Hypersensibilité et allergie cutanéo-muqueuse Flashcards

1
Q

Urticaire : définition ?

A

= dermatose inflammatoire fréquente (15% de la population fait une poussée d’urticaire au cours de sa vie), d’évolution aiguë, chronique (> 6 semaines) ou récidivante

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Urticaire : physiopathologie ?

A

= Œdème dermique (urticaire superficiel) ou dermo-hypodermique (urticaire profond ou angio-œdème) : vasodilatation avec augmentation de perméabilité capillaire, liées à la libération par les mastocytes de médiateurs inflammatoires en 3 phases successives : dégranulation avec libération d’histamine, synthèse d’eicosanoïdes (leucotriènes, prostaglandines), sécrétion de cytokines

Mécanisme immunologique

  • Hypersensibilité immédiate = anaphylaxie médiée par les IgE ou les IgG4 : présence de récepteurs spécifiques FceRI sur la membrane des mastocytes
  • Auto-anticorps de type IgG anti-FceRI fixant le complément

Mécanisme non immunologique
- Apport direct ou libération d’histamine : aliments riches en histamine (fromage…) ou histamino-
libérateurs (crustacés…)
- Défaut d’inhibition de médiateur (α1-antitrypsine, C1 estérase…) : angioedème neurotique par déficit en C1 inhibiteur
- Urticaire cholinergique : libération d’acétylcholine dans certains contextes (effort, émotion…)
- Action pharmacologique de substances exogènes sur le métabolisme de l’acide arachidonique membranaire

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Urticaire superficielle ?

A

= Forme la plus commune, isolée dans 50% des cas, associée à des angiodèmes dans 40% des cas :
- Papules ou plaques érythémateuses ou rosées, ortiées, oedémateuses, à bords nets, sans topographie préférentielle, avec parfois un centre plus clair, restant isolées ou confluant en large plaques à contours géographiques

Urticaire commune (non lié à une vascularite) :
- Fugace : disparition de la lésion en < 24h
- Migratrice
- Prurigineuse
=> Biopsie cutanée indiquée seulement en cas de suspicion d’urticaire par vascularite

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Urticaire profonde ?

A

= Angioedème ou œdème de Quincke : œdème blanc, rosé, hypodermique, touchant la peau ou les muqueuses, isolé dans 10% des cas ou associé à une urticaire superficielle
- Angioedème : tuméfaction ferme, mal limitée, ni érythémateuse ni prurigineuse, avec sensation de
tension douloureuse
- Sièges préférentiels : visage (paupières, lèvres), extrémités des membres, OGE
- Localisation muqueuse au niveau ORL (conditionne le pronostic) : dysphonie, hypersalivation par trouble de la déglutition, avec risque d’asphyxie par œdème de la glotte
=> L’œdème de Quincke peut être le signe inaugural d’un choc anaphylactique

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Urticaire : signes associées ?

A

= surtout dans les formes profuses

  • dysphonie, dyspnée, bronchospasme
  • tachycardie ou bradycardie, hypotension artérielle
  • nausées, vomissements, diarrhées
  • céphalées, convulsions
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Urticaire : variantes morphologiques ?

A
  • Forme figurée : en anneaux ou arcs de cercle (par guérison centrale et extension centrifuge)
  • Forme vésiculo-bulleuse : rare, liée à un œdème très important
  • Forme micro-papuleuse : évocatrice d’une origine cholinergique (déclenchée par l’effort, le stress…)
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Urticaire aiguë ?

A

= Généralement épisode unique, rapidement résolutif => aucun bilan nécessaire

  • Médicamenteux : β-lactamine, anesthésiques (curare), AINS, aspirine, IEC, produits de contraste iodés, sérums, vaccins
  • Alimentaire : poisson, porc, œufs, crustacés, lait, tomate, fraise, chocolat, arachide, noisette, alcool, fruits exotiques, colorants, antioxydants (sulfite)
  • Infection virale
  • Piqûre d’hyménoptère (abeille, guêpe)
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Urticaire chronique : généralités ?

A

= Evoluant depuis > 6 semaines : chronique (poussées quotidiennes) ou récidivante (intervalle libre entre les poussées)

  • Idiopathique : dans la majorité des cas
  • Allergique : de contact, médicamenteuse ou alimentaire
  • Physique : au froid, à l’effort, urticaire retardée à la pression, par dermographisme, aquagénique (exceptionnel), solaire (exceptionnel)
  • Angioedème facial récidivant : foyer infectieux ORL ou dentaire
  • Parasitose : hyperéosinophilie, troubles digestifs
  • Thyroïdite
  • Maladie systémique (arthralgie inflammatoire, arthrite, fièvre…)
  • Vascularite : lésions urticariennes peu prurigineuses, fixes pendant plusieurs jours
  • Angioedème neurotique héréditaire (angioedème facial récidivant, contexte familial) : déficit en C1 inhibiteur
  • Hépatite virale
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Urticaire chronique : bilan ?

