Module d’apprentissage sur l’alloimmunisation fœto-maternelle Flashcards
Définir : L’allo-immunisation (ou iso-immunisation – il s’agit là de synonymes) (2)
- est le procédé au cours duquel le système immunitaire d’un individu se sensibilise à un antigène de surface d’un élément figuré étranger (il peut s’agir d’hématies ou, plus rarement, de plaquettes)
- et produit, de manière conséquente, des gammaglobulines qu’il dirige contre celui-ci.
Chez ces mères n’ayant jamais été exposées au facteur Rhésus (donc n’ayant pas, à ce jour, développé d’anticorps dirigés contre les érythrocytes porteurs de cet antigène), il importe de prévenir la survenue d’une éventuelle allo-immunisation.
Pourquoi? (3)
- peut avoir des conséquences gravissimes sur la santé fœtale au cours d’une grossesse ultérieure.
- De fait, bien que les circulations sanguines maternelle et fœtale ne se mélangent d’ordinaire jamais l’une à l’autre, des hémorragies fœto-maternelles peuvent tout de même survenir au cours de la gestation et de l’accouchement.
- Or, celles-ci, même modestes, risquent de sensibiliser le système immunitaire de la gestante à l’antigène Rhésus.
Chez ces mères dont le système immunitaire a déjà été sensibilisé au facteur Rhésus , le clinicien doit surveiller de manière étroite la santé et le bien-être du fœtus.
Pourquoi?
En effet, les immunoglobulines maternelles peuvent alors traverser la barrière placentaire et provoquer chez celui-ci une maladie hémolytique, condition aux conséquences importantes pouvant, dans certains cas, se solder par une mort intra-utérine.
Décrire : Le système rhésus (3)
- est un ensemble de plusieurs antigènes érythrocytaires, dont les plus communs sont les antigènes C, c, D, E et e.
- D’un point de vue clinique, cependant, on ne recherche que la présence de l’antigène D, comme il s’agit du plus immunogène d’entre tous.
- Ainsi, on dira d’un individu dont les globules rouges sont porteurs de l’antigène D qu’il est de groupe sanguin Rhésus positif, sans égard à son phénotype C/c-E/e; inversement, un sujet est de groupe sanguin Rhésus négatif si ses érythrocytes ne présentent pas l’antigène D.
Décrire : La prévalence de l’antigène D du groupe Rhésus (4)
- varie selon l’ethnie.
- On estime que près de quatre-vingt-cinq pourcent (85%) des Caucasiens sont de groupe sanguin positif.
- Chez les Africains, cette proportion atteint quatre-vingt-seize pourcent (96%),
- tandis que chez les Asiatiques et les Amérindiens, elle excède quatre-vingt-dix-neuf pourcent (99%).
Vrai ou Faux
Les anticorps dirigés contre les antigènes du système Rhésus (C, c, D, E et e) existent de manière innée chez les individus.
Faux
Les anticorps dirigés contre les antigènes du système Rhésus (C, c, D, E et e) n’existent pas de manière innée chez les individus.
Un sujet dont les globules rouges sont dépourvus d’un quelconque antigène du groupe Rhésus peut toutefois développer des gammaglobulines dirigées contre celui-ci à la suite d’une exposition à du matériel sanguin qui en est porteur : ce phénomène porte le nom d’allo-immunisation.
Nommez : Événements allo-immunisants liés à la grossesse (6)
- Hémorragie fœto- maternelle silencieuse
- Accouchement et délivrance
- Interventions diagnostiques effractives
- Amniocentèse
- Biopsie choriale
- Cordocentèse
- Saignements de premier trimestre
- Menace d’avortement, avortement spontané ou avortement provoqué
- Grossesse ectopique
- Grossesse molaire
- Saignements de deuxième et troisième trimestres
- Décollement prématuré du placenta
- Placenta prævia
Traumatisme placentaire
- Traumatisme placentaire potentiel
Nommez : Événements allo-immunisants sans relation à la grossesse (1)
Transfusion sanguine
Vrai ou Faux
Le risque qu’une allo-immunisation fœto-maternelle survienne en présence d’une môle complète est grande.
