Lefort 2 Flashcards
Généralités
La fracture de Le Fort Il détache de manière solidaire le plateau palatin et la pyramide nasale du reste du massif facial.
Le trait de fracture passe de manière plus ou moins symétrique par les os nasaux ou par la jonction frontonasale, les processus frontaux des maxillaires, la paroi médiale et le plancher des deux orbites, les margelles infraorbitaires, les parois antérieures et postérieures des sinus maxillaires, les cintres zygomatomaxillaires et les processus ptérygoïdiens en arrière.
Les deux os zygomatiques restent en place.
De face, elle réalise une fracture de forme pyramidale à base palatine et à sommet glabellaire.
Physiopathologie
identique Lefort 1
Clinique 1/3
- Effacement de la racine du nez qui est encastrée entre les deux orbites.
- Trouble de l’occlusion dentaire : identique à la fracture de Le Fort 1 (contacts molaires prématurés bilatéraux) et lié au recul et à la bascule de l’arcade dentaire maxillaire.
- ~cchymose périorbitaire en lunettes, témoignant de la diffusion des hématomes fracturaires (cellules ethmoïdales et os nasaux) dans les espaces celluloadipeux orbitaires.
- Emphysème sous-cutané périorbitaire témoignant de la présence d’air dans les orbites (pneumorbites) en relation avec les fractures des parois orbitaires (planchers et parois médiales).
- ~pistaxis en raison de l’atteinte de la pyramide nasale.
Clinique 2/3
- Palpation d’une« marche d’escaliers» au niveau des margelles infraorbitaires.
- Palpation douloureuse de foyers de fracture : racine du nez, rebords infraorbitaires, cintres zygomatomaxillaires.
- Mobilité de l’ensemble du palais, de l’arcade dentaire maxillaire et de la pyramide nasale désolidarisés du reste de la face. les zygomas sont stables.
- Hypoesthésie dans le territoire des nerfs infraorbitaires (V2), le trait de fracture passant le plus souvent à proximité des foramens infraorbitaires.
- ~ventuelle diplopie par atteinte des muscles extrinsèques des yeux (droit médial, oblique inférieur, oblique supérieur, droit inférieur).
Clinique 3/3
- larmoiement par atteinte des parois du sac lacrymal.
- Troubles visuels en rapport avec une possible contusion associée des globes oculaires ou une atteinte du nerf optique par compression intraorbitaire (œdème, hématome) ou contusion au niveau du canal optique (irradiation des fractures du plancher de l’orbite au niveau de l’apex du cône orbitaire).
- Possibilité de rhinorrhée cérébrospinale en cas d’irradiation de la fracture horizontale de la racine du nez à l’étage antérieur de la base du crâne.
- Possibilité d’anosmie liée à l’irradiation de la fracture à la lame criblée de !’ethmoïde
Complications précoces
Les complications précoces sont en rapport avec les possibles atteintes oculaires (cécité) et de l’étage antérieur de la base du crâne (méningite, anosmie), et du ou des nerfs infraorbitaires (hypoesthésie).
Complications tardives
- Séquelles morphologiques : elles sont minimisées par le traitement (réduction anatomique de la fracture).
- Séquelles occlusales : un trouble séquellaire de l’occlusion dentaire peut être retrouvé.
- Séquelles sensitives : hypoesthésie voire dysesthésies douloureuses séquellaires dans le territoire du nerf V2
- Séquelles mnésiques du fait du traumatisme cranien associé.
- Séquelles sensorielles : vision, olfaction.
Principes thérapeutiques
- Antibioprophylaxie (fracture ouverte, risque de méningite en cas de fracture de la base du crane).
- Traitement de l’épistaxis.
- Sous anesthésie générale et après fonte de l’œdème.
- Réduction de la fracture en se fondant sur le rétablissement de l’occlusion dentaire préexistante.
- Contention en position réduite soit par ostéosynthèse (vis et miniplaques) (figure 4.50), soit, à défaut, par réalisation d’un blocage maxillomandibulaire associé à une suspension périzygomatique ou frontale (figure 4.51) pendant six semaines.
- Réparation éventuelle des fractures des parois médiales et inférieures des orbites.