A

= Non systématique : seulement en cas d’orientation clinique ou d’échec d’un traitement anti-histaminique pendant 4 à 8 semaines (amélioration < 75%)

Bilan minimal :

  • NFS, VS/CRP
  • Ac anti-TPO + dosage TSH si taux anormaux
  • Electrophorèse des protéines sanguines

Selon le contexte :
- Tests cutanés (prick-test, patch-test), IgE spécifiques
- Tests physiques (au glaçon, à l’effort, à la pression,
frottement par pointe mousse, à l’eau, phototest)
- Examen parasitologique des selles
- Bilan immunologique, biopsie cutanée
- Dosage du complément et du C1 inhibiteur
- Bilan hépatique, sérologie hépatite virale
=> Bilan le plus souvent négatif

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Vascularite urticarienne ?

A
  • Lésions urticariennes : de petite taille, peu ou pas prurigineuses, volontiers entourées d’un halo de vasoconstriction, fixes (même place pendant > 24h)
  • Purpura associé, avec pigmentation post-lésionnelle transitoire
  • Signes associés : fièvre, arthralgies, troubles digestifs, manifestations pulmonaires, rénales, oculaires…
  • Bio : augmentation VS/CRP, hypocomplémentémie (syndrome de Mac Duffie)…
    => Biopsie cutanée indiquée : vascularite lymphocytaire, ou plus rarement leucocytoclasique avec nécrose fibrinoïde des petits vaisseaux dermiques, IFD
    souvent positive avec dépôts d’IgG, IgM et C3 dans la paroi des vaisseaux
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Urticaire : diagnostic différentiel ?

A
  • Eczéma aigu du visage : lésions fixes et suintantes, sans atteinte muqueuse
  • Pemphigoïde au stade de placards urticariens
  • Erythème polymorphe : confusion entre urticaire annulaire et cocarde (centre foncé)
  • Maladie de Still : éruption fébrile à tendance vespérale, maculeuse ou parfois pseudo-urticarienne
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Étiologie d’urticaire : urticaire physique généralités ?

A

= Cause la plus fréquente d’urticaire chronique : urticaire déclenchée par un stimulus physique de la
peau, confirmé par un test physique (après arrêt de tout traitement anti-histaminique pendant 4 jours)
- dermographisme
- urticaire retardée à la pression
- urticaire cholinergique
- urticaire au froid
- …

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Urticaire physique : dermographisme ?

A

= Urticaire immédiate à la pression : stries urticariennes oedémateuses, ortiées, en regard des lésions de grattage, reproduit par le frottement avec une pointe mousse

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Urticaire physique : urticaire retardée à la pression ?

A
  • Œdème dermo-hypodermique douloureux, le plus souvent 4 à 8h après une forte pression (plantes des pieds après une longue marche, fesses après station
    assise prolongée, paumes des mains après port d’un sac…)
  • Confirmé par test au poids (port pendant 20 minutes d’un poids > 6 kg sur l’épaule, le bras ou la cuisse), avec lecture tardive
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Urticaire physique : urticaire cholinergique ?

A
  • Petites papules urticariennes de 1-5 mm de diamètre, souvent entourées d’un halo de vasoconstriction, siégeant principalement au tronc
  • Déclenchées par la chaleur, la sudation, les émotions ou les efforts
  • Durée généralement < 30 minutes
  • Confirmé par test d’effort musculaire en atmosphère chaude
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Urticaire physique : urticaire au froid ?

A
  • Urticaire typiquement des mains et du visage, déclenché à l’eau ou l’air froid, la pluie, la neige ou la baignade
  • Confirmé par le test au glaçon, ou l’immersion du bras dans l’eau glacée sous surveillance hospitalière
  • Généralement idiopathique, ou parfois liée à une virose, une dysglobulinémie, une cryoglobulinémie, une cryofibrinogénémie ou des agglutinines froides
    => Protection contre le froid, éviter les aliments glacés
    => Précaution lors des baignades (risque de malaise)
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
17
Q

Urticaire physique : causes rares ?

A
  • Urticaire aquagénique : lésions identiques à l’urticaire cholinergique, déclenché au contact de l’eau, reproduite par l’application d’une compression mouillée à 37° pendant 30 minutes
  • Urticaire solaire : survenant dans les 1ère minutes d’exposition des zones habituellement couvertes, confirmée par des photo-test qui précisent la dose urticairienne minimale et les longueurs d’onde responsable (visible, UVA, UVB)
  • Autres causes (exceptionnelles) : urticaire au chaud, urticaire vibratoire
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
18
Q

Etiologie d’urticaire : urticaire de contact ?

A
  • Immunologique (IgE-dépendant) : allergie au latex, alimentaire, médicamenteuse, animal…
    => Apparition rapide (< 30 minutes) après contact, possible généralisation en choc anaphylactique
  • Non immunologique : orties, méduse, chenilles processionnaires…

=> confirmée par test cutanés ouverts, prick test et dosage des IgE spécifiques

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
19
Q

Etiologie d’urticaire : urticaire alimentaire ?

A
  • « Pseudo-allergie » alimentaire (dans l’urticaire chronique surtout) : aliments histamino-libérateurs,
    riches en histamine ou en tyramine, consommés en grandes quantités (crustacés, thon, fromages
    fermentés, thé, café…)
  • Allergie vraie, IgE dépendante (dans l’urticaire aiguë surtout) : rapidement après ingestion (quelques
    minutes à 2h), IgE spécifiques augmentée, prick-test positif, test d’éviction-réintroduction
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
20
Q

Etiologie d’urticaire : urticaire médicamenteuse ?

