Addiction aux drogues Flashcards
Addiction : définition ?
= impossibilité répétée de contrôler un comportement, entraînant la poursuite de ce comportement en dépit de ses conséquences négatives (physiques, psychiques, familiales, professionnelles, sociales…)
- Symptômes comportementaux = envahissement progressif de la vie quotidienne du sujet par les comportements addictifs : perte de contrôle progressive, impossibilité croissante d’arrêter ou réduire le comportement et envie irrépressible (craving)
- Répercussions sociales et/ou médicales : conséquences durables et significatives dans la vie du sujet
- Symptômes pharmacologiques (propre à l’usage de substances) : processus de tolérance et de sevrage à l’arrêt
Non-usage : définition ?
= Absence de consommation primaire ou secondaire
Usage simple : définition ?
= Consommation usuelle d’un produit ou réalisation d’un comportement, sans qu’il ne présente de
caractère pathologique : modulable en fonction de l’environnement, des besoins ou envies, des effets
négatifs et de la disponibilité du produit
=> N’est défini que pour l’alcool
Mésusage : définition ?
= Toute conduite ou consommation d’une ou plusieurs substances psychoactives caractérisée par l’existence de risques, dommages et/ou de dépendances :
- Usage à risque = consommation aiguë ou chronique à risque de complications
Trouble lié à l’usage de substance :
- Usage nocif = consommation répétée induisant des dommages physiques, psychoaffectifs ou sociaux pour le sujet ou son environnement, sans atteindre le seuil de dépendance, avec répétition de la consommation malgré le constat des dommages induits
- Usage avec dépendance = impossibilité de s’abstenir de consommer : dépendance physique (= phénomène de tolérance (augmentation des doses pour obtenir les mêmes effets) et syndrome de sevrage (signes
de manque physiques et psychiques) et psychique (= « craving » : besoin irrépressible de consommer)
=> Pour les substances psychoactive (hors alcool et médicament), tout usage est un mésusage
Addiction : critères d’Aviel-Goodman ?
- Impossibilité de résister à l’impulsion de s’engager dans le comportement
- Tension croissante avant d’initier le comportement
- Plaisir ou soulagement au moment de l’action
- Sensation de perte de contrôle pendant le comportement
- Critères 2ndr : préoccupations fréquentes concernant le comportement, engagement plus intense ou plus long que prévu, efforts répétés pour réduire ou arrêter, temps considérable passé à réaliser le comportement, réduction des activités sociales, professionnelles et familiales, poursuite malgré les problèmes sociaux, tolérance, agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité
- Sur une durée > 1 mois ou de façon répétée pendant une longue période
Addiction : critères DSM-IV d’abus de substance ?
- Utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de remplir des obligations majeures
- Utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela peut être physiquement dangereux
- Problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance
- Utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causes ou exacerbés par les effets de la substance
Addiction : critères DSM-IV de dépendance ?
- Tolérance : Besoin de quantités majorées pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré, effet nettement diminué en cas d’usage continu de la même quantité de substance
- Syndrome de sevrage (caractéristique de la substance) ou prise de la même substance ou d’une
substance apparentée dans le but de soulager ou éviter les symptômes de sevrage - Substance prise en quantité supérieure ou sur un laps de temps plus long qu’envisagé au début
- Désir persistant ou efforts infructueux pour réduire ou contrôler l’utilisation de la substance
- Temps considérable passé à se procurer la substance, la consommer ou récupérer de ses effets
- Abandon ou réduction d’activités sociales, occupationnelles ou de loisirs importantes
- Poursuite de l’utilisation malgré la connaissance de l’existence d’un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent, déterminé ou exacerbé par la substance
Addiction : critères DSM-V de gravité ?
=> Abandon de la distinction abus de substance/dépendance, remplacé par un trouble de l’utilisation léger, modéré ou sévère
Selon les 11 critères d’abus et de dépendance : 2-3 = troubles légers, 4-5 = modéré, ≥ 6 = sévère
- Critère abandonné : problèmes judiciaires répétés
- Critère ajouté : envie impérieuse ou obsédante de consommer la substance (= craving)
Addiction : structures dédiées ?
- Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA)
- Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD)
- Prise en charge hospitalière : consultations d’addictologie, Equipes hospitalières de liaison et de soins en addictologie (ELSA), services d’addictologie, SSR addictologique (SSRA)
Cannabis : généralités ?
