TMF : Fracture de la mandibule B. région condylienne Flashcards
Classification des fractures de la région condylienne
(classification de Spiessel et Schroll)
Fractures de la région condylienne
Les fractures de la région condylienne sont les fractures mandibulaires les plus fréquentes, surtout chez l’enfant.
Les fractures bilatérales sont également très fréquentes.
Il s’agit de fractures considérées comme fermées dont le traitement est de ce fait moins urgent que les fractures des portions dentées.
Elles regroupent des fractures de gravité et de pronostic très différents en fonction de leur localisation exacte (fracture condylienne par définition intra-articulaire, fractures souscondyliennes haute et basse), de leur degré de déplacement (fracture non déplacée, fracture déplacée, fracture-luxation avec expulsion du condyle de la fosse mandibulaire) (figure 4.27) et de l’age de survenue (enfant ou adulte).
Leur traitement (fonctionnel ou chirurgical) est largement fonction de ces différents paramètres.
Physiopathologie
Traumatisme indirect (choc sur le menton, choc ascendant sur l’angle mandibulaire), bouche entrouverte.
Signes cliniques
- Plaie sous-mentonnière, très fréquente, occupant parfois (et à tort) l’avant du tableau clinique (figure 4.1 ).
- Douleur au niveau de la région préauriculaire du côté fracturé, spontanée et/ou à la mobilisation mandibulaire.
- Tuméfaction préauriculaire du côté fracturé.
- Otorragie par plaie cutanée de la paroi antérieure du conduit auditif externe (signant une fracture de l’os tympanal) (figure 4.1 ).
- Impotence fonctionnelle mandibulaire : ouverture buccale et propulsion mandibulaire (et diduction controlatérale à la fracture en cas de fracture unilatérale) limitées.
- Ouverture buccale et propulsion mandibulaire s’accompagnant d’une latérodéviation du côté de la fracture, signant le raccourcissement de la branche mandibulaire homolatéral en cas de fracture déplacée unilatérale.
- Modification de l’articulé dentaire :
• Modification de l’articulé dentaire :
- en cas de fracture unilatérale : contact molaire prématuré du côté fracturé (et pseudobéance du côté opposé), décalage du point interincisif inférieur du côté fracturé, signant là encore le raccourcissement de la branche mandibulaire homolatérale à la fracture;
- en cas de fracture bilatérale (figure 4.29) : contact molaire prématuré bilatéral (et pseudobéance antérieure) signant le raccourcissement des deux branches mandibulaires.
Orthopantomogramme
Il s’agit d’un cliché de débrouillage (diagnostic d’éventuelles fractures mandibulaires et de traumatismes dentaires associés) qui ne visualise la fracture que de profil et uniquement les éventuels déplacements dans les plans axial (chevauchement) et sagittal (bascules antérieure et postérieure) (figure 4.30). Il faut systématiquement y associer une autre incidence pour préciser le déplacement du fragment condylien. Les faux négatifs ne sont pas rares en cas de fracture peu déplacée eVou du fait des superpositions osseuses.
Défilé mandibulaire
À défaut de l’examen précédent. Il présente les mêmes limites.
incidence «face basse »
Incidence perpendiculaire à la précédente, elle permet de visualiser la région condylienne de face et de préciser les déplacements dans le plan frontal (bascule médiale ou, plus rarement, latérale)
Scanner
Il permet de lever un doute éventuel (coupes axiales) et, surtout, de préciser très exactement le siège de la fracture et les déplacements (reconstructions frontales et tridimensionnelles), préalable indispensable à la prise de décision thérapeutique
Fractures bilatérales
Elles sont fréquentes. La symptomatologie clinique est bilatérale. Elles peuvent être de localisation et de déplacement symétriques ou non. Leur traitement est difficile.
Fractures bilatérales associées à une fracture du corps mandibulaire (fractures trifocales de la mandibule)
Ces fractures sont à l’origine d’une valgisation des angles mandibulaires entraînant un élargissement du tiers inférieur de la face (figure 4.31). Leur traitement est chirurgical, au moins en ce qui concerne la fracture de la portion dentée.
Fracture de la région condylienne associée à une fracture de l’os tympanal
Elle se manifeste par une possible sténose du conduit auditif externe et une otorragie par plaie cutanée en regard de la paroi antérieure du conduit auditif externe. Cette otorragie doit être différenciée de celle qui peut accompagner une fracture du rocher, cette dernière s’accompagnant habituellement d’un hémotympan, d’une surdité de perception, d’une paralysie faciale et de vertiges.
Fracture avec pénétration intracrânienne du fragment condylien
Elle est très rare et s’explique par une fracture associée du fond de la fosse mandibulaire de l’os pariétal, zone de très faible épaisseur osseuse. L’indication chirurgicale est formelle.
Fracture survenant chez le patient édenté
Elle ne présente pas de particularité physiopathologique mais doit faire poser une indication chirurgicale en raison de la difficulté à mettre en route un traitement fonctionnel efficace.
Fracture associée à des troubles neurologiques (coma prolongé)
Là encore, le traitement chirurgical doit être discuté pour les mêmes raisons que précédemment.