Cours 5 - IRC Flashcards
Qu’est-ce que l’IRC?
- L’insuffisance rénale chronique (IRC) survient lorsque le débit de filtration glomérulaire (DFG) chute lentement sur une période de quelques mois à plusieurs années
L’IRC pré-rénale: description, fréquence
- L’IRC pré-rénale survient en présence d’une diminution du volume circulant efficace (VCE) de façon chronique.
- L’IRC pré-rénale est moins fréquente que l’IRA pré-rénale, puisque l’hypovolémie ou les autres causes de choc persistent rarement pendant des mois sans que le patient ne consulte.
L’IRC pré-rénale: causes
- le syndrome cardio-rénal (IRC secondaire à une insuffisance cardiaque chronique à bas débit) ;
- le syndrome hépato-rénal (IRC secondaire à une insuffisance hépatique, ce qui provoque une vasoconstriction rénale extrême)
- la sténose unilatérale/bilatérale des artères rénales (la sténose bilatérale affecte davantage le DFG)
- les médicaments (diurétiques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II, anti-inflammatoires non-stéroïdiens).
- En fait, n’importe quel état pouvant entraîner une baisse de débit sanguin rénal entraînera une baisse de la pression hydrostatique glomérulaire et donc une baisse du DFG.
L’IRC pré-rénale: physiopathologie
- Je vous réfère aux notes sur l’IRA pour les mécanismes physiopathologiques de ces diverses conditions.
IRC pré-rénale: état du rein, réaction, autres
- Dans l’IRC pré-rénale, le rein lui-même et ses néphrons sont intacts (si l’IRC est purement pré-rénale).
- Le rein, de façon appropriée, diminuera sa filtration et maximisera la réabsorption tubulaire d’eau et de sodium afin de rétablir l’équilibre volémique puisqu’il perçoit une hypovolémie.
- L’urine sera donc très concentrée (osmolalité et densité urinaire élevée car l’eau est réabsorbée via la sécrétion d’ADH pour compenser l’hypovolémie) et pauvre en sodium (tout le sodium est réabsorbée vue l’hypovolémie).
Réversibilité IRC pré-rénale + explication
- L’IRC pré-rénale est potentiellement réversible :
- si on cesse un AINS ou un IECA, la fonction rénale s’améliore ;
- si on greffe un cœur ou un foie, la fonction rénale s’améliore ;
- si une sténose est levée, le rein peut récupérer.
- Cependant, les patients présentant une IRC pré-rénale peuvent parfois avoir une récupération incomplète de leur fonction rénale, même si l’on corrige la cause de l’IRC pré-rénale…
- parce qu’ils présentent une IRC rénale concomitante ;
- en raison de l’ischémie rénale relative sur plusieurs années, le rein s’est atrophié et s’est fibrosé, ce qui est irréversible.
IRC pré-rénale: examens de labo
- Les phénomènes survenant dans le contexte de l’IRA pré-rénale surviennent aussi avec l’IRC pré-rénale :
- l’urée augmente disproportionnellement plus que la créatinine,
- l’osmolalité urinaire s’élève
- et le sodium urinaire baisse.
IRC post-rénale: qu’est-ce que c’est? quand devient-elle manifeste?
- L’IRC post-rénale survient lorsqu’il y a obstruction des voies urinaires prolongée (> 1 mois).
- Il est important de noter que celle-ci ne devient habituellement manifeste que lorsqu’il y a une obstruction des deux reins (soit par une obstruction des deux uretères, de la vessie ou de l’urètre).
- En effet, un seul rein peut aisément donner 50-60 % de la fonction rénale normale et la créatinine peut demeurer dans les valeurs normales.
L’IRC post-rénale: conséquences, séquelles
- En cas d’obstruction, la pression hydrostatique augmente et se répercute au tubule collecteur d’abord puis à l’ensemble du néphron.
- Il y aura alors apparition d’hyperkaliémie, d’acidose et ultimement une baisse de la filtration glomérulaire qui peut aller jusqu’à une anurie complète.
- Lorsque les tubules sont obstrués pendant une période prolongée (plusieurs semaines ou quelques mois) le dommage devient permanent.
- Ainsi, même si on lève l’obstruction pour corriger l’IRC, celle-ci cessera de progresser et récupèrera sans doute partiellement, mais il persistera une baisse du DFG chronique.
- On parle alors de séquelles d’IR post-rénale.
- Les reins deviennent alors atrophiques et une hydronéphrose peut persister même s’il n’y a plus d’obstruction
L’IRC post-rénale: cas spécifique de la pédiatrie + explication + cause
- Chez les patients pédiatriques, une autre cause d’IRC est associée à des étiologies post-rénales : la néphropathie de reflux.