A

= Cause fréquente d’urticaire aiguë, plus rarement d’urticaire chronique
- Allergique (< 10%) : délai entre la prise et le début des symptômes < 45 mins, durée des symptômes < 24h, sévérité des manifestations ( > grade II)

Non allergique :

  • Angioedème aux IEC : lésions plusieurs jours, voire semaines, après la prise
  • Pharmacologique
  • Histamino-libération non spécifique : codéine…
  • Accumulation de métabolites pro-inflammatoires : aspirine, AINS…

=> Tout médicament peut être responsable d’une urticaire (quelle que soit la voie d’administration)
=> confirmation par les test cutanées (prick test, IDR) et dosage des IgE spécifiques et si nécessaire test de réintroduction orale ou parentérale

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
21
Q

Etiologie d’urticaire : urticaire infectieuse ?

A
  • Virose = hépatite B, EBV, CMV… : cause classique d’urticaire, généralement aiguë
  • Parasitose = giardiose, ascaridiose, toxocarose… : généralement chronique, avec hyperéosinophilie et
    symptomatologie évocatrice
  • Foyer infectieux ORL ou dentaire (granulome apical, sinusite chronique…) : angioedèmes cervico-
    faciaux récidivants
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
22
Q

Etiologie d’urticaire : angiodème neurotique généralités ?

A

= Déficit quantitatif (généralement) ou qualitatif en inhibiteur de C1 estérase
- Episodes récidivants d’angioedème sans urticaire superficielle, respectant les paupières, prédominant
aux extrémités et aux OGE, avec risque d’atteinte laryngée
- Durée > 24h, antihistaminique, corticoïdes et adrénaline inefficaces
- Atteinte digestive (fréquente, trompeuse) : douleurs abdominales, syndrome pseudo-occlusif
- Facteurs déclenchant : traumatisme (chirurgie, endoscopie), médicaments (oestrogènes…)
- Héréditaire dans la majorité des cas : transmission autosomique dominante
- Secondaire (rare) : néoplasie (lymphome), MAI, infection
- Diagnostic : chute C1 inhibiteur, C2 et C4, C3 normal

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
23
Q

Etiologie d’urticaire : angiodème neurotique traitement ?

A

Préventif = Indiqué si ≥ 1 crise/mois

  • Androgène = danazol : augmente la synthèse hépatique de C1 inhibiteur
  • Acide tranexamique en 2nd intention : inhibe la consommation de C1

Curatif = Traitement de crise

  • Acide tranexamique si crise peu importante
  • En cas de crise grave : hospitalisation, perfusion de C1 inhibiteur purifié ou injection d’icatibant et/ou corticothérapie forte dose
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
24
Q

Etiologie d’urticaire : idiopathique, psychogène et piqures d’insectes ?

A
  • Urticaire idiopathique : majorité des urticaires chroniques (50 à 80%), prédominance féminine
  • Urticaire psychogène : rôle du stress et de l’anxiété
  • Urticaire par piqûres d’insectes : isolée ou associée à des manifestations d’anaphylaxie, confirmée par des prick-test et surtout IDR et dosage des IgE spécifiques
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
25
Q

Urticaire : mesures associées au traitement ?

A
  • Eviction d’un médicament, aliment ou agents contact
  • Suppression du facteur physique déclenchant
  • Traitement d’une infection ou d’une maladie systémique
  • Kit d’adrénaline auto-injectable en cas de risque de réaction anaphylactique grave
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
26
Q

Traitement de l’urticaire : anti-histaminique H1 ?

A

De 1ère génération
= Dexchlorphéniramine Polaramine®, hydroxyzine Atarax®, méquitazine
- EI : anticholinergique, sédatif
- CI : glaucome, adénome prostatique, association IMAO et méquitazine
Indication :
- Urticaire avec composante anxiogène
- En 2nd intention associé aux anti-H1 de 2nd génération

De 2nd génération
= Bilastine, desloratadine (Aerius®), lévocétirizine, cétirizine, ébastine, fexofénadine, loratadine,
mizolastine, oxatomide
- EI : effet sédatif beaucoup moins marqué, prise de poids
- Indication : en 1ère intention

  • Enfant < 2 ans : méquitazine, oxatomide
  • Enfant > 2 ans : + cétirizine, loratadine
  • Grossesse 2 premiers trimestres : dexchlorphéniramine
  • Grossesse 2 derniers trimestres : cétirizine
    => Association d’antihistaminiques possible, en évitant d’associer des molécules avec action myocardique (allongement du QT, sans action myocardique : cétirizine, féxofénadine)
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
27
Q

Traitement de l’urticaire : anti-histaminique H2 ?

A

= Cimétidine, famotidine, nizatidine, ranitidine : aucun effet en monothérapie
- Associé aux antihistaminiques H1 en cas d’urticaire chronique rebelle

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
28
Q

Traitement de l’urticaire : médicament bloquant la dégranulation mastocytaire ?

A

= Efficacité moindre, utilisés en 2nd intention
- Kétotifène : association aux anti-H1 dans certains urticaires cholinergiques
- Anti-leucotriène = montélukast : efficacité modérée, hors AMM
- Psychotrope (en cas de retentissement psychique important) : antidépresseur tricyclique
(doxépine), benzodiazépine, anti-sérotoninergique

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
29
Q

Traitement de l’urticaire : corticoïdes ?

