Dermatose bulleuse auto-immune Flashcards
Dermatose bulleuse auto-immune : généralités ?
= groupe hétérogène de maladies peu fréquentes, de pronostic variable, souvent péjoratif
- DBAI intra-épidermique (groupe des pemphigus) : perte de cohésion des kératinocytes (acantholyse) due à l’altération des desmosomes par des auto-Ac anti-substance intercellulaire (SIC)
- DBAI sous-épidermique : perte d’adhérence dermo-épidermique par altération d’un composant de la jonction dermo-épidermique (hémidesmosome, filaments d’ancrage, lames denses, fibrilles d’ancrage) par un auto-Ac anti-membrane basale
Dermatose bulleuse auto-immune : diagnostic clinique ?
Bulle = collection liquidienne superficielle > 5 mm de contenu clair ou séro-hématique
- Pouvant siéger sur la peau ou sur les muqueuses
- Bulle sous-épidermique par clivage entre derme et épiderme : bulle tendue (le toit de la bulle est
l’épiderme intact), à contenu clair ou parfois hématique
- Bulle intra-épidermique par détachement des kératinocytes : bulle flasque et fragile
Autres
- Erosion cutanée post-bulleuse : forme arrondie, parfois entourée d’une collerette épithéliale
périphérique ou recouverte d’une croûte
- Erosion des muqueuses externes (bulles particulièrement fugaces, rarement vues)
- Vaste décollement épidermique avec aspect de « linge mouillé sur la peau »
- Signe de Nikolsky : décollement cutané provoqué par un frottement appuyé sur la peau saine => traduit une fragilité cutanée
Dermatose bulleuse auto-immune : diagnostic paraclinique ?
- Biopsie cutanée
Histologie : bulle sous-épidermique ou bulle intra-épidermique
Immuno-pathologie : examen en IF directe => dépôts d’immunoglobulines IgG et/ou IgA et/ou C3
- DBAI sous-épidermique : le long de la jonction dermo-épidermique = aspect linéaire
- DBAI intra-épidermique : au pourtour des kératinocytes = aspect en mailles de filet ou en résille
- Dermatite herpétiforme : au sommet des papilles dermiques = aspect granuleux - Bio
- En IF indirecte standard : recherche d’auto-Ac sérique circulant anti-MB ou anti-SIC, peu sensible
- En immuno-transfert ou ELISA : caractérisation des Ag reconnus par les Ac
Diagnostic différentiel des dermatose bulleuse auto-immune : dermatose initialement non bulleuse ?
= Autre lésion collectée : vésicule (1 à 2 mm de diamètre) ou pustule (contenu purulent)
- Dermatite herpétiforme et pemphigoïde bulleuse : s’accompagnent volontiers de vésicules
- Dermatose vésiculeuse de forme bulleuse : Herpès, zona, eczéma (coalescence de vésicules), Vasculite nécrotico-bulleuse (nécrose de l’épiderme)
- Erosion post-bulleuse à différencier d’autres érosions ou ulcérations primitives : chancre, aphte
Dermatose bulleuse non auto-immune : toxidermie bulleuse ?
= Erythème pigmenté fixe bulleux, syndrome de Stevens-Johnson ou nécrolyse épidermique
toxique (syndrome de Lyell) : prise récente d’un médicament inducteur
- Début brutal, évolution rapide
- Atteinte muqueuse fréquente, souvent inaugurale
- Signes généraux associés imposant l’hospitalisation en urgence
Dermatose bulleuse non auto-immune : érythème polymorphe bulleux ?
- Lésions cutanées éruptives en « cocardes » ou « cibles » (≥ 3 cercles concentriques), à disposition acrale (coudes, genoux, mains, visage)
- Lésions muqueuses bulleuses ou érosives (buccales, génitales, conjonctivales)
- Evolution spontanée vers la guérison en 2 à 3 semaines
- Survenue le plus souvent 10 à 15 jours après une récurrence d’herpès
Dermatose bulleuse non auto-immune : agents externes ?
- Physique : « coup de soleil », brûlure thermique, gelure, mécanique (ampoule…)…
- Cause chimique : dermatite caustique, piqûre d’insecte…
Dermatose bulleuse non auto-immune : spécifique de l’adulte ?
= Porphyrie cutanée tardive
- Bulles : régions découvertes (dos des mains, visage), évolution cicatricielle
- Fragilité cutanée, hyperpigmentation et hyperpilosité temporo-malaire
- Taux élevé d’uroporphyrine dans les urines
Dermatose bulleuse non auto-immune : spécifique de l’enfant ?
