisodes/an
- Idiopathique (plus fréquent) : sujet jeune, antécédents familiaux d’aphtose, facteurs déclenchant variables (alimentation, stress, traumatisme local…)

Secondaire :

  • Maladie de Behçet : aphtose bipolaire (orale et génitale)
  • Maladie digestive : entéropathie inflammatoire, maladie coeliaque
  • Carence : fer, zinc, folates, vitamine B12
  • Infection VIH : aphtose majeure
  • Maladies auto-inflammatoires et fièvres récurrentes
  • Médicament (ulcération aphtoïde) : AINS, nicorandil, β-bloquant, méthotrexate, inhibiteur de mTOR…
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7
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : ulcération traumatique ?

A
  • Unique, douloureuse
  • Traumatisme mécanique : ulcération linéaire à pourtours kératosiques, blanchâtres, déchiquetés
  • Traumatisme caustique ou thermique : ulcération arrondie, à contours géographiques, avec fond
    jaunâtre nécrotique

Cause secondaire :

  • Prothèse dentaire inadaptée
  • Contact caustique ou thermique
  • Traumatisme dentaire
  • Pathomimie
  • Hygiène bucco-dentaire agressive
  • Guérison en 8 à 15 jours après suppression de la cause
    => Evoquer une complication infectieuse ou un carcinome épidermoïde en cas de persistance : biopsie
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8
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : herpès ?

A

= Cause virale la plus fréquente

  • Erosions douloureuses, polycycliques, suite à un bouquet de vésicules sur base érythémateuse
  • Evolution parfois croûteuse (lésions cutanées) ou aphtoïdes (lésions muqueuses)
  • Signes associés : fébricule, ADP régionales sensibles
  • Primo-infection : gingivostomatite fébrile érosive, diffuse
  • Récurrence : érosions récidivant au même site, après des facteurs déclenchant, notamment à la lésion entre la lèvre rouge et la lèvre blanche, parfois strictement endobuccale (lésions aphtoïdes multiples, regroupées au même endroit)
  • Diagnostic par culture virale ou PCR
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9
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : varicelle/zona ?

A
  • Multiples érosions post-vésiculeuses parfois aphtoïdes

Topographie :

  • Endobuccale diffuse en cas de varicelle
  • Regroupée sur le territoire muqueux des nerfs V, VII ou IX satellite d’une localisation cutanée en cas de zona
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10
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : coxasckie ?

A

= Syndrome pseudo-grippal chez l’enfant, par petites épidémies, de résolution spontanée bénigne

  • Pharyngite vésiculeuse = herpangine à coxsackie A ou B : multiples érosions post-vésiculeuses, parfois aphtoïdes de la muqueuse oropharyngée postérieure
  • Syndrome main-pied-bouche = coxsackie A16 : multiples érosions post-vésiculeuses, parfois aphtoïdes de la cavité buccale, associées à des vésicules des mains, des pieds et parfois des fesses
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11
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : primo-infection VIH ?

A
  • Erosions buccales et/ou génitales aphtoïdes
  • Signes associés : fièvre, syndrome pseudo-grippal, exanthème morbiliforme
  • Diagnostic : antigénémie p24, virémie
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12
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : infection bactérienne ?

A
  • Infection à germes banals ou anaérobies sur terrain à risque : déficit immunitaire, neutropénie, hygiène buccodentaire déficiente
  • IST : chancre syphilitique…
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13
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : érythème polymorphe et syndrome de lyell ?

A
  • Erythème polymorphe = réaction immuno-allergique post-infectieuse, aiguë, parfois récidivante : stomatite érosive diffuse, chéilite érosive et croûteuse, atteinte érosive génitale, conjonctivite
  • Syndrome de Stevens-Johnson et syndrome de Lyell : localisation muqueuse souvent inaugurale, identique à l’érythème polymorphe mais de sévérité plus marqué
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14
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : maladie bulleuse auto-immune ?