A

= En association aux anti-H1, sur une courte durée (3 à 5 jours)
Indication :
- IV associé à l’adrénaline en cas d’œdème de Quincke
- Formes profuses (avec risque de rebond à l’arrêt), à éviter
=> Jamais utilisé au long cours dans la prise en charge de l’urticaire

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
30
Q

Stratégie thérapeutique de l’urticaire aiguë ?

A

= anti-H1 de 2nd génération PO, ou injectable si poussée intense, pendant 1 à 2 semaines

31
Q

Stratégie thérapeutique de l’urticaire chronique ou récidivant idiopathique ?

A
  • Information du patient sur la maladie, l’évolution et les traitement
  • Evaluation du retentissement sur la qualité de vie
  • Anti-H1 de 2nd génération à la posologie de l’AMM pendant 4-6 semaines
  • Evaluation après 4-6 semaines : poursuite du traitement au moins 3 mois si efficace, bilan biologique si persistance
  • Urticaires chroniques résistantes (< 10%) : association avec anti-leucotriènes, immunomodulateurs (Omalizumab)
32
Q

Stratégie thérapeutique de l’oedème de Quincke ?

A
  • Adrénaline IM 0,01 mg/kg sans dépasser 0,5 mg sous scope
  • dosé répétée après 5-15 mins si nécessaire
  • mesures associées : oxygène, remplissage vasculaire…
33
Q

Dermatite atopique : généralités ?

A

Eczéma atopique = dermatite atopique : dermatose inflammatoire chronique, prurigineuse, survenant chez des sujets génétiquement prédisposés, favorisée par des facteurs environnementaux
- 10 à 20% des enfants des pays industrialisés (prévalence x 2 en 20 ans), moins fréquente dans les pays en développement

34
Q

Atopie : définition ?

A

Atopie = prédisposition génétique à produire des IgE dirigés contre des protéines de l’environnement
- Atteintes simultanées ou successives : peau (dermatite atopique), muqueuse digestive (allergie alimentaire), bronches (asthme), muqueuses ORL (rhinite), œil (conjonctivite) = maladie atopique
=> Dans 5-20% des cas : dermatite atopique sans augmentation de la production d’IgE = dermatite atopique intrinsèque

35
Q

Dermatite atopique : physiopathologie ?

A

= Atteinte épidermique prédominante : afflux de lymphocytes T (= exocytose) et œdème intercellulaire (= spongiose), réalisant des vésicules microscopiques
- Conséquence d’une réponse immunitaire cutanée : interaction entre des facteurs environnementaux et
inflammatoires, et une terrain génétique prédisposant, notamment des anomalies de la barrière cutanée

Facteurs génétiques
= 50 à 70% d’antécédents familiaux au 1er degré de dermatite atopique, asthme ou rhinite allergique
- Anomalies génétiques de la barrière cutanée : mutation inactivatrice du gène de la filaggrine…

Facteurs immunologiques
= Réaction d’hypersensibilité retardée, mettant en jeu les lymphocytes T, notamment Th2 et les cellules présentatrices d’Ag
- Libération de cytokines (IL4, IL5, IL13 surtout) : inflammation cutanée => lésions d’eczéma
- Rarement associée/aggravée par une allergie alimentaire : APLV chez le nourrisson…

Anomalies de la barrière épidermique

  • Anomalies de la couche cornée et des lipides cutanés de surface : sécheresse cutanée (xérose)
  • Diminution de l’expression des protéines de la couche cornée : filaggrine…
  • Autres anomalies de la barrière épidermique
36
Q

Dermatite atopique : diagnostic clinique ?

A

= Dermatose vésiculeuse, avec vésicules exceptionnellement macroscopiques, se rompant à la surface de la peau (caractère suintant puis croûteux)
- Grattage chronique : épaississement de l’épiderme, caractère quadrillé, pigmentation (lichénification)

Critères de Williams :
- Prurit = obligatoire
+ ≥ 3 critères:
- Antécédent personnel d’asthme ou rhinite allergique
- Début < 2 ans
- Antécédent de lésions des convexités chez le nourrisson
- Peau sèche généralisée
- Lésions d’eczéma des plis chez l’enfant

37
Q

Dermatite atopique : clinique chez le nourrisson < 2 ans ?

A
  • Début généralement dans la 1ère année de vie, en général vers 3 mois
  • Prurit souvent important, responsable de troubles du sommeil
  • Grattage non évident : frottement des joues contre les draps et vêtements, agitation et trémoussement au déshabillage

Aspect
= Evolution par poussées sur un fond de sécheresse cutanée permanente (parfois évolution continue dans les formes sévères)
- Lésions aiguës : mal limitées, érythémateuses, suintantes puis croûteuses
- En dehors des poussées aiguës : sécheresse cutanée (xérose) des convexités

Topographie

  • Atteinte symétrique des zones convexes du visage (front, joues, menton, avec respect de la région médio-faciale), et des membres
  • Atteinte du tronc et des plis dans les formes étendues
  • Siège habituellement épargné
  • Au cuir chevelu : possible squames jaunâtres grasses (croûtes de lait)
38
Q

Dermatite atopique : clinique chez l’enfant > 2 ans ?