Expliquez.
Faux
La môle hydatiforme correspond d’ordinaire à une prolifération néoplasique du tissu placentaire en l’absence de fœtus. Il n’y a donc pas, classiquement, production de matériel sanguin fœtal, et la vascularisation des villosités choriales du placenta est de surcroît absente ou incomplète.
Aussi le risque qu’une allo-immunisation fœto-maternelle survienne en présence d’une môle complète est minime.
Toutefois, comme il est difficile d’écarter la présence d’une grossesse molaire partielle (laquelle peut constituer une source d’hémorragie fœto-maternelle) et que le diagnostic de grossesse molaire n’est pas toujours posé avec certitude, l’approche de cette condition médicale se veut similaire à celle de quelque autre événement potentiellement allo-immunisant en grossesse.
La plupart des syndromes d’allo-immunisation fœto-maternelle impliquent quel antigène? (2)
- La plupart des syndromes d’allo-immunisation fœto-maternelle n’impliquent que l’antigène D, comme il s’agit du plus immunogène d’entre tous les antigènes du groupe Rhésus.
- Des événements allo-immunisants imputables aux antigènes C, c, E et e, quoique plus rares, peuvent également se produire; ils ont toutefois un impact moindre sur la santé du fœtus.
Plusieurs facteurs modulent le risque de sensibilisation immune à l’antigène Rhésus D chez une gestante portant un enfant de groupe sanguin positif.
Nommez les. (3)
- Le volume de l’hémorragie fœto-maternelle
- La réactivité du système immunitaire de la gestante
- La présence concomitante d’une incompatibilité fœto-maternelle en ce qui a trait au groupe sanguin ABO
La présence concomitante d’une incompatibilité fœto-maternelle en ce qui a trait au groupe sanguin ABO réduit à deux pourcent (2%) l’incidence du syndrome d’allo- immunisation fœto-maternelle, en l’absence d’un traitement prophylactique.
Expliquez pourquoi. (2)
- De fait, les anticorps dirigés contre les antigènes ABO lysent les érythrocytes fœtaux ayant abouti dans la circulation maternelle avant même que le système immunitaire de la gestante ne se sensibilise aux antigènes du groupe Rhésus.
- Les préparations d’immunoglobulines G anti-Rhésus (WinRho) ont un mécanisme d’action analogue : elles détruisent les antigènes D du groupe Rhésus s’étant retrouvés dans la circulation maternelle avant même qu’ils ne soient reconnus par le système immunitaire de la patiente.
Pourquoi une incompatibilité fœto-maternelle en ce qui a trait au groupe sanguin ABO n’est-elle pas susceptible d’entraîner un syndrome d’allo-immunisation? (2)
- Les anticorps anti-A et anti-B existent de manière innée chez les individus non-porteurs des antigènes érythrocytaires correspondants : ils ne sont pas issus d’une exposition préalable à du matériel sanguin étranger (une hémorragie fœto-maternelle n’entraîne donc pas de sensibilisation immune à cet égard).
- Par ailleurs, comme ces anticorps appartiennent à la classe des immunoglobulines M, des protéines de poids moléculaire élevé, ils sont incapables de traverser la barrière placentaire. De manière corollaire, les gammaglobulines anti-A et anti-B ne peuvent pas provoquer une maladie hémolytique fœtale. Toutefois, elles s’attaqueront aux hématies fœtales ayant abouti dans la circulation maternelle si celles-ci sont porteuses d’un antigène A ou B étranger.
L’allèle Rhésus D, responsable de l’expression de l’antigène D à la surface des érythrocytes, se transmet comment?
selon un mode autosomal dominant.
