LL6 Victor Hugo, Contemplation, "Melancholia" Flashcards
Mouvement 1
Le tableau pathétique des enfants au travail, vers 112-127
V112-114: “Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?”
V15 : “Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules”
Au vers 112 à 114: Ouverture sur une série de questions rhétorique → interpellation du lecteur => réponse au vers 15
Adj qualificatifs / enfants + compléments du nom + proposition subordonnée relative -> Les enfants sont présentés comme dans un tableau
V.H met en relief jeunesse / fragilité / mauvaise santé tristesse
Rime «rit» - «maigrit» → conséquence du travail
V115-117: “Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.”
3 CC de temps -> Conditions de travail
→ Insistance + répétition «éternellement» à la rime ( adverbe de 5 syllabes)
Métaphore + Personnification de la machine
→ Travail = Enfermement dans une tâche abrutissante → donner à voir une scène
Parallélisme de construction → symétrie des hémistiche → souligne 2 antithèses hyperboliques
«anges» = innocence =/ «lagne», «enfer» → punition / châtiment
V122: “Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue”
Parallélisme de construction / Répétition de «jamais» → privation de la jeunesse
V126-127: “Ils semblent dire à Dieu : - Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes !”
Discours directe des enfants → le pathétique est à son paroxysme
VH met en valeurla jeunesse et la souffrance
Imploration → Interpellation du lecteur
Mouvement 2
Une argumentation qui dénonce le travail des enfants à l’usine, vers 128-139
V128-131 : “Ô servitude infâme imposée à l’enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu’a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée”
2 tournures nominales exclamatives + « ô »poétique -> l’argumentation est empreinte d’une forte émotion.
Adjectifs forts pour qualifier le travail -> le travail est assimilé à la « servitude » c’est à dire à l’esclavage
“Tuer” -> verbe fort, hyperbole
« Rachitisme » : mot qui se suffit à lui-même => montre l’effet du travail sur la santé des enfants -> Idée d’un travail qui est contraire à l’œuvre de Dieu, Dieu œuvre de création, l’homme accomplit au contraire une « œuvre insensée » de destruction
V.131 : “La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée”
parallélisme de construction -> double destruction, physique et intellectuelle contraire à la vocation première d’un enfant qui est de grandir et de se développer, physiquement et mentalement
V.132-133 : “Et qui ferait - c’est là son fruit le plus certain ! -
D’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !”
Conditionnel -> VH formule une hypothèse hyperbolique pour mieux emporter l’adhésion de son lecteur.
Apollon = dieu grec de la beauté / Voltaire = philosophe des Lumières (symbole de l’intelligence) -> VH les imagine soumis dans leur enfance à de telles conditions de travail + envisage leur transformation radicale
=> 2 antithèses en parallèle = Idée qui paraît simple mais est en réalité très novatrice : la santé et l’intelligence ne sont pas innées, elles dépendent aussi de nos conditions de vie et d’éducation.
V.134 à 139 : “Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil !
Progrès dont on demande : Où va-t-il ? que veut-il ?
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l’homme !”
Accumulation de relatives commençant par le pronom relatif « qui » -> Anaphore => toutes qualifient le mot « Travail »
Vers 135 : “Qui produit la richesse en créant la misère”
Antithèse : « richesse/ misère » placés à des endroits clés du vers (à la césure , à la rime) → Oppose différentes formes de progrès : progrès technique et développement économique ne sont pas à l’origine d’un progrès social -> produisent de nouvelles formes de misère