A
  • Aux plis : coudes, creux poplités, cou, fissures sous-auriculaires
  • Zones « bastion » (chronique, parfois isolée) : mains, poignets, chevilles, mamelon
  • Au visage : lésions hypo-pigmentées ± rosées, finement squameuses (eczématide ou dartre achromiante), notamment observée en été, parfois plus diffuse, régression systématique
  • Xérose cutanée quasi-constante, plus marquée l’hiver
  • Poussées saisonnières : aggravation en automne et hiver, amélioration en été
  • Lésions chroniques de grattage : lichénification, excoriations
39
Q

Dermatite atopique : clinique chez l’adolescent/adulte ?

A
  • Généralement d’aspect identique à l’enfant > 2 ans, signe de Dennie-Morgan (double pli sous-palpébral)
  • Eczéma nummulaire : lésions cutanées arrondies en médaillon, davantage suintantes et infiltrant, ne touchant pas préférentiellement les plis, souvent aux MI
  • Prurigo (papules prurigineuses excoriées) prédominant aux membres
  • Prédominance au visage et au cou (head and neck dermatitis)
  • Erythrodermie : notamment après arrêt d’une corticothérapie systémique
  • Début tardif à l’âge adulte : possible mais rare => éliminer une autre cause de dermatose prurigineuse
    (gale, eczéma de contact, lymphome cutané T…)
40
Q

Dermatite atopique : diagnostic différentiel ?

A
  • Dermatose eczématiforme : dermatite séborrhéique (psoriasis du nourrisson), gale
  • Syndromes génétiques avec déficit immunitaire (infections répétées, anomalie de croissance, purpura, fièvre inexpliquée) : syndrome de Chediak-Higashi ou syndrome hyper-IgE de Buckley
  • Chez l’enfant, l’adolescent ou l’adulte : eczéma de contact, psoriasis, lymphome cutané, gale
41
Q

Dermatite atopique : examen complémentaire ?

A

=> Diagnostic clinique : aucune exploration complémentaire dans la majorité des cas

Exploration allergologique

Allergie alimentaire
= Prick-test, dosage d’IgE spécifiques, test de provocation orale
Indication :
- Syndrome oral, troubles digestifs, manifestations allergiques après ingestion ou contact avec un aliment
- Dermatite atopique s’aggravant ou ne répondant pas au traitement
- Stagnation/cassure de la courbe pondérale

Allergie respiratoire
= Prick-test, dosage d’IgE spécifiques
Indication : asthme, rhinite, rhinoconjonctivite

Eczéma de contact
= Tests épicutanés (patch tests)
Indication : 
- Eczéma de zone inhabituelle
- Dermatite atopique s’aggravant ou ne répondant pas au traitement
  • NFS : recherche d’hyperéosinophilie
  • Biopsie cutanée
42
Q

Dermatite atopique : évolution ?

A
  • Evolution généralement spontanément favorable : rémission complète en quelques années dans la majorité des formes légères/modérées
  • Persistance chez l’enfant/adulte : dans les formes modérées/sévères, plus fréquemment associées à un asthme
  • Possible résurgence ou aggravation à l’adolescence ou chez l’adulte jeune (3 à 5%)
43
Q

Complication de la dermatite atopique : surinfection bactérienne ?

A
  • Colonisation habituelle à S. aureus : un prélèvement bactériologique cutané isolant un S.aureus n’a aucune valeur en l’absence de signes cliniques
  • Impétiginisation : lésions croûteuses, jaunâtres ou purulentes => antibiothérapie
44
Q

Complication de la dermatite atopique : surinfection virale ?

A

= Eczéma herpeticum : surinfection des lésions de dermatite atopique par HSV1 (parfois HSV2)
- Syndrome de Kaposi-Juliusberg (pustulose varioliforme) dans les formes sévères
A évoquer devant :
- Modification rapide des lésions de dermatite atopique avec vésiculo-pustules ombiliquées (déprimées au centre), groupées en placard devenant crouteux et parfois nécrotique
- Fièvre, AEG

TTT préventif = éviter tout contact avec porteur d’un herpès récurrent (famille, entourage)

TTT curatif
=> Hospitalisation systématique
- Aciclovir IV
- Soins locaux
- Arrêt immédiat des dermocorticoïdes
- Rechercher une forme grave : atteinte oculaire, pulmonaire, neurologique
45
Q

Complication de la dermatite atopique : eczéma de contact ?

A

= Risque de sensibilisation de contact à des produits topiques appliquées sur la peau pendant de longues périodes (y compris aux dermocorticoïdes)

  • Limiter l’utilisation de topiques à risque (émollients ou topiques avec conservateurs très sensibilisants, parfums, antiseptiques, antibiotiques locaux)
  • A évoquer en cas de mauvaise réponse au traitement habituel
  • Exploration : patch-test avec batterie standard + produits topiques utilisés par le patient
46
Q

Complication de la dermatite atopique : retard de croissance ?

A

= Rare, possible dans les dermatites atopiques graves (non lié aux dermocorticoïdes)

  • Se corrige généralement avec le traitement de la dermatite atopique
  • Doit faire rechercher une allergie alimentaire
47
Q

Complication de la dermatite atopique : ophtalmologique ?

A

= Rare : dermatites atopiques sévères d’évolution prolongée, sans lien avec les corticoïdes

  • Kérato-conjonctivite
  • Cataracte
48
Q

Dermatite atopique : éducation thérapeutique ?

