Grosse jambe rouge aiguë Flashcards

1
Q

Grosse jambe rouge aiguë : tableau typique ?

A
  • placard érythémateux assez bien limité, parfois extensif, associé à un oedème, en général unilatéral
  • une fièvre au mois > 38°C et des signes infectieux
  • d’installation rapide en quelques heures voire quelques jours
    => cause la plus fréquente : érysipèle = derhmohypodermite infectieuse aiguë streptococcique
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2
Q

Grosse jambe rouge aiguë : signes fonctionnels ?

A
  • Début brutal ou insidieux, extension rapide ou lente
  • Signes associés : frissons, fièvre, douleur local, sensation de brûlure ou de tension douloureuse, prurit,
    aggravés par la position déclive ou la palpation
  • Maladie locorégionale récente ou semi-récente : intertrigo inter-orteils, traumatisme, thrombophlébite,
    grattage, pathologie articulaire, morsure animale, piqûre
  • Antécédents chirurgicaux sur le membre concerné
  • Maladies associées : diabète, artériopathie des MI, obésité
  • Notion d’épisode identique antérieur
  • Traitement commencé : antibiotique, traitement topique, AINS, corticoïdes..
  • Terrain : œdème chronique par stase veineuse (maladie post-phlébitique…) ou lymphatique, ulcère de jambe
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3
Q

Grosse jambe rouge aiguë : signes cliniques ?

A
  • Lésions élémentaires : érythème rouge vif, associé à un œdème, souvent tendu et douloureux à la palpation
    => Parfois associé à des vésicules et/ou décollement bulleux superficielles (en cas d’œdème de constitution
    rapide, en particulier chez le sujet âgé)
  • Signes de gravité = évocateur de dermo-hypodermite nécrosante : nécrose cutanée (pâleur, plaques noirâtres, zones livedoïdes, atones), hypoesthésie, douleur spontanée intense, crépitation, extension sous antibiothérapie
  • Porte d’entrée : intertrigo inter-orteils, ulcère de jambe, plaie traumatique, excoriation, lésion de grattage…
  • Palpation des pouls périphériques pédieux et tibiaux postérieurs (parfois difficile à cause de l’œdème)
  • Recherche d’ADP inflammatoire inguinale homolatérale, d’une lymphangite
  • Recherche signes d’insuffisance veineuse chronique : oedème, varices, lipodermatosclérose
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4
Q

Grosse jambe rouge aiguë : signe de gravité ?

A

Signes locaux

  • Douleur spontanée intense
  • Œdème majeur
  • Bulles hémorragiques
  • Nécrose
  • Hypoesthésie
  • Livedo
  • Crépitation

Signes généraux

  • Fièvre élevée avec confusion
  • Désorientation
  • Tachypnée
  • Tachycardie
  • Oligurie
  • Hypotension
  • Pâleur

Terrain

  • Comorbidité : diabète, obésité
  • Immunodépression
  • Contexte social : précarité
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5
Q

Grosse jambe rouge aiguë : examens complémentaires ?

A

=> Aucun examen paraclinique n’est nécessaire en cas d’érysipèle typique : diagnostic clinique
- NFS : hyperleucocytose à PNN, augmentation CRP (souvent importante > 100)
- Hémocultures : de faible rentabilité, non systématique en l’absence de signes de sepsis grave
- Prélèvement bactériologique de toute érosion ou ulcération cutanée, d’intertrigo inter-orteil, de mal perforant plantaire : utile dans les formes graves pour adapter l’antibiothérapie, interprétation difficile (colonisation)
- Echo-Doppler pulsé des membres inférieurs : si suspicion de thrombose veineuse (les D-dimère ne sont pas discriminatif dans ce contexte, car faussement positivés par la dermo-hypodermite infectieuse)
- Si signes de gravité : CPK, ionogramme, créatininémie, GDS, bilan de coagulation
- Imagerie = Rx, échographie cutanée et des parties molles, IRM : intérêt en cas de suspicion de dermo-
hypodermite nécrosante seulement si réalisée sans délai

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6
Q

Erysipèle : généralités ?

A

= Dermo-hypodermite aiguë bactérienne à streptocoque β-hémolytique A (plus rarement B, C ou G) : fréquent, notamment chez l’adulte > 40 ans, localisé à la jambe dans 80% des cas
- Favorisé par l’insuffisance veineuse et/ou lymphatique, des facteurs locaux (lymphoedème, porte
d’entrée type intertrigo inter-orteils, ulcère de jambe) et généraux (diabète, obésité)

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7
Q

Erysipèle : clinique ?