- La néphropathie de reflux survient suite à des malformations obstructives des voies urinaires ou au reflux vésico-urétéral (l’urine remonte de la vessie aux reins à cause de l’incompétence des jonctions urétéro-vésicales).
- Il n’est pas clair si c’est le reflux d’urine, la pression hydrostatique ou les infections répétées (ces enfants font des pyélonéphrites à répétition) qui causent l’IRC chez ces patients.
IRC post-rénale: causes
- Les causes de l’IRC post-rénale sont multiples (ex : tumeur, lithiases, hypertrophie prostatique) et seront abordés dans le thème 4.
IRC rénale intrinsèque: endroits touchés possibles
- L’IRC rénale intrinsèque se caractérise par l’atteinte d’au moins un des quatre compartiments du rein :
- microvasculaire,
- glomérulaire,
- tubulaire
- ou interstitiel.
L’IRC rénale intrinsèque: atteinte microvasculaire - causes
- Dans l’IRA, nous avons abordé la maladie athéro-embolique et le groupe des microangiopathies thrombotiques ; ces deux catégories de maladie peuvent également occasionner une IRC.
- Les mécanismes physiopathologiques amenant l’IRC dans le cadre de ces pathologies sont les mêmes que pour l’IRA.
- Outre la maladie athéro-embolique et les microangiopathies thrombotiques, il existe une autre entité qui touche les micro-vaisseaux rénaux : la néphroangiosclérose (NAS).
L’IRC rénale intrinsèque: atteinte macrovasculaire - NAS (histologie, physiopathologie, FDR)
- Outre la maladie athéro-embolique et les microangiopathies thrombotiques, il existe une autre entité qui touche les micro-vaisseaux rénaux : la néphroangiosclérose (NAS).
- Il s’agit d’une atteinte microvasculaire fréquente, mais toujours en partie incomprise.
- La NAS se présente histologiquement comme une artériosclérose artériolaire qui entraîne une diminution du DFG progressivement sur plusieurs années.
- L’hypertension artérielle (HTA) est fortement associée avec le développement de la NAS.
- Le tabagisme, l’hyperlipidémie, l’âge et l’hérédité sont également des facteurs de risques importants pour le développement de cette atteinte rénale.
- Il y a sans doute plus d’un processus physiopathologique qui peut amener à développer la NAS.
- La recherche est toujours en cours pour mieux comprendre cette entité.
Cause de 30% des IRC terminales en Amérique du Nord + autres statistiques
- La NAS explique au moins 30 % des IRC terminales en Amérique du Nord : c’est une des multiples raisons pour lequel le traitement de l’HTA est essentiel.
- Un hypertendu a environ 1 % de chance d’avoir besoin de suppléance rénale dans sa vie : la NAS évolue lentement et plusieurs patients souffrants d’HTA décèdent d’autres causes avant d’atteindre le stade V d’insuffisance rénale.
Cible pour le tx de l’HTA
- Les cibles de traitement pour l’HTA sont en constante évolution et seront abordées dans d’autres cours, mais retenez qu’en général une TA de 135/85 à domicile ou 140/90 au bureau devrait être visée.
L’IRC rénale intrinsèque: atteinte glomérulaire
- Les maladies glomérulaires incluent les glomérulonéphrites et la néphropathie diabétique.
- Les maladies glomérulaires sont associées avec de la protéinurie et/ou de l’hématurie.
- Tel que mentionné précédemment, les glomérulonéphrites dépassent les objectifs de ce cours d’introduction.
Cause de protéinurie et d’IRC la plus fréquente
Le diabète est de loin la cause de protéinurie et d’IRC la plus fréquente.
Cause de plus de 40% des IRC terminales en Amérique du Nord
Plus de 40 % des IRC terminales sont provoquées par le diabète en Amérique du Nord.
Diabète: hématurie, % des IRC terminales, signaux d’alarme, échographie
- Le diabète est de loin la cause de protéinurie et d’IRC la plus fréquente.
- Plus de 40 % des IRC terminales sont provoquées par le diabète en Amérique du Nord.
- Cependant, le diabète ne cause habituellement pas d’hématurie.
- En présence d’une IRC avec protéinurie chez un patient diabétique, on présume que le patient est atteint de néphropathie diabétique à moins d’indices laissant suspecter une autre cause (ex : hématurie, perte accélérée du DFG (> 5mL/min/année), présence d’autres anomalies au bilan).
- Il est important de noter qu’à l’échographie rénale, la néphropathie diabétique montre des reins de taille augmentée, alors que la majorité des causes d’IRC engendrent une atrophie rénale.