343 - Insuffisance rénale aiguë - Anurie Flashcards
/!\ Pièges /!\
→ Si fonction rénale instable : on ne peut pas estimer le débit de filtration glomérulaire par les différentes formules de calcul !!
→ Ne faut pas confondre anurie (absence de filtration glomérulaire) et rétention urinaire (obstacle empêchant l’évacuation de l’urine).
Définition : stade de l’IRéA
→ Stade 1 :
- Créat : Augmentation > 26 μmol/L (3 mg/L) en 48 h ou > 50 % en 7 jours
- Diurèse : < 0,5 ml/kg/h pendant 6 à 12 h
→ Stade 2 :
- Créatininémie x 2
- Diurèse : <0,5ml/kg/h ≥ 12h
→ Stade 3 :
- Créatininémie x 3 ou créatininémie > 354 μmol/L (40 mg/L) en l’absence de valeur antérieure ou nécessité de dialyse
- Diurèse : <0,3ml/kg/h ≥ 24h ou anurie ≥ 12 h
Mécanisme de l’IRA
La filtration glomérulaire baisse ou s’annule quand :
- le débit sanguin rénal diminue (hypovolémie, état de choc) ;
- les REF (Résistance Artériolaire Efférente) diminuent (vasodilatation de l’artériole efférente glomérulaire);
- les RAF (Résistance Artériolaire Afférente) augmentent (vasoconstriction pré-glomérulaire) ;
- ou encore si la Pu (Pression intra-Tubulaire) augmente (obstacle intra-tubulaire ou sur la voie excrétrice).
Forme théorique du DFG
DFG = PUF x Kf
PUF = Gradient de pression transcapillaire glomérulaire (pression d’ultrafiltration). Dépend de :
- La différence de pression hydrostatique et oncotique entre le capillaire glomérulaire et la chambre urinaire du glomérule
- Kf est un coefficient de filtration qui intègre la perméabilité du capillaire glomérulaire et la surface de filtration
Dgc différentiel entre IRéA et IRéC
- Connaitre la fonction rénale antérieure
- Décompensation d’une IRéC : PdC iodé, AINS
Signes d’IRéC : anémie, hypocalcémie, atrophie rénale bilatérale, possible péricardite
/!\ Pièges :
→ IRéA + anémie si hémolyse A, choc hémorragique
→ IRéA + hypocalcémie précoce et profonde si rhabdomyolyse
→ IRéC + reins normaux ou augmenté si DT/amylose/polykystose rénale/myélome
Si doute entre IRéA et IRéC ?
⇒ Considérer a priori qu’une insuffisance rénale de découverte récente est aiguë :
1. écarter d’abord un obstacle (IRA obstructive)
2. puis considérer la possibilité d’une hypoperfusion rénale (IRA fonctionnelle)
3. et aboutir par défaut au diagnostic d’IRA organique.
IRéA OBSTRUCTIVES : Présentation
Anamnèse :
- antécédents de lithiase de l’appareil urinaire
- ATCD de cancer digestif ou pelvien, tumeur prostatique ou vésicale
Clinique :
- douleur lombaire uni ou bilatérale et/ou hématurie macroscopique avec caillots
- rechercher un globe vésical, un blindage pelvien au TV ou TR
Paraclinique :
→ Echo rénale = Dilatation des cavités pyelo-calicielles bilatérale (/!\ parfois au début simple hypotonie des CPC ou abs de dilatation)
→ TDM rénal IV- : recherche lithiase, infiltration rétro-péritonéale tumorale ou fibreuse.
→ Uro-IRM après inj de gado si nécessaire
Chercher un obstacle si dilatation CPC.
IRéA OBSTRUCTIVES : Etiologies
- Lithiase urinaire (sur rein unique ou lithines bilatéral mais rare ++ - jeunes ++)
- Pathologies tumorales : Adénome de prostate, Cancer de la prostate, Cancer du col utérin, Tumeur de vessie, Cancer du rectum/de l’ovaire/de l’utérus, Métastases rétropéritonéales (rare)
- Pathologie inflammatoire : fibrose ou liposclérose rétropéritonéale (/!\ la dilatation peut manquer = les voies urinaires sont enserrées dans la fibrose)
IRéA OBSTRUCTIVES : TTT
= urgence médico-chirurgicale (/!/ si surcharge hydro-sodée, hyperkaliémie ou sepsis surajouté = engagement le PV) → Drainage en urg si ø CI à l’anesthésie (parfois d’une dialyse préalable).
/!\ Si rétention purulente des urines : risque de pyonéphrose, et de choc septique.
→ Obstacle bas situé (vessie, urètre, prostate) : sondage vésical ou cathétérisme vésical (cystocath)
Précautions : contrôle hémostase, évacuation des urines de façon lente et fractionnée (prévention l’hémorragie vésicale a vacuo).
→ Obstacle haut situé : sonde endo-urétérale ou d’une néphrostomie percutanée (ss AL après repérage écho des cavités dilatées, à plus haut risque hémorragique).
PEC du syndrome de levée d’obstacle (polyurie de la levée d’obstacle) nécessite : soluté (PO)/remplissage (IV) selon EC/iono U et P/diurèse.
→ SSI, bicarbonate de Na isotonique, glucose isotonique V pour V les premières heures
→ Progressivment dégressive en quelques jours
IRéA FONCTIONNELLES : Etiologies
1) Déshydratation extracellulaire = hTA, tachycardie, pli cutané, perte de poids, hémoconcentration :
• Pertes cutanées (sudation, brûlure) ou digestives (vomissements, diarrhée, fistules).