A
  • Idées reçues : cause psychique, maladie infectieuse, toujours de cause allergique
  • Affection chronique, évoluant par poussées, de traitement prolongé, non curatif
  • Soins locaux quotidiens indispensables pour soulager et restaurer la barrière cutanée
  • Dermocorticoïdes efficaces et non dangereux si utilisés correctement
  • L’exploration allergologique n’est pas systématique,
  • Aucune justification du changement de lait ou de régime en 1ère intention
49
Q

Dermatite atopique : régles hygiéno-diététiques ?

A
  • Habillement : éviter les textiles irritants = laine, synthétique à grosses fibres, préférer coton et lin
  • Eviter l’exposition au tabac
  • Maintien d’une température fraîche dans la chambre à coucher, ne pas se sur-couvrir la nuit
  • Bain ou douche quotidien, courte, avec température tiède et pains ou gels sans savon
  • Conseiller l’exercice physique, suivi d’une douche et d’émollient (surtout après la natation)
  • Augmenter les applications d’émollients par temps froid et sec
  • Aucune modification du calendrier vaccinal => retarder les vaccinations en cas de forte poussée
  • En cas d’allergie à l’œuf associé : avis spécialisé pour les vaccins de la grippe et de la fièvre jaune
50
Q

Traitement des poussées de dermatite atopique : les dermocorticoïdes ?

A

= Topique de référence : choix selon l’âge, la sévérité, le site et l’étendue
=> Eviter les préparations magistrales diluées et les formes associées à des antiseptiques ou antibiotiques

Puissance

  • Très fort (4) : contre-indiqué chez le nourrisson et le jeune enfant et sur le visage, les plis et le siège
  • Forts (3) : à réserver aux formes très inflammatoires ou lichénifiées des extrémités en cures courtes
  • Modérées (2) : à utiliser sur le visage, les paupières, les plis et les zones génitales, et chez le nourrisson
  • Faible (1) : aucun intérêt

Forme

  • Crème : sur les lésions suintantes et les plis
  • Pommades : sur les lésions très sèches, lichénifiées
  • Lotion : sur le cuir chevelu

Modalités

  • 1 application quotidienne généralement suffisante, jusqu’à disparition de l’inflammation
  • Quantité : la quantité déposée sur la dernière phalange de l’index correspond à 0,5 g, et permet de couvrir la surface des 2 paumes de main d’adulte

Traitement d’entretien
= En cas de poussées fréquentes : 2 applications de dermocorticoïdes/semaine (jours consécutifs ou espacés)

EI

  • Locaux (rares) : atrophie cutanée, vergetures, hypertrichose, surinfection bactérienne ou herpétique
  • Systémiques (exceptionnels)
51
Q

Traitement des poussées de dermatite atopique : l’immunomodulateur topique ?

A

= Inhibiteur de calcineurine : tacrolimus (pommade 0,03% pour les 2-15 ans et 0,1% pour l’adulte)
- Prescription réservée aux dermatologues et pédiatres
- Indication : dermatite atopique modérée/sévère en cas de résistance ou contre-indication aux
dermocorticoïdes
- Application 2 fois/jour pendant 3 semaines ± traitement d’entretien (2 fois/semaine)
- EI : brûlure transitoire à l’application

52
Q

Dermatite atopique : traitement d’entretien ?

A
  • Emollient = restauration de la fonction barrière de la peau et lutte contre la xérose cutanée : utilisation quotidienne (hors des poussées), après la douche/bain
  • Education thérapeutique et règles hygiéno-diététiques
53
Q

Dermatite atopique : traitement d’exception ?

A

= Dans les formes graves résistant à un traitement topique bien conduit
- Eliminer une cause d’aggravation : enquête allergologique, sensibilisation à un topique, mauvaise
observance/éducation thérapeutique
- Photothérapie (UVA-UVB, UVB spectre étroit ou UVA1) : à partir de 8-10 ans, 2 à 3 séances/semaine
- Ciclosporine : chez l’adulte, sur prescription initiale hospitalière => amélioration de 50% de la
sévérité des lésions en 6-8 semaines, maintenu pendant 6 mois à 2 ans

54
Q

Eczéma de contact : généralités ?

A

= très fréquent, cause majeure d’eczéma, due à une sensibilisation cutanée à des molécules non tolérées
ou des allergènes
=> Eczéma atopique et eczéma de contact peuvent être associés, en particulier dans le cas de dermatite des mains

55
Q

Eczéma de contact : physiopathologie ?

A

= Réaction d’hypersensibilité retardée à médiation cellulaire déclenchée par le contact de la peau avec une substance chimique exogène

Phase de sensibilisation
= Cliniquement asymptomatique, pouvant durer quelques jours à plusieurs années
- Produit sensibilisant exogène (souvent un haptène = substance de petite taille, non immunogène
par elle-même) : pénètre dans la peau et forme un couple haptène-protéine
- Pris en charge par les cellules dendritiques de l’épiderme (cellules de Langerhans) ou du derme :
migration par voie lymphatique vers la zone para-corticale des ganglions lymphatiques
- Activation des lymphocytes T naïfs en lymphocytes T mémoires circulants
=> L’exposition à des irritants qui fragilisent la fonction barrière de la peau (eau, occlusion (gants…),
détergents, solvants…) facilite la pénétration des allergènes dans la peau

Phase de révélation
= Chez un sujet sensibilisé : 24 à 48h après un nouveau contact avec l’allergène
- Passage cutané de lymphocytes T mémoires reconnaissant l’allergène prolifération et sécrétion
de cytokines inflammatoires (IL2, IL17, TNFα, interféron…)
- Recrutement de cellules mononucléées inflammatoires => spongiose et exocytose épidermique
- Les kératinocytes produisent aussi des cytokines inflammatoire qui vont majorer les lésions (IL-1, IL-6, GM-CSF, TNFB)

56
Q

Diagnostic d’eczéma de contact : eczéma aigu ?