= Delata 9-tétra-hydro-cannabinol (THC) : action sur les récepteurs cannabinoïdes qui régulent la neurotransmission glutamatergique et GABA et potentialisation de la libération de dopamine
- Consommation (par ordre croissant de principe actif) : herbe (marijuana), résine (haschish), huile, ingéré
- Substance illicite la plus consommée en France : 1,2 millions = 1,6% de consommateurs réguliers, 20% ont déjà essayé 1 fois
Cannabis : syndrome d’intoxication aiguë ?
= En quelques minutes (fumé) à quelques heures (ingéré), dure 3 à 4h, avec possible persistance ou
réapparition des effets pendant 12 à 24h
- Sensation de bien-être, euphorie avec rires inappropriés et idées de grandeur
- Sédation, léthargie, altération du jugement, sensation que le temps passe lentement
- Distorsion des perceptions sensorielles jusqu’aux hallucinations
- Altération des performances motrices (difficulté de coordination motrice) et cognitives (mémoire à court terme, difficulté à réaliser des tâches complexes), pouvant persistant jusqu’à 24h
- Parfois accompagné d’une anxiété (possiblement sévère, jusqu’à la dépersonnalisation/déréalisation), d’une dysphorie ou d’un retrait social
- Physiologique : tachycardie, hypotension, hypo-salivation, dyspnée, orexigène, hyperhémie
conjonctivale, possiblement accompagné de céphalées, nausées, vomissements
- Risque de syndrome confusionnel induit par le cannabis
Cannabis : syndrome de sevrage ?
= Concerne 10 à 40% des usagers : apparaît en 24-72h, maximum la 1ère semaine, dure 1-2 semaines
- Agitation, anxiété, dysphorie, insomnie, cauchemars, anorexie
- Tremblement des extrémités, céphalées, sueurs, vomissements, diarrhée, fièvre
Cannabis : syndrome d’intoxication chronique ?
- Syndrome amotivationnel : altération des performances cognitives (mémoire et capacités
attentionnelles) , indifférence affective, rétrécissement de la vie relationnelle, altération des performances scolaires/professionnels favorisant la désinsertion
Cannabis : complication ?
Psychiatrique
- Attaque de panique (25% des utilisateurs)
- Trouble psychotique bref = psychose cannabique aiguë : concomitant à l’intoxication aiguë ou dans
les mois suivant l’arrêt, résolutif à l’arrêt de l’intoxication ± neuroleptiques
- Schizophrénie : précipite l’entrée dans la maladie chez les sujets vulnérables, altère l’évolution chez les sujets schizophréniques
- Autres troubles psychiatriques : troubles anxieux, trouble dépressif et trouble bipolaire
Somatique
- Pulmonaire : activité bronchodilatatrice (immédiate et transitoire), bronchite chronique
- Cardio-vasculaire : augmentation débit cardiaque et cérébral, hypotension, vasodilatation, bradycardie, SCA
- Cancer des VADS chez fumeur de cannabis et tabac
- Cancer broncho-pulmonaire possible chez le fumeur exclusif de cannabis
- Visuelle : photosensibilité, hyperhémie conjonctivale, mydriase inconstante
Cannabis : prise en charge ?
Prévention
- Eviter la 1ère consommation de substances psychoactives ou la retarder
- Eviter le passage à une dépendance
- Prévenir les risques et réduire les dommages liés à la consommation
- Dépistage de l’usage problématique : questionnaire CAST
Abus ou dépendance au cannabis
- Suivi pluridisciplinaire : évaluation psychiatrique, médicale générale et sociale
- Psychothérapie : TCC avec entretien motivationnel et techniques de prévention de la rechute
- PEC addictologique : bilan de dépendance (histoire, parcours de soins antérieurs, co-dépendances)
Intoxication aiguë
- Anxiolytique (éviter les benzodiazépines) si angoisse majeure ou agitation
- Neuroleptiques sédatifs si symptômes psychotiques
Sevrage
- TTT symptomatique : anxiolytique, antiémétique, antalgique
Cocaïne : généralités ?
= Extrait des feuilles de coca, cultivées en Amérique du Sud, Indonésie, Est de l’Afrique et Afghanistan
- Forme chlorhydrate (poudre blanche) : voie intra-nasale (sniff) ou intraveineuse (injection)
- Forme base (cailloux, galettes) par adjonction de bicarbonate de soude ou d’ammoniaque : inhalé (crack ou free base)
- Substance stimulante illicite la plus couramment utilisée en Europe
- Age moyen de 1ère consommation = 22 ans, prédominance masculine (4/1), 400 00 personnes en France
Cocaïne : syndrome d’intoxication aiguë ?
