Syndromes myéloprolifératifs Flashcards

1
Q

Quelles sont les principales complications communes aux syndromes myéloprolifératifs ?

A
  • A court terme : thromboses veineuses et artérielles (augmentation de la viscosité sanguine et propriétés particulières d’adhésivité des plaquettes et des leucocytes), ++ dans la polyglobulie primitive (avec risque hémorragique associé)
  • A moyen et long terme : évolution vers une LA (LAM le plus souvent), de très mauvais pronostic, parfois précédée par une phase de myélodysplasie
  • Polyglobulie primitive et thrombocytémie essentielle : évolution vers myélofibrose secondaire
  • Crises de goutte et lithiases urinaires (~ syndrome de lyse chronique ?)
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2
Q

Quelle est l’anomalie oncogénique à l’origine de la leucémie myéloïde chronique ?

A

Translocation chromosomique t(9;22) = chromosome Philadelphie et/ou son équivalent moléculaire, le gène de fusion BCR-ABL codant une protéine à activité tyrosine kinase dont l’activité devient permanente -> prolifération excessive de la lignée granuleuse, diminution de l’apoptose et perte d’adhérence cellulaire

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3
Q

Quelles sont les principales anomalies retrouvées sur l’hémogramme dans la LMC ?

A
  • Hyperleucocytose :
  • souvent considérable (> 50-100 G/L)
  • sans syndrome inflammatoire
  • PNN, PNE, PNB (la basophilie doit faire évoquer une LMC surtout si la leucocytose est modérée)
  • myélémie (passage sanguin de précurseurs granuleux immatures) équilibrée (constituée des cellules myéloïdes telles qu’elles maturent dans la moelle osseuse)
  • faible pourcentage de blastes circulants mais pas de hiatus leucémique (pas de blocage de maturation comme dans les LA ++)
  • Thrombocytose fréquente, en général modérée
  • Anémie normochrome normocytaire inconstante
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4
Q

Quels sont les éléments nécessaires au diagnostic de LMC ?

A

Hémogramme évocateur + détection de BCR-ABL par PCR dans le sang

NB : on réalise ensuite systématiquement un myélogramme pour vérifier l’absence d’excès de blastes et pour la réalisation d’un examen cytogénétique complet (recherche de t(9;22) et d’anomalies complexes ou additionnelles)

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5
Q

Quelles sont les différentes phases d’évolution naturelle de la LMC ?

A
  • Phase chronique (~ 5 ans)
  • Phase d’accélération (12-18 mois) :
  • cliniquement : amaigrissement, fièvre, douleurs osseuses, sueurs nocturnes, SMG
  • bio : basophilie, blastes (> 15-29% au myélogramme), thrombopénie
  • Phase de transformation aiguë = phase blastique (> 30% de blastes au myélogramme) : LAM (2/3) ou LAL B (1/3), de pronostic très défavorable
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6
Q

Quelle est la principale classe thérapeutique utilisée dans le traitement de la LMC ?

A

Inhibiteurs de tyrosine kinase (ITKs) = bloquent l’activité kinase d’ABL :

  • Imatinib en 1ère ligne ++ (400 mg/j PO)
  • ITKs de 2ème génération (dasatinib, nilotinib, bosutinib) en cas d’échec ou d’intolérance, parfois utilisés en 1ère intention
  • ITK de 3ème génération (ponatinib) réservé aux patients réfractaires aux TTT précédents
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7
Q

Quels sont les éléments de la surveillance d’un patient traité pour une LMC ?

A
  • Examen clinique régulier avec palpation splénique
  • Surveillance de l’hémogramme, fréquente au début pour suivre la diminution de la leucocytose et de la myélémie, puis la normalisation complète (= réponse hématologique complète)
  • Surveillance cytogénétique : caryotype sur moelle tous les 6 mois jusqu’à t(9;22) indétectable (= réponse cytogénétique complète)
  • Surveillance moléculaire : PCR sur prélèvement sanguin trimestriel puis semestriel pour suivre la décroissance du taux de transcrit BCR-ABL, jusqu’à taux indétectable (réponse moléculaire), puis poursuivie à vie
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8
Q

Quelle est l’anomalie oncogénique à l’origine de la grande majorité des cas de polyglobulie primitive ?