Pour une femme de groupe sanguin négatif présente l’antigène et que la paternité est attribuable, de manière certaine, à un homme de groupe sanguin négatif, alors le groupe sanguin de l’enfant est comment?
alors l’enfant est nécessairement de groupe sanguin négatif. Il n’y a aucun risque d’allo- immunisation fœto-maternelle et l’administration d’immunoglobulines anti-Rhésus (WinRho) peut être omise.
Pour une femme de groupe sanguin négatif présente l’antigène et que la paternité est attribuable, de manière certaine, à un homme de groupe sanguin POSITIF, alors le groupe sanguin de l’enfant est comment? (4)
- il n’est pas possible de déduire le groupe sanguin du fœtus.
- De fait, celui-ci dépend du génotype paternel, lequel est d’ordinaire inconnu.
- Si le père possède deux allèles Rhésus D (homozygotie), l’enfant est, de manière certaine, de groupe sanguin positif.
- Par contre, si le père ne possède qu’un seul allèle Rhésus D (hétérozygotie), l’enfant n’a alors que cinquante pourcent des chances d’être de groupe sanguin Rhésus positif.
On procède de manière systématique à la détermination des groupes sanguins ABO et Rhésus lors de la première rencontre de suivi obstétrical. Quand?
entre la huitième et dixième (8e-10e) semaine de grossesse.
C’est quoi la prophylaxie disponible pour l’allo-immunisation aux antigènes C, c, E et e?
Jusqu’à ce jour, aucune prophylaxie n’est disponible contre ces types moins communs d’allo-immunisation.
Décrire : Le test de Coombs (3)
- permet de mettre en évidence, dans le sérum du sujet, la présence d’anticorps dirigés contre un quelconque antigène érythrocytaire.
- Bien qu’il ne soit question, dans le présent module, que d’immunoglobulines G anti-Rhésus, il pourrait tout autant s’agir d’un autre type d’anticorps.
- On distingue les tests de Coombs direct et indirect
Le test de Coombs direct, lorsque positif, révèle quoi? (2)
- la présence d’anticorps d’origine endogène ou exogène liés aux érythrocytes de l’individu testé.
- Cet examen s’avère contributoire au diagnostic d’une anémie hémolytique surtout si elle résulte d’un processus d’auto-immunisation, de production d’auto-anticorps.
C’est quoi l’utilité du test de Coombs direct dans un contexte de suivi obstétrical normal? (1)
Le test de Coombs direct ne revêt aucune utilité dans un contexte de suivi obstétrical normal, comme il ne permet pas de déterminer si la gestante a été ou non sensibilisée à l’antigène Rhésus.
Le test de Coombs indirect, lorsque positif, révèle la présence de quoi? (2)
- la présence d’anticorps circulant seuls dans le sérum du sujet (ils ne sont pas liés à quelque globule rouge).
- Ces immunoglobulines sont dirigées contre un antigène érythrocytaire étranger (en l’occurrence, un antigène du groupe Rhésus), et résultent d’une allo-immunisation antérieure : l’individu a donc déjà été exposé à du matériel sanguin étranger (exogène) avec lequel il était immunitairement incompatible, secondairement à quoi il a développé des anticorps (immunoglobulines) aptes à lyser ces érythrocytes étrangers dans l’éventualité où il y serait exposé de nouveau.
C’est quoi l’utilité du test de Coombs indirect lors du suivi obstétrical des mères de groupe sanguin négatif? (1)
Le test de Coombs indirect revêt un intérêt particulier lors du suivi obstétrical des mères de groupe sanguin négatif, comme il permet alors d’établir si ces dernières ont été sensibilisées à l’antigène Rhésus :
Si le résultat du test de Coombs indirect est négatif, on peut conclure quoi? (6)
- que la gestante n’est pas allo-immunisée.
- Jamais elle n’a été exposée à du matériel sanguin de facteur Rhésus positif ou elle n’a pas, à ce jour, développé d’immunoglobulines G aptes à détruire les hématies porteuses de cet antigène.
- L’enfant qu’elle porte au cours de la présente grossesse, quel que soit son groupe sanguin, ne risque donc pas de souffrir d’une maladie hémolytique allo- immune.