A
  • Placards érythémateux à contours émiettés, très prurigineux, évolution en 4 phases :
  • Phase érythémateuse : placard érythémateux
  • Phase vésiculeuse : vésicules de liquide clair, confluant parfois en bulles
  • Phase suintante : rupture des vésicules (spontanée ou après grattage)
  • Phase croûteuse ou desquamative
    => Guérison sans cicatrice
57
Q

Diagnostic d’eczéma de contact : autres formes que l’eczéma aigu ?

A

Topographie

  • Au visage (paupières surtout) et OGE : aspect très oedémateux
  • Paumes et plantes : rupture des vésicules plus difficile => vésicules prurigineuses dures enchâssées (aspect de dysidrose)

Forme chronique

  • Eczéma lichénifié : épaississement de la peau, quadrillée et pigmentée, par le grattage
  • Eczéma chronique des paumes/plantes : lésions fissuraires, hyper-kératosiques, entraînant une kératodermie palmo-plantaire
58
Q

Eczéma de contact : histologie ?

A

=> Biopsie cutanée inutile au diagnostic, uniquement en cas de doute diagnostique

  • Spongiose : œdème dissociant les kératinocytes, avec formation de vésicules intra-épidermiques
  • Exocytose : infiltrat de cellules mononuclées entre les kératinocytes
  • Œdème dermique avec infiltrat riche en lymphocytes, à prédominance péri-vasculaire
59
Q

Diagnostic différentiel d’eczéma de contact : dermite d’irritation ?

A

= Agression physique ou chimique directe (eau, détergent, désinfectant, acide, alcalin, ciment…)
sans mécanisme immunologique spécifique : fréquente, surtout au niveau des mains
=> Peut se compliquer d’un eczéma de contact (altération de la fonction barrière de la peau
facilitant la pénétration allergénique)

  • atteint la majorité des sujets en contact avec le produit
  • délai d’apparition rapide (minutes/heures) après l’exposition
  • bords nets
  • limitée à la zone de contact
  • brûlure
  • test épicutanés : négatifs ou lésions d’irritation
60
Q

Diagnostic différentiel d’eczéma : dermatite atopique ?

A

= Généralement de topographie différente, chronique
- Distinction difficile en cas d’eczéma de contact généralisé chez l’adulte
- Association possible d’eczéma de contact et d’eczéma atopique : à évoquer en cas de résistance
au traitement local bien conduit ou de localisation inhabituelle

61
Q

Diagnostic différentiel d’eczéma : dyshidrose ?

A

= Eczéma dyshidrosique : idiopathique généralement, ou dermatite atopique ou de contact

  • Vésicules dures enchâssées, très prurigineuses, des faces latérales des doigts ou des orteils
  • Poussées estivales
62
Q

Diagnostic différentiel d’eczéma : oedème du visage ?

A
  • Erysipèle : placard inflammatoire bien limité, généralement unilatéral, parfois avec vésicules ou
    bulles, avec bourrelet périphérique, fièvre associée, frissons, hyperleucocytose à PNN
  • Angioedème/œdème de Quincke : œdème blanc rosé, indolore, sans prurit ni fièvre
  • Zona : douleurs, vésicules hémorragiques ou croûteuses, topographie unilatérale segmentaire
63
Q

Diagnostic étiologique de l’eczéma de contact : clinique ?

A
  • Lobule des oreilles (boucle d’oreille), poignet (bracelet), ombilic (bouton de jean) : nickel
  • Visage, paupières ou cou : cosmétique, vernis à ongle (manuporté), produits volatils (parfum, peinture, végétale…)
  • Pieds : constituant des chaussures => chrome du cuir sur le dos du pied, agents de vulcanisation du caoutchouc sur la plante, contaminant (diméthylfumarate)
  • Déclenchement : activités dans les 24h à quelques jours avant le début des lésions (profession, jardinage,
    bricolage, peinture, port de gants, chaussures ou vêtements particuliers, application d’un cosmétique, parfum ou médicament…)
  • Chronologie : amélioration ou aggravation pendant les vacances, les vacances
  • Traitements locaux utilisés (avant et après apparition de la dermatose), y compris les dermocorticoïdes
64
Q

Diagnostic étiologique de l’eczéma de contact : patch test ?

