LL17 JL Lagarce, Juste la fin du monde, Partie 2, scène 3 (Monologue d'Antoine?) Flashcards
Mouvement 1
Le drame personnel d’Antoine, lignes 1-28
L1-9 : “Et lorsque tu es parti, lorsque tu nous as quittés,
lorsque tu nous abandonnas,
je ne sais plus quel mot définitif tu nous jetas à la tête,
je dus encore être le responsable,
être silencieux et admettre la fatalité, et te plaindre aussi,
m’inquiéter de toi à distance
et ne plus jamais oser dire un mot contre toi, ne plus jamais
même oser penser un mot contre toi,
rester là, comme un benêt, à t’attendre.”
Répétition de 3 propositions subordonnées circonstancielles de temps + Anaphore -> retour sur le moment traumatique du départ de Louis.
Epanorthose -> Obsession
-> Formulations de plus en plus accusatrices
-> Passé composé + passé simple -> mouvement rétrospectif
Antoine narrateur et porte parole de la famille (“nous”)
Adj “définitif” + expression “jetas à la tête” -> violence ressentie lors du départ de Louis
L3 : “je ne sais plus quel mot définitif tu nous jetas à la tête”
“je” -> personnage qui exprime son sentiment personnel
L4-9 “je dus encore être le responsable,
être silencieux et admettre la fatalité, et te plaindre aussi,
m’inquiéter de toi à distance
et ne plus jamais oser dire un mot contre toi, ne plus jamais
même oser penser un mot contre toi,
rester là, comme un benêt, à t’attendre.”
Echo au début de la tirade d’Antoine lorsqu’il évoquait le manque d’amour ressenti par Louis -> Départ qui contraint Antoine au silence et à l’attente + sentiment de culpabilité -> la posture du mal-aimé de Louis .
“je dus encore” : fatalité -> Inquiétude d’Antoine contraint d’adopter une posture
Antoine se libère d’un silence -> Rejet de la culpabilité sur son frère
Autodépréciation du personnage “comme un benêt” (-> Pathétique)
L10-14 : “Moi, je suis la personne la plus heureuse de la terre,
et il ne m’arrive jamais rien,
et m’arrive-t-il quelque chose que je ne peux me plaindre,
puisque, “à l’ordinaire”,
il ne m’arrive jamais rien.”
Antithèse L10 (superlatif) -> ironie
Pronom tonique “moi”-> opposition avec son frère
Famille fige les identité : Louis a la posture romantique du mal-aimée posture romantique du mal-aimé alors qu’Antoine est voué à une vie “ordinaire” -> personnage qui à cédé sa place,
L12: “je ne peux me plaindre”
Antoine se présente comme celui qui ne peux se plaindre
Ironie tragique : le sort de Louis devrait le contraindre au silence
L15-17 : “Ce n’est pas pour une seule fois,
une seule petite fois,
que je peux lâchement en profiter”
Epanchement sur soi perçu comme une lâcheté
L18-23 : “Et les petites fois, elles furent nombreuses, ces petites fois où j’aurais pu me coucher par terre et ne
plus jamais bouger,
où j’aurais voulu rester dans le noir sans plus jamais répondre,
ces petites fois, je les ai accumulées et j’en ai des centaines dans la tête,
et toujours ce n’était rien, au bout du compte,
qu’est-ce que c’était?”
Alternance segments longs et courts -> accumulation pour tenter d’exprimer les souffrances
Conditionnel passé -> moments où Antoine s’est tu, où il a céder sa place
=> Dépression profonde du personnage
L24-28 : “je ne pouvais pas en faire état,
je ne saurais pas les dire
et je ne peux rien réclamer,
c’est comme si il ne m’était rien arrivé, jamais.
Et c’est vrai, il ne m’est jamais rien arrivé et je ne peux prétendre.”
Succession de négations + gradation -> Personnage qui se déprécie lui-même. Pathétique : Antoine montre une fragilité
Mouvement 2
La complexité des sentiments du personnage d’Antoine : entre colère et compassion, lignes 29-fin
L29 : “Tu es là, devant moi”
Symbole de l’opposition entre les deux frères
L29-33 : “Tu es là, devant moi,
je savais que tu serais ainsi, à m’accuser sans mot,
à te mettre debout devant moi pour m’accuser sans mot,
et je te plains, et j’ai de la pitié pour toi, c’est un vieux mot, mais j’ai de la pitié pour toi,
et de la peur aussi, et de l’inquiétude”
Présence qui dérange -> regard de Louis silencieux qui fait émerger des vérités sur Antoine , émises par lui-même.
Expression de la colère + Discours sur le perso de Louis -> Antoine se place en victime (L30-31)
Répétition en fin de ligne : silence qui dérange -> Antoine se sent jugé.
L30 : “ Je savais que tu serais ainsi”
Image figée du perso de Louis.
L32-33 : “et je te plains, et j’ai de la pitié pour toi, c’est un vieux mot, mais j’ai de la pitié pour toi,
et de la peur aussi, et de l’inquiétude”
Divers sentiments sont exprimés par Antoine : de la « pitié », « peur », « inquiétude », « colère »
L34-37 : “et malgré toute cette colère, j’espère qu’il ne t’arrive rien de mal,
et je me reproche déjà
(tu n’es pas encore parti)
le mal aujourd’hui que je te fais.”
Antoine est un personnage touchant -> Montre son empathie pour son frère et révèle ainsi un lien de fraternité ainsi qu’une sensibilité ->contraste avec l’image donnée de lui au spectateur
La parole fait mal dans ce face à face, soit par ces silences, soit par son trop-plein, par l’outrance des mots.