Troubles anxieux Flashcards
Trouble anxieux généralisé : généralités ?
TAG = symptomatologie anxieuse chronique (soucis excessifs et mal contrôlés) évoluant pendant > 6 mois
- Prévalence = 5%, prédominance féminine (2/1), début à tout âge, le plus souvent entre 35 et 45 ans, troubles anxieux le plus fréquent du sujet âgé
Origine multifactorielle :
- Facteurs de vulnérabilité génétique : tempérament anxieux, sensibilité au stress
- Facteurs environnementaux : pression professionnelle, stress divers…
Au niveau cognitif, les principaux mécanismes :
- interprétations erronées avec attribution d’un caractère dangereux et menaçant aux stimuli environnementaux qui ne présentent aucune menace objective => “alerte émotionnelle anormale”
- intolérance à l’incertitude : inquiétude anormale et comportements de prévoyance ou d’évitement excessifs
Trouble anxieux généralisé : anxiété et soucis excessifs ?
= Symptômes continus, présents tous les jours (ou presque), dirigés sur ≥ 2 thèmes différents :
- Appréhension continue, non associée à un événement déclencher particulier
- Inquiétudes et ruminations diverses concernant l’avenir, des petites choses ou des problèmes sérieux
(problème de santé, risque d’accident, difficultés financières)
- Anxiété excessive, non justifiée par des éléments réalistes et non contrôlable
- Problèmes de concentration sur les taches courantes
- Insomnie à type de troubles de l’endormissement
- Symptômes d’hypervigilance : réactions de sursaut au moindre bruit ou à la moindre surprise
Trouble anxieux généralisé : signes fonctionnels chroniques ?
- Expression clinique variée : myalgies, céphalées, troubles du sommeil, troubles digestifs, hyperactivité végétative, asthénie, irritabilité, difficultés de concentration…
=> Retardent le diagnostic de TAG en orientant vers des spécialités médicales non psychiatriques
Trouble anxieux généralisé : critères DSM-V ?
A : Anxiété et soucis excessifs (attente avec appréhension), survenant la plupart du temps durant > 6
mois, concernant un certain nombre d’événements ou d’activités
B : Difficulté à contrôler cette préoccupation
C : ≥ 3 symptômes sur une période > 6 mois : agitation ou sensation d’être survolté ou à bout, fatigabilité, difficultés de concentration ou troubles de mémoire, irritabilité, tension musculaire, perturbation du sommeil (difficultés d’endormissement ou sommeil interrompu, agité, non satisfaisant)
D : Anxiété et soucis non liés à d’autres troubles psychiatriques (phobie, trouble panique, TOC, anorexie
mentale, hypocondrie) ou à un état de stress post-traumatique
Trouble anxieux généralisé : diagnostic différentiel ?
- Troubles anxieux réactionnels au stress : état de stress post-traumatique, troubles de l’adaptation avec anxiété, trouble panique, TOC, hypochondrie
- Episode dépressif caractérisé
- Pathologies non psychiatriques et substances psychoactives
Trouble anxieux généralisé : comorbidité psychiatrique ?
- Autres troubles anxieux : phobie sociale, trouble panique…
- Troubles de la personnalité « anxieux » : personnalité dépendante, personnalité évitante
- Abus et dépendance à une substance
- Episode dépressif caractérisé
Trouble anxieux généralisé : évolution ?
- Evolution chronique, avec possibles fluctuations (atténuation sur quelques jours/semaines)
Complication
- Episode dépressif caractérisé avec risque suicidaire
- Pathologie addictive : alcool, benzodiazépine, cannabis…
- Répercussions socioprofessionnelles : arrêt de travail, perte de productivité
Trouble anxieux généralisé : traitement ?
Psycho-éducation
- Explication des symptômes, réassurance et information sur la pathologie
- Règles hygiéno-diététiques : arrêt des excitants (café, tabac, alcool, autre toxique), bon équilibre alimentaire, RHD de sommeil, activité physique régulière, techniques de relaxation
Psychothérapie
- Thérapie cognitivo-comportementale (efficacité prouvée) : stratégies centrées sur la gestion des
émotions et des inquiétudes, apprentissage de techniques de relaxation
- Autres : thérapies psychanalytiques, familiales…
TTT de fond
- Antidépresseurs dans les formes sévères invalidantes : ISRS en 1ère intention (paroxétine) ou IRSNA (venlafaxine), à posologie identique à l’EDC, pour une durée de 6 à 12 mois
- Buspirone : benzodiazépine sans effet sédatif ou cognitif, sans interaction avec l’alcool notamment chez le sujet âgé ou en cas de consommation massive d’alcool
TTT ponctuel
= En cas de manifestations anxieuses intenses et invalidantes ou en attente d’une efficacité optimale des antidépresseurs
- Anxiolytique rapide : benzodiazépine (maximum 12 semaines), hydroxyzine (Atarax®)
- β-bloquant en cas de manifestations somatiques importantes
=> L’hospitalisation en psychiatrie n’est jamais nécessaire (hors phase très aiguë ou comorbidité dépressive)
Trouble panique : généralités ?
