Exanthème et érythrodermie Flashcards
Exanthème : généralités ?
= éruption cutanée d’apparition brutale, transitoire +/- grave, diffus, isolé et intense
- Peut s’accompagner d’une atteinte muqueuse = énanthème
= A différencier de l’érythème : rougeur transitoire de la peau par vasodilatation des vaisseaux cutanés superficiels, pouvant s’accompagner d’une exsudation dermique (œdème) donnant un caractère papuleux
Caractéristiques de l’exanthème roséoliforme ?
= Rubéoliforme : petites macules rosées, pâles, bien séparées les unes des autres
- Par rapport à l’exanthème morbiliforme : de couleur plus pâle, à la limite de la visibilité
Caractéristiques de l’exanthème morbiliforme ?
= Maculo-papules rouges, pouvant confluer en plaques séparées par des espaces de peau saine
avec une surface douce, veloutée à la palpation
Caractéristiques de l’exanthème scarlatiniforme ?
= Plaques diffuses rouge vif, légèrement granités à la palpation, sans intervalle de peau saine, chauds ou cuisants, s’intensifiant dans les plis
- Possible évolution vers une desquamation secondaire en larges lambeaux
Exanthème : diagnostic différentiel ?
- Purpura : ne disparaît pas à la vitropression
- Angiome/télangiectasie : topographie stable, intensité variable avec la chaleur ambiante
- Urticaire : parfois de différenciation difficile, surtout en cas d’évolution fluctuante et transitoire
- Erythème vasomoteur : Bouffée vasomotrice de la rosacée, érythème pudique du décolleté (localisé au cou ou au visage, ne durant que quelques minutes, chez des patients facilement émotifs)
- Erythème de cause exogène : piqûre d’insecte, brûlure thermique ou caustique, érythème phototoxique
- Erythrodermie : atteinte universelle des téguments (> 90%), caractère squameux, signes généraux associés
Exanthème : examens complémentaires ?
- Chez l’enfant : aucun examen indispensable, sauf si suspicion de scarlatine ou de syndrome de Kawasaki
- Chez l’adulte (en dehors des causes évidentes) : NFS, bilan hépatique, sérodiagnostic MNI, THPA/VDRL, charge virale VIH, antigénémie p24
- Chez la femme enceinte : sérologie toxoplasmose, rubéole, CMV, parvovirus B19, syphilis
- En cas d’altération franche de l’état général ou de signe d’appel (syndrome méningé, syndrome dysentérique…) : recherche de septicémie par hémoculture
=> Biopsie cutanée non justifiée : anomalies discrètes, non spécifiques, ne contribue pas au diagnostic étiologique
Exanthème : étiologies ?
Principalement de cause infectieuse (maladie virale chez l’enfant, IST chez l’adulte) outoxique/médicamenteuse
- En faveur d’une atteinte virale : contexte épidémique, notion de contage, fièvre, syndrome grippal, énanthème, ADP
- En faveur d’une cause médicamenteuse : prurit, polymorphisme de l’éruption, hyperéosinophilie, introduction d’un médicament 5 à 14 jours avant l’éruption
=> Aucune correspondance stricte n’existe entre l’aspect de l’érythème et la cause
=> urgence thérapeutique : syndrome de Kawazaki, primo-infection VIH, syndrome de choc toxique staphylococcique
Exanthème morbiliforme : étiologies ?
- Essentiellement virale : mégalérythème épidémique (parvovirus B19), entérovirus (échovirus (9 et 16), adénovirus), arbovirus, coxsackie, rougeole, rubéole, EBV, CMV, hépatite virale, primo-infection VIH
- Parfois bactérienne ou parasitaire : rickettsiose, mycoplasme, leptospirose, fièvre jaune, dengue, méningocoque, toxoplasmose…
- Syndrome de Kawasaki (à la phase de début)
- Lupus érythémateux
- Toxidermie
Exanthème roséoliforme : étiologies ?