- Bref « flash » ou « rush » de plaisir
- Effets stimulants : euphorie (dure quelques minutes), sensation de bien être avec augmentation de l’énergie, idées de grandeur, tachypsychie, désinhibition, hypervigilance, augmentation de concentration, anorexie, éveil sensoriel, augmentation de l’intérêt et de l’excitation sexuelle, insomnie
- Physiologique : tachycardie, HTA, mydriase, pâleur cutanée, dépression respiratoire
- Phase de descente (transitoire : quelques minutes/heures) : dysphorie, asthénie, irritabilité, perte
de l’estime de soi, anxiété => souvent géré par la consommation d’autres psychotropes
Cocaïne : syndrome de sevrage ?
= Apparition quelques jours après l’arrêt, pouvant durer plusieurs semaines :
- Fatigue, rêves intenses et déplaisants, insomnie ou hypersomnie, hausse de l’appétit, agitation ou
ralentissement psychomoteur
- Parfois géré par la consommation d’alcool, cannabis, opiacés ou psychotropes => risque de dépendance secondaire
Cocaïne : complications ?
Psychiatriques
- Episode et trouble dépressif caractérisé
- Tentative de suicide
- Episodes délirants aigus, paranoïa induite par la cocaïne = pharmaco-psychose
- Attaque de panique induite
Somatique
- SCA
- Trouble du rythme
- Dysfonction VG
- Dissection aortique
- Thrombose artérielle ou veineuse
- AVC ischémique ou hémorragique
- Crises convulsives
- Troubles cognitifs à long terme : mnésiques, attentionnels, exécutifs avec atrophie des régions préfrontales et temporales
- Bronchospasme
- Pneumothorax hémorragiques
- SDRA suite à l’inhalation de crack ou free base : « crack lung »
- Epistaxis
- Lésion de la cloison nasale et du palais avec risque d’infection naso-sinusienne
- Toxicomanie IV ou conduite sexuelle à risque : VIH, VHB, VHC, infection bactérienne (abcès local, endocardite, pneumopathie, bactériémie), IST
- Avec l’alcool : Augmente la consommation et l’envie de consommer de la cocaïne + risque augmenté de complication : SCA, trouble du rythme, cardiomyopathie, AVC
- RCIU, infarctus placentaire
- Syndrome de sevrage des nouveau-nés (crack babies)
Cocaïne : prise en charge ?
PEC générale
- Psycho-thérapie individuelle, ou parfois en groupe
- Intoxication aiguë et syndrome de sevrage : traitement symptomatique uniquement
=> Aucun antidote spécifique du surdosage en cocaïne
Dépendance
- Alliance thérapeutique, accompagnement médical et psychosocial et psychothérapie
=> Aucun médicament pour le traitement de la dépendance (plusieurs essais cliniques en cours)
Amphétamines : généralités ?
= Drogue de synthèse élaborée en laboratoire = amphétamine, méthamphétamine ou MDMA (ecstasy): comprimés, poudre
- 13 millions d’Européens ont essayé des amphétamines et 2 millions au cours des 12 derniers mois
- Age moyen de 1ère consommation = 19 ans, concerne 1 à 10% des jeunes selon le pays, prédominance masculine (3/1)
Production mondiale :
- Amphétamines : concentrée en Europe (Pays-Bas, Belgique, Pologne, Bulgarie, Turquie et Estonie)
- Méthamphétamines : Mexique, République Tchèque
- Ecstasy : Australie, Canada, Indonésie
Amphétamines : clinique ?
- Amphétamines : renforcement de la neurotransmission sympathomimétique et sérotoninergique
- Méthamphétamines : effets puissants et durables, avec un potentiel addictif supérieur
- Associé à un effet empathogène (se mettre à la place d’autrui) et entactogène (besoin de contact physique)
Amphétamines : syndrome d’intoxication aiguë ?
= 30 minutes à 2h après la prise orale :
- Euphorie et sensation de bien-être, renforcement de la confiance en soi, attention et concentration accrue, accélération du déroulement des pensées, augmentation du désir sexuel
- Manifestations périphériques : tachycardie, HTA, sudation, pâleur, augmentation fréquence respiratoire
Amphétamines : syndrome de sevrage ?
= Quelques jours après l’arrêt, jusqu’à plusieurs semaines (surtout si intoxication IV ou par inhalation)
- Dysphorie, asthénie intense, anhédonie, troubles du sommeil, trouble de la concentration
- Possible véritable épisode dépressif caractérisé