- Epidermolyse bulleuse héréditaire
= Génétique, liée à des mutations de gènes codant les protéines de la JDE
- Début habituelle en période néonatale
- Fragilité cutanée anormale, avec bulles siégeant aux zones de friction ou de traumatisme (extrémités, faces d’extension des membres) - Epidermolyse staphylococcique
= Dermatose bulleuse aiguë due à une toxine secrétée par S. aureus :
- Contexte infectieux : début brutal, fièvre, foyer infectieux (impétigo, omphalite, otite externe…)
- AEG, enfant grognon, impression de brûlure cutanée, décollement cutané très superficiel (sous-corné) avec signe de Nikolsky
Diagnostic étiologique des dermtoses bulleuses auto-immune : signes fonctionnels ?
Prise de médicament inducteur connu :
- Pemphigus : D-pénicillamine, IEC
- Pemphigoïde bulleuse : diurétique épargneur de potassium
- Dermatose à IgA linéaire : vancomycine, AINS, IEC
Antécédents personnels ou familiaux de maladies auto-immunes
Pemphigoïde bulleuse : sujet très âgé, terrain débilité (maladie neurologique grabatisante…)
Pemphigoïde gravidique : grossesse
Prurit : fréquent dans la pemphigoïde bulleuse
Diagnostic étiologique des dermtoses bulleuses auto-immune : signes cliniques ?
- Taille et aspect des bulles : tendue (pemphigoïde bulleuse) ou flasque (pemphigus)
- Etat de la peau péri-bulleuse : saine (pemphigus), urticarienne ou érythémateuse (pemphigoïde bulleuse)
- Existence d’un signe de Nikolsky (pemphigus)
- Tronc, racine et face de flexion des membres : pemphigoïde bulleuse
- Face d’extension des membres : dermatite herpétiforme, épidermolyse bulleuse acquise
- Plis de flexion, cuir chevelu : pemphigus, pemphigoïde cicatricielle
- Lésions muqueuses externes (buccale, conjonctivale, génitale) : pemphigus, pemphigoïde cicatricielle
- Signes de gravité : extension, surinfection locale, retentissement sur l’état général (déshydratation, sepsis)
Diagnostic étiologique des dermtoses bulleuses auto-immune : examens paracliniques de 1ère intention ?
- Biopsie sous anesthésie locale d’une bulle cutanée intacte ou récente (ou du bord d’une érosion muqueuse) à conserver dans le formol : pour étude histologique standard
- Biopsie de peau ou muqueuse en zone saine péri-lésionnelle, à congeler immédiatement en azote liquide ou mettre en milieu de transport spécial (liquide de Michel) : pour immunofluorescence directe
- Ac sérique anti-membrane basale ou anti-substance intercellulaire (en précisant la classe et le titre)
- NFS : recherche d’hyperéosinophilie (pemphigoïde bulleuse)
Diagnostic étiologique des dermtoses bulleuses auto-immune : examens paracliniques de 2nd intention ?
- IFI sur peau normale clivée (humaine ou de singe) : mise en présence de peau avec le sérum du
malade pour localiser les dépôts immuns => au toit ou au plancher de la bulle - Immuno-transfert (Western-blot) : étude de la réactivité du sérum du patient sur les protéines
extraites de peau normale ou de membrane amniotique
ELISA :
- Ag de la pemphigoïde bulleuse : BPAG1-NC16a, BPAG2
- Ag de l’épidermolyse bulleuse acquise : collagène VII
- Immuno-microscopie électronique directe sur biopsie de peau ou de muqueuse : localisation précise des dépôts immuns (pemphigoïde cicatricielle ou épidermolyse bulleuse acquise surtout)
Pemphigoïde bulleuse : généralités ?
= DBAI sous-épidermique
= Plus fréquente des DBAI : touche surtout les sujets âgés, en moyenne à 80 ans
- Maladie grave : 30 à 40% de mortalité à 1 an, principalement par complication iatrogène
Pemphigoïde bulleuse : clinique ?
- Début : prurit généralisé, placards eczématiformes ou urticariens
- Eruption caractéristique : bulles tendues, à contenu clair, souvent de grande taille, siégeant sur base érythémateuse, eczématiforme ou urticarienne
- Prurit intense
- Lésions symétriques, avec prédilection pour les faces de flexion et la racine des membres, la face antéro-interne des cuisses et l’abdomen
- Signes négatifs : signe de Nikolsky négatif, atteinte muqueuse rare