A

Mutation JAK2 (V617F ++ ou de l’exon 12), présente dans 95% des cas : protéine tyrosine kinase dont l’activité devient constitutive -> prolifération des progéniteurs érythroblastiques avec autonomie de croissance vis-à-vis de l’EPO

NB : habituellement pas d’anomalie cytogénétique (caryotype normal) dans la maladie de Vaquez, contrairement à la LMC

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9
Q

Quelles sont les principales manifestations cliniques possibles de la polyglobulie primitive ?

A
  • Erythrose d’apparition progressive, cutanéomuqueuse, ++ au niveau du visage et des mains
  • Signes en rapport avec l’hyperviscosité :
  • vasculaires : thrombose veineuse ou artérielle
  • neurosensoriels : céphalées, vertiges, troubles visuels, paresthésies
  • Signes liés au SMP :
  • prurit à l’eau (aquagénique) très évocateur ++
  • SMG
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10
Q

Quels sont les critères diagnostiques de la maladie de Vaquez ?

A

Diagnostic : 3 critères majeurs OU critères majeurs 1 et 2 + critère mineur

  • Critères majeurs :
  • critère 1 obligatoire : Hb > 16,5 g/dL (homme) ou 16 g/dL (femme) OU Ht > 49% (homme) ou 48% (femme) OU augmentation de la masse sanguine
  • critère 2 : mise en évidence à la biopsie médullaire d’une hypercellularité touchant les 3 lignées (panmyélose) avec prolifération mégacaryocytaire pléomorphe
  • critère 3 : présence de la mutation V617F de JAK2 ou d’une mutation de l’exon 12 de JAK2
  • Critère mineur : concentration sanguine d’EPO basse

NB : ordre de réalisation des examens pour le diagnostic :

  1. Hémogramme ou masse sanguine (polyglobulie)
  2. Recherche de la mutation JAK2 sur prélèvement sanguin
  3. Dosage de l’EPO sérique
  4. BOM (recherche d’une panmyélose et d’une éventuelle myélofibrose)
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11
Q

Quelle est la démarche diagnostique devant une polyglobulie en l’absence de mutation JAK2 ?

A
  • Affirmation de la polyglobulie vraie :
  • détermination isotopique du volume globulaire, en service de médecine nucléaire (dilution isotopique d’hématies autologues marquées au chrome 51 ou au technétium 99) : polyglobulie vraie = volume globulaire > 125% du volume théorique
  • non nécessaire si chiffres très élevés d’Hb (> 18,5 g/dL chez l’homme ou 16,5 g/dL chez la femme) ou d’Ht (> 60% chez l’homme ou 56% chez la femme)
  • Recherche approfondie d’une étiologie de polyglobulie secondaire (cf. question spécifique) : imagerie abdominale et pelvienne (écho ++), GDS artériels (à défaut SpO2)
  • Recherche de critères en faveur d’une maladie de Vaquez JAK2-négative : cultures de progéniteurs érythroblastiques (pousse spontanée sans adjonction d’EPO), caryotype, recherche d’autres mutations
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12
Q

Quels sont les principaux diagnostics différentiels possibles de la polyglobulie primitive ?

A
  • «Fausse» polyglobulie :
  • hémoconcentration (grande déshydratation, brûlures étendues, prise de diurétiques, réanimation)
  • état de pléthore (syndrome de Gaisbock) : hommes jeunes, sédentaires, surcharge pondérale et autres FDR CV
  • syndromes thalassémiques hétérozygotes : augmentation isolée du nombre d’hématies avec microcytose, Hb et Ht non augmentés /!\ à différencier d’une maladie de Vaquez avec carence martiale associée
  • Polyglobulies secondaires : augmentation de la masse globulaire, absence de mutation JAK2, EPO normale ou élevée, absence de pousse spontanée, disparition après TTT étiologique
  • hypoxémies prolongées et importantes : insuffisance respiratoire chronique, SAS, polyglobulie d’altitude, shunt artérioveineux, cardiopathies cyanogènes, tabagisme important, Hb hyperaffines pour l’O2
  • tumeurs avec sécrétion inappropriée d’EPO : cancer du rein, CHC sur cirrhose, tumeurs bénignes du foie, fibrome utérin et autres tumeurs utérines ou ovariennes, hémangioblastome du cervelet (exceptionnel)
  • Polyglobulies constitutionnelles : mutations du gène du récepteur à l’EPO ou des gènes impliqués dans la réponse à l’hypoxie, Hb hyperaffines
  • Autres SMP non-LMC : mutation V617F de JAK2 aussi retrouvée dans la TE et la myélofibrose primitive dans ~ 50% des cas, mais absence de polyglobulie associée
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13
Q

Quels sont les différents moyens thérapeutiques utilisés dans la prise en charge de la maladie de Vaquez ?