A

Forme habituelle

  • Début brutal avec fièvre élevée (39-40°C), avec frissons, précédant de quelques heures l’apparition du placard cutané inflammatoire
  • Plaque érythémateuse, œdémateuse, circonscrite et douloureuse à la palpation
  • Bourrelet périphérique marqué : observé seulement au niveau du visage
  • Parfois avec décollements bulleux superficiels ou purpura (non grave)
  • ADP inflammatoire homolatérale fréquemment associée
  • Traînée de lymphangite homolatérale parfois présente
  • Porte d’entrée visible dans 2/3 des cas : intertrigo inter-orteil, piqûre, érosion traumatique, ulcère de jambe

Forme atypique
- Forme subaiguë, avec fièvre et hyperleucocytose modérées, voire absentes : diagnostic sur les caractères cliniques du placard inflammatoire et la régression sous antibiotiques

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8
Q

Erysipèle : évolution ?

A
  • Evolution favorable en 8 à 10 jours sous antibiothérapie,
  • Apyrexie en 48 à 72h, et amélioration des signes locaux plus lente en 1 semaine
  • Extension de l’érythème sous traitement fréquent dans les premières 24h
  • Phase de desquamation superficielle secondaire parfois observée
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9
Q

Erysipèle : complication ?

A
  • Récidive = 20 à 30% : par persistance des facteurs de risque
  • Locale (5-10%) : abcès localisé superficiel, plus rarement profond
    => Risque majoré en cas d’intoxication alcoolique ou de retard au traitement
  • Systémique (< 5%) : septicémie à streptocoque, glomérulonéphrite post-infectieuse
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10
Q

Erysipèle : traitement spécifique ?

A

= Antibiothérapie antistreptococcique : amoxicilline en 1ère intention
- Intolérance/allergie à la pénicilline : pristinamycine (3g/jours, 3 prises), clindamycine, macrolide

Patient hospitalisé

  • Traitement d’attaque : amoxicilline IV à 50 mg/kg
  • Relai oral après apyrexie : amoxicilline à 3-4,5 g/j en 3 prises
  • Durée totale = 10 à 20 jours

Patient ambulatoire

  • Traitement oral d’emblée : amoxicilline à 3-4,5 g/j en 3 prises
  • Durée totale = 15 jours

Prévention primaire

  • Traitement des portes d’entrée
  • Amélioration des troubles circulatoires : bandes de contention, drainage lymphatique manuel
  • Hygiène cutanée correcte

Prévention secondaire
= Si plusieurs récidives/an et facteurs favorisant difficilement contrôlables
- Antibiothérapie préventive toutes les 2 à 3 semaines : amoxicilline 0,5-1 g, pristinamycine 0,5-1 g, benzathine-pénicilline (Extencilline®) 2,4.106 IM

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11
Q

Dermohypodermite nécrosante : généralités ?

A

= Fasciite nécrosante, gangrène gazeuse, dermo-hypodermite nécrosante : prolifération bactérienne
intense, généralement à streptocoque A en association avec d’autres bactéries (BGN, anaérobie), avec nécrose évoluant de la profondeur vers la superficie => urgence vitale (30% de mortalité)
- Terrain favorisant : diabète, artériopathie, mauvais état général, prise d’AINS
- Localisation : membre inférieur (le plus souvent), cervico-faciale (après chirurgie ORL), thoraco-
abdominale (après chirurgie thoracique ou digestive), périnéale (gangrène de Fournier)

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12
Q

Dermohypodermite nécrosante : clinique ?

A

= Présentation identique à un érysipèle avec présence de signes de gravité :

  • Signes généraux marqués : sepsis grave, choc septique
  • Douleur intense, non soulagée par les antalgiques de palier 1-2, s’étendant au-delà des lésions
  • Induration des tissus au-delà des lésions visibles
  • Evolution défavorable malgré l’antibiothérapie adaptée au diagnostic d’érysipèle
  • Extension rapide
  • Signes locaux (à un stade tardif) : placards grisâtres, hypoesthésie, évoluant vers la nécrose
  • Crépitation neigeuse en cas d’association avec des bactéries anaérobies
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13
Q

Dermohypodermite nécrosante : traitement spécifique ?

A
  • Antibiothérapie IV : clindamycine + pénicilline à spectre élargie (tazocilline) ou céphalosporine
    ± aminoside ± métronidazole si suspicion de germe anaérobie
  • TTT chirurgical en urgence : excision de toutes les zones nécrosées
  • Mesures de réanimation, correction des troubles hydro-électrolytiques
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14
Q

Grosse jambe rouge aiguë : pied diabétique ?