Trouble panique = trouble anxieux caractérisé par la répétition des attaques de panique et par la peur de leur survenue
- Prévalence = 1 à 3%, prédominance féminine, âge de début typiquement entre 20 et 30 ans
Trouble panique : répétition des attaques de panique ?
= Caractéristique principale du trouble panique :
- Le plus souvent spontanée et imprévisible (sans facteur déclenchant) au début du trouble
- De moins en moins spontané au cours du temps, lié à une anxiété anticipatoire
Trouble panique : anxiété anticipatoire ?
- Anticipation permanente de la survenue d’une attaque de panique (« peur d’avoir peur »)
- Préoccupations concernant les conséquences de l’attaque de panique (peur de mourir ou de devenir
fou) pouvant modifier le comportement du patient - Complication : isolement social, changement des habitudes de vie
Trouble panique : agoraphobie ?
= Peur de toutes les situations associées au risque d’attaque de panique : complique souvent un trouble panique, mais peut être retrouvé chez un patient sans trouble panique
- Crainte de l’ensemble des situations dans lesquelles il ne pourrait pas facilement s’échapper ou desquels il ne pourrait être secouru en cas d’attaque de panique : espaces découverts, magasins, files d’attente, foules, lieux publics, endroits clos…
- Restriction d’autonomie possiblement considérable
Trouble panique : physiopathologie ?
Au niveau cognitif, les modèles actuels mettent en avant l’interprétation erronée des sensations internes => “phobie intéroceptive”
=> interprétation de manière catastrophique de certaines sensations internes physiologiques => renforcement de l’anxiété et des symptômes physiques => nouvelles interprétations catastrophiques
Trouble panique : critères DSM-V ?
A – Attaques de panique récurrentes et inattendues
B - ≥ 1 symptôme accompagnant une des attaques pendant ≥ 1 mois : crainte persistante d’avoir d’autres attaques de panique, préoccupations à propos des implications possibles de l’attaque ou de ses conséquences, changement de comportement important en relation avec les attaques
C – Attaques non dues aux effets physiologiques d’une substance ou d’une affection médicale générale
D – Non expliqué par un autre trouble mental (phobie sociale, phobie spécifique, TOC, ESPT, trouble
anxiété de séparation)
Trouble panique : formes cliniques ?
- Trouble panique avec ou sans agoraphobie
- Sévérité : nombre d’attaques de panique (de quelques unes/an à plusieurs/jour)
Trouble panique : diagnostic différentiel ?
- Trouble anxieux : phobie sociale, phobie spécifique, ESPT…
- Cardiovasculaire : angor, HTA, IDM, trouble du rythme paroxystique…
- Pulmonaire : asthme…
- Neurologique : épilepsie, SEP, crise migraineuse, AIT, pathologie de l’oreille interne
- Endocrinien: hypoglycémie, dysthyroïdie, phéochromocytome, Cushing, hypoparathyroïdie…
- Toxique : amphétamine, cocaïne, hallucinogène, cannabis ou sevrage (alcool, benzodiazépine, opiacé…)
Trouble panique : comorbidité ?
- Autre trouble anxieux : phobie sociale…
- Trouble de personnalité « anxieux » : personnalité dépendante, personnalité évitante
- Abus/dépendance à une substance
- Episode dépressif caractérisé
Trouble panique : évolution ?
- Evolution généralement chronique, avec possible amélioration partielle spontanée au long terme (> 10-15 ans : disparition/espacement des attaques de panique mais persistance de l’anxiété anticipatoire et de l’agoraphobie)
- Facteur pronostique : durée d’évolution du trouble, comorbidité psychiatrique, addiction, retentissement social
Complication
- Episode dépressif caractérisé = 70% des cas
- Pathologie addictive = 30% des cas
- Répercussion socio-professionnelle : besoin d’être accompagné, limitation des déplacements (crainte des transports en commun, des lieux publics, de l’éloignement du domicile…)
Trouble panique : traitement ?
Psycho-éducation
- Explication des symptômes, réassurance et information sur la pathologie
- RHD : arrêt des excitants (café, tabac, alcool…), bon équilibre alimentaire, RHD de sommeil, activité
physique régulière, techniques de relaxation
Psychothérapie
- Thérapie cognitivo-comportementale (à privilégier) : centrée sur l’exposition et la désensibilisation aux sensations physiques des attaques de panique, et aux situations redoutées
- Méthodes de relaxation
TTT de fond
- Antidépresseur dans les formes sévères : ISRS en 1ère intention, pendant 6-12 mois
=> Action en 3 à 4 semaines, indépendamment de symptômes dépressifs associés
TTT ponctuel
- En cas de manifestations anxieuses intenses et invalidantes (lors des crises et sur quelques jours) : benzodiazépine, hydroxyzine
=> Hospitalisation exceptionnelle, seulement en cas de manifestations anxieuses envahissantes ou de risque suicidaire
Trouble phobique : généralités ?