A
  • Saignées :
  • ponction veineuse de 300-400 mL de sang, TTT d’attaque 2-3 fois/semaine jusqu’à Ht < 45%, puis TTT d’entretien tous les 1-3 mois selon Ht
  • TTT d’urgence des patients symptomatiques et 1er TTT de tous les patients, également proposées en TTT de fond
  • induisent une carence martiale qu’il faut respecter (freinage de l’érythropoïèse)
  • peuvent induire/aggraver une thrombocytose qui peut justifier la mise en route d’un TTT cytoréducteur
  • Aspirine 100 mg/j systématiquement prescrite en association avec les saignées ou les TTT myélosuppresseurs sauf CI absolue
  • Anticoagulants en curatif puis prévention secondaire si thrombose veineuse
  • Myélosuppresseurs : indiqués chez les patients à haut risque (> 60 ans et/ou avec ATCD de thrombose), également utiles chez les patients ne tolérant pas les saignées au long cours ou développant une thrombocytose importante
  • hydroxyurée ou hydroxycarbamide ++ : TTT d’attaque (2-4 x 500 mg/j) avec contrôle hebdomadaire de la NFS au début puis adaptation de la posologie avec contrôle mensuel de la NFS (entraîne une macrocytose sans conséquence particulière + EI cutanés : sécheresse, ulcères, tumeurs)
  • ruxolitinib (inhibiteur de kinase ciblant JAK1 et JAK2) : en cas de myélofibrose secondaire ou en 2ème ligne dans la maladie de Vaquez
  • pipobroman (alternative à l’hydroxyurée mais potentiel leucémogène plus important) : en 2ème intention et chez les patients les plus âgés
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14
Q

Quelles sont les principales anomalies oncogéniques pouvant être retrouvées dans la thrombocytémie essentielle ?

A
  • Mutations JAK2 (cf. maladie de Vaquez) : 50-60% des cas
  • Mutations CALR (gène codant pour la calréticuline, molécule interagissant avec le récepteur de la thrombopoïétine) : 25% des cas
  • Mutations MPL (récepteur de la TPO) : 5% des cas

NB : pas d’anomalie cytogénétique spécifique de la TE (caryotype médullaire le plus souvent normal)

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15
Q

Quel acrosyndrome est particulièrement évocateur de thrombocytémie essentielle ?

A

Érythromélalgies : douleurs des extrémités très intenses, à type de brûlures associées à une rougeur de la peau, dues à des occlusions de la microcirculation artérielle et disparaissant immédiatement après la prise d’aspirine

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16
Q

Quels sont les critères diagnostiques de la thrombocytémie essentielle ?

A

Diagnostic : 4 critères majeurs OU critères majeurs 1, 2 et 3 + critère mineur

  • Critères majeurs :
  • critère 1 : Plq > 450 G/L
  • critère 2 : BOM avec prolifération prédominante de la lignée mégacaryocytaire (mégacaryocytes matures) sans augmentation des lignées granuleuse et érythroblastique (très rare augmentation minime de la réticulinique)
  • critère 3 : absence de critères diagnostiques de LMC BCR-ABL1+, maladie de Vaquez, myélofibrose primitive, SMD ou autre néoplasie myéloïde
  • critère 4 : mutation JAK2, CALR ou MPL
  • Critère mineur : présence d’un marqueur de clonalité ou absence d’étiologie de thrombocytose réactionnelle
17
Q

Quels sont les principaux diagnostics différentiels possibles de la thrombocytémie essentielle ?

A
  • Thrombocytoses secondaires ou réactionnelles :
  • aiguës : contexte particulier (régénération médullaire, post-chirurgie, sortie d’aplasie)
  • chroniques : carence martiale, syndrome inflammatoire chronique, splénectomie
  • Autres SMP : LMC (BCR-ABL+), maladie de Vaquez (par exemple en cas d’hémorragie digestive associée induisant une carence martiale ou dans certaines formes de thromboses), myélofibrose primitive (mutations JAK2/CALR/MPL présentes mais érythromyélémie sur le frottis et SMG franche fréquente)
  • SMD
18
Q

Quelle anomalie du frottis sanguin est caractéristique de la myélofibrose ?

A

Dacryocytes (hématies en larme)