• Pertes rénales :
– traitement diurétique excessif
– polyurie osmotique du diabète décompensé et du syndrome de levée d’obstacle
– néphrite interstitielle chronique
– insuffisance surrénale
2) Hypovolémie réelle ou « efficace »
• Syndrome néphrotique sévère ;
• Cirrhose hépatique décompensée ;
• Insuffisance cardiaque congestive (aiguë ou chronique) : syndrome cardio-rénal
• Hypotension artérielle des états de choc débutants cardiogéniques, septiques, anaphylactiques, hémorragiques.
⇒ Bas débit rénal : /!\ Rq évolution vers NTA (IRAO)
3) IRA hémodynamiques (IEC, ARA2, AINS, anticalcineurines)
→ Rechercher systématiquement sténose de l’artère rénale - Récupération 24-48h des arrêt TTT
IRéA FONCTIONNELLES : ≠hier IRAF et IRAO (NTA)
→ Fonctionnelle / Organique Na U : < 20 mM - > 40 mM Na/K U : < 1 - > 1 Urée U/P : > 10 - < 10 Créat U/P : > 30 - < 30 Urée/Créat P : > 100 - < 50 Fe Na : < 1% - > 1% Fe Urée : < 35% - > 35%
Dans l’IRAF : l’urée est plus augmentée que la créat !
2 pièges :
- persistance de la natriurèse lors IRAF si la cause de l’hypovolémie est due à une perte rénale de sodium (diurétiques, hypoaldostéronisme, néphrite interstitielle…) : regarder la FE urée basse ++)
- effondrement de la natriurèse en cas de glomérulonéphrite aiguë, en l’absence d’hypovolémie.
IRéA FONCTIONNELLES : TTT
- Restauration volémie efficace : SSI (NaCl 9 ‰) IV
/!\ Si IRA peu sévères : réhydratation orale (régime salé et boissons abondantes) peut suffire.
Estimation qté de volume perdu : variation du poids, échographie cardiaque et de la veine cave.
Surveillance :
- courbe de poids, FC, TA, reprise de la diurèse,
- ionogramme urinaire
Cas particulier = L’IRA du syndrome hépato-rénal (grave, parfois irréversible).
- expansion volémique par albumine (en particulier en cas d’hypo-albuminémie < 20 g/L) + glypressine (vasoconstricteur)
- Arrêt diurétique
→ Au cours du syndrome néphrotique, uniquement lorsque l’hypoalbuminémie est profonde : perfusion d’albumine + diurétiques IV (corrige l’hypovolémie efficace et fait perdre les œdèmes).
→ Au cours du syndrome cardio-rénal de type 1 (retentissement rénal d’une insuffisance cardiaque aiguë) ou de type 2 (retentissement rénal d’une insuffisance cardiaque congestive chronique) : la correction des anomalies hémodynamiques (ß1-mimétiques, diurétiques…) permet d’améliorer parallèlement la fonction rénale (IRA par bas débit cardiaque ou élévation P° Dte)
IRéA ORGANIQUES : dgc syndromique
→ NTA : Pu < 1g/j
→ NIA : leucocyturie, Pu < 1g/j ± hématurie macro ± infection urinaire
→ NGA : Pu > 1g/j, HTA, oedème, hématurie micro ± hématurie macro
→ NVA : HTA ± Pu variable ± hématurie macro
IRéA ORGANIQUES : PBR
Ponction biopsie rénale (PBR), indications :
- quand le tableau diffère de celui d’une NTA et que sont évoquées une néphropathie glomérulaire, certaines atteintes vasculaires ou interstitielles ;
- devant un tableau de NTA, précocement si les circonstances d’apparition ne sont pas évidentes, ou plus tardivement lorsque la fonction rénale ne s’améliore pas 3 à 4 semaines après l’apparition de l’IRA.
/!\ Risque hémorragique
Précautions : bon contrôle de HTA, ø trouble de l’hémostase, repérage échographique des reins, expérimentateur entraîné
IRéA ORGANIQUES : Nécroses tubulaires aiguës (NTA)
80% des IRAO
→ Ischémiques par choc (hypoperfusion rénale sévère) : oligurie initiale
- Septique
- Hypovolémique
- Hémorragique
- Anaphylactique
- Cardiogénique
→ Toxicité tubulaire directe : diurèse conservée
- Aminosides, Céphalosporines (1re génération)
- Amphotéricine B
- PdC iodés
- AINS
- Cisplatine, Ciclosporine A et tacrolimus
→ Précipitation intratubulaire
- Acyclovir, inhibiteurs des protéases
- Méthotrexate
- Sulfamides, anti-rétroviraux
- Chaînes légères d’immunoglobulines (myélome)
- Myoglobine (rhabdomyolyse) : augmentation CPK, myoglobine ++
/!\ Oligurie, hyperK+, hyperPh, élévation acide urique et hypocalcémie précoce
= Remplissage SSI (NaCl 9g‰) pour avoir un pH urinaire > 6 (acidité favorise la précipitation myoglobine/protéine Tamm-Horsfall) + recours à l’hémodialyse doit être précoce (épuration de la myoglobine, correction des troubles métaboliques).
- Hémoglobine (hémolyse)
- Syndrome de lyse tumorale
Les urines sont diluées (U/P urée < 5) et le rapport Na+/K+ urinaire est > 1.