Maladie infectieuse essentiellement : exanthème subit, rubéole, échovirus, arbovirus, fièvre typhoïde, syphilis secondaire, primo-infection VIH
Exanthème scarlatiniforme : étiologies ?
- Maladie infectieuse : scarlatine, syndrome du choc toxique, septicémie à staphylocoque, streptocoque, parfois virose atypique (mononucléose infectieuse…)
- Toxidermie
- Syndrome de Kawasaki
Exanthème morbiliforme : mégalérythème épidémique ?
= Infection au parvovirus B19 : survenue entre 5 et 10 ans, rare chez l’adulte
- Incubation = 14 jours
- Contagiosité limitée à la phase pré-éruptive
- Atteinte érythémateuse et oedèmes des joues, puis érythème dit en “gants et chaussettes”
- Parfois très discrète, révélé par une exposition solaire
- Arthralgies possibles
- Complications : surtout chez les immunodéprimés, les patients avec anémie chronique et les femmes enceintes (pas de risque tératogène, infection du 2nd trimestre = risque anasarque foetale, myocardite, anémie foetale)
Exanthème morbiliforme : mononucléose infectieuse ?
= Infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV), surtout chez l’adolescent
- Incubation 4-6 semaines, contagiosité maximale pendant la phase aiguë (jusqu’à 6 mois)
- Eruption très inconstante (5-10%), sauf en cas de prescription de pénicilline A, survenant après 1 semaine d’un tableau général avec fièvre, angine, asthénie, ADP, splénomégalie, lymphocytose élevée/hyperbasophilie
- Complication viscérale (rare) : hépatite, méningo-encéphalite, rupture splénique, agranulocytose
Exanthème morbiliforme : rougeole ?
= Infection à Paramyxovirus : rare depuis la généralisation du vaccin ROR
- Incubation 10-12 jours avec contagiosité 3-5 jours avant et 4 jours après l’éruption
- Phase de catarrhe oculo-nasal pré-éruptive, avec fièvre à 39-40°, toux, signe de Köplick (énanthème localisé avec petits points blancs entourés d’un halo inflammatoire rouge en regard des 1ère molaires), conjonctivite
- Phase éruptive en quelques jours, avec une seule poussée d’évolution descendante, débutant derrière les oreilles puis s’étendant au visage et au tronc
- Complication viscérale (rare) : encéphalite, pneumopathie, myocardite, kératite et cécité, pancréatite, hépatite
- Maladie à déclaration obligatoire, éviction de la collectivité recommandée dans les 5 jours
Exanthème morbiliforme : fièvre boutonneuse méditerranéenne ?
= Due à Rickettsia conorii (inoculé par tique) : non exceptionnel en région méditerranéenne
- En été, après une incubation de 1 semaine
- Débute par une fièvre à 40°C avec céphalées et myalgies pendant 4 à 8 jours
- Puis éruption de petites papules érythémateuses, parfois purpuriques, évoluant en plusieurs poussées, avec extension palmo-plantaire
- Possible chancre escarrotique au siège de la piqûre de tique
- Complication viscérale : rénale, cardiaque, pulmonaire, CIVD
- Mise en évidence des rickettsies par hémoculture ou prélèvement cutanée
- Sérologie par IF directe : positive après 7 à 15 jours
- Antibiothérapie : cycline, quinolone ou macrolide
Exanthème morbiliforme : entérovirus ?
= coxsackie, échovirus 9
= Souvent accompagné d’une éruption fugace, surtout chez l’enfant < 3 ans, touchant principalement le tronc, puis les paumes et les plantes, avec un énanthème
- Infection estivale après quelques jours d’incubation
- Début par fièvre, céphalées, anorexie, gastro-entérite
- Infection à coxsackie = syndrome main-pied-bouche : vésicules ovalaires des mains et des pieds avec énanthème vésiculeux du voile du palais