Phobie = peur très intense, souvent incontrôlable, déclenchée par la confrontation à un objet ou une situation redoutée, non objectivement dangereuse, entraînant des conduites d’évitement
- Prévalence = 10 à 12% pour la phobie spécifique et 5% pour la phobie sociale
Double étiologie :
- Terrain de vulnérabilité biologique (facteurs génétiques)
- Influences environnementales : événement de vie traumatisant, apprentissage social par imitation de
modèles ou intégration de messages d’alertes
Phobie spécifique : généralités ?
= Crainte irraisonnée et incontrôlable d’un objet ou d’une situation (phobogène)
- Spécifique = limitée à un seul objet bien défini, avec un mécanisme de conditionnement simple
Réaction à l’objet
- Peur, voire attaque de panique, déclenchée en présence de l’objet ou de sa représentation, parfois déclenchée par sa simple évocation mentale, disparaît en l’absence de l’objet/situation
- Sidération
- Comportement d’évitement (fuite)
- Attitudes de réassurance : objet contraphobique (réellement protecteur ou seulement symbolique rassurant)
En dehors de l’exposition
- Anticipation anxieuse
- Hypervigilance pour s’assurer de l’absence d’objet phobogène
Phobie spécifique : phobie typique ?
- Phobie d’animal = zoophobie (les plus fréquentes) : araignées, insectes, souris, serpents… => peut concerner tous les animaux
- Phobie d’élément naturel : orage, hauteur, vide, eau…
- Phobie du sang (et des injections et interventions chirurgicales) : réaction particulière avec bradycardie et très souvent évanouissement
- Phobie situationnel : tunnel, pont, lieux clos (claustrophobie), avion…
Phobie spécifique : phobie atypique ?
=> Dans le cadre d’un trouble psychiatrique : TOC, épisode dépressif caractérisé, schizophrénie, trouble délirant persistant
- Nosophobie = peur de contracter une maladie
- Phobie d’impulsion = crainte de réaliser impulsivement et sans le vouloir, en présence d’objets ou de situations, un acte immoral, dangereux, auto/hétéro-agressif
Phobie spécifique chez l’enfant ?
- Très fréquente chez l’enfant, dans le développement normal : évolution des thématiques avec l’âge (créature imaginaire, phénomène naturel (orage, feu, eau…), obscurité, animaux…)
- Pathologique seulement si d’intensité importante, persistant de manière prolongée, ou avec un retentissement sur les activités de l’enfant
Phobie scolaire
= Phobie de situation chez l’enfant : globale ou partielle (portant seulement sur certains composants : mathématique, lecture, temps de récréation…)
Phobie sociale : généralités ?
= Crainte d’agir de façon embarrassante ou humiliante sous le regard et le jugement d’autrui, accompagnée de manifestations somatiques (tachycardie, rougeur, polypnée, sueurs…) aggravant la crainte, jusqu’à l’attaque de panique
- Phobie non spécifique : mécanisme plus complexe, pouvant s’étendre à un très grand nombre de
situations différentes (peur de parler ou de se produire en public, peur de rougir (éreutophobie), peur de
manger ou boire en public…)
Conséquence
- Anxiété anticipatoire : anticipation d’être humilié par son propre comportement (rougir, bredouiller) et du jugement négatif d’autrui
- Evitements multiples des situations sociales altérant la qualité de vie
Phobie sociale : formes cliniques ?
- Forme limitée à 1 ou 2 situations sociales
- Forme généralisée à toutes les situations sociales : toute interaction sociale est source d’un sentiment d’angoisse et de honte intense
- Forme confrontante : affrontement des situations grâce à des évitements plus subtils (froideur relationnelle, agressivité, ironie systématique)
- Forme associée à une personnalité évitante (les plus difficiles à traiter : mauvaise prise de conscience de la peur sous-jacente aux évitements)
Trouble phobique : agoraphobie ?
= Peur des espaces d’où il pourrait être difficile de s’échapper ou dans lesquels il pourrait être difficile d’obtenir de secours en cas de problème : foule, lieu isolé (claustrophobie)…
- Généralement associé à un trouble panique
Trouble phobique : critères DSM-V ?
A – Peur persistante et intense, à caractère irraisonnée ou excessive, déclenchée par la présence ou
l’anticipation de la confrontation à un objet ou une situation spécifique
B – L’exposition au stimulus phobogène provoque de façon quasi-systématique une réaction anxieuse
immédiate, possiblement sous forme d’une attaque de panique
C – Evitement de/des situations phobogènes, vécu avec une anxiété avec une détresse intense
D – Evitement, anticipation anxieuse ou souffrance perturbant de façon importante des habitudes vie,
activités socio-professionnelles ou relations avec autrui et/ou sentiment de souffrance important
E – Durée ≥ 6 mois