- Le danger inhérent à cette situation repose plutôt dans la probabilité qu’une hémorragie fœto-maternelle se produise au cours de la gestation ou de l’accouchement.
- Dans ce cas, si le fœtus est Rhésus positif, pareil événement est alors susceptible de sensibiliser le système immunitaire de la gestante à cet antigène, phénomène qui s’assortira, lors d’une grossesse subséquente, d’une menace réelle pour la santé et la viabilité de l’enfant si celui-ci est de groupe sanguin positif.
- Aussi est-il nécessaire d’administrer une dose prophylactique d’immunoglobulines G anti-Rhésus (WinRho) à la patiente pour prévenir la survenue d’une allo-immunisation.
Si le résultat du test de Coombs indirect est positif, on en déduit quoi? (3)
- que la gestante a déjà, d’une quelconque manière, été exposée à du matériel sanguin de facteur Rhésus positif, suite à quoi elle a développé des anticorps aptes à détruire les érythrocytes porteurs de cet antigène, à savoir ceux de son fœtus, si celui-ci a hérité du gène Rhésus.
- L’administration prophylactique d’immunoglobulines G anti-Rhésus (WinRho) n’est alors d’aucune utilité, comme la mère est déjà allo-immunisée.
- Le clinicien doit plutôt surveiller étroitement la survenue d’une anémie hémolytique chez le fœtus, comme celui-ci est susceptible de voir ses globules rouges détruits par les anticorps maternels.
On procède de manière systématique au typage du groupe sanguin et à la recherche d’allo- anticorps (au moyen du test de Coombs indirect) auprès de toute gestante lors des prises de sang intégrées au suivi de grossesse.
On fait ça quand? (2)
- Au cours de la visite initiale (entre les huitième et dixième (8e-10e) semaines de gestation), afin d’orienter le suivi clinique à exercer auprès de la gestante, selon qu’elle est ou non allo-immunisée
- Au cours du rendez-vous de suivi de la vingt-huitième (28e) semaine (à la suite de cette seconde prise de sang, on administrera une première dose prophylactique d’immunoglobulines G anti-Rhésus (WinRho) aux patientes de groupe sanguin négatif n’ayant pas été sensibilisées à l’antigène Rhésus)
Chez les mères de facteur Rhésus négatif, on procèdera à un test de Coombs indirect quand?
- À l’amorce du travail obstétrical, comme l’accouchement commande que l’on administre une seconde dose prophylactique d’immunoglobulines G anti-Rhésus (WinRho) aux patientes non allo-immunisées dont l’enfant est de facteur Rhésus positif.
- Dès que surviendra, à quelque moment de la grossesse, un événement potentiellement allo-immunisant, comme il est alors d’usage d’administrer une dose supplémentaire d’immunoglobulines G anti-Rhésus (WinRho) aux patientes non allo-immunisées.
Comment déterminer le groupe sanguin du foetus chez une gestante de groupe sanguin négatif réfractaire à l’idée de recevoir un traitement préventif contre l’allo-immunisation? (5)
- on peut procéder à une prise de sang chez le père de l’enfant en vue d’établir son groupe sanguin.
- L’identité du père biologique, toutefois, doit être connue de manière certaine : aussi le clinicien doit-il rencontrer la mère en privé pour qu’elle la lui confirme.
- Si la paternité est attribuable à un homme de groupe sanguin Rhésus négatif, on peut alors omettre l’administration d’immunoglobulines G anti-Rhésus (WinRho), car l’enfant sera nécessairement facteur Rhésus négatif et une allo-immunisation, dans ces conditions, ne peut pas se développer.
- À noter que cette procédure n’est pas offerte de routine, afin d’éviter qu’elle ne génère un conflit entre la vie privée de la mère et la santé de son fœtus.
- D’ordinaire, on administre le WinRho à toutes les femmes de groupe Rhésus négatif, quel que soit le groupe sanguin de leur conjoint.