Lecture examen final Flashcards
Pourquoi assisterait-on, selon Foucault, à un « véritable surpouvoir carcéral », et ce, malgré les critiques à la prison et les alternatives à la prison qui sont de plus en plus utilisées? Justifiez votre réponse. (Sur le texte « Alternatives à la prison : diffusion ou décroissance du contrôle social : une entrevue avec Michel Foucault » de Brodeur, 1993)
Nous assistons à un véritable “surpouvoir carcéral” malgré les critiques de la prison ainsi que l’utilisation de nouvelles alternatives à celle-ci, tel que le sursis, car **selon Foucault l’essence même de la prison réside toujours dans ces nouvelles alternatives. **
En effet, la prison comme endroit physique répond à des fonctions carcérales sociales, de surveillance, de contrôle et de resocialisation mais sont tout de même assurée par d’autres mécanismes s’étendant au corps social et donc, sont répondues par les alternatives à l’emprisonnement.
En ce sens, bien que la prison comme institution est en train de diminuer, ces vieilles fonctions sont relocalisées, multipliées dans le corps social tout entier laissant place une “innovation” bien plus pire que la prison en soi.
Pourquoi, selon Foucault, les peines du droit criminel (la prison et ses alternatives) n’auraient pas comme finalité la lutte contre le crime? Justifiez votre réponse. (Sur le texte « Alternatives à la prison : diffusion ou décroissance du contrôle social : une entrevue avec Michel Foucault » de Brodeur, 1993)
Selon Foucault, la finalité première de la prison et de ses alternatives est de garder le contrôle exercé sur les illégalismes, les individus et à maintenir un certain ordre social.
En effet, la prison ne vise pas la réinsertion sociale de ces contrevenants, mais plutôt la création de délinquants bien professionnalisés, permettant la récidive chez eux.
Ainsi, la prison est exercé comme un mécanisme de normalisation où les individus déviants sont isolés et rééduqués selon les normes sociales imposées par les classes dominantes.
Les alternatives à la prison, elles, sont à la fois un outil de contrôle social visant à surveiller et réguler les comportements des individus.
Bref, la prison et les alternatives n’ont jamais eu comme finalité la lutte contre le crime, mais sont bel et bien un instrument de pouvoir et de contrôle des classes dominantes sur les classes populaires.
Pourquoi Robert dit-elle que « les aspects qui permettaient de déclarer un infracteur repris de justice des années 1940 à la fin des années 1960 sont exactement ceux qui empêchent de le déclarer délinquant dangereux à la fin des années 1990 »? Justifiez votre réponse.
Entre les deux périodes, il y a un changement important de paradigme dans la façon dont la société percoit les figures de danger
Entre les années 1940-60, la figure de danger, donc les aspects qui permetaient de désigner un repris de justice, est incarné dans la figure de la personne marginalisé (mauvaise fréquentation)/sans emploi = crime contre les biens +possesion de drogue. À partir d’un certain nombre de délit dans le passé, on considérait la personne comme un repris de justice.
Dans les années 1990, la figure de danger, donc les aspects qui permettaient de désigner un “délinquant dangereux”, est incarné dans les crimes violents + agression sexuelle. Un des aspect qui permet de déclarer une personne délinquant dangereux concerne le risque de récidive.
Donc, auparavant, le danger venait des crimes mineurs/ contre les biens et on considérait le nombre de délis passés. Dans les anées 90, le danger venait des crimes violents et on s’attarde à la prévention de la récidive.
Pourquoi Robert dit-elle que les délinquants dangereux sont vus en même temps comme des « déchets toxiques » et comme des « matières à recycler »? Justifiez votre réponse.
Cette dualité dans la perception des délinquants dangereux met de l’avant les contradictions dans la manière que la société considère ceux-ci.
La visée de neutralisation dans la vision de “déchets toxiques” pour qualifier les délinquants dangereux met l’accent sur la protection de la société par l’exclusion de ceux-ci.
La visée réhabilitative dans la vision de “matière à recycler” pour qualifier les délinquants dangereux met l’accent sur la réintégration sociale de ceux-ci. En effet, cette vision reconnaît que les contrevenants ont souvent des besoins non comblés tels que des services de santé mentale, l’accès à l’éducation/ emploi et ou logement, et que l’approche pénale devrait être plus empathique.