A

= Dermo-hypodermite d’évolution subaiguë, torpide, du pied et du 1/3 inférieur du membre
- Inflammation cutanée plus profonde, moins bien limitée
- Douleur modérée, fièvre parfois absente
- Porte d’entrée : mal perforant plantaire le plus souvent
- Germe : S. aureus principalement, Pseudomonas aeruginosa, anaérobie
- Evolution moins favorable, avec mauvaise réponse au traitement anti-infectieux
- Nécessite souvent un geste chirurgical
=> Rechercher systématiquement une ostéite sous-jacente et une décompensation du diabète

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15
Q

Grosse jambe rouge aiguë : dermohypodermite de l’immunodéprimé ?

A
  • Présentation clinique trompeuse : peu de signes inflammatoires
  • Sous-estimation de la gravité, en particulier la possibilité de nécrose profonde
  • Germes inhabituels : Pseudomonas aeruginosa, E. coli (si neutropénie), germe transmis par contact
    avec une eau souillée (Vibrio vulnificus, Aeromonas hydrophila)
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16
Q

Grosse jambe rouge aiguë : dermohypodermite bactérienne aiguë autre que l’érysipèle ?

A
  • Pasteurellose d’inoculation à Pasteurella multocida : notion de morsure de chat ou chien
  • Rouget du porc = érysipéloïde dû à Erysipelothrix rhusiopathiae : plaie érythémateuse au pourtour
    oedématié, extrêmement douloureuse, après blessure par un os de porc, de mouton, d’arêtes de poisson ou de crustacé, surtout en cas de manipulation professionnelle (boucher…), préférentiellement à la main
17
Q

Grosse jambe rouge aiguë : dermohypodermite sur insuffisance veineuse ?

A

= Poussée inflammatoire sur une insuffisance chronique avec lipodermatosclérose
- Simulant un érysipèle si unilatéral : poussées douloureuses, peu ou non fébrile
=> contention élastique indispensable, repos, antalgiques

18
Q

Grosse jambe rouge aiguë : eczéma ?

A

= Prurit, microvésicules sur un placard érythémateux à bordures émiettées, localisée à la région de contact avec l’allergène, souvent associé à un œdème local
- Eczéma de jambe : surtout sur ulcère de jambe, prédominant en péri-ulcéreuse, pouvant s’étendre
- Allergène : lanoline, antibiotique local, conservateur, émulsifiant, dérivé de colophane… parfois
photosensibilisation par AINS topique (kétoprofène)
- Diagnostic : tests épi-cutanés
=> Possible sur un terrain d’insuffisance veineuse chronique, en l’absence de toute allergie de contact
vraie = dermatite de stase

19
Q

Grosse jambe rouge aiguë : syndrome des loges ?

A

= Œdème musculaire mis en tension dans le fascia, notamment par un exercice physique violent

  • Aspect inflammatoire simulant un érysipèle : exceptionnel, patient apyrétique
  • Compression des fascias habituelle au cours des fasciites nécrosantes
20
Q

Grosse jambe rouge aiguë : diagnostic différentiel ?

A

Dermo-hypodermite inflammatoire :

  • Panniculite : nodules et plaques inflammatoires hypodermiques, siégeant plutôt aux cuisses, à l’abdomen, aux bras
  • Nodules des MI : érythème noueux, vasculite nodulaire
  • Thrombose veineuse profonde: ne donne pas de tableau de grosse jambe rouge aiguë, sauf si associée à un érysipèle
  • Nécrose cutanée d’une ischémie artérielle aiguë : absence d’érythème et d’œdème
  • Pyomyosite : douleur et signes généraux important, contrastant avec l’absence ou la discrétion de l’érythème
  • Lymphangite : trajet rouge inflammatoire, avec ADP inguinale, parfois placard cutané linéaire
  • Borréliose (érythème annulaire centrifuge ou plus tardivement au stade circonsrit) : moins inflammatoire, non fébrile
  • Lymphoedème chronique : possible poussées inflammatoires d’étiologie non infectieuse
  • Zona : présence de vésicules sur le trajet métamérique
21
Q

Grosse jambe rouge aiguë : mesures communes de traitement ?

A

=> Hospitalisation si :

  • Doute diagnostique
  • Signes locaux ou généraux marqués
  • Risque de complication locale
  • Nécessité de traitement IV
  • Comorbidité significative : diabète, insuffisance cardiaque…
  • Contexte social rendant le suivi ou le repos au lit difficile
  • Echec d’un traitement ambulatoire adapté
  • Repos au lit avec surélévation de la jambe : jusqu’à régression des signes inflammatoires locaux
  • Antalgie
  • Anticoagulation préventive en cas de FdR thrombo-embolique