A

= Tests épicutanés ou épidermotests : indispensable au diagnostic de certitude

Modalité
- En milieu spécialisé, à distance de la poussée d’eczéma (1 mois)
- Application sous occlusion sur le dos de différents allergènes pendant 48h
- Lecture à 48h, 30 minutes après avoir enlevé les tests, 2nd lecture à 72h ou 96h
=> Lecture retardée à 7 jours en plus pour certains allergènes : corticoïdes…

Allergènes testés

  • Batterie standard européenne : 29 substances les plus fréquemment en cause
  • Tests avec les produits utilisés par les malades
  • Batteries spécialisées (coiffure, cosmétique, plastique, colle, peinture…)

Résultat

  • Test négatif : peau normale
  • Test positif : + : érythème, papule
  • Test positif ++ : érythème, papule, vésicule
  • Test positif +++ : érythème, papule, vésicules confluentes, vésico-bulles

Interprétation
= Confronté aux données de l’interrogatoire
- Peuvent seulement témoigner d’une sensibilisation ancienne, sans rapport avec les lésions (notamment fréquente sensibilisation au nickel)
=> Un résultat négatif n’élimine pas formellement une allergie de contact

65
Q

Etiologie de l’eczéma de contact : allergènes professionnels ?

A

= Maladie professionnelle indemnisable (tableau 65) : débute et prédomine aux mains, s’améliore le weekend ou pendant les vacances
- Métiers du bâtiment : sels de chrome (ciment), térébenthine (menuiserie, peinture), caoutchouc
(gant, pneu), cobalt (peinture, émail), résines époxy (colle, vernis, peinture)…
- Coiffeur : paraphénylènediamine PPD (teinture), thioglycate (permanente), ammonium persulfate (décolorant), caoutchouc (gants), conservateurs et agents moussants (shampoing)…
- Profession de santé : antiseptique, antibiotique, AINS, anesthésique local, caoutchouc (gants), acrylate des résines composites (prothésistes)…
- Horticulteurs : lactone sesquiterpénique (chrysanthème), primevère, pesticides, gants…

66
Q

Etiologie de l’eczéma de contact : médicament topique ?

A

= Lésions débutant sur la zone d’application, pouvant s’étendre à distance
- Le plus fréquemment : néomycine, antiseptique, sparadrap (colophane), topique antiprurigineux, baume du Pérou, AINS…
=> Les dermocorticoïdes peuvent induire une sensibilisation : à évoquer en cas de lésion cutanée
non améliorée par les dermocorticoïdes
=> Une sensibilisation aux dermocorticoïdes contre-indique la prescription de corticoïdes locaux
de la même classe et de corticothérapie systémique (risque de toxidermie sévère)

67
Q

Etiologie de l’eczéma de contact : cosmétiques ?

A

= Surtout chez les femmes, prédominant au visage ou sur la zone d’application
- Produits : parfums, conservateurs (méthylisothiazolinone), excipients, vernis à ongle,
déodorants, shampooing, laque, baume du Pérou (rouge à lèvre, crèmes), paraphénylènediamine (teintures), lingettes…

68
Q

Etiologie de l’eczéma de contact : produits vestimentaires ?

A
  • Tronc/plis : colorant textile
  • Pied : cuir, colle des chaussures, caoutchouc
  • En regard de bijoux fantaisies ou accessoires (montre, boucle de ceinture, boutons) : nickel
69
Q

Etiologie de l’eczéma de contact : photo-allergène ?

A

= Allergène induisant un eczéma de contact qu’après irradiation par les rayons UV
- Lésions débutantes et prédominantes sur les zones photo-exposées (visage, oreilles, dos des
mains, décolleté…)
- Cause : AINS (kétoprofène ++), phénothiazine, filtres solaires chimiques, végétaux…
- Diagnostic : photo-patch test (patch test suivi d’une irradiation par des rayons UV A)

70
Q

Evolution de l’eczéma de contact ?

A
  • Guérison sans cicatrice en 7 à 15 jours après éviction de l’allergène
  • En l’absence d’éviction de l’allergène : lésions chroniques
71
Q

Complication de l’eczéma de contact ?

A

Surinfection
= Impétiginisation : croûtes jaunâtres, parfois avec ADP, fièvre
=> A différencier des croûtes succédant la phase suintante

Erythrodermie
= Généralisation progressive des lésions sous forme d’érythème disséminé, prurigineux, squameux ou vésiculeux, avec fièvre et frissons, AEG
- Complication rare, non spécifique de l’eczéma de contact

Retentissement socioprofessionnel
= Pour les eczéma de contact professionnels chroniques, surtout des mains
- Adaptation de poste
- Mesures de protection vestimentaires
- Déclaration en maladie professionnelle indemnisable

72
Q

Eczéma de contact : traitement symptomatique ?

A
  • Dermocorticoïdes : d’activité forte (3) à très forte (4), pendant 1 à 2 semaines
  • Corticothérapie orale brève : rarement indiquée (poussée suraiguë ou atteinte diffuse)
  • Anti-histaminique sédatif (anti-H1 de 1ère génération) : chute prurit, améliore le sommeil
  • En cas de surinfection : antibiothérapie systémique (pristinamycine, Augmentin®), sans retarder le
    traitement par dermocorticoïdes => éviter les antibiotiques locaux et antiseptiques dans ce contexte
73
Q

Eczéma de contact : éviction de l’allergène ?

A

= Indispensable à la guérison => aucune possibilité de désensibilisation dans l’eczéma de contact
- Liste de produits à éviter
- En cas d’éviction impossible (allergène ubiquitaire…) : protection vestimentaire (gants, masques,
manches longues, chaussures…)