LL9 Paul Eluard, "Notre vie" Flashcards
Mouvement 1
L’opposition entre la vie et la mort, vers 1-5
V1: “Notre vie tu l’as faite elle est ensevelie”
Poème sur la mort qui s’ouvre sur l’expression «Notre vie» → Reprise en anaphore V6
Poème adressé: présence du “tu”. Adressé par delà la mort ce qui montre la force du lien → expression de la douleur
Femme = force vitale ( «tu l’as faite»)
Parataxe: Juxtaposition de proposition sans lien logique → expression d’un bouleversement
=> Une part du poète est détruite
V2: “Aurore d’une ville un beau matin de mai”
Modernité poétique mise à l’honneur de la ville à partir de la 2ème moitié du XIXème siècle («aurore d’une ville»)
V2-5: “Aurore d’une ville un beau matin de mai
Sur laquelle la terre a refermé son poing
Aurore en moi dix-sept années toujours plus claires
Et la Mort entre en moi comme dans un moulin”
Anaphore («Aurore») = terme opposé au groupe nominal «notre vie»
Métaphore de la femme -> «Aurore»
Métaphore de la vie avec l’être aimé ( surréalisme → valorisation des images surprenantes )
Mouvement 2
Basculement, rupture introduite avec la mort, vers 6-10
V6: “Notre vie disais tu si contente de vivre”
Strophe qui commence par le GN «Notre vie»
Adresse directe «tu». -> Rapporte les paroles de l’être défunt => tentative pour redonner la vie
Adj “contente” -> Evocation d‘une vie heureuse
V7: “Et de donner la vie à ce que nous aimions”
Femme/amour = principe vital
Polyptote «vivre» (v6); «vie» (répétition)
Pronom «nous» → montre un amour fusionnel
Usage de l’imparfait «aimions» → bonheur passé, annonce du vers 8
V8: “Mais la mort a rompu l’équilibre du temps”
Vers au milieu du poème
Adversatif «mais» → crée un écho avec le titre du recueil Le temps déborde
V9-10: “La mort qui vient la mort qui va la mort vécue
La mort visible boit et mange à mes dépens”
Personnification de la mort qui se poursuit.
Succession de verbes de mouvement-> envahissement total du poète
Oxymore («la mort vécue» ) => toute puissance de la mort => expérience de celui qui vit mais qui éprouve la mort (perte)
Dévoration du poète de l’intérieur – épuisement moral et physique du poète
Répétition (5x) du mot «mort» → Invasion de la mort et effacement de la «vie»
Mouvement 3
Expression de la douleur du poète, vers 11-15
V11-12 : “Morte visible Nusch invisible et plus dure
Que la faim et la soif à mon corps épuisé”
Inscription du prénom de la femme aimée et décédée = façon de lui rendre hommage et de garder le souvenir de son existence et de l’amour qui lui a été porté -> poème = tombeau littéraire.
Contradiction «visible »/ « invisible » = > façon de dire sans doute l’omniprésence de la morte dans la vie et la pensée du poète malgré sa disparition physique.
Ici sorte de « présence absence » de la morte. Image qui dit la dureté d’une épreuve ressentie aussi physiquement (« plus dure que la faim et la soif »)
V13 -14 : “Masque de neige sur la terre et sous la terre
Source des larmes dans la nuit masque d’aveugle”
Succession d’appositions -> prennent sens par opposition avec la strophe 1, tonalité froide et hivernale qui contraste avec « un beau matin de mai », tonalité sombre « dans la nuit » qui s’oppose aux « aurores » « toujours plus claires ».
Retour de l’évocation de la terre où Nusch est enterrée
Idée d’un figement, d’une rigidité, d’un visage inexpressif et privé de vie comme celui d’un mort (“masque de neige”, …)
V15 : “Mon passé se dissout je fais place au silence.”
Dissolution du passé qui se traduit par un passage définitif au présent + dissolution du « notre » initial désormais réduit à un « je » placé juste après la césure.
Suggère la disparition du « je » (“je fais place au silence)
Unique ponctuation du poème qui dit l’entrée du poète dans un silence durable où la douleur devient indicible.