LL14 Marguerite Duras, L'Amant, Scène de première rencontre Flashcards
Mouvement 1
les avances de l’homme, lignes 1-3
Phrase 1: “L’homme élégant est descendu de la limousine, il fume une cigarette anglaise”
2 propositions juxtaposées → description d’un tableau
Contrairement à de nombreuses scènes de rencontre, on a le point de vue interne du perso masculin
Description sommaire de l’homme -> article défini «l’» => mystère lié à l’absence d’identité du perso
Perso caractérisé par des attributs sociaux «limousine», «cigarette anglaise» (personnage qui bénéficie des importations)
Phrase 2: “Il regarde la jeune fille au feutre d’homme et aux chaussures d’or”
Article défini «la jeune fille» → 2 perso
Emblématique d’une scène de rencontre -> Absence de profondeur psychologique
Identité des perso qui se résume à l’appartenance sociale et à l’apparence
Accumulation de complément du nom-> fille qui n’est par caractérisée par sa féminité
Parodie de la scène de rencontre? Détournement des codes
Phrase 3-6: “Il vient vers elle lentement. C’est visible, il est intimidé. Il ne sourit pas tout d’abord. Tout d’abord il lui offre une cigarette”
Homme devient un sujet de verbes d’action
Adverbe «lentement» → Perso caractérisé néanmoins par sa timidité
Narrateur extérieur fait un commentaire (écriture cinématographique)-> il se défend de faire des commentaires psychologiques
«il ne sourit pas tout d’abord»: formule négative → narrateur qui déjoue les attendus de lecteur
Chiasme («tout d’abord») → Musicalité (effet d’écho)
«cigarette»: élément suggestif qui participe de la séduction + annonce du franchissement
Mouvement 2
Les premiers échanges, lignes 4-11
L4-5 : “Sa main tremble. Il y a cette différence de race, il n’est pas blanc, il doit la surmonter, c’est pourquoi il tremble.”
Focalisation sur la main et ses tremblements
Paradoxe → Juxtaposition de proposition
Seul lien logique: «c’est pourquoi» → conséquence
Timidité liée aux catégories sociales de la colonisation → Dimension politique du texte
Sentiment d’infériorité quelle que soit sa richesse
Ho caractérisé par ce qu’il n’est pas
«il doit la surmonter» -> Commentaire du narrateur?
L5-6 : “Elle lui dit qu’elle ne fume pas, non merci. Elle ne dit rien d’autre, elle ne lui dit pas laissez moi tranquille.”
premiers échanges parodiés car lacunaires
L7: «Ce n’est pas la peine qu’elle réponde, que répondrait elle»
Pensée de la fe. ou commentaire du narrateur?
Anaphore «alors» → Simplicité du style
Le personnage masculin se sent autorisé a entrer en lien avec la femme
L7-11: “Elle attend. Alors il le lui demande : mais d’où venez-vous ? Elle dit qu’elle est la fille de l’institutrice de l’école de filles de Sadec. Il réfléchit et puis il dit qu’il a entendu parler de cette dame, sa mère, de son manque de chance avec cette concession qu’elle aurait achetée au Cambodge, c’est bien ça, n’est-ce pas ? Oui c’est ça.”
Questions convenues sur l’origine fondues dans la narration
Mélange des paroles rapportée → proximité des perso avec le lecteur
Réponse de la fille → Info sur son origine sociale
«manquait de chance» → expression qui souligne les conditions modestes de la famille → roman d’inspiration autobiographique
Mouvement 3
Les éloges de l’homme et la singularité de la jeune fille, lignes 12-16
L12-13 : “Il répète que c’est tout à fait extraordinaire de la voir sur ce bac, une jeune fille belle comme elle l’est, vous ne vous rendez pas compte, c’est très inattendu”
Paroles au discours indirect : adjectif « extraordinaire » -> la première acception de ce terme qui sort de l’ordinaire.
=> Jeune fille en marge par sa position spatiale.
Le terme « extraordinaire » est renforcé par l’adjectif « inattendu ».
L13-14 : “une jeune fille blanche dans un car d’indigène.”
L’homme met en avant la ségrégation propre à la société coloniale
Distinction par race (fruit du colonialisme) dénoncée en creux par les propos de l’homme rapportés au discours indirecte libre.
Il insiste d’une part sur la jeunesse de la fille, puis sur sa beauté, jeunesse et beauté qui la singularisent (L16)
L15-16 : “Il lui dit que le chapeau lui va bien, très bien même, que c’est … original … un chapeau d’homme, pourquoi pas ? elle est si jolie, elle peut tout se permettre.”
CL de la beauté -> Gradations dans les compliments (L16-17)
La singularité du perso féminin est aussi présente dans son accessoire masculin («chapeau d’homme »)
Est-on dans les pensées de l’homme ou lit-on ses paroles ?
Il semble en admiration, la parole se fait hésitante, ce qu’indiquent les points de suspension.
Mouvement 4
Le portrait de l’homme dessiné à travers les questions de la jeune fille, lignes 17-fin
Phrase 1 (L17) : “Elle le regarde”
Echo : répétition « L’homme regarde la jeune fille » / « Elle le regarde » -> les regards sont réciproques mais avec un léger décalage.