A

= Localisation inaugurale fréquente des maladies bulleuses auto-immunes

  • Pemphigus : érosions post-bulleuses endo-buccales diffuses ± bulles cutanées
  • Pemphigoïde cicatricielle : gingivite érosive post-bulleuse, souvent isolée
  • Diagnostic : biopsie muqueuse (histologie + IFD) et recherche d’auto-Ac circulants
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15
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : carcinome épidermoïde ?

A
  • Lésion ulcérée, bourgeonnante, indurée, indolore, saignant au contact ± ADP régionale dure, fixée
  • Circonstances favorisantes : mauvaise hygiène buccodentaire, alcoolisme, tabagisme
    => Toute ulcération chronique doit être biopsie pour éliminée un carcinome épidermoïde
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16
Q

Ulcération de la muqueuse buccale : lichen érosif ?

A

= Pathologie inflammatoire chronique ou évoluant par poussées : chez la femme d’âge moyen
- Lésions érosives douloureuses, volontiers diffuses, des muqueuses jugales et/ou linguales, développées sur un réseau blanchâtre
- Risque de dégénérescence carcinomateuse : surveillance biannuelle
=> Diagnostic assuré par une biopsie, sauf en cas de forme blanche réticulée typique

17
Q

Lichen plan : généralités ?

A

= Dermatose papuleuse prurigineuse chronique, le plus souvent bénigne : réaction inflammatoire auto-immune, due à des lymphocytes T dirigés contre les kératinocytes de la membrane basale
- Pic de fréquence entre 30 et 60 ans, sex ratio = 1, avec une prédominance féminine pour l’atteinte muqueuse

18
Q

Lichen plan cutané : clinique ?

A

= Papule brillante, violacée, à bords nets :

  • Parcourue de lignes blanches-grisâtre = stries de Wickham
  • Prurigineuse
  • Localisation préférentiellement de la face antérieure des poignets, lombaire, des crêtes tibiales et des chevilles, respectant le visage
  • Laissant des séquelles pigmentées
  • Possible phénomène de Koebner : sur une strie de grattage ou une cicatrice
19
Q

Lichen buccal : clinique ?

A

= Associé dans 75% des cas, avec une prédominance féminine : 3 formes
- Lichen réticulé : réseau blanchâtre de la face interne des joues, asymptomatique
- Lichen érosif : lésions érosives douloureuses, volontiers diffuses, des muqueuses jugales et/ou
linguales, développées sur un réseau blanchâtre
- Lichen atrophique : dépapillation irréversible du bord supérieure de la langue, douloureuse
Risque de cancérisation des formes érosives ou atrophiques

20
Q

Lichen plan : atteinte ?

A
  • Lichen plan cutané
  • Lichen plan buccal
  • Lichen plan génital : de même forme que le lichen plan buccal, prurigineux
  • Unguéale : stries longitudinales, onycholyse, jusqu’à la chute de la tablette
  • Cuir chevelu : alopécie cicatricielle en plaques
21
Q

Lichen plan : examens complémentaires ?

A

=> Diagnostic clinique dans les formes typiques

  • Biopsie cutanée : utile uniquement dans les formes atypiques
  • Sérologie VHC : parfois à l’origine d’un lichen plan secondaire
22
Q

Lichen plan : évolution ?

A
  • Evolution souvent favorable en 12 à 15 mois dans la plupart des formes
  • Evolution chronique : formes érosives, atteinte du cuir chevelu et atteinte unguéale
  • Risque de dégénérescence carcinomateuse des formes buccales érosives ou atrophiques : surveillance
23
Q

Lichen plan : traitement ?

A

Cutané

  • Corticothérapie locale
  • Corticothérapie générale en 2nd intention

Muqueux

  • Corticothérapie locale
  • Rétinoïdes locaux en 2nd intention
  • Immunosuppresseurs locaux en dernière intention
24
Q

Ulcération des muqueuses génitales : généralités ?

A

= De causes principalement identiques aux lésions buccales (aphtes, infections, maladie bulleuse, traumatismes, carcinome épidermoïde), avec une prédominance d’IST
=> Les lésions muqueuses génitales augmentent le risque de transmission de l’infection par le VIH

25
Q

Ulcération des muqueuses génitales : herpès ?

A

Primo-infection

  • Incubation : 6 jours en moyenne (2 à 20 jours)
  • AEG fébrile
  • Lésions génitales : douleurs intenses, érythème et/ou œdème inflammatoire recouvert de vésicules, évoluant vers des érosions polycycliques
  • Signes associés : syndrome urétral chez l’homme, leucorrhées, lésions cutanées adjacentes, ADP régionales inflammatoires, syndrome méningé (rare)

Récurrence génitale

  • Localisation préférentielle : vulve chez la femme, fourreau de la verge chez l’homme
  • Souvent asymptomatique (excrétion asymptomatique) ou atypique (fissuraire…)
26
Q

Ulcération des muqueuses génitales : syphilis ?

A

Chancre syphilitique

  • Incubation : 3 semaines en moyenne (10 à 90 jours) après contage
  • Constant, classiquement unique, muqueux, induré, indolore, propre
  • Formes atypiques fréquentes toujours évoquer une syphilis en cas d’ulcération ou d’érosion génitale
  • ADP régionale souvent unique, sans tendance à la fistulisation
  • Diagnostic : sérologie TPHA (positif vers J7-J10) et VDRL (positif vers J10-J15)

Syphilis secondaire

  • Lésions érosives, accompagnées de plaques muqueuses buccales « fauchées »
  • Association possible avec des lésions cutanées papulo-érosives génitales et péri-anales, riches en tréponèmes
  • Signes associés : manifestations générales, autres signes cutanéo-muqueux
27
Q

Ulcération des muqueuses génitales : chancre mou ?

A
  • Contamination volontiers tropicale (endémique en Afrique noire et en Amérique latine) ou liée à la
    prostitution
  • Incubation rapide en 3 à 7 jours
  • Chancre : inflammatoire, > 1 cm, non induré, profond, sale et douloureux
  • Bubon inguinal (50%) : 8 à 10 jours après le chancre, avec tendance à la fistulisation
  • Diagnostic : mise en évidence d’Haemophilus ducreyi par culture et PCR
    => Recherche systématique de syphilis ou primo-infection VIH associée
28
Q

Ulcération des muqueuses génitales : maladie de Nicolas-Favre ?

A

= Infection à Chlamydia trachomatis de sérotype L1, L2 ou L3 : rare

  • Incubation : 3 à 30 jours
  • Lésion primaire éphémère : papule, pustule ou érosion
  • ADP inflammatoire (70%) : avec tendance à la fistulisation
  • Diagnostic : détection de Chlamydia trachomatis par PCR
29
Q

Ulcération des muqueuses génitales : donovanose ?

A

= Infection à Klebsiella granulomatis : très rare, observée en zone intertropicale (Amérique du Sud,
Caraïbes, sous-continent indien…), absente en Europe
- Incubation : 1 à 6 semaines
- Ulcération rouge vif, indolore, surélevée en plateau, avec bords en margelle de puits, de taille variable
entre 1 et 4 cm, sans ADP associée
- Diagnostic : visualisation des corps de Donovan sur frottis coloré au Giemsa

30
Q

Ulcération des muqueuses génitales : bilan étiologique ?

A

Bilan systématique

  • HSV1/HSV2 : culture ou PCR
  • Syphilis : microscope à fond noir + sérologie syphilis (TPHA/VDRL)
  • VIH : sérologie VIH + antigénémie p24 ou virémie VIH, avec contrôle à 3 mois de la sérologie

Selon le contexte
- Recherche d’Haemophilus ducreyi et de corps de Donovan par examen direct après coloration May-
Grünwald-Giemsa et Gram
- Recherche d’Haemophilus ducreyi par culture
- Recherche de Chlamydia trachomatis par culture cellulaire ou PCR

=> 30 à 50% des ulcérations